Chapitre 23 : Révélation...
La journée était passée très rapidement. Il était aux alentours de 18h30. Raquel n'avait pas mangé ce midi, elle n'avait pas faim. Sergio avait grignoté un peu de pain mais pas beaucoup plus. Raquel était préoccupée par la santé de sa fille et Sergio aussi mais lui, se préoccupait aussi de la santé physique et mentale de Raquel. Il n'arrivait toujours pas à imaginer l'idée que possiblement, Raquel aurait pu ne plus être là aujourd'hui, à cause de lui. Il était actuellement occupé à jouer avec les cheveux de cette dernière qui, elle, jouait à un jeu de cartes avec Paula. Sergio avait déjà gagné six fois de suite si bien qu'elles avaient décidé de jouer un moment sans lui pour se laisser une chance de gagner.
- « Excusez-moi. » demanda une personne en entrant après avoir toqué.
Il s'agissait d'une infirmière. Raquel et Sergio tournèrent la tête vers elle.
- « Oui ? » demanda Raquel.
- « Les visites sont terminées. » dit l'infirmière.
- « Oh... Très bien. » soupira Raquel.
Elle rangea le jeu de cartes avec l'aide de Paula qui semblait angoissée à l'idée de se retrouver seule.
- « Je reviens demain ma puce d'accord ? Promis dès que les portes seront ouvertes je rentre. » la rassura Raquel en la serrant contre elle.
- « Je veux pas être toute seule ici... Ça me fait peur... » dit Paula.
- « Je sais ma puce... Je suis désolée... » s'excusa Raquel.
Au bout de plusieurs minutes, elles se séparèrent à contre coeur. Sergio s'approcha du lit pour dire au revoir à Paula. Alors qu'il s'asseyait sur le bord du lit, Paula le serra dans ses bras. Sergio se raidit, ne sachant pas vraiment quoi faire puis finalement il serra maladroitement la petite contre lui sous le regard attendri de Raquel. Paula se détacha de lui en lui souriant.
- « Au revoir James. » dit-elle.
- « Euh...au revoir Paula. » répondit-il, visiblement très mal à l'aise.
Raquel rit discrètement, un brin moqueuse de la situation. Sergio se leva puis Raquel et lui sortirent main dans la main de la chambre d'hôpital de Paula en la saluant. L'enfant envoya un baiser volé à s amère qui l'attrapa au vol et lui en envoya un elle aussi. Paula l'attrapa et le serra contre son coeur. La porte se referma, la laissant seule dans cette chambre d'une blancheur angoissante. Doucement, Paula se laissa retomber sur l'oreiller, contemplant le plafond immaculé de la chambre. Elle sentit ses larmes montées et se retourna vers la fenêtre, ne voulant pas que quelqu'un puisse voir cela s'il entrait. Paula se recroquevilla sur elle-même en pleurant silencieusement, serrant toujours obstinément le baiser volé de sa mère contre son coeur. Elle attrapa son ourson en peluche que sa mère était allée chercher spécialement pour elle il y a quelques heures, et le laissa éponger ces larmes salées qui dévalaient ses joues à une vitesse folle. Elles terminaient leur course endiablée sur la fourrure délicate de l'ourson qui, bien qu'il aurait aimé pouvoir la consoler en la serrant dans ses bras de tissu, devait se contenter d'accueillir sa douleur liquide pour la soulager. Le soleil commençait à décliner à l'horizon, parant le ciel de couleurs chaudes et toutes plus splendides les unes que les autres.
« Je ne veux pas être seule, je ne veux pas être seule, je ne veux pas être seule ! ».
Voilà ce que se répétait la petite Paula en son fort intérieur.
Pendant ce temps-là, Raquel n'avait pas conscience du déchirement intérieur de sa fille. Elle ne savait pas à quel point la solitude lui faisait peur. Elle ne savait pas à quel point le comportement de son ex-mari avait été destructeur pour Paula. Elle qui était si joyeuse craignait sans cesse d'être abandonnée, au point d'en faire des cauchemars atroces chaque nuit. Raquel ignorait simplement que pendant tout le temps où Paula était avec son père, celui-ci s'amusait à lui faire craindre par de simples phrases qu'il l'abandonne.
« Paula ta mère ment tu sais. Je sais que tu le sais tu es intelligente sinon tu ne serais pas ma fille n'est-ce pas ?! »
« Ne réponds pas tu sais que j'ai raison. Un enfant obéit sinon il est puni et tu sais ce qui t'attend si tu continues. »
« Voir ta maman ? Pourquoi ? Je ne te suffis pas ? Je suis ton père Paula, je pensais que tu m'aimais davantage... »
Toutes ses phrases et bien d'autres choses encore fracturait un peu plus l'esprit de Paula. Elle était la cause des douleurs de son père, elle devait l'aimer si elle ne voulait pas qu'il l'abandonne, elle devait obéir ou elle se retrouverait enfermée dans le placard sombre de l'entrée, la punition préférée de son père. Oui Raquel ignorait tout ça car Paula n'en a jamais parlé. À quoi bon ? Si on ne croyait pas sa mère, qui l'écouterait elle ? Une enfant ? Et puis sa mère avait suffisamment de problèmes et de choses à régler. Il serait égoïste de lui imposer un nouveau fardeau qui n'était pas le sien. Paula ne voulait pas que sa mère souffre davantage alors elle gardait tout et ne disait rien. Si on lui demandait si elle allait bien, elle répondait toujours que oui avec un grand sourire. Un sourire plein de bonheur. Alors qui irait penser le contraire de ce qu'elle affirmait ? Pourtant les plus grands sourires de joie peuvent être autant de façades et de mensonges pour camoufler une réalité brutale et douloureuse. Mais personne ne s'en est préoccupé. Raquel avait bien essayé mais c'était toujours le même refrain : « Je vais bien maman ne t'inquiète pas. » Toujours cette même réponse. Toujours ce même sourire si faux à présent. Les vrais sourires étaient devenus si rares que leur existence aurait pu être remise en question.
Non; là; main dans la main avec Sergio, Raquel ne savait pas. Elle réfléchissait simplement, se posant des questions auxquelles elle ne pouvait fournir de réponses.
- « Raquel tout va bien ? » s'inquiéta Sergio en la voyant aussi silencieuse.
Raquel cligna des yeux et se tourna vers lui, comme si elle venait de sortir d'un long rêve.
- « Euh oui pardon tu disais ? » lui demanda-t-elle.
- « Je te demandais si tout allait bien. » répéta-t-il.
- « Oui oui... »
- « Tu es sûr ? »
Ils s'arrêtèrent sur le côté droit du couloir.
- « Non... Pas vraiment... En fait... C'est Paula... Je ne sais pas mais...elle ne me dit pas tout et ça me perturbe... Elle semblait si effrayée à l'idée d'être seule... » avoua finalement Raquel, les yeux vitreux, après un long moment de silence.
Sergio remonta ses lunettes en réfléchissant.
- « Il est vrai qu'elle semblait...très anxieuse... Est-ce qu'elle a déjà eu une expérience traumatisante par rapport au fait d'être seule ? » lui demanda Sergio avec sérieux.
Raquel plongea son regard dans le sien.
- « Et bien... À part l'histoire de cet homme étrange qui a tenté de l'enlever...non... Enfin pas à ma connaissance en tout cas... » répondit-elle.
- « Et avec ton connard d'ex-mari ? »
Elle se raidit.
- « Je... Je ne sais pas.... J'en... J'en sais rien... Tu crois qu'il a pu lui faire du mal ? » s'inquiéta Raquel en commençant à faire les cents pas en réfléchissant.
- « Hé Raquel ! Doucement ! Pas physiquement sinon tu l'aurais vu mais psychologiquement peut-être... Par des phrases détournées ou autres... »
Raquel plaqua une main sur sa bouche.
« Oh Ser... James.... » laissa-t-elle échapper en essayant de ne pas pleurer.
Sergio l'attira à lui et la serra doucement dans ses bras.
- « Je suis si aveugle que ça...? Ça semble si évident maintenant que tu le dis... Paula ne revenait jamais joyeuse de chez son père et elle semblait différente avant d'y aller... Je suis la pire des mères... »
Ses larmes lui échappèrent.
- « Hé non je ne peux pas te laisser dire ça Raquel ! Tu es la meilleure des mamans ! Paula a de la chance de t'avoir ! Tu l'écoutes et tu prends soin d'elle ce que peu de gens semblent savoir faire dans ce monde ! Tu l'aimes et tu l'élèves quasiment toute seule depuis quelques années maintenant et tu t'en sors parfaitement bien ! Les blessures psychologiques sont invisibles Raquel, tu ne peux en voir la surface que si la personne te laisse y avoir accès. Tu n'as pas à t'en vouloir ce n'est pas de ta faute ni celle de Paula, c'est celle de cet abruti fini ! » Dit Sergio en la serrant plus fort, la sentant trembler contre lui sous l'assaut de ses sanglots silencieux.
Sergio déposa un baiser sur son front.
- « Merci... » parvint à articuler Raquel avec difficultés.
- « Je ne dis que la stricte vérité Raquel. Ce n'est pas de ta faute cariño... » murmura-t-il.
Raquel leva ses yeux rougis par ses larmes pour le regarder, surprise de comment il venait de l'appeler. Sergio se rendit compte de cela et rougit de gêne, parvenant à faire sourire légèrement Raquel pendant que ses larmes continuaient de couler silencieusement sur ses joues délicates. Sergio essayait de les essuyer doucement tandis que Raquel enfouissait son visage dans son torse, essayant d'y trouver un semblant de réconfort. Un médecin s'approcha d'eux.
- « Bonsoir. Vous êtes les parents de la petite Paula Vicuñ... »
- « Murillo. Paula Murillo. » dit simplement Sergio.
Raquel lui lança un regard interrogateur.
- « Euh très bien... Vous êtes les parents de Paula Murillo ? » demanda le médecin une seconde fois.
Raquel essuya ses larmes et hocha la tête.
- « Bien suivez-moi. Je dois vous parler de votre fille. »
Sergio et Raquel échangèrent un regard alarmiste que le médecin remarqua.
- « Oh non non ce n'est pas grave ne vous inquiétez pas ! Nous avons simplement besoin de discuter avec vous sur certains points qui pourraient nous permettre de peut-être éclaircir certaines zones d'ombres dans son dossier médical. » les rassura le médecin en les emmenant dans son bureau dont il referma la porte.
- « Bien. Asseyez-vous je vous prie. »
Ils s'exécutèrent. Le médecin sortit le dossier médical de Paula.
- « Nous avons déjà un dossier médical ici sur elle et... »
- « Impossible ! Elle n'y était jamais venue avant ! » s'exclama Raquel perdue.
Sergio sentit que la suite n'allait pas leur plaire. Il prit la main de Raquel dans la sienne que celle-ci serra avec angoisse.
- « Hmm et bien pourtant si... Elle est déjà venue ici pour un poignet fêlé il y a quelques mois et un bras cassé il y a deux ans... » observa le médecin en consultant le dossier médical.
- « QUOI ?! » s'écria Raquel en écarquillant les yeux.
- « Je vois que vous l'ignoriez... »
- « En effet oui ! Paula a eu tout cela mais le premier était à la danse à cause du mauvaise réception et le deuxième était une chute de vélo mais elle n'est pas venue dans votre hôpital ! Dans les deux cas de votre n'était pas le plus proche du lieu de l'accident pour qu'on l'emmène là-bas ! » s'exclama-t-elle de plus en plus perdue.
- « Hmmm et bien pas tout à fait... Il est noté ici que le bras était cassé net et fêlé à d'autres endroits signe d'un ou plusieurs chocs violents... Le poignet était déjà fêlé depuis plusieurs jours quand elle s'est présentée aux urgences... Elle n'est jamais venue avec les pompiers ou autres avant aujourd'hui... »
Raquel se prit la tête dans ses mains en réfléchissant, tentant de raccrocher les souvenirs entre eux.
- « Qui l'accompagnait ? » demanda soudainement Sergio.
- « Pour le bras je ne sais pas, je n'étais pas encore ici mais le poignet je me souviens que c'était une femme, je crois qu'il s'agissait de sa maîtresse d'école. » répondit le médecin.
- « Mais c'est impossible j'aurais dû le savoir ! » paniqua Raquel.
- « Il est noté que l'enfant est arrivée en classe comme ça, déposé par son père. »
Raquel se raidit. La pièce manquante venait de s'ajouter au puzzle qu'elle tentait de reconstituer depuis tout à l'heure.
- « Le vélo... Ils étaient partis se promener ensemble... La maîtresse à nos deux numéros... Si... Si elle l'a appelé en premier et qu'il a répondu... Elle n'a pas eu besoin de m'appeler... » murmura-t-elle, comprenant tout.
Sergio suivait son raisonnement. Tout concordait. Alberto avait déjà levé la main sur sa propre fille.
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¡Hola mis ángeles!
Comment allez-vous vous en ce premier dimanche de décembre ?
Moi ça va écoutez !
Aujourd'hui on va faire le sapin de Noël !
Et vous ? Est-il déjà fait ? Allez-vous en faire un ? Et si oui quand ?
Voici le nouveau chapitre !
J'espère qu'il vous a plu !
Avez-vous des théories pour la suite ?
La petite Paula me fait tellement de peine !
Je veux lui faire un câlin !
Prenez soin de vous !
Je vous aime ❤️❤️❤️
Soyez heureux et passez une bonne journée ❤️
¡Besos a todos! 💜
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