Chapitre 40 - Lendemain Brumeux
Le lendemain matin, je me levais au côté de Luke. Je restais un moment à l'observer, à détailler son visage angélique quand il dort, ses cheveux de jais qui lui tombent sur les yeux, ses fines lèvres qui me défient tant quand il est éveillé...
« Si tout le reste périssait et que lui demeura, je continuerais d'exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l'univers me deviendrait complètement étranger. » Lui murmuré-je.
C'est exactement ce que je ressentais pour lui après cette nuit d'amnésie collective. Même si je venais de lui citer Emily Brontë et qu'il vouait une sainte horreur à la littérature anglaise qualifiant ce « genre de livres » de « 50 nuances de l'époque ». Je souris en m'imaginant qu'il ait pu m'entendre et je me levais pour faire le petit déjeuner.
La nuit dernière nous nous étions vraiment retrouvés Luke et moi, j'étais encore sur un petit nuage ce matin. Je préparais des pancakes, fit couler le café puis un moment après il me rejoignit en enlaçant ma taille enfouissant sa tête dans mon cou complètement endormi.
« Bien dormi ? » Lui demandé-je en caressant ses cheveux tout ébouriffés.
Il me répondit seulement avec un grognement rauque. Nous n'avions pas beaucoup dormi, j'étais assez d'accord avec lui pour le coup mais lui devait aller travailler.
« Je penserais à toi quand je serais confortablement installée sur le canapé pour faire une sieste ! »
Je sentis son rire me chatouiller l'épiderme même si ma gorge en étouffa en partie le son. Nous avons mangé en discutant de sa journée, de chose banale, de ses cours mais je me dis que je ne l'échangerai pour rien au monde cette vie. Je me rendais compte de la chance que j'avais d'avoir rencontré Luke. Je le pensais peut-être beaucoup mais c'était pour compenser le fait que je ne lui disais que rarement. Peut-être que les hormones me rendaient nostalgique et mielleuse, c'est fort probable il n'empêche que je le ressentais à chaque minute qui passe.
Il partit une petite demi-heure plus tard en m'avertissant qu'il rentrerait dans la nuit pour aller jeter un coup d'œil aux travaux et donner un coup de main. Je l'embrassais au pas de la porte et partis ensuite à la douche. J'en revins habiller d'une robe rouge en cachemire le top du douillet pour une journée de plus enceinte jusqu'au cou. En passant la table du salon je remarquais que Luke avait laissé quelques notes. J'avais bien essayé de le convaincre de passer à l'ordinateur que ce serait bien plus rapide mais ce nigaud était amoureux de sa machine à écrire et je pouvais le comprendre. Je touchais son engin du bout des doigts en me remémorant son rituel. Il commençait par se faire couler un café, il mettait un documentaire en fond à la télé avant de s'asseoir. Un papier un stylo à portée de main et le voilà lancer. Parfois j'avais même l'impression qu'il était en transe en écrivant ses yeux miroités d'un côté puis de l'autre à toute vitesse. En parcourant ces quelques notes, je m'aperçus qu'il n'avait pas beaucoup avancé depuis mon retour et toutes ces révélations j'en étais vraiment peinée. Mais en lisant je reconnus la griffe toute particulière de Luke. Il a cette manière d'écrire qui vous donne l'impression qu'il est en face de vous à vous le dire. C'est très agréable et fluide tout en étant parfaitement bien écrit sans vulgarisation. Je remis toutes ces notes en place en souriant rien qu'en me l'imaginant.
J'allais m'installer confortablement devant un film sur la télé partageant mon compte Netflix avec Luke. Il m'avait fait promettre de l'attendre pour certaines séries alors en femme fidèle et aimante j'allais les éviter. Je me demandais ce que je pourrais bien regarder avant de découvrir par hasard sous la table basse une pile de feuilles à carreaux. Je me penchais curieuse pour en prendre connaissance et je compris vite que c'était des copies que Luke avait à corriger. Le pauvre... Il devait avoir l'impression de ne pas s'en sortir. Je pris ce tas immense de copie, le déposais sur la table du salon avant de lui envoyer un message.
« Où mets-tu tes cours déjà donnés ? »
« Tout va bien ? J'ai une malle au bout du lit avec mes cours tapés à la machine sinon le reste est à l'université sur mon ordinateur. »
« Pas de soucis ! Oui oui ça va, juste un peu de rangement. Truc de femme enceinte. »
« Oh ma chérie, tu auras bientôt ton grand chez-toi où tu seras plus à l'aise. Passe une bonne journée, je t'aime. »
Suivant ces instructions je trouvais effectivement ce mal avec des gros classeurs rangés par années et trimestre. Je pris donc le dernier avant d'aller m'asseoir avec un crayon à papier. Je pris connaissance du sujet des copies. Une dissertation sur l'impact des mythes et légendes dans la construction sociale d'une population questionnant sur le bien-fondé de garder de telles histoires dans notre société actuelle. Intéressant. Voilà bien des années que je n'avais pas fait de dissertations, ça me remettra dans la course ! Je lis avec attention les cours de ces trois derniers mois de Luke. Concentrée je lus tout attentivement c'était vraiment très intéressant ces cours traitant toujours de sujets dont on avait forcément entendu parler comme le mythe de la dame blanche, du loch Ness et j'en passe bien sûr. Après m'être bien informée sur son cours je rédigeais ma version de la dissertation. J'y passais bien 2 heures en condition réelle sans tricher et à la fin j'avais 6 pages écrits en manuscrit. En la relisant j'étais satisfaite de mon travail puis rédaction plus cours à l'appui je commençais à corriger les copies des élèves.
C'était un vrai florilège pour certaines. Ça me rappelait un peu mes élèves et les premières informations que je leur demandais. Je soulignais les fautes, les aberrations, les erreurs, les incompréhensions au crayon à papier avant de laisser des commentaires dans la marge.
« Une dissertation est une question posée au sens large. On attend 2 parties, oui, non traitées de manière objective, citations de cours à l'appui et conclusion traitée de manière subjective. »
Certaines dissertations me donnaient vraiment l'impression que nous n'avions pas lu le même cours, c'est dingue. Mes rétines étaient en sang devant des fautes basiques de langage, conjugaisons ou même syntaxe. Je ne voulais pas être trop sévère mais pour quelques-uns ils ont de la chance que ce ne soit pas moi parce que leurs copies auraient été rouge sang. J'essayais de ne pas lire les prénoms à force au début des rédactions parce que ça me rendait furieuse. Je les connaissais ils valaient beaucoup mieux que ce torchon qu'ils rendaient. Heureusement il y avait aussi de très bons travaux qui me faisaient me remettre un petit peu en question sur la mienne. J'y passais 3 bonnes heures jusqu'à ce que je tombe sur LA copie. Je soufflais en me tenant le crâne parce que je savais d'ores et déjà qu'il allait falloir que je le tienne de toutes mes forces pour ne pas qu'il s'échappe face à des absurdités pareilles.
Nous commencions donc cette dissertation avec le mythe des 13 crânes de cristal selon laquelle si l'humanité les trouvait la vérité leur serait révélée. Il partait dans une explication totalement folle sur les Aztèques ressuscités, les Atlantes et je ne sais quoi d'autre. Avant de passer à la légende selon laquelle notre esprit ne pèserait que 21 grammes. Donc il semblait donner du crédit à une expérience datant de 1907 faite par un médecin. Ce praticien arrivait à peser des corps avant et après leur mort. (On ne se demande pas comment il a réussi à avoir les corps vivants ET morts. Nous croirons ce monsieur sur parole en gardant l'appellation médecin au lieu d'assassin.) Donc suite à cette expérience le bon médecin se rend compte en pesant les corps qu'entre ses pesées d'avant, après il manque 21 grammes au corps. (Nous ne discuterons pas de cette précision extrême pour le début du vingtième siècle aux États-Unis.) Ensuite sur tous les corps humains de l'expérience cette perte de poids se prouvait par répétition. Le médecin s'est donc demandé comme bien des philosophes à travers le temps, est-ce que les animaux ont une âme ? Parce que finalement ces 21 grammes ne pouvaient être que le poids de l'âme. Et pour la petite anecdote non les animaux ne perdent pas un gramme.
' Ta dissertation est trop superficielle, en plus de ne pas répondre à la question posée tu ne fais que survoler les sujets. Exemple sur la théorie de l'âme elle a été dénoncée plus tard car sur les 6 sujets humains seuls 1 était finalement viable les autres aillant gagner ou perdu encore plus de poids par la suite. Pour une récitation de cours c'est parfait mais pour une dissertation c'est un hors sujet. »
Après un bon gros mal de crâne je finis encore une copie avant d'arrêter pour reprendre tout à l'heure plus en forme. J'allais donc m'asseoir sur le canapé afin de commencer enfin à commander des meubles devant mon film. Il y avait le geste, la flexion de jambes y était également mais on frappa à la porte.
Mon regard balaya la pièce à la recherche d'un quelconque nécessaire que Luke avait bien pu oublier sans pour autant trouver. Et puis il serait revenu avant si jamais il avait vraiment oublié quelque chose. Cependant en ouvrant la porte je restais figée devant Maggie, elle semblait gênée se tripotant les doigts avec nervosité.
« Salut... ! Je voulais venir m'excuser pour mon comportement hier. Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'étais en colère contre toi et ce matin impossible de me souvenir de la raison... J'ai croisé Luke en bas il m'a dit que je te trouverai là... J'ai ramené des biscuits roses de Reims, j'en avais commandé pour le thé comme je sais que ce sont tes gâteaux préférés. » Me dit-elle fouillant mon regard à la recherche d'un signe quelconque.
« Rentre ! » lui répondis-je en souriant.
Je ne suis pas quelqu'un de rancunier surtout quand on me prend par les sentiments et la gourmandise. Cette fille a toujours su murmurer à l'oreille de mon estomac. Sinon pour être plus pragmatique, concrètement si je ne l'acceptais pas aujourd'hui ce serait alors moi qui deviendrais odieuse et les rôles s'inverseraient. Pour des raisons qui me sont propres et dont je ne veux pas parler je me permettrais de l'ignorer ? Je ne suis pas comme ça ce n'est pas mon caractère.
« Ça se passe bien ta grossesse ? Luke montre à qui veut bien la voir la photo de ton échographie il est adorable. Tu avais raison finalement. »
Nous nous sommes toutes les deux assises sur le canapé après qu'elle est déclinée mon offre d'une quelconque boisson.
« À quel sujet avais-je raison ? »
« Du fait qu'il ne fallait pas toujours écouter les ragots et se fier aux apparences... La preuve tu vis une magnifique histoire d'amour avec quelqu'un qui t'aime, tu es enceinte de cette personne, qui te construit en plus la maison de tes rêves. Je ne peux pas en dire autant... Et je ne sais pas si je pourrais un jour ! » Rit-elle.
« Arrête Maggie tu trouveras toi aussi le bon j'en suis sûre ! Tu n'as aucune vue ? Pas un certain Red...? Parce que je ne suis pas aveugle quand je vous ai vu hier vous vous teniez la main. » Lui demandé-je en lui faisant un clin d'œil complice.
Notre gêne avait peu à peu disparu pour laisser place à notre vieille complicité. Elle me sourit comme une adolescente et je sentis les commérages scandaleux arrivaient gros comme une maison.
« Racoonte ! » lui imploré-je en me tournant vers elle.
« Oui c'est vrai on se fréquente mais je n'arrive pas à me projeter dans quelque chose de sérieux parce qu'il est toujours en train de regarder hier ça m'agace. Tu vois quand Luke est à l'université il agit comme il agissait avant, aucune fille ne semble avoir de l'intérêt pour lui. Tout ce qui a changé c'est que quand tu lui demandes comment il va il te répond qu'il va avoir deux merveilleux enfants avec sa future femme. Le rêve quoi. »
« Oh c'est un amour...! Il travaille comme un forcené sur la maison, il en met peu à peu ses activités d'écrivain de côté... Je m'en veux parce que sais que c'est sa passion et j'ai l'impression de lui en privé injustement. »
« C'est vrai qu'il ne lui reste pas beaucoup de temps et d'énergie pour écrire avec tout ça, c'est malheureux surtout pour un écrivain de Best seller. Mais dis-moi saurais-tu le sexe de tes bébés ? »
Je pris un de mes gâteaux préférés avant de lui sourire laissant un peu de suspens avant l'annonce fracassante.
« C'est à prendre avec des pincettes pour le moment mais il semblerait que ce soit 2 filles ! Elles sont adorables je ne les sens quasiment pas malgré mon amplitude abdominale ! Mais dis-moi je me trompe ou on pouvait finir ta phrase avec Red avec un mais ? » L'incité-je.
« Oh c'est génial je vais les gâter comme des reines ! Oui en fait j'ai croisé quelqu'un l'autre jour à la fin des cours et... comment te dire... J'ai eu très chaud ! Il vient d'arriver en ville, il est beau, grand, brun, un peu mystérieux et il s'exprime comme Shakespeare mais un Shakespeare amusant ça me fait toujours quelque chose quand je l'entends parler. Ça réveille mon âme d'Anglaise probablement. Mais il ne le voit pas souvent, il n'a vraisemblablement pas d'enfant à l'université ou au lycée. Je ne l'ai croisé que quelques fois dans les couloirs finalement il venait chercher Pete et Drago. Quand il m'a adressé la parole pour la première fois, c'est comme si mon cerveau s'était éteint. Black-out. Redémarrage du système. Je ne pensais plus qu'à l'idée sauvage de l'embrasser. Oh merde je me sens conne. » Ria-t-elle en se cachant le visage.
Quand elle me décrivit plus en détail l'homme en question je tournais ma tête en faisant des gros yeux. Mince alors Aleksy. Un large sourire se dessina sur mon visage. Elle le remarqua naturellement et pensa en premier lieu que je me moquais d'elle.
« Mais pas du tout ! En fait je le connais. » Lui avoué-je rougissante.
Comment dire ? Hum... Bon déjà on éludera le lien familial avec Pete pour éviter toute confusion... Droit au but Lucy.
« Non ce n'est pas... NON ? Sérieusement ? » Se scandalisa-t-elle.
« Si, il s'appelle Aleksy. Il est comme une sorte de frère pour moi, c'est chez lui que je suis allée pendant 2 mois, tu sais quand je ne me sentais pas bien. »
Oui tu ne te sentais pas bien alors tu t'es dit mais si j'allais me reposer dans un centre d'expérimentations pour créatures surnaturelles, ce sera tellement plus reposant qu'une croisière ! Surtout le meilleur endroit du monde pour découvrir sa grossesse. Bravo Lucy en voilà de la chance.
« C'est. Un. Signe. » Clama-t-elle en espaçant chaque mot accentuer par de grands signes de mains.
« Je te le présenterai à l'occasion ! Mais je dois te prévenir d'une petite chose avant... » Lui affirmé-je ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet.
OK on a dit droit au but mais n'empêche qu'au vu de son enthousiasme c'est quand même plus facile à dire qu'à faire ! L'honnête Lucy. Après quelques phrases de plus d'auto-encouragement sous les paroles joyeuses et incessantes de Maggie qui se voyait déjà en lune de miel à Londres, je me lançais. Les pieds dans le plat.
« Maggie, Maggie, Maggie ! Doucement. Il est gay. »
Sa phrase en cours s'arrêta en plein vol. Tandis qu'elle me regardait l'air hagard.
« Aie, je t'ai cassé. J'aurais dû faire plus doux, un tantinet moins brutal. Je suis désolée ! »
« Non je... Ne t'inquiète pas... Tu sais s'il a quelqu'un... ? »
« Oui il s'appelle Hektor. Son amour de jeunesse. »
« Je vois... Je n'ai donc aucune chance. »
Nous avons fini par discuter une bonne partie de l'après-midi, des cours, des différentes classes, de la prof qui me remplaçait et qui faisait enrager les élèves. Ça me faisait du bien mine de rien d'avoir une amie à qui parler, après tout comme dirait probablement Aleksy, il n'y a que les sots qui ne changent pas d'avis.
« Tu vois Ombrage de la Cour ? » me demanda-t-elle soudain.
« Harry Potter... ? Oui... ? »
« Sa réplique exacte. Copie conforme. Elle a évidemment balayé tous tes cours déjà faits d'une main, elle a repris la genèse avec ta classe et ils n'étaient pas vraiment d'accord avec elle ce qui a évidemment engendré quelques frictions. C'est un peu la guerre, je dois dire même. Elle a aussi fait des remarques à Luke sur sa qualité à intervenir dans ton cours. Il l'a bien pris mais un jour il a surpris une altercation entre elle et une élève. Cette pouf lui a balancé "Je sais que je suis attirante mais vous ne les aurez pas toutes dans votre lit." Et tu sais ce qu'il lui a répondu ? » me dit-elle en s'esclaffant comme un éléphant.
Elle essaya de se calmer, respira plusieurs fois avant de poursuivre en éclatant de rire à nouveau. Je n'étais pas aussi enjouée qu'elle, disons.
« "C'est dommage ma femme ne pourra pas en témoigner, elle met toujours un peu de temps à s'en remettre." Il lui a balancé ça, avec son visage fermé et un sourire en coin. Tu sais quand il le fait on dirait qu'il va te bouffer surtout avec sa marque qui ressort, ça fait prédateur. »
« Non il ne lui a pas dit ça ? Oui je vois très bien. » Ris-je.
« Si je te jure, elle en est restée comme deux ronds de flan. Maintenant les gamins la chérissent en lui rappelant comment elle a eu un coup de chaud devant Luke. »
Nous avons ri au moins 10 minutes, nous n'arrivions plus à nous arrêter, c'était infernal. Quand Maggie allait finalement me quitter vers 17 h je décidais de me forcer un peu à me préparer et enfiler une paire d'escarpins pour aller voir de moi-même cette harpie qui venait de prendre ma place. Si elle croyait pouvoir prendre le trône à ses aises j'allais lui rappeler qu'il y a deux trois petites choses à laquelle je refuse qu'on touche. Mais en me voyant m'activer Maggie rebroussa chemin pour m'aider dans mon petit plan diabolique.
« T'es canon comme ça, même enceinte, je suis jalouse. » Me dit mon amie en prenant mon bras.
Nous marchions bras dessus, bras dessous dans les rues de Salem en direction de l'université. Oui mon seul but était de saluer Luke, quel autre objectif pourrais-je avoir ?
« Si quelqu'un doit avoir des vues sur mon futur mari, la moindre des choses est d'aller se présenter, ne crois-tu pas ? » Lui dis-je en prenant une voix hautaine.
« Je suis d'accord. » Ria-t-elle.
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