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Chapitre 3 - Le Voyage

« Je m'appelle Lucy Hicks, mais vous pouvez m'appeler professeure Lucy ou mademoiselle Lucy ça ira très bien. Je serais votre professeure de théologie cette année. » Leur annonçais-je tout en l'écrivant au tableau.

« Pour aujourd'hui, nous allons faire un tour de table pour que je vous connaisse, nous allons voir ensemble le programme de l'année et après je vous demanderais de prendre une feuille en papier noter votre nom, prénom, classe, et m'écrire pourquoi vous avez choisi cette matière. Sachez que ce n'est pas noté, il n'y a aucune pression je suis juste curieuse. Ah et je vois les petits malins d'ici, détaillez-moi ça. »

Ils rigolèrent tous en chœur alors qu'un silence de mort se fit soudain dans la classe. Je leur expliquais en détail le sommaire de cette année pour ma matière. Les répliques homophobes et violentes se sont définitivement tu pour laisser place à des chuchotements demandant la différence entre mon cours et celui de Luke.

« Je vois que vous êtes curieux, c'est bien ne vous excuser pas. Alors le professeur Jackson vous détaillera, supposément comme sa matière l'indique les mythes et légendes à travers les siècles. Donc ce sera plutôt une étude des folklores tandis qu'avec moi vous étudierez la théologie. Donc qu'est-ce que la théologie finalement ? Si on part déjà du mot, vous avez n'est-ce pas, deux mots grecs qui le compose formant "L'étude de Dieu". Donc à travers les religions nous verrons comment est perçu Dieu et ce qui diffère d'une religion à l'autre. Tout le monde s'accordera à dire que quand Moïse a vu Dieu et qu'il lui a demandé qui l'envoyait, Dieu a répondu "Je suis celui qui est". Un peu vaste vous en conviendrez donc avec moi vous allez essayer de comprendre qui est celui qui est. »

Des souffles inquiets se firent entendre çà et là alors que certains semblaient exactement à leur place. Puis je continuais mon petit programme.

« Je comprends que ma matière soit un peu comment dire... Lourde à digérer parfois parce que nous flirterons avec la philosophie plus d'une fois, mais je vais laisser des temps de cours libre parfois pour débattre sur le sujet que vous voulez, pour que je fasse un peu de soutien si vous en ressentez le besoin, regarder un film qui correspond à notre sujet. Je vois vos sourires d'ici, oui nous regarderons Moïse le prince d'Égypte et Joseph le roi des rêves. Dans le cadre de notre chapitre sur la bible expliquée aux enfants. »

Cette fois la joie et l'engouement étaient au rendez-vous et j'étais ravie de les voir comme ça, si enthousiaste pour ma matière même si nous ne parlions que de films.

« Cependant ce programme libre ne sera disponible que si vous y mettez du vôtre, que je ne passe pas 20 minutes à vous demander de vous asseoir en silence, que vous étudiez bien ce que je vous demande, car je vous assure que ce n'est pas insurmontable. Parce que si vous pensez pouvoir être gentiment un cancre de votre côté sachez que ce ne sera pas avec moi. Nous étudierons les fautes de ceux qui n'ont pas eu la moyenne et ils viendront au tableau pour qu'on leur explique leur erreur, et qu'on échange là dessus. Ceci dit cela prend du temps si j'ai beaucoup d'élèves qui n'ont pas travaillé. Ensuite maintenant que vous avez choisi ma matière vous ne pouvez plus changer même si vous m'avez choisi au pif ou par dépit. Je vous explique pourquoi. »

Une élève leva le doigt et je vus à son visage que j'allais m'amuser.

« Mais vous n'avez pas le droit de faire ça madame ! »

« Parfait. Dans ce cas ceux qui ne sont pas satisfait de ma matière je vous laisse vous lever. »

Une dizaine d'élèves se levèrent dont la charmante jeune fille qui m'a fait don du mug.

« Vos noms s'il vous plaît ? »

Ils me donnèrent tous leurs noms à tour de rôle et je les écrivis au tableau.

« Vous n'êtes pas sans savoir qu'après avoir choisi votre matière vous avez signé un papier ? Cette clause vous oblige à venir à mes cours toute l'année sauf cas exceptionnel et surtout vous vous engagez à avoir la moyenne chaque semestre. Cependant je sais que tous les professeurs profitent des semestres pour vous faire une sorte de concours blanc. Avec moi ce sera en contrôle continu c'est-à-dire que si vous n'avez pas la moyenne chaque trimestre vous passerez un contrôle disciplinaire et vous ferez des heures supplémentaires avec moi. Aller souriez, vous êtes déjà ravis je le vois à vos têtes ! Par contre j'ai décidé avec le directeur d'organiser un voyage où j'emmènerai mes premières et deuxièmes années. Nous visiterons Paris haut lieu prônant le laïcisme et Rome, capital du catholicisme. »

Des éclats de voix se firent entendre dans toute la salle avant de rapidement se transformer en brouhaha infernal. Je mis immédiatement la holà en haussant le ton.

« CEPENDANT. Ceux qui se sont levés ont perdu leur passe-droit pour y aller, vous serez les tout désignés pour la collecte de fonds ET il faudra que vous ailliez la moyenne à chaque contrôle si vous voulez avoir la chance de nous accompagner ! »

Des rires se firent entendre en même temps que des râles et je les invitais à s'asseoir un grand sourire aux lèvres. Mais bien sûr les enfants, je vais vous emmener alors que vous méprisez déjà une matière dont vous ne connaissez rien !

Soudain une idée fugace traversa mon esprit. Et si le professeur Jackson voulait nous accompagner, avec une classe ou non d'ailleurs. Ça pourrait être sympa de faire un cours ou deux en commun ou même de faire cours tous les deux ensemble une fois dans la capitale en question... Il allait falloir que je lui pose la question parce que ça pourrait être intéressant après tout, non ?
Remarque peut être qu'il n'en avait un peu rien a faire de ma matière et se coltiner une lourdasse comme moi pendant une semaine l'embêterai plus qu'autre chose...? C'était tout de même une idée à sérieusement approfondir.

Quand mon petit exercice de présentation fût lancé, on pouvait seulement entendre les stylos griffonnaient contre le papier, le bruit de cedit papier qui se froisse. Les soufflements agacés, les sourires enthousiastes, les messes basses, les crayons qui naviguaient déjà de trousse en trousse. Dans laquelle finiront-ils l'année ? Je profitais de ce moment de quiétude pour m'asseoir derrière mon bureau, au début je les observais. Mes pensées naviguèrent vers ces élèves avec qui j'allais passer un an. Un an de ma vie, de la leur, à partager mon savoir, à les réprimander, les contrôler, les regarder, mais surtout à m'attacher à eux.

Parce que je peux paraître froide et dure au premier abord malgré tous ces mômes on s'y attache. Aussi abrutis ou agaçants soient-ils parce que finalement même le plus démuni face à ma matière devient mon but personnel. Je veux qu'il comprenne et qu'il apprécie ce que j'enseigne et jusque là je dois dire que j'ai fait un sans-faute. Les élèves m'ont tous quitté avec émotion et m'ont remercié pour cette année qu'ils n'oublieront jamais et j'avoue que je chéris toujours ces moments de complicités qui n'apparaissent qu'en fin d'année. Est-ce qu'eux seront pareils ? J'observais leurs regards, leurs faits et gestes en espérant une fin heureuse.

Et puis finalement les classes se suivirent, se ressemblant toutes ce qui est normal pour un premier jour et je me surpris à attendre avec impatience 13 h, l'heure de manger à la cantine avec le professeur Jackson qui arriva finalement très vite.

Quand la sonnerie indiqua pour moi la fin du dernier cours de la matinée, je me surpris à empaqueter mes affaires presque plus vite que les élèves eux-mêmes. Ce qui me fit rire intérieurement, on ne grandit jamais vraiment, je suppose.

Je dus attendre que le dernier élève finisse enfin de partir pour prendre mes affaires et partir derrière lui. Je l'avais attendu au bout de sa rangée. Je devais lui avoir mis une pression monstre, mais j'étais un peu... Pressée, disons. Je déambulais rapidement dans le couloir cherchant des yeux le réfectoire, mais finalement je n'eus qu'à suivre le flot ininterrompu d'élèves pour trouver mon chemin.

Une fois arrivée devant la porte du self, je me sentis vite un peu perdue, essayant tant bien que mal de prendre mes marques. Nous rentrions visiblement sur un grand couloir où à gauche se trouvait un coin service avec toute la nourriture tandis qu'à droite quelques tables étaient dressées en long jusqu'à une grande salle dans le fond.

Mes yeux balayèrent la salle, fixant dans ma rétine et ma mémoire chaque chose de cette pièce. Chaque lustre, tableau, fissures. Toutes ces choses insignifiantes que les autres ne voyaient pas, moi je les mémorisais. Depuis toute petite j'ai toujours été fasciné par les choses sur lequel nous ne nous attardons pas, habituellement. Une vis mal vissée sur une chaise d'un café, une affiche de cinéma à peine centré, un cendrier plus clair que les autres. Je ne saurais dire d'où ça vient... Remarque en y réfléchissant ça venait peut être de mon enfance. Tout vient de l'enfance de toute manière vous direz feu Freud.

Mais là je crois pouvoir l'affirmer. Ma mère étant chef d'entreprise j'ai passé des heures à l'attendre dans son bureau alors qu'elle se débattait avec des réunions interminables et j'ai appris à connaître son bureau par cœur et ça me rassurait à force quand elle m'y laissait parce que je savais ce que j'allais y trouver. Tout était toujours à sa place là où je les avais laissés ce qui fait que quand elle me laissait autre part j'avais peur. Peur de l'inconnu, peur de ses défauts qui caractérise l'humain. Cette tâche au plafond, cette touffe de poussière sous le comptoir, ce livre un peu écorné. Et donc avec l'âge cette peur irrationnelle avait laissé place à un sens aigu de l'observation et de l'analyse, ce n'était pas vraiment gênant disons qu'avec le temps je m'y étais faite.

Une partie à droite attira soudain mon attention, un petit étage en hauteur avec une barrière ouverte laissait apercevoir des tables aussi dressées où quelques professeurs mangeaient déjà. Je supposais donc que les professeurs étaient servis à part, peut être même avec un service à table étant donné que les dames de services suaient à grosses gouttes alors que mes collègues ricanaient, insouciant à table.

Brusquement une main sur mes hanches me fit sursauter, cette décharge d'énergie en moi me déconcerta. Oh oui quel bonus de la vie j'ai eu.

Cette fois je situe cette anomalie chez moi, depuis une crise d'épilepsie à 1 an. En faisant un scanner, les médecins ont découvert dans mon cerveau « une cacahuète ». Une tâche en vérité, de la taille d'une arachide, responsable de ma crise ou causée par cette crise, ils ne savaient pas vraiment et du coup par extension moi non plus. Tout ce que je sais c'est qu'après j'ai pu percevoir les émotions des gens. Ça ne se traduit pas par une aura que je verrais se refléter autour d'une personne, non. C'est comme si la personne déchargeait ces propres sentiments en moi.

Donc oui. Oui, ça a été handicapant pour chacune de mes relations tout au long de ma vie, que ce soit affectueux ou amoureux parce qu'une personne n'est pas censée supporter autant de sentiment d'un coup. Alors quand je faisais des jeux avec mes amis qui impliquaient de se toucher un long moment je m'évanouissais à force. Donc ma mère a fini par me faire réserver une chambre dans l'hôpital de notre ville parce que j'y étais au moins une fois par semaine et elle savait à quel point j'appréciais la constance. Et puis c'est assez inhabituel qu'une femme propose de payer 2000 dollars chaque mois en cash pour la chambre E24 au dernier étage. Et j'avoue que ça ne manquait jamais j'avais toujours ma chambre de libre quand il fallait et qu'est-ce que j'aimais... Même les pompiers et ambulanciers savaient à force. J'étais Cycy de la E24. Il m'appelait comme ça à cause de mon prénom et à cause de la série que je préférais étant jeune, Sisi l'impératrice. Je trouvais l'actrice si belle, et l'histoire de cette femme tellement hors du commun que je ne regardais que ça en boucle ce qui les avait toujours fait sourire.

Mes pensées s'évaporèrent pour laisser place à un mélange de bonheur, avec de l'admiration et un peu de colère sous-jacente. Sans avoir besoin de me retourner, je reconnus immédiatement Luke derrière moi. Cet instant me parut long alors qu'en réalité il ne s'était passé qu'une seconde entre le moment où il a déposé sa main sur moi et celle où il l'a retiré pour ne pas me faire peur.

« Je suis désolée je ne voulais pas vous effrayer » me dit-il aux creux de l'oreille.

« Non j'ai... Ce n'est rien. »

Qu'est-ce qu'il me prenait, enfin ? J'allais lui avouer comme ça, mon aptitude pour le moins singulière et effrayante... ? C'est peut-être un don inouï pour certains, mais d'autres l'avaient pris nettement plus mal en l'apprenant. Car on croit tous que nos pensées, nos ressentis sur le moment sont personnels, et qu'on est seul dans notre jardin secret et moi j'arrive, je leur donne l'impression de forcer le portail de leur monde sans autorisation, certains ne peuvent juste pas le concevoir quand d'autres se contente de garder leur première impression d'effroi sans essayer d'aller plus loin ni de me comprendre. Alors avec le temps j'avais appris à ne plus rien dire, garder mes sentiments pour moi comme tout le monde et faire comme si de rien n'était en évitant un maximum le contact physique. Ce qui n'est en réalité pas si compliqué. Mais Luke me paraissait différent... Comme si dans son regard une promesse tournait sans relâche.
« Tu peux tout me dire, toujours, quoiqu'il arrive ».
Si tu savais...

« Je vous présente notre cantine, les élèves se servent ici à gauche et nous les professeurs, mangeons, en haut, et nous sommes servis à table. »

Luke confirma mes pensées sans s'en rendre compte.

« Attention ça rigole pas » lui répondis-je en pivotant ma tête vers lui.

Cependant je ne m'attendis pas à ce qu'il soit si près de moi alors je me retrouvais comme une imbécile à loucher sur son visage a seulement quelques centimètres du mien. Mon grand sourire s'effaça aussi vite qu'il était apparu me laissant le loisir de le regarder de près. J'y détaillais la moindre imperfection de son visage. Sa barbe mal rasée, quelques marques relatant une histoire adolescente difficile, ses yeux si clairs que l'on pourrait presque décrire comme doré et cette cicatrice démarrant de sa narine à sa joue. Je me surpris d'humeur curieuse à me demander comment une si grande marque avait pu atterrir sur un si beau visage.

« Vous mangez souvent seul ? » lui chuchotais-je complètement à l'ouest.

Ma voix ne voulait pas sortir, elle semblait bloquée par la boule qui se formait dans ma gorge. C'est comme si j'étais aimantée à son regard, je ne semblais plus pouvoir m'en échapper.

« Vous changez souvent de sujet quand vous êtes gênée ? » me dit-il en m'offrant un sourire ravageur. Ce sourire qui était mis en valeur par cette cicatrice unique... Mon cœur fondit comme neige au soleil.

Un point pour lui, je me raclais la gorge pour essayer de retrouver une contenance et pour éviter de me donner plus en spectacle. C'est lui finalement qui se détacha de moi et je le suivis jusqu'à ce petit étage. Effectivement il devait souvent manger seul parce que tout le monde le regarda avec des yeux étonnés. Il jeta un coup d'œil derrière lui comme pour regarder l'effet que me faisaient tous ces regards, mais je lui offris mon plus beau sourire. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir fière et privilégiée de manger avec lui.

À peine étions-nous assis qu'une dame de service nous déposât un pichet de vin sur la table en nous demandant notre préférence pour ce midi détaillant avec minutie chaque détail du repas, l'origine des produits utilisés et la déclinaison végétarienne ou végane de chaque plat. Même le yaourt. Je venais donc d'apprendre que certains yaourts contenaient de la gélatine animale. Charmant. Luke me fit un signe de main pour m'inviter à choisir en première.

« Dans ce cas, je vais vous prendre le duo radis beurre en entrée, les lasagnes à la Bolognaise avec de la salade en plat, et de la glace menthe chocolat en dessert, ce sera parfait. Je vous remercie. »

« La même chose s'il vous plaît » répondit Luke en me servant du vin.

« Si vous me permettez la remarque, je vous trouve excessivement polie. J'ai presque l'impression que vous vous excusez d'exister alors que vous m'avez l'air d'une belle personne ».

Je rougis légèrement et buvant une gorgée de vin pour essayer de masquer ma gêne quant à sa remarque. C'est vrai que j'ai toujours eu ce besoin de remercier et de m'excuser en permanence. M'excuser d'être là, de déranger, d'avoir cette faculté, ce 6e sens. Toujours pardon, excusez-moi, merci. Comme si je devais faire plus que les autres pour tout et tout le temps.

« Je... Heu... »

Il me regarda en souriant avant de reporter son attention derrière moi un sourire malicieux sur les lèvres.

« Si vous comptez vous excusez gardez vos lèvres scellées voulez-vous ? Ne luttez rien qu'une seule fois, vous verrez comme ça fait du bien. »

Je souris en relevant le buste ce qui lui décrocha un franc sourire qui fit tousser mon cœur. Mais une question me trotta dans la tête en repensant à ma matinée. En particulier mon premier cours. Mes premières années.

« Professeur Jackson est-ce que je peux vous demander quelque chose ? » lui demandais-je soudain.

Oui, dans ma tête je me payais le luxe de l'appeler seulement Luke et de parfois même le tutoyer, mais dans la vie j'appliquais quand même les convenances que l'ont m'avait apprise, éducation oblige. On n'est pas des sauvages n'est-ce pas ?

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