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Episode 2 - «The sleep with fishes» (part 1)

Épisode 2 - « Invasion fantôme »

« I'm not afraid of God

I'm afraid of Man »

Marina & The Diamonds, Savages

(Je ne suis pas effrayé par Dieu

Je suis effrayé par l'Homme)


Parfois, souvent, la transition était oubliée. Il ne se retenait que ce que l'avant avait été et ce qu'aujourd'hui la vie était. Pourtant la question, bien que silencieuse, se lisait en chacun des esprits des petits curieux désespérés par la situation et sa fatalité tragique. Quand ?

Quand exactement tout ceci avait basculé ? Y avait-il une raison précise, un premier geste, une première action, un premier mouvement coupable ? Peut-être que ce n'était pas un point précis dans le Temps, mais plutôt comme un effet boule de neige. Une accumulation de petites choses anodines qui en entraînèrent de beaucoup plus conséquentes. A présent sans foyer, sans but, en fuite, parfois sans famille, de plus en plus sans vie. Voilà le résultat de cette addition d'événements sans importance.

Qu'auraient-ils pu faire à part fuir la Mort ?

« C'est un désastre. Nous allons tous mourir. »

Pourtant, marchant, errant dans les bois, un espoir vint murmurer à leurs oreilles de ne pas abandonner. Le petit groupe se réuni, ne regardant plus que vers une direction. A l'aube ils mourraient. Sans aucun doute. Mais ils emporteraient avec eux l'image splendide d'un arbre d'or et d'argent. Une apparence invisible pour des yeux sans foi.

La croyance est un pouvoir. Et pour eux elle est un espoir. Leur vie.


***


Un pinceau tenu d'une main ferme, les gestes étaient précis mais bien loin d'une méthode chirurgicale, ils semblaient plus proches d'une science du ressenti que d'une science brute. Etait-ce mauvais pour autant ? J'aurai pu affirmer que non. Nul besoin de voir le tableau pour savoir qu'il serait magnifique.

L'homme se mit à grommeler, un autre pinceau dans la bouche. Son regard se posa sur moi, légèrement désespéré.

Linda, arrête de bouger. Je ne peux pas te peindre correctement.

Mais je suis tout engourdie. Pourquoi est-ce que j'ai accepté de poser pour toi ?

Arborant un sourire dont lui seul avait le secret, il se leva et posa ses outils avant de venir à moi.

Parce que, Linda, tu es la plus belle créature que j'ai pu voir jusqu'à présent. Tu es ma muse. Et une muse reste auprès de son artiste.

Quel Enfer. Que les laiderons cessent de se plaindre, leur laideur est un atout.

Tu te plains mais tu es heureuse, n'est-ce pas ?

De poser pour un artiste ? C'est discutable.

Et d'aimer ce même artiste ?

Mes mains le saisirent par la ceinture, l'attirant à moi. Il ne résista pas, se laissant tirer. Une fois arrivée juste devant le fauteuil sur lequel j'étais installée, il posa un genou à terre, sa main caressant ma joue avec une sérénité et un amour dans le regard. Ma drogue. Il était ma drogue.

Je t'aime Linda.

Oh oh, Monsieur l'artiste nous sort le grand jeu. Mais je sais ce que tu veux, petit malin.

Et est-ce que ça marche ?

Sans aucun doute. Mais j'ai des fourmis dans les jambes.

Alors peut-être que ma muse accepterait mon aide pour la porter jusqu'à notre chambre luxueuse et parfumée à souhait ?

Evidemment. Il est épuisant d'être une muse.

Me laissera-t-elle aussi lui retirer ses vêtements ?

Idiot, arrête ton charme et porte-moi.

Alors un aboiement nous sortit de notre petit jeu. Un dobermann accourait vers nous, tout joueur.

Satan t'est vraiment fidèle. Lui aurais-tu vendu ton âme, Linda ?

Voyons petit malin, c'est un secret.

Mes doigts cherchèrent à tâtons dans le noir, voulant par habitude éteindre le réveil sur mon portable. Non seulement le réveil n'était pas activé, mais en plus il ne faisait pas noir. L'obscurité était due à la couette sur ma tête.

Repoussant mes draps, je m'assise sur mon lit qui était simplement la banquette arrière de mon van.

Tu as fait un cauchemar.

Un sursaut d'effroi suivi lorsque mon regard se posa sur l'intrus près de moi.

— Poppy ! Bordel de merles, tu m'as foutue la trouille !

Les merles ont des bordels maintenant ?

— Ferme-la.

« Voyage astral de merde, putain ! »

Mes pensées en devenaient vulgaires. Mais frôler l'arrêt cardiaque dès le matin n'était pas conseillé pour la santé. Et franchement, je n'avais pas envie de mourir maintenant. Ou plutôt pas aussi stupidement.

— Qu'est-ce que tu me veux ?

Pas grand-chose. Juste voir comment allait ma petite sœur préférée.

— Bien sûr, quand la Mort pourra être trompée. Dis-moi ce que tu me veux vraiment.

Elle s'étira, ses yeux s'entrefermant de temps à autre tandis qu'elle devait réfléchir à une autre excuse bidon.

— Tu ne devrais pas faire autant de voyages astraux.

Et toi tu devrais revenir. Pépé s'inquiète pour toi. Et puis tu sais qu'il est malade.

— A d'autres, ça ne m'étonnerait même pas que ce vieillard soit immortel.

Si tu revenais, ce serait plus facile pour nous de te protéger de Jacob.

Elle m'énervait.

— Encore une fois, je n'ai pas besoin d'aide, je me débrouille très bien seule.

Aussitôt, Satan se mit à aboyer, contestant visiblement mes affirmations.

— Oui, sauf de la tienne Satan. Tu es mon diable de petit toutou des enfers rien qu'à moi, lui assurais-je en lui offrant plus de papouilles qu'il n'en réclamait.

Ma sœur lâcha un soupir de désespoir. J'aimais Poppy, c'était certain. Et elle m'aimait aussi, je n'avais aucun doute là-dessus, parce que ma sœur était ainsi. La famille était la famille et Poppy était d'une loyauté incontestable envers son sang. En particulier envers notre branche. Après tout les McNess ne se limitait pas qu'à moi et ma sœur, ni à mon père et mon grand-père. Bien malheureusement.

Franchement, quand grandiras-tu Linda ? Il est temps pour toi de revenir à la maison, tu ne penses pas ?

Non, je ne pense pas. Tu sais pourquoi je suis partit, tu sais pourquoi je vis aux Etats-Unis. Maintenant si tu ne t'en vas pas, je couperai moi-même le signal.

Ok, j'ai compris. Appelle tout de même pépé de temps en temps. Ça lui ferait plaisir.

Et elle disparut enfin. Soulagée, je passais une main tremblante dans mes cheveux sombres. Satan se mit à couiner, attirant mon attention.

— Tout va bien Satan, ne t'en fait pas.

Sortant de mon van, j'allais rejoindre l'intérieur de ma nouvelle maison, histoire de prendre une douche avant de sortir en ville.

D'un côté, je n'étais pas mécontente d'avoir suivi les conseils de mon grand-père. True Strange était vraiment une ville idéale pour se cacher et se protéger de Jacob. Des monstres à perte de vue, créatures surnaturelles formant une communauté que personne ne devait approcher. Une protection idéale. On ne pouvait pas rêver meilleur voisinage.

Ouvrant la porte de la maison, un frisson me parcouru l'échine. Autant le lieu semblait dégager des ondes positives tout en baignant dans une magie naturelle et bienveillante, autant je pouvais sentir les pierres m'appeler et hurler leurs plaintes, leurs désirs de me révéler leurs secrets. Les pierres piégeaient l'Histoire, conservaient des évènements qui n'attendaient qu'à être ressentis et visionnés. La curiosité aurait pu me pousser à les toucher pour les écouter. La prudence m'en dissuadait.

Je préférais écouter l'indifférence pour monter les escaliers afin d'atteindre la salle de bain. Une baignoire m'attendait ainsi qu'une douche. Tout comme un grande miroir sur pied qui me renvoyait mon image avec une légère distorsion.

Tu as les yeux de ta mère, m'avait souvent affirmé mon père. Une couleur mystérieuse vacillante entre le bleu et le mauve.

Je détestais mes yeux au moins autant que je les adorais.

Je m'éloignais de mon reflet, préférant allumer l'eau de la douche. Après avoir retiré mes vêtements, je rentrais sous l'eau, m'emparant d'un savon. Tant pis pour mes cheveux, je les laverai une autre fois.

Tout en me savonnant, mon regard se laissa distraire par le manque d'objet dans la salle de bain. Rien n'avait encore été installé. Je n'avais pas véritablement emménagé. J'aurai pu utiliser les affaires de l'ancienne personne qui avait vécu ici mais pour cela il me faudrait les purifier. Etant une médium, ma sensibilité à l'invisible était suffisamment forte pour avoir des répercussions sur moi.

— Enfin, je suppose que je vais être ici pendant encore quelques temps.

Jacob me posait véritablement problème au final. Déménager à l'étranger aurait pu être une bonne idée. Me suivrait-il si je me rendais au Japon ? Ou en Russie ? Je ne parlais ni japonais ni russe. Peut-être la France ou l'Angleterre dans ce cas ?

Mais repartir à zéro alors que j'avais tout battit ici... J'y avais ma clientèle, mes habitudes, ma notoriété. Si seulement je n'avais pas fait la stupide erreur de rencontrer Jacob.

Arrêtant l'eau de la douche, je m'emparais d'un peignoir pour retourner auprès de ma valise que j'avais ramené à l'intérieur la veille. Mes vêtements s'y trouvaient.

Qu'aurais-je pu porter aujourd'hui ?

— Ne nous installons pas vraiment, pris-je comme décision en m'emparant d'un débardeur et d'un jean quelconque.

Après tout j'allais surement bientôt repartir. Une ville remplie de monstres ? Très peu pour moi. même si en cette instant c'était bien mieux que la compagnie des humains.

— Bien plus que le surnaturel, c'est des hommes que j'ai peur maintenant. Je suis tombée bien bas ma parole.

Les Hommes, un danger craint même des créatures non-humaines. Si fragiles en apparence, si destructeurs dans la réalité. Certes, ils ne possédaient pas de dons surnaturels ou d'origine magique, mais ils avaient bien plus.

Mes paupières se fermèrent un instant, mes doigts effleurèrent un collier dont je ne me séparais jamais. Son visage me revenait et je ne voulais pas y penser. Les fantômes du passé ne nous libéraient jamais de leur hantise, me faisant regretter la visite de vrais fantômes.

Tournant la pierre froide dans ma main, j'inspirais profondément, lançant un compte à rebours.

— Sept cimes en terre, six dames sont nées, cinq corps si beaux, quatre fonds de haine, trois rues pour elle, deux sont un et un se meurt.

Et mes paupières se rouvrirent, mon cœur se calmant. Jacob n'était pas là, il ne me trouverait pas. True Strange pourrait-elle me protéger ?

La main contre le cœur, je savais pourtant que la réponse n'était pas aussi simple. Les monstres se cachaient, ils n'avaient pas le droit de se révéler. Ils connaissaient les conséquences d'un tel acte. Bien sûr, il n'y avait pas vraiment un règlement à proprement parlé, bien que certains individus faisaient régner l'ordre parmi le peuple du surnaturel. Mais le passé avait prouvé de nombreuses fois que l'humanité et les monstres ne faisaient pas bon ménage ensemble. Il n'y avait qu'à se souvenir de ce moment où, dans la ville voisine, j'avais mentionné True Strange. Les humains avaient été hostiles alors même que la présence de créatures non-humaines n'avait pas été prouvée.

Je n'avais pas le droit de poser un quelconque jugement sur ce genre de comportement. Après tout, je n'étais pas vraiment un exemple. Mais il y avait une différence entre ma crainte des créatures et la haine de certains humains. Moi, je savais comment m'en défendre.

Au final, les Hommes étaient parfois bien plus terrifiant que les monstres dont les faiblesses pouvaient être trouvées dans les plantes et les mots.

Un petit rire en coin, un autre son vint se mélanger avec ma moquerie. Je me tournais pour en trouver l'origine. Rien. Personne.

Le son reprit. Il était comme un souffle, un soupir. Un murmure échappé au creux de mon oreille, il semblait être un message secret, audible seulement d'une poignée de privilégiés. Il était un mystère, une mélopée délicate venue d'un autre lieu, d'un autre plan.

Etant retournée dans le salon, mon regard se perdit dans une observation calme. Je connaissais la sensation du frisson préventif. Il remontait du bas de notre dos pour aller jusqu'à notre nuque, faisant se dresser nos cheveux sur notre tête. Un signe qui ne signifiait pas toujours grand-chose. Mais lorsque l'on était comme moi, en possession d'un lien étroit avec ce que personne ne pouvait voir, on pouvait faire la différence. Un esprit se trouvait-il dans la maison ?

Puis mes yeux se posèrent sur lui.

Depuis la fenêtre, lorsque l'on dépassait les maisons et les habitants de la ville, bien loin des rues de True Strange, une colline était visible. Un arbre immense s'y dressait. Les murmures avaient cessé mais quelque chose d'étrange me poussa à froncer les sourcils sous l'interrogation. Quelle était cette sensation qui m'appelait ?

Plus elle regardait l'arbre, plus elle avait l'impression de s'en rapprocher. De plus en plus proche, comme l'appel d'une sirène elle ne parvenait pas à résister à son attraction. Jusqu'à ce qu'un flash apparaisse. Elle ne fut pas certaine de ce qu'elle venait de voir. Elle ne se souvenait que de l'odeur âcre, des sentiments forts et difficiles à supporter.

Une main se posa brusquement sur son épaule, la sortant de sa transe. Elle n'était plus dans sa maison mais dans la rue. Luke était là lui aussi. Il venait de m'arrêter dans ma marche d'hypnotisée, me faisant revenir à la réalité, reprendre conscience de ce que je faisais.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Absolument rien. J'avais envie de promener mon chien.

— Pieds nus et sans ton chien ?

Je regardais autour de moi. Satan n'était pas avec moi mais avec Luke, derrière lui.

— Il est venu aboyer et gratter contre ma porte avant de m'obliger à l'accompagner. Visiblement il était inquiet pour toi, et il avait raison.

— De quoi je me mêle ? Il n'y a rien de mal à trainer autour de chez moi pieds nus.

Bon, il n'était pas nécessaire de lui expliquer qu'en vérité je ne me souvenais absolument pas être sortit de chez moi, ni même d'avoir marché. Juste d'avoir fixé le chêne en haut de la colline de True Strange...

— Je suis bien d'accord. Excepté que tu n'es plus autour de chez toi, McNess.

Alors je pris conscience de la situation. En effet, je me trouvais à quelques pas de l'arbre. Oui, définitivement il y avait quelque chose d'étrange.

— C'est quoi cet arbre ?

— Un chêne.

— Merci le botaniste, j'avais bien vu. Mais c'est quoi son histoire ?

— Demande à Don, je n'ai pas envie de rester plus longtemps avec une tarée du volant qui fait du somnambulisme. Pour le moment je dois m'occuper de maisons vandalisées par des fantômes.

Et il repartit tout aussi vite. Était-il vraiment sérieux ?

— Des fantômes ? 

Il ne me semblait pourtant pas avoir senti une telle présence dans True Strange. Quoique, mon expérience de tout à l'heure s'en apparentait pas mal. Peut-être aurais-je dû suivre le déchu ?

Satan se mit à aboyer pour attirer mon attention.

— Tu as raison, il faut d'abord que nous ayons une petite conversation avec ce Don.

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