Chapitre 43 : Z + L = ?
Quand Laura ouvrit les yeux, se fut pour tomber dans ceux scrutateurs du médecin serbe. Elle sursauta en le voyant si proche.
- « Oh pardon ! Je ne voulais pas vous faire peur... Je vérifiais simplement la cicatrisation de votre arcade... » s'excusa-t-il, penaud.
- « Désolée ne vous excusez pas c'est moi... C'est juste qu'ouvrir les yeux et se retrouver face à un visage dès le matin c'est disons... Surprenant... Déconcertant... » s'excusa-t-elle également.
- « Pardon... J'aurais dû attendre ou vous réveiller avant de le faire mais vous sembliez si paisible à dormir ainsi que je n'ai pas voulu troubler votre repos mérité... »
- « Ce n'est rien ne vous inquiétez pas... J'ai connu pire le matin je vous rassure. » dit-elle, se rendant bien vite compte que ces mots étaient tout sauf rassurant pour lui.
Il lui offrit un regard de compréhension et de compassion accompagné d'un sourire désolé. Elle lui répondit par un même sourire mais plus crispé. Elle secoua la tête doucement, comme pour chasser quelque chose de son esprit puis soupira. Elle fut surprise de sentir une main se poser sur son épaule et leva les yeux. Comment avait-il pu se rapprocher aussi vite d'elle ? Elle décida d'ignorer la question, la trouvant sans intérêt.
- « Merci... » murmura-t-elle simplement.
- « De rien. »
Elle sourit et voulu dire quelque chose mais la porte s'ouvrit sur soeur.
- « Je dérange ? » demanda Raquel en commençant à reculer.
- « Non non pas du tout. » répondit Laura tandis que le médecin s'éloignait d'elle, retournant à ces occupations.
- « D'accord... » dit Raquel, nullement convaincue.
Elle pénétra dans la pièce et s'assit au bord du lit de sa soeur.
- « Tu es prête ? » demanda-t-elle finalement après quelques secondes à regarder le visage sans expression de sa soeur.
- « Hein ? » s'exclama Laura, semblant sortir d'un moment d'absence.
Raquel suivit son regard et eut un sourire amusé.
- « Ma chère soeur j'ai le plaisir de t'annoncer qu'il est célibataire... » chuchota-t-elle, se retenant de rire devant le visage devenu rouge pivoine de sa soeur.
- « Pourquoi tu me dis ça ? » s'étonna-t-elle faussement, tentant de calmer l'incendie qui s'étendait sur ses joues pâles comme un feu de forêt dans l'herbe sèche d'un été caniculaire.
Raquel leva un sourcil amusé puis lui sourit d'un air entendu.
- « À d'autres tu veux ? Je ne suis pas aveugle Laura. Et si ça peut te rassurer, il est l'exact opposé d'Alberto. » dit-elle à sa soeur.
- « Comment tu peux savoir ça alors que tu ne l'as qu'à peine vu. » siffla Laura.
- « Crois-tu vraiment que Sergio l'aurait embauché comme médecin sans s'assurer de qui il était dans les moindres détails soeurette ? » s'amusa Raquel, déclarant ça comme si la réponse était évidente.
- « C'est vrai... J'avais oublié que ton compagnon était aussi doué que la CIA niveau récolte d'informations... » soupira-t-elle.
- « Hé ! Il n'est pas comme ça ! Il n'utilise son réseau qu'en cas d'extrême nécessité et non pour connaître tout et n'importe quoi sur la vie privé des gens. » rétorqua Raquel d'un ton froid, limite outragé.
- « Oouuuh ! Mais c'est qu'elle le défend bec et ongles son Sergio ! » se moqua Laura sous le regard mi-furieux, mi-gêné de cette dernière.
- « Oh ça suffit toi ! » râla Raquel, les couleurs chaudes du visage de Laura quelques instants plutôt ayant quitté cette dernière pour envahir ses propres joues.
- « Elle est amoureuse ! » chantonna à voix basse Laura, ravie d'avoir trouvé un angle sous lequel taquiner sa soeur.
- « Oh grands dieux... Pourquoi ai-je une soeur aussi immature...? » soupira Raquel en levant les yeux au ciel, son sourire amusé sur ses lèvres rosées trahissant que son ton agacé n'était en réalité qu'une façade.
- « Je suis très mature ! » s'exclama Laura en croisant les bras.
- « Ça ça reste à prouver. » dit soudainement le médecin en regardant d'un air moqueur sa posture plus que boudeuse que les enfants affectionnaient tant.
- « Oh je vous ai rien demandé à vous ! » râla Laura en relevant la tête dans un signe de défi.
- « Avouez que vous pouvez être une petite emmerdeuse quand même des fois... » dit-il en riant.
- « Bon... J'avoue... Je peux être excessivement chiante parfois... Mais immature ça jamais ! » consentit finalement Laura.
- « Quoi déjà ? Même pas une pique supplémentaire à lancer ? » s'exclama le médecin d'un air faussement étonné.
- « Et qui joue le gamin maintenant ?! » s'écria Laura en pointant le médecin de son index d'un air triomphant.
- « Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez ! » renchérit-il en détournant les yeux.
- « Oh non non non ! C'est trop facile ça ! Ne vous défilez pas on a pas fini ! » s'exclama la jeune femme.
Leur joute verbale continua encore de longues minutes sous les yeux d'une Raquel qui se retenait à grande peine d'exploser de rire à chaque réplique balancée par l'un ou par l'autre des partis mis en cause. Plusieurs fois, sa soeur tenta de la rallier à sa cause, soutenant la nécessité d'un coalition sororale dans l'instant pour venir à bout de « ce petit emmerdeur » selon les mots de celle-ci. Elle avait refusé, prétextant que leurs disputes de couple ne la concernaient en rien puis était sortie, les laissant bouche-bée quelques secondes sous l'impact des mots dits tandis que sur leurs visages s'étendaient des couleurs vermeilles avant qu'à nouveau, les mots fusent, dirigés cette fois-ci vers elle avant de revenir sur l'autre quand elle eut quittée la salle en riant. Même la porte fermée, leur discussion plus qu'animée lui parvenait distinctement. Cela la fit sourire. Sourire qui s'élargit d'autant plus en voyant qu'il était là, assis à l'endroit même où ils avaient dormi quelques fois durant les nuits de soin prodiguées à sa soeur.
- « Que se passe-t-il ? » demanda Sergio en faisant référence aux voix qui lui parvenaient même à travers les murs.
- « Oh rien. Les prémisses d'un amour naissant. » s'amusa Raquel en s'asseyant près de lui.
Elle se cala contre son torse, fermant les yeux tandis qu'il l'entourait de ses bras. Elle savoura son parfum qu'elle aimait tant et il en fit autant.
- « Tu parles du médecin et de ta soeur ? » demanda-t-il finalement.
- « Bien entendu ! Tu ne vois pas comment ils se regardent des fois ? » dit-elle en ouvrant un oeil.
- « Et bien... Je n'ai pas vraiment beaucoup d'expérience dans les relations amoureuses ou même en amour en général alors c'est naturellement que je te répondrai que non effectivement je n'ai rien vu... » répondit-il d'un air penaud qui attendrit Raquel.
- « Regards en coin quand l'autre ne regarde pas, sourires dès qu'ils se voient, gêne quand leurs regards se croisent ou qu'ils sont surpris par l'autre à le ou la regarder, discussions visant à titiller l'autre, à l'agacer, à le ou la faire rire aussi... Comme celle-ci. » dit Raquel, énumérant à voix basse ce qu'il en était pour laisser le bruit de la discussion devenant houleuse puis à la limite du flirt qui passait à travers les murs.
- « Oh... Je vois. » répondit Sergio en remontant ses lunettes qu'il avait remis juste pour aujourd'hui, les lentilles de contact asséchant trop ses yeux.
Raquel sourit, amusée de le voir se concentrer sur les brides de phrases qui leur parvenaient comme pour y déceler ce que elle y voyait et lui non.
- « Dites que je ne suis pas attirante aussi ! » râla Laura à travers le mur.
- « Je n'ai jamais dit ça. C'est plutôt le contraire d'ailleurs. » répondit le médecin.
Un silence s'installa bientôt coupé d'une exclamation de Laura.
- « Hein ?! »
Raquel explosa de rire tandis que Sergio eut un sourire amusé. Effectivement il se souvenait que plusieurs fois, il avait eu ce genre de discussions avec Raquel il y a un an, quand ils étaient seuls et ne risquaient pas de se faire surprendre dans l'intimité de la chambre, sachant pertinemment que la tension qui grandissaient entre eux se solderait toujours de la même manière, pour le plus grand plaisir des deux.
- « RAQUEL JE T'ENTENDS ! » cria Laura.
- « SUPER ! MOI AUSSI ! QUAND T'AURAS FINI DE DRAGUER...LE MÉDECIN ET INVERSEMENT...ON POURRA PEUT-ÊTRE...Y ALLER NON ? » répondit Raquel en essayant de ne pas s'étrangler de rire entre deux respirations entrecoupées de rires incontrôlés.
- « ALORS DÉJÀ JE NE DRAGUE PAS ET JE SUIS PRÊTE ! » s'écria Laura.
- « MAIS BIEN SÛR ! » dit Raquel en riant.
Elle embrassa Sergio avec passion.
- « Sois prudent d'accord... Il y a de plus en plus de policiers dehors et je n'aimerai pas te perdre... » murmura-t-elle contre ses lèvres.
- « C'est promis... » répondit-il en l'embrassant à nouveau.
- « Merci... » soupira Raquel de soulagement.
Elle se leva, quittant la chaleur protectrice et rassurante de cet homme qu'elle aimait tant, sa main ne quittant pas la sienne jusqu'à ce que la distance que ses pas avaient créé entre eux ne soit trop grande pour qu'elles puissent rester jointes. Celle de Sergio tomba sur ses genoux tandis que celle de Raquel, attirée par l'apesanteur, battait sur sa hanche pendant qu'elle ouvrait la porte séparant les deux pièces.
Quelques mètres les séparaient mais ils semblaient être les plus grands du monde à leurs coeurs d'amoureux. Raquel savait que quand il ne serait plus à porté de vue, son coeur se serrerait comme compressé par cet amour qui avant le portait. Elle aurait mal de ne plus le voir, de ne plus le toucher, de ne plus le sentir, de ne juste plus le sentir exister à ses côtés. Puis quand son regard le trouverait à nouveau, son coeur s'emplirait tellement de bonheur et d'amour qu'il aurait pu exploser si il n'était pas aussi élastique. Elle avait passé un an à avoir mal au coeur sans que rien ne puisse la soulager, sans que rien ne puisse combler ce vide qui existait dans ce dernier en mal de celui qu'il aimait. Une partie d'elle lui manquait, une partie qu'elle ne pouvait retrouver qu'en étant avec lui elle le savait. Il l'avait emmené avec lui, arraché à son cœur à elle pour compléter le trou béant du sien qui venait de subir la même torture. Alors quand elle l'avait revu cette fameuse nuit, oui elle avait eu mal, peur et l'avait détesté un instant de l'avoir tant fait souffrir mais aussi et surtout, écrasant tout le reste, le soulagement l'avait gagné. Son coeur s'était comme remis à battre. Elle était revenue à la vie. C'était aussi simple que ça. Juste en un regard, le savoir là, près d'elle, ça lui avait suffi. Et à nouveau, pour la première fois depuis un an, son coeur avait été complet.
La tirant de ses pensées, sa soeur s'approcha d'elle.
- « Toi je te préviens je retiens. » dit-elle d'un air que Raquel savait faussement énervé.
- « Moi aussi je t'aime Laura. » répondit-elle en riant.
- « Ha ha ha. » dit Laura d'une voix aigrie.
Raquel eut un sourire amusé.
- « Quelle sera ta vengeance ? » demanda-t-elle, nullement impressionnée par l'air furieux de sa soeur.
- « Je ne sais pas encore mais elle sera terrible crois-moi. » répondit Laura.
- « Ne nies pas. Je sais qu'il te plaît. » murmura Raquel à son oreille.
- « Oh putain ce que t'es chiante ! » s'exclama Laura.
Raquel se figea un instant.
- « Sérieux lâches-moi avec ça tu veux ?! Non ! J'ai ni l'envie, ni le temps, ni la nécessité ! T'es lourde à la fin ! » s'énerva Laura.
Ne comprenant pas ce brusque énervement de la part de sa soeur, Raquel la fixa un instant, perdue.
- « Désolée... Je ne voulais pas t'embêter... J'arrête promis. » dit-elle finalement, la mine coupable.
- « Merci ! » cracha Laura.
Raquel disparut dans la pièce où se trouvait Sergio tandis qu'elle attrapait le sac qu'on lui avait préparé qui contenait tout ce dont elle allait avoir besoin pour porter plainte. Photos, rapports médicaux d'un hôpital de ses blessures (falsifiés avec l'aide du médecin, ils étaient plus vrais que nature), un enregistrement également qui datait de quelques semaines sur son téléphone où Alberto l'insultait. Sur le moment, elle n'avait pas vraiment compris pourquoi est-ce qu'elle avait eu ce réflexe d'enregistrer cet instant sur son téléphone mais à présent, elle se remerciait elle-même.
Laura soupira en le passant sur son épaule, grimaçant car ses côtes la faisaient souffrir. Elle n'était pas énervée contre sa soeur et regrettait déjà de s'être emportée contre elle de cette manière mais elle était si stressée par ce qu'elle s'apprêtait à faire et si perdue dans ce qu'elle ressentait que les mots de sa soeur avait été la goutte de trop dans son vase déjà plein à craquer. La vérité était qu'elle avait peur, très peur, de retomber amoureuse et que tout recommence encore. Ce même enfer, cette même angoisse, cette même douleur... Non elle n'y survivrait pas une nouvelle fois... Et même si elle savait qu'il n'était pas comme Alberto, sa raison ne pouvait s'empêcher de craindre le pire... Alors ces mots dits par sa soeur... C'était juste trop... Trop de tension, trop d'angoisse, trop de peur, de questions infondées et sans réponse... Elle s'était emportée et elle n'aurait pas dû, elle le savait... Elle s'excuserait dans la voiture...
Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la pièce où elle avait passé tant de temps, elle sentit qu'on l'arrêtait doucement d'une main attrapant son poignet. Elle se retourna et tomba face au médecin qui la regardait d'un air scrutateur, comme ce matin.
- « Oui ? » demanda-t-elle, camouflant sa peur sous une couche d'aplomb et de courage feint.
Il la regarda un court instant encore.
- « Ça va bien se passer je vous le promets. À midi vous serez de retour ici après lui avoir botter le cul à ce connard. » lui dit-il finalement.
- « Je n'ai pas peur. » répondit-elle, comme pour se convaincre elle-même.
- « Je sais que c'est faux mais je vais faire mine d'y croire pour vous conforter dans cette idée. Mais n'oubliez pas que vous êtes forte d'accord ? Si il vous regarde, vous touche, si il tente de vous faire peur, raccrochez-vous à ce qui vous rassure, une chose qui vous inspire confiance. » dit-il avec un sourire qui était autant fier que compatissant.
- « Merci. Je crois que je sais à quelle pensée me raccrocher. » murmura-t-elle.
- « Tant mieux. »
Elle lui sourit, sourire qu'il lui rendit. Puis il lâcha, la laissant rejoindre sa soeur pour aller dénoncer cet homme qu'il rêvait d'encastrer dans un mur à mains nues depuis qu'il avait vu cette femme. Laura. Charmante, forte et pourtant si fragile. Elle ressemblait à sa soeur sur bien des points mais elle avait quelque chose d'indéfinissable qui l'interpellait.
Avant qu'elle n'est eu le temps de passer la porte, il l'arrêta à nouveau.
- « Zoran... » murmura-t-il à son oreille.
Il n'en avait pas le droit mais tant pis, comme disait sa mère « Si tu n'as pas le droit, prends le gauche ».
- « Quoi ? » demanda-t-elle sans comprendre.
- « Je m'appelle Zoran. » répéta-t-il.
Un sourire éclatant comme il n'en avait encore jamais vu jusqu'alors apparu sur les lèvres de Laura.
- « Alors j'aurai enfin un nom à mettre sur mon image rassurante. » se risqua-t-elle à dire.
Il lui sourit à son tour, touché par ses mots tandis qu'elle l'embrassait sur la joue avant de rejoindre sa soeur au pas de course, quittant l'endroit éloigné des regards indiscrets du monde où elle aurait pourtant tant aimé demeurer.
L'un comme l'autre souriait à présent, Zoran car il n'en revenait pas de ce qu'elle venait de lui dire et encore moins par ce qu'elle venait de faire et Laura, de sa propre effronterie, oserait-elle même dire son propre courage d'avoir flirté de cette manière, ignorant les avertissements de sa raison, effrayée de la laisser retomber ainsi dans ce jeu là qu'était l'amour où elle avait déjà tant de fois perdu.
Elle se retourna, le regardant une dernière fois pour se donner du courage avant de sortir à la suite de sa soeur.
Elle y arriverait.
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¡Hola mis ángeles!
Comment allez-vous ?
Moi je vais bien !
J'espère que ce chapitre vous a plu !
Qu'en avez-vous pensé ?
J'espère que vous n'avez pas engueulé Laura quand elle s'est énervée sur Raquel hein 😂😭
Nan parce qu'elle avait ses raisons quand même...
Je dirais même des circonstances atténuantes !
Oui oui on est au tribunal 😂
Bon sinon la citation de la mère de Zoran vient de ma grand-mère cherchez pas c'est un personnage mais je l'adore elle a toujours des expressions abracadabrantesques a nous sortir en deux pendant un repas 😂❤️
Pour ce qui est de l'image de l'entête du chapitre, j'ai trouvé que cette « citation » si je puis dire serait exactement ce que Laura aimerait dire à Zoran du coup voilà ! ❤️
D'ailleurs si vous avez la réponse à l'expression à double inconnues du titre je suis preneuse 😁❤️
Prenez soin de vous !
Je vous aime ❤️❤️❤️
Soyez heureux ❤️🫂
¡Besos a todos! 💜
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