VII
— Lukas, ton papier sur l'expo ?
— Je voulais associer Marjorie dessus, elle a fait l'interview, j'attends ses observations, peut-être qu'elle ne l'a pas vu comme moi.
Winnie sourit et le remercia d'être présent pour la stagiaire.
— Je pensais pas que tu pourrais la supporter. Mais okay, tu me renvoies ton papier dès qu'il est prêt...
En réalité, il se moquait du point de vue de Marjorie qui se placerait nécessairement du sien. Il l'avait envoyé à sa sœur et surtout à Adeline. C'était surtout son avis qui comptait. Il tourna sur son siège et finit par se lever pour aller chez Frank. Il avait besoin de caféine. Il se faufila jusqu'à sa table après avoir signifié à son ami qu'il était là. Ce dernier lui apporta sa commande et s'assit en face de lui.
— Qu'est-ce que tu as fait encore ? Tu as ta tête des mauvais jours.
— J'ai couché avec la sœur de mon meilleur ami dimanche soir et j'ai pas rappelé.
— Ça fait trois jours, Lukas, grogna Frank.
Lukas joua avec ses lunettes de soleil. Il faisait un temps vraiment superbe et le jeune homme avait dû ressortir ses solaires. Il les posa sur son bloc note et brancha son téléphone à la prise.
— Je sais que ça fait trois jours, mais elle m'a pas rappelée non plus, se défendit-il. Et il y a cette artiste là. J'arrête pas de penser à elle et je lui ai envoyé mon papier comme un idiot. Elle a pas encore répondu.
— Donc, si je récapitule, tu as couché avec la sœur de ton ami, alors que tu en as une autre en tête, c'est bien ça ? t'es une horrible personne Lukas.
— Sa sœur est adulte...
— Encore heureux.
— Et elle en avait autant envie que moi. Et c'était...
Les mots qui lui venaient à l'esprit étaient : sauvage, passionné, intense. Il n'avait même pas pris le temps de se déshabiller après tout.
— Elle est pas du genre à se laisser dicter sa conduite, je pense qu'elle me contactera et puis maintenant que j'y pense, j'ai pas son numéro.
Frank soupira et lui demanda s'il lui avait donné le sien. Lukas ouvrit la bouche, la referma et lui grogna d'aller s'occuper de ses clients au lieu de faire chier. Frank posa sa main sur son épaule et Lukas regarda au dehors. Il était un sombre imbécile. Il attrapa son téléphone et fila sur les réseaux sociaux. Le dernier message qu'il avait envoyé à Adeline était lu, c'était déjà ça. Il changea de compte et trouva le profil de Cecilia. Il la demanda en ami et lui envoya un message. « Je viens de me rendre compte d'une chose, c'est que j'ai pas ton numéro, est-ce qu'il serait possible que je te l'apporte ce soir, chez toi ? ».
Il quitta l'application et retourna à son travail. Il devait s'inspirer pour cette maudite fête et il ne savait pas quoi faire. Il observa les couples présents discrètement mais comment pouvait-il écrire quelque chose en quoi il ne croyait pas ? ça allait être creux.
Son téléphone sonna et il décrocha sans regarder qui c'était. Il entendit la voix de Cecilia.
— Comment ça tu as pas mon numéro ? On se connait depuis toujours !
— Toi tu as le mien visiblement.
— Depuis des années ! T'es vraiment un gosse ! s'exclama-t-elle.
— Il me semble que le gosse que je suis a réussi à te faire jouir alors qu'il n'était qu'à 10% de ses capacités.
— Présomptueux, encore une fois.
— Viens chez moi ce soir. Tu verras bien.
— J'ai du travail, des copies à corriger.
— 20h. Ne sois pas en retard, et prévois des vêtements pour demain matin.
Il raccrocha aussi vite et il reprit son carnet tout en avalant une gorgée du liquide chaud. Il travailla sur son article de la saint Valentin et son soleil fut bientôt bouché. Il releva les yeux et il vit Winnie à l'extérieur. Elle tapota sur sa montre avant de rentrer quand elle comprit qu'il n'avait pas aucunement l'intention de bouger.
— Tu sais qu'on a un bureau hein ? On est pas payé à glander ?
— Prends un siège. Frank, la même chose stoplait ! Je hais la Saint-Valentin Winifred. Vraiment. Je la déteste. Mais je t'ai promis un article, parce qu'on en écrit tous. Mais tous les ans, c'est atroce pour moi. J'ai besoin de trouver l'inspiration et j'ai besoin d'être dehors pour ça. De voir des couples.
— On a une réunion dans trente minutes. Je veux que tu y sois, tu pourras retourner à ta contemplation après.
— Winnie ? Je te trouve plus détendue qu'avant...
— J'ai passé un super week-end quand tu as eu l'expo. Ça m'a remotivé. 30 minutes, Lukas.
Il acquiesça et assista à sa réunion. Il reçut un message d'Adeline pendant qu'il écoutait ses collègues. Apparemment, elle lui avait corrigé son article. C'était un peu la honte, il devait bien l'avouer mais il n'avait laissé qu'une seule erreur. Elle avait adoré.
— Lukas ? Toi qui travaille un peu plus avec la stagiaire ? Tu as quelque chose à ajouter ?
— Non du tout. Elle est volontaire.
Il reçut justement un mail de Marjorie avec le papier.
— Elle vient de me renvoyer le papier de l'expo. Elle n'a pas fait de remarque à l'intérieur. Tu n'oublieras pas de mettre ses initiales dessus.
Ses collègues le fixèrent tous avec surprise.
— Tu veux partager ton article avec une stagiaire ?
— Elle a fait l'interview de ma sœur. Elle mérite d'être reconnue pour ça. Ça pourrait être sympa de lui laisser écrire un encart signé : La stagiaire de la rédac'. Je veux dire, à terme. Peut-être que ça attirerait d'autres lectrices de son âge.
— Que d'idées, Lukas. Je vais y réfléchir, mais ça pourrait être une bonne piste.
Il replongea dans son sommeil. Pourquoi avait-il dit à Cecilia de passer chez lui déjà ? Ah oui. Pour savoir si le sexe avec elle était une bonne chose ou si c'était juste parce qu'il voulait tirer son coup de manière sauvage dimanche. Il aurait préféré papoter avec Adeline en réalité. Adeline. Même son prénom était doux à son oreille.
— Lukas ? On a un petit souci avec le photographe... tu pourrais te charger du shooting ? Je sais que c'est à la dernière minute mais...
— Je m'en occupe. J'avais laissé mon appareil dans mon bureau, tu as de la chance Cece.
Lukas le sauveur de ses dames était de retour et photographier des mannequins, ça lui allait très bien. Elles étaient toutes super jolies mais dans son esprit se superposait désormais des courbes plus généreuses, plus Hartienne, même. Foutue Cecilia.
— Tu sais quoi ? finit-il par dire à la mannequin devant lui. Tu es trop sage. Elle est où la femme puissante ? Elle est où la femme qui peut déplacer des montagnes ? Celle qui n'a peur de rien ni de personne. Qui est capable de se trimballer en peignoir devant un presqu'inconnu sans avoir aucunement peur d'avoir une remarque ? C'est elle que les lectrices veulent voir. Elles veulent te voir, toi. Alors, montre ta personnalité.
Il obtint de bien meilleures photos et il en fut tout simplement ravi, tout comme sa collègue. Il lui promit qu'il lui donnerait en fin de journée. Il regrettait vraiment de devoir préparer à dîner et décida de passer chez le traiteur pour s'éviter cette corvée. Une fois chez lui, il ne fit pas d'effort pour s'habiller, il prit une douche bien chaude et resta en chaussette chez lui. Il attrapa son ordinateur et fit des retouches photo pour Cece. Quand Cecilia arriva, il était au téléphone avec sa tante. Il ouvrit la porte et continua sa conversation en italien.
— Écoute, j'ai encore pas mal de travail, je te rappelle plus tante Grazia.
Il raccrocha et remarqua Cecilia. Elle portait un pantalon en tweed, un chemisier blanc sous son manteau noir.
— Tu as passé une bonne journée ?
— Éreintante. J'ai vraiment pris des copies. Ça te dérange si....
Il secoua la tête et lui avoua qu'il avait lui aussi du travail à faire.
— Tu as plus d'étudiant ou d'étudiante ?
— D'étudiant étrangement.
Était-elle réellement naïve ou faisait-elle exprès ? Lukas laissa un sourire sarcastique envahir son visage.
— J'en ai bien une petite idée si tu as l'habitude de t'habiller comme ça. Ça devrait être interdit d'être aussi sexy à son travail.
— Arrête tes conneries Littman.
Il s'affala lui aussi sur son canapé et reprit son ordinateur pour travailler. Il n'était pas concentré. Elle remettait sans arrêt une mèche derrière ses cheveux et jouait avec ses binocles. Elle semblait purement agacée par ce qu'elle lisait et elle finit par coincer ses lunettes affreuses dans ses cheveux pour continuer de corriger. Elle releva les yeux et le fixa.
— Tu sais parler français ?
— Je le parle couramment même.
— Cool. Tu as déjà corrigé des copies ? Je leur ai refait un cours de grammaire basique pour les ennuyer et je vais péter un câble. Tu prends ce paquet là. Je prends l'autre.
— Heureusement que j'ai commandé chinois alors ! On a juste à prendre des baguettes dans une box. Je vais réchauffer tout ça, j'envoie mon taf à ma collègue et je suis à toi.
Il sourit légèrement et Cecilia poussa un soupir agacé avant de reprendre ses copies et marmonner que ses élèves étaient tous des cons. Lukas déposa la nourriture sur la table basse, elle se laissa glisser au sol et il fit comme elle. Il envoya les photos à Cece et referma son ordinateur pour l'aider à corriger. Il avait prévu des bons vins pour accompagner le repas et ils les dégustaient tranquillement en corrigeant des copies. En 1h30, ils eurent terminés et Lukas se leva pour poser les copies sur le comptoir de la cuisine, loin du gras et du vin.
— T'es mon héros ?!
— Et comment tu récompenses un héros ? Par une pipe ?
Elle attrapa un coussin du canapé et l'abattit sur lui. Il ne se laissa pas faire et répliqua avec un autre coussin. Il s'était suffisamment battu avec ses aînés pour comprendre qu'il ne fallait jamais rien lâcher. Il rattrapa le second coup au vol et embrassa Cecilia. Elle lâcha la coussin et l'attira vers elle.
— Je crois que j'ai passé l'âge de m'envoyer en l'air sur un tapis ou sur un canapé.
— Il n'y a pas d'âge pour ça, susurra Lukas à son oreille.
Il la souleva et elle poussa un cri. Il monta les escaliers tant bien que mal mais ne voulait pas lui montrer qu'il galérait. Il la lança sur son lit comme un malpropre et l'enjamba pour l'embrasser dans le cou. Ils étaient encore éclairés par la luminosité naturelle de la lune. Mais c'était suffisant pour ce qu'il voulait faire. Encore une fois, la fièvre commençait à le prendre. Putain sa peau est si douce et son odeur... Elle enroula ses jambes autour de lui et le fit basculer. Comment une fille beaucoup plus petite que lui pouvait le mener comme ça, à la baguette ? Il ne comprenait pas et ne savait pas s'il avait envie de comprendre. Elle voulait le chevaucher ? Libre à elle. Ça ne le dérangeait pas, surtout qu'il allait faire connaissance avec ses seins. Il avait essayé d'appeler son frère pour savoir ce qu'il en était de cette histoire de Cecilia Hart mais il n'avait pas réussi à l'avoir. C'était typique de Ludwig. Mais il était clair qu'il allait faire une chose que son frère n'avait pas prévu de faire avec elle : coucher avec elle une seconde fois, voir une troisième si elle lui permettait de le faire. Cecilia déboutonna son chemisier lentement et son soutien-gorge vert apparut. Il ne se voyait pas du tout sous l'étoffe de son haut. Lukas avisa du fait qu'il s'ouvrait par le devant et sa main libéra sa poitrine. Lukas en resta bouche bée. Il n'avait jamais vu une poitrine aussi généreuse. Elle était légèrement tombante mais il s'en moquait royalement. Il n'arrivait pas à s'en détacher. Elle se débarrassa de son chemisier et leva le sourcil.
— Tu peux arrêter de me regarder comme ça ?
Elle croisa les bras sur sa poitrine et il voulut allumer la lumière pour profiter un peu plus du spectacle mais elle l'en empêcha.
— Je ne veux pas que tu allumes la lumière.
— Je t'en prie, j'ai visité ton intérieur, je peux très bien regarder tes seins, non ?
— Tu n'es pas classe du tout et je n'aime pas mon corps, je ne veux pas que tu vois ses imperfections merci.
— C'est ridicule. Mais soit.
Il ferma les yeux et avança ses mains sur ses seins. Il les soupesa, titilla doucement leur téton avec son pouce. Le jeu d'ombres et de lumière de la pièce l'excitait en réalité. Elle paraissait encore plus mystérieuse.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Tu m'interdis de les regarder à la lumière du jour, alors je les imprime dans mon cerveau grâce à mes mains... grâce à mes lèvres...
Il s'approcha pour les embrasser et croisa son regard quand il releva légèrement la tête.
— T'es un grand malade, tu le sais ? rit-elle.
Il la repoussa sur le côté et se redressa. Il retira ses habits mais ne garda que son boxer.
— T'es vachement bien gaulé pour un gosse, je dois bien l'admettre.
Il l'enjamba et défit la ceinture de son pantalon et découvrit la culotte dinosaure. Il se mit à rire et la surplomba.
— Qui aurait pu penser qu'une culotte dinosaure pouvait être sexy ?
— La ferme et embrasse-moi.
Il s'exécuta avec empressement et consciencieusement déposa des baisers sur le corps de la femme sous lui. Il ressentait de manière exacerbée ses impressions, ses frémissements. C'était impensable ce qu'il faisait. Quand il fut certain qu'elle était devenue ultra sensible, il embrassa ses cuisses et avisa de la présence de cicatrices du côté gauche. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? Il lui demanderait plus tard. Il approcha sa bouche de la culotte en coton, l'attrapa délicatement avec les dents et commença à la faire glisser d'un côté, puis d'un autre. Quand elle fut totalement nue, il s'écarta un peu du lit et la contempla. Elle essaya de se cacher un peu mais il l'arrêta.
— Tu es belle.
Il ne voulait pas lui dire ça du tout, mais c'était ce qu'il ressentait à ce moment précis. Sa voix lui paraissait même un peu plus rauque. Il se laissa glisser au sol, la tira vers lui et passa sa langue sur elle. C'était quelque chose qu'il adorait faire en réalité. Il se sentait comme un explorateur, un aventurier. Chaque recoin, chaque pression différent la faisait réagir. Il cessa sa caresse buccale, remonta sur le lit au niveau de sa tête et usa de sa main gauche. Elle n'avait pas fermé les yeux cette fois. Elle le fixait, les yeux écarquillés. Lukas passa une main dans ses cheveux longs, sur son visage. Un sourire taquin s'afficha sur son visage et elle lui fit comprendre qu'il devait retirer son caleçon. Lukas pencha sa tête en arrière au moment où il sentit la langue de Cecilia sur lui. C'était juste parfait. Il semblait s'amuser elle aussi, il la voyait sourire. Elle croisa son regard et comprit qu'elle n'allait pas tarder à perdre le contrôle. Elle se décala de lui, haletante. Elle n'avait pas l'habitude de se laisser aller, Lukas le savait au fond de lui. Il la redressa un peu pour l'embrasser et il la serra contre lui. Il approcha sa bouche de son oreille, la mordilla.
— Laisse-toi aller.
Son corps se tendit et il la sentit se détendre, heureuse. Elle passa ses bras autour de son cou et le bascula sur le dos. Ses yeux le dévoraient du regard et sa bouche pulpeuse... Lukas avait couché avec des filles que le monde entier pourrait qualifier de sexy mais là... elle avait une dextérité que les petites jeunes n'avaient pas, c'était évident. Il se redressa et lui demanda de se décaler sur lui. C'était juste le pied. Lukas vibrait sous elle, elle vibrait sur lui, dans une osmose parfaite. Et quand elle le surplomba, ce fut le moment de grâce. Il agrippa ses hanches et se laissa juste faire... dans un premier temps. Il n'était pas du genre à laisser les femmes prendre totalement les commandes. Il voulait être un copilote, pas un passager. Il voulait la voir pantelante de désir, il voulait la fatiguer de bonheur, il voulait être le meilleur coup de sa vie.
— Luk'... murmura-t-elle à son oreille.
Sa façon de prononcer son nom, ses ongles, enfoncés dans son dos, et sa propre jouissance l'entraina un peu plus loin dans le plaisir. Il se retira avant de la prendre dans ses bras. Il inspira leur odeur, mélange de leurs deux parfums et de la débauche pendant un long moment et crut presque qu'elle était endormie, tant elle faisait peu de bruit.. Il entendit un petit rire cristallin.
— Mais tu es infatigable, ma parole !
Il n'avait pas remarqué qu'il avait de nouveau une érection.
— Je crois que maxi Littman veut de nouveau aller jouer avec mini-Hart.
— On devrait les laisser faire, non ?
C'était ce qu'il voulait entendre et il fut de nouveau niché en elle. Ils n'avaient pas mis de préservatifs. Encore. Bordel. Il espérait qu'elle prenne la pilule. Arf, il songerait à ça plus tard. Ils étaient allongés l'un contre l'autre et Lukas se mouvait doucement. Elle était détendue, alanguie et lui ne cessait d'embrasser son cou, de caresser ses seins. Il venait de se découvrir une passion pour les poitrines généreuses.
— Lukas ?
Il venait tout juste de reborder les draps sur elle et de se réinstaller dans le lit.
— Oui Cecilia ?
— Je retire ce que j'ai dit, fit-elle d'une voix fatiguée. Tu n'es pas présomptueux.
— Et encore, j'étais qu'à 50% de mes capacités, j'ai eu une grosse journée de travail. Mais si tu veux, ce week-end, je serai totalement reposé.
— On en reparle tout à l'heure, okay ? Bonne nuit.
Il bisa sa joue et la laissa se pelotonner contre lui, mais Lukas ne trouva pas tout de suite le sommeil. Il ne savait plus dans le fond s'il voulait vraiment la larguer comme c'était prévu ou s'il pouvait espérer la garder en tant que plan cul régulier... Il entendait sa respiration profonde et la solution se manifesta à lui : il devait dormir et ensuite gérer les endroits où Maxi-lui pourrait se nicher à l'avenir..
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