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Chapitre 1 - Une Vie Nouvelle

Une semaine s'écoula sans que je ne revoie mon professeur Rogue. C'est assez étrange parce que je cultivais une fascination un peu malsaine pour lui, il m'intriguait énormément et je le craignais tout autant. Étrange, il y a quelque chose chez lui d'attirant, d'hypnotisant. Peut-être était-ce ses yeux jaunes si caractéristiques, ou sa carrure qui était tout aussi effrayante que rassurante.

Mais par contre ce qui m'étonnait le plus c'est que j'avais l'impression d'être la seule à ressentir ça et avoir envie de rentrer et de savoir ce qui se passe de l'autre côté de ses pupilles jaunes. Dans le comportement des autres professeurs, j'ai tout de suite remarqué leur manière de se mettre toujours à l'écart de lui. Le professeur Jackson ne semblait pas s'en formaliser, mais je trouvais ça quand même suspect. Après tout je venais juste d'arriver, peut-être avais-je loupé des potins croustillants ! Non pas que ça m'intéresse plus que ça, mais il devait bien y avoir une raison à cette ostracisation ?

Devant ma glace je bouclais légèrement mes cheveux châtain clair, ce qui donnait du volume à mon carré long. La tête totalement ailleurs, je réfléchissais encore à tout ça en me préparant. Non, mais c'est grave ça m'obsédait vraiment ! Je mis un peu de crème hydratante sur mon visage aux traits carrés, puis maquiller légèrement mes yeux verts foncé et ajouter un rose pâle mat sur mes lèvres, qui faisait ressortir mon teint hâlé de vacances. Rien d'exceptionnel, le basique.

Vacances que j'ai quand même passé au Mexique avant de descendre en Colombie. C'était sublime, j'ai fait le tour des sites archéologiques avec la chance de pouvoir discuter avec des professionnels. Étant jeune et hyper sociable j'ai passé des soirées inoubliables à dormir chez l'habitant, à manger comme eux, vivre à leur manière. Le matin je les aidais comme je pouvais dans leurs métiers et l'après-midi je partais visiter des sites mayas. Et puis le soir je débriefais avec mes hôtes de ma visite et surtout des légendes urbaines associées à chaque monument ou à la ville. C'était vraiment 3 mois incroyables où j'ai eu l'impression de vraiment grandir humainement parlant. Au bout de deux mois et demi à changer d'habitation chaque semaine j'ai fini par 2 semaines en Colombie où j'ai continué ma quête de sites d'exceptions, mais j'ai vite déchanté. Le peu de moyens pour protéger les sites est tel que les pillards ont volés tout ce qu'ils pouvaient rendant les sites fragiles et à l'abandon. Malgré des visites splendides où nature se mêle aux pierres anciennes ça faisait vraiment vide et sans vie comparée au Mexique. Pour le coup j'ai vraiment moins apprécié que mon séjour plus au nord malgré tous les paysages restait sublime et très dépaysant, vraiment je le dis et je le redis, mais ça manquait d'un je ne sais quoi. Peut-être de vie ?

Alors que j'étais à un tournant dans ma vie, j'avais besoin de renouer avec la bonté humaine, son histoire, et me replonger dans un passé plus lointain que le mien. Tout ce que j'avais besoin à cette période de ma vie. Ce qui m'a décidé à partir ? Une rupture douloureuse trop douloureuse. C'était une histoire longue et compliquée auquel je ne voulais pas repenser tout de suite, je ne m'en sentais pas encore la force. Faire ce voyage m'a permis de renouer un petit peu avec le strict nécessaire et les gens qui m'entourent. De sortir voir du monde rencontrer une culture autre que la mienne, avec des traditions complètement déphasées. Il y a des moments comme ça dans la vie où on a l'impression que trop c'est trop. Que ce qu'on a vécu, ce qu'on a ressenti c'était trop pour nous, trop à supporter. Alors au lieu de péter un câble je suis partie le plus loin possible, dans un endroit où personne ne pourrait me trouver.

Alors mon périple a commencé. J'ai pris ma carte bleue j'ai vidé mes économies pour tout prendre en espèces. Et je me suis acheté tout ce dont j'avais besoin. Un sac à dos, une gourde, un sac de couchage, des habits chauds, des habits plus légers, une bonne paire de chaussures de marche et une carte. C'est tout. Je ne voulais pas qu'on essaye de me suivre, de me chercher, de me trouver... Ensuite est venu le choix de la destination, j'ai longuement hésité avec l'Égypte, la Syrie ou l'Afghanistan, mais le premier vol était pour le Mexique alors je me suis lancée et 4 h plus tard j'étais dans l'avion.

Une fois sur place, j'ai fait du stop, j'ai mangé dans un restaurant qui m'a tout de suite proposé l'asile. Et puis à force de discussion il m'a conseillé auprès d'autres personnes qui auraient des doutes ou des questions sur moi et mes activités.

Et me voilà aujourd'hui, le jour officiel de la rentrée, j'étais tout aussi nerveuse que prête, autant qu'on puisse l'être dans une nouvelle université, une nouvelle ville, une nouvelle vie tout court en fait. Pendant ces 3 derniers mois, je pouvais encore prétexter être en vacances, mais cette fois c'était fini, les vacances comme les illusions. C'était aujourd'hui que commençait ma nouvelle vie !

Je mis un temps infiniment long pour choisir mes affaires que je n'arrivais jamais à choisir la veille comme d'habitude. Pour être prête à l'heure pas de secret pour moi, s'habiller au dernier moment. Ce n'est pas une blague ! Comme ça pas le temps de tergiverser des plombes puisque si je m'éternisais plus je serais en retard et ce n'est pas ce qu'on veut n'est-ce pas ? Pour ne pas changer, je devais partir dans 5 minutes au risque d'être sérieusement en retard donc j'enfilais un débardeur blanc près du corps que j'enfonçais rapidement dans un pantalon de tailleur large taille haute, bleu marine. Et je finis en mettant précipitamment une paire d'escarpins blancs à hauts talons. Encore une fois pas de secret, ni de folie pour moi, on mise sur les basiques.

Je pris mon cartable à la hâte en croisant les doigts pour ne rien avoir oublié hier en le faisant et fermais la porte d'entrée derrière moi. J'habitais un petit appartement au-dessus d'un café en plein centre-ville de Salem. Ouais quand on m'a dit que je serais mutée là au début ce n'était pas la joie. Pour moi Salem restait une vieille ville où les calèches se bousculaient où les femmes portaient encore des toilettes. Ouais j'avais une vision moyenâgeuse de cette ville, mais bonne d'un autre côté c'est pas comme si la ville c'était fait connaître pour autre chose que le plus grand procès du monde. Bon je dois bien voir les points positives c'était pas du tout comme je le pensais. OK ça faisait vieillot, mais ça restait quand même largement moderne dissone que les devantures étaient joliment d'époque pour certaines alors ça donnait un joli charme. Et puis vu la matière que j'enseignais, je dois bien avouer que la curiosité a vite pris le dessus. Second avantage c'est que j'économisais du temps le matin pourquoi ? Grâce ou à cause je ne sais pas trop encore, ça restait largement à décréter. Je ne pouvais pas résister à l'envie de me prendre un café tous les matins chez mon voisin comparé à mon jus de chaussette, ma cafetière ne faisait pas le poids. Donc je perdrais probablement du temps, un peu plus d'argent dans le café, mais c'est qu'un détail. J'ai petit à petit pris l'habitude de prendre mon café là et de le boire sur la route le matin peu importe où j'allais alors je n'ose même pas imaginer avec le boulot...

Je m'engouffrais chez mon voisin et choisis de prendre un café vanille, basique on a dit, non ? J'aime particulièrement l'ambiance dans un coffee shop le matin, j'avoue que c'est un peu pour ça que j'y vais aussi. Le soleil est à peine levé ce qui donne à la salle une ambiance encore tamisée et artificielle dû à l'éclairage. Les gens sont gauches, endormis, blasés, fatigués. J'observe tous ces gens et je ne sais pourquoi, mais je me sens mieux. Je souris en sortant avec mon café brûlant dans les mains encore dans mes pensées complètement ailleurs, sur une autre planète, comme souvent. Sauf que cette fois-ci je manque de peu de rentrer dans 3 personnes qui passaient sur le trottoir. Je m'excuse avec un grand sourire avant de partir. La vache il a l'épaule aussi dure que du bitume. Ils continuèrent leur chemin sans faire plus attention à moi alors que la moitié de mon café était par terre. Génial. Je frottais mon pauvre bras endolori en regardant cette fois devant moi un peu honteuse. Quelle étrange fratrie enfin je suppose ? Bon, après tout ça ne me regarde pas.

Je marchais rapidement pour ne pas être en retard tout en buvant ma fin de café. Devant l'université, que j'appréciais beaucoup avec son charme d'antan, les élèves se parlaient déjà entre eux, s'agglutinant çà et là en petit groupe. La socialisation de l'être humain me captivera toujours autant, décidément. Surtout les adolescents, ils ont cette rapidité de socialisation proche de l'enfant avec des problèmes de jeunes adultes pleins la tête. J'aurais peut-être dû faire de la sociologie finalement.

Quelques regards se tournèrent vers moi, il fallait bien que je m'attende à être la nouvelle attraction, une nouvelle prof, jeune, dans cette université de campagne ça passe pas vraiment inaperçu. Par contre attention je dis campagne parce qu'on est clairement pas à New York, les bois environnants, le lac, les vieilles bâtisses ce n'est clairement pas un reproche sinon je n'aurais jamais accepté de vivre ici. Au contraire c'est calme et rassurant. On se dit un peu que tout ce qui peut nous arriver de pire c'est retrouver un renard perdu en bas de chez soi. Salem, quoi.

Puis comme pour illustrer mes propos ils reportèrent leurs attentions auprès de leurs congénères. Il fallait que je me fasse une place ici, c'était important pour moi de pouvoir tourner la page de ces dernières années et commencer une nouvelle vie, mais ce que je voulais plus que tout c'est être pris au sérieux. Je n'avais que 2 ans d'expérience dans une autre fac qui n'a pas souhaité renouveler mon contrat, car je me faisais trop « vieille ». Je n'ai que 25 ans, mais cette université est réputée pour être une pointure en matière d'enseignement nouveau, car les profs sont constamment renouvelés par des étudiants diplômés. Ce qui apporte toujours un regard plus neuf sur la manière d'enseigner dans son ensemble. C'est novateur, mais un peu vexant en début de carrière de se voir dégager pour des profs tout beaux tout neufs. Surtout que c'est l'école qui a l'obligation de vous trouver un endroit pour faire cours alors je n'étais pas vraiment la seule à être un peu... Surprise par ma mutation.

Enfin, j'arrivais en salle des profs avant de m'être débattue dans les couloirs pour arriver ne serait-ce qu'à me frayer un chemin parmi la foule agglutinée ça et là. Finalement agacée par ce flot d'élèves qui ne bougent pas d'un pouce je prends une porte de secours à la hâte pour sortir et faire le tour. Je rentrais donc par une petite porte donnant sur la cour ce qui était bien plus pratique que de se faufiler dans ses couloirs désormais bondés. Je dis bonjour à tous mes collègues présents, mais j'étais un peu déçue de ne pas voir mon professeur, enfin bon.

Je discutais rapidement avec des collègues prenant connaissance de mémos, déposés dans ma case, pas vraiment importants avant de rejoindre ma classe qui aurait lieu dans moins d'un quart d'heure. Je pressais le pas dans le couloir afin d'avoir enfin un peu de calme parce que le brouhaha qui régnait à l'intérieur était tel que je ne suis même pas sûre que ces jeunes se comprennent, même entre eux. Je claquais la troisième porte à gauche derrière moi, maudissant le principal de m'avoir mis en face de la salle de musique, mais bon, je ferais avec, pas vraiment le choix. Je ne m'étais pas du tout renseignée d'ailleurs sur les salles des autres professeurs. J'aimerais bien que ce soit Margaret Walsh, la professeure de sciences humaines et comportementales à côté de moi, on a tout de suite sympathisé, elle est un peu loufoque, mais j'apprécie sa compagnie. Une petite blonde aux cheveux bouclés un air enfantin sur constamment imprimé sur son visage. J'avais découvert son style aussi qui faisait partie du personnage, étant anglaise elle cultivait déjà un goût... Particulier, mais alors quand on rajoute sa passion pour la friperie alors on obtient Maggie. Personnellement je n'avais aucun problème avec ça, elle se démarquait des autres c'est le moins qu'on puisse dire. D'ailleurs je ne l'ai pas vue elle non plus ce matin, décidément. En repensant à notre sympatisation si rapide, je me dis que j'ai peut-être vraiment loupé ma vocation finalement vu les conversations passionnantes que nous avions... Enfin bon il n'est jamais trop tard pour valider des modules après tout pourquoi pas ça m'intéresserait de mieux comprendre le comportement humain.

Mes talons claquèrent dans cette immense salle vide. Je dois reconnaître que l'école à un charme qui se prolonge dans les salles de cours. Elle a un cachet, c'est comme si les choses ici n'avaient pas bougé depuis des siècles. Bon ça a un côté un peu flippant aussi, mais c'est surtout joli.

Aujourd'hui on ne voit plus que des universités blanches, sans âme, à l'architecture soi-disant moderne alors qu'un prof dirait que c'est juste carré et blanc franchement il aurait pas tord. Enfin en même temps vu la matière que j'enseigne je me doutais bien que ce serait une université un peu hors du temps qui m'embaucherait, mais je ne sais pas, ça fait quand même autre chose une fois sur place. Soudain en regardant MON bureau des souvenirs de ma jeunesse refirent surface.

Au collège : Tu fais quoi l'année prochaine du coup ?
Ah tu vas au lycée c'est bien, mais pourquoi pas un lycée professionnel tu bosserais plus vite ?

Au lycée : Ah tu fais une filière littéraire ? Ah.
Mais tu veux faire quoi de ta vie à part ça exactement, c'est quoi le but ?
Le projet ?

À l'université : Tu veux étudier les bouquins ? Mais tu veux pas commencer à te former à un vrai métier parce que les bouquins ce n'est pas vraiment un métier d'avenir et puis bonjour les débouchés.
Remarque quand tu seras SDF tu sauras exactement quel bouquin te tient chaud ce n'est pas plus mal.

À l'école des profs : Ah tu veux être ce genre de prof. AH.
Pourquoi tu ne veux pas juste être prof de français ? Au moins tu sais que tu auras beaucoup plus de chances d'être prise même si au final vous êtes aussi plus.

Voilà un petit florilège de ce que j'ai pu entendre tout au long de ma vie. En fait pendant toute ma scolarité personne n'a été derrière moi à part mon père peut-être. Personne n'a respecté mes choix et encore pire les gens se permettaient de juger ma vie et de me dire ce qui était mieux pour moi. Ne suis-je donc pas maître de mon destin ? De mes choix ? m'aurait-on menti ? Mais je pense que ça m'a fait grandir parce que maintenant je sais que je pourrais au mieux conseiller mes élèves et les emmener sans jugement et avec respect dans la voix qu'ils désirent. Je suis quelqu'un de très ouvert d'esprit alors si quelqu'un vient me parler pour me dire qu'il veut être, écrivain par exemple soit ! J'en serais ravie pour lui et je l'aiderais comme je peux à réaliser son rêve. C'est quelque chose que j'ai toujours apprécié chez certaines personnes, la persévérance d'accomplir ses rêves. C'est beau parce que quand ça se réalise il y a cet éclat dans leur regard, qui vous crie qu'ils pourraient crever tout de suite qu'ils n'auraient aucun regret.

Je me postais en bas de l'amphi devant mon bureau, je faisais la fière sur l'estrade avant de défaire mes affaires soigneusement en principe c'était bon j'avais tout ce qu'il me fallait. Ca y est nous y voilà. Le premier jour.

Un millier de questions se bousculaient dans ma tête. Comment ça allait se passer ? Est-ce que mes élèves seraient sympas ? Est-ce qu'ils seraient intéressés par mon cours ? J'espère parce que j'ai quand même passé l'été à faire mon programme, j'y ai mis un peu de Colombie et un peu de Mexique dedans et je le trouvais quand même assez bon. Je faisais l'effort de me remettre en question et de changer chaque année de programme, de faire moi même mes contrôles, mes interros surprises, etc. J'avais foi en l'éducation.

Je sortis toutes mes affaires, mes cahiers fétiches, mes œuvres. J'adorais ce moment. Le premier jour quand on sort ses affaires et qu'on prend ses marques. Ce sera mon bureau pour l'année et cette sensation me donna des frissons. Je faisais enfin ce pour quoi j'avais toujours travaillé et étudié. Je sortis mon paquet de craie, j'avais la grande chance que dans cette école les tableaux soient encore noirs (ou du moins vert foncé, mais ça a très peu d'importance finalement), j'adore littéralement me servir des craies. Ça me rappelle probablement mon enfance. Et puis je ne sais pas il y a ce sentiment de nostalgie et de vintage qui lui donne tout son charme encore une fois. Bon par contre point négatif c'est les traces. Mes pantalons et hauts foncés allaient être pleins de traces de toutes les couleurs ça c'est pas hyper cool.

Soudain un bruit de porte qui s'ouvre me sortit de mes pensées, je relevais la tête en direction de ce grincement en hauteur à l'autre bout de la salle. Je cherchais des yeux mon intrus avant de découvrir et apercevoir une silhouette un tout petit peu familière, descendre les escaliers pour venir à ma rencontre. Je souris niaisement en essayant de me reprendre. Ça ne va pas, non ? On se calme Lucy !

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