Chapitre 22 - In Extremis
Je ferme les yeux et serre les dents de toutes mes forces en espérant que Luke ait réussi à se retransformer en plein milieu d'une nuit de pleine lune. Ce qui a l'air de s'apparenter à essayer de faire du sport dans un sauna. Possible en soit, mais réalisable je ne sais pas. C'est ce que m'a dit Luke tout du moins, je crois voir l'image, mais pas trop comprendre le concept, bref.
La porte s'ouvrit et à première vu aucun loup à l'horizon, mais un charmant jeune homme, torse nu, ses pectoraux bien trop apparents pour que mes pensées restent décentes après cette montée d'adrénaline. Il s'était relevé brusquement de mon lit s'asseyant pour comprendre la scène qui se jouait devant lui même si je le soupçonnais de forcer un peu sur son jeu d'acteur. Mais sinon il était parfait. Même sa colère semblait vraie ce qui au fond est compréhensible puisqu'il a réellement dû avoir peur. Puis une pensée si fugace fût-elle m'effraya. Et si je n'avais pas été là ?
« Je peux savoir ce que vous faites chez ma compagne messieurs ? Je ne crois pas que mademoiselle attendait d'autres visites si vous voyez ce que je veux dire. Cependant je peux peut-être vous donner un cours de bonne manière ou d'éducation ? Ce qui est sûr c'est que vous allez gentiment sortir de cette chambre d'abord et ensuite de cette maison avant que je ne m'énerve et que ce soit le Shérif qui vous sorte d'ici. Vous vous croyez tout permis avec votre petit gang de chasseurs sous-doués ? Petit rappel des lois qui régissent notre espèce donc qui s'appliquent à chaque être humain : "Si, avec l'intention d'établir, de maintenir ou de participer avec l'aide de toutes autres personnes, ou pour le compte de quelqu'un ou alors comme membre à part entière d'un gang de rue, il commet ou conspire à commettre, un crime quel qu'il soit, incluant les crimes violents ou la distribution de substances contrôlées..." Je peux continuer si vous voulez, mais à vous là, devant moi l'air hagard j'ai l'impression de vous avoir perdu dès le mot être humain, je me trompe ? Bon, si je fais un rapide calcul, on est sur un bon 30 ans de prison maximum. Après je vois avoue que certains juges aiment bien cumuler. On est sur une violation de domicile, harcèlement criminel, appartenance à un gang criminel, non-dénonciation d'un ou de plusieurs délits et peut être que j'oublie des faits plus graves auquel j'entends souvent votre gang rallié, parce que pas de ça entre nous messieurs. Je vous ai déjà vu à l'œuvre plus d'une fois et cette ville est réputée pour ses ragots, mais ils sont parfois parfaitement fondés. Surtout quand les mêmes actes reviennent associés aux mêmes personnes. Coups et blessures, non-assistance à personne en danger et la cerise sur le gâteau meurtre. Alors je vous conseille très, très vite de sortir de cette maison avant que les limites de ma patience soient atteintes et je vous assure que vous ne voulez pas assister à ça. »
Luke s'était levé du lit pour se poster à quelques centimètres de nos invités. Le premier le regarda avec un regard noir tandis que les deux autres s'étaient déjà reculés sous le regard terrifiant que Luke leur offrait. Soudain je me sentis comme la petite fille dans ce dessin animé, au moment où elle s'aperçoit que le gros nounours qu'elle appelle même Minou, est en fait un monstre qui fait en plus parti de ceux qui la terrorise.
Ce regard sinistre, qu'il ne m'avait jamais montré me pétrifia durant une seconde de ce qui me parut le bout du monde. Je me revus quelques mois auparavant devant mon ex-fiancé, dans cette chambre et... pourtant quand ses yeux se posèrent sur moi, captant mon attention, il comprit tout de suite mon trouble et se rapprocha de moi. Littéralement tétanisé, il me prit dans ses bras doucement dans ses bras sans gestes brusques. Une fois que je sentis ses grandes mains autour de moi, ma tête dans son torse je me laissais aller à pleurer. Toute la tension accumulée depuis ses derniers jours en plus de ce pressentiment qui m'avait occupé l'esprit toute l'après-midi retomba soudainement.
Luke m'embrassa le haut du crâne avant de me garder contre lui en me prenant dans ses bras. Il ferma la porte derrière ces individus criminels, éteignis toute la maison et nous remmena ensemble dans mon lit. Il me déposa avec soin sous la couette et me contourna rapidement pour se placer à mes côtés. Un petit sourire réussit à naître sur mes lèvres en voyant la petite bouille de Luke collée à l'oreiller, son regard rieur sur moi. J'eus l'impression que ce type-là devant moi été indestructible, il venait d'échapper de peu d'une mort certaine, d'avoir soulevé des montagnes pour se retransformer et avoir dû jouer la comédie devant une bande de tueurs. Après ça qu'est-ce qui pourrait encore lui faire peur franchement ? Il replaça soigneusement une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de planter son regard dans le mien, sa main glissant sur ma joue.
« Je suis désolé, je t'ai fait prendre de gros risques pour moi... Si tu savais ce que j'ai eu peur de te perdre par ma faute... »
Je vois. Alors il semblerait que je devienne son point faible désormais. J'ai donc ma réponse.
« Je n'aurais voulu que tu n'ailles nulle part ailleurs Luke. J'ai fait le nécessaire pour te faire gagner du temps, c'est comme ça qu'on peut s'en sortir. On est une équipe maintenant ! »
Il m'offrit un grand sourire et tous les deux encore sous le coup de pression et d'adrénaline de cette soirée riche en émotion nous sommes littéralement fondus dessus l'un l'autre. Mais ce qui au début n'était qu'un câlin de réconfort devint tout de suite plus charnel. J'avais besoin qu'il me touche, qu'il me dise qu'il m'aime, que je retrouve tout simplement l'homme derrière le loup, simplement. Pourtant l'homme ne se dissocie jamais vraiment du loup. Je le compris quand ses lèvres se posèrent sur les miennes avec douceur avant que j'accentue notre baiser pour qu'il comprenne que je voulais plus. Il répondit à mon chant irrésistible avec plus de sauvagerie que je n'avais imaginé, ces caresses se firent plus dures devenant presque douloureuses.
« Luke... Tout doux... »
Ma remarque le calma instantanément alors qu'il déposa un million d'excuses au creux de mon oreille. Tandis qu'une de ses mains caressa mon avant cœur puis sillonna le milieu de cette zone plus que sensible. Son périple se continua le long de mon ventre, et enfin à son but ultime qui m'arracha quelques soupirs de félicité. Son regard remonta brusquement sur le mien observant sur mon visage ma réaction à chacune de ses caresses divines, avant que son visage ne s'approche de mon oreille sans cesser ses délices.
« Lucy... J'ai tellement besoin de toi... Tu es le calme au milieu de l'ouragan que ma vie représente pour le commun des mortels. Tu accompagnes mes pensées partout, jusque dans mes rêves parfois... Quand je te vois dans mon esprit, tu es à contre-jour je te discerne à peine. Ce que je vois c'est un halo de lumière illuminer une magnifique petite brune. Tu es sur un ponton devant un lac paisible entouré de forêts et tu me tends les bras. Cette image me fait toujours sentir si calme et si paisible. J'y ressens à chaque fois tout ce que je ressens quand je suis avec toi. Du calme, de la sérénité et un amour inconditionnel. C'est pour cette raison que quand je perds pied cette image je la chéris comme un trésor. Tes bras sont le seul endroit où je veux être... Je t'aime tellement... »
Je l'embrassais de plus belle pour lui faire comprendre à quel point je l'aime aussi et suis contente de l'avoir trouvé. Et nous avons repris là où nous nous étions arrêtés. Luke me retourna gentiment sur l'autre flanc enfouissant sa tête au creux de mon cou tandis qu'une de ses mains explorait mon corps l'étudiant soigneusement du bout de ses doigts. Pendant qu'il s'infiltra avec douceur entre mes jambes m'arrachant un râle de surprise rapidement transformé délectation. La promiscuité de Luke plus exactement son souffle de plus en plus saccadé entrecoupé de légers grognements nourrirent ma ferveur à tel point que je finis par trembler d'excitation. Je ne pouvais pas imaginer me satisfaire dans des bras autres que les siens son amour, sa présence, sa manière de s'occuper de moi tout en lui me rendait de plus en plus dépendante ne serait-ce qu'à sa compagnie.
Après une nuit plus que torride où nous avons scellé aussi simplement que charnellement notre amour, le réveil nous rappela durement à la réalité. Les congés étaient finis et nous devions aller à l'université, car les cours reprenaient ce matin à la première heure. Malgré que ce retour brutal dans le quotidien me semblât presque incongru après le week-end prolongé fort en émotion que je venais de passer, il fallait bien reprendre le cours de sa vie. Et c'est exactement dans cet état d'esprit optimiste et positif que je commençais ma journée. J'ouvris les yeux pour me retrouver nez à nez avec la magnifique bouille de Luke endormi près de moi, dans quel genre de rêve suis-je ? Je souris en me disant qu'il n'y ait rien de plus doux comme vue avant de me lever doucement pour ne pas réveiller tout de suite mon bel endormi. Mon pied frôla à peine le sol qu'une décharge de fois parcourue mon corps alors j'enlevais ma nuisette pour quelque chose de plus chaud avant de geler sur place.
J'enfilais donc un pull en laine quand une pression m'attire de nouveau dans les draps, je caressais avec tendresse les deux bras responsables de ma prise en otage. J'en ris de surprise me retrouvant rapidement dans les bras d'un Luke bien réveillé. Je me retournais pour lui faire face à genoux sur le matelas, ses yeux me scannèrent de haut en bas pendant qu'es ses doigts ne s'affairent à toucher chaque centimètre du tissu de mon pull en m'embrassant avidement. Il passa ensuite sa tête rapidement sous le vêtement qui s'étendit automatiquement déclenchant mon hilarité.
« Je confirme, il pique. Comment tu arrives à porter ça... » m'affirma-t-il.
Sa barbe mal rasée me chatouilla le nombril pendant qu'il m'enserrait la taille dans un câlin adorable.
« C'est le deuxième vrai matin qu'on passe ensemble. » Lui fis-je remarquer.
À travers mon col bien élargit par le corps de Luke j'y passais ma main afin de lui caressant sa petite tête qu'il releva tant bien que mal vers moi.
« Je ne veux pas rentrer chez moi. » M'assura-t-il.
Il laissa promener ses mains sur chaque parcelle de ma peau nue déclenchant des frissons dans tout mon être. Je pourrais commencer à m'habituer aux sensations qu'ils déclenchent en moi, mais il n'en était rien. Je me sentais toujours aussi chose entre ses grandes mains. Malgré toute la tendreté de ce moment, je me défis de son emprise en souriant pour aller sous la douche. Il ne s'agirait quand même pas d'être en retard. Estimant que Luke et moi avions assez profité l'un de l'autre, je n'eus aucun scrupule à le laisser tel quel sur place tandis qu'il dramatisait la situation allongée sur le lit, la tête dans le vide. Un dernier regard dans sa direction me fit sourire lâchant un rire qui le fit râler de plus belle. Ses cheveux sous l'effet de la gravité formaient une énorme boule comme si Luke avait une magnifique coupe au bol. Finalement pendant ma douche il se fit une raison puisque je l'entendis me prévenir qu'il rentrait chez lui pour aller se chercher des affaires propres.
Le calme de la maison me permit de me préparer en toute sérénité. Je me maquillais légèrement juste pour me donner un effet bonne mine, laissais mes cheveux détachés comme je les préfère et enfilais un petit pull avec un décolleté plongeant accompagné d'une jupe fourreau taille haute et des escarpins à talons vertigineux. Au moins je serais à la taille de Luke parce que ce week-end il avait passé ses journées la tête posée sur la mienne, à me regarder constamment de haut et moi peinant même sur la pointe des pieds à l'embrasser. Sans mentionner le fait que lorsqu'il me collait à lui j'atterrissais entre ses deux pectoraux, je veux bien croire que c'est très appréciable pour les hommes quand la situation est inversée, mais moi ça m'agace plus qu'autre chose. Lui trouvait ça mignon autant ma taille que les petits problèmes que je rencontre comme les placards trop hauts chez lui, mais aujourd'hui je n'étais pas mécontente de reprendre un peu de hauteur. En enfilant mes chaussures, j'eus presque l'impression que ma dignité grandit avec ma taille, ce qui me fit sourire.
Avant de partir, je l'avais prévenu de me rejoindre au café en bas de chez moi pour prendre un petit quelque chose avant de partir et quand j'y descendis il y était déjà. Au moment où son regard croisa le mien, mon cœur toussa, amoureux de ce bel individu au charme sauvage devant moi.
« Je vais vraiment devoir passer la journée à te regarder sans pouvoir te toucher... » Me dit-il sur le ton de la complainte.
Il laissa traîner un long regard sur mon décolleté qui ne contenait pas grand-chose entre nous. Je n'avais jamais été très connue pour mes formes et les événements récents avant Luke bien sûr n'ont pas aidés alors comment dire ça de manière délicate... Disons que mon décolleté n'était qu'une fenêtre dévoilant une avalanche d'os représentant directement et de manière très explicite ma cage thoracique.
« C'est exactement la définition de toucher avec les yeux ! » lui lançais-je très fière de l'effet que je lui faisais.
Nous avons donc commandé nos deux cafés et avons marché ensemble jusqu'à l'université. Je sentais, bien évidemment pendant notre discussion ses regards inappropriés sur moi, mais je dois avouer que ça contribuait très largement à réchauffer ma chaleur corporelle. Sous ces regards je me sentais valorisée, ce n'était bien sûr pas des œillades insistantes de prédateur sexuel puisqu'il faisait bien attention à changer la direction de son regard assez souvent. Toute la différence résidait finalement dans la non-insistance et la presque timidité que je remarquais sur son visage. Malgré tout son trouble m'amusait et je finis par en jouer.
À peine nous étions-nous engouffrés dans le bâtiment que Maggie me sauta dessus en arrivant provocant les rires de Luke qui se sentit rapidement de trop et embrassa mon front avant de partir, lâchant doucement ma main.
« Aloors ? » me lança-t-elle.
Je savais évidemment de quoi elle voulait qu'on parle c'était une évidence. Après un très long week-end où elle savait que je serais avec Luke, nous voir revenir ensemble main dans la main avait dû piquer sa curiosité à tel point qu'elle s'est sentie obligée de tout de suite expulser Luke. Elle m'accompagna alors jusque dans ma salle de classe pendant que je lui expliquais dans les grandes lignes, ce qu'il s'était passé. Elle était pendue à mes lèvres et mon bras assimilant silencieusement chacun de mes mots.
Quand la cloche sonna enfin, elle sortit de ma salle avec des cœurs dans les yeux ce qui me fit rire alors que j'avais la bouche complètement sèche à force de répondre à sa multitude de questions. Sinon, je fis mon cours comme d'habitude sans grand changement, mais il me tardait la fin parce que je voulais voir les garçons et Cara.
« Cara, Pete et Drago, vous pourriez rester, je vous prie. » Leur demandais-je quand la sonnerie annonça la fin de mon cours.
J'attendis patiemment que tout le monde soit sorti pour leur parler sans crainte alors qu'ils s'assirent tous les 3 au premier rang attendant de savoir pour quelle raison je les retenais.
« Je ne vais pas y aller par 4 chemins. Est-ce que vous avez déjà eu affaire aux chasseurs ? »
Ils semblèrent tous les trois étonnés du manque total de tact dans ma question et se regardant mutuellement, c'est Drago qui prit finalement la parole.
« Tout le monde a déjà eu affaire à eux au moins une fois. Ils sont comme des poux. Une fois que vous en avez sur le dos, ils ne vous lâchent que si vous êtes morts. »
« Je veux faire cesser leurs activités. Peut-être qu'ils éradiquent des êtres mal intentionnés parfois je veux bien le croire et leur laisser le bénéfice du doute, mais ils font surtout n'importe quoi se croyant au-dessus des lois. Les tuer reviendrait bien évidemment à accroître la colère des autres membres, telle une hydre ce serait un combat sans fin sans compter que ça reviendrait à se mettre à leur niveau et je ne veux pas m'y abaisser. Ce que je veux c'est qu'ils arrêtent leurs méfaits dans cette ville. On ne pourra pas s'en sortir si vous ne vous alliez pas tous. Chacun de votre côté sorcières et vampires cherchent un moyen de les rendre inactifs, mais ce n'est qu'ensemble que l'on pourra être vraiment efficaces. Hier soir ils ont bien failli avoir Luke, mais je ne serais pas toujours là pour le protéger et pour être parfaitement franche avec vous je ne conçois plus ma vie sans lui. »
« Enfin ! Vous avez mis du temps tous les deux, j'ai cru qu'on finirait l'année sans vous voir ensemble ! » s'amusa Cara, ce qui lui valut un sourire en coin de Pete.
« Oui oui c'est très drôle, allez filez les zouaves ! » leur ordonnais-je en souriant à mon tour.
« Je vais en parler à ma famille, mais je ne promets rien du tout... » s'inquiéta Cara.
« Nous on peut voir avec notre géniteur. Il est très influent, lui et sa compagne. Ce serait bien effectivement de rendre cette ville sûre pour tout le monde parce que finalement ça fait très longtemps qu'aucun crime n'a été perpétré par des créatures surnaturelles à Salem alors je ne comprends pas leur acharnement. Nous pourrions en plus faire d'une pierre deux coups et arrêter ces ressentiments shakespeariens inutiles entre nos deux clans... » ajouta Pete.
Cara se tourna vers lui et lui caressa discrètement sa main qui traînait sur le dossier derrière Drago. Je vois alors ces deux-là ont une raison de plus... Comme quoi les rumeurs sont vraiment insensées et infondées. Quand les 3 jeunes partirent, ils se promirent de trouver une solution et éventuellement un jour pour qu'on se rassemble tous afin d'en parler ensemble pour envisager posément nos options. Pour ma part je profitais d'une heure de libre pour mettre à exécution ma promesse, celle d'aller voir le Shérif. J'avais beaucoup de choses à lui raconter.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro