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I

Je suis certain que chez vous, Saint Valentin rime avec joie, avec bonheur, avec amour. Lorsque votre esprit songe à ce moment, vous voyez des petits cœurs, et du rouge, beaucoup de rouge.

Pas chez moi.

Non.

Chez moi Saint Valentin rime avec stress, rime avec cri, rime avec dépenses inconsidérées pour réussir à mettre une fille qui s'est épilée dans mon lit. Ne vous faites pas d'illusion surtout, mesdames, si votre petit-ami vous emmène au restaurant, qu'il accepte de briser son PEL pour vos pousses de betteraves, c'est uniquement parce qu'il sait qu'au bout se trouve la récompense de temps d'effort, de sa quête.

Le Saint Graal. Votre Saint Graal, jalousement gardé et que vous n'offrez, théoriquement, qu'à peu d'entre nous, sauf si vous êtes une pute.

Je vous entends déjà me traiter de sale connard misogyne et vous avez presque raison. Je suis un sale connard, mais j'aime les femmes autant que je hais la Saint Valentin.

— Okay Luk'. C'est non. Tu ne peux pas me demander de publier ça.

— Tu voulais mon avis, si je ne m'abuse, mon avis sincère, soupira-t-il

— Tu ne peux pas traiter nos lectrices de pute ! C'est impossible. Okay tu écris bien mais tu as été trop loin cette fois.

Winnie, sa rédactrice en chef semblait agacée et ne continua même de lire son papier et ça, ça énervait Lukas au plus au point. Il avait perdu deux bonnes heures à écrire un article où il démontait chaque cliché de la Saint Valentin. Il tapota son genou en rythme et il vit que le regard de sa cheffe était posé sur lui. Il étira ses lèvres en un sourire amusé.

— Winifred. Si tu ne veux pas de mon avis sincère, dis moi ce que je peux faire... pour te rendre heureuse. Je ferai n'importe quoi pour te contenter.

Il savait l'effet que son sourire avait sur les femmes. Il la fixait dans le bleu de ses yeux et sans même l'approcher, il pouvait deviner que son cœur commençait à battre la chamade, qu'elle resserrait légèrement les cuisses, sans même le vouloir. C'était la première étape. La seconde, c'était de remettre nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille en baissant les yeux pour se soustraire à lui. La seule et unique question pour Lukas était la suivante : Allait-elle tousser pour ne pas montrer sa gêne évidente face à ses pensées lubriques ou pas ?

Winnie finit par avoir un petit sourire, elle baissa les yeux et frôla son oreille gauche. Trop prévisible, songea Lukas. Il ne prendrait même aucun plaisir à la séduire. La femme en face de lui se redressa et marcha vers la fenêtre.

— Recommence et cette fois, sois un peu plus...

— Commercial et lisse. J'ai compris.

Lukas se leva et attrapa son article sur le bureau de Winnie. Il observa sa silhouette. Elle avait des fesses rebondies dans son pantalon en tweed, des hanches larges et une taille. Elle se tourna vers lui.

— Tu es encore là ?

— Tu serais dispo pour aller boire un verre ce soir ? demanda-t-il soudainement.

— Avec... toi ?

— Ça te pose un souci ?

— Je voulais juste savoir si c'était tous les deux ou entre collègues. Dans tous les cas, c'est okay, mais c'est toi qui paye. Ferme la porte en sortant.

Il hocha la tête, jeta son article dans la poubelle de sa collègue et rejoignit sa place. Il attrapa son casque audio pour éviter les piaillements de ses collègues. Il devait se concentrer puisqu'il devait changer son point de vue. Il ferma les yeux pendant une minute pour faire le vide mais il fut dérangé par une main posée sur son épaule. Il fusilla du regard sa propriétaire et vit la stagiaire du service.

— Tu veux quoi ?

— Je vais chercher des cafés... vous en voulez ? balbutia-t-elle en se passant une main nerveuse dans les cheveux.

— Je viens avec toi, j'ai besoin de bouger.

Il arracha son casque et attrapa sa veste en cuir et son écharpe. Il passa dans le petit ascenseur et s'adossa dans le fond. Il ne connaissait pas le nom de la nouvelle stagiaire. Alicia ou Marjorie, c'était quelque chose comme ça, mais elle avait vraiment un joli minois. Elle s'installa juste à côté de lui et regardait ses pieds.

— Tu es stagiaire depuis quand déjà ?

— Depuis le début de la semaine. Mais à partir de la semaine prochaine, je ne viendrai que trois jours par semaine.

— Tu te plais ici ?

— Beaucoup.

— Pourquoi tu ne me regardes pas en face quand je te parle ? Tu sais que ce n'est pas très poli de regarder ses pieds, pas vrai ?

Elle releva la tête. Le regard de Lukas passa sur sa bouche pulpeuse, sur son teint de pêche, sur son petit nez retroussé et ses grands yeux bleus. Elle semblait innocente. Pas pour longtemps, rit le journaliste intérieurement. Il avait invité Winnie à boire un verre mais il savait que ce n'était pas elle qu'il ramènerait avec lui dans son appartement.

— C'est parce que je suis intimidée. Vous êtes mon idole, Monsieur Littman.

— Appelle-moi Lukas. Ton idole, carrément ?

— Votre carrière est impressionnante ! s'exalta-t-elle. Vous...

Il ne l'écoutait pas, il regardait juste ses lèvres bouger, les imaginant dans une tout autre situation, plus sensuelle, plus érotique. Avec une pointe de rouge, voilà comment ses lèvres seraient parfaites et bien mises en valeur.

— Tu sais, je ne suis pas si impressionnant que ça. Beaucoup te dirait que je suis juste un gros con opportuniste et ils n'auraient pas forcément tort.

— Je ne pense pas monsieur.. Lukas.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit et ils arrivèrent dans le hall. Ils passèrent la sécurité et le brouhaha de la rue tira un sourire chez Lukas. Il adorait sa ville et n'en changerait pour rien au monde.

— Tutoie-moi. On se tutoie tous après tout et tu seras bientôt ma collègue. Si tu es suffisamment bonne.

— Si je suis bonne ?

— Je pourrais appuyer ta candidature, sourit-il charmeur. La vieille Cece devrait partir à la retraite cette année, et un peu de chair fraiche ça fait du bien.

— Ça ne fait pas bizarre de travailler quasiment qu'avec des femmes ?

— Pas du tout. Je suis à la fois un fils et un frère dans les bureaux. Y'a pas de meilleure position.

Il travaillait dans un environnement principalement féminin depuis maintenant cinq ans et il avait réussi à coucher avec toutes les stagiaires qui avaient passé les portes du bureau, et ce, sans faire gauler par Winnie. Il avait postulé chez Cora's Mag  suite à un pari avec son frère et finalement, il avait trouvé son équilibre. Comme il venait de le dire, il était à la fois un fils, un frère, mais il n'avait pas précisé qu'il était avant tout un homme et que toutes ses techniques de charme avaient été testées sur ses collègues. Elles l'appréciaient toutes et lui aussi se plaisait bien dans son environnement de travail. Il avait une liberté de parole et d'expression assez importante et il finissait souvent avec des plats de ses collègues les plus âgées, persuadées qu'il ne se faisait jamais à manger.

Il referma sa veste en regrettant de ne pas avoir pris ses gants. Un coup d'œil vers la petite jeune, le fit presque soupirer. Elle semblait avoir vraiment froid. Il lui passa son écharpe autour du cou et s'attira un sourire. Ce n'était pas vraiment son ambition de paraitre pour un gentleman, mais les femmes étaient sensibles à ce genre d'attention.

Le coffee shop d'où venait 50% de ses notes de frais était au bas de la rue et il espérait qu'il n'y aurait pas beaucoup d'attente. Autant ne pas se retrouver devant sa page vide lui plaisait beaucoup, autant l'idée de devoir attendre debout sa commande l'attirait beaucoup moins. Il allait parler quand il vit l'étudiante avec son téléphone en main.

— Excusez-moi une minute. Maman, je suis en train de travailler. Non, y'a pas de Marj' qui compte !

Marjorie Folet. Oui c'était ça son nom. Il l'avait vu passé lors d'une réunion de l'étage. Lukas poussa la porte de la boutique et lui fit signe de continuer sa conversation téléphonique. Il n'y avait personne en attente et le propriétaire nettoyait son comptoir en bois avec une éponge.

— Deux fois dans le même après-midi Lukas ? Vraiment ?

— Qu'est-ce que tu veux Frank, j'ai accompagné ma stagiaire, je voulais pas qu'elle se plante dans ma commande. Donc ma commande habituelle, ainsi que celle de Caro, de Winnie, de Cece, de Glad et de Maria. Et tu prends un chocolat chaud supplément chantilly pour la stagiaire.

Depuis le temps qu'il venait à cet endroit, le propriétaire et lui étaient devenus bons amis. Ils étaient aussi complémentaires que dissemblables. Frank avait la cinquantaine passée, une barbe blanche et un ventre bedonnant, alors que Lukas n'avait pas la trentaine, se rasait de près et passait plusieurs heures à la salle de gym. L'un était la gentillesse incarnée, l'autre le cynisme.

— Tu parles de Marjorie ? Elle prend toujours un latte soja supplément caramel. C'est une gentille fille, vas-y mollo cette fois.

— Je suis toujours très gentil et tu sais quoi d'autres sur elle ?

Frank sourit mais ne répondit pas. Le jeune journaliste comprit que la fille était juste derrière lui.

— N'oublie pas le supplément caramel pour la jeune femme, Frank. Un latte soja, ça vous va ?

— Oui ! C'est parfait même, mais comment ??

Lukas sourit en coin et encore une fois, le cœur de la femme en face de lui s'emballa. Il le savait. Il attrapa les deux portes gobelets et en confia un à la jeune femme. Le week-end commençait dans quelques heures, cela signifiait qu'il n'avait pas longtemps pour la convaincre de venir chez lui. Ils remontèrent dans les bureaux et il vit Winnie. Elle lui fit signe de le suivre.

— Je suis désolée, ce sera pas possible pour ce soir. J'avais oublié mais j'ai un week-end et j'ai pas mal de route à faire. On se fait ça plus tard ?

— Bien sûr.

Il s'efforça de ne pas montrer son soulagement. Il allait inviter la petite jeune directement. Il se rassit sur son siège et attrapa son téléphone pour l'appeler. Il venait d'avoir une idée brillante. Elle était en face de lui et elle fronça les sourcils avant de décrocher.

— Dis-moi tu fais un truc ce soir ? Je te propose de m'accompagner à un vernissage. Je devais y aller avec Winnie, mais elle ne peut pas.

— Moi ? Un vernissage ?

— J'ai deux billets.

— Heu.. oui, je veux bien.

— Donne-moi ton adresse, je passerai te prendre.

Il la nota sur un post-it et il raccrocha. Il savait qu'en étant accompagné, sa sœur allait un peu moins l'emmerder. Elle lui avait déjà fait comprendre que s'il osait ne pas venir, elle le maudirait et le dénoncerait à leur mère. Depuis le départ de son frère pour le Japon, il était son seul frère à martyriser sur place, et ils savaient tous les deux qu'elle mettrait sa menace à exécution. Elle était comme ça, sa sœur. C'était l'aînée et la chef de leur fratrie, l'enfant préférée du couple parental. Au moins, s'il était accompagné, elle lui lâcherait les basques.

À la fin de la journée, la page devant lui était toujours et désespérément vide. Il n'avait plus la tête à ça. Il fallait qu'il mette tout son talent pour écrire un article d'une mièvrerie qui ravirait les lectrices. Cependant, il ne savait pas s'il allait pouvoir faire abstraction de son sarcasme. Écrire sur un thème qu'il détestait, ça lui rappelait avec horreur ses études supérieures à quasiment chaque dissertation. Il referma son ordinateur portable et s'étira. Maria et Glad étaient déjà parties et il prit cela comme le signal pour rejoindre son appartement. Il photographia le post-it avec son téléphone et attrapa son casque de moto. Avant de partir, il frappa à la porte de sa rédactrice.

— J'y vais, passe un bon week-end.

— Tu vas toujours au vernissage dans la galerie de ta sœur. Tu peux me faire un papier ? Je veux le mettre sur le site pour agrémenter la page évènement mondain. Et si tu pouvais avoir une interview exclusive de l'artiste... elle fuit tout le monde.

— Je te le fais. Tu as toujours pu compter sur moi. Et puis je prends la stagiaire avec moi ce soir pour lui montrer un peu comment on glane des infos.

Winifred sourit largement et il fila dans l'ascenseur. Sa moto était dans le parking souterrain. Il n'avait pas spécialement confiance dans les personnes dans la rue et il tenait à sa bécane. Dès qu'il fut dessus et qu'il la sentit vibrer sous lui, un sentiment de bonheur l'envahit. Il avait commencé assez jeune à rouler sur l'asphalte. Déjà avec son père, il avait l'habitude de s'asseoir derrière lui et il se sentait comme un jeune prince sur un puissant destrier. Plus rien ne pouvait l'arrêter lors de ces balades. Et quand il avait été assez vieux pour passer son permis moto et s'en payer une, il avait compris qu'il lui suffisait de peu pour être heureux. Il n'avait besoin que de lui-même et d'une route dégagée. Il y avait beaucoup de circulation comme tous les vendredi soirs mais il passa par tous les chemins de traverse qu'il connaissait. Il gara sa moto à son emplacement réservé et fila dans l'ascenseur. Il habitait dans l'un des plus beaux quartiers de la ville, et n'avait jamais invité une seule de ses collègues chez lui. Seules les stagiaires avaient un droit de séjour court chez lui. Au fond, il ne voulait pas qu'on lui pose la question inévitable : comment il pouvait se payer un appart' pareil avec son salaire de journaliste pratiquement débutant. Et comme il ne voulait pas répondre qu'il venait d'une famille aisée et que c'était en réalité l'appartement que son frère lui louait une misère, il préférait s'abstenir. Pour draguer une fille et la tringler, il n'avait aucun souci à montrer son argent mais lorsqu'il s'agissait de sa carrière, il préférait ne pas prendre de risque. Il posa son casque sur la commode dans l'entrée et retira ses chaussures. Il se dirigea vers son salon, s'affala sur son canapé et appuya sur sa télécommande pour faire apparaitre de belles flammes dans son foyer. Il n'avait pas beaucoup dormi cette semaine là, et il devait être opérationnel pour la fantastique partie de baise du soir même. 

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