Prologue : Elle s'appelait Lucy Weasley ...
Bonjour !
Voici ma première fanfiction, centrée sur un personnage trop peu utilisé à mon goût, Lucy Weasley. Elle est achevée et également disponible sur le site Booknode !
Concernant la fanfiction :
!! ATTENTION ATTENTION !!
Je réitère le message déjà mis en tout début de fanfic
Il existe une REECRITURE de cette fanfiction, nommée Les fantômes des oubliés
Plusieurs éléments de la fanfiction sont changés pour qu'elle puisse correspondre à un univers plus global entre mes autres fanfics (La dernière page et Ombres et poussières) et celles d' (Au temps des Maraudeurs et l'Héritage d'Ilvermorny, ainsi que son projet sur la NextGen)
De ce fait : ce que je vous propose, c'est plutôt d'aller lire ces œuvres (si ce n'est pas déjà fait) et de suivre plutôt la réécriture qui est postée sur un autre sujet. Cela vous permettra d'avoir les références (qui ne seront là que pour faire fangirler, qu'on se le dise) et découvrir la version définitive.
Bien sûr, si vous préférez poursuivre votre lecture, je ne vous en empêche pas ! La trame restera la même, seuls quelques personnages seront mis en arrière voire supprimés, mais ce sont des détails mineurs ! Les inconvénients sont :
- Des chapitres très très très longs (coupés dans la réécriture)
- Des fautes d'orthographe encore présentes
- Pas de ref à mon univers partagé avec Anna'
Je garde surtout cette version pour les nostalgiques et pour garder vos merveilleux commentaires ! Si vous souhaitez lire celle-ci, je ne vous empêche pas et je vous laisse avec la suite, bonne lecture !
***
A part ça :
-Elle se passe durant la cinquième année de Lucy (je la considère comme un an plus âgée qu'Albus et un an de moins que James, pour vous situer) mais le prologue se passe durant sa première année pour poser le décors.
-Scorpius Malefoy, que je vais un peu utiliser, n'aura pas l'âge d'Albus comme le préconisait JK. D'habitude, je n'aime pas m'éloigner du canon, mais je l'ai toujours imagé de l'âge de James et j'ai préféré suivre mon instinct. C'est quelque chose que j'ai rectifié dans la nouvelle version Du reste, je sais qu'il existe un débat concernant l'écart entre James et Albus (une ou deux année?). Pour moi ce sera deux.
-Je l'ai commencé avant la publication de l'Enfant Maudit (que je n'ai pas aimé du tout mais passons) donc indulgence vis à vis de cela s'il vous plait.
-Elle comporte 44 chapitres, et ces chapitres sont (je préfère prévenir) très long. Je m'excuse d'avance pour ceux à qui cela déplait. Il y aura aussi un épilogue et deux Bonus qui suivront ! Je précise aussi qu'elle est tout public, je pense que vous pouvez la lire sans problème de 7 à 77 ans !
-Avis à ceux QUI RELISENT : je ne veux pas voir la moindre trace de spoile. Ça ne se fait pas, c'est irrespectueux pour les nouveaux lecteurs ! Même si vous prévenez, je vous demande d'éviter : des étourdis tomberont dessus. Merci d'avance !
-IMPORTANT : L'univers et certains personnages appartiennent à JK Rowling, notre déesse à tous. Mais l'histoire et d'autres personnages m'appartiennent à moi. Si vous voulez utiliser une idée, un personnage, même un détail qui sont inspirés de cet écrit, ça peut bien sûr se discuter, mais je préférerais qu'on demande ma permission avant ! Généralement les gens le font, mais ce n'est pas toujours le cas, je préfère préciser ! !) (Je dis ça pour moi, mais ça vaut pour tout ce que vous lisez).
Voilà, ce sera tout ... Enjoy !
Prologue : Elle s'appelait Lucy Weasley.
La gare. Et toute l'agitation qui s'en suivait. Des gens qui passaient. Les sons des roues des charriots contre les pavés qui se répercutaient sur les murs de pierre. Les hululements stridents des hiboux dans leurs cages. Les rumeurs des conversations. Les cris des élèves qui criaient en se jetant dans les bras de leurs amis. Les pleurs des enfants contre le torse de leurs parents. Une douce odeur d'euphorie, mêlée à un léger parfum d'angoisse. L'agitation habituelle d'une gare un premier septembre.
Rectification. L'agitation habituelle d'une premier septembre sur le quai de la voie 9¾ à King's Cross.
Elle était seule au milieu de l'agitation, les cheveux roux attachés en une très longue queue de cheval. Elle scrutait la foule, les mains crispées sur sa valise, le cœur serré par l'appréhension. C'était le grand jour.
Elle s'appelait Lucy Weasley.
Aujourd'hui, elle entrait à Poudlard.
Enfin.
Elle empoigna sa valise et se résolut à avancer le long de la locomotive rouge. Sa mère Audrey l'avait laissée, elle et sa sœur Molly, devant la gare Saint-Pancrass et Molly l'avait guidé jusqu'au quai avant de l'abandonner pour rejoindre son petit ami, un préfet de Serdaigle. Elle se retrouvait donc à présent seule sur le quai au milieu de tout ces gens qui s'agitaient sans faire attention à elle. Elle slaloma tant bien que mal à travers les élèves et leurs parents, cherchant un visage familier, une chevelure rousse, des tâches de rousseurs. Pourtant, ce n'était pas faute d'être une ribambelle de Weasley. Elle devait bien réussir à trouver quelqu'un ...
-Luuuuuuuucy !!
Avant qu'elle n'ait pu se retourner, elle sentit une petite tornade l'enlacer avec force, lui coupant le souffle. Puis Lucy éclata de rire, relâchant un peu la pression.
-Roxy par Merlin, tu m'étouffes !
-Je sais ! dit elle en se reculant pour la laisser respirer. Mais tu m'as manqué pendant les vacances. Rappelle-moi pourquoi ton père a décidé de vous emmener au Pays de Galle ?
-Quelque chose contre les Gallois, petite sœur ? rit Fred en arrivant derrière Roxanne. Lucy ! On te cherchait, prête pour Poudlard ?
Fred et Roxanne sourirent en concert. Lucy aussi. Roxanne et Fred faisaient partis des rares Weasley à ne pas être roux. Ils abordaient donc tous les deux une peau mât plus claire que celle de leur mère, Angelina, des yeux noisettes hérités de leur père, George, et une abondante chevelure brune que Roxanne avait coiffé en une multitude de petites tresses. Fred portait déjà son uniforme de Poudlard, un insigne de capitaine de Quidditch brillant fièrement sur sa poitrine. Il entrait en cinquième année à Poudlard, comme Molly, alors que Roxanne et Lucy faisaient leur première rentrée.
-Stressée, avoua-t-elle à Fred avec un petit sourire.
-Faut pas ! se récria Roxanne en me prenant par le bras. Tu verras quand on sera toutes les deux à Gryffondor, à rigoler de notre angoisse ! Viens, on va voir James et Louis !
Et elle la tira sans ménagement vers un groupe de personnes qui s'agglutinaient devant une porte, dont plus de la moitié était rousse. Elle reconnut Harry et Ginny, qui faisaient leurs adieux à James, qui entrait en deuxième année et passait la moitié du temps à passer sa main dans ses cheveux noirs en épis. Fleur recoiffait en grommelant les boucles rousses de Dominique, sous le regard amusé de Victoire, l'ainée des Weasley, et de Teddy, le filleul d'Harry aux cheveux bleus électriques qui venait de finir sa scolarité. Derrière eux, Louis avait l'air de s'ennuyer ferme, assis sur les bagages, la cravate aux couleurs de Gryffondor nonchalamment dénouée autour de son cou, sa crinière blonde décoiffée. Ce fut vers lui que ses cousines se dirigèrent. Les yeux de Louis pétillèrent quand il les vit.
-Ma petite farceuse préférée ! s'exclama-t-il en ébouriffant les cheveux tressés de Roxanne avant de se pencher vers elle. Tu n'aurais pas quelque chose pour moi, ma petite apprentie ?
Roxanne gloussa, et tendit en effet une petite boite carrée à Louis.
-Je l'ai piqué dans le bureau de mon père, expliqua-t-elle alors que les yeux de son cousin brillaient de curiosité. Un prototype, mais je ne sais pas à quoi il sert.
Lucy eut un petit rire quand elle vit la tête extatique de Louis. Il avait un an de plus qu'elles, et ça faisait des années qu'il soudoyait Roxanne pour qu'elle aille piquer des inventions inédites du magasin de son père pour qu'il puisse les tester avec James, de qui il était inséparable.
-Rox, tu es parfaite ! s'exclama justement James en la faisant tournoyer en l'air.
-Pose ma sœur ! ordonna Fred avec un sourire. Et arrêtez de la pervertir, bande de chenapan !
-Loin de nous cette idée, fit mine de s'offusquer Louis en rangeant souplement le cadeau de Roxanne.
-Un jour elle va nous remercier ! Pas encore à Poudlard qu'elle connaît déjà tout les passages secrets ! fit fièrement James, qui tenait toujours Roxanne dans ses bras.
Cette dernière éclata de rire. Un sifflet retentit alors, comme un dernier appel avant le départ du train. Fred prit la valise de Lucy et appela Roxanne pour les installer dans le train. Lucy embrassa ses oncles et tantes, regrettant un peu plus que ses parents n'aient pas pu l'accompagner. Mais quand ses deux parents étaient deux hauts fonctionnaires du Ministère ... Elle monta dans le train à la suite de Roxanne, et parcourut les corridors. Fred finit par leur trouver un compartiment vide, et les aida à ranger leurs valises avant de rejoindre ses amis avec un signe de la main. Roxanne s'allongea sur la banquette.
-Je n'arrive pas à croire qu'on va enfin à Poudlard !
-Moi non plus, avoua Lucy. Tu crois qu'on sera toutes les deux à Gryffondor ?
-Bien sûr Lulu ! rit sa cousine en se redressant. On est courageuses et audacieuses, non ?
Lucy garda le silence. C'était peut-être vrai pour Roxanne. Elle suivait l'exemple de son père, le chahuteur en chef de Poudlard de son époque, depuis le berceau. Mais Lucy avait été élevée d'une toute autre manière que Roxanne, loin des pastilles de gerbes, filtres d'amour, Crèmes Canaris, et toutes autres futilités que vendait son père. Non, chez elle, c'était plutôt taille réglementaire des fonds de chaudrons, équilibre sorcier international, réglementation des marchandises de catégorie XXXXXX... Et la studieuse Molly qui faisait ses devoirs (Lucy avait déjà décidée qu'elle ne prendrait jamais Divination après avoir vu Molly se brûler les mains en essayant de lire les feuilles de thé pour s'entrainer, à la maison). Elle avait grandi à l'écart du Clan Weasley, parce que ses parents ne trouvaient jamais le temps de se rendre au Terrier. Oh, bien sûr, son père, Percy, s'était depuis longtemps réconcilié avec la famille ... Mais son boulot de Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale lui prenait beaucoup de temps, et sa mère Audrey et la Justice Magique n'était pas mieux lotie. Sûr que c'était loin de l'enfance ludique de Roxanne. Mais c'était pour cela que Lucy avait besoin d'elle : Roxanne Weasley était son bol d'air. Le train s'ébranla alors, et le cœur de Lucy fit un bond.
On y est.
Elles y allaient.
-Alors les filles, installées ?
Louis et James entrèrent dans le compartiment, suivi d'un garçon pâle aux cheveux presque blanc. Presque intuitivement, Roxanne écarquilla les yeux, et se recroquevilla. Lucy connaissait ce garçon de vue. Ce garçon qui était le meilleur ami de James et Louis. Ce garçon qui avait fait tant de bruit l'année dernière.
Scorpius Malefoy.
Lucy essaya de ne pas trop le dévisager. Elle en avait entendu parler pendant des semaines au Terrier, après la répartition de l'année dernière. Les Malefoy étaient les ennemis presque héréditaires des Weasley. A Serpentard de père en fils. Au sang plus pur que de l'eau de roche. Aussi personne n'avait eu aucun doute quand Scorpius avait enfilé le Choixpeau magique. En une seconde, il serait à Serpentard.
Loupé.
Après de longues hésitations, le Choixpeau avait choisi d'envoyer le fils Malefoy ... à Gryffondor.
Personne n'avait compris. Neville, un ami de la famille, avait raconté au Terrier que la directrice, Minerva McGonagall s'était levée d'un bond et avait renfoncé de force le Choixpeau sur la tête du pauvre Scorpius, mais l'ancien chapeau de Gryffondor n'avait pas cédé. Scorpius avait donc rejoins la Maison ennemie à la surprise générale.
Plus surprenant encore, deux semaines plus tard, il était inséparable de Louis et James. Et c'était sans doute cela qui avait le plus fait jasé au Terrier.
Un Weasley, un Potter et un Malefoy ... amis ?
Personne n'avait compris.
Et Lucy ne comprenait toujours pas. Non, elle ne comprenait toujours pas pourquoi cela choquait les gens.
Ayant grandi plus à l'écart du Terrier que les autres, elle était au parfum des vieilles rivalités, mais sans cela ne la touche personnellement. Un des rares avantages à être recluse, pensait-t-elle. Elle n'avait pas de préjugés. Ce fut pour cela qu'elle sourit à Scorpius Malefoy. Il parut surpris de la gentillesse, mais eut la courtoisie de la lui rendre.
-Oui, répondit Lucy à Louis, alors que Roxanne fixait toujours hostilement Scorpius Malefoy. Vous n'avez pas de compartiment.
-Si, mais on voulez voir comment s'en sortez les petites cousines ! fanfaronna James en s'asseyant à coté de Roxanne.
Il en profita pour la pincer au passage, détournant ainsi son regard de Scorpius.
-Scorp', nos cousines, Lucy et Rox, les présenta James.
-Deux futures Gryffondor ? devina Scorpius en les détaillant, amusé.
Il ne parut pas s'offusquer du regard noir dont le gratifier Roxanne, qui lui valut une nouvelle attaque de James.
-Evidemment, cingla Roxanne.
-Aucune idée, admit Lucy d'une petite voix. Ma mère et ma sœur sont à Serdaigle.
Molly en était même préfète, maintenant, toute enfant parfaite qu'elle était.
Lucy n'était pas parfaite. Elle n'était pas Molly, au plus grand malheur de ses parents.
-Dominique aussi, commenta Louis en haussant les épaules. Pas la pire Maison, elles auraient pu finir à Serpentard, pas vrai Scorpy ?
-La ferme, crétin, sourit son ami en lui donnant un coup sur l'épaule. Et ne m'appelle pas Scorpy.
Lucy sentit un frisson lui parcourir le dos. Elle venait de dire qu'elle n'avait pas de préjugés. Elle avait peut-être un tout petit peu menti. Ceux qui concernaient Serpentard avaient la vie dure, et elle entendait clairement le dégoût dans la voix de ses parents et de Molly quand ils évoquaient l'ancienne Maison de Voldemort. S'il y avait bien une Maison dans laquelle Lucy ne voulait pas être, c'était bien Serpentard. Finalement, les garçons quittèrent le compartiment, et Roxanne ronchonna contre James et pesta un peu contre Scorpius Malefoy.
-Pourquoi tu ne l'aimes pas ? Il avait l'air gentil.
-C'est un Malefoy, grimaça Roxanne.
-N'empêche que ça ne soit pas être simple pour lui. Tu imagines ? C'est comme si l'une d'entre nous se retrouvait à Serpentard.
Roxanne éclata de rire et s'installa à coté de sa cousine pour plaquer un bisou sur sa joue.
-Tais-toi, idiote ! Je ne veux pas être déshéritée et jetée à la rue ! Déjà qu'on risque d'être séparées parce que tu es tellement intelligente que tu iras forcément à Serdaigle ...
-Oh, la ferme, Rox ! Je ne suis pas Molly !
-C'est pas grave, tu sais, je t'aimerais toujours !
-J'ai dit : tais-toi ! m'exclama-t-elle en se mettant à la chatouiller.
Les rires de sa cousine emplirent le compartiment et sonnèrent comme un doux son à ses oreilles. Lucy s'esclaffa à son tour, et elles pouffèrent, toute gamines innocentes qu'elles étaient.
***
-LES PREMIERES ANNEES !
Lucy grimaça en entendant cette voix. Roxanne prit sa main, et la mena de force vers la forme haute qui tenait une lanterne, et qui hurlait de pleine voix :
-PAR ICI, LES PREMIERES ANNEES !
-On est là, Hagrid ! sourit Roxanne en se planta devant le géant.
Hagrid baissa les yeux, sourit dans sa barbe.
-Qu'est-ce que je vois ? Deux petites Weasley ?
-Les meilleures, fanfaronna Roxanne.
Hagrid éclata de rire en disant qu'avec un père comme elle avait, il n'en doutait pas le moins du monde. Puis le regard du géant passa sur Lucy. Elle n'avait jamais rencontré Hagrid, son père était moins proche de lui que ne l'était le reste de la famille.
-Tu es la fille de Percy, c'est bien cela ? s'assura-t-il, le coin des yeux plissé par le sourire.
Lucy hocha la tête avec un charmant sourire et Hagrid lui ébouriffa les cheveux en lui souhaitant la bienvenue à Poudlard. Lucy rougit. Elle ne reconnaissait pas l'hirsute gardiens des clefs primitifs et « pire professeur que cette école n'eut jamais compté » que lui avait décrit sa mère et sa sœur, mais elle se garda bien de le dire, préférant suivre silencieusement Roxanne, qui elle babillait gaiement avec le géant. Ça avait toujours été comme ça, depuis leur plus tendre enfance. Roxanne était la rigolote, sociale, et sympa, et Lucy était la gentille, discrète et silencieuse. Cependant, Fred n'avait jamais été dupe, et avait prédit qu'un jour, Lucy serait une véritable dictatrice qui ferait obéir tout le monde par son seul charisme. Tout ça parce qu'un jour, quand il lui avait piqué son jouet préféré, elle avait tellement hurlé dessus, le prenant de court qu'il avait fini par le rendre sans protester. Depuis, il était persuadé que Lucy avait un caractère bien trempé, mais qu'elle n'osait pas en faire usage. Il avait peut-être raison, mais pour l'heure, elle préférait beaucoup laisser la vedette à Roxanne.
Hagrid emmena la petite troupe de première année vers les barques, et ils montèrent tant bien que mal dedans. Lucy et Roxanne commencèrent à grimper dans une déjà occupée par deux garçons. Si Roxanne y sauta souplement sans aucun problème, Lucy trébucha et fut rattrapée par un des garçons qui était dans la barque. Elle sentit son visage s'enflammer, et bredouilla un « merci ». Le garçon sourit. Dans le pénombre, elle put seulement distinguer ses cheveux d'un vague châtain, et ses yeux noisette.
-De rien. Je m'appelle Adam Scampers.
-Lucy Weasley.
Adam hocha la tête, et l'aida à s'asseoir. L'autre garçon était Lionel Boot, et Roxanne avait déjà vivement engagé la conversation avec lui. Les barques se mirent en route et au bout de quelque minute Poudlard apparut au détour d'un virage. Lucy était tellement occupée à contempler le château qu'elle n'entendit pas Adam l'appeler.
-Oui ?
-Il dit que Serdaigle est la meilleure, lui apprit Adam en désignant Lionel. Ses deux parents y étaient, il ira sans doute là-bas ...
-Ça ne veut rien dire, protesta-t-elle en repensant à Scorpius Malefoy. Mais toi, tu veux aller où ?
Adam trépigna sur son banc.
-Aucune idée. Mes parents ne sont pas sorciers.
-Oh. Né-moldu ? comprit Lucy avec un sourire.
Adam hocha tristement la tête, les yeux rivés sur Poudlard, et Lucy entreprit de le rassurer, lui assurant qu'il pourrait venir la trouver s'il avait besoin de comprendre les coutumes sorcières.
-Et pour les Maisons, Gryffondor est géniale, presque toute ma famille y est. Pareil pour Serdaigle, et les Poufsouffle sont sympa aussi, il paraît ... Bref, conclut Lucy avec un sourire. Elles se valent toutes, ne t'inquiètes pas.
-Sauf Serpentard ! intervint Roxanne avec un sourire narquois.
Lucy leva les yeux au ciel, mais imita sa cousine. Bientôt, les barques raclèrent le fond, et Hagrid aida les premières années à descendre avant de les mener vers un homme au visage lunaire qui les attendait gaiement à la porte.
-Neville ! s'exclama Roxanne avec un grand sourire.
-Professeur Londubat, Miss Weasley, la corrigea gentiment le professeur.
Roxanne baissa la tête honteusement, et Lucy pouffa silencieusement, récoltant un coup de coude de sa cousine. Londubat attendit que le calme s'installe dans le groupe pour faire son discourt d'introduction sur Poudlard et les quatre Maisons (il était lui-même à présent le Directeur de Gryffondor), et les mena à l'intérieur du château. Quand les portes de la Grande Salles s'ouvrir, Lucy voulut rentrer six pieds sous terre. Tous les regards étaient fixés sur eux, de telle sorte à ce qu'on avait l'impression qu'ils étaient présentés comme des bêtes de foires. Si Molly ne lui adressa pas un regard depuis la table des Serdaigle, James, Fred, Louis et Victoire se chargèrent de leur faire des sourires encourageants. Lucy les remercia d'un sourire quand elle remarqua Adam qui regardait le plafond bouche bée. Lucy suivit son regard et réprima un cri.
-J'avais oublié !
-C'est ... de la magie ?
-Qu'est-ce que tu crois, nigaud ? s'esclaffa Lucy, les yeux rivés sur les étoiles que laissaient entrapercevoir le plafond. Tante Hermione nous en a parlé. Un plafond magique qui retranscrit le temps qu'il fait à l'extérieur.
-Mais ... s'il pleut ?
La réflexion fit rire Lucy de bon cœur, mais plongea le pauvre Adam dans la perplexité. Avant qu'elle n'ait pu répondre, le groupe de première année s'était arrêté devant la table des professeurs. Lucy se mit sur la pointe des pieds pour voir par dessus la tête des autres élèves, piquée de curiosité. Puis elle l'aperçut. Le Choixpeau. L'institution qui avait eu le culot d'envoyer un Malefoy à Gryffondor. Le Choixpeau se mit alors à s'animer et à parler, et les élèves des premiers rangs sursautèrent. Il déclama alors une chanson récapitulant les caractéristiques des quatre Maisons, et Lucy fut soulagée en entendant celles de Serpentard. Elle n'était ni vicieuse, ni ambitieuse. Juste discrète. Peut-être qu'elle irait à Poufsouffle. Ça ne la dérangeait pas. Au moins, elle ne serait pas obligée de supporter Molly.
-Quand j'appellerais votre nom, vous viendrez vous assoir sur le tabouret, et je vous mettrez le Choixpeau sur la tête, annonça Londubat après la chanson. Arlett, Mary !
Une petite fille blonde s'avança et le professeur enfonça le Choixpeau sur sa tête.
-Poufsouffle !
Des clameurs s'élevèrent à la gauche de Lucy et Mary Arlett courut rejoindre ses camarades. La file d'élève se vida d'instant en instant. Lionel Boot avait effectivement été envoyé à Serdaigle.
-Scampers, Adam !
-Bonne chance, lui souffla Lucy alors qu'il avançait.
Adam lui adressa un sourire crispé, et enfonça le Choixpeau.
-Gryffondor !
Lucy eut un grand sourire et applaudit en même temps que Victoire, Fred, James, Louis, et Scorpius. Adam rejoignit ses cousins à la table de Gryffondor, soulagé. La file s'affina encore et encore jusqu'à ...
-Weasley, Lucy !
-Vas-y Lucy ! hurla Fred depuis sa place.
Lucy vit Victoire le bâillonner pour qu'il se taise, mais l'intervention de son cousin avait donné un peu de courage à la jeune fille, dont le cœur s'était emballé après l'annonce de son nom. Ce fut donc le cœur à moitié léger qu'elle grimpa les marches jusqu'au Choixpeau. Londubat lui adressa un sourire rassurant, et mit le Choixpeau sur sa tête. Il lui couvrit complétement les yeux. Pendant quelques secondes, Lucy n'entendit que les battements assourdissants de son cœur. Puis une voix s'éleva, comme susurrant à son oreille.
-Tiens tiens, une petite Weasley ... Hum... Très difficile, petite fille, très difficile ... Hum ... Oui, je vois de l'intelligence, de grandes capacités ... serait-ce de l'ambition qui percerait son petit cœur, jeune fille ? Je le sens, tu veux faire tes preuves, n'est-ce pas ? Prouver qui tu es ... Hum, très difficile ... De l'audace, un petit peu, caché sous de la timidité ... Ou vais-je te mettre... ?
Le Choixpeau resta un moment silencieux, un horrible instant où les doigts de Lucy se crispèrent au tabouret. Merlin, que c'était long ... Envoyez-moi à Poufsouffle, qu'on en finisse !
-Poufsouffle ? Non, je ne crois pas, jeune fille, je ne crois pas ... Mais qu'est-ce que c'est difficile, il faut réfléchir ... Ne pas t'envoyer dans la mauvaise Maison ... Audace, oui ... Intelligence ... Ingéniosité ... Alors ... Ah, oui ... Je pense que c'est cela ... oui, je l'ai. Oui, cela devrait convenir ... SERPENTARD !
Le dernier mot résonna dans la salle comme un coup de tonnerre. Et cette fois, il ne fut suivit d'aucun applaudissement. Lucy se figea, certaine d'avoir mal entendu. Puis elle recouvra sa vision, et mit quelques secondes à comprendre que c'était parce que le professeur Londubat venait de lui retirer le Choixpeau. Ses doigts étaient tellement serrés autour du tabouret qu'elle était persuadée qu'ils y resteraient soudé à jamais. Mais elle avait aussi compris qu'elle avait besoin de s'y raccrocher pour éviter à ses mains de trembler.
Serpentard.
Elle observa les visages devant elle. Si les premières années étaient plus perplexes qu'autre chose, les autres élèves la fixait un air de stupeur profonde qui frisait le choc.
Particulièrement ses cousins.
-C'est impossible ! fusa alors une voix.
Une fille à la table de l'extrême droite - la table des Serpentard - se leva d'un bond, et pointa un index accusateur sur Lucy.
-C'est une Weasley ! cracha-t-elle. Comment voulez-vous qu'elle puisse être à Serpentard ?
Et ce fut la débandade.
-C'est quoi, le rapport de cause à effet ? s'écria Scorpius Malefoy en se levant à son tour.
-Oh, tu peux parler, Malefoy !
-Pour une fois, Nott a raison elle devrait être avec nous ! intervint James en imitant son ami.
-Avec nous, plutôt ! rectifia Dominique depuis la table des Serdaigle.
-Hey ! Calmez-vous ! tenta de les apaiser Victoire alors que James, Fred et Dominique s'enflammaient.
-Silence !
Lucy sursauta. Deux femmes venaient de se lever de la table des professeurs. La première, au centre, avec sa robe en tissu écossais et ses cheveux encore noirs de jais noué en chignon stricte sur sa nuque était évidemment Minerva McGonagall. L'autre était une grande femme aux épais cheveux noirs épars sur ses épaules, ayant une trentaine n'années.
-Miss Nott, Monsieur Malefoy, rasseyez-vous immédiatement ! ordonna la directrice d'un ton sec.
Les deux élèves obéirent de mauvaise grâce, leurs yeux se lançant des éclairs.
-Maintenant, fit la seconde femme d'une voix qui n'admettait aucune réplique, je ne veux plus entendre aucune protestation.
-Mais ... Professeur Greengrass ...
-Miss Nott, vous voulez déjà faire perdre des points à Serpentard ?
La fille ouvrit la bouche, puis la referma, replongeant le nez dans son assiette. Le Professeur Greengrass hocha sèchement la tête, et adressa un petit sourire d'excuse à Lucy avant de se rassoir.
-Vas-y, lui souffla Londubat à l'oreille.
-Mais ...
Elle sentit avec horreur les larmes lui monter aux yeux, mais se refusa à les laisser couler. Elle n'arrivait toujours pas à y croire ...
-Ne t'en fait pas Lucy, la rassura le professeur en la poussant doucement par l'épaule. Tu peux y aller, Roxanne doit être répartie.
Roxanne. Lucy en avait oublié sa cousine, qui devait passer derrière elle. Ravalant ses larmes, elle croisa le regard plein de désarroi et de déception de sa compagne de toujours. Mais quand Roxanne remarqua qu'elle la regardait, elle sourit courageusement. Lucy se leva difficilement de son tabouret et descendit les marches alors que Roxanne les montait.
-Rox ... Je suis ...
Lucy ne put continuer, et inspira profondément pour se calmer.
-Dis-moi que tu ne me détestes pas, la supplia-t-elle finalement.
Il un instant de silence, un horrible instant durant lequel Roxanne fixa Lucy, impassible. Puis elle sourit.
-Bien sûr que non, idiote.
Un raclement de gorge discret ramena les deux jeunes filles à la réalité. Londubat attendait Roxanne. Et la table des Serpentard attendant Lucy. La jeune fille regarda avec angoisse cette table qui était désormais la sienne. Roxanne lui fit un dernier sourire crispé avant de s'avancer vers le Choixpeau. Lucy prit son courage à deux mains, et marcha à son tour d'un pas décidé vers les Serpentards. En passant devant les Serdaigle, elle croisa pour la première fois le regard de sa sœur. Molly la fixa un instant, impassible, puis secoua la tête pour détourner les yeux une seconde plus tard. Mais la seconde avait suffi à Lucy pour percevoir toute la déception de sa sœur. Ne pas pleurer. Surtout, Lucy, Ne pas pleurer. Elle continua alors à avancer. Elle s'autorisa un regard en arrière pour voir Roxanne enfiler le Choixpeau. Lucy n'était pas encore assise qu'elle entendit le « GRYFFONDOR » se répercuter dans les murs de la salle. Quelle évidence. Timidement, elle s'installa devant une assiette, sous le regard inquisiteur des Serpentard. Elle ne releva la tête que quand elle entendit à nouveau le Choixpeau répartir un élève. Ses poings se crispèrent.
Ce Choixpeau qui avait osé envoyer un Malefoy à Gryffondor.
Ce Choixpeau qui avait osé envoyer une Weasley à Serpentard.
Elle s'appelait Lucy Weasley.
Aujourd'hui, elle venait devenir la honte de sa famille.
***
-Debout les filles, on va être en retard pour le petit déjeuner !
Lucy lança un regard mauvais au rideau qui venait de s'ouvrir. Une fille aux longs cheveux bruns et à l'allure princière avait passé la tête par l'ouverture.
-Toi aussi, Weasley, debout !
-Je suis réveillée, Alexandra, merci.
Alexandra Fellandry grimaça, et repartit sec. Lucy s'en voulut vaguement d'avoir été si froide, parce qu'Alexandra avait été la seule à être courtoise avec elle hier soir.
Hier soir.
Lucy n'en revenait toujours pas. Pourtant, les rideaux verts émeraude des lits à baldaquins, et les serpents dessinés sur un pan du mur ne la trompaient pas le moins du monde. Elle était dans le dortoir des filles de première année Serpentard.
Dont elle faisait partie.
La soirée d'hier était passée comme un cauchemar. A table, personne ne lui avait adressé la parole, si ce n'était le dernier garçon envoyé à Serpentard, un certain Luke Zabini. Mais il lui avait demandé de lui passer les pommes de terre, est ce que ça comptait vraiment ? En montant dans les escaliers, deux-trois élèves lui avaient même fait des croches-pieds, et elle avait dû se retenir à la préfète, Chloé Nott, la fille qui avait protesté au banquet. Evidemment, elle l'avait gratifiée d'un regard noir avant de les mener à la salle Commune, une longue pièce baignée dans une lumière verdâtre parce qu'elle était, leur dit Chloé Nott, située sous le Lac Noir. En effet, en regardant bien, Lucy avait remarqué quelques ouvertures dans le plafond qui ouvrait sur un paysage d'algue, et où quelques poissons passaient. Elle aurait même juré voir au loin le calamar géant. Chloé Nott mena les filles à leur dortoir, que Lucy partageait avec trois autres élèves, Alexandra, Athénaïs, et Dorothy. Si ces deux dernières l'avaient complètement ignorée, Alexandra avait fait l'effort d'engager la conversation, même si Lucy n'avait pas été très réceptive. Elle avait encore la tête pleine du regard froid de Molly, de la voix désagréable du Choixpeau, des éclats de rires de ses cousins, si loin d'elle pendant le banquet ... Et Roxanne lui manquait. Enormément.
Lucy se força à se lever et se traina jusqu'à la salle de bain. Son reflet lui fit peur. Ses cheveux ondulés partaient dans tout les sens, et ses yeux bleus étaient rouges après une nuit entière à pleurer silencieusement. Elle se leva, s'arrangea du mieux qu'elle put, et partit déjeuner. Cependant, alors arrivée devant les grandes portes du Hall, elle entendit lointainement le rire cristallin de Victoire, et celui plus sonore de Fred. Avec un pincement au cœur, elle s'arrêta en plein milieu du Hall, incapable de faire un pas de plus. Pour sa plus grande horreur, ses mains se remirent trembler, et elle serra les poings.
Elle ne comprenait pas.
Elle n'était pas rusée. Elle n'était pas ingénieuse. Elle n'était pas ambitieuse. Certes, les gens la disait intelligente, parce qu'elle avait toujours réussi les interrogations du primaire sans ouvrir le moindre cahier ni même faire ses exercices. Mais dans ces cas là, c'était à Serdaigle qu'elle aurait dû être ? Avec Molly ? Elle était discrète, réservée, quoiqu'en dise Fred. Poufsouffle ? Toute sa famille était passée par Gryffondor. Mais non. Elle se retrouvait dans la Maison qui avait accueilli dans son sein Voldemort. Non, à vrai dire, le seul argument qu'elle avait réussi à trouver pour qu'elle aille à Serpentard était qu'elle avait le sang pur. Mais ce n'était pas un argument valable à ses yeux. Puis ce fut le rire de Roxanne qui lui vint de la Grande Salle, et les larmes lui montèrent aux yeux. Elle fit prestement demi-tour, et se heurta à une fille qui venait en sens inverse. Une pile de bouquin tomba à terre avec fracas.
-Hey !
-Désolée, s'excusa Lucy en rougissant.
-Oh, c'est rien, fit la fille en ramassant ses livres qui étaient tombés durant la collision.
Elle lui lança un coup d'œil à la dérobée, et rejeta ses magnifiques cheveux noirs derrière son épaule pour lui demander :
-Tu es la cousine de James et Louis non ? La Serpentard ?
Lucy fixa ses chaussures et marmonna un vague « oui » en piquant un fard. La fille éclata de rire.
-Ne soit pas si timide, jeune fille ! Je m'appelle Jina Kane, je suis en deuxième année à Serdaigle.
-Lucy, se présenta-t-elle à son tour, décidant finalement de faire bonne figure. Serdaigle ? Ma sœur est ta préfète.
-Molly ? Je me disais bien que vous vous ressembliez ...
Lucy se rembrunit, et haussa les épaules. Une ombre d'inquiétude passa sur le visage de Jina, et ses yeux noirs brillèrent de compassion. Il y avait quelque chose d'asiatique dans ses traits qui lui donnaient un certain charme.
-Tu sais, Lucy, ce n'est pas un drame d'être à Serpentard, dit-t-elle avec douceur. Je connais des gens très bien, là-bas. Ça te sera peut-être déroutant les premières semaines, mais ...
-Qu'est-ce que tu en sais ? la coupa-t-elle avec lassitude.
Ce n'était pas qu'un problème d'intégration. Non, le problème allait être la réaction familiale. Ses parents allaient faire une crise cardiaque. Mon grand-père Weasley allait la renier. Et elle ne parlait pas de l'oncle Ron. Et cela, Lucy doutait que la jeune fille comprenne ... Mais Jina eut un petit sourire, et lui attrapa le bras.
-Tu as raison, admit la Serdaigle, les yeux pétillants. Attends-moi là. Et tiens-moi ça.
Elle lui fourra ses livres dans les bras, et s'engouffra en courant dans la Grande Salle, plantant-là une Lucy perplexe. Elle revint au bout de quelques secondes, tirant par la cravate un Scorpius Malefoy indigné, s'étouffant à moitié avec la tartine de confiture qu'il avait encore dans la bouche. La scène était tellement ridicule que Lucy ne put s'empêcher de pouffer.
-Au moins ça te fait rire ! se réjouit Jina, avant de se tourner vers son otage sans lâcher la cravate rouge et or. J'ai besoin de toi, et de ta fabuleuse expérience.
-Après le petit-déjeuner.
Il tenta de retourner vers la Grande Salle, mais Jina le retint vers un pan de son pull.
-Malefoy ! Tu ne peux pas laisser cette pauvre petite comme ça !
Scorpius se stoppa net, et Jina usait tellement de force pour le retenir qu'elle se retrouva écraser contre son torse. Le regard gris de Scorpius se posa sur Lucy. Elle se sentit rougir, mais soutint le regard du Gryffondor, et y lut beaucoup de compassion, une compassion qu'elle n'aurait jamais cru voir dans le regard d'un Malefoy, fut-il Gryffondor.
-Pas faux, céda-t-il finalement. Mais sans toi, Kane. Toi, tu vas embêter Jim.
-Mon activité favorite ! railla Jina en se dirigeant de bonne grâce vers la Grande Salle. A plus tard, petite puce !
Lucy agita la main avec un sourire sincère. La mâtinée commençait peut-être pas aussi mal qu'elle ne l'avait redouté ... Elle trépigna quelques secondes, mal à l'aise. Scorpius finit patiemment la tartine qu'il avait dans la bouche en arrivant, puis se frotta les mains.
-Tu as mangé, mini-Weasley ?
Lucy secoua la tête, et Scorpius soupira en lui demandant de rester ici. Il retourna dans la Grande Salle et revint quelques secondes plus tard avec des toasts qu'il fourra dans les mains de Lucy.
-Merci, bredouilla-t-elle.
Scorpius sourit avec indulgence.
-Un plaisir. Moi aussi j'ai passé la première semaine à sauter les repas pour éviter d'avoir à me retrouver à table des Gryffondor. Tu viens ?
-Où ça ?
-Faire un tour.
Lucy hésita, gênée. Puis elle finit par hocher la tête et suivit Scorpius dans les couloirs jusqu'aux arcades qui bordaient la cour du château. Il s'assit sur l'une d'entre elle et invita la jeune fille à faire de même.
-Comment ça va ? s'enquit alors Scorpius alors qu'elle venait d'entamer un toast.
Lucy hésita, et abandonna le toast. Sa bouche se tordit avec incertitude. Scorpius eut un sourire compréhensif, légèrement amer.
-Envie de brûler le Choixpeau ?
-Un peu, avoua-t-elle en reposant ses toasts sur sa jupe. Tu sais, tu n'étais pas obligé de ...
-Si. Enfin ... Je comptais venir te voir, de toute façon, je l'aurais fait, même si Kane ne m'avait pas kidnappée comme elle l'a fait. Après ce qui s'est passé après ta répartition ... J'ai bien cru que James et Louis allaient se jeter sur le Choixpeau pour lui faire raviser son jugement !
La tristesse pinça le cœur de la jeune fille, et elle se retrouve incapable d'avaler quoique soit. Ni même de dire quoique soit. Scorpius parut remarquer son trouble, parce qu'il posa doucement la main sur son épaule avec inquiétude.
-Hey, ne t'en fais, ça ne veut pas dire qu'ils t'en veulent ! Au contraire, je suis sûr que ...
-De toute façon ils préféraient Roxy.
La phrase était sortie seule. Ce n'était même pas amer, ni triste. Un simple constat que faisait la jeune, après des années à observer ses cousins. Scorpius ne trouva rien à répondre, et Lucy finit par demander du bout des lèvres :
-Comment ils ont réagi, tes parents ?
Car c'était aussi cela qui la hantait. Le visage de Scorpius se crispa imperceptiblement. Ses mains jouèrent un instant avec un pan de son pull, et il haussa les épaules.
-Ma mère n'a rien dit. Elle est assez tolérante. Et comme elle a beaucoup d'influence sur mon père ... et bien il n'a rien dit non plus.
L'amertume avait percée vers la fin de sa phrase, mais Lucy devinait qu'il n'était pas prêt à en dire plus. Puis il se força à sourire.
-Mais chez toi, c'est complétement différent. Il ne devrait pas avoir de crise familiale. Je veux dire, ce n'est pas comme si on était encore sous l'apogée du ... Seigneur des Ténèbres, les relations Gryffondor/Serpentard se sont apaisées. Et ils sont assez tolérants, les Weasley.
-Sauf avec les Serpentard, grommela Lucy en passant une main dans ses cheveux indisciplinés.
-Et les Malefoy, admit Scorpius avec un sourire amusé.
Lucy laissa échapper un rire, et le Gryffondor se joignit à elle. Il lui raconta ensuite comment s'était passé sa première semaine à Poudlard, les regards haineux de ses camarades quand il passait dans le couloir parce qu'il était le fils d'un ancien Mangemort, les mauvais coups qu'on lui avait subir les premières semaines ... Puis quelqu'un s'était rebellé contre ça, et cette personne avait été James Potter. Après qu'un troisième année eut lancé un sort de blocjambe à Scorpius dans la Salle Commune, James avait commencé à s'insurger devant tant d'injustice, et avait englouti le pauvre élève sous une tonne d'injure. Puis, après n'avoir laissé aucune miette de dignité audit élève, il avait libéré Scorpius du maléfice, et lui avait tendu la main avec un mot. « Ami ? ». Scorpius n'avait pas réfléchi à deux fois avant d'accepter la proposition, et était devenu inséparable de Louis et de James. Après cela, les choses s'étaient apaisées pour lui, et il faisait à présent partie intégrante de Gryffondor.
La cloche sonna le début des cours et Scorpius sauta sur ses pieds.
-Tout cela pour te dire que ça va peut-être être dur les premières semaines, mais c'est sous le coup de choc. Quand cela se tassera, ils ne feront même plus attention à toi, et te considéreront peut-être même comme une vraie Serpentard.
-Je ne suis pas sûre de vouloir être une vraie Serpentard.
-Si le Choixpeau t'y a envoyé, c'est que tu as les capacités d'y être, rétorqua Scorpius. Fais confiance au Choixpeau, Mini-Weasley. On a peut-être envie de le brûler sur le coup, mais il a toujours sacrément raison, ce bougre. Jamais je n'aurais pensé avoir la hardiesse d'aller à Gryffondor, pourtant ... Bon, tu as quel cours ?
-Métamorphose, répondit Lucy, dépitée.
-Oh ! (Scorpius eut un sourire narquois) Avec Greengrass, ta directrice de Maison - et ma tante, au demeurant. Toujours pratique d'avoir de la famille dans l'administration, mais ça je ne vais pas de l'apprendre, Miss fille-de-deux-des-gens-les-plus-puissants-après-le-Ministre. Allez viens, je t'accompagne !
Lucy soupira, et le suivit dans le couloir jusqu'à un couloir du troisième étage. Là, il s'arrêta pour aller à son cours de Défense contre les forces du Mal, et sourit à Lucy.
-Si tu as besoin de quoique soit, n'hésite pas à venir me voir. Entre reclus, on doit se soutenir, non ?
Lucy eut un sourire timide. Le sourire que Scorpius était tellement sincère ... Elle ne s'était pas attendue à cela venant d'un Malefoy. Pas qu'elle se soit attendu à quelque chose de particulier ... Mais même après ce qu'il s'était pas passé, elle n'avait jamais pensé qu'il puisse tant avoir cette volonté de l'aider.
-Tu n'es pas obligé, tu sais ...
-Oh, Lucy, ça ne me dérange pas d'aider les brebis perdues, rit Scorpius en s'engageant dans l'escalier. Ah, et dernière chose ...
-LUCY !!
-Aaaaargh !
Elle sentit quelqu'un l'arracher au sol pour la faire tournoyer dans les airs sans cesser de prononcer des frénétiques « Lucy Lucy Lucy ! ». Puis elle reconnut ses cheveux noirs en bataille et un immense poids se retira de son cœur. Elle se mit à rire, sans savoir si c'était de soulagement ou d'amusement.
-Jim, lâche-moi, je vais être en retard !
-A tes ordres petite princesse !
James la lâcha brusquement, arrachant un cri à sa cousine, mais la retint pour qu'elle n'atterrisse pas trop brutalement. Ses yeux marrons la détaillèrent quelques instants, et il demanda du bout des lèvres.
-Alors ? Ils ne t'ont pas trop maltraités à Serpentard ? Déjà Scorp' a Gryffondor c'était limite au niveau de la méchanceté, mais alors les Serpentard, je n'imagine même pas ... Ça va, hein ? Tu sembles toute pâle, qu'est ce que ...
-Jimmy ! le coupa-t-elle avec un sourire rassurant. Ils ne m'ont rien fait, ne t'en fais pas. Ils ne sont ... pas si horribles que ça, tu sais.
Elle ne savait pas si elle mentait sur ce point, mais c'était cependant un fait : à part les regards de travers, aucun des élèves n'avaient été ouvertement hostile avec elle.
-Et puis il y a des gens biens à Serpentard, intervint Jina, qui arrivait derrière eux avec Louis. Eléonore Zabini est très gentille ...
James fronça du nez en entendant cela, et grimaça.
-T'as de drôle de goût, Kane.
-Il paraît que je ressemble à ma mère, expliqua Jina avec un sourire amusé. Et comme ma mère est sortie avec ton père, je veux bien te croire sur parole ... Drôle de goût.
-Beurk. Erreur de jeunesse.
-Je ne te le fais pas dire.
-Tu ...
-AH NON ! cria soudainement Scorpius, levant les bras au ciel avec désespoir. Ça ne va pas recommencer ?! Pas dès le premier jour ?
Louis ricana, nonchalamment appuyé contre la rambarde de l'escalier.
-A ce rythme là, on les mariera à la fin de l'année, Scorp'.
-La ferme ! réagirent Jina et James.
Louis se mit à rire sous cape, et Lucy l'imita de bon cœur. Puis la cloche sonna une seconde fois, et son rire s'étrangla dans sa gorge. Son soulagement lui avait fait perdre le sens commun, et elle allait arriver en retard à son premier cours de l'année.
-Merlin ! pesta-t-elle en faisant demi-tour. A tout à ...
-Tss Tss ! protesta Louis en la prenant vivement par le bras. Où comptes-tu aller comme ça, jeune fille ?
-En cours !
-Vous n'allez pas la faire arriver en retard à son premier cours ? s'assura Jina en plissant ses yeux noirs.
Louis haussa les épaules avec indifférence, imité par James.
-Elle l'est déjà, de toute façon, fit remarquer ce dernier en se tournant vers ta cousine. Bien, gamine, écoute-moi ...
-Ecoute-nous, rectifia Scorpius en venant se poster de l'autre coté de Louis.
Ils la dominaient tous les trois de toute leur hauteur, un sourire sadique identique aux lèvres.
-On en a parlé hier, continua Louis.
-Et sache, ma très chère cousine, que si quelqu'un ose te jeter un sort ...
-...te jeter dans le Lac Noir ...
-... ou simplement t'agresser verbalement ...
- ... nous serons ravis de te venger afin que cela n'arrive plus jamais, acheva Louis, son sourire s'agrandissant.
-Oh oui, plus que ravis ! enchérit James.
Lucy les fixa tous trois tour à tour, un sourire incertain aux lèvres.
-Attendez ... Vous ne m'en voulez pas ?
Les yeux de James et Louis s'écarquillèrent, et ce dernier éclata de rire.
-Mais bien sûr que non ! s'exclama James avec stupeur. Stupide Weasley, pourquoi on t'en voudrait ?
Le cœur de Lucy fit un bond dans sa poitrine. Si elle savait que Louis n'allait pas cessé de lui parler parce qu'elle était à Serpentard, elle en avant été un peu moins sûre pour James ... C'était pourquoi apprendre que non seulement ils ne lui en voulaient pas, mais qu'en plus ils étaient prêt à la protéger, la mettait sur un petit nuage. Son cœur se gonfla de reconnaissance. Elle se sentait galvanisée par le soulagement, et son sourire se fit plus franc.
-Trop aimable ... Mais je vais essayer de vous éviter cette peine. Je vais me débrouiller seule.
-Bonne réponse, petite puce, approuva Jina avec un sourire. Allez, bande de gnomes ! ajouta-t-elle en prenant à nouveau Scorpius par la cravate. On est en retard en cours, Montrose va nous tuer !
-Kane ! protesta Scorpius en tentant encore de se dégager.
Ses deux amis, pas charitables pour deux sous, éclatèrent de rire, et suivirent Jina et Scorpius dans les escaliers. Lucy, elle, fit prestement demi-tour pour rejoindre le plus rapidement sa salle de métamorphose. Le pire dans tout cela, ce fut que la discutions avec ses cousins l'avait rendue tellement heureuse que quand elle arriva devant le professeur Greengrass avec dix minutes de retard, ce fut avec un stupide sourire aux lèvres. Le professeur était en train de faire l'appel, et releva à peine les yeux sur son élève.
-Hum. Miss Weasley ? Asseyez-vous, je ne vous ai pas encore appelée. Techniquement, vous n'êtes donc pas en retard, mais c'est la dernière fois.
-Excusez-moi, professeur, bredouilla la jeune fille, son sourire ne quittant pas ses lèvres.
Lucy se glissa donc discrètement dans le fond de la classe, et s'assit à la seule table de libre, à coté du dernier garçon à avoir été réparti à Serpentard, Luke Zabini. Il lui lança un regard de coin qu'elle tenta d'ignorer, se concentrant sur le professeur Greengrass, qui venait de finir l'appel. Elle releva les yeux de son cahier, et ses yeux incroyablement clairs parcoururent la salle. C'était un cours qu'ils avaient en commun avec les Serdaigle. Elle se leva, et se mit à déclamer d'une voix ferme :
-La métamorphose est l'une des disciplines les plus exigeante de la magie. Il est hors de question que je supporte le moindre laxisme dans ce cours : chacun devra mettre le meilleur de lui-même chaque jour s'il veut survivre à mes heures de cours. Les retards seront intolérés. La médiocrité injustifiée. Donner le meilleur de vous-même, et peut-être que j'arriverais à faire de vous quelque chose de plus qu'une bande de primates primitifs et pré-pubères agitant stupidement une baguette en marmonnant des paroles incohérente. Me suis-je bien fait comprendre ?
Toute la classe s'observa, perplexe, et frappée par cette entrée en matière pour le moins peu encourageante. Puis le visage de la directrice de Serpentard se fendit d'un sourire froid, et elle commença son cours en distribuant des allumettes à l'ensemble de la classe. Elle nota une formule au tableau, et bientôt, tout le monde se mit à la marmonner en agitant passivement sa baguette. Lucy fixa l'allumette en faisant tourné sa baguette entre ses doigts.
-Par la Barbe de Merlin, grommela Luke Zabini après sa quatrième tentative infructueuse. Tu y arrives, toi ?
Lucy mit quelques secondes à comprendre qu'il s'adressait à elle, et finit par lever les yeux sur lui. Ses yeux sombres la fixaient avec une pointe d'agacement. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il lui adresse la parole. Peut-être que les pommes-de-terre avaient été plus fraternisantes qu'elle ne l'avait pensé.
-Euh ... Je n'ai pas encore essayé, avoua-t-elle en prenant l'allumette.
Luke Zabini lui renvoya un regard surpris, et elle soupira en reposa l'allumette. Bien, se dit-t-elle, les yeux rivés sur la tige de bois, visualisant avec exactitude l'aiguille argentée en laquelle elle devait la transformer. Voyons ce qu'une Weasley à Serpentard peut faire ... Elle agita une fois sa baguette, et récita la formule. Aussitôt, le bois de l'allumette se changea en métal, et le bout rond et rouge devint argenté et pointu. Lucy et son voisin observèrent le résultat du sort de la jeune fille, abasourdis.
-Et bien tu y arrives, conclut alors Luke Zabini avec un sourire narquois. T'es pas mauvaise, Weasley. Comment tu as fait ? A moins que ce se soit la baguette ? Elle est en quoi ?
Lucy fronça les sourcils. Pourquoi la réussite du sort dépendrait-t-elle uniquement de sa baguette, et non de ses capacités magiques ?
-Bois d'orme et plume de Phoenix, répondit-t-elle sèchement, froissée. Un problème, Zabini ?
Son voisin partit d'un petit rire cynique.
-Waho, une Weasley avec le bois des Sang-purs ? Tu m'étonnes que t'es à Serpentard ...
-N'importe quoi, cracha un garçon devant elle, Liam Pucey, lui semblait-t-elle. Rien ne justifie qu'elle soit ici, pas même la pureté de son sang, et encore moins le bois de sa baguette ... Pourquoi tu parles à cette traitre à son sang ?
Lucy fronça les sourcils en considérant les cheveux bruns et le regard mesquin de Pucey, mais le visage se son voisin se fendit d'un sourire cynique.
-En attendant, tu galères à transformer ton allumette qu'elle l'a déjà fait. Retourne-toi, au lieu de me déconcentrer.
Pucey lui lança un regard torve, mais obtempéra de mauvaise grâce. Lucy gratifia son voisin d'un regard éperdu, et il balaya son air interrogatif d'un nonchalant coup d'épaule, comme si ce n'était rien. Mais elle remarqua le regard hostile dont il gratifiait la nuque du garçon de son dortoir.
-Quoi ? ajouta Zabini sans prendre en compte l'intervention de Pucey. Tu ne savais pas ça ? L'orme est considéré comme un bois de sang pur, toutes les grandes familles le convoitent ...
Lucy regarda alors sa baguette, fine, d'un bois légèrement tirant vers l'orangé. Un sentiment de malaise d'épris alors d'elle, et elle posa sa baguette bien devant elle, comme si elle risquait de la contaminer. Elle entendit Luke ricaner.
-Oh, ça va Weasley. Ce n'est pas un strangulot, non plus ...
-Je me fiche d'avoir le sang pur, siffla-t-elle.
-La baguette aussi. Mais il paraît que les baguettes en bois d'orme sont pour les sorciers excellents et font des sorts des plus réussis et élégants, et c'est pour ça qu'ils l'aiment bien. Pas de lien de cause à effet, tiens ...
-Comment ça se fait que tu en saches tant sur les baguettes, toi ?
Luke Zabini haussa les épaules avec indifférence, et réessaya une nouvelle fois le sort sur son allumette. La tige prit une brève couleur argentée qui se fana bien vite.
-Stupide matière, grommela-t-il en lança un regard de coin à Lucy. Bon d'accord, tu veux bien me dire comment tu as fait, maintenant ?
-Ce n'est plus grâce à la baguette ? se moqua Lucy avec un sourire sarcastique.
-La ferme, Weasley.
-Je peux vous aider, dans le fond ?
Le professeur Greengrass, qui passait entre les rangs, le visage impassible, se planta devant leur table, les dominant de toute son imposante hauteur. Les deux élèves s'entre-regardèrent, et gardèrent le silence.
-Vos allumettes, exigea Greengrass.
Ils les lui présentèrent, tout deux de mauvaise grâce. Le professeur de métamorphose leva un sourcil méprisant devant l'allumette intacte de Zabini, et lui ordonna de se remettre à travailler le sort. Puis elle se tourna sans un mot vers Lucy, qui ouvrit la main avec réticence. Le sourcil de Greengrass se dressa à nouveau, mais cette fois de surprise.
-En combien de tentative, Miss Weasley ?
-Une seule, professeur, répondit son voisin à sa place.
-Vous vous appelez Weasley, monsieur Zabini ?
Il se renfrogna et retourna à son allumette, à présent à moitié transformée. Greengrass prit celle de Lucy entre ses doigts pour l'examiner. Un sourire à la fois satisfait et sadique se forma sur ses lèvres.
-Aurais-je subtilisée à Gryffondor et Serdaigle une brillante jeune fille ? s'interrogea-t-elle en observant la jeune fille avec une certaine fierté. Vous faites gagner dix points à Serpentard, miss Weasley.
Lucy leva les yeux sur Greengrass et surprise. Liam Pucey se retourna vers elle, frappé de stupeur, et lança un regard mauvais à la jeune fille. La directrice de Serpentard reposa l'aiguille sur la table, et eut un petit sourire pour Lucy.
-Prenez confiance en vous, miss Weasley. Si j'en crois cette aiguille, vous êtes promise à un grand avenir. Il serait dommage de le gâcher simplement parce que vous n'êtes pas dans la Maison familiale, vous ne trouvez pas ?
-Je vais y réfléchir, promit Lucy avec un faible sourire, incertain.
Greengrass hocha la tête avec satisfaction, et retourna voir d'autres élèves, non sans avoir conseillé à Lucy d'aider son camarade qui semblait vraiment en peine. Luke Zabini la laissa l'aider et vers la fin de la séance, il réussit à transformer entièrement son allumette. Il eut un sourire immensément satisfait. La cloche sonna le déjeuner et Lucy voulut se réfugier dans son dortoir, mais la voix de Zabini la stoppa net dans un couloir.
-Où tu vas comme ça, Weasley ? On mange !
-Toi, peut-être. Moi, je vais dans la Salle Commune.
-Mais qu'est ce que tu racontes ? C'est Histoire de la Magie, derrière, tu ne vas pas y aller le ventre vide !
-Certainement pas ! fit une voix de fille derrière elle.
Lucy sursauta et se retourna vers une fille, peut-être un an plus âgée qu'elle, aux cheveux blonds et aux yeux sombre étrangement semblable à ceux de Luke
-Chérie, laisse-moi t'apprendre quelque chose : l'Histoire de la magie, c'est long, et très, très ennuyeux. Y survivre, c'est le parcours du combattant, alors tu as intérêt à prendre des forces !
-Mais ...
-Pas de mais, la coupa la fille en la poussant vers la Grande Salle de force. On obéit à ses aînés !
Elle la prit par la main, et l'assit à la table des Serpentard sans tenir compte de ses protestations. Les gens autour d'elle lui lancèrent des brefs regards et les joues de Lucy s'enflammèrent. La fille se mit juste à coté d'elle et entreprit de remplir son assiette. Luke s'installa en face d'elle, riant sous cape, et Lucy lui lança un regard incendiaire.
-Mais quelle idée de ne pas manger avant un cours avec Binns, gémit la fille en levant les yeux au ciel.
-Weasley, je te présente ma sœur Eléonore, elle est en deuxième année, et d'habitude, elle est un peu moins tyrannique. Norie, la future première de classe, Lucy.
La jeune fille lui lança un nouveau regard peu amène. Les yeux noirs d'Eléonore étincelèrent une lueur malicieuse.
-On a piqué du bon grain à Gryffondor ? constata-t-elle. Potter va être dégoûté. Désolée de t'avoir kidnappé, Lucy. Mais j'ai une mission : j'ai croisé Jina Kane, une de mes amies, en venant, et elle m'a demandé de faire attention à sa petite protégée. Comment ça va ?
Eléonore la regarda avec une sincère inquiétude qui radoucie Lucy, et elle s'empressa d'assurer à la deuxième année que tout allait bien. Elle en parut rassurée, et cessa d'être « tyrannique ». Lucy la trouva très apaisante, comme fille, avec un sourire tranquille et un langage très posé. Son frère était assez hautain, et un brin plus orgueilleux, mais Lucy fut surprise de constater que son déjeuner avec les Zabini lui plaisait vraiment. Ils arrivèrent tout deux à la faire rire, et elle arriva même à avaler son assiette. Ils paraissaient tout deux s'en contre-fichtre qu'elle était une Weasley, et même les élèves de la tables, après quelque regards à la dérobée au début du repas, c'était désintéressé d'elle, comme l'avait prédit Scorpius. En revanche, Liam Pucey continua de la foudroyer du regard. Eléonore les accompagna jusqu'en Histoire de la magie, et Luke se mit à nouveau à coté d'elle. Elle lui lança un regard surpris, et il haussa les épaules avec indifférence, arguant que si elle était aussi douée en Histoire de la Magie qu'elle en l'était en métamorphose, il avait plutôt intérêt à être un de ses alliés plutôt qu'un de ses ennemis. Lucy eut un sourire entendu et ils passèrent ainsi les heures d'Histoire de la Magie et de Potion ensemble. Eléonore n'avait pas menti : il fallait force et volonté pour rester éveillé pendant le cours du professeur Binns, seul fantôme de l'école. Les cours de potions étaient dispensés par Pénélope Campbell, une petite sorcière aux cheveux bouclés, très vive, qui était la directrice des Serdaigles. Finalement, Lucy se révéla n'être pas si mauvaise en potion, et Luke jura qu'il allait lancé un sortilège de glue perpétuelle à leurs chaudrons afin qu'il puisse tricher les jours d'examen. Mais au moment où il dit cela, pour une raison inconnue, le chaudron de Lucy explosa et ils se réfugièrent précipitamment sous la table.
-Je parle trop vite, grommela Luke. T'as trouvé ton point faible, Weasley ?
Lucy lui lança un regard éperdu, les oreilles encore bourdonnantes.
-Je ne comprends pas, je ne me suis pas trompée dans les dosages ni rien !
Elle se releva alors que Campbell venait vers eux pour réparer les dégâts.
-Professeur, je suis ...
Campbell leva sèchement la main pour la faire taire, et plongea sa main dans le chaudron. Elle en ressorti un pétard encore fumant.
-Quel imbécile, siffla-t-elle de sa petite voix aigue, a lancé un pétard du docteur Filbuste dans le chaudron de miss Weasley ?
Evidemment, personne ne pipa mot, et Lucy et Luke s'entreregardèrent. Le pied du professeur se mit à tapoter nerveusement le sol.
-J'exige un coupable, ou j'enlève cinquante point à chacun des élèves présents ! hurla-t-elle en un cri strident absolument nocif pour les oreilles.
Lucy ne put se retenir de boucher les sienne, imitée par la moitié de la classe. Les premières années finirent pas se regarder, et des réponses fusèrent dans tout les sens.
-Ça venait de cette table ! indiqua Alexandra en montrant la table derrière elle.
-N'importe quoi ! protesta Maeve Macmillan, une fille blonde de Poufsouffle avec qui ils partageaient le cours. C'était à coté, Professeur !
Les voix se mirent vite à s'entremêler et Campbell parut se le point de faire un crise de nerf. Aucun élève ne voulait faire perdre le moindre point à sa Maison dés le premier jour à Poudlard. Lucy en profita pour glisser à Luke :
-Tu vois que je ne m'étais pas trompée dans les dosages ...
Les yeux de Luke roulèrent dans leurs orbites.
-En tout cas, c'est de mauvais goût ... Pétard du Docteur Filbuste ... Ça fait vingt ans qu'on n'utilise plus ça. Ça date de la génération de mon père ...
-Normal, il a été mis au chômage par le père de Roxy.
Evoquer sa cousine emplit Lucy de mélancolie. Elle ne s'était pas vues depuis la veille, mais Roxanne lui manquait déjà. Campbell, devant la cohue régnante, finit par se dresser sur un bureau et par menacer tout le monde d'obtenir la vérité avec du veritaserum. Mais la cloche sonna, et tout le monde se précipita vers la sortie avant qu'elle ne puisse mettre sa menace à exécution, Lucy et Luke y compris.
-Alors Weasley, cette première journée ?
Liam Pucey et Athénaïs Stones la dépassèrent, un sourire cynique aux lèvres. Lucy les fusilla du regard, et Liam Pucey lui fit un salut militaire avec un éclat de rire.
-Bienvenu chez les Serpentard, traitre à ton sang !
-Je pense qu'on a trouvé le coupable, constata nonchalamment Luke alors qu'ils s'éloignaient.
-Non, tu crois ? rétorqua sèchement Lucy.
Elle serra les poings pour éviter à ses mains de trembler. Elle n'allait pas supporter cela longtemps. Ça avait déjà été assez humiliant pour elle d'avoir été envoyée à Serpentard. Il était hors de question que l'humiliation dure toute l'année. Elle avait été répartie ici, il fallait que les gens s'y fasse, et vite - et elle la première. Alors, mue d'une inspiration qu'elle ne put expliquer, elle prit sa baguette et la pointa vers Pucey.
-Cracbadaboum.
La lanière du sac de Pucey lâcha alors, et l'intégralité de ses affaires tombèrent sur le sol. Lucy eut un sourire immensément satisfait quand elle vit le visage plein d'incompréhension de son adversaire, et prit un Luke secoué par un rire silencieux par le bras pour partir dans la direction inverse.
-Dépêche-toi, avant qu'il ne se rende compte que c'est moi ! le pressa-t-elle en le poussant derrière une tapisserie représentant un gobelin.
-Attend ! Où est ce que ça mène ?
-Aucune idée, mais j'ai entendu James en parler à Roxy.
Ils se dépêchèrent de remonter le boyau pendant quelque seconde, où le silence fut uniquement coupé par le fou rire de Luke. Lucy avait elle-même du mal à se départir de son sourire. Il lui demanda où elle avait apprit le sort et elle haussa les épaules, évasive. La vérité était qu'à force de trainer avec ses cousins plus âgés, elle avait finit par emmagasiner un bon nombre de formule en tête, et leurs effets. Le boyau les fit débouché au troisième étage, et ils filèrent rapidement jusque la Grande Salle pour rejoindre Eléonore, qui parlait avec un ami, Marcus Montague. Celui-ci gratifia Lucy d'un regard soupçonneux, mais elle l'ignora, encore étourdie par la fierté d'avoir réussi à jeter son sort face à Pucey. Elle fit d'ailleurs de son mieux pour ne pas rire quand elle le vit arriver, ses livres plein les bras, aidé d'Athénaïs, son sac déchiré pendant misérablement à son épaule.
-Alors petite puce, cette première journée ?
Lucy vit la tête de Jina s'insérer entre Eléonore et elle. Lucy eut un sourire resplendissant sans le vouloir et Jina éclata de rire.
-Bien, à priori !
-Je pense que je n'aurais même pas besoin de l'aide de mes cousins, renchérit-t-elle.
-Potter, et Weasley ? pouffa Eléonore. J'espère bien que non ! A Serpentard, on est indépendante !
-A Serdaigle aussi, qu'est ce que tu crois ? s'insurgea Jina. Et je vois que tu t'es bien acquittée de ta mission, je te félicite, Zabini !
-J'ai un petit espion, expliqua son amie en désignant Luke, qui s'étrangla dans son verre de jus de citrouille.
Les trois filles s'esclaffèrent tandis que Luke les fusillait du regard. Marcus se contenta de lever les yeux au ciel sans prendre le temps de sourire. Jina resta un peu pour bavarder avec Eléonore, et Lucy venait à peine de débuter son dessert qu'elle se sentit décoller de sa chaise.
-Hey !
-Désolé, petite cousine, fit James, qui la tenait par un bras.
-Mais on a une réunion familiale exceptionnelle, finit Louis qui prenait son autre.
Lucy tiqua. Réunion familiale ... avec toute la famille présente ? Même les Serdaigles ? Si elle en croyait le sourire contrit de Louis, effectivement. Lucy sentit son cœur se serrer. Elle n'était pas vraiment prête à affronter Molly, et ce fut pour cela qu'elle secoua la tête avec obstination.
-Sans moi !
-Non ! refusèrent ses cousins d'une même voix.
Ils la soulevèrent de force, et comme elle continuait à se débattre, James finit par la jeter sur son épaule comme un sac, et elle couvrit son dos de coup de poing, sous le regard médusé des élèves autour d'eux.
-Lâche-moi, James Sirius Potter !
-Tais-toi, Lucy Eugénia Weasley !
-Ou on te jette un sort, menaça tranquillement Louis.
Elle lui lança un regard meurtrier, et se laissa porter par James jusqu'à une salle vide. Il la reposa alors enfin brutalement sur le bureau de la salle, et elle lui donna un coup de poing dans l'épaule, provoquant l'éclat de rire de son cousin.
-Hey bien, Serpentard te rend belliqueuse, se moqua-t-il.
-Ne refais jamais ça !
-Sinon quoi ?
-Laisse-là tranquille !
Une petite silhouette se jeta sur le dos de James, le faisant vaciller, et avec un cri de guerre, Lucy se joignit à la lutte. Ils basculèrent tout trois sur le sol et les deux fillettes se retrouvèrent sur leur cousin. Le cœur de Lucy fit un bond quand elle reconnut le sourire espiègle de Roxanne.
-Où tu as vu que tu pouvais t'en prendre à ma Lulu comme ça ?
Sa cousine se retint de sauter au cou de sa cousine. « Ma Lulu ». Finalement, les choses n'avaient pas tant changés que cela.
-Et toi, où tu as vu que tu pouvais attaquer James comme ça ? intervint Fred en relevant sa sœur, sous les éclats de rire de celui-ci.
Il se releva, Lucy à sa suite, et elle put enfin embrasé la pièce du regard. Victoire était assise sur une chaise, tranquillement, son frère Louis adossé contre ses jambes. Dominique était appuyée contre un mur, tapotant ses doigts sur son bras avec impatience, et enfin, Molly était debout, au milieu de la pièce. Ses cheveux roux étaient impeccablement coiffés en une longue tresse sophistiquée, et ses lèvres étaient pincées en une moue désapprobatrice. Elle ressemblait tant à leur père, quand elle faisait cette tête ...
-Maintenant que vous avez fini vous gamineries, on va peut-être pouvoir commencer, entonna-t-elle d'une voix ferme, professionnelle.
-Certainement, enchérit Victoire avec un sourire chaleureux. Cercle !
Tout le monde s'assit à même le sol, en ronde, et le hasard voulut que Lucy se retrouve en face de sa sœur. Leurs regards se croisèrent brièvement, et Lucy sentit ses joues s'enflammer. L'euphorie qui avait suivit l'attaque de Pucey s'était enfin fanée.
-La première journée étant passée, c'est l'heure du bilan ! entonna tranquillement Victoire, ses jambes étalées devant elle.
Lucy adorait Victoire. Comme Louis, elle était l'incarnation de la nonchalance et de l'assurance, mais chez elle, c'était apaisant. On avait l'impression que quoiqu'elle arrive, elle avait la solution. Elle se tourna alors vers sa cousine, et pointa un index faussement accusateur sur elle.
-Ma petite Lucy ? Alors, tu nous quittes ?
-Tu nous quittes, plutôt, grommela Dominique en lançant un regard déçu à sa cousine. J'étais tellement persuadée que tu serais à Serdaigle...
Lucy trépigna, mal à l'aise par les sept paires d'yeux qui s'étaient instantanément vrillés sur elle, y compris ceux de sa sœur. Roxanne se rapprocha d'elle, et lui donna un coup de coude encourageant. Elles échangèrent un regard, et Lucy se redressa.
-Alors tu t'es trompée, Dom. Et je suis désolée, Victoire, mais le Choixpeau n'en fait qu'à sa tête ...
-Il semblerait, commenta Fred avec un grand sourire. En tout cas, maintenant c'est sûr : en allant à Serpentard, tu vas devenir un grand tyran despotique !
-Un peu comme Mamy Weasley quand elle se met en colère, ajouta Louis avec un petit sourire. Je lui donne deux semaine avant d'ensorceler des poêles et casseroles pour nous les envoyé à la figure ...
Toute la salle éclata de rire, et Molly eut même un petit sourire. L'assemblée se déroula de façon parfaitement calme. C'était apparemment une tradition de se réunir le soir de la première journée de cours, et mis à part l'entrée en matière de Victoire, personne n'évoqua le fait que Lucy soit à Serpentard. Ils échangèrent des chocogrenouilles, James et Louis racontèrent leur première bêtise qu'ils avaient fait avec Scorpius, bien que ce dernier, qui était le plus sage des trois, ait tout fait pour les en dissuader, et Fred râla un bon quart d'heure parce qu'il avait l'intégralité de l'équipe de Gryffondor à refaire après une vague de départ, et un autre quart d'heure à persuader James et Louis de s'engager dans l'équipe. Si James accepta tout de suite, Louis déclina rapidement. Le Quidditch n'avait jamais été son truc. Roxanne mit son grain de sel pour entrer elle aussi dans l'équipe, mais son frère refusa net, arguant qu'elle était en première année. Le refus de Fred entraina une nouvelle bagarre, et Victoire décida d'interrompre la réunion avant que cela ne dégénère. Avant de repartir, Roxanne prit sa cousine dans ses bras en lui assurant qu'elle l'aimerait toujours, malgré le fait qu'elle soit une « sale vicieuse de Serpentard », et repartit à la suite de Fred, Louis, James et Victoire. Lucy se retourna pour aller vers les cachots quand une voix l'interrompit :
-Lucy.
Elle se retourna, et vit Molly au milieux du couloir, et Dominique qui tournait à un angle pour retourner à la tour des Serdaigle. Lucy se mit à trépigner, mal à l'aise.
-Oui ?
-Je vais de raccompagner à ta Salle Commune. Il commence à être tard, il vaut mieux que tu sois accompagnée d'une préfète si tu ne veux pas te heurter à Hukles.
Hukles était le concierge, un homme si petit qu'il avait dû être gobelin dans une autre vie, mais qui compensait largement par sa puissance vocale. Lucy fixa un moment sa sœur, incertaine, puis hocha la tête et elles s'engagèrent silencieusement dans le couloir. Le temps de la descente jusqu'à la salle commune de Serpentard, aucune d'elle ne parla. Molly regardait droit devant elle, les épaules rejetées en arrière. L'entrée de la salle fut finalement en vue et elle s'arrêta brusquement.
-Papa et maman ont été ... surpris, annonça-t-elle alors de façon très protocolaire.
Lucy eut un petit rire sarcastique. Sa sœur avait hérité de leur père un comportement relativement guindé, tout en droiture, et presque dépourvu de toute fantaisie, de telle sorte qu'il avait été évident depuis son plus jeune âge que jamais elle n'irait à Gryffondor, Maison de la hardiesse. Audrey, leur mère, qui avait été à Serdaigle, en avait été relativement heureuse. Malgré tout, elle avait hérité de la classe, de la beauté, et de la dignité maternelle.
-Aucune idée, ils ne m'ont pas envoyé de lettre.
-En fait, si. (Molly fouilla dans sa poche pour en sortir un parchemin qu'elle tendit à sa petite sœur). Ils ne savaient pas si Hermès trouverait le chemin jusqu'aux Serpentards, tu sais comme il est vieux ...
Lucy grimaça. Hermès était le hibou que leur père avait eu après l'obtention de son insigne de préfet, insigne que portait à présent Molly et Victoire sur leurs poitrines. De fait, il ressemblait à présent plus à un vieux plumeau qu'à un hibou. Elle prit la lettre et reconnut l'écriture soignée de son père. Sa gorge se serra douloureusement.
-Surpris à quel point ? s'étrangla-t-elle, pour sa plus grande horreur.
Elle avait toujours eut des relations plutôt ... distantes avec sa sœur, notamment dû au fait qu'elles avaient cinq ans d'écart. Mais pour une raison inconnue, s'il y avait une personne qui avait le pouvoir de lui faire ressortir ses émotions, c'était bien Molly. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'elle faisait preuve d'un zèle excessif pour être humaine et compréhensive. Molly eut un faible sourire que Lucy ne sut interpréter.
-Si papa avait été vraiment en colère, il t'aurait envoyé une beuglante.
-Ça aurait fait trop de scandale, protesta sa sœur en secouant la tête. Comme ce qui se passe, d'ailleurs. Oh, par les bottes de Merlin ... Je vois le visage de papa d'ici ... D'ailleurs, je ne t'ai pas fait trop honte, ça va ? Je veux dire, je suis quand même ta sœur. Ton égo n'a pas dû apprécier que j'aille à Serpentard.
Lucy s'en voulut d'avoir prononcer ces mots dés qu'ils eut quitté sa bouche. Molly écarquilla les yeux, et d'un même mouvement, elles soupirèrent en croisant les bras sur la poitrine. Lucy tiqua, puis un rire nerveux s'échappa de sa poitrine. Après tout, elles avaient tout de même les mêmes gènes. Molly regarda sa sœur, impassible.
-Evidemment que ça m'a déçue que tu ne viennes pas à Serdaigle. Tu avais toutes les capacités pour t'y épanouir. Maintenant, elles vont profiter à Serpentard ...
-C'est à moi qu'elles vont profiter, répliqua sèchement Lucy en serrant les poings.
-Bien un raisonnement de Serpentard, ricana doucement Molly à mi-voix. Utiliser tout ce que tu peux de tes ressources pour grandir.
-Ce n'est pas ce qu'a fait papa ?
Molly haussa les épaules très dignement, sans relever. Et de fait, il n'y avait
-Alors arrange toi pour bien te faire grandir, petite sœur. Contente-toi de réussir. C'est tout ce que je souhaite pour toi, même à Serpentard.
Lucy contempla sa sœur un instant, et celle-ci lui servit un petit sourire plein de dignité, avant de faire demi-tour pour retourner à la tour des Serdaigles. Lucy resta interdite un moment devant la Salle Commune, les yeux rivés sur la nuque de sa sœur. Ce qu'elle venait de dire ressemblait presque à s'y méprendre à un encouragement, de la part de Molly - chose qu'elle n'avait jamais faite en onze ans de vie commune. Puis ses yeux se posèrent sur la lettre, et elle n'y tint plus. Elle déchira le sceau, et l'ouvrit précipitamment. L'écriture soignée de Percy Weasley s'étendait sur les pages. La lettre était inhabituellement courte, chose d'exceptionnelle pour son père. Même quand il envoyé un hibou-express pour dire qu'il rentrerait tard le soir, il ne pouvait s'empêcher de faire deux rouleaux de parchemin.
Ma chère Lucy,
J'ai appris par Neville Londubat ta répartition à Serpentard. Je tiens d'ailleurs à t'éclaircir immédiatement : ta mère et moi seront fiers de toi, peu importe la Maison dans la quelle tu réussis ...
-Bien sûr, grommela Lucy, voyant en les derniers mots de son père un écho de ceux de sa sœur. Du moment que je réussis ...
Bien sûr, je mentirais en t'assurant que le choix du Choixpeau ne nous a pas surpris. Mais il a rarement eu tord, et nous nous remettons entièrement à son jugement. S'il t'a envoyé à Serpentard, c'est qu'il s'agit de la Maison qui te permettra de le mieux parvenir à tes objectifs ...
-Pour que je prenne ta suite au Ministère, oui, j'ai bien compris, papa ...
... Mais sache que cela ne change rien pour nous. Tu restes notre fille, et tu le seras toujours. N'oublis simplement pas de te tenir à l'écart des gens peu fréquentable ...
-Oh, ne t'en fais pas, papa, je ne te ferais pas plus honte que je ne te le fais déjà ...
... et reste concentrée sur tes études. Tu as les capacités pour devenir une grande sorcière. Ta mère et moi avons foi en toi, quoiqu'il advienne. Ta sœur te soutiendra aussi, sois-en sûre.
Je te renverrais des lettres - Hermès se faisant vieux, ce sera peut-être Molly qui te les transmettra. Dès que je le pourrais, je te le promets, mais souviens toi qu'en ma qualité de chef de Département, je n'ai pas souvent le temps de vous écrire. Cependant, ne crois pas que c'est parce que je ne pense pas à vous.
Vous faites ma fierté.
Avec mon amour,
Ton père,
Percy Weasley,
Directeur du Département de la Coopération Magique Internationale,
Ministère de la Magie,
Londres.
Lucy ricana amèrement. La signature était presque plus longue que la lettre en elle-même, mais c'était encore une caractéristique paternelle : il ne pouvait s'empêcher de signer ses lettre comme s'il s'adresser au Ministre de la Magie lui-même, quand bien même il écrivait simplement à sa fille. Elle fourra le parchemin dans sa poche, le cœur malgré tout plus léger. Elle aurait pu s'attendre à pire venait de Percy Weasley. Au moins, il acceptait qu'elle soit à Serpentard sans rechigner - si elle avait été la fille de l'oncle Ron, elle se serait retrouvée à la rue sans espoir de retour. Mais la longueur inhabituelle de la lettre montrait seule la réticence de son père, malgré ce qu'il disait.
-Weasley ? Qu'est ce que tu fais là ? l'apostropha une voix sèche. L'heure du couvre-feu est passée !
Chloé Nott, la préfète, revenait vers elle à grand pas, sa queue de cheval se balançant furieusement derrière elle. Elle lui lança un regard glacial.
-Si tu n'étais pas de ma Maison, ce serait une retenue. Rentre avant que je ne change d'avis.
Lucy s'empressa de se tourner vers la salle commune sans demander son reste, puis, avant de passer par le portait, elle gratifia la préfète d'un regard éperdu.
-Tu veux dire que tu me considères comme faisant partie de Serpentard ? s'étonna la jeune fille. Je pensais que tu ne voulais pas de moi ici !
-Et alors ? rétorqua froidement Chloé. C'est ici que le Choixpeau t'a réparti, non ? Alors il faut bien nous y faire, toi comme moi, gamine. Allez, maintenant, rentre avant que je ne te retire des points !
Lucy ravala un commentaire, et s'engouffra derrière le portrait, suivie de la préfète. Elle se faufila parmi les élégants fauteuils drapés d'émeraude et repéra Luke et sa sœur assis sur un canapé à l'école, respectivement plongé dans des chocogrenouilles et un livre. Elle s'installa prudemment à coté d'eux, et Eléonore releva les yeux de son livre pour lui faire un grand sourire. Une fille de sa classe, Alexandra, se mit au piano qui se trouvait dans la Salle (pourquoi les Serpentards avaient-ils droit à un piano, elle n'en avait aucune idée), et se mit à jouer un air joyeux qu'une partie des élève sifflota avec elle. Des rires éclatèrent, mais pas moqueur, et un garçon de cinquième année se mit même au piano avec Alexandra. Puis des gens se mirent à réclamer des chansons particulières et la Salle fut bientôt noyée dans une atmosphère joyeuse et chantante, loin de l'ambiance morne et glaciale qu'avait imaginée Lucy. Elle s'enfonça dans son fauteuil, un petit sourire lui venant spontanément aux lèvres. Comme l'avait dit Victoire, c'était l'heure du bilan.
1) Personne dans la famille n'avait l'air de lui en vouloir.
2) Elle avait fait gagné dix point à Serpentard.
3) Elle avait lancé un sortilège contre un imbécile fini.
4) Les Serpentards n'étaient pas tous des crétins férus de magie noire.
D'autre petites choses positives virent d'ajouter à la liste, agrandissant le sourire de la jeune fille. Finalement, ce n'était pas si mal. Même sa Salle Commune, qui lui avait tant déplu la veille, semblait avoir redorer son blason à ses yeux. Tout comme Serpentard.
Elle s'appelait Lucy Weasley.
Aujourd'hui, elle se promettait de réussir en tant que Weasley et Serpentard.
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