Chapitre 40 : Là où les mots manquent la musique parle.
Raquel observait sa fille en souriant. Le sourire de victoire qu'elle avait ne faisait que s'agrandir sous les applaudissements de sa grand-mère.
- « Tu es très douée Paula ! » la complimenta-t-elle à nouveau.
Sergio attrapa le sac en plastique et l'ouvrit, sortant de celui-ci une petite boîte recouverte d'un papier décoratif. Paula l'attrapa en souriant, le déballant avec tant de hâte qu'elle manqua par deux fois de la faire tomber sur le sol. Il faut dire que ses mains étaient encore mal assurées aussi ce qui n'arrangeaient rien à son excitation. Finalement, quand le bois de la boîte à musique se révéla, elle poussa un petit cri de joie.
- « BELLA CIAO ! » s'exclama-t-elle en sautillant.
Raquel lança un regard entendu à Sergio qui baissa les yeux, rougissant légèrement.
- « JE L'AI APPRIS À L'ÉCOLE EN PLUS ! » s'écria Paula en se jetant sur Sergio qui la réceptionna maladroitement.
Elle le remercia rapidement d'un bisou sur la joue avant d'ouvrir la petite boîte.
- « Vraiment ? » demanda Sergio.
- « Oui ! »
Comme pour preuve de ce qu'elle avançait, Paula tourna la petite manivelle et les premières notes de Bella Ciao se mirent à résonner dans la chambre, se joignant aux paroles révolutionnaires que chantonnait Paula. Raquel sourit, mariant sa voix à celle de sa fille sous le regard brillant de Sergio. Il murmura les paroles lui aussi. Mariví souriait, les regardant faire avec une fierté incommensurable.
Si on ignorait leur histoire, on penserait à une simple famille chantant ensemble. Mais sachant la vérité, cela rendait le tableau d'autant plus beau aux yeux de Mariví.
En vérité, l'école de Paula avait certes demandé aux enfants de l'apprendre mais c'était sur la demande spécifique de Paula. En début d'année, leur professeure leur avait demandé de choisir une chanson chacun qu'ils apprendraient durant l'année dans l'ordre alphabétique des titres. Paula avait ramené le papier à la maison, réfléchissant à quel titre choisir. Mariví se souvenait qu'avec son géniteur, oui elle n'aimait pas le voir comme le père de sa petite-fille après les ignominies qu'il avait commis, Paula avait convenu d'une musique qu'Alberto aimait beaucoup. Seulement, en l'écoutant à la maison pour la première fois depuis qu'elle était rentrée de chez son géniteur, Paula avait aussitôt refusé de la donner comme choix. Elle l'avait détesté, la trouvant trop sexiste, trop machiste et beaucoup d'autres choses encore. Finalement, le soir, en entrant dans la chambre de sa mère qui rangeait le linge en chantonnant un air de musique qui lui avait beaucoup plu en l'entendant la première fois, elle lui avait demandé le titre. Il s'agissait de Bella Ciao. Paula avait longuement questionné sa mère sur la signification de cette chanson pour elle car la maîtresse avait demandé une précision sur ce qu'ils pouvaient ressentir en écoutant leur choix de musique ou le pourquoi du comment cette musique était importante pour eux. Raquel n'avait pas répondu mais en croisant le regard de sa mère, Paula avait compris. Le lundi, elle avait donné sa réponse. Elle avait choisi Bella Ciao. Quand on lui avait demandé pourquoi, c'est tout naturellement qu'elle avait répondu que c'était par amour d'une liberté perdue. Personne n'avait compris à quoi elle faisait référence et pourtant, c'était si clair. Sergio.
Ainsi, Paula s'était retrouvé la semaine suivante à chanter Bella Ciao à fond dans toute la maison, sa mère riant avec enthousiasme devant le sourire immense qu'elle avait sur les lèvres. Toutes deux la connaissaient par cœur à présent. La semaine d'après, Paula avait refusé de voir son père. La découverte de son choix de chanson l'ayant encore plus énervé que les photos de sa mère qu'elle avait mis sur les murs de sa chambre, il lui avait tant crié dessus qu'elle en avait pleuré. Elle n'y était quasiment pas retournée après puis avait certifié au juge qu'elle ne voulait plus le voir. Comme c'était la volonté de l'enfant, malgré toutes les protestations d'Alberto sur le fait que c'était Raquel qui avait manipulé leur fille pour qu'elle dise ça, cela avait été accepté par la justice. Alberto n'avait plus le droit de la voir ni de droits sur elle, sauf si celle-ci demandait à le voir ce qui n'était bien évidement jamais arrivé.
La chambre d'hôpital de Paula résonnait de ce chant révolutionnaire jusqu'à ce que la musique se termine.
- « C'est moi qui avait proposé la musique à la maîtresse ! » s'exclama Paula avec fierté.
Sergio la regarda, un grand sourire sur les lèvres.
- « Pourquoi ça ? » lui demanda-t-il.
- « À cause de toi bien sûr ! Maman ne faisait que la chantonner tout le temps à la maison alors un jour je lui ai demandé et j'ai compris. » répondit l'enfant.
Sergio se tourna vers Raquel qui rougit, se pinçant les lèvres en détournant le regard, visiblement un peu gênée.
- « Coupable... » avoua-t-elle finalement en se mordillant la lèvre, retenant un petit rire.
Sergio sembla touché de l'apprendre. Il ouvrit à nouveau le sac, sortant une autre boîte recouverte de papier décoratif qu'il tendit cette fois-ci à Mariví.
- « Oh ! C'est pour moi ? » s'étonna cette dernière, visiblement surprise de cela.
- « En effet. J'espère que cela vous plaira. » répondit Sergio, un peu gêné.
- « Je suis sûr que oui. Vous avez de bons goûts. » dit Mariví avec un clin d'oeil.
Comprenant à qui elle faisait référence, Sergio rougit en détournant les yeux tandis que la principale concernée s'insurgeait.
- « Maman ! Arrêtes enfin ! » s'exclama Raquel, son visage rougi montrant bien combien ce que sa mère venait de dire la dérangeait.
- « Quoi ? C'est vrai ! » s'exclama sa mère.
Raquel secoua la tête, portant une main à son front, comprenant visiblement que le combat était perdu d'avance. Mariví, après un petit rire amusé, déballa la boîte à musique.
- « Oh mon dieu ! Mais comment as-tu su que c'était ma chanson préférée ?! » s'exclama-t-elle en voyant le litre inscrit sur la boîte.
Les premières de notes de Fur Elise se mirent à résonner dans la pièce quand la manivelle se mit à tourner entre ses doigts fins, faisant jaillir les notes de la mélodie à travers le métal. La chanson, si douce, parvint aux oreilles de tous, faisant taire tous les bruits ambiants tant elle était magnifique. Le temps sembla se surprendre le temps d'un instant où les âmes du passé environnantes virevoltaient avec celles du présent, au gré des notes, dans une valse endiablée comme dans ces bals aux mille splendeurs d'autrefois.
Quand la mélodie se stoppa, le silence ambiant répit sa place, stoppant l'instant magique dans un sas d'immobilité que personne ne cherchait véritablement à briser. Ce fut Paula qui le fit après plusieurs minutes.
- « C'était quelle chanson ? Elle me dit quelque chose mais je me souviens plus du titre... » demanda l'enfant en réfléchissant.
- « Fur Elise de Beethoven... » murmura Mariví, ses yeux embués de larmes comme seule preuve qu'elle était toujours ici, son esprit lui ayant décidé de la transporter à une autre époque où son défunt mari lui jouait chaque soir cette splendide musique au piano.
Chaque soir, elle s'asseyait près de lui, savourant simplement l'air d'une musique venant du plus profond de leurs deux coeurs respectifs. Son mari la lui avait joué le jour où ils s'étaient vus pour la première fois. Elle avait dansé sur cette musique au gré des notes jouées par les doigts de celui qui serait son futur époux et père de ses enfants. Depuis, il avait décidé que chaque soir, il lui jouerait ce morceau pour lui rappeler cet instant magique où, le temps d'une seconde, leurs regards s'étaient croisés pour ne plus se lâcher, comme si leurs yeux eux-mêmes avaient décidé de se marier sans leurs accords. Quand il avait disparu, ne laissant qu'un vide dans son coeur que personne ne pourrait jamais combler, cette musique s'était retrouvée bannie de sa vie. Elle lui rappelait trop la douleur de la perte de celui qu'elle aimait tant et aimerait toujours. Elle ne l'avait réécouté que des années plus tard par inadvertance. À présent, à chaque fois que cette musique était jouée, elle le revoyait lui souriant avec ce regard qu'elle n'avait jamais oublié.
Raquel savait seulement en partie ce qui traversait l'esprit de sa mère. Elle ne se souvenait que vaguement de son père jouant cette musique dans le salon à sa mère tandis qu'elles dansaient dans une ronde à trois juste derrière lui. Sa mère essuya une larme qui avait lentement glissé sur sa joue au souvenir de son mari. Sergio lança un regard perdu à Raquel, se demandant si il avait fait quelque chose de mal. Elle lui sourit pour lui assurer que non.
- « Merci beaucoup... Je ne l'avais pas entendu depuis bien longtemps... » dit finalement Mariví en souriant à Sergio qui se détendit légèrement à ses mots.
- « Pourquoi tu pleures mamie ? » demanda Paula d'un ton inquiet en se penchant sur le lit.
Mariví eut un sourire triste que seuls les adultes présent purent interpréter. C'était un sourire triste d'un amour perdu. Ils avaient eu le même pendant plus d'un an... Ils savaient le reconnaître entre milles. Sergio comprit.
- « Ton grand-père avait l'habitude de la jouer chaque soir en souvenir de notre première rencontre... » lui répondit la vieille femme à Paula.
- « Oh... »
L'enfant se leva du lit, non sans difficulté, et avec l'aide de Sergio qui la rattrapa quand elle trébucha car elle était encore faible sur ses jambes, elle fit un câlin à sa grand-mère. Elle prit place sur ses genoux avec les deux boîtes à musique sur les siens. Sergio tendit la dernière des boîtes à Raquel.
- « Oh tu en as pris une pour moi ? » s'étonna-t-elle.
- « Oui c'était impossible de ne pas la prendre en la voyant. Elle me faisait penser à toi. » répondit-il en lui souriant.
- « Merci. » le remercia Raquel avec un sourire empli d'amour qui s'agrandit en voyant de quelle musique il s'agissait.
Elle se tourna vers lui, les larmes aux yeux et l'embrassa. Joignant leurs doigts ensemble, ils se mirent à tourner la petite manivelle d'argent. Les premières notes de Someone Like You de Van Morrison se mirent à retentir. Raquel appuya sa tête contre l'épaule de Sergio, murmurant les paroles qui avaient toujours eu un sens caché pour elle. Un sens caché qu'elle n'avait compris que quand elle l'avait perdu lui.
- « I've been searching a long time
Someone exactly like you
I've been traveling all around the world
Waiting for you to come through
Someone like you makes it all worth while
Someone like you keeps me satisfied
Someone exactly like you
I've been travelin' a hard road
Baby, lookin' for someone exactly like you
I've been carryin' my heavy load
Waiting for the light to come shining through
Someone like you makes it all worth while
Someone like you keeps me satisfied
Someone exactly like you
I've been doin' some soul searching
To find out where you're at
I've been up and down the highway
In all kinds of foreign lands
Someone like you makes it all worth while
Someone like you keeps me satisfied
Someone exactly like you
I've been all around the world
Marching to the beat of a different drum
But just lately I have realized
Maybe the best is yet to come
Someone like you makes it all worth while
Someone like you keeps me satisfied
Someone exactly like you
Someone exactly like you
Someone exactly like you » chantonna-t-elle à voix basse, ces mots ne parvenant qu'aux oreilles de Sergio.
(« J'ai recherché tellement longtemps
Quelqu'un exactement comme toi
J'ai traversé le monde entier
En attendant que tu arrives
Quelqu'un comme toi, faisant du pire un instant
Quelqu'un comme toi, me rendant heureux
Quelqu'un exactement comme toi
J'ai traversé un chemin sinueux
À la recherche de quelqu'un exactement comme toi
J'ai porté ce lourd fardeau
En attendant la lumière pour m'éclairer
Quelqu'un comme toi, faisant du pire un instant
Quelqu'un comme toi, me rendant heureux
Quelqu'un exactement comme toi
J'ai effectué une recherche d'âme
Pour débusquer la tienne
J'ai été en haut et en bas de l'autoroute
Dans toutes les sortes de terres étrangères
Quelqu'un comme toi, faisant du pire un instant
Quelqu'un comme toi, me rendant heureux
Quelqu'un exactement comme toi
J'ai traversé le monde entier
Marchant au battement de différents tambours
Mais j'ai réalisé tardivement
Que le meilleur est à venir
Quelqu'un comme toi, faisant du pire un instant
Quelqu'un comme toi, me rendant heureux
Quelqu'un exactement comme toi
Quelqu'un exactement comme toi
Quelqu'un exactement comme toi »)
Les dernières notes moururent dans la boîte en bois. Réouvrant les yeux, Raquel tomba dans ceux de Sergio. La profondeur des paroles semblaient le toucher autant qu'elle. Elle sourit, appréciant son corps contre le sien. Elle comprenait à présent pourquoi cette musique lui avait fait penser à elle. Raquel se souvenait la lui avoir fait écouter un soir, chez elle, il y a un an. Quand cet homme était encore un simple vendeur de cidre du nom de Salva. Elle sourit et les lèvres de Sergio s'étirèrent en réponse avant de prendre possession des siennes. Sans arrêter l'un comme l'autre de sourire, ils s'embrassèrent puis se séparèrent. Raquel se cala dans ses bras sous les regards attendris de Mariví et Paula qui souriaient.
On dit souvent que là où les mots manquent, la musique parle. C'était vrai pour chacune des personnes présentes dans cette pièce.
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¡Hola mis ángeles!
Comment allez-vous ?
Moi je vais bien !
Tadam !
Abracadabra c'était le nouveau chapitre !
Oui oui je suis en forme aujourd'hui !
J'espère qu'il vous a plu !
Qu'en avez-vous pensé ?
En recherchant une musique de Van Morrison, je suis tombée sur celle-ci et elle m'a immédiatement touché par ses paroles qui m'ont fait penser à la relation de Raquel et Sergio.
Que pensez-vous de cette musique ?
Bon du coup je vous mets en musique juste en dessous toutes celles qui sont dans le chapitre !
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J'ai une passion immense pour cette chanson vraiment je l'adore !
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Avec les paroles dans un style plus classique en va dire.
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Bella Ciao dans la Casa de Papel. Je trouve cette scène super puissante perso.
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Et la version qui est pour moi la meilleure d'entre toutes, celles des partisans.
Et puis je suis tombée par hasard sur l'autre et je l'ai trouvé super belle donc voilà elle a pop up !
J'en ai mis plusieurs versions oui. Je suppose que j'ai pas vraiment besoin de vous dire pourquoi j'aime cette chanson hein ?! 😂 Nan en vrai c'est parce qu'elle est dans la Casa de Papel certes mais aussi et surtout parce que je suis une amoureuse de la Liberté donc les chants révolutionnaires portant ces valeurs j'adore ❤️
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Et celle-ci qui est si douce à écouter.
Prenez soin de vous !
Je vous aime ❤️❤️❤️
Soyez heureux ❤️🫂
¡Besos a todos! 💜
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