Chapitre 5 - Partie 4
Note de l'auteur:
Bonjour à tous ! Après une semaine de cours à la fac, je décide enfin de continuer mon histoire ! Je change à nouveau de point de vue, en reprenant celui de notre cher Richard Conrad, avec l'apparition d'un nouveau personnage, peu développé pour l'instant (mais que j'aime beaucoup ahah).
J'espère qu'il vous plaira autant que moi o/ (oui j'adore tous mes personnages)
Bonne lecture ~
☆
Richard Conrad claqua la portière de sa voiture avec énervement. Il s'installa en soupirant. Il posa l'édition du jour du "Lone Time", le journal de la ville, sur le tableau de bord. En gros titre, un article sur la mystérieuse disparition de six adolescents. Les noms des enfants résonnaient dans la tête du professeur. Le lieutenant de police, Leonel Garcia, qu'il avait rencontré chez Silvia Stones, était venu fouiller chez lui. Il le suspectait sans se cacher : à plusieurs reprises, il avait répété le nom des enfants en insistant.
Cassandra Stones. Caleb Sendreï. Aurore et Maya Victor. Mickael Beaufrais. Arya Orlan. Six élèves du lycée Barthélémy qui avaient disparus sur le trajet entre le lycée et chez eux et même à l'intérieur du lycée. Deux de plus depuis leur rencontre de la veille. Les policiers avaient mis du temps à remarquer la disparition des deux autres jeunes filles. Richard avait fourni un alibi -quel mot fort ! - mais le lieutenant Garcia avait insisté sur le fait qu'il ne devait pas quitter la ville.
Il soupira. Ce lieutenant allait l'embêter. Il avait besoin de retourner à Eden, mais cela allait être compliqué : le policier le surveillait attentivement.
La voiture bleue et blanche de Garcia était encore garée dans la rue. Il devait attendre que le professeur démarre pour le suivre.
Qu'il me suive ! Cela m'est totalement égal.
Il n'allait pas s'échapper. C'était inutile, il n'avait rien fait. Ce n'était pas lui qui avait kidnappé les enfants.
Mais il savait qui avait bien pu le faire.
Dark Sküll.
Monstre infâme qui régnait sur Eden dans l'ombre. Il cherchait le pouvoir absolu en aspirant la magie de chaque être qui lui semblait puissant, d'après ce qu'avait pu entendre Richard.
C'était lui qui avait organisé l'enlèvement des jeunes filles. Caleb et Mickael devaient être ceux qui les avaient emmenées à Eden.
À moins qu'eux aussi étaient des victimes de Sküll ?
Richard espérait que rien ne leur était arrivé, même s'il y avait peu d'espoir aujourd'hui qu'elles étaient encore en vie.
Cela met moins de temps que l'on pense d'aspirer l'âme d'une jeune fille qui découvrait à peine ses pouvoirs...
Richard serra son volant de ses grandes mains. C'était lui qui avait placées les quatre filles dans leurs familles humaines, lors de la mort de leurs parents biologiques, il y a 15 ans, lorsque Sküll avait fait son coup d'état qui mit à feu et à sang la capitale. De nombreux enfants s'étaient retrouvés orphelins.
Il était donc de sa responsabilité de retourner à Eden pour les récupérer. Saines et sauves. Mais il était difficile de traverser un portail maintenant. Surtout avec le policier qui le suivait. De plus, il ne pouvait pas se lancer dans son entreprise sans un peu d'aide.
Richard Conrad tourna la clé de contact et fit vrombir le moteur. Il s'engagea ensuite sur la route. Dans le rétroviseur, il vit la voiture de police démarrer et le suivre.
Richard passa devant la propriété des Victor, une grande maison idéale pour l'éducation des jumelles Aurore et Maya.
Il y a 15 ans, quand Richard avait eu besoin de faire adopter les deux petites filles inséparables en catastrophe, il eut très peu d'options. Personne ne voulait adopter des enfants aussi jeunes -elles n'avaient que 12 mois à l'époque -et aussi vite. Les seuls parents pouvant accepter deux enfants en bas âges étaient ses voisins, des humains. La femme venait de perdre l'enfant qu'elle portait lors d'une fausse couche et le couple ne s'en remettait pas. Richard avait sauté sur l'occasion. Il ne pouvait pas les laisser à Eden, pas sous l'emprise de Sküll. Anita et Jon Victor étaient devenus les parents des jeunes filles, tout en connaissant leurs origines et les possibles problèmes qu'ils pourraient rencontrer une fois que les filles découvriront leurs pouvoirs.
Pour les deux autres petites filles qu'il avait sauvées, il les confia à des Nivians installés à Pandora. Toutes les familles choisies vivaient à Lonechurch, pour que Richard puisse surveiller l'évolution et l'éducation des jeunes filles, même si par la suite, les parents de Cassandra étaient partis s'installer dans une autre ville. Dans les années qui suivirent le coup d'état de Sküll, Richard avait du s'occuper de l'adoption d'autres orphelins, à Eden et à Pandora.
Cela faisait maintenant 10 ans qu'il n'était pas revenu à Eden. 10 ans qu'il n'avait pas utilisé ni créé de portail car voilà, Richard possédait un pouvoir élémentaire rare : il pouvait fabriquer les portails qui liaient Eden à Pandora. Un don des dieux que beaucoup de Nivians repoussait par négation du monde humain. Né dans une famille de paysans à Eden, ses parents l'abandonnèrent presque en découvrant son pouvoir : ils l'envoyèrent aussitôt à Blancheporte, la capitale, où il pût maîtriser et utiliser ses capacités au profit du Royaume.
Outre la création des portails, son pouvoir lui permettait également de pouvoir sentir la création de portails par d'autres Nivians et la traversée de ces passages, du moment que toutes ces actions ne se trouvaient pas à des endroits trop éloignés de lui.
Mais Richard Conrad se faisait vieux et son pouvoir vieillissait avec lui. Il n'avait rien ressentit lors du kidnapping des jeunes filles mais il était persuadé qu'elles avaient traversé au moins un portail.
Richard jeta un coup d'œil vers son rétroviseur. La voiture de Leonel Garcia ne le suivait plus. Le policier avait du abandonner sa filature.
La voiture de Richard continua de filer à travers Lonechurch.
Arrivé à la hauteur d'une clinique médicale, le professeur se gara en faisant attention à des enfants qui s'amusaient sur le trottoir.
A l'accueil de la clinique, Richard demanda à une secrétaire blonde s'il était possible de voir le Docteur Quentin Magnolia.
"Vous avez pris un rendez-vous ? " Fit-elle d'une voix de crécelle.
Il secoua la tête et lui précisa qu'il était un ami du docteur.
"Docteur Magnolia est très occupé, voulez-vous que je vous donne son emploi du temps ?
- Non merci, c'est urgent, allez lui dire que le Professeur Conrad le demande."
Sa voix dure fit mourir le sourire de la jeune femme. Richard soupira en voyant son malaise.
"S'il vous plait."
Elle se leva sans le regarder puis traversa une double-porte coupe-feu en faisant claquer ses talons hauts de 10 centimètres.
Richard patienta quelques minutes en regardant les photos artistiques accrochées aux murs, sans s'intéresser aux quelques personnes qui devaient attendre pour leurs consultations.
Quand la femme revint, Richard avait fini par s'asseoir. Un homme élancé accompagnait la secrétaire. Cheveux blonds en bataille, yeux bleus et visage allongé.
Il retira ses lunettes fines pour les glisser dans sa poche pectorale de blouse, puis il ouvrit les bras en direction de l'autre homme.
"Professeur ! Je ne vous avais pas reconnu ! Cela fait si longtemps que vous n'êtes pas venu me voir !
- Docteur, c'est l'un de vos patients ? Vous avez des consultations importantes, vous ne pouvez pas...
- Mathilde, s'il te plait, annule toutes mes consultations de la journée et déplace-les à plus tard, ordonna-t-il sans la regarder. Ce n'est pas un patient, le professeur Conrad est mon père."
La blonde laissa échapper un cri de surprise. Elle posa sur ses lèvres ses doigts vernis d'un rouge éclatant avec une expression surjouée de surprise.
"Oh, toutes mes excuses ! Je ne vous avais pas reconnu ! Il faut dire que sur votre portrait dans le bureau du docteur, vous faites plus jeune..."
Richard s'en amusa. Il avait l'impression d'avoir tellement changé physiquement que personne ne semblait le reconnaître.
"As-tu un coin tranquille pour discuter ? Fit le professeur en se tournant vers Quentin.
- Oui, bien sûr, allons dans mon bureau. "
Le docteur abandonna sa secrétaire avec les rendez-vous à annuler et invita Richard à le suivre dans les couloirs blancs de sa clinique.
Arrivés près d'une porte qui portait l'inscription "Médecin généraliste, Dr Quentin K. Magnolia. ", Richard vit une jeune femme se lever de la chaise posée contre le mur. Ses cheveux étaient cachés par un voile. Dans ses bras se trouvait un petit garçon aux cheveux noirs et emmêlés.
Quentin s'arrêta devant elle pour lui donner une boite de médicaments qu'il sortit d'une poche de sa blouse. Il s'adressa à elle en arabe, avec un ton qui se voulait réconfortant. La jeune femme, les larmes aux yeux, le remercia dans la même langue en lui serrant la main.
En passant près de Richard, elle lui sourit. Son visage transpirait le bonheur.
" On dirait que tu fais des bonnes choses ici, lâcha le professeur une fois rentrés dans le bureau de Quentin.
- Oui, il y a beaucoup de personnes qui ont besoin d'aide par ici... J'essaie de faire de mon mieux ! Et c'est un peu grâce à vous que j'en suis là... Vous m'avez aidé, il y a 15 ans, en me prenant sous votre aile..."
Richard se rapprocha d'une étagère où était posé son portrait quand il était un peu plus jeune. Le médecin s'installa sur son fauteuil en cuir, derrière son bureau où s'empilaient des dossiers d'un côté et des livres de médecine générale de l'autre.
"Je ne vous remercierai jamais assez, professeur. Vous m'avez offert une seconde chance à Pandora que je n'aurai jamais pu saisir à Eden.
-Je n'ai aucun mérite, lui répondit le professeur en s'asseyant en face de son fils sur une chaise en plastique, tu étais et tu es encore un jeune homme brillant. Tu sais parler plus d'une dizaine de langues et tu connaissais toutes les herbes médicinales existant à Eden et même certaines de Pandora... Et quand je t'ai connu, tu devais avoir quoi, 7 ans ? Je ne sais même plus...
- Tout juste ! J'avais 7 ans mais c'était comme si j'en avais 11 ou 12. J'étais vraiment en avance par rapport aux autres enfants de l'orphelinat."
Richard sourit nostalgiquement.
"Heureusement que je t'ai sorti de là... Je ne sais pas ce que tu serais devenu si jamais tu étais resté dans cet enfer !
- Oh, je me serai fait enrôler par l'armée de Sküll, à coup sûr ! J'ai entendu dire qu'il recrutait beaucoup ses derniers temps, et les jeunes perdus comme je l'étais se font embrigader facilement.
- Tu as gardé contact avec Eden ? Je pensais que tu avais complètement coupé les ponts avec ton ancienne vie.
- Ah ça oui, mais il m'arrive d'avoir le mal du pays. Je prenais des nouvelles grâce à Philippe Stone, il gardait contact avec sa famille restée là-bas. Vous vous souvenez ? C'est lui qui a dessiné votre portrait, celui sur l'étagère."
Le vieil homme acquiesça. Il s'en souvenait parfaitement. Mais parler de son élève disparu l'attristait. Il préféra éviter le sujet.
Voyant le silence du professeur, Quentin s'en préoccupa.
"Désolé de vous rappeler de si triste évènements... Parlons d'autre chose, voulez-vous ? Comme par exemple de la raison de votre venue..."
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