Episode 1 - "Twilight zone" (part 3)
La ville de True Strange n'était plus très loin mais comme tout bon conducteur, j'avais préféré faire une pause. Alors, entrant dans un bar en compagnie de Satan, j'allais directement me commander de quoi manger. La serveuse m'invita à aller m'installer.
Satan alla directement à une table près des fenêtres. Il connaissait mes goûts.
Je m'installais sur la banquette, il s'assit par terre, posant sa tête sur mes jambes. Ma main se posait sur son museau pour me rassurer, allant jusqu'à lui caresser le crâne. Plus il y avait de monde, plus la présence d'esprit était potentiellement grande. Et aujourd'hui, la clientèle semblait s'être donné rendez-vous. Sept esprits. Aucun ne m'avait encore remarqué. Mais Satan avait senti mon anxiété.
— Tout va bien Satan.
— Vous avez appelé votre chien Satan ?
La serveuse me lança son plus beau sourire.
— Mon ex en fait. Ce chien est tellement adorable, jamais je ne lui aurai donné volontairement le nom du Diable.
Ou peut-être que si au final.
— Je vois. Vous ne semblez pas être du coin, je me trompe ?
— Non, je dois emménager à True Strange. Vous devez connaitre, votre ville est voisine à la leur.
Un silence se fit dans tout le restaurant. Avais-je dis un mot interdit ?
Un homme se leva pour poser sa grosse main sur ma table. Il ne semblait pas vouloir me saluer avec un sympathique « Bonjour mademoiselle, comment allez-vous en ce jour ensoleillé ? » mais plutôt avec un « Dégage pétasse. Des nanas comme toi on n'en veut pas ici ».
Yep, très accueillant.
— Vous devriez dégager d'ici. On n'aime pas trop les gens comme vous ici.
— Ah, je vois.
— Adam, s'il-te-plait, lui demanda la serveuse.
Et Adam s'en alla, non sans garder son regard fixe sur moi, comme le reste des clients d'ailleurs.
— Vous ne semblez pas le savoir mais True Strange est une ville...vraiment étrange. Des choses s'y passent et les habitants sont très...
— Etranges ?
— C'est ça. Vous semblez pourtant être une fille normale alors je vous conseille de ne pas habiter là-bas.
Je n'avais malheureusement pas le choix. Ma vie était en danger et ma famille me voulait en sécurité.
— Merci de m'avoir avertie.
Et je sortais du bar pour rejoindre mon van. Satan s'installa derrière, comme à son habitude. Je devais reprendre la route.
Après avoir traversé une forêt plutôt épaisse, il ne fallut que quelques minutes de plus pour arriver devant une ville entourée par les bois. Au loin, une colline pouvait s'apercevoir. Un arbre s'y dressait. Peut-être qu'il y avait un genre de randonné dans le coin ?
Soudain, reportant mon attention sur la route, j'écrasais mon pied sur la pédale de frein. Résultat : je venais de caler. Un homme se tenait là, debout au milieu du chemin. Et cet idiot me regardait sans bouger. Avec le soleil, sa peau mate donnait quelques reflets dorés. Il était d'ailleurs plutôt pas mal. Une musculature supposée par son T-shirt, un visage élégant, une chevelure sombre et une barbe naissante. Il était carrément canon en fait.
Seul ses yeux m'agaçaient. Ils me fusillaient pour une raison que je ne connaissais pas.
« C'est peut-être parce que tu as essayé de le tuer ? », commençais-je à réfléchir.
Peu importait, il ne semblait pas prêt à bouger. Alors je klaxonnais, ouvrant ma fenêtre en grand pour sortir ma tête. J'avais vécu quelques années en France et j'en avais gardé ma grande gueule.
— Bon t'arrête de faire ton Gandalf mec et tu me laisses passer ? Ou bien je peux tout aussi bien te rouler dessus.
Est-ce qu'il bougea ? Pas le moins du monde. Alors je tentais de contourner, et ce connard se plaça de nouveau devant moi, posant ses mains sur mon capot.
— Tu as failli me rentrer dedans et tu ne comptes même pas t'excuser.
— M'excuser ? La route c'est pour les voitures. Les piétons c'est sur les trottoirs. Mais t'as raison, ta place à toi c'est dans le ciel avec le reste de ton espèce. Les pigeons.
Je m'apprêtais à redémarrer pour reprendre ma route lorsque Satan se mit à grogner et aboyer. Le temps que je tourne de nouveau ma tête, l'homme n'était plus devant mon van mais juste à ma fenêtre. J'eu tellement peur qu'un petit cri m'échappa.
Et je le vis.
Une lueur, un brasier. Une vérité aveugle et tenue secrète aux yeux des ignorants qui se cachaient malgré eux derrière un voile protecteur. Un voile qui ne me cachait rien. Jamais.
— Tu n'es pas humain...
Ses yeux s'écarquillèrent en grand. Ne lui laissant pas le temps de dire quoique ce soit, je m'empressais de piétiner ma pédale d'accélération, montant très vite les vitesses. Je l'avais vu, dans ses yeux, dans son aura. Il n'était pas un humain. Mais qu'était-il ?
J'allais me garer sur un parking. Satan sortit avec moi alors que je me dirigeais vers des habitants.
— Excusez-moi, je cherche Don Harris.
Mon visage blêmit. Eux non plus n'étaient pas humains. Pourtant ce fut avec un grand sourire qu'ils m'indiquèrent une boutique. Je comprenais mieux la réaction des gens du restaurant précédent lorsque j'avais énoncé True Strange. Encore plus lorsque mon regard se posa sur chacune des personnes que je croisais. Il en était très peu qui possédait l'aura d'humain.
Entrant dans la boutique, je voyais pourquoi mon grand-père m'avait envoyé ici. Il devait penser que des créatures pourraient me protéger.
« Je n'ai pas besoin de la protection de monstre, vieux papi gâteux. »
Mes narines se mirent à effacer toutes mes réflexions et mes pensées inquiètes. Une odeur agréable les chatouillait. Ou plutôt des odeurs. Plusieurs herbes étaient présentes ici.
— Bonjour, je peux vous aider ? me proposa un homme.
L'homme, grand et barbu, ressemblait davantage à un bûcheron qu'à une personne qui tiendrait une boutique.
— Je cherche Don Harris.
— Vous venez de le trouver. Et vous êtes ?
— Luslindy. Luslindy McNess.
— Ah, je n'attendais plus que vous. Une maison vous attend. Vous et votre chien y serez chez vous.
Il m'emmena dehors, m'accompagnant jusqu'à mon van pour me guider dans les rues de la ville. Il en profita pour me présenter quelques commerces du coin ainsi que quelques personnes qu'il croisait. Des humains, des non-humains. Puis nous arrivions devant une maison charmante. Ni trop petite, ni trop grande, elle était parfaite pour une petite famille. Et pour moi. Elle possédait même une cours et un garage. Et un voisin qui s'apprêtait à rentrer chez lui. Un voisin que je reconnaissais et qui me reconnu lorsque je sortis de mon van.
Il s'approcha de nous, la colère l'enveloppant. Don réagit immédiatement, se plaçant devant moi.
— Luke, calme-toi.
— Que je me calme !? Cette...gamine m'a presque écrasé !
— De mon point de vue, c'est toi qui était sur mon chemin.
— Ton point de vue on s'en tape, gamine.
— Je ne suis pas une gamine.
— J'ai plusieurs siècles, alors comparé à mon âge tu es une sale gosse que je vais me faire un plaisir de détruire.
— Luke ! s'énerva Don.
Et Luke se stoppa net.
— Elle voit, Don. Elle peut me voir.
— Je sais.
Puis il leva sa main vers moi pour me présenter.
— Voici Luslindy McNess, ta nouvelle voisine.
— McNess comme William McNess ?
— Mon grand-père. Même si je ne sais pas trop quel genre de truc tu es, mon grand-père est si puissant qu'il te tuera avant même que tu ais eu le temps de poser tes doigts sur mon jolie visage. Connard.
Oui, l'insulte était totalement gratuite. Mais j'étais si généreuse de nature que je la lui offrais de bon cœur.
— McNess, votre grand-père n'a pas dû vous prévenir, n'est-ce pas ?
— De quoi ?
— True Strange est une ville protégée. La grande majorité des habitants sont des créatures non-humaines.
Mais dans quel merdier m'étais-je encore fourrée ?
***
Des souvenirs revenaient, comme un film qui viendrait défiler la douceur d'un passé étrange recouvert de candeur et d'innocence. Si l'on fermait les yeux, les rires d'enfants pouvaient se mettre à chanter. Tel un écho venu de loin, un ancien présage bienveillant, cette mélopée venait apaiser et réchauffer les cœurs lourds. Le problème avec les adultes étaient que rien n'était plus aussi simple qu'à cet âge si jeune.
William en était pleinement conscient. Voilà pourquoi il rouvrit ses paupières. Ses yeux eurent pour première image celle de sa cours aperçu par la fenêtre. Les rires s'effacèrent. Ils n'étaient qu'un passé, celui de ses petites-filles qui aujourd'hui avaient grandit elles-aussi. pour autant cela ne l'empêchait pas de les imaginer de nouveau courir. Quoique, il se souvenait de Poppy courir dans tous les sens, d'amuser ses parents et lui, son vieux grand-père qui ne l'était pas tant en ce temps-là. Mais Luslindy ? Elle avait été une fillette très réservée, préférant jouer seule dans la cours. Il y avait là un grand arbre. Un chêne. Et Luce y était très attachée.
Le vieil arbre était encore là, dehors. Luce n'y était plus depuis bien longtemps déjà.
— Grand-père.
Poppy venait d'entrer dans le salon. William, installé sur son fauteuil, continuait d'observer ses jardins à travers la baie vitrée.
— Luce ?
— Elle est arrivée.
— Parfait.
Elle s'approcha de lui, posant sa main sur son épaule. Poppy avait toujours été une fille obéissante sans pour autant être dénuée d'intelligence.
Comme la grande majorité des membres de la famille, elle possédait le don. Elle voyait ce que nul autre ne pouvait voir. Elle entendait ce que nul autre ne pouvait entendre. Elle faisait ce que nul autre ne pouvait faire, parce qu'il le lui avait appris. Mais Luslindy n'avait pas eu cet apprentissage. Elle n'avait jamais pu s'entrainer à contrôler. Elle subissait les assauts de ce don.
— Il va bien falloir qu'elle revienne à la maison, s'énerva la jeune fille.
Il posa ses doigts sur ceux de sa petite-fille.
A la mort de leur mère, Luslindy avait décidé de partir. Poppy l'avait suivi avant de finalement revenir. Les sœurs avaient fait quelques petites bêtises. L'ainé avait arrêté, pas Luce. Aujourd'hui, non seulement elle avait continué à jouer les mediums mais en plus elle était poursuivie par un groupe assez violent.
William aurait pu intervenir. Il en avait les moyens. A lui seul son salon en était une preuve suffisante.
— Forcer quelqu'un à faire une chose qu'il ne veut pas n'est pas très intelligent, Poppy.
— Cesse d'être aussi patient avec elle. On n'a pas le temps pour ces conneries.
— Bien sûr que nous avons le temps. Si elle ne revient pas d'elle-même, tous ce qu'elle fera par la suite sera rempli de haine envers nous. Et nous ne voulons pas que Luce soit une ennemi. Nous la voulons comme alliée, Poppy.
— On s'en fiche, ce ne sont que des détails.
— Supporterais-tu que ta petite sœur te déteste pour toujours ? Parce que moi non.
Elle pesta puis finit par sourire.
— Tu as raison, comme toujours, avoua-t-elle en lui déposant un baiser sur la joue. Bon, je te laisse pépé. J'ai un exorcisme ce soir.
Et elle partit, laissant le vieillard qu'était devenu William.
Il ferma de nouveau les yeux, se replongeant dans son passé.
« Luce, quand reviendras-tu ? »
***
Des cartons à perte de vue, comme pour me rappeler que ma vie était vide. Après tout, aucun de ces derniers n'étaient à moi. Mais Don m'avait affirmé qu'il s'agissait de mes affaires. Des cadeaux de mon grand-père et de ma sœur.
Même les meubles étaient de leur part. Un intérieur cosy et confortable, avec un salon qui possédait une décoration tout aussi apaisante. Une cheminée en pierre, un canapé et des fauteuils. Et une télévision. La cuisine se trouvait à côté, accessible par une entrée en arche et visible depuis le mur cassé pour donner un genre de fenêtre sans fenêtre. Une table s'y trouvait avec des sièges, ainsi qu'un frigo.
J'avais pu visiter l'étage où une salle de bain et deux chambres s'y trouvaient.
Et à force de rester ici, j'en avais compris bien des choses. Déjà, aucun de ces meubles n'avaient été choisi par ma famille. Ils appartenaient à une autre personne. Ensuite, de par les ondes du lieu et l'aura de la maison, je ne pouvais en déduire qu'une chose.
— Une sorcière a vécu ici, affirmais-je à haute voix.
Une gentille sorcière, pas du type magie noir. Si je m'approchais des pierres de la cheminée, quels souvenirs ces dernières me livreraient-elles ? Aucun idée, et je n'avais pas envie de savoir. Peu importait à qui avait appartenu cette maison. Aujourd'hui elle était à moi.
Ce fut dans cette optique que le premier carton fut ouvert. Ces objets non plus n'étaient pas à moi. Alors je commençais à faire un tri entre ce qu'il était possible de garder et ce qu'il me fallait absolument me débarrasser. Par exemple...
Un coussin avec un cœur et une inscription « Forever » brodés dessus ? Poubelle.
Un poster de facteur aux muscles saillants et très peu vêtu qui n'est pas seulement venu pour livrer mon courrier ? Réservé pour un mur de ma chambre.
Finalement il y eu plus d'affaires à jeter que d'objets à conserver. Et plus que ça, peu d'affaires de l'ancienne propriétaire se trouvaient dans les cartons. Peut-être avait-elle déménagé en ne laissant derrière elle que les trucs cucul la praline. Ou bien des objets terrifiants. Comme cette boite fermée par des protections, ou encore une statuette moche dont je pouvais clairement sentir l'aura malfaisante mais scellée.
Deux petits objets malsains qui avaient trouvé leur place dans un coffre avec tout plein d'autres babioles maudites. Un coffre que j'avais entouré de protection, évidemment. Hors de question de me faire pourrir la vie par des malédictions ou des esprits maléfiques.
Bon, au moins j'avais fini le grand ménage. Cela m'avait prit pas mal de temps en fait, la nuit dressait déjà sa parure sombre dans le ciel. Satan, qui était sortit dehors, ne tarderait pas à revenir. J'avais laissé la porte ouverte pour lui. Il devait bien être le seul heureux de cette situation. Durant quelques temps il aurait la possibilité de se faire un territoire, de courir librement quand il voudrait et où il voudrait. Mon chien avait vécu bien trop longtemps dans un van, à parcourir les routes pour fuir un passé stupide.
Mon regard se posa sur un dernier carton, un peu particulier. Un carton qui venait de mon van. Je n'avais envie de l'ouvrir, pas maintenant. Alors je le poussais dans un coin, le cachant du regard de tous les visiteurs potentiels.
— Tu ne devrais pas t'installer, gamine.
Je bondis de stupeur alors qu'un homme venait de pénétrer dans ma maison. Luke.
— C'est de la violation de domicile ! accusais-je alors que mon cœur ne voulait pas s'arrêter de battre à tout rompre.
Il m'avait flanqué une de ses trouilles.
— Ta porte était grande ouverte, tu n'es vraiment pas prudente.
— Je ne suis pas sans défense.
Me calmant un peu, je lui fis face.
— Je ne sais pas quelle genre de créature tu es mais ce lieu est protégé. Donc dégage avant que je me serve de toute cette énergie pour te faire déguerpir la queue entre les jambes.
— Cette maison ne t'appartient pas. Tu es une étrangère qui devrait simplement dégager. Et ne crois pas que simplement parce que ton grand-père est une homme puissant tu peux tout te permettre.
— Mais c'est quoi ton problème à la fin ?
— Mon problème ? Tu me le demandes sérieusement ?
Il s'approchait de moi. Ses pas étaient lourds, amenant avec eux une sensation désagréable qui faisait frissonner d'effroi. Je connaissais ce son, je connaissais cette peur. L'aura autour de Luke était comme une lumière. Une lumière putride, transpercée et étouffée par quelque chose de bien plus sombre et mauvais.
Ma mère me l'avait déjà dit, elle m'avait mit en garde.
« — Luslindy, dans ce monde il n'y a pas seulement les humains et les fantômes. Il existe aussi des créatures magiques. Et il en est une dont tu dois te méfier. Sortant tout droit d'un monde de souffrance et de cruauté, ils sont le Mal. Ils sont les démons. Méfies-toi des créatures de l'Enfer.
— Pourquoi ? Ils sont tous méchants ?
— Tous.
— Et si je deviens leur amie, est-ce qu'ils le seront encore ? »
Déjà terrifiée, lorsque la fureur de Luke se mit à briser les lumières pour nous plonger dans le noir, un hurlement m'échappa. Je me recroquevillais sur moi-même, les mains sur les oreilles et les yeux fermés pour ne pas voir le noir. Et je criais.
— Hé, qu'est-ce qui t'arrive ? C'est qu'une coupure de courant.
Rien à y faire, je ne voulais pas être dans le noir. Je ne voulais pas...
— Ils vont me tuer ! Ils vont me voir ! Rallume la lumière !
— Mais arrête un peu, personne ne va te tuer ! se mettait à paniquer Luke.
Et un aboiement me sortit de ma stupeur. Satan était là, son museau posé sur mon visage. Il s'assit, me laissant le prendre dans mes bras.
— Satan, tu es là...Tu es là...
Et mon chien se mit à grogner contre Luke qui avait avancé sa main vers moi. Mais soudain, ce dernier se mit à couiner, intimidée par un regard luisant. Celui de cette créature de l'Enfer. Satan recula, laissant Luke s'accroupir pour m'attraper.
— Tu trembles.
— Ne me touche pas, monstre !
— Monstre ?
Les lumière se rallumèrent au même instant, révélant alors une véritable fureur sur le visage de Luke qui, à présent, se levait pour me dominer de toute sa hauteur alors que je restais à terre, près d'un chien allongé qui avait livré sa confiance en Luke.
J'entendais des craquements, je pouvais voir l'aura de lumière et de ténèbre tourbillonner autour de lui. Et elles apparurent. Des ailes que l'on devinait avoir été blanches, éclatantes. Aujourd'hui, elles étaient si sombres. Six ailes plus noires que cette couleur pouvait l'être. Et sur sont crâne, l'auréole n'existait pas, n'existait plus. Seuls les cornes royales se dressaient fièrement tandis que des canines presque vampiriques apparaissaient dans son sourire satisfait.
— Voici à quoi ressemble un vrai monstre, Mademoiselle McNess.
En une fraction de seconde, il me souleva du sol pour me plaquer contre un mur, plongeant des yeux enflammés dans les miens. Un soupir de soulagement m'échappa enfin, ce qui surprit Luke.
— Je pensais que tu étais un démon. Mais tu es un ange déchu.
— Es-tu stupide ?
— Peut-être. En attendant je n'ai plus peur de toi. Satan, appelais-je mon chien.
Ce dernier se redressa immédiatement.
— Grogne.
Et il s'exécuta. Luke me lâcha, faisant disparaitre son apparence. Un sourire vint alors se poser sur son visage. Il s'agissait de bonheur. Il était heureux. Et pourtant, cette expression disparu presque aussitôt, devenant presque menaçante alors que le sourire semblait mauvais. Il se pencha sur moi, la main effleurant presque mon visage.
— Je t'ai à l'œil, Luslindy McNess. Comme un ange gardien, je ne serai jamais loin. A True Strange, tu ne seras jamais seule. En choisissant d'y vivre, c'est ton destin que tu as changé.
Cette menace lancée, il partit de chez moi, me laissant m'effondrer. Mon regard se posa sur mon chien qui jouait avec sa queue. Il se tourna vers moi.
— T'es vraiment inutile comment chien de garde.
En tout cas une chose était sûre. Je venais d'entrer dans un monde tout nouveau. Adieu la galère des fantômes et des bikers, bonjour l'Enfer des monstres non-humains.
"Pépé, tu voulais me protéger mais je crois bien que tu viens de me condamner"
***
Luslindy - Saison 1, épisode 1 : "Twilight zone"
A suivre...
Luslindy - Saison 1, épisode 2 : "Sleep with the fishes"
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