Chapitre 1
[5 juin 410Y, 11h]
Dans cette cale de navire originaire de Crieji, accueillant plusieurs caisses, tonneaux, et bouteilles d'eau en tant que rations pour le voyage, le message de la monarque retransmis par dictaphone perce le silence de cet endroit. Tenue dans ma main, je le rembobine en appuyant sur un bouton sur le côté.
Je m'appelle Mona. Je suis une jeune femme de 22 ans pour 1m75, avec une chevelure légèrement rousse qui atteint le bas de sa nuque. Ma tenue est plutôt spéciale, car c'est une robe blanche me serrant le haut du corps, et où à partir de la taille part sur le côté gauche en devenant plus transparente, pour couvrir ma jambe du même côté couverte par une botte allant jusqu'à mon genou.
Mon autre jambe est protégée par une botte en métal allant jusqu'à ma cuisse, alors qu'une botte plus petite couvre mon autre jambe jusqu'au genou. Mon avant-bras droit est protégé par un gantelet, suivi d'une épaulette sur ce même côté qui reste maintenue à mon corps par une lanière qui passe sur ma poitrine peu développée. Mes yeux ont une teinte vairons.
Je porte un fourreau d'épée, avec une arme qui a été purifiée dans une des 6 magies de ce monde : la lumière. Cela dit, mon élément de naissance n'est pas la lumière, mais la foudre.
Je porte également un collier, avec un cristal dans un anneau de métal qui est caché par ma tenue. Dans ma main gauche, je tiens ce fameux dictaphone, dont je ne fais que rembobiner le message de la monarque qui a appelé mon groupe, les Héros de l'Aube.
-{Il est là-bas, c'est obligé.}
Mon humeur froide et glaciale ne détend pas du tout l'atmosphère. Je suis assise sur une des caisses de ravitaillements pour l'équipage, qui n'a pas encore été utilisée, et cela fait plusieurs heures que je n'ai pas vu la lumière du soleil, car mon groupe doit rester caché dans cette cale peu éclairée.
Sans prévenir, une main magique et spectrale arrache le dictaphone de ma main gantée, me procurant un début de colère en même temps que je lève la tête vers le coupable.
Ganymède, celui à l'apparence d'un gosse, mais capable d'invoquer un démon très puissant pour se battre avec lui. Ses cheveux d'un bleu très clair sont en totale contradiction avec ses yeux d'un jaune brillant. Son cou est entouré d'une écharpe noire d'un côté mais d'un rouge flamboyant de l'autre, qui réagit à l'invocation du démon pour s'étendre et bouger comme des flammes.
Le reste de sa tenue le démarque également. Une veste aux manches qui couvrent jusqu'à ses mains, avec un motif qui unit le blanc, le noir, et le rouge en dessinant des vagues. Les bords de ses manches sont serrés par des sangles rouges. Sous sa veste abrite un t-shirt blanc déchiré sur les bords, qui cache derrière une musculature très développée.
Son jean aborde le même style que sa veste, bien que majoritairement noire avec des symboles blancs sur toute la longueur qui couvre ses jambes. En prime, deux chaînes sont accrochées à une ceinture en métal au niveau de sa taille. Sur la fin, ce sont des bottes rouges avec des pics et des chaînes qui couvrent ses pieds.
Ses mains sont couvertes par des mitaines, et c'est dans celle de droite qu'il tient le dictaphone qu'il m'a dérobé, qu'il envoie en l'air pour le rattraper.
-On peut savoir pourquoi tu écoutes ce fichu message en boucle depuis qu'on a quitté Crieji ? avec un sourire moqueur.
-Rends-moi ça !
Je me lève brusquement, ma main droite prête à tirer mon épée, ce qui fait sourire Ganymède qui invoque son démon. Une créature dépourvue de jambe, avec juste un torse, une tête de démon avec deux cornes partant sur les côtés, et des bras longs se concluant par des mains griffues.
Je tire mon épée en même temps que le démon prépare un coup de griffe, mais quelqu'un s'interpose entre nous, nous empêchant de conclure ce que l'on a commencé.
Ce quelqu'un, ou plutôt cette chose, est un tigre astral qui me menace avec un rugissement et en laissant ses crocs parfaitement visibles. En le voyant, je sais avec Ganymède qui est l'invocatrice, et elle se trouve à ma gauche.
Aurore, l'elfe archère du groupe, et la tête pensante de l'équipe. Une chevelure brune en queue de cheval tressée décorée de deux petites cornes en bois finissant en pics, des yeux marrons sur une peau relativement blanche pour ses 25 ans.
Son corps est protégée par une armure au design elfique qui passe sur sa poitrine et sur les côtés de son corps, en laissant son ventre à l'air libre. Ses jambes et ses cuisses sont complètement protégées par cette armure, qui se révèle bien plus légère qu'elle ne laisse penser.
Un carquois est accroché à son dos, et elle tient son arc dans sa main gauche, car l'animal provient d'une flèche tirée, mais qui avait une particularité : elle était imbibée de la magie sylvestre, un pouvoir propre aux elfes de Crieji qui permet l'invocation d'esprits animaux.
Aurore soupire puis abaisse son arc avant de rappeler le tigre par un sifflement. Elle s'avance vers moi et le gosse.
-Vous avez réussi à ne pas vous chamailler depuis notre départ, c'était trop compliqué d'attendre qu'on soit arrivé ? sur un ton désespéré.
-Tu vas me dire que tu n'en avais pas marre d'entendre sans cesse ce message audio ? en pointant Mona avec le dictaphone.
-Apprend à respecter les autres, Gany', on te l'a déjà dit plusieurs fois. renchérit l'elfe.
Je pouffe sans grande discrétion, et fait dos à Ganymède et Aurore.
-Bon courage pour lui implanter quelque chose dans son cerveau, à ce gosse. Il a bien dû passer un pacte avec un démon pour se sentir exister, cela en dit long sur son caractère.
C'est au tour de Ganymède de subir un excès de colère, faisant rugir son démon en commençant à marcher rapidement vers moi, mais Aurore fait rempart de son corps pour l'en empêcher.
-Gany', laisse couler, ne réplique pas. Tu vaux mieux que ça, non ? sur un ton compatissant.
L'enfant grogne légèrement, puis retourne s'asseoir sur deux tonneaux en bois en dissipant son démon. Aurore soupire une deuxième fois et me regarde m'adosser contre une caisse.
-Mona, tu ne devrais pas rentrer dans son jeu. Il t'a cherché en premier, mais ce n'était pas une raison pour réagir ainsi.
Je baisse de colère la tête sur le côté, croisant les bras sous ma poitrine.
-J'avais oublié qu'il était du voyage, pour te dire. Là, ma seule envie est de le balancer aux requins.
-J'aimerais te voir essayer. renchérit Gany' sur le qui-vive.
En même temps que Ganymède, on se lance un regard de méfiance et de colère, avec Aurore au milieu des deux qui n'a jamais réussi à apaiser notre haine l'un envers l'autre.
-"Entourez-vous de gens vertueux capables de vous mener sur la bonne voie", et pourtant, vous préférez rester avec quelqu'un avec qui vous ne vous entendez pas. d'une voix masculine plus mature et grave que Gany'.
Avec Aurore et Gany, je tourne le regard vers le dernier membre du groupe. Eluard, le lycan artilleur du groupe. Une peau un peu plus bronzée que les autres membres, une chevelure blanche avec deux oreilles de loups qui dépassent du haut de sa tête.
Une armure noire couvre toutes les parties de son corps, à l'exception des côtés de son torse qui restent à l'air libre. A sa ceinture sont accrochés deux dagues, mais son arme principale reste ce qu'il a sur ses cuisses : Son fusil de chasse, qu'il est en train de nettoyer.
-Au lieu de jouer à la baby-sitter qui surveille les enfants, essayez plutôt de réfléchir à ce qui va nous arriver.
-Oh la ferme, Eluard. Ça fait déjà 18 heures qu'on est sur ce bateau et t'as pas dit un mot. Si tu pouvais continuer de la boucler, ça me soulagerait. déclare sèchement Ganymède.
Eluard ne réagit même pas à la réponse de Gany', ce qui ne me surprends pas.
-Où veux-tu en venir ? demande Aurore à Eluard.
Le lycan ferme un instant ses yeux, puis se relève en tenant son fusil avec sa main droite. Dès qu'il est parfaitement debout, il pose le canon de son arme contre son épaule droite en le posant à l'arrière, le bout de l'arme passant derrière sa nuque.
-Le dictaphone qu'a gardé Mona, il date de presque 3 mois, et nous n'avons pas eu de nouvelles informations venant d'Avillon. Qui nous dit qu'ils n'ont pas déjà été vaincus, ou soumis par Gallus ?
Aucun d'entre nous ose répliquer à cela, car cela laisse de quoi réfléchir, mais je réplique après quelques secondes.
-Eluard. Tu as vu de tes yeux la force de ces chevaliers, quand ils sont venus à Crieji. Pour moi, c'est impossible que Avillon ait pu tomber, si la monarque a préféré rester défensive jusqu'à notre arrivée.
Eluard me fait face, entamant pour une fois une discussion pacifique.
-Nous parlons de Gallus aussi, qui possède la plus grande technologie de tout Itren.
-C'est quoi, Itren ? demande Gany'.
En entendant cette question, je vois Eluard se frotter les yeux, non pas par exaspération, mais car il réfléchit. Il donne son attention au gosse.
-Itren est un "grand continent", car il en regroupe trois plus petits. Le continent occidental se nomme Dushines, qui regroupe 4 nations, dont Avillon, et c'est là où on va amarrer. Le continent central se nomme Giabax, et regroupe trois nations, mais c'est devenu le champ de conflit principal. Le continent oriental a perdu son nom d'origine, ainsi que toutes ses nations pour former l'unique Empire de Gallus. On peut par conséquent l'appeler le continent de Gallus.
-Dans le doute je vais me contenter des noms essentiels. renchérit l'enfant.
-Eluard, pour revenir sur ce que tu disais. En 3 mois, il est probable que Giabax se soit fait contrôler par Gallus, ce qui ne laisse plus que Dushines en endroit sûr pour Avillon. en enchaînant moi-même la conversation.
-Peut-être. termine Eluard.
Quelqu'un tape à la vieille porte en bois de la cale, rompant la conversation. Aurore donne la permission d'entrer, et un matelot arrive avec de la nourriture et des boissons posé sur une table en bois roulante.
-Voilà pour vous.
-Merci. répond Aurore avec un sourire.
Gany' ne perd pas de temps à se servir, se contentant d'une unique boisson avant de retourner là où il s'était assis.
-Nous serons à Avillon dans combien de temps ? avec mon ton froid.
-On devrait arriver dans une heure, si nous ne rencontrons aucun problème.
Le matelot nous salue puis quitte la cale pour retourner sur le pont en fermant la porte derrière lui. Aurore et Eluard se servent à leur tour, mais je reste éloignée, serrant fermement le cristal de mon collier avec ma main.
-Mona, tu n'as pas faim ? demande Aurore.
-Non. sur le ton froid.
Je reste dans mes pensées, caressant le cristal du bout de mes doigts, et une larme qui commence à tomber de mon œil droit, sous le bruit de mes camarades qui se servent. Sans prévenir, j'entends le bruit du plastique, et en relevant la tête, je vois une bouteille d'eau qui m'arrive dessus. Je la rattrape avec ma main droite et la décale pour voir qui me l'a envoyé, et c'est Eluard.
-Bois au moins cela, pour ne pas t'évanouir. déclare-t-il sur un ton protecteur mais légèrement froid.
Légèrement méfiante, je retire la larme qui coulait de ma joue et ouvre la bouteille pour boire une gorgée.
-{Ça m'écœure de penser cela, mais il a raison.} songe dans ma tête
Je rapproche la bouteille pour reprendre une gorgée, mais j'entends et ressent quelque chose. Le bateau semble perdre de la vitesse, et les autres le remarquent. Une vive secousse nous fait perdre l'équilibre, sauf pour Eluard qui était retourné s'asseoir sur une des caisses.
Je pose ma bouteille et m'approche de la porte de la cale, avec une main au niveau de mon épée. Aurore m'appelle pour me dire de s'éloigner, mais je ne l'écoute pas. Je me rapproche davantage pour coller une de mes oreilles contre la porte.
-"Vaisseau non identifié, arrêtez-vous là où vous êtes ! Vous êtes entrés sur le territoire et devez vous soumettre à une inspection ! Si vous refusez, nous ouvrirons le feu !" d'une voix venant d'un mégaphone.
-{C'est...}
Aurore et Eluard se tiennent prêts à prendre les armes, alors que Gany' reste indifférent, se grattant l'arrière de la tête.
-Qui c'est ? demande Eluard.
-Je ne sais pas, mais ce n'est clairement pas des alliés.
Eluard se rapproche de moi, son fusil chargé et un doigt sur la gâchette, le canon abaissé.
-Laissez-moi écouter, mon ouïe est plus développée.
Je me décale de la porte pour lui laisser la place. Il plaque une de ses oreilles pour écouter, et son expression faciale suffit à faire comprendre au groupe que c'est mauvais.
-Les impériaux. déclare l'homme.
-T'en es certain ? demande Aurore, sur ses gardes.
-Presque, car quelqu'un a mentionné le nom de Gallus.
J'aperçois Ganymède invoquer son démon, qui s'élève pour avoir son visage astral passer au travers du plafond de la cale, et donc le sol du pont. Les yeux de l'enfant changent de couleur, devenant un rouge écarlate.
-6 soldats impériaux avec des fusils technologiquement supérieurs, un capitaine impérial discute avec celui de notre navire. Un bateau impérial est amarré à droite du nôtre, et je ne vois aucun autre navire étranger.
-De quoi ils parlent ? demande Aurore.
-Je ne les entends pas, seul le félin peut nous le dire, mon démon n'a pas d'oreilles.
-Notre capitaine semble dire la vérité, mais ment en disant que la cale ne contient que des provisions, mais l'ennemi insiste sur le fait qu'ils veulent vérifier.
Gany' rappelle son démon, et le gosse subit un vertige assez puissant. Eluard décolle son oreille de la porte, et s'éloigne de cette dernière en tenant son fusil avec ses deux mains, lançant un regard à Aurore.
-Aurore, on fait quoi ? On se cache ou on intervient ?
-Laissons les matelots faire. Si on se fait repérer ou si l'Empire ouvre le feu, on sort les armes et on se défend, mais il faudra faire très vite.
Ganymède rigole d'un air machiavélique.
-Dans les deux options que t'as cité, l'elfe des bois, on devra se battre. Je préfère qu'on sorte maintenant et qu'on ne fasse pas attendre l'inévitable ! Avec une main sur son front pour se donner un air méchant.
-Non, Ganymède, il ne faut pas qu'on soit repéré ! renchérit Aurore.
La poignée de la porte de la cale s'agite, mais cela fait révéler que cette dernière est fermée à clé, sauf que le groupe n'a jamais entendu le bruit de la serrure se verrouiller.
-"Donnez-moi la clé !"
-"Je vous l'ai dit, ô capitaine de Gallus, c'est une perte de temps de vérifier. Ce ne sont que des provisions. Ne perdez pas plus de temps."
Un léger silence, où on se cache chacun derrière des caisses ou des tonneaux pleins, vers le milieu de la cale. Les voix reprennent, et je serre fort le cristal de mon collier avec une de mes mains
-"Vous insistez légèrement trop sur le fait de ne pas vérifier cet endroit sous prétexte qu'il n'y a que des rations. S'il n'y avait rien à cacher, vous ne seriez pas aussi insistant. Mais je veux bien vous croire."
Des bruits de pas se font entendre, signe qu'ils remontent les marches qui relient la porte de la cale au pont. Gany invoque une nouvelle fois son démon et l'envoie traverser la porte pour voir ce que font les impériaux.
-Cela sent clairement mauvais...
-"Faites moi couler ce bateau et capturez-les !"
Cette unique phrase était si forte que les Héros l'ont parfaitement entendu, faisant inquiéter Aurore et Eluard, alors que Ganymède subit un nouveau vertige à cause du rappel de son démon.
-Ils crèveront avant nous. sur un ton beaucoup plus énervé.
J'arrête de serrer le cristal de mon collier et sort totalement mon épée avant de sortir de ma cachette et courir vers la porte, sous les cris d'appels d'Aurore me suppliant de ne pas y aller.
Mon épée s'illumine de la magie de lumière, éclairant cette cale sombre et usée par les années. J'assène deux coups de lame très vif, qui dessinent une croix sur la porte avant qu'elle s'effondre.
La lumière extérieure m'aveugle pendant les premiers instants, mais je connais parfaitement le bateau. Le corps du capitaine impérial cache le soleil, me faisant un contre-jour, ce dernier me remarque, avec mon humeur énervée.
Des éclairs surgissent de mon pied droit, et je prends une impulsion pour me retrouver en un instant à moins d'un mètre du capitaine, et je lui tranche la tête d'un mouvement terriblement précis, sous son casque. Je remarque les autres soldats impériaux sur le pont, encore sous le coup de la surprise, et me dépêche de prendre une impulsion électrique dans les airs, mon arme chargée de lumière.
-Chiens de l'Empire !
Je saisis mon arme avec mes deux mains, et j'abat la lumière et la foudre sur mes ennemis d'un seul coup d'épée vers le bas, la lueur aveuglante et le rugissement des éclairs font crier de douleur les impériaux en plus de les neutraliser.
J'atterris au sol, mais d'autres impériaux du navire ennemi font un abordage. Sauf que mes compagnons arrivent et s'opposent à eux, en veillant à protéger l'équipage. Eluard descend deux impériaux d'un seul tir, Ganymède parvient à en vaincre trois avec son démon, et Aurore se contente de neutraliser les soldats sans les tuer.
Mais à mes yeux, quelque chose ne colle pas. L'Empire de Gallus est réputé très fort, et ils se sont contentés d'un petit navire ? J'aperçois les oreilles félines d'Eluard s'agiter, et il regarde vers l'Ouest, derrière moi.
-J'ai entendu un bruit...
Aurore et Ganymède se dépêchent de vaincre les ennemis, pour donner leur attention au lycan.
-Quel genre de bruit ? demande Aurore sur le qui-vive.
De l'autre côté du navire, une créature s'échappe de la mer, produisant une vague assez haute pour faire tanguer le bateau et nous faire perdre l'équilibre. Un grand serpent de mer très long, avec des petites nageoires et des écailles d'un bleu pâle. Une tête absente d'yeux, avec une armure pour couvrir son front, et un collier formé à partir de pierres aux symboles magiques.
-Ce genre-là... répond Eluard.
-Ils nous ont pris en tenaille ! s'exclame Ganymède juste après.
Je tourne rapidement la tête derrière moi après m'être relevée, et un grand navire impérial a des canons pointés vers nous.
Le monstre pousse un rugissement aigü mais assez déstabilisant, alors que des projectiles d'eau sont tirés depuis la mer pour percer la coque, afin de faire lentement basculer le navire sur le côté. La créature replonge dans la mer, pour que le bateau impérial tire deux canons sur l'autre côté de notre navire, le perforant davantage.
Ganymède parvient à s'accrocher au mât central avec son démon. Avec Eluard, on arrive à tenir sur une des barrières d'extrémités. Aurore est à la limite de tomber, avec ses seules mains pour s'accrocher au bord du bateau, et l'ombre du monstre qui semble dessiner des cercles autour de l'embarcation.
Malheureusement, suite à un nouveau tir du navire impérial, Aurore perd son accroche et tombe dans l'eau, sous mes yeux.
-Aurore !
Le serpent géant sort une nouvelle fois de l'eau, dévoilant toute la longueur de son corps en allant au plus haut, sa bouche légèrement ouverte et avec une vague qui frappe Ganymède pour le faire tomber à son tour. Le monstre abaisse la tête et fait une attaque en piqué pour perforer le vaisseau en son centre, faisant perdre notre accroche à nous deux.
Livrée à moi-même dans mes derniers instants, je tente de m'accrocher à une dernière barrière pour tenir, ce que j'arrive à faire, mais une des caisses en bois restée sur le pont glisse, et me percute violemment en plus de me faire tomber dans l'eau.
La dernière chose que je peux voir, est le serpent des mers qui se retourne vers moi, et commence à nager dans ma direction, la bouche entrouverte.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro