On a plus parlé sur le chemin qui mène au lycée. C'est bizarre comme on peut parler naturellement avec une personne puis qu'une gêne s'installe d'un coup. Une gêne qui nous empêche d'émettre un son.
Dans les rues les personnes criaient, pleuraient, ou se tapaient. Nous devions être très vigilants à ne pas attirer l'attention. Nous ne voulions pas finir en étant la victime de ces personnes visiblement dérangés.
On se serait presque cru dans american nightmare, avec le gore en moins. Je pense qu'ici les gens se battent uniquement pour faire face à leur peur, celle de la mort. Celle qui nous attendait tous.
La nuit commence à tomber, on entends plus le chants des oiseaux. Mathis se rapproche de moi un peu plus à chaque pas. J'ignore s'il cherche à me protéger ou à recommencer la conversation. C'est vrai que le silence devient pesant. Cependant je suis contente qu'il soit là avec moi. Toute seule j'aurais sûrement déjà fait demi-tour.
En tournant sur un carrefour, on tombe sur une femme en pleurs. Elle est recroquevillée sur elle même, les genoux sous son menton et les bras qui lui couvrent la tête.
Je ne réfléchis pas un instant avant de m'approcher d'elle. Mathis me retient par le bras.
- Fais attention ok ? C'est peut-être un piège.
- J'ai rien à craindre. T'assure mes arrières non ?
- Toujours.
Je m'approche de la femme d'un pas hésitant.
- Bonjour, vous allez bien ?
Ma voix déraille un peu sur la fin. Ma peur doit s'entendre.
- Non.. Putain ! Ils m'ont tout pris.
Elle chuchote. J'ai du mal à l'entendre et dois m'approcher pour l'entendre mieux.
- Rentrez chez vous mademoiselle, ce n'est pas un endroit sûr pour deux jeunes comme vous.
Pendant qu'elle me donne ce conseil je remarque du sang couler de ses manches.
- Vous saignez ! Que vous ont ils fait ?
- Ils étaient quatre.. ils avaient des couteaux, des battes de baseball, et d'autres engins...
Mathis attrape soudain mon bras, mais avec plus de force qu'au début. Je pense qu'il est aussi effrayé que moi.
- ... Ils voulaient mes papiers, mon fric, mes bijoux.. ils m'ont menacé. Ils ont dis qu'ils me tailleraient les veines si je leur donnais pas. L'un d'eux m'a reconnu. Il m'a vu à la télé...
Elle commence à relever sa tête que je reconnais immédiatement. Son visage m'est tellement familier.
- ... Je leur ai tout donné mais il ne me croyait pas. Il a dit que je faisais de la télé, que j'étais une manipulatrice, une menteuse. Que je ne leur avait pas tout donné alors que si. Ils ont commencé à m'envoyer des coups de couteaux. Puis ils ont essayé de voir si j'avais autre chose mais n'ont rien trouvé. Après ils sont partis ils m'ont laissé là...
Milla Jasmine, une des femmes qui font de la téléréalité. La seule que j'apprécie je crois. Sans m'en rendre compte je viens de cocher un nouveau voeu sur ma liste. Ce n'est pas vraiment une célébrité mais ça me convient.
Mathis me lâche et l'attrape sur l'épaule. Il me demande de l'aide pour l'aider à la porter. On emmène Milla au lycée et on essaie de nettoyer ses plaies tant bien que mal. L'infirmerie est plutôt bien équipé finalement.
Les hôpitaux sont sûrement fermé et l'infirmerie était l'endroit le plus proche. On a juste galérer pour sauter par dessus le portail. Surtout pour Milla qui perd son sang.
On a fini de nettoyer ses plaie avec la biseptine puis on a mis des compresses qu'on a attaché avec du sparadrap. Je ne sais pas si ce qu'on a fait est vraiment utile mais Mathis semble confiant.
Milla nous a beaucoup remercié puis a décidé qu'elle rentrait chez elle muni cette fois, d'un scalpel. Elle nous a conseillé une centaine de fois de faire de même mais on a tenu bon. Je ne dois avoir aucun regret et Mathis semble prêt à me suivre jusqu'au bout.
On a raccompagné Milla jusqu'au portail puis nous sommes reparti vers l'infirmerie où deux lits absolument inconfortable nous attendait.
Je m'assieds sur un des lits et Mathis s'accoude sur l'autre lit en face de moi. Il me regarde intensément avant de lancer :
- On fait une bonne équipe tous les deux.
Et c'est reparti... Je ne sais pas comment je vais lui résister encore longtemps. Il est beaucoup remonté dans mon estime depuis "l'épisode Milla".
- Comme au bon vieux temps hein ?
Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. C'est sorti tout seul trop vite.
- Ça ta manqué ?
- Oui.
Tourné neuf fois sa langue dans sa bouche avant de l'ouvrir. Neuf fois Dina putain.
-Non !
Ok là c'est sûr qu'il me croira pas. Ma tentative de rattrapage est un échec.
- C'est ça ouais ..
- Je te jure !
Même moi je ne crois aucun mots de ce que je raconte.
- Je ne sais pas à qui tu essaie de faire croire ça mais je n'en crois pas un mot.
T'inquiète l'ami moi non plus !
- Oui mais toi tu essaie encore de m'attirer vers toi. Tu pense vraiment que je peux te pardonner aussi facilement ?
Bon j'admets c'est déjà fait.. mais je ne dois rien lui montrer.
- Oui je pense que c'est déjà fait depuis longtemps.
Arrête de lire dans mes pensées putain ! Pourquoi il se rapproche de moi là ? Non recule !
- Pourquoi tu t'avance vers moi ?
Ce que je dis est un euphémisme car il a déjà atteint mes jambes.
- Pour te montrer que j'ai raison.
- Et comment tu compte t'y prendre monsieur ?
- Très simple, madame. Je vais vous embrasser et faire renaître la flamme que tu ressens pour moi.
Son calme m'énerve autant qu'il m'excite. Il est tellement sûr de lui que quand je me lève pour quitter la pièce il reste debout, pris de court.
- Tu vas où ?
- Suffisamment loin pour que tu arrête ton petit numéro.
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