Chapitre 28 : Les boîtes à musique.
Alors que Raquel décrochait, visiblement soucieuse et un peu inquiète, le téléphone dit « de travail » de Sergio vibra, lui annonçant l'arrivée d'un nouveau message. C'était Marcus. Sergio le saisit et le déverrouilla rapidement. Raquel sortit de la pièce.
M : J'ai des infos. Tu as raison.
Piqué au vif, Sergio répondit à toute vitesse, changeant quelques lettres sans le vouloir ce qui avait le don de l'énerver.
S : Comment ça ? Qui ? Quoi ? Où ? Comment ?
Son téléphone vibra aussitôt. Réponse rapide.
M : Alberto. Lien. Dark Net. Recherches persos.
Sergio se retint d'exulter de joie.
S : Où es-tu ?
M : Troisième planque en partant de la fin de la liste.
Sergio sut tout de suite où il se trouvait.
M : Nécessité de ta présence. La police ne les trouvera jamais, ils ne cherchent pas au bon endroit.
S : J'arrive tout de suite. Cinq minutes.
M : D'acc. Je t'attends. Je prépare tout.
Sergio éteignit son téléphone et releva la tête. Paula le fixait d'un air interrogateur.
- « C'était qui ? » demanda-t-elle suspicieuse.
- « Un ami. » répondit-il en réfléchissant à comment expliquer le fait qu'il devait partir.
- « Fille ou garçon ? »
Sergio se retint de rire.
- « Garçon. Et même si c'était une fille, je n'irai pas tromper ta mère si c'est cela qui t'inquiète. » la rassura Sergio en souriant.
- « Je te crois. Tu es différent. » répondit Paula ravie.
- « C'est gentil merci. »
Les yeux soucieux de Sergio n'échappèrent pas à Mariví.
- « Vous devez aller quelque part ? » demanda-t-elle.
Sergio déglutit visiblement gêné de la question.
- « Et bien... Pour tout dire oui... Mon ami a besoin de moi pour certaines choses... » expliqua-t-il d'un air incertain.
- « Oh... » dit Paula déçue.
- « Je suis désolé Paula... Je reviendrai aussi vite que je le pourrais c'est promis ! » dit Sergio, les yeux empreints de sincérité.
Paula soupira.
- « D'accord... Mais tu reviens vite hein ?! »
- « Promis. »
Il se leva et salua Mariví et Paula avant de sortir. Raquel était dans le couloir, en grande conversation avec sa soeur, visiblement inquiète et bouleversée.
- « Raquel... » chuchota-t-il pour l'appeler sans la déranger.
Elle tourna immédiatement les yeux vers lui.
- « Tout va bien...? » lui demanda Sergio sur le même ton.
Raquel lui fit comprendre d'un geste qu'elle lui expliquerait tout après. Il hocha la tête.
- « Juste je dois y aller... Mon contact a des infos sur un lien entre ton ex-mari et l'homme qui a essayé d'enlever Paula... » l'informa-t-il.
Raquel ouvrit de grands yeux. Elle mima un « Enterre-moi ce connard ! » avec ses lèvres et il lui répondit par un sourire et un hochement de tête.
- « Compte sur moi...! »
Elle le salua rapidement puis se concentra à nouveau sur sa conversation. Sergio emprunta les escaliers et les dévala à toute vitesse, débarquant dans le hall très rapidement. Il baissa la tête pour ne pas que son visage soit visible par les caméras de surveillance de ce dernier et sortit dehors. Étant venu avec la voiture de Raquel, il devait faire tout le chemin à pied ce qui ne le dérangeait pas en vérité. Il avait besoin de réfléchir à plusieurs choses. Déjà, si les infos s'avéraient justes, comment amener la police à les découvrir par elle-même sans que cela ne semble suspect ? Deuxièmement, son déguisement ne lui permettrait pas de rester hors de danger bien longtemps et Sergio en avait bien conscience. Il devait réfléchir à quoi faire si cela venait à se savoir qu'il était ici. Il avait pris toutes les précautions possibles pour éviter au maximum que Raquel ne soit liée à lui mais le risque était toujours présent... Ángel savait déjà qu'il était là. Il avait fait remonter l'info à ses supérieurs hiérarchiques qui devaient être entrain de visionner absolument toutes les vidéos de caméras de surveillances de Madrid dans l'espoir de le repérer. Alors oui, son camouflage était efficace mais il ne passerait pas à travers la reconnaissance faciale si on parvenait à prendre son visage en entier de face. Voilà pourquoi il se devait de faire en sorte de baisser la tête pour que cela soit plus dur. Réfléchissant à un plan de secours pour Raquel, sa mère et Paula au cas-où, Sergio traversa plusieurs quartiers de Madrid très fréquentés. Il connaissait cette ville par coeur. Il avait retenu tous les endroits où il pouvait disparaître rapidement et facilement si on venait à le poursuivre. De plus, il possédait des planques dans toute la ville. Sergio arriva finalement devant l'entrée de la planque où se trouvait Marcus d'après ses dires. Il toqua plusieurs fois dans un ordre convenu jusqu'à ce que la porte émette un déclic quasi-imperceptible. Sergio poussa la porte et entra rapidement à l'intérieur.
- « Prof. Vous avez une minute et trente-sept secondes de retard sur l'horaire. » observa un homme sans lever les yeux de ses écrans d'ordinateur.
- « Marcus. Montre-moi tout. » dit Sergio en s'approchant.
- « Avec plaisir « patron » ! » s'exclama ce dernier.
- « Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça Marcus... » soupira Sergio en s'appuyant sur le dossier de la chaise de ce dernier pour regarder les écrans par dessus lui.
- « Je sais déso. Bon du coup voilà ce que j'ai trouvé. Le gars qui a essayé d'enlever la gosse à reçu cet ordre par un contact sur le Dark Net. Cette personne l'a payé plus de deux-cent-mille euros pour ça. L'adresse IP était cryptée et quasi-intraçable mais j'ai demandé de l'aide à un pote, t'inquiète il dira rien il oublie avec l'argent. On a retrouvé le propriétaire de c't'adresse et on a un gagnant. Alberto Vicuña. C'est lui qui a demandé ça. Je crois par compte qu'il avait pas prévu le coup de la gosse qui se débat quand on lui dit qu'on l'emmène voir son père. Je pense qu'il a oublié que sa fille l'aimait pas où alors il le sait pas. » expliqua Marcus.
- « Génial excellente nouvelle ! »
- « Ouais mais y'a un problème... La police n'explore pas cette piste... S'il l'explore pas, ils trouveront jamais tout ça et c'est même pas garanti qu'ils arrivent à tracer l'adresse. Ça nous a pris plus de deux jours complets sans dormir pour craquer les codes et passer tous les pare-feux et autres ! T'imagines même pas le nombre d'identités bidons et de sociétés écrans qu'on a dû démanteler pour y parvenir ! Et nous on fait parti des plus doués ! Je suis même pas sûr que la police y arrivera ! Qui que ce soit, ce mec est un pro du camouflage informatique ! » Dit Marcus.
- « Il va donc falloir orienter la police vers cette piste et lui faciliter la tâche... »
- « Ouais... Pour lui faciliter la tâche pour trouver l'identité faudrait qu'ils trouvent les codes des protections de l'adresse IP... Truc que même nous on peut pas trouver comme ça... Et puis ce serait suspect de les trouver. »
- « Oh je pense que connaissant Ángel, si on l'oriente sur la piste d'Alberto en sachant ce que Raquel lui a dit, même s'il n'en croit pas un mot, ça l'intéressera il ne s'arrêtera pas avant de tout avoir entre ses mains. Surtout si ça lui permet de pouvoir passer pour un héros aux yeux de Raquel... » râla Sergio.
- « Il est pas son genre. Il a aucune chance ce mec. »
Sergio ne répondit pas.
- « Bon. Je vous laisse réfléchir au plan que vous allez mettre en place, c'est pas mon truc... Moi je vais essayer de voir si je peux trouver d'autres trucs sur ce clochard. » dit Marcus en pianotant à toute vitesse sur son clavier.
- « Aucun souci. Si tu as besoin d'argent préviens-moi. »
- « T'inquiète je gères. »
Sergio hocha la tête.
- « Je m'en vais. N'oublies pas de te reposer Marcus. Je ne tiens pas à ce que tu me fasses un malaise. D'autant plus que tu es seul. » lui conseilla-t-il en se dirigeant vers la porte.
- « Ouais t'inquiète pas. Je gères j't'ai dit. Fais gaffe à toi plutôt. Je surveilles le registre de consultations des caméras de Madrid et la police s'éclate. » répondit Marcus.
- « Merci de me prévenir. »
- « De rien. Fais gaffe avec ta meuf. Ils vont te tomber dessus dans pas longtemps. À mon avis dans quelques jours. »
Sergio soupira.
- « Je sais... »
Il sortit de la planque et reprit le chemin de l'hôpital en changeant d'itinéraire. En passant devant un boutique de souvenirs, il aperçut une boîte à musique qui l'interpella aussitôt. Il vérifia qu'il n'y avait aucune caméra dans le magasin et par miracle, celui-ci n'était pas équipé. Sergio poussa la porte et se dirigea vers le promontoire d'exposition. Plusieurs boîtes à musique se trouvait là, trônant fièrement sous les rayons du soleil de 9h30. L'une d'elles lui plus particulièrement. Elle était en bois et un masque de Dalí était gravé dessus.
Il tourna la manivelle et Bella Ciao commença à résonner dans la boutique. Il n'y avait personne autour. Sergio sourit. Cela plairait sûrement à Paula. Il regarda les autres. Tournant au hasard quelques manivelles, une des musiques retint son attention. Il l'avait déjà entendu quelque part mais ne parvenait plus à se souvenir d'où. Il continua de jouer la petite musique en réfléchissant.
- « C'est une belle musique n'est-ce pas ? » demanda soudainement une voix féminine derrière lui.
Sergio sursauta et se retourna, confus et gêné d'avoir été surpris. Il modifia légèrement sa voix.
- « En effet oui. Il me semble que je la connais mais je ne parviens pas à me souvenir du titre... » expliqua-t-il.
- « Oh ! C'est Someone Like You de Van Morrison. » l'informa-t-elle.
- « C'est ça ! Merci ! » s'exclama-t-il ravi.
- « Avec plaisir je suis là pour ça c'est mon magasin. Je vais vous laisser découvrir les autres à moins que vous ayez besoin d'autres informations. » dit la jeune femme en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.
- « Merci c'est gentil. Je vais regarder le reste. » répondit Sergio en se détournant d'elle.
- « Très bien. Si vous avez besoin de moi je serai à la caisse. » l'informa-t-elle en se dirigeant vers cette dernière.
Sergio ne répondit pas. Van Morrison. Voilà pourquoi est-ce qu'il connaissait cette chanson, Raquel aimait beaucoup ce chanteur et il avait dû l'entendre quand il était avec elle. Il prit la boîte à musique de Van Morrison et celle de Bella Ciao puis regarda les autres, cherchant une musique pour Mariví. Elle semblait apprécier les airs de piano alors il choisit un classique, Fur Elise de Beethoven. Il se dirigea ensuite vers la caisse pour payer. La jeune femme le salua d'un sourire.
- « Vous avez trouvé votre bonheur ? »
- « En effet oui. Merci beaucoup pour votre aide d'ailleurs. »
- « C'est mon métier. 30 euros et 40 centimes s'il vous plaît. » répondit-elle.
Sergio paya puis sortit du magasin, ses achats à la main, en la saluant. Il reprit le chemin de l'hôpital, espérant que les boîtes à musiques plairaient.
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¡Hola mis ángeles!
Comment allez-vous ?
J'espère que vos vacances se passent bien !
Pour ma part, tout va bien !
Voici le nouveau chapitre !
J'espère qu'il vous a plu !
N'hésitez pas à me laisser votre avis !
Prenez soin de vous !
Je vous aime ❤️❤️❤️
¡Besos a todos!💜
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