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14- Entre bad buzz et tragédies!




Prior list: Les marques envoient leur nouveautés gratuitement à certains influenceur avant leur parution officielle. La liste des influenceurs concernés est appelée prior list.





"Les dieux de la vengeance exercent en silence."

Auteur inconnu


"L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine; seul l'amour le peut"

Martin Luther King





Précédemment dans le point de vue d'Arane Sall

Je tombe sur un pseudo que je reconnais: sweetVictoriaBiko. Elle a envoyé un message à Cheikh pour lui confirmer un rendez-vous dans un night-club et ce con lui a même répondu alors que c'est le premier à dire «  je n'ai pas le temps pour des choses futiles comme Instagram ».

Cette Victoria commence à sérieusement m'énerver. Elle traîne trop sur mon territoire. D'accord, Cheikh a l'habitude d'aller voir ailleurs mais il se lasse assez vite et revient toujours vers moi. Mais c'est la troisième fois qu'il voit Victoria et c'est assez préoccupant. Pas que ma position soit menacée mais il faut toujours prendre ses précautions. N'allez pas vous imaginer que je suis jalouse. Pas du tout! Je suis bien au dessus de tout cela mais si je perds Chemsseddine, je pourrais tout perdre. Je dois agir et maintenant !

Je prends mon cellulaire et compose un numéro :

- Allo je suis bien chez DakarNews? J'ai un scoop en or pour vous. J'espère que vous serez assez audacieux et vifs pour saisir cette occasion. Passez au Paradis night-club et essayer d'intégrer le carré VIP!


Est ce la cupidité d'Arane qui l'a poussé à faire une chose pareille ou son cœur a t-il raison qu'elle même ignore ?

Point de vue de Chemsseddine Aïdara :

Il est presque minuit lorsque j'arrive devant le paradis night-club à bord de ma BMW grise aux vitres tintées afin de ne pas attirer l'attention. J'entre dans le club suivi par mes body guards. L'endroit respire le luxe et la luxure. Ici se trouve la jeunesse dorée de Dakar, la crême de la crête, fils de politiciens et personnalités sulfureuses. N'importe qui n'entre pas dans ce genre d'endroit.

Le patron des lieux m'accueille à la porte. Il me tend la main mais je me contente de lui faire un signe de la tête. Quoi? On ne sait pas où elle a traîné juste avant.

Mr Sylla- Mr Aïdara nous sommes honorés d'être l'hôte d'un homme aussi distingué que vous. Sachez que nous sommes à votre service. Nous espérons que vous passerez une soirée des plus agréable dans l'espace VIP du (...)

- Abrégez je vous prie! Mlle Victoria Biko est elle déjà là?

Mr Sylla ( sourire gêné) - Oui elle vous attends dans le carré VIP, je vais vous y conduire!

- Très bien, j'espère juste que je pourrais compter sur votre discrétion et que le lieu est aussi sécurisé qu'on le dit !

On s'avance à l'intérieur de la boîte, la lumière est tamisée et la musique assourdissante. L'alcool coule à flots. Des jeunes gens, l'élite du pays se trémoussent sur la piste collé-serrés.Des gens que vous n'auriez même pas soupçonné faire de pareilles choses, après tout nous jouons tous un rôle. Dans la haute société sénégalaise personne n'est ce qu'il prétend être.

Je garde la tête un peu baissée pour ne pas me faire reconnaître et me faufile vers l'arrière du paradise night club. À l'accoutumée ils se seraient séparés à mon passage comme la mer rouge pour les juifs mais ce soir, je me la joue discret. Je fais signe au patron qui demande alors au DJ de baisser le son.

Nous arrivons enfin dans le carré VIP où Victoria m'attendait assise sur un fauteuil de cuir rouge sirotant un cocktail alcoolisé, vêtue d'une jupe en cuir noir « vernie » s'arrêtant mi-cuisse, d'un top manche longue transparent noir ainsi qu'une brassière de la même couleur. Un look qui correspondait à sa réputation de chanteuse sulfureuse et mettait en exergue ses belles formes et sa peau ébène.

Moi aussi je n'étais pas trop mal, bon trêve de modestie mal placé ! J'étais plutôt divin même si j'arborais une tenue assez décontractée loin de l'éternel costard de haute couture: c'est à dire un jean bleu clair, un t-shirt yeezy moulant légèrement ma musculature imposante ainsi qu'une veste beige-marron en cuir et des baskets blanches Gucci. Elle me fait un sourire léger lorsqu'elle me voit, juste pour ne pas montrer qu'elle est totalement transie par ma présence. Le monde des affaires m'a appris à lire au delà des apparences, au delà des mots, je la sens se perdre dans le bleu de mes yeux. J'adore faire cet effet là aux gens, posséder ce pouvoir presque hypnotique. Je lui fais un petit clin d'œil en m'approchant d'elle, elle baisse les yeux un moment avant de se redresser et de croiser ses jambes. Pitoyable, j'aime fréquenter des femmes dites « fortes de caractères » mais aucune n'arrive à vraiment me tenir tête, enfin presque aucune ...

Je lui fais la bise une fois arrivé à son niveau et m'assois à côté d'elle. Je reconnais alors l'odeur distinguée du dernier né de la collection de parfum Chanel. ( Non ce n'est pas parce que je suis un connard qui s'est enfilé tellement de femmes qu'il a mémorisé tous leurs parfums, ma soeur est sur leur prior list) Libre à vous de penser ce que vous voulez de toute façon.

Victoria * avec un fort accent* - Hi darling! ( Hey chéri!)

-Victoria, comment te portes-tu?

Elle fait mine d'être vexée et tourne sa tête vers la gauche.

Elle- On ne t'as jamais appris que c'est "incorrect" de faire patienter les jeunes femmes? et si je m'étais lassée d'attendre monsieur et que j'étais partie?

J'esquisse un sourire, un sourire qui saura surement purger tous mes tords...

- Une femme se lasser de Chemseddine Aïdara? Est ce vraiment possible?

Elle se redresse de façon à me faire face puis se met à glousser.

Elle- Darling, you look so confident tonight! ( Chéri, tu es bien confiant ce soir)

- As Always Victoria! ( Comme à l'accoutumée Victoria!) Alors, tu te plais à Dakar?

Elle- Oui, les journalistes sont un peu lourds sinon c'est cool. Hmm, où est Djamil? Pourquoi il n'est pas venu avec toi?

A croire que c'est mon ombre...

- *rires* Il doit surement être entrain de faire des trucs de père de famille. Faut croire que tu n'est pas assez importante à ses yeux pour qu'il prenne le risque d'entrer en conflit avec son ogresse de femme!

Elle sirote une gorgée de sa boisson avant de poser ses mains sur sa poitrine de manière dramatique.

Elle- You're breaking my heart Cheikh! ( Tu me brises le cœur Cheikh!) Après le voyage depuis Prétoria juste pour venir te voir mais je commence à me demander si tu en vaux vraiment le coup ...

Je lui caresse la joue et place une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle frissonne.

-Rassure moi, ta mémoire n'est pas aussi courte que ça. Tu sais très bien à quel point j'en vaux le coup!

Elle-*sourire en coin* Je crois que j'ai besoin d'une petite mise à jour, if you know what i mean...( si tu sais ce que je veux dire...)

- Viens par là! lui dis-je en tapotant mes genoux où elle s'installe ensuite. Mes lèvres viennent se coller aux siennes et nous nous embrassons quelques instants avant de reprendre notre souffle. Elle replonge ses lèvres sur les rebords de son verre avant de plonger ses yeux dans mon regard.

Elle* désignant son cocktail* Tu en veux? c'est exquis!

- Tu sais bien que je ne bois pas.

Elle- You need to relax Cheikh!  (Tu as besoin de te relaxer)Tu te mets trop de « pressure ». C'est pas une gorgée de mojito qui va te rendre ivre!

-*sur un ton de reproche* Victoria ...

Elle- All right, All right... Je vais juste te commander un Perrier alors! SERVEUSE!

Une serveuse se présente vêtue d'une chemise blanche, d'une jupe noire façon lycéenne japonaise plutôt aguicheuse ainsi que de fausses ailes d'anges pour correspondre au thème du club. Qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour satisfaire les fantasmes de jeunes millionnaires capricieux? Il ne manque plus que l'auréole dorée et on frôlera le paroxysme du ridicule! La serveuse a l'air plutôt nerveuse, peut être est elle juste surprise de voir l'héritier des Aïdara dans une situation pareille. Elle prend la commande de Victoria sur son block-note. Je n'y prête plus trop attention.

Victoria passe sa main  sur mes cheveux puis sur ma nuque.  Elle retire ensuite sa main, se penche vers mon  visage et ... J'entends un "click"léger, un bruit subtile, à peine audible mais ayant le sens du détail je devine quand même le son  d'un cliché photographique.

Mes yeux dérivent alors immédiatement vers la serveuse qui appuie rapidement sur une touche de son cellulaire minutieusement dissimulée derrière son carnet de note avant de le ranger discrètement dans son soutien gorge.

- Hey,Vous! Que venez vous de faire?!

Victoria- Cheikh, pourquoi hausses tu la voix comme ça?

La "serveuse" me regarde affolée avant de détaler sans demander son reste. D'un signe de la main je lance mes gardes du corps à sa poursuite.

- Lève toi, on y va!

Victoria-*désorientée* Cheikh What's going on?

-Lève toi putain!

Elle se lève de mes genoux et nous nous dirigeons vers la sortie rapidement pour éviter d'être reconnus mais à peine posons nous un pieds en dehors du club que nous sommes assaillis par une horde de journaliste. Le patron du paradise night de club ne tarde pas à nous joindre interpellé par le rafut causé par les paparazzi.

Mr Sylla* la voix qui éraille* Euh monsieur Aïdara, Mlle Biko venez avec moi, il y'a une sortie de service. Je vais appeler un portier pour qu'il vous ramène votre voiture devant la seconde porte.

Je lui jette un scarface avant de le suivre à l'intérieur de la boite. La sortie de service donne sur une allée sombre et peu fréquentée. Comme promis, un voturier gare ma BMW devant la porte secours.

Mr Sylla- J'ai eu vent de ce qui s'est passé à l'intérieur. Je vous présente mes excuses. Je suis vraiment navré! La serveuse en question était employée depuis longtemps dans un autre de nos restaurants et n'a jamais fait de scène..

- Je m'en fous complètement de tout ça! Préparez vous à hypothéquer tous vos biens parce que si je découvre que vous avez un quelconque lien avec tout cela c'est pas juste votre putain de parodie du jardin d'Éden que je vais couler. Je vais tellement vous faire la peau que vous envierez tous ces miséreux qui passent la nuit sous les pont.

Mr Sylla- Je vous jure que je n'étais pas  au courant qu'une telle chose allais se passer. Je n'oserais jamais faire une chose pareille à un homme de votre présence.

Victoria*offusquée*-What? Is it so unpleasant to be on the front page of the papers with me? ( Quoi? Est-ce si déplaisant de partager la première des journaux avec moi?)

- *exaspéré* Just shut the fuck up and get in the car! ( Ferme ta putain de gueule et monte dans l'as voiture!)

Victoria- Okay but don't turn back your anger on me. (okay mais ne reverse pas ta frustration contre moi.)

Une fois dans la voiture, je retire ma veste et démarre en trombe. Je reçois un appel d'un de mes hommes.

- Allo, vous avez la fille?

Lui- Oui mais elle avait déjà envoyé la photo à son contact avant que vous ne remarquiez son petit manège.

- Putain! *Je fous un coup de poing au volant* Savez vous au moins à qui elle l'a envoyé, pour qui elle travaille?

Lui- Elle a juste reçu un coup de fil masqué d'un homme qui lui proposait une grande somme d'argent en échange de ce travail il y'a quelques heures.

- Êtes vous sures qu'elle ne ment pas?

Lui- Oui, on a vérifié son portable!

- Vous avez un flingue avec vous?

Victoria me regarde en faisant les gros yeux. Babacar Aïdara veut qu'ils soient toujours armés. Va savoir pourquoi...

Lui- Oui.

- Tirez en l'air, menacez sa famille  histoire qu'elle comprenne qu'on ne cherche pas les Aïdaras  puis laissez la rentrer.

Quelques secondes plus tard mon téléphone se remet à sonner.

Garde du corps- C'est fait patron!

- Bien dites aux autres que vous êtes tous virés. Vous passerez prendre vos payes demain.

Garde du corps - Mais Mr Aïdara, on n'a rien fait!

- C'est exactement ça le malaise!

Je racroche avant de balancer mon iPhone 11 sur les sièges arrières.

Victoria- Chemseddine, Where are we going? ( On part où?)

- A l'aéroport! Tu rentres à Prétoria. Le jet privé arrivera dans quelques minutes.

Victoria- Et j'ai pas mon mot à dire? J'ai une interview en fin de semaine à Dakar, moi!

Je soupire.

- Victoria, fais pas d'histoire. Je t'appellerai quand tu seras arrivé chez toi.

Je ne vais sûrement pas le faire. Cette fille est véritable amas de problèmes et j'ai assez vu sa tête!

Me voilà dans la merde jusqu'au cou. Je peux dire adieu à la présidence d'AMC...









Point de vue de Nour Sadiyah Sarr.

Le lendemain.

Il est dix heures. Je me réveille difficilement et je me lève du tapis sur lequel j'étais avachie. Mon petit frère est déjà debout, à côté de la fenêtre il joue avec un rubik's cube silencieusement. J'ai une horrible migraine et tous les bruits me parviennent comme des ondes dissonantes.

Un bruit de notification me sort de ma torpeur. Je saisis mon portable: il s'agit d'un mail muni d'une pièce jointe de mon avocate Madeleine Camara. Je ne lui en veux pas d'avoir perdu le procès, toutefois je ne comprends pas pourquoi elle cherche à me recontacter.

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De: [email protected]

Objet: Destruction de l'autre connard de Mr Aïdara, alias mister beau gosse psychopathe nymphomane.

Alors chère ex cliente, veuillez agréer mes salutations les plus distinguées. Non, je plaisante, on n'a pas de temps pour ça. Le site d'info DakarBuzz vient de m'informer qu'il tient à vous publier au plus vite. Je sais que c'est un peu tard mais quand même... Il ne faut pas rater l'occasion de foutre davantage dans la mouise ce Chemsseddine Aïdara. ( Il est dans de beaux draps déjà) Étant donné que vous vivez dans une grotte vous n'êtes sûrement pas au courant de ce qui fait la une de DakarBuzz aujourd'hui. Consultez la pièce jointe puis rédigez sous forme de texte concis toute votre rancoeur contre Chemsseddine Aïdara et envoyez le moi d'ici midi que le site d'info puisse le publier. Ils sont tellement excités à l'idée de pouvoir le faire  que vous devriez leur soutirer un peu d'argent en échange. Enfin si ça vous intéresse toujours de vous opposer à lui, je comprends que la crainte de vous prendre un nouveau procès soit très dissuasive. ( Ne soyez pas une dégonflée)

Recevez, chère Nour Sadiyah Sarr, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

( je déconne toujours!)
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Aucun sérieux dans son travail, elle. Sérieux, elle a vraiment réussi le concour du barreau?
Mais qu'est ce qui est arrivé à Mr Aïdara? Et pourquoi DakarBuzz qui jouaient aux inaccessibles au paravent sont tant impatients de recueillir mon témoignage maintenant ? Maintenant que le mal est déjà fait!

Je consulte la pièce jointe et je manque que de laisser tomber mon portable. Il s'agit d'une capture d'écran du site DakarBuzz où apparaît une chanteuse nigérienne ou sud africaine, je ne sais pas trop sur les genoux d'un homme, un verre à la main.  La lumière est faible mais on distingue quand même le visage de Chemsseddine Aïdara qui est très proche du sien comme s'ils allaient s'embrasser. Un tître écrit en gros: « Chemsseddine Aïdara au paradise night-club en charmante compagnie, l'héritier de la famille Aïdara est t'il vraiment un enfant de cœur ? » Je ne sais même pas pourquoi je suis étonnée, se bourrer la gueule en compagnie de célébrités ça doit être la routine pour lui. Ce mec c'est le mal incarné, heureusement que la vérité fini toujours par paraître à la face du monde.

Certains jours, c'est comme si le soleil ne brillait que pour nous. Comme si l'astre du matin, tout au loin, à l'horizon nous souriait. Ces jours là je crois percevoir le bout du tunnel ...
Certes cette situation ne changera pas l'avis du juge ni celles de nos institutions corrompus mais au moins les gens verront son vrai visage. Et peut-être je n'aurai pas tout perdu en vain...






Je fais prendre son bain à Djibril puis l'envoie prendre son petit déjeuner. Son père s'est porté volontaire pour l'emmener chez son psychiatre sous les reproches de Tante Marietou qui dénomçait son manque de complicité avec son fils. Les voilà sortis, j'espère que tout se passera pour le mieux. Je m'assois ensuite sur mon lit en tailleur, réajuste mon pyjama avant s'ouvrir mon ordinateur Hp. Je lance Microsoft Word et me met à écrire.

Les plus beaux vers naissent et jaillissent
De rages profondes, d'âmes furibondes
Et vers tout ce qui m'accable, ma plume glisse
Et tout ce que j'ai tu, elle le crie au monde.

Elle glisse car je suis impuissante spectatrice
Elle glisse pour que nos larmes tarissent
Elle glisse, Majestueuse, rien que pour la justice
Elle glissse, contre toutes ses âmes qui aimeraient qu'on périsse

Elle glisse pour ceux qui nous blessent puis nous font paraître immonde .
Et ce regard, et ses mots, ils jouent un jeu, une toile, ils tissent.
Dois je faire l'aveugle et attendre qu'on nous y hisse
Ma plume est une incomprise, mais un trésor, ma joconde.

Qu'on la saigne, Qu'on la jette dans les abysses
Elle ne porte pas de muselière à la fronde,
Indiscipliné mais sage, libératrice
Et ce regard, et ses mots, ils jouent un jeu, une toile, ils tissent.
Ma plume est une incomprise, mais un trésor, ma joconde.

Quelques minutes plus tard, tout est fin prêt et j'envois le texte à Mlle Camara par mail. J'hurle le nom de Mactar qui doit surement être dans sa chambre ou dans le salon (oui ce n'est pas une façon convenable de communiquer).

« MACTAR, ON PART VOIR MA SALY? » criais-je

Mactar- OUI, JE TERMINE UN TRUC ON Y VA. LAISSE MOI UNE HEURE!

Suite à cela je prends une douche et me vêt d'un pull beige et d'un jean boyfriend bleu délavé.




Je fais ensuite de grosses tresses à l'américaine sur ma tête et applique un soupçon de brillant à lèvre. Ainsi parée à l'aventure, je retrouve mon cousin au salon en train d'effectuer des programmations informatiques. Au coin de la pièce se trouve Farmata qui laisse ses doigts pianoter sur l'écran de son portable. Je ne prends même pas la peine de la saluer sachant qu'elle ne me répondra point. Je veux bien être aimable, conciliante et œuvrer pour la paix mais cela ne signifie pas que je conçois d'être le guignol de service. Je me dirige alors directement vers mon cousin.

-Mactar, on y va?

Sans détourner les yeux de son appareil, il me répond: « Attends un peu, je dois finir de peaufiner le logiciel . ». J'exerce une pression sur son bras afin qu'il se lève.

- Je te trouve un peu trop perfectionniste. Je suis sûre que tes investisseurs sont tombés à la renverse en voyant ton projet et qu'on va très bientôt devenir millionnaire! Allez !

À ce moment précis, cette très chère Farmata se détourne de son appareil téléphonique et nous scrute du coin de l'oeil.
Mactar se lève enfin et nous nous dirigeons vers la sortie lorsque mon aimable cousine nous interpelle.

Farmata- Mactar, où allez vous comme ça de si bon matin?!

Mactar- Voir Mame Sa(...)

Je lui lance un regard courroucé.

- Pourquoi tu lui réponds même? Farmata en quoi ça te regarde? Tu n'as qu'à retourner dans ton petit coin et nous ignorer comme d'habitude.

Farmata*tchiip*- Jusqu'à présent je ne t'ai pas mentionné ! Mactar, je veux venir avec toi. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu ma pauvre grand-mère.

Je roule des yeux puis me mets à rire, signe de mon étonnement.

- *sarcastique* Alors tu as tout soudainement commencé à t'inquiéter du sort de Ma Saly ou tu veux tout simplement parasiter notre sortie ? N'est pas toi qui disait que cela ne valait pas la peine de vendre la villa Sarrène pour prendre en charge ses frais médicaux ? Adouna mouneu sopékou ( le monde a t-il tout soudainement changé) ou sommes nous assiéger par des hypocrites?

Je dis celà en tirant son bras de façon à se qu'il me suive vers la sortie. Farmata elle aussi se met à tirer de son côté se qui met Mactar dans une situation assez étrange. Il faut savoir qu'il est de nature plutôt réservé donc à ce moment il devait se sentir plutôt gêné.

Mactar* en se libérant*- Mais les filles qu'est ce que vous faites? Nour laisse là venir, c'est sa grand-mère à elle aussi!

Trop de crédulité et de naïveté chez cet enfant.

- De toute façon il n'y a que deux place sur la moto de Mactar.

Elle*dédaigneusement*- Alors nous prendrons un taxi ou un car!

- Farmata à quoi tu joues? Pourquoi veux-tu coute que coute venir avec nous? Et ne me ressors pas la disquette de la petite fille aimante. Tu n'as rien à me répondre? C'est bien ce que je croyais, il est hors de question que tu viennes .










Je ne sais pas comment je me suis retrouvé quelques secondes plus tard, les mains agrippées à une barre verticale, debout dans le bus en direction de l'hôpital en compagnie de Mactar et de cette pimbêche de Farmata. J'étais assez remontée contre Mactar pour avoir embarqué cette diablesse avec nous en voulant lui laisser le bénéfice du doute. Je boude donc dans un coin du Dakar Dem dikk bercée par milles et une fragrances nauséabondes et secousses  imprévisibles jusqu'au prochain arrêt et je bondis du bus sans demander mon reste. À partir de là, l'hôpital n'était plus loin.

Nous marchons un peu avant d'arriver devant un grand portail blanc. À l'intérieur se trouve plusieurs bâtiments désignant les différents services de l'hôpital allant de l'imagerie au service pneumologie et passant part biens d'autres subdivisions. Nous nous avançons à l'intérieur de l'une des bâtisses où règne l'odeur étouffante de détergents impitoyables envers l'espèce microbienne. Cette ambiance solennelle, cette odeur, ces blouses blanches, tous font jaillir en moi un amas de souvenirs pour certains funestes, pour d'autres joyeux. La mort de ma mère, la naissance de Djibril et ses multiples consultations. D'ailleurs je ne sais même pas comment je vais faire pour payer ses scéances chez son psychiatre de ce mois ci.

J'avale mes angoisses et salue la dame qui travaille à l'accueil. Elle nous autorise à nous rendre dans la chambre de Ma Saly ce que nous faisons à part l'avoir remercier brièvement.

Nous arrivons dans une pièce blanche, triste, avec comme seuls bruits de fonds des plaintes, une pièce blanche aromatisée à l'odeur de la mort... Je fais un signe à la voisine de chambre de ma grand-mère mais elle est trop occupée à souffrir et gémir pour nous répondre. Ma grand-mère est allongée sur son lit, fixant oisivement le plafond blanc, les joues davantage creusées, son foulard mal attaché et  les yeux rouges.  Elle ne ressemble plus qu'à l'ombre d'elle même. Émue par cette situation, les larmes me montent aux yeux et je ne peux m'empêcher de sauter dans ses bras. Elle revient d'un coup sur terre en sentant la pression de mon corps sur elle et répond à mon étreinte.

Il faut rester stoïque Nour, elle a besoin de te voir forte.

Ma Saly- Ma petite fille! Ma nour Chérie, tu m'as manqué! Mais attends, tu pleures? Qu'y a t-il mon enfant?

Je me ressaisis avant de prendre la parole.

- Mais non, il n'y a rien. C'est juste que j'avais ta nostalgie. C'est tout ...

Ma saly- moo Yaw ni nga waané! ( Tu aimes trop exagérer!) Mais ça me fait quand même plaisir de voir ma petite lumière.

Farmata- « Petite lumière » par ci, « petite lumière » par là. Il y'en a que pour elle, nous autres nous n'existons pas!

Elle dit cela en s'approchant de Ma Saly.

Mais elle veut une droite celle-là!

Ma saly- Ah tu es venue toi aussi Farmata ( en lui caressant les cheveux)! Je suis heureuse que tu sois là. Tu devrais me rendre visite plus souvent.

Elle avait dit cela sur un ton un peu triste.

Farmata- Si tu arrêtes tes crises psychotiques, je passerai peut-être !

Elle n'a vraiment aucune limite!

Mactar* en donnant à Ma Saly un bouquet de roses* -Eh, mane tamit ma ngi fi deh. Dama se bokkoul am da ngene ma faté? ( Moi aussi je suis là! Ne m'oubliez pas!)

Ma Saly- Tais-toi bandit-salop. Tu me promets une pizza la dernière fois et tu reviens avec des fleurs. Wala da nga ma tekk ruminant? Da ma nourok har? ( Tu me prends pour un ruminant? Est ce que ressemble à un mouton?)

Mactar- Haram! C'est juste que la nourriture grasse n'est pas bonne pour les personnes du troisième âge.

Ma Saly- Tu veux dire que je suis vielle?

Mactar- Iiih mère, j'ai pas dit ça! Tu aimes trop les histoires!

Ma grand-mère se mit à rire légèrement pour ne pas déranger sa voisine de chambre qui s'est finalement assoupie. Elle nous invita à nous assoir autour d'elle, moi et Farmata sur un bout de son lit et Mactar sur une chaise lui faisant face.

Ma saly- D'abord je tiens à vous remercier de vous être déplacés pour me voir. Vous pouvez vous dire que c'est anodin mais il y'a tellement de gens dans cet hôpital laissée à eux-mêmes, sans proches pour les soutenir, sans aides financières que je me sens vraiment chanceuse de vous avoir. Aujourd'hui je suis comblée, comblée de voir mes petits enfants, mes trois bouts de chou adorés ensemble et dans une certaine harmonie et mon plus grand souhait serait que cette harmonie puisse durer à jamais.

- Grand mère, je (...)

Ma Saly- Laisse moi finir Nour. Je vais bientôt commencer un traitement long et coûteux, je ne sais pas si ça va marcher ou pas, enfin je ne sens pas mon départ si proche que ça mais je voulais quand même vous un conseil très important. Les gens me prennent souvent pour une folle *rires* et d'un certain côté c'est un peu vrai mais mes pressentiments sont souvent avérés donc je vous confierez ceci: N'oubliez jamais que vous êtes une famille, des cousins, voire des frères et des sœurs.

Elle s'arrête quelques nous regardant avec affection avant de continuer :
- Farmata, Nour, petites vous étiez inséparables, unies, soudées. Et le temps et les êtres mal intentionnés firent leurs œuvres, et vous voilà vous livrant une guerre sans merci. Nour, tu dois apprendre à maîtriser ta colère et à voir au delà des apparences et toi Farmata ne laisse pas ta mère faire de toi quelqu'un que tu n'es pas!

Farmata se lève d'un coup en soulevant son sac, l'air remontée.

Farmata - Lolou mo ma fi bayiwone! So wakhone ba pare te douggeulo Wone si sama yaye meu rouss. ( Il ne restait plus que ça! (Je savais bien que tu finirais par inclure ma mère dans ton discours!) Tu n'as que son nom à la bouche, tu passes ton temps à louer Tante Aìcha et tante Mariètou mais ma mère elle, c'est toujours la méchante de l'histoire. Pourquoi tu la traite avec tant de mépris? Je ne supporterais pas une minute de plus tes paroles. Je m'en vais, j'ai beaucoup mieux à faire que d'écouter les sottises d'une vielle demeurée qui se prend pour une voyante.

Ma Saly- Farmata, voyons... Tu sais bien que je ne la déteste pas mais [...]

Farmata- Pas la peine de développer. Je m'en fiche de tes justifications.

Suite à celà, elle s'en alla ,furibonde, en claquant la porte mais ma grand-mère imperturbable continua son sermon.

Ma saly - Bien, concernant ta relation avec Mactar vous ne sauriez être plus soudé. Cependant tu as tord de te mettre des œillères, Nour. Vous avez tord d'ailleurs tout les deux de faire les aveugles face à l'évidence. Si tu ne te projette pas avec lui, arrête de le trimbaler partout et de lui donner de l'espoir!

Si j'avais été blanche, le rouge me serait monté aux joues. Elle parlait comme s'il n'était pas là, comme si elle ne disait rien de bien grave. Et de toute façon, elle disait n'importe quoi. Comment pouvait-elle dire des choses pareilles tout en restant aussi calme?

- M...Mais n'importe quoi grand-mère! Tu sais bien que nous sommes comme des frères, des sortes de jumeaux inséparables, hein Mactar? Elle... Elle se fait des films, n'est ce pas?

Il me regarda quelques instants avant de baisser les yeux et de mettre ses mains dans ses poches.

- Oui des sortes de jumeaux inséparables Ma Saly ,soupira- t-il. Je vais aller voir Farmata, elle avait l'air remontée en sortant d'ici.

Il quitta ensuite la salle silencieusement faisant ainsi remontée une boule acide dans ma gorge.

- MA SALY, mais ça ne va pas de dire des choses pareilles! Regardes comment tu l'as embarrassé ! Comment vais-je le regarder en face à nouveau?

Ma saly- Ne fais pas la folle avec moi. Tu sais bien que j'ai raison. Tout ceci est de ta faute! Il n'y qu'à voir comment il te reg(...)

- Très bien, Ma saly! J'en ai assez entendu. Farmata a raison, tu es vraiment zinzin quelques fois... Comme si je n'avais pas déjà assez de problèmes à gérer!

Ma Saly- Eh bien, c'est assez apparent. Il suffit de te regarder pour voir que tu es assez tourmentée...

Je pose ma tête sur son épaule et débute ma confession.

- Je ne sais même pas par où commencer. J'ai l'impression que le ciel est entrain de me tomber dessus, je ne sais plus quoi faire, j'ai tout perdu, il est entrain de tout détruire!

Ma Saly- Peut importe l'identité de ce « il », saches que personne ne peut te détruire sans ton consentement !

- * ma voix s'enraille* Mais grand-mère, tu ne comprends donc rien ! On vie à crédit en ce moment, je ne sais même si nous aurons quelques choses à nous mettre sous la dent le mois prochain. Et tout le monde à la villa agit comme si tout allait bien, surtout mon père alors que ça fait plusieurs semaines que son fils est déscolarisé, en plus il ose me jeter la pierre parce que j'ai perdu mon boulot. On m'a arraché tout ce pourquoi je me suis toujours battue. Chemsseddine Aïdara m'a pris tout ce qui me tenait à un cœur. Ma mère et toi, * j'essuie une larme du revers de ma main* vous m'avez toujours appris à pardonner et à ne jamais cultiver la haine peut importe l'affront qu'on m'a fait subir mais cette fois je n'y arriverais pas. Il m'a tellement brisée en si peu de temps, cette haine je la ressens jusqu'aux tripes, je la ressens jusque dans mes veines, elle me domine malgré moi. Je n'ai jamais rien ressenti d'aussi intense et dévastateur. * rires amers* Faut croire que ce mec est tellement un pourri qu'il a appris à détester à un coeur qui n'était au paravent qu'amour et clémence. Il avait raison, il gagne toujours...


Elle me prends dans ses bras et m'attire davantage vers elle.


Ma Saly- Il est vrai que je ne connais pas tous les détails  de l'histoire mais s'il y'a une chose dont je suis sure c'est que personne ne peut te voler ta lumière, même pas le grand Chemseddine Aïdara. Et la lumière, ma petite Nour, la lumière est toujours plus forte que l'obscurité.







Point de vue de Mactar Diop

Je quitte la chambre de Ma saly la queue entre les jambes, le morale dans les chaussettes. Cette vielle dame sort tous ce que lui passe par la tête sans tenir compte des conséquences. Ceux qu'on dit être fous détiennent souvent les plus grandes vérités, elle n'a fait qu'énoncer tout haut ce que l'on savait au fond de nous et qu'on ne voulait pas accepter.

"Tu sais bien que nous sommes comme des frères, des sortes de jumeaux inséparables." J'ai bien fait de ne pas avoir accepté la proposition de mon oncle. Nous sommes juste des cousins, rien de plus, et même si ça brise un truc en moi de le dire, je dois tout de même admettre que cela ne changera jamais. Je ne vais même pas lui parler de toute cette histoire, cela ne servira à rien. Ma réponse à son père restera toujours non ainsi que son cœur me sera toujours fermé.

Je retrouve Farmata assise sur un banc posée à la devanture du bâtiment. Je pars là rejoindre en silence.

Farmata- * sans lever les yeux vers moi,arborant un sourire amusée* Alors, elle a été vache avec toi aussi?

- Comment ça?

Elle se redresse et me regarde enfin. Ses yeux brillent de malice.

Farmata- Je l'ai entendu sermonner Nour à propos de toi! Et tu sais quoi, elle n'a pas totalement tord. Cette fille se fou de ta gueule Mactar, elle aime t'avoir à sa portée même si elle ne veut pas réellement de toi. Tu pourrais avoir tellement mieux...

Elle dit cela en approchant sa main de mon visage. Je l'arrête.

- Je peux savoir à quoi tu joues Farmata? Toi comme moi savons bien que tu n'es pas du tout amoureuse de moi, alors pourquoi fais tu tout ça? Juste pour gâcher ma complicité avec Nour? Juste pour la faire souffrir davantage? Tu penses qu'elle n'as pas assez de difficultés comme ça? Pourquoi tu t'acharnes à vouloir en rajouter?

À la mention de Nour son regard s'obscurcit et elle se lève d'un coup.

Farmata- Au diable Nour et toutes ses souffrances? Quoi, est t-elle la seule à avoir eu des malheurs dans sa vie? Nous sommes dans un putain de monde de merde où personne n'est vraiment heureux, c'est juste que nous on passe pas nos vies à se plaindre à la face du monde. Elle joue à la pauvre petite orpheline alors que moi j 'ai perdu mon père à 4 ans, j'ai raté mon bac deux fois ainsi que ma formation deux fois mais j'en fais pas tout un plat!

- La question n'est pas de savoir celle qui en a le plus bavé mais de comprendre pourquoi tu t'acharnes sur elle aussi injustement? Elle n'est pas du tout la cause de tous problèmes et ça tu es assez intelligente pour le savoir. Et quelque chose me dit que tu n'est pas méchante au point de t'attaquer perpétuellement à elle gratuitement.

Farmata *rictus*- Mactar la vie n'est pas un Marvel ou peut classer machinalement les gens entre « super- méchant » ou « super-gentil »!  Il faut voir plus loin que les apparences, derrière la haine et la rancoeur il y'a toujours une raison profonde. Tu sais ceux qui fait le charme des « protagonistes » des histoires, ils se placent toujours en postures d'héroïsme irréprochable et touchant, ils ne blessent jamais directement mais derrières leurs prétendues innocences ils détruisent des vies toutes entières.

- Qu'est-ce ce que tu veux dire Farmata?

Farmata- L'heure aujourd'hui n'est pas à tout expliquer en détail. Apprends seulement à prendre  tes distances avec elle parce que crois, elle finit toujours par détruire tous ceux qui sont autour d'elle.










Point de vue Cheikh Ahmed Tidiane Sarr Chemsseddine

Le lendemain

Il est sept heures. Des gouttes de sueurs perlent sur mon font tandis que la machine de musculation se soulève au même rythme que mes muscles se contractent. Une fois ma série d'exercices terminée je bois à cul sec une bouteille d'eau minérale avant de rejoindre les vestiaires de la salle de sport. Normalement, j'ai une salle d'entraînement comprise dans ma suite dans la résidence « familiale » mais en ce moment je suis obligé de fuir Babacar Aïdara comme la peste. De ce fait j'ai dû privatisé cet endroit .

Comme vous l'avez deviné, depuis hier je fais la une des magazines. Toutes les bouches n'ont que mon nom sur les lèvres et mon image de « goal suprême» ou de « mec parfait » est entrain de prendre un sacré coup. Superposez ça avec le scandale qu'il y'a eu récemment avec Mlle Sarr, c'est décidément pas mon mois. DakarBuzz a été le premier média à publier l'information donc le mec qui a soudoyé la serveuse du paradise night Club doit sûrement travailler pour eux. Si je retrouve l'enculé qui est derrière tout ça, il  va regretter toute sa misérable vie de couillon d'être descendu sur terre. Par contre si mon père me croise avant cela, c'est moi qui risque de passer un très mauvais quart d'heure. Heureusement en ce moment il est en déplacement en Russie donc je ne le vois pas au holding d'AMC mais ce vieux con a tellement saigné mon répondeur que j'ai du changer de numéro.

Je sors de la douche, j'enfile un pantalon bleu marine, une ceinture hermès ainsi qu'une chemise blanche ressortant la couleur caramélisée de ma peau ainsi que ma musculature. Mes cheveux bruns forment quelques petites boucles du fait de l'humidité. Je mets ensuite mes lunettes de soleil avant de sortir par l'arrière de la salle de sport espérant me faire discret. En vain... Dés que mon pied droit franchit la sortie, je suis assaillie par une horde de journalistes excités comme des chevaux enragés ( c'est possible ce truc?). Eh merde! J'ai pas la patience de gérer ces casses-couilles aujourd'hui. Une envie pressente de leur lancer un « allez vous faire foutre » m'envahie face à l'agressivité de leur flash mais je me retiens.

Concentre toi Chemsseddine. Si tu leur casse un membre, cela va davantage prouver que tu es un connard et ça va briser les rêves de plein de jeunes femmes qui t'idéalisent niaisement. Vends leur du rêve comme tu sais si bien le faire!

Je sers les points et avance sereinement vers ma voiture de sport. Je scrute la bande de journalistes qui se bousculent en me tendant leur micro et smartphone posant des questions ça et là, mes yeux s'arrête sur la plus vulnérable d'entre eux: une jeune fille noire, de corpulence moyenne et de taille élancée , son magnétophone tremblant dans ses mains.  Elle resté légèrement à l'écart de la foule comme effrayée. Elle doit être nouvelle dans le métier, inexpérimentée donc facilement manipulable. Tout ce dont j'ai besoin.

Je m'approche vers elle avec désinvolture. Une fois à son niveau je retire mes lunettes de soleil mettant en exergue toute la profondeur de mes yeux bleus ( D'après ce que je sais, je les tiens de la connasse qui me sert de mère mais ça c'est un autre débat) et lui fait une sourire en coin. Elle avale difficilement sa salive comme victime d'un quelconque charme.

- Alors, tu as des questions ma belle?

Elle- Euh ... je ... Vous...  Victoria... C'est à dire que...

Pire que ce que je croyais! Je soupire.

- Laisse moi t'aider! Tu veux savoir ce qui s'est passé avant-hier au Paradise Night Club avec Mlle Victoria Biko?

Elle passe nerveusement sa main sur sa tête.

Elle- Oui... C'est ça! Que s'est-il passé la nuit du 16 Janvier au Paradise night-club?!

- Alors prends ton carnet et note! Mr Sylla, le propriétaire de la boîte m'avait invité à l'inauguration enfin de discuter affaire. En effet, il voulait que je devienne son associé. Victoria était bien sûr conviée afin d'attirer la jeunesse dorée de Dakar. C'est ainsi que nous nous sommes rencontrés dans cet endroit ce jour là.

Au fur et à mesure que je parle les autres nous rejoignent . Gagnant en assurance, la jeune journaliste reprend alors la parole.

Elle- Comment expliquez vous alors la photo du baiser?

- Disons que les gens ne vous montre que ce qu'ils ont envie de vous faire voir. Certains pensent qu'après le développement fulgurant du groupe AMC, la famille Aïdara allait avoir des ambitions politiques. Compte tenu de notre popularité, les vautours s'affolent et aiment fomenter des complots sur notre dos pour nous éloigner du palais présidentiel dont l'histoire sur le pétrole et cette fois ci on m'invente des vies amoureuses. Vous connaissez bien Victoria, elle est à vrai dire assez décomplexée. Elle ne s'est pas généré de s'assoir sur mes genoux sans mon accord et de tenter des approches. Mais après tout c'est de ce caractère qu'elle tient sa popularité.

Oui je retourne l'histoire. De toute façon elle a déjà une réputation d'allumeuse, elle ne m'en voudra pas!

- Je l'ai ensuite immédiatement repoussé et cela Mr Sylla lui même et le personnel du club peuvent en témoigner. En tant qu'homme de Daara, je sais ce qui est correct ou non et je ne saurais aller aussi loin avec une femme qui n'est point de ma religion et de ma culture. Cependant une image dit-on, vaut mieux que milles mots.

Suite à cela je m'en vais. Les journalistes me cours après scandant « Mr Aïdara, une dernière question s'il vous plaît! » cependant j'avançais sans me retourner. Je rejoins mon véhicule et démarre en trombe. Un regard de braise, un sourire parfait, c'est tous ce qu'il me faut pour conquérir le monde.







J'arrive devant mon appartement mais lorsque je passe ma carte dans la portière, je me rends compte que c'est déjà ouvert. Ça doit être la femme de ménage qui est passé plus tôt que prévu. Eh bah elle va se faire virer, je déteste que l'on vienne perturber mon emploi du temps. Et là j'avais pas prévu de voir sa sale tronche sans méchanceté aucune.

J'entre, l'appartement est silencieux. Je pose mes clés de voiture sur une table basse en bois et me dirige dans mon salon pour récupérer mon ordinateur avant de me rendre au bureau mais là pièce est étrangement aérée et on peut y entendre le bruit régulier de quelque chose qui frappe contre le sol. Ce n'est clairement pas la domestique mais je ne m'inquiète pas, je maîtrise plusieurs sports de combats.
J'entre silencieusement dans la vaste salle de séjour et j'y trouve un spectacle des plus surprenants.

Une canne tape frénétiquement le sol, elle est dans les mains d'un homme installé dans mon canapé de cuir italien, et pas n'importe qu'elle homme: mon père, Babacar Aïdara!

Eh merde...

- Euh... Tu n'étais pas sensé être en Russie jusqu'à la fin du mois?

Il se lève et avance vers moi. Il est furieux mais calme. Curieusement calme...

Babacar Aïdara- Alors je ne peux pas te laisser quelques semaines sans que tu foutes tout en l'air? Tu es toujours obligé de te montrer en spectacle...

- Je peux savoir déjà d'où tiens les clefs? Pour qui tu te prends pour t'incruster chez moi et venir me casser la tête?

Babacar- Tu penses que le problème le plus urgent en ce moment c'est le fait que je soit entrée sans ta permission, espèce de ptit con?! Tu changeras jamais Chemsseddine,tu te comporte toujours comme ptit merdeux à qui tout es dû! Est ce que tu te rends compte l'impact que ta tête placardée partout à côté de cette pétasse aura sur notre entreprise? Tu sais ce que je déteste le plus Chemsseddine, c'est qu'on vienne salir le nom de mes ancêtres. Personne ne peut ...

- Oui je sais, personne ne peut s'attaquer aux Aïdara et en sortir indemne, même pas un Aïdara lui même, dis-je avec désinvolture. C'est bon, j'ai déjà réglé le problème! Bientôt tu n'en entendra plus parler...

Il se touche la tête nerveusement, ses yeux brillent de colère.

Lui- C'est avec cette stupide interview de merde que tu penses régler le problème ?! Chemsseddine, cette fois je ne vais pas ramasser les pots cassés. Tu vas devoir te comporter en homme.

- *rires nerveux* Me comporter en homme? Je ne fais que ça depuis que je suis né. Depuis que ton ex-femme nous a plantés, depuis que tu m'as foutu au daara pour fuir tes responsabilités. Me conduire en homme? Sans moi ton entreprise ne serait pas numéro une d'Afrique. On ne construit rien sans putain de risque! Faut bien quelqu'un pour poser des actions et d'autres derrière pour faire le ménage. N'est ce pas chère père? J'ai fais ce que j'avais à faire. Il vont bien finir par fermer leur gueule et passer à autre chose... Ne t'inquiète pas, personne ne saura que ton fils n'est qu'un connard sans morale. Je me demande bien de qui je tiens ça?

Il me mît une sacré gifle, ça se voyait qu'il avait mit toute son énergie dedans. Ça fait bien longtemps que je ne ressens plus ses coups.

Lui- CE N'EST PAS SUFFISANT MERDE!

- QUE VEUX TU À LA FIN? JE NE PEUX RIEN FAIRE DE PLUS!

Lui* plus calmement*- Moi je sais ce que tu dois faire pour racheter notre image. Tu vas te marier, te ranger et te concentrer sur ton boulot. Plus de soirées, plus de tops modèles, rien qui puisse nous nuire... Tu vas apprendre à assumer tes actes!

-*rires* Mais t'es tombé sur la tête ou quoi? Et puis quoi encore? Je vais devenir imam par la suite? Et puis d'où viens cette idée farfelue de me marier? Tu vas vite sortir ça de ta tête car ça n'arrivera pas!

Il sourit. Je le reconnais ce sourire. Ce sourire cruel, ce sourire froid. Je le tiens de lui. Je sais ce qu'il signifie. Il est persuadé d'avoir toutes cartes en main pour me faire plier. Eh bien qu'il sache que vaille que vaille, ses improbables songes ne seront jamais réalisés.

Lui- Eh bien c'est ce qu'on verra! Je t'ai retiré de mon testament, tu ne toucheras aucun centime de ma part ni 1%d'AMC. À moins que tu me prouve que tu es digne d'être mon héritier avant que je sois aux pieds sous terre bien sûr...

Okay, là il joue avec mes sentiments.

- Je t'ai dit que j'allais me calmer, mais cette histoire de mariage est complètement tirée par les cheveux. Tu me connais bien, c'est pas parce que tu vas me coller une vierge effarouchée de bonne famille au cul que je vais pas aller voir ailleurs lorsque j'en ai envie. Cela ne servira strictement à rien, moi on ne me tiens pas en laisse. Sur ce dépose ton cœur à terre, rentre à la résidence et demande à Daro ( la gouvernante) de te faire une petite infusion.*rires* Ce n'est pas bon pour toi de t'agiter autant, tu es vieux et tu risque de faire une baisse de tension. Demain à tête reposé, tu vas gentillement rétablir mon nom dans ton testament. Il est clair qu'Ibrahim  ( mon cousin) n'est pas capable de gérer AMC et tu es bien trop pourri de l'intérieur pour laisser ton neveu hériter de tous cet empire! Je suis ta dernière alternative, ton dernier espoir...

Babacar- Mon dernier espoir?! *rictus* Mais je t'ai fait Chemsseddine, j'ai fait de toi tous ce que tu es Chemsseddine. Tu n'es pas indispensable. Rappelle-toi comment je t'ai ramassé à la petite cuillère quand A...

Mon sang ne fait qu'un tour à l'entente de sa dernière phrase.

- LA FERME! TAIS-TOI ÇA SUFFIT! CASSE TOI AVEC PUTAIN D'HÉRITAGE ! DÉGAGE DE CHEZ MOI! CRÈVE AVEC TON BLÉ! TIRES TOI!

Babacar- Oulaah là c'est toi qui risque de faire une baisse de tension Cheikh Ahmed Tidiane Chemsseddine Aïdara!

Il quitte mon appartement, me laissant les nerfs à vif, la respiration saccadée. Je porte un coup sur le mur, ma main vire au rouge mais je ne décolère pas.








Quelques heures plus tard, Holding AMC

Cela fait plusieurs heures que je fournis un travail acharné dans le but de me détendre. J'ai déjà viré une secrétaire et deux cadres, rien y fait, les nerfs sont toujours tendus...

La porte de mon bureau s'ouvre d'un coup. C'est sûrement Djamil, il n'y a que lui pour faire ça. Je ne prends même pas la peine de lui répondre et me déconcentre sur mon travail. Il fait le con quelques minutes puis viens s'installer sur la chaise en face de mon bureau en me fixant sans rien dire.

- Mec, si t'as rien d'important à me dire, s'il te plaît dégage. Je suis pas d'humeur!

Djamil- Laisse-moi devinez! Suite à tes prestations de modèles photos ton père à écourter son voyage?

- Espèce de connard! Pourquoi tu ne m'as pas prévenu vu que tu savais?

Djamil- Arane m'en a parlé ce matin et tu n'étais pas joignable donc...

- Purée vous me servez à rien! Tu ne devineras jamais la dernière merveilleuse idée qui a germé dans l'esprit de Babacar Aïdara!

Djamil- Quoi? Il va t'exiler à nouveau? Te rétrograder? Pour quelle méthodes de tortures Dracula à opter aujourd'hui ?

- Le salop m'a retiré de son testament et je dois je cite: « me ranger et me marier » pour redevenir son héritier !

Djamil- Sérieux?! Jure?! Comment a réagi? Toi le grand Chemsseddine le tombeur de ces dames, le serial dragueur, le bachelor, l'éternel célibataire....

- Bon, tu veux la suite ou pas? Je l'ai envoyé chier bien-sûr! Moi me marier? Hors de question! Ces foutaises c'est pas pour moi. Quitte à crever wesh!

Djamil- Quoi? Tu préfères jeter à l'eau un héritage de plusieurs milliards ? T'es con ou t'es con?

- Retraites moi de con et je t'encule! Je ne vais ni me marier ni laisser mon père m'évincer. Je vais trouver une feinte. Hors de question de se retrouver pris au piège avec une femme...

Djamil- En parlant de femme! Victoria m'a appelé pour se plaindre de ton comportement.

Je roule des yeux.

- Putain, c'est quoi encore son problème à ce boulet sur patte?

Djamil- *rires* Bah elle a raison d'être énervée, ça ne se fait pas de larguer les gens sur Instagram !

Je fronce les sourcils. De quoi parle t-il?

- Instagram? Ça fait plusieurs jours que j'ai pas été sur ce truc! En plus à quelle heure on a été en couple pour que je puisse la larguer?!

Djamil- Bah t'es devenu amnésique ou quoi?! Va voir vos messages sur ton compte!

Je m'exécute. C'est avec stupeur que je découvre un message de ma part que je n'ai jamais rédigé.

«  Victoria, toute cette histoire a été une terrible erreur. Après tout, tu as une réputation de fille frivole et tu ne me correspond pas du tout. Ne me contacte plus, toi et moi c'est fini »

Suites à cela se dressent une avalanche de message ou Victoria dans l'incompréhension me demande des explications et une dernière réponse venant de mon compte.

«  Mais t'es complètement cinglée? Arrête de m'écrire ou je te bloque. Une vulgaire pute comme toi n'est pas digne de moi. Tu ne fais que m'apporter des problèmes. Fous moi la paix, espèce de folle furieuse. »

Djamil- Alors tu as perdu ta langue?

- Euh, je ne comprends plus rien. Peut-être que la personne qui a écrit ces messages est derrière l'incident du 16 janvier...

Djamil- C'est possible... Qui d'autre connaît ton mot de passe à part toi?!

- Y'avait le gars qui gérait mon image sur les réseaux sociaux mais je l'ai viré et depuis j'ai changé mes données et confié cette tâche à Arane.

Tout d'un coup me vient un éclair de génie.

- Mais oui... Arane!

Djamil- Mais non! Elle n'oserait pas te faire un truc pareil...

- Tu ne la connais pas, Djamil. Quand elle veut un truc, elle peut faire bien pire.

À ce moment quelqu'un toque à la porte en s'annonçant, c'est Arane. Je la prie d'entrer. Elle a l'air préoccupée. Elle ne regrette pas. Non, elle ne regrette jamais rien. De plus, elle ne sait pas encore que je suis au courant de tout. C'est autre chose, mais quoi?

Djamil- Quand on parle du loup...

Arane- *sourire mauvais* Mais tu passes ta vie à parler de moi trèsor! Je vais finir par croire que tu es amoureux...

Djamil- Oulaah t'enflamme pas Chérie! Bon je vous laisse, je pense que vous avez des choses à vous dire.

Il mime avec ses lèvres « TEJE LA » avant de sortir du bureau.

Arane- Chemsseddine, quelque chose de terrible s'est produit!

Mélangé entre l'envie de la trucider et de savoir ce qui se passe, je lui réponds:

- Arrête ton mélodrame et va droit au but!

Arane- Il vaut mieux que je te montre

Elle me tend son IPad Pro, ouvert sur un article publié il y'a quelques minutes par le site DakarBuzz.Sn


____________________________________
« Mlle Sadiyah Sarr, la contre-attaque ?

Voici la réponse que fournit Mlle Nour Sadiyah Sarr lorsqu'on lui demande son avis sur les événements du 16 Janvier:

Notre pays est gangrené par la corruption, des hommes d'affaires véreux et une administration remplie de vautours , une jeunesse désintéressée des questions d'Etat . Nous courrons sans cesse derrière le blanc, le jaune puis le basané, nouris au biberon par des fonds monétaires  pour quelques billets de banques. Nous crions sans cesse à l'émergence mais refusons de couper cette laisse qui  nous cloue au sol et blesse notre dignité.  Devons nous tous nous taire, le ventre creux, les poches légères,  regarder certains s'enrichir tandis que nous autre au bas de l'echelle contemplont depuis nos bastillons de misère, nos ressources tarrir. Je pense que nous avons plus urgent que de nous intéresser de qui occupe la couche de Mr Chemsseddine Aïdara, pour ma part ce n'est pas un homme de vertu, mais ses ébats avec Victoria ne m'intéresse guère! Le plus grave, c'est que lui et sa famille généralise la corruption dans notre pays et c'est là le plus inquiétant»

Alors que je lui en ai fait voir de toutes les couleurs, elle trouve toujours le cran de parler. La tablette tombe et s'écrase sur le sol sous le fait de ma colère. Et tout d'un coup l'éclair de génie et tout devient clair! Je sais comment mettre un point finale à cette avalanche de merdes qui me tombent sur la tête et mettre une muselière définitivement à cette sale conne qui se prends pour une sorte de wonderwoman sénégalaise!

- Demande à Mansour ly de venir dans mon bureau.

Elle saisit son téléphone et demande à l'informaticien de se joindre à nous. Quelques secondes plus tard, le voilà présent, il me salut respectueusement puis demande:

- Mr Aïdara, que puis-je faire pour vous?

- Mansour, j'ai un service à te demander. C'est une affaire assez confidentiel et il n'y a que sur toi que je peux compter pour mener à bien cette mission.

Il hoche silencieusement la tête,  signe qu'il est d'accord.

- J'ai besoin que tu infiltre le site de DakarBuzz et que tu supprimes leur dernière publication, l'article de Mademoiselle Sarr.

Il fit une moue gênée, regarda vers Arane avant de se prononcer.

Mr ly- Mais, monsieur, vous m'aviez vous même redressé lorsque je m'amusais à pirater des comptes et créer des arnaques informatiques autrefois avec quelques amis nigérians. Vous m'avez sorti de ce cercle vicieux , trouvé un travail et fait promettre de ne plus jamais recommencer. Voilà une chose étrange que vous me demandez là, Mr Aïdara, sauf tout le respect et la reconnaissance que je vous dois!

- Je le sais bien mais je ne te le demanderai pas si ce n'était pas pour une cause noble.

Il hocha la tête respectueusement, aveuglé de confiance pour moi et retourna à son travail sans s'interroger davantage. Je suis désolé l'ami mais la fin justifie les moyens... Il le fera le plus rapidement possible, c'est le meilleur dans son domaine!

Maintenant que ce problème est résolu, nous pouvons nous occuper du cas d'Arane. Et pour ça, je vais frapper là où ça fait mal!

- As tu le contact d'un fleuriste réputé et discret à Prétoria?

Arane-*étonnée* Pour quoi faire? [...] Enfin je veux dire Oui, mais c'est pas ton genre la botanique.

- Très bien, fait envoyer des fleurs chez Mlle Victoria avec une carte ou il y'a écrit: « Désolé, tout ceci n'est qu'un malentendu. Quelqu'un d'autre utilisé mon compte, jamais je ne dirais des mots aussi désagréables à une femme de ta stature ».

Elle me fixe avec stupeur, avant de noter les mains tremblantes, de peur ou de colère. Peu m'importe, je me délecte de la situation. Ensuite elle note ces mots dont elle exècre le sens, elle doit sûrement se demander « pourquoi elle et pas moi? ».

Elle passe sa main dans ses cheveux l'air impassible.

Arane- Et quel composition florale doit-il lui envoyé ?

- Qu'est ce que j'en ai à foutre moi?! Qu'il lui envoi tout son stock.

Elle écarquille les yeux en finissant de noter puis s'apprête à sortir. Je l'interpelle :

- Arane, tu me prends vraiment pour un idiot, n'est ce pas?

Elle se retourne, faisant mine de ne pas comprendre.

Arane- De quoi tu parles Cheikh?

- *rires nerveux* Tu sais bien à quoi je fais allusion. Fais pas l'innocente. Ça risque de m'énerver davantage. Tu pensais vraiment que je n'allais pas finir découvrir que c'était toi derrière tout ça? Je croyais que tu me connais Arane ...

La panique se lit sur son visage, elle passe sa main dans son tissage , un tic qui montre qu'elle est stressée.

Arane- Chemsseddine, ce n'est pas ce que tu crois...

- Épargne-moi tes longs discours! Je vais être clément avec toi compte tenu de tous ce que tu as eu à faire pour moi au cours de ces dernières années. Cependant la prochaine fois que tu fais un pas de travers (...)

Arane- Je t'en prie Chemsseddine...

- Je vois que je n'ai pas besoin de continuer ma phrase. Sur ce va t'occuper des fleurs, j aimerai qu'elles arrivent avant ce soir.

Ellipse de quelques heures:
Il est vingt  heures lorsque je quitte AMC. Je rejoins ma voiture quand je reçois l'appel d'un numéro international. Je décroche :

-Allo!

?!- Chemsseddine, C'est Victoria! Tes fleurs sont juste amaizing. Ma penthouse ressemble à jardin au printemps !

- Hmm, bah merci hein. Je voulais juste que tu sache que les messages n'étaient pas de moi mais de ma secrétaire!

Victoria- Really? Je devais m'en douter. Cette femme aigrie et hautaine! Et moi, je m'excuse pour tout le bruit que nos photos ont fait dans la presse, Darling!  j'ai un chalet dans un coin paumé de la Norvège, on pourrait se retrouver la bàs dés que tu as du temps libre et vivre notre passion sans être sous le feu des projecteurs.

Mais qu'est ce qu'elle est conne celle là!

- *rires* De quelle passion tu parles? Attends ne me dis pas que tu crois que parce que je t'ai envoyé ce colis et que je me suis excusé que je compte me lancer dans une histoire de love avec toi! Certes Arane n'avait pas à parler à ma place, ni de façon aussi vulgaire mais toi et moi c'est impossible Victoria. Ton image ne correspond pas à la mienne, de plus être en couple c'est pas mon truc. C'était bien mais c'est fini!

Victoria- *voix enraillée* Chemsseddine, tu ne peux pas me dire ça! Tout ce qu'on a vécu ensemble...

- Tout ce qu'on vécu ensemble ce n'était que du sexe, rien de plus Victoria.

Elle- Tu n'es qu'un salop!

- Oh mais le prends pas comme ça! Mais c'est dommage, tu n'auras même pas l'occasion de pouvoir te vanter d'avoir eu une aventure avec moi car je l'ai démenti dans les médias.

Elle- Eh bah vu que tu t'es bien foutue de moi, je ne vais pas me déranger de leur affirmer le contraire.

-*rires* Ne joue pas à ce petit jeu Victoria, you'll loose! Et je pense bien que tu n'as pas envie de faire partie de ma liste d'ennemie... Alors adieu et n'oublie pas d'effacer mon numéro. Non ne te fatigue pas! Je te bloquerai.

Quelques mots, un regard, un sourire; il me faut peu pour conquérir le monde.



Je filtre son contact avant de jeter mon téléphone sur les sièges arrières et d'actionner la machine. Le trajet dure que quelques minutes mais j'aurai aimé qu'il dure une éternité . Je m'apprête à commettre l'irréparable, l'incompréhensible, l'inattendu mais on dit souvent que les génies ne sont pas rationnels. Pour moi c'est seule solution intelligente, risquée mais ingénieuse. Je veux tout, la direction d'AMC Sénégal, le siège de mon père mais aussi fermer la gueule de cette impertinente.

Soit je me brûlerai les ailes, soit j'obtiendrai tout.

Je descends devant la villa résidentielle familiale. Le portier se chargera de garer mon véhicule. Je rentre à l'intérieur de l'immense bâtisse beige, et m'avance vers la salle à manger. Dans cette pièce, c'est le décor habituel, le chef de famille et ma belle mère Ndella assis en face l'un et l'autre, ma sœur et Bilal assis à chaque extrémité d'une large table garnie de mets rafinés. S'il y'a une chose que Babacar Aïdara aime par dessus tout c'est d'avoir un semblant de famille unie et modèle. Les repas de familles sont une caractéristique de cette exigeance. Comme vous le savez, je ne lui fait jamais le plaisir d'assister à ces ridicules retrouvailles.

Je m'éclaircie la voix et toute la famille qui se livrait alors à une hypocrisant infâme, s'échangeant des sourires et des anecdotes et s'exécrant au fond se retourna vers moi. Je me tiens droit dans un coin de la pièce, l'air désinvolte, les bras croisés sur mon torse, je prononce enfin l'horrible annonce. Ma langue ne fourche pas, je parle d'une traite:

- Je vais le faire, père.

Babacar- De quoi parles tu? Qu'est ce tu fous chez moi?! Je crois bien avoir été clair ce matin, soit tu te maries soit tu [...]

- Je vais le faire, je vais me marier dans les plus brefs délais!

Bu suzyass









« On ne vit qu'une fois ! » Combien de fois n'avons-nous pas déjà entendu l'un de nos proches prononcer cette célèbre citation ?
Bien trop souvent malheureusement car elle sous-entend qu'avant de mourir il faudrait profiter de la vie de toutes les manières possibles et inimaginables. Pourtant, l'Islam distingue le « halal » et le « haram », l'un et l'autre sont clairement Il existe différentes sortes de divertissements, mais de nos jours beaucoup de nos frères et sœurs pensent que profiter de la vie c'est sortir, s'habiller, fréquenter un ou une petit(e) ami(e) hors du cadre du mariage, fumer, consommer de l'alcool, aller danser en discothèque etc...
Se divertir ne veut pas dire se pervertir, nos obligations de musulmans nous incitent à respecter le cadre islamique quelles que soient les circonstances, à savoir éviter les endroits malfamés comme les discothèques, les bars où l'alcool coule à flot, c'est-à-dire tous les endroits où les tentations sont bien réelles, car Allah Soubhana wa ta'ala a dit : « L'homme a été créé faible  » (Sourate An-Nissa verset 22).  

D'après Abou Malik Al Ach'ari (qu'Allah l'agrée), le Prophète (Salla Allah 'alayhi wa Salam) a dit : «  Il y aura des gens dans ma communauté qui vont rendre licite l'adultère, la soie, le vin et les instruments de musique  » (Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°5590)

L'Islam n'interdit pas l'amusement, la distraction ou la joie, tout cela est toléré tant que nous évitons l'illicite. Notre Prophète (Salla Allah 'alayhi wa Salam) qui est notre modèle était jovial et souriant, il aimait plaisanter sans toutefois transgresser.
Les lieux de débauche mènent à la turpitude et à la fornication l'un des plus grands péchés. Allah Soubhana wa ta'ala interdit la fornication et les voies qui y mènent :
« Et n'approchez point la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin ! » (Al Isra, 32).

Qu'Allah nous guide et augmente notre foi in sha Allah.

Source: ajib.fr


J'espère que la partie vous aura plue ❤️

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