06- Envol paradoxal
Nour Sadiya Sarr
Qui me l'aurait dit plutôt je ne l'aurais jamais cru. Ma mère attendre un enfant à son âge ? J'étais plutôt inquiète,la famille s'agrandissait. L'enfant sera t'il comme moi victime d'une haine intarissable parce qu'il était celui ou celle d'Aichatou Agne ? . Sera t'il isolé car on lui aurait collé une malédiction inexistante ? Bref aura t'il au moins droit à une enfance heureuse ?.Durant ces derniers mois, sa grossesse se déroulait sans encombres Dieu merci. Ma mère était plus radieuse et heureuse que jamais. Elle arrivait à terme et malgré mon inquiétude j'avais hâte d'être une grande sœur. Le lendemain de mon évasion nocturne elle avait décidé d'avoir une discussion sérieuse avec moi. Nous étions dans sa chambre, elle semblait nauséeuse mais malgré ça elle allait bien.
Maman: Nour li ngua deff demb metina ma loole , man fann la dioum ? Loutakh ngua deff ma li ? Demb rousslo nguama ci kanamou samey nawlé. Andandoo sag maas, diir koo yemal mbagg. Nour kholal gni nguey andal , nekatto khalei. Djiguen dou takhawalou, té si Lou bone ngua nekkone demb. Yameu bett ! Khameiwoumeuleuwone ni ! Àddina wori neen la. Ey Nour est ce que yaggui ak sa ndao ba legui ? mane wolotoumala dara. Nour loffa done deff ? ( Nour tu m'as vraiment fait mal hier, où ai-je pu commettre l'erreur dans ton éducation ? Pourquoi m'as tu fait cela ? Hier tu m'as humiliée devant tout le monde. Aller avec les gens de sa génération et choisir ceux qui ont la même carrure que soi. Nour fais attention à tes fréquentations tu n'es plus une enfant. Une fille n'erre pas dans les rues et tu n'étais que dans de mauvaises choses hier. Nour tu m'as surprise, je ne te connaissais pas comme ça. La vie n'est que trahison. Ey Nour es tu toujours vierge ? Je ne te fais plus confiance . Qu'est ce que tu faisais la bas ? )
- Ey yaaye boul wakh li... Yaaye deffoumafa lenen loudoul lekk ak naane. Yaaye balma, dottoul ammati, retchou nako torop sakh. Mane... ( maman ne dis pas ça , je n'ai fait que manger et boire . Maman pardonne moi, cela ne se reproduira plus. Je le regrette énormément. Je...)
J'avais tellement honte que je n'avais pas remarqué la larme qui coulait le long de ma joue. La voix brisée je ne pouvais plus prononcer aucun mot.
Maman: Bala nga xam, xamadi xaw laa rey. Nour kham ngeu lima beugeu ? Ngua yewou ! Xameulni tchi keurr gui ngay dess, doffi gueneuti. Nagua yem té xam sa bopp.
Après avoir demandé son pardon pendant plusieurs jours, elle finit par accepter mon erreur et me l'accorder . Malgré l'affirmation du contraire, elle vérifia par elle même que j'étais toujours pure. Khadijah avait eu aussi sa fête de son côté. Mais nous l'avions bien mérité, de quoi devrions nous nous plaindre ? Yemlen niou begn ( Restez tranquilles, nous désobéissons.) Ah on récolte ce que l'on sème.
Durant ces mois également, je me rapprochais de mon cousin Mactar. Le ciel gris, la pluie s'annonçait. N'ayant rien d'intéressant à faire, j'allais donc faire mon activité préférée : déranger mon adorable cousin. Je m'installai près de Mactar au salon avant de lui voler un morceau du gâteau qu'il dégustait.
Mactar: recrache le immédiatement
- pour faire quoi ? Tu ne vas pas le manger.
Mactar: ok
- ah tu es calme deh, loukhew ? Legui napp na khalé bi deh ( que se passe t'il ? Je terrorise l'enfant deh)
Il ne me répondît pas, termina son gâteau avant de se retourner vers moi. Il haussa les sourcils avant d'utiliser son arme fatale: ses doigts. Il se mit à me chatouiller dans le plus grand des calmes. Étouffée par les rires, je le suppliais d'arrêter.
- ar... haha..arrê... hahaha..arrête Mactar s'il te plaît
Mactar: man nguey diemeu napp ?? ( c'est moi que tu essayes de terroriser ? )
- de..haha...dedet...
Mactar: da ngua dioum deh ? ( tu t'es trompée hein ?)
- waw (oui)
J'étais au bord des larmes.
Mactar: répète après moi : Mactar tu es le plus beau et le plus fort. Tu es le lion, tu es mon roi.
- rek dé (rêve toujours)
Mactar mit plus de force dans ses chatouilles. Je me résignai alors.
-Mactar... est... haha... wa do yem... le plus beau hahahaha et le plus fort....Tu es le lion....hohoho... tu es mon roi...
Il arrêta donc. Épuisée je restai calme quelques instants avant de lui donner un petit coup sur la tête et de courir. Hélas il me poursuivit dans toute la demeure. Et me voilà souffrante des crampes suite aux coups que j'ai reçus de sa part. Nous agissions tels des enfants, mais j'étais épanouie. Car je retrouvais petit à petit cette complicité que nous partagions. Khadijah lui était reconnaissante de son secours. Nous passions beaucoup de temps tous les trois.
Je me reposais alors dans ma chambre lorsque Khadijah fit irruption.
Khadijah: Nour je ne peux plus résister
- Khadijah pour une fois utilise ta raison.
Elle me tendit son téléphone je pus apercevoir un message de Malick.
Message de: Malick futur époux de Khadijah eustakh 🥰❤️
Khadijah, je sais que j'ai vraiment merdé. Mais tu le sais j'étais vraiment sous l'emprise de l'alcool, je n'aurai pas commis cette erreur étant sobre. Je t'en supplie pardonne moi et accorde moi une seconde chance. Je sais que je suis loin d'être bon et que je ne mérite pas ton pardon mais pour toi je suis prêt à tout pour changer. Car je nous vois, toi et moi, heureux entrain de fonder une belle et grande famille. Une seconde ne peut passer sans que ton visage me vienne à l'esprit. Je ne sais ce qui m'arrive, tu m'as ensorcelé.Je t'en supplie comprends moi je suis loin d'être parfait. Je suis prêt à abandonner l'alcool et la cigarette seulement si tu es là. Je suis prêt à changer mes fréquentations si tu acceptes de me revoir. Je suis prêt à devenir un Malick meilleur seulement si tu m'aides à le bâtir. Parmi toutes ces filles, je n'ai vu aucune semblable à toi, aucune ne peut égaler ta beauté, ta gentillesse, ta grâce. J'abuse peut être car c'est mon 128 e message mais accepte d'être ma reine et donne moi une nouvelle chance Khadijah.
Je me retourne vers Khadijah et de son regard je comprends qu'il l'a vraiment ensorcelée. Je ne crois un seul mot de son speech et il en est hors de question que je reste de marbre face au succombât de mon amie.
- Nguir yAllah nekkal nitt té ngua bayi kagn bi ( pour l'amour de Dieu, soit normale et laisse ce comédien )
Khadijah: wakheul louleu nekh wanté man khamnani sopékouneu. Uhh yow liir ngua message bi (dis ce que tu veux mais je sais qu'il s'est transformé . As tu lu le message ?) Il nous voit même dans le futur. Il est engagé Nour. J'ai trouvé le bon.
- Khadijah ki dalay nakh rek, djarouko (Khadijah il se moque de toi, il n'en vaut pas la peine) franchement ne succombe pas.
Khadijah: Nour tu es simplement jalouse . Ici il n'y a que toi qui peut avoir droit au bonheur. Tu as ton Mactar et c'est fini moi je ne peux pas goûter à l'amour . Tu es vraiment égoïste. Sache que je ne te laisserai pas faire cette fois. Da nguey rewantou di ngua khamni maleu gueneu rew.
Elle se leva et quitta la pièce en frappant la porte. Je ne la comprenais vraiment pas mais peut être cette fois j'avais tord ? Mon Mactar ? Comme s'il se passait quelque chose entre nous ! Je sais que Malik Ndao ne mérite pas Khadijah. Mais j'ai beau parler elle ne m'écoutera pas. Sans le faire exprès je sombrais dans les bras de Morphée.
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Décor blanc, j'étais seule, enfin c'est ce que je croyais jusqu'au moment où j'aperçus une ombre. Cette ombre disparaissait et peu à peu apparaissait le visage lumineux de ma mère. Elle affichait un sourire triste, elle était plus belle que jamais. Elle semblait sereine.
Maman: Nour sama beuss djotna, ma ngui dem ( Nour mon heure est arrivée, je m'en vais)
- yaaye fo djeum ? ( maman où vas tu ?)
Maman: ma ngui dem, Nour di ngua dound Lou metti wayé boul faté Maa Saly limou wakh. ( Je m'en vais. Nour tu endureras de lourdes épreuves mais n'oublie pas les paroles de Maa Saly).Quand le moment viendra tu brilleras, tu scintilleras et personne ne pourra t'éteindre. Je suis désolée mais je dois partir. Prends soin de ton frère Nour, car il ne peut se reposer que sur ton épaule. Sois brave, crois en ton Seigneur. Ne perds jamais la foi, prie, prie ma fille. Et dans les périodes les plus sombres comme les plus joyeux ne trouve comme confident que ton Créateur. Nour je suis désolée je dois te laisser, il est temps pour toi de mener ton combat, il est temps pour toi de sonner le branle-bas. Nour je veillerai sur toi, sache que je suis fière de toi, je suis fière de la femme que tu deviens. Je te soutiens dans toutes tes décisions . Et si tu t'ennuies de moi, sache que je suis toujours là , tu n'auras qu'à creuser au fond de ton cœur.
-mais Yaaye fo djeum ? (Mais maman où vas tu ?)
Je disais ces mots lorsque ma mère me sourit et se retourna pour une dernière fois avant de s'en aller . Je lui suppliais de revenir mais elle ne répondait pas. Elle disparut. Je me mis à la chercher mais j'étais seule, je me mis donc à crier son nom.
- Yaaye fo nekk ?? ( maman où es tu )
Des larmes coulèrent sur mes joues. Seule contre le monde, je tombai et pleurais mon sort. Ma mère était partie.
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- Yaaye !!! yaaayee !!!
Maa Saly: SON TRAJET EST TERMINÉ. Elle est arrivée au bout du tunnel.Elle est arrivée au bout du tunnel... "cria ma grand mère qui égrenait son chapelet, assise dans le couloir)
Je me réveillai en sursaut, ce n'était qu'un cauchemar alhamdoulilah. Il pleuvait des cordes. J'entendis le son du tonnerre et prise de peur je sursautai. Mon téléphone sonnait donc je répondis.
Ta Marietou: Nour ? J'essaye de te joindre depuis tout à l'heure. Ta mère est entrain d'accoucher, viens vite.
- quoi ??? Vous êtes où ?
Elle me donna l'adresse de l'hôpital. Et sans plus attendre je me levai et saurai dans le premier car rapide qui apparut lorsque je quittai la maison.
Une fois arrivée, je vis Mactar et Tante Marietou dans la salle d'attente . Où était donc mon père ? Lorsque je le demandai Tante Marietou m'affirma de l'avoir mis au courant. Cela ne me surprenait pas de sa part.
Une minute, deux , puis trois , puis plusieurs et enfin le docteur qui était une femme fit apparition.
Docteur: félicitations elle a donné naissance à un beau garçon.
Nos visages s'illuminaient tous mais je remarquai que quelque chose clochait dans le regard du docteur.
- que se passe t'il ?
Docteur : l'enfant va bien, mais il se trouve que madame Sarr fait une hémorragie externe due à une Placenta praeivia qui nous rend assez inquiets. Nous faisons de notre mieux pour la sauver actuellement.
Je me précipitai vers elle.
-comment ça vous faites de votre mieux ? Sauver la je vous en supplie ! Elle doit survivre pour son fils, elle ne peut pas s'en aller maintenant !
Docteur: je vous assure que nous faisons tout.
Une infirmière arriva en furie pour appeler le docteur. Elles se précipitèrent vers la chambre où se trouvait ma mère.Je sentis une main sur mon épaule, Mactar m'apportait son soutien, je ne pleurais pas, je paniquais juste en silence.Je m'assis et tins la main de mon cousin qui s'était installé à mes côtés. Les paroles de Maa Saly me revinrent en tête. Était-elle arrivée au bout du tunnel ?
Si elle s'en allait, comment j'allais faire ? Mon frère vient de voir le jour, il a besoin d'une mère. Ma mère était mon support, ma raison de vivre, ma source de joie et d'énergie. Quel sera le goût de la vie sans elle ? Je revois ces moments où malgré ma jeunesse et ma faiblesse, j'étais victime des insultes de Tante Nafi, qui était là en dehors de ma mère pour me défendre et ensuite me tenir au chaud dans ses bras ? Ces moments où j'étais à bout et par mon immaturité je tentais des conneries, qui était là pour me raisonner en dehors de ma mère ? Et ces réveils douloureux ? juste l'apparition du visage de ma mère suffisait pour me relever ! Elle était la seule à s'occuper de moi, elle jouait à la fois le rôle de la mère et du père. Mes meilleurs moments je ne les ai vécus qu'à ses côtés, elle ne pouvait pas s'en aller.
Après quelques minutes dans la salle d'attente,le docteur se présenta enfin.De son regard,je compris que c'était fini. Wouté na, elle est partie. Elle prononça ses excuses mais je n'entendais rien. Mactar posa son regard sur moi, je notai dans ce regard de la compassion. Tante Marietou pleurait à chaudes larmes. Moi je ne pouvais prononcer aucun mot,je ne pouvais pas le croire. Peu à peu, les perles salées coulèrent avant d'augmenter leur ampleur. Je n'émettais aucun son.
Le trajet de Aichatou Agne prenait fin, au bout du tunnel elle n'était plus.
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Dans Plusieurs Versets Du Coran, Dieu Mentionne Clairement Que La Bonté, Le Dévouement Et La Gratitude Envers Les Parents Fait Partie Intégrante De L'islam. Cependant, Les Femmes, Et Plus Particulièrement Les Mères, Méritent Un Plus Grand Respect, Encore, Et Un Plus Grand Dévouement. Dieu Lui-Même Parle Des Difficultés De La Maternité :
« Et Nous Avons Enjoint À L'homme [La Bienfaisance Envers] Ses Père Et Mère. Sa Mère L'a Porté, [Subissant Pour Lui] Peine Sur Peine... » (Coran 31:14)
À L'époque Du Prophète Mohammed (Que La Paix Et Les Bénédictions De Dieu Soient Sur Lui), Un Homme Lui Demanda La Permission De Partir En Expédition Militaire. Le Prophète Lui Demanda Si Sa Mère Vivait Encore Avec Lui Et Il Répondit Par L'affirmative. Le Prophète Lui Dit Alors : « Reste Avec Elle, Car Le Paradis Se Trouve À Ses Pieds. » (Ahmad, An-Nassaï). De Telles Paroles Évoquent Des Images De Mères Et D'enfants Se Regardant Avec Amour Et Gratitude, De Petites Mains S'agrippant À De Grandes Mains, De Caresse Au Visage En Temps De Stress Ou De Maladie, Et Rappellent La Chaleur De La Voix Aimante D'une Mère. Elles Évoquent Encore Des Images De Mères Prenant Soin De Leurs Enfants, Lorsqu'ils Sont Malades Ou En Santé, Dans Les Moments De Joie Comme Dans Les Moments Difficiles. Le Prophète Dit Que Le Paradis Se Trouve Aux Pieds Des Mères, Mais Que Signifient Ces Paroles, Exactement? Elles Signifient Simplement Que Les Portes Du Paradis Sont Ouvertes À Quiconque Chérit Et Respecte Sa Mère.
By Suzyass
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