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Chapitre 5 : Ennemis de l'héritier?

Bonjour ! Voici le 5e chapitre de Lucy Weasley ! 

N'hésitez pas à me dire vos impressions :) Bonne lecture ! 


Chapitre 5 : Ennemis de l'Héritier ?

Lucy et Scorpius regardèrent la pièce autour d'eux, emmurés dans un silence pesant. La jeune fille avait l'impression d'être dans une immense bibliothèque et les livres étaient si nombreux qu'elle était persuadée qu'ils allaient finir par lui tomber dessus et par l'engloutir toute entière. Toutes les étagères étaient emplies de vieux livres et grimoires à la reliure de cuire, méticuleusement organisés. Certain objets étranges apparaissaient entre deux bouquins, mais Lucy était incapable de les identifier. Le bureau vide devant eux était strictement organisé, de telle sorte à ce qu'il n'y avait aucun doute sur son propriétaire. Sur une des rares étagères vides, le Choixpeau magique reposait, flasque et tout fripé (Scorpius et elle lui avait d'ailleurs réservé le même regard méfiant à leur entrée, mais l'ancien chapeau de Gryffondor était resté inerte). Autour d'eux, bien installés dans leur portrait, les anciens directeurs de Poudlard sommeillaient distraitement. Seuls deux étaient parfaitement éveillés, et gardaient leurs yeux respectivement bleus perçant et noirs comme l'entrée d'un tunnel sur les deux préfets assis sur leur chaise. Lucy leur lança un regard nerveux. Depuis qu'ils étaient entrés ici, Albus Dumbledore et Severus Rogue, les deux prédécesseurs de Minerva McGonagall, n'avaient pas décroché le moindre mot, se contentant de les fixer de leurs yeux peints.

-Ça faisait une éternité que je n'étais pas venu ici, commenta soudainement Scorpius en tentant d'avoir l'air détaché. La dernière fois, c'était quand on a fait exploser les toilettes du cinquième étage avec Jim et Louis ...

Lucy eut un sourire crispé, reconnaissante à son ami de vouloir détendre l'atmosphère. Par chance, Albus (Severus) était tombé sur lui en remontant dans la tour des Gryffondor, et le préfet s'était précipité vers le deuxième étage et l'inquiétant message avant d'aller alerter son directeur de Maison, Neville Londubat. Après avoir déposé Wallace à l'infirmerie où l'épouse du professeur de botanique s'était affairée, Lucy était remontée vers eux, et Londubat les avait amené dans le bureau de la directrice pour qu'il puisse faire état de ce qu'il s'était passé. Tactiquement, et sans un mot, les deux préfets s'étaient mis d'accord pour ne rien dire au sujet de la réunion post-rentrée des Weasley. La situation était déjà assez critique, inutile de rajouter de vaines heures de colles. Les mains de Lucy se mirent à trembler quand elle repensa au message de sang écrit sur le mur. Elle les cacha sous ses cuisses, mais Scorpius capta son mouvement. Il mit une main rassurante sur son genou.

-Hey, Mini-Weasley, ne t'en fais pas, ce n'est peut-être rien. Un plaisantin qui va voulu effrayé l'école ...

-Un plaisantin ? ricana Lucy avec dépit. Les dortoirs des Serpentards inondés. Un Serpentard retrouvé à l'état de légume devant un message qui annonce l'ouverture de l'ère de la Justice. Tu trouves que ça serait l'œuvre d'un « plaisantin » ?

Scorpius garda le silence quelques instants, l'air songeur.

-Peut-être qu'il n'y a pas de lien de cause à effet entre les deux évènements ...

-Ah oui ? Ce serait quand même un peu gros. Je ne crois pas aux coïncidences.

-Moi non plus, habituellement, admit le Gryffondor en soupirant. Mais je refuse de sauter aux conclusions hâtives.

-Tu as l'esprit bien cartésien pour un Gryffondor ...

Scorpius ne releva pas la pique, se refermant dans un mutisme, le visage entre les mains. Lucy rejeta la tête en arrière, repoussant sa lourde chevelure rousse dans son dos. Elle était encore humide par endroit à cause du jais d'eau que James et Louis lui avaient envoyé en début de la soirée. Elle inspira profondément par la bouche et souffla tout l'air qu'elle avait dans les poumons par le nez, comme si elle pouvait en faire jaillir des flammes, tel un dragon nerveux. Une technique respiratoire pour se calmer que lui avait appris son parrain, Charlie, quand elle était petite. Elle ferma les yeux et continua son jeu quand la porte s'ouvrit brusquement. Les préfets bondirent sur leurs pieds, et se retournèrent pour voir arriver la directrice, le professeur McGonagall, et leurs directeurs respectifs de Maison, Londubat et Greengrass. La directrice traversa la pièce à grand pas avec une efficacité étonnante pour son grand âge et se tint derrière son bureau, droite comme un « i ».

-Assis, ordonna-t-elle impérieusement aux préfets, qui s'exécutèrent. Explications.

Lucy et Scorpius échangèrent un regard, et la jeune fille commença son récit par la découverte du message et d'Alexandre Wallace, passant sous silence le rôle d'Albus. Dans ce scénario, Scorpius serait descendu par hasard au deuxième étage avant d'aller chercher le professeur Londubat. Le préfet de Gryffondor approuva silencieusement la version de son amie et McGonagall les observa longuement à travers ses lunettes carrées. Elle consulta ensuite les professeurs du regard.

-Je ne vois pas pourquoi nous douterions de ceux qu'ils disent, Minerva, intervint Londubat.

-L'expérience me dit très bien pourquoi, répliqua sèchement la directrice en lançant un regard peu amène aux préfets. J'ai eu assez affaire à leurs parents pour savoir à quoi m'en tenir.

Les mains de Scorpius se serrèrent sur ses genoux, et un rictus déforma ses lèvres. Lucy voulut lui jeter un regard d'avertissement, mais le Gryffondor n'attendit pas pour cracher son venin :

-Vous voulez dire que vous mettez notre parole en doute parce que vous n'avez pas confiance en nos pères ?

-Scorpius, intervint durement Greengrass, une note de réprobation dans la voix.

L'utilisation du nom aurait pu surprendre, mais Greengrass était la tante du préfet. Lucy savait qu'il arrivait à sa langue de fourcher. Le ton venimeux de Scorpius n'affecta McGonagall outre mesure, qui se contenta d'un regard grave pour le fils de Drago Malefoy.

-Bien sûr que non, Malefoy. Si j'ai des doutes à votre sujet, c'est simplement parce que vous vous êtes trop de fois retrouvé dans ce bureau aux cotés de Potter et Weasley. Et si je devais assimiler Miss Weasley à son père, soyez certain que je prendrais sa parole pour acquis.

Lucy essuya un petit rire entendu, et fut surprise quand elle constata qu'elle n'était pas la seule à rire, mais que Londubat l'avait suivi.

-Sûr que Percy Weasley aurait préféré mourir plutôt que de mentir à Dumbledore, confirma le professeur de botanique avec un sourire nostalgique.

-Je ne puis que confirmer.

Lucy sursauta en entendant cette voix espiègle, et leva timidement les yeux sur le portrait qui se trouvait derrière le bureau de McGonagall. Le mythique directeur de Poudlard la fixait de son regard perçant par dessus ses lunettes demi-lune.

-Et je ne puis que comprendre que sa fille se soit retrouvée préfète, ajouta-t-il avec bonhomie. On n'en attendrait pas moins de la fille de Percy Weasley.

-Alors vous pensez que je suis préfète simplement parce que mon père l'était ?

Lucy n'avait pas pu retenir sa réplique. S'il y avait bien une chose qu'elle détestait par dessus tout, plus que de perdre au Quidditch, plus que les piques de Pucey, plus que le sourire sadique de Jina quand elle allait l'interroger sur ses amours, c'était bien qu'on l'assimile à son père. Elle n'était pas son père. Elle était Lucy Weasley. Et mue par ce sentiment de défiance, elle poussa le vice jusqu'à ricaner avec mépris et se tourna vers Scorpius.

-Désolé cher ami, mais j'ai bien peur que selon la logique du professeur, tu doives finir Mangemort ...

-Weasley ! se récria McGonagall.

Scorpius tiqua en entendant la réplique, puis eut un sourire entendu, et entra dans le jeu. Lui, plus que personne, devait aussi détester ce genre d'assimilation.

-Je devrais survivre, si mon père a su le faire, ironisa-t-il.

-Malefoy ! persiffla la directrice en se levant. J'enlève ...

-Non, Minerva, intervint Dumbledore avec un calme qui impressionna Lucy malgré elle. Laissez les enfants, ils ont raison, je me suis mal exprimé.

Lucy tenta d'intercepter le regard de Scorpius, mais celui-ci fixait toujours hostilement le portrait de Dumbledore. Le visage de celui-ci se fendit d'un sourire compréhensif.

-Il me paraît évident que vous n'êtes pas vos parents, aucun de vous. Aucun Malefoy n'aurait l'idée saugrenue d'aller à Gryffondor. Et personne n'aurait parié pour que la fille de Percy Weasley aille à Serpentard. Le Choixpeau a ouvert la voie à l'innovation. A vous de tracer vos propre destinées. Il est grand temps que Poudlard se libère de son passé.

Un long frisson parcouru la colonne vertébrale de Lucy. « Les esprits du passé n'ont rien oublié... ». McGonagall parut avoir la même chose en tête, car son visage s'était brusquement fermé. Elle s'assit à son bureau avec un soupir de lassitude. Lucy avait toujours perçu la directrice comme une femme forte, droite et énergique. Pourtant, à cet instant précis, le poids des années parut crouler sur ses épaules.

-Neville, veuillez me répétez le message, s'il vous plait.

-« Les Esprits du passé n'ont jamais rien oublié. Le temps de la justice vient de s'ouvrir. Ennemis des héritiers, prenez garde ».

La dernière phrase arracha des frémissements de panique à Lucy. Les mots lui étaient horriblement familiers. Et si elle en jugeait par le regard entendu que jetait son professeur de botanique à McGonagall, ils ne lui étaient pas inconnus non plus. Le regard perçant de la directrice se fixa sur le directeur de Maison de Gryffondor, puis sur Greengrass.

-Ça n'a aucun sens, vous êtes d'accord ?

-J'aurais cru à une mauvaise blague, confirma la directrice de Serpentard avec professionnalisme. Mais le fait est que je viens de parler avec Mrs. Londubat. Alexandre Wallace ne présente pas la moindre trace de coup, ni de sortilège, et rien dans son état de santé n'indiquait qu'il puisse se trouver dans un tel état. Elle cherche toujours ce qui a pu le mettre dans cet état ...

-Elle pense à une toxine ingurgitée ou injectée, intervint Londubat. Certaine plantes sécrètent ce genre de molécules paralysantes ...

-Ou des animaux qui peuvent aussi en sécréter des venins paralysants, ajouta machinalement Lucy. Enfin, je n'ai pas de créature précise en tête, mais je suppose que ça existe, ajouta-t-elle précipitamment en remarquant le regard des trois adultes (et des deux portraits) qui convergeaient vers elle. Les Doxys sont venimeux, par exemple.

-Ce en quoi elle n'a pas tord, admit Londubat avec un froncement de sourcils.

-Nous en saurons plus lorsque Hannah aura finit ses examens, trancha la directrice. D'ici là, je ne préfère pas spéculer. Peut-être est-ce juste un incident ...

-Alors que faisait-il là pendant la nuit ? s'enquit Greengrass. Le couvre-feu était depuis longtemps passé, pourquoi était-il dans ce couloir ?

-Peut-être est-il l'auteur du message, suggéra Scorpius. Vous avez vérifier qu'il n'y a pas de peinture sur ses doigts, ou ...

-Evidemment, Malefoy, le rabroua sèchement McGonagall. Mais vous avez raison, cette piste n'est pas à écarter, elle est même probable. Quand est ce que vous êtes passé pour la dernière fois dans ce couloir ?

-On s'y est croisé vers vingt-deux heures, répondit Lucy sans mentir réellement, puisque c'était le moment où Scorpius était venu jeter un sortilège à Louis. Et je puis vous assurer qu'il était désert à ce moment là, professeur.

-Et que le mur était vierge, enchérit le Gryffondor.

-Donc, l'arrivée de monsieur Wallace et l'inscription du message ce sont fait sous deux heures, conclut froidement Greengrass. Miss Weasley, demain matin, vous me ferez le plaisir d'amener les camarades de dortoir de monsieur Wallace ainsi que Monsieur Zabini à mon bureau.

-Bien, professeur, accepta Lucy.

Pour autant, son cœur se serra quand elle entendit la mention de Luke. Elle ne voulait pas l'impliquer dans ses mensonges. Mais Greengrass n'exigeait de lui que son rôle de préfet, elle supposait. Elle était idiote de paniquer sur ça. La directrice se redressa de toute sa hauteur et toisa finalement les préfets.

-Merci pour votre aide. Une réunion sera sans doute organisée – il faut que j'en parle à Lysander Scamander – mais vous saurez recontacter. D'ici là, restez vigilant.

-Vigilance constante, ajouta Londubat avec un sourire crispé.

Lucy fut surprise de voir la commissure des lèvres de Minerva McGonagall se relever, comme si elle échangeait un secret avec Londubat. Même Greengrass parut vaguement mélancolique.

-Maintenant, Neville, veuillez ramener ces jeunes gens dans leurs dortoirs. Il est tard, et aux dernières nouvelles, ils ont cours demain. Daphné, ayez l'obligeance d'aller me chercher les autres directeurs de Maison.

Les deux professeurs hochèrent la tête et Lucy et Scorpius se levèrent bon gré, mal gré après avoir échangé un regard à mi-chemin entre la méfiance et le soulagement. Londubat mit paternellement ses mains sur les épaules des préfets pour les ramener, mais Lucy n'arrivait pas à lutter contre le sentiment de malaise qui s'était épris d'elle quand elle avait découvert le message.

-Attendez, professeur, fit-t-elle en se dégageant de Londubat pour à nouveau se planter devant le bureau de la directrice. Si Alexandre est celui qui a noté cela ... Alors pourquoi ? Je veux dire, quel sens lui donner ? Qu'est ce qu'il a voulu dire ?

-Ça, miss Weasley, c'est une excellente question, déclara sombrement McGonagall. Mais ce n'est pas à vous d'y réfléchir. Contentez-vous de faire votre devoir de préfète.

-Il se peut aussi que ceci soit une mauvaise blague, tenta de la rassurer Londubat, un sourire fendant son visage lunaire. Et que ce qui arrive à votre camarade ne soit qu'un accident.

-Une mauvaise blague ? répéta Lucy, dubitative. Vous êtes sûr de ça ? « Ennemis des Héritiers, prenez garde ».

Lucy fut extrêmement satisfaite en remarquant que les visages de ses trois professeurs s'étaient figés à cette phrase. Ils savaient d'où elle venait. L'histoire de Poudlard tombée dans un oubli collectif rejaillissait douloureusement dans leurs mémoires.

-Personnellement, je trouve que ça sonne comme une menace.

-Mais je ne pense pas que la directrice requiert votre avis, miss Weasley.

La voix qui venait de parler était caverneuse, pas plus haute qu'un murmure voilée, comme jaillissant d'outre-tombe. Avec prudence, Lucy leva les yeux sur le portrait de Severus Rogue, qui la fixait impitoyablement de ses yeux froids et noirs.

-La directrice sait parfaitement à quoi s'en tenir. Veuillez donc lui obéir, et vous cantonnez à votre rôle de préfète.

Puis un rictus déforma ses lèvres.

-Vous ressemblez bien à votre père, commenta-t-il. Lui aussi avait pour volonté de vouloir faire plus que ne l'exigeait sa fonction.

-Ce sera tout, Severus, le coupa durement McGonagall. Weasley, sachez que je comprends votre trouble. Mais il ne vous appartient pas de faire la lumière sur cette affaire, c'est la tâche de vos professeurs. Retournez donc maintenant à vos dortoirs.

Lucy ne répondit pas, se contentant de foudroyer l'ancien directeur de regard, lequel lui répondait par un sourire doucereux. Après tout les louanges qu'oncle Harry avait fait sur cet homme, elle sortirait bien déçue de leur première confrontation.

-Weasley, l'appela Greengrass depuis la porte du bureau. Dépêchez-vous, je vous veux en forme pour votre cours de métamorphose demain. Et aussi pour votre entrainement de Quidditch.

-Quidditch ? répéta McGonagall avec l'ombre d'un sourire. Alors faite en sorte qu'elle reste éveillée toute la nuit, Londubat.

-Voilà qui n'est pas très loyale, madame la directrice, s'amusa Greengrass.

-Le Quidditch a ses lois propres, Daphné, ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre.

Greengrass inclina la tête, lui concédant ce point, et lança un regard impérieux à Lucy qui fit céder la volonté de la jeune fille. Elle suivit Scorpius et Londubat hors du bureau de McGonagall. Elle eut juste le temps d'entendre avant que Greengrass ne ferme la porte :

-Vous m'avez été d'une grande aide, Severus.

-Je n'ai fait que vous appuyer, madame la directrice. Un jour peut-être vous pouvez m'expliquer pourquoi c'est toujours lorsque le sang Weasley n'est pas loin qu'il y a un problème ...

***

Les jours suivant furent particulièrement pénibles pour Lucy. Tout d'abord, elle dut réunir sa tribu Weasley-Potter pour les convaincre ne rien dire sur la petite soirée nocturne. Lucy avait engagé sa parole, elle ne pouvait pas faire maintenant machine arrière, et ses cousins devaient être les premiers à garder le silence. Malheureusement, ce ne fut pas aisé de les persuader de se taire, même si Dominique, qui était de son coté, finit par utiliser ses charmes de Vélane pour en finir. Ensuite, ce fut Lysander Scamander qui vint la voir, paniqué. McGonagall l'avait convoqué, lui et la préfète-en-chef pour les mettre au parfum de ce qui se passait. Il avait voulu savoir s'il s'était passé quelque chose, et Lucy lui avait dit toute la vérité : qu'ils avaient été sage dans une salle, que vers minuit elle avait décidé de reconduire les Gryffondors dans leur dortoir et qu'elle avant perdu tout le monde sauf Albus avant de tomber sur Alexandre Wallace. Lysander avait pincé des lèvres, et lui avait raconté que d'après la directrice, on ne savait toujours pas ce qui était arrivé à Alexandre Wallace – accident ou attaque – et que rien n'avait pu effacé le sinistre message dans les couloirs du deuxième étage. Et de fait, le message accompagnait les élèves qui traversait le deuxième étage, luisant sinistrement sur le mur. Et la dernière difficulté c'était trouvée en plein cœur de sa propre Maison. Nombre de Serpentard avait été indigné du sort de Wallace, et ne croyaient pas à la théorie de l'accident. Pour certains, c'était une attaque, et beaucoup (était-elle obligé de le citer ?) criait au complot contre la Maison. Lucy trouvait le mot « complot » exagéré, mais elle était la première a admettre que la coïncidence était troublante (un élève touché quelque jours après l'inondation des dortoir). Pour elle, il n'était pas à exclure que quelqu'un cherche à nuire à Serpentard. Pour autant, cela ne signifiait pas partir en croisade contre les autres Maison, comme le préconisait Liam Pucey. Et c'était aussi en totale contradiction avec le message du Mur. Pourquoi reprendre presque mot pour mot un message Serpentard de pure souche pour effrayer des Serpentards ? Rien n'avait de sens de cette affaire, et la situation glissait peu à peu entre les doigts de la jeune fille, chose qu'elle exécrait. Luke et elle avaient le plus grand mal à éviter les confrontations entre certains Serpentard et les autres (elle ne citerait pas en autre les mousquetaires), et elle était persuadé qu'aucun préfet n'avait dû donner autant de colle ni enlever de points en une semaine de temps. Elle avait même dû se résoudre à coller Louis quand elle avait surpris celui-ci en train de suspendre Pucey par les chevilles après une énième provocation du Serpentard.

Appuyé contre le mur devant sa salle d'arithmancie, Lucy soupira profondément pour chasser la tension de ses épaules. Si tout cela se réglait pas rapidement, elle risquait soit de rendre son insigne de préfète, soit se jeter la tête la première dans le Lac Noir. Mary Arlett, de Poufsouffle, arriva joyeusement et sourit à Lucy, suivie de son camarade. Ils étaient six uniquement à suivre l'option. Deux Poufsouffle, deux Serdaigle, un Gryffondor et elle. Les deux Serdaigles arrivèrent et le plus grand des deux sourit de toutes ses dents à Lucy.

-Ça va ma chérie ?

-La ferme, Léo.

Lionel Boot, son ex-petit-ami, lui fit un petit clin d'œil, et la jeune fille leva les yeux au ciel, réprimant son sourire. Quand ils s'étaient quittés l'an dernier, ils avaient décidé d'un commun d'accord de rester amis, et Lionel ne manquait pas quand il la croisait de rappeler leur histoire avec ce genre de pique. Il s'avança vers la porte, qui s'avéra être ouverte, et les élèves y entrèrent en attendant le professeur. Lucy lança un regard nerveux au couloir.

-Lulu !

-J'arrive, Léo.

Elle s'installa à sa table au fond de la salle, et sortit ses affaires avec un soupir. Mary et Lionel ne mirent à vivement parler du devoir qu'ils avaient à faire pour aujourd'hui, et avant que Lucy n'ait pu songer à se plaindre sur sa difficulté, le professeur Crivey arriva.

-Bonjour les enfants ! Comment ça vaaa...aarght !

Ses pieds s'étaient pris dans sa robe un brin trop longue pour lui, et il s'était étalé de tout son long, les nombreux parchemin qu'il avait dans ses bras roulant à terre et renversant dans sa chute une ou deux chaises. Lucy réprima le rire peu charitable qui lui montait de la poitrine alors que Lionel se précipitait pour aider leur professeur.

-Merci, Boot, bredouilla-t-il en se redressant. Ah, merci Arlett, ajouta-t-il à l'attention de Mary qui venait de remettre ses parchemins sur son bureau. Une étourderie ...

Comme d'habitude, remarqua intérieurement Lucy en ne pouvant retenir un mouvement hautain du sourcil. Crivey était connu pour son étourderie et sa maladresse. De taille relativement modeste, il était affublé d'une houppe de cheveux de couleur paille qui était sans cesse ébouriffée, comme si un niffleur y avait chercher une pièce, et portait toujours des vêtement trop grand pour lui, ce qui le faisait paraître encore plus petit qu'il ne l'était. Il bredouilla encore quelques mots avant de ramasser les devoirs et de donner des exercices de calculs. Lucy regarda nerveusement la porte, la plume figée sur le parchemin.

-Scampers, qu'est ce que tu fous ... ?

-Un problème, Weasley ?

Le regard hagard de Crivey se darda sur elle, et Lucy s'efforça de le soutenir, malgré toute la défiance qu'il véhiculait. Une autre chose qui était célèbre avec Crivey : en temps qu'ancien Gryffondor et né-moldu, il éprouvait une méfiance instinctive pour les Serpentards, dont Lucy souffrait depuis la troisième année. Une chose qui avait fini par lui faire détester la matière. Avant qu'elle ne puisse lui répondre, quelques coups furent toqués à la porte, et Adam Scampers entra dans la salle, hors d'haleine.

-Bonjour professeur, désolé du ...

-Asseyez-vous, Adam, ce n'est pas grave, éluda distraitement Crivey en se replongeant dans ses parchemins.

Evidemment, ses précieux parchemins. Rien ne comptait plus aux yeux du professeur que ces précieux calculs. La langue pincée entre ses dents, les lèvres déformées en un rictus, ils passaient parfois l'heure complète au royaume des nombres et de la logique, oubliant parfois presque ses élèves. Lucy ne put retenir un grondement sourd pendant qu'Adam s'installait à coté d'elle.

-Encore ? soupira-t-il en lui lançant un regard de biais. Je pensais qu'on s'était à moitié réconciliés ...

-Quoi ? Oh, c'est pas contre toi que je râlais, ne t'en fais pas.

-Pour une fois, grimaça Adam en sortant son matériel. Tu as un peu d'encre, s'il te plait ? J'ai utilisé le reste de la mienne en Sortilège ...

-Heureusement que la sortie à Pré-au-Lard est pour bientôt, railla la jeune fille en faisant glisser sa bouteille sur la table. Hey ! (Elle la retira subitement alors qu'Adam faisait un geste pour la saisir). Ce n'est pas gratuit, Scampers. Encre contre calculs.

Adam soupira profondément, et opina du chef. Lucy lui donna la petite bouteille, et le Gryffondor se pencha sur son parchemin, ses grands yeux noisette vrillaient avec sérieux sur les lignes de calculs qu'il avait déjà entamé. Lucy n'avait jamais pu s'empêcher d'être fascinée en voyant avec quelle dextérité Adam traçait les opérations sur le parchemin, de façon instinctive. Deux minutes plus tard, il se redressa et lui montra le parchemin. Lucy sourit en relisant les calculs.

-Félicitation, Scampers.

-Est ce que tu vas un jour m'appeler par mon prénom ?

-J'ai déjà dû le faire ... en première année.

-Non. Déjà en première année, une des premières choses que tu as faite a été de me traiter de « nigaud ».

Lucy leva les yeux sur Adam, interloquée. Le jeune homme eut un sourire, et repris son parchemin pour container ses opération.

-Tu te souviens de ce genre de détails ? s'étonna Lucy, surprise.

Elle se souvenait à peine de la répartition. Tout avait été englouti par le souvenir du Choixpeau l'envoyant contre toute attente à Serpentard, loin de Roxanne et de ses cousins, loin de tout ce qu'elle avait connu jusque alors. Ce qui c'était passé avant avait été éclipsé. Adam se frotta machinalement la nuque sans la regarder.

-J'ai une excellente mémoire, Lucy. Bon, tu m'aides ? Tu crois vraiment que je vais faire tous les calculs seul ?

-Euh ... oui ?

Un sourire amusé passa sur les lèvres d'Adam, et il glissa son livre de numérologie jusque la jeune fille. Elle lui lança un regard peu amène, mais soupira en prenant sa plume et commença les opérations. De toute façon, il fallait bien qu'elle apprenne pour les BUSE... Le cours se passa comme d'habitude : les élèves travaillant plus ou moins en binôme, et Crivey penché sur ses parchemin, la langue coincée entre les dents. Quand la cloche sonna, Adam et Lucy étaient sur le point de finir l'exercice, et le prof les laissa dans la salle le temps qu'ils l'achèvent. Les autres élèves quittèrent la salle rapidement. Quand la dernière ligne de calcul fut tracée, Lucy s'écroula sur la table, le front contre son livre.

-Je déteste l'arithmancie.

-Tu pourrais arrêter l'année prochaine, fit tranquillement remarquer Adam. Bon, on y va ? Je dois aller voir mon petit frère.

-Tu peux partir sans moi, tu sais, répliqua-t-elle en se redressant vivement.

-Evidemment, mais là, tu avais mon manuel en otage, s'esclaffa le Gryffondor en rangeant dans son sac le livre sur lequel elle s'était écroulée.

Les joues de la jeune fille rosirent un peu, et elle s'empressa de ranger ses affaires pour masquer sa gêne. Soudainement, ce qu'il venait de dire la frappa, et elle se figea en plein mouvement.

-Ton petit frère ?

-Oui, il est en première année. Pourquoi, ça te surprend ?

Lucy s'ébroua, rangea son livre et secoua la tête. Ses cheveux tombèrent sur son visage, masquant la lèvre qu'elle mordait nerveusement. Ça faisait quelque jour qu'elle n'avait plus eu de nouvelle du petit Gethin Scampers, et même si ça voulait dire qu'il avait cessé de se faire martyrisé, elle ne pouvait s'empêcher d'être déçue.

-Non, répondit-t-elle en tentant d'avoir l'air le plus neutre possible. Et ... il est à Gryffondor aussi ?

Adam venait de refermer son sac. Il le chargea sur son épaule, et eut un petit sourire de coin en guise de réponse. Pourtant, Lucy fut persuadée qu'il s'était crispé. Elle ferma son sac et le passa sur son épaule à son tour. Elle ricana quand elle constata qu'Adam n'avait pas bougé.

-Je pensais que tu n'avais pas besoin de m'attendre ?

Adam sourit encore, mais cette fois, le sourire était clairement forcé. Lucy s'efforça de ne pas faire transparaitre sa surprise. Une des qualités les plus appréciables d'Adam était qu'il était toujours d'humeur égale : une force tranquille, sereine et discrète qui gardait toujours un léger sourire sur ses lèvres. Pourtant sa bonne humeur habituelle semblait s'être doucement tarie. Il se balança sur ses talons, l'air indécis. Lucy finit par soupirer, et posa brusquement son sac sur sa chaise.

-Crache le morceau, Scampers.

Adam planta ses dents dans sa lèvre inférieure, avant de lâcher du bout des lèvres :

-Ennemis de l'héritier ?

Lucy tenta de contenir la vague de panique qui montait en elle, comme à chaque fois qu'elle repensait au sinistre message du deuxième étage. Mais ce ne fut pas le rappel qui glaça la jeune fille, mais les mots exacts qu'il avait prononcés. « Ennemis de l'héritier ». Mais des héritiers, comme il était noté sur le mur. Non, le singulier avait un jour était utilisé. Mais cela il y a plus de vingt ans. Elle lança un regard à la fois prudent et suspicieux à Adam, l'invitant silencieusement à poursuivre. Il eut un sourire penaud.

-Je te l'ai dit, Lucy, j'ai une très bonne mémoire. Tu crois que j'au oublié la photo ?

-La photo ... Oh !

Lucy réprima le rire de soulagement qui montait dans sa poitrine. Un instant, elle avait craint que Gethin n'ait parlé à son frère, avant de se souvenir qu'Adam avait entraperçu la photo alors qu'elle l'avait malencontreusement fait tombée de son sac. Malheureusement, le rire qu'elle tentait de retenir se transforma en sourire spontané. Le regard d'Adam se durcit.

-Lucy, c'est tout sauf drôle. J'ai lu L'Histoire de Poudlard en première année, je sais ce que ces mots signifient. La dernière fois que ces mots ont été inscrits, des né-moldus ont été attaqué ...

Le sourire de Lucy se fana de lui-même sur ses lèvres. Elle comprenant mieux le comportement d'Adam. Il était né-moldu. Et Gethin aussi. Lucy reçut comme un poing dans l'estomac.

-Alors je ne sais pas ce que Wallace comptait faire après avoir écrit le message ...

Wallace qui écrit le message... Lucy regarda fixement Adam, des idées se mettant progressivement en place dans son cerveau. Le tortionnaire de Gethin Scampers, un né-moldu, qui écrivait un message venu d'un autre âge, reprenant les termes d'anti-né-moldu. C'était surréaliste, pourtant, ça collait logiquement. Et si Wallace avait voulu poursuivre l'œuvre de Salazar Serpentard ? Le silence de Lucy dut encore plus agacer Adam, car il commençait à perdre patience.

-Qu'est ce que tu fais ? Tu protèges tes camarades, c'est ça ?

Lucy fronça les sourcils, piquée au vif. Elle n'avait jamais entendu une telle hargne dans la voix d'Adam.

-Je ne protège rien du tout, siffla-t-elle, sur la défensive. On ne sait pas si c'est Wallace qui a écrit ce message. Si c'est le cas, pourquoi on l'a retrouvé ... inconscient ?

-Alors qui ça pourrait être ? Qui voudrait effrayer les né-moldus ?

-Qui te dit que ce message vous est adressé ? « Ennemis des héritiers », Adam. Ce n'est pas la même chose.

Malgré ce qu'elle venait dire, l'hypothèse d'un Alexandre Wallace se prenant pour l'héritier de Serpentard ne cessait de lui tourner dans la tête. Après tout, il avait déjà prouver ce qu'il pensait des né-moldus en s'en prenant à Gethin ... Lucy darda un regard froid sur Adam, attendant patiemment la réponse. Etonnement, après quelques secondes de silence, un sourire timide s'étira sur ses lèvres.

-Tu m'as appelé Adam ?

Lucy cligna des yeux, prise de court, et leva les bras au ciel avec désespoir.

-Pour l'amour du ciel, Adam Scampers, c'est tout ce que tu as retenu ?

-Non, avoua-t-il en se frottant la nuque. Désolé de t'avoir agressé. Mais je veux savoir ce qui se passe.

-Tu t'inquiètes pour Gethin, c'est ça ? comprit Lucy en se radoucissant.

Adam sursauta, et la gratifia d'un regard surpris.

-Comment tu sais son nom ?

Stupide Weasley ! se réprimanda-t-elle en tentant de garder un air impassible.

-En fait, je l'ai croisé dans un couloir au moment où un garçon de sa classe l'appelait. Vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau.

Elle ne mentait pas sur ce dernier point : Gethin était le portrait d'Adam au même âge : même cheveux châtain mordorés, même visage d'ange, même accent gaélique, quoi qu'un petit peu plus prononcé pour Gethin... Adam se détendit un peu et eut un sourire gêné.

-Je sais, on nous le dit tout le temps. Mais bien vu, évidemment que je m'inquiète pour Gethin.

Maintenant moi aussi, songea Lucy, ses doigts pianotant nerveusement sur son sac. Le fait qu'ils aient retrouvé Alexandre Wallace, un anti-moldu notoire devant le message était une coïncidence troublante. Dans ces cas-là, avait-il agis seul ? Et pourquoi modifié le message ? Ici, aucune notion n'était faite de la Chambre des Secrets ...

-Je ne pense pas que le message soit contre les né-moldu, finit par dire Lucy avec lenteur. Je veux dire ... Le message est trop différent.

-Mais aussi trop semblable, protesta Adam. Pourquoi reprendre exactement les mêmes termes ?

Lucy haussa les épaules avec défaitisme. Elle n'en savait rien, et tant qu'Alexandre Wallace n'avait pas repris conscience, ils n'en sauraient pas plus. Hannah n'avait pas réussi à trouver la toxine dont pourrait avoir été victime le Serpentard, et même le professeur Londubat avait été surpris à faire des recherches sur cela, de même que Campbell, la professeur de potion. Lucy secoua la tête pour s'ébrouer, et pris résolument son sac de cours.

-Bon, on y va ? Je vais finir par faire de l'urticaire à rester dans cette salle.

-Je pensais que tu n'avais pas besoin que je t'attende ?

-Oh, la ferme, Scampers.

Adam eut un sourire plus franc, mais Lucy vit l'inquiétude brillait dans ses yeux. Elle le comprenait. Elle commençait elle aussi à se faire un sang d'encre pour Gethin. Si Adam avait raison ... Elle se donna une gifle mentale pour reprendre contenance, et ils sortirent enfin de la salle d'Arithmancie pour retourner dans le couloir.

-Mais ... si tu apprends des choses – du genre, que le message était vraiment dirigé contre nous – tu pourras me le dire ? (Il s'immobilisa, et prit Lucy par le bras. Ses yeux la transpercèrent). S'il te plait, Lucy, se n'est pas pour moi ... Je m'inquiète pour Gethin. Il est incapable de se défendre seul.

-S'il est en première année, c'est normal, fit remarquer la préfète de Serpentard. Mais ne t'en fait pas, si j'ai la moindre information à ce sujet, tu seras le premier prévenu. Je te dois bien ça.

Adam dressa un sourcil, surpris qu'elle cède si facilement. Mais pour ce genre de chose, Lucy était prête à laisser ton orgueil au placard. Elle eut un sourire amer.

-Tu pensais quoi ? Que j'allais vous laissez vous faire agresser ? Je suis rancunière, mais pas sans-cœur, Scampers.

-J'ai jamais pensé que t'étais sans-cœur. Mais peut-être qu'au nom des Saintes Lois du Quidditch, oui, je te pense capable de me laisser me faire agresser.

Lucy laissa échapper un petit rire, et Adam lui servit un sourire à la fois penaud et amusé.

-Pas tout-à-fait faux, admit-t-elle. Mais je laisserais pas ton frère se faire agresser, ça, je te le promet.

-Me voilà rassuré.

Et il le paraissait vraiment, car lorsqu'ils reprirent leur route vers la Grande Salle, son pas était plus léger, et son visage plus serein.

-Il faut bien que je me venge de la chute de l'an dernier !

-Dieu du ciel, Lucy ! Tu vas encore m'en vouloir longtemps ?

-Jusqu'à que tu aie fait une chute de quinze mètre ?

-Ce que tu peux être rancunière ... On peut pas négocier ça en calculs d'Arithmancie ? C'est beaucoup moins dangereux.

-Si tu ajoutes des Chocogrenouilles dans la balance, peut-être, glissa-t-elle faisant mine de réfléchir.

-Des Choco ... Ciel ce que tu es usante !

Lucy ne put s'empêcher de sourire, la mine extrêmement satisfaite. Elle s'arrêta en plein milieux du couloir força Adam à lui faire face. Un sourire mutin retroussa ses lèvres.

-Alors, Scampers, deal ? Mon pardon contre deux mois de calculs d'Arithmancie, et une boite de Chocogrenouille à chaque cours.

-Un mois de calculs, et Chocogrenouille pendant une semaine, répliqua Adam avec un sourire de coin. Je suis boursier, Lucy, pas le fils du directeur du département de la Coopération Magique internationale.

Lucy lui fit un regard penaud, embarrassée. Elle n'avait pas pensée à cette composante là, mais il avait raison : il devait économiser, et ne pas dépenser tout l'argent que lui prêtait Gringotts pour ses études.

-D'accord pour la semaine de Chocogrenouille, accepta Lucy, radoucie. Mais deux mois de calculs.

-Un mois.

-Un mois et demi ?

-Vendu, mais je rajoute des informations dans la balance.

-Tu les aurais eu gratuitement, mais d'accord. Deal ?

Adam réfléchit un petit moment, levant les yeux au ciel. Finalement, il soupira, et passa sa main dans ses cheveux d'une vague couleur cuivre.

-Tu es dure en affaire, Lucy. Alors ton pardon et des informations contre une semaine de Chocogrenouille et un mois et demi de calculs. Je suis plutôt perdant.

-Ça t'évitera de faire une chute de quinze mètre au prochain match contre Serpentard, et je promet d'être gentille.

-Dans ce cas ... (il lui tendit solennellement la main). Miss Weasley, il me semble que nous avons un accord.

Lucy eut un sourire contenu et serra sa main. Ils échangèrent un regard et pouffèrent devant le ridicule de leur comportement. Ils mirent quelques minutes à se calmer, appuyés contre le mur de pierre du couloir. Jamais Lucy n'aurait songé en début d'année qu'elle aurait un tel fou-rire avec celui qui lui avait fait perdre la coupe de Quidditch l'année dernière. Ils venaient à peine de se redresser quand des pas précipités retentirent dans le couloir, attirant leur attention.

-Gethin ?

Leurs deux voix avaient fusé en même temps, et Gethin s'immobilisa en plein milieu du couloir, à bout de souffle. Il avait les yeux écarquillés, et les cheveux ébouriffés. Et une nouvelle fois sa baguette à la main, et un carnet dans l'autre qu'il serrait contre sa poitrine. Adam se redressa vivement, et Gethin parut se figer.

-Qu'est qu'il y a ?

Gethin ne répondit pas et sa lèvre inférieure trembla. L'estomac de Lucy se retourna quand elle comprit ce qu'il se passait. Elle se redressa, et brandit sa baguette quand d'autres pas retentirent derrière le gamin. Liam Pucey arriva en courant, une baguette à la main, suivant une fille de Serdaigle, de septième année, que Lucy connaissait vaguement. Laureen Bones, la préfète. Les deux s'immobilisèrent d'un coup, et toisèrent Lucy et Adam. Gethin était toujours entre eux, ne sachant pas quoi faire, sa tête allant d'un groupe à l'autre.

-Weasley, ça court dans les couloirs, pourquoi tu ne lui enlèves pas des points ? ricana Pucey en désignant Gethin.

-Geth, intervint Adam d'une voix sèche. Viens là, s'il te plait.

Mais Gethin ne bougea pas, et lança un petit regard suppliant à Lucy. Il ne voulait que son frère se mêle de ça. Pestant contre l'orgueil démesuré des Gryffondors, Lucy fixa Pucey, et s'avança un peu pour être à la hauteur du première année.

-Je ne peux lui enlever de point, il n'est pas de ma Maison. En revanche, vous pouvez m'expliquer pourquoi vous aviez l'air de le poursuivre, baguette à la main ?

-Il m'a volé mon carnet, prétendit Laureen avec aplomb d'une voix froide. Et ça ne te regarde pas, Weasley, retourne jouer.

-C'est pas vrai, c'est le mien ! protesta vivement Gethin en serrant le carnet contre sa poitrine.

Lucy ne put s'empêcher de hausser les sourcils, surprise. Elle veut vraiment me faire croire ça ? Pourtant, Laureen Bones n'était pas connue comme était une anti-moldu notoire ... Lucy glissa un regard au dit carnet, toujours collé contre le cœur de Gethin. Un carnet pour le moins ordinaire, sans doute acheté dans une boutique moldue. Elle fit un mouvement pour demander à Gethin de le lui donner, mais en un instant, Adam s'était matérialisé à coté de son frère, et posait ses mains sur ses épaules.

-Je confirme, c'est le sien, affirma-t-il d'une voix sans appel.

Il darda un regard noir sur Pucey et Laureen, puis un autre vers Lucy, la mettant au défi de mettre ses paroles en doute. Elle ne la mettait pas. Elle savait que le carnet n'était qu'un prétexte sorti par Laureen.

-Rangez vos baguettes, retournez dans vos salles communes ...

-C'est l'heure de manger, Weasley ...

-Alors dans la Grande Salle ! Je m'en contrefiche, du moment que vous disparaissiez d'ici !

Elle fixa Laureen, tenta de deviner ses motivations, mais le visage de la préfète de Serdaigle demeura de glace. Elle soutint le regard de la préfète, fière, et rangea dignement sa baguette avant de marcher droit sur la Grande Salle, sans jeter le moindre regard à Gethin. Lucy lança ensuite un regard impérieux sur Pucey, qui rangea sa baguette en grommelant, maintenant qu'il était seul. Il voulut suivre le pas de Laureen, mais Lucy l'attrapa par le bras à la dernière minute.

-La prochaine fois que je te prends à courser qui que ce soit la baguette à la main, je te jure que je n'aurais pas besoin de mon insigne pour te le faire payer, le menaça-t-elle à voix basse.

Mais la menace parut amusée Pucey, qui ricana sombrement.

-Priez pour Sainte Weasley, protectrice des Sang-de-Bourbes ...

Lucy le lâcha brusquement et tira la baguette qu'elle venait de ranger. Adam et Gethin parurent surpris par son geste, mais Lucy sentait son sang battre à ses tempes.

-Redis ça une seule fois encore ...

-Et quoi ? la nargua Pucey en écartant les bras.

Adam parut comprendre en un instant la teneure de l'échange entre Lucy et Pucey. Il se glissa derrière la jeune fille, et mit une main rassurante sur son épaule.

-Laisse tomber, c'est sans importance. S'il te plait.

La note de supplication dans le dernier mot d'Adam força Lucy à baisser sa baguette à contre cœur. Un grondement sourd remonta dans sa gorge quand Liam Pucey lui adressa un sourire triomphant avant de repartir en sifflotant joyeusement. Ce ne fut qu'une fois disparu qu'Adam lâcha Lucy et que celle-ci rangea sa baguette. Avant qu'Adam ne s'éloigne en direction de son frère, Lucy se permit de le frapper à l'arrière du crâne.

-Hey !

-C'est tout, sauf « sans importance » ! Tu te rends compte de ce que ça veut dire ?

-Evidemment, Lucy, ça fait quatre ans que je suis ici, je te rappelle. Mais ce ne sont que des mots ...

-Mais des mots qui ont une certaine portée ! s'écria Lucy. C'est pas vrai, comment voulez-vous qu'on empêche ces imbéciles de vous appeler comme ça si vous vous mettez à l'accepter ?

-Alors ne les empêchez pas. Je m'en fiche de ce que Pucey puisse bien dire.

-Pas moi ! Ce mot ... C'est ... Il n'a pas le droit, Adam, c'est tout, il ne peut pas !

Adam fixa Lucy avec surprise. Il ne s'était sans doute pas attendu à cette ferveur de la part de la jeune fille. Mais c'était quelque chose de profondément ancré chez Lucy. Pas parce qu'elle était Weasley, ni parce que certains membre conjoins de sa famille étaient né-moldus (même si elle admettait que son jugement pouvait prendre cela en compte). Mais simplement parce qu'elle exécrait ce genre de comportement. Et toute sa génération avait grandi dans les récits des exploits de son Oncle, Harry Potter, mais aussi en parallèle, des récits des horreurs qui avaient été perpétrées au nom de la soi-disant « pureté de sang » ... Lucy n'oublierait jamais la marque qu'elle avait une fois entraperçue sur le bras de tante Hermione, une fois où elle avait relevée ses manches sans faire attention. Elle avait sept ans, et elle n'avait jamais oublié le choc avec lequel elle avait découvert l'insulte « Sang-de-Bourbe » inscrit à même la chaire de sa tante. Ni le détachement avec lequel Hermione en avait parlé.

C'était inconcevable pour elle.

Alors peut importe ce que dirais Adam Scampers, jamais elle ne le laisserait traiter de ... ça.

Lucy ne se rendit pas compte que ces mains tremblaient. Elle se donna mentalement une bonne gifle, et rangea sa baguette d'un geste fébrile.

-Désolée, s'excusa-t-elle, consciente d'avoir été brusque. Mais la prochaine fois que ce genre de situation arrive ... S'il te plait, ne me retiens pas.

Adam la contempla un instant, indécis, puis finit par hocher la tête avec un soupir. Puis, ils échangèrent un regard emplis de sous-entendu, et se tournèrent de concert vers Gethin, qui avait profité de leur débat pour se faire tout petit derrière eux. Il avait rangé sa baguette, mais maintenait toujours serré contre lui son carnet, comme s'il pouvait le protéger. Le regard de ses deux ainés parurent le faire paniquer, parce qu'il se colla encore un petit peu plus contre le mur.

-J'avais la situation bien en main !

-On voit ça, constata Lucy en dressant un sourcil.

-Mais je sais pas pourquoi ... ils voulaient ... ils étaient ...

-Geth, Geth, Geth, souffla Adam en secouant la tête. C'est bon, ne t'en fais pas, ils ne sont plus là, ils ne reviendront pas.

-Pas s'ils veulent un sort.

-C'est bon, Lucy.

Le ton d'Adam était terriblement las, mais il y avait comme une crispation dans sa voix. Il s'agenouilla devant son frère, posant une main sur les siennes pour le calmer.

-Ça va au moins ?

-Oui, le rassura Gethin, l'air boudeur. Je m'en sortais très bien.

-Ah oui ? railla son frère avec l'ombre d'un sourire. Bref. On parlera de ça après manger. Range ça, avant que tu ne le perdes.

Il tapota le carnet que Gethin tenait toujours contre sa poitrine, et le première année s'empressa de le remettre dans son sac alors qu'Adam se redressait, la mine sombre, les yeux inquiets rivés sur son frère. Lucy se rapprocha à petit pas, et Gethin lui lança un autre regard suppliant, équivoque. Elle le rassura d'un signe de tête, et il se détendit. Adam posa sa main à la base du cou de son frère pour le pousser vers la Grande Salle.

-Allez le gnome, en avant. Maman m'en voudrait si je te ramenais chétif comme une crevette parce que tu n'as pas manger.

De l'avis de Lucy, on pouvait difficilement être plus chétif que Gethin Scampers, mais elle garda cela pour elle, et ils reprirent la route vers la Grande Salle. Une fois arrivés, Gethin adressa un timide sourire à Lucy avant de glisser rapidement vers ses amis pour échapper à la prise de son frère, qui le suivit un instant des yeux, troublé. Il se tourna vers Lucy.

-Ce n'était pas la première fois que tu le croisais, n'est ce pas ?

-Je t'ai dit, je l'ai vu dans un couloir, mentit une nouvelle fois Lucy en soupirant. Pourquoi ?

Adam ne parut pas satisfait de sa réponse, et resta un petit moment silencieux, les yeux rivés sur la nuque de son frère. Lucy fit mine de partir, mais avant qu'elle n'ait pu esquissé le moindre geste, Adam reprit la parole :

-Je me doutais que ce genre de choses arriverait ... Gethin a toujours été victimisé, déjà à l'école primaire. Je me doutais que ce serait pire en arrivant à Poudlard parce qu'il est né-moldu.

-Tu as subi ça aussi, devina alors Lucy.

La bouche d'Adam se tordit, mais il hocha lentement la tête.

-Mouais, je suppose que c'est une étape obligée pour les né-moldus que de se faire insulter par les Serpentards ...

-Ah oui ?

Adam parut se rendre compte de son erreur avant même d'entendre la voix glaciale de Lucy. Il détacha son regard de Gethin et croisa celui furieux de la jeune fille.

-Non, enfin ... Par Serpentard, je n'entendais pas toi ... Je sais que tu ne ferais jamais ça, je sais aussi que tu n'es pas la seule, j'ai rien contre les Zabini, ou même contre Montague.

-Mais il n'y a que les Serpentards qui détestent les né-moldus, poursuivit Lucy avec une colère froide contenue.

-Certains Serpentards, précisa Adam, dans un souci de se racheter. J'ai une très ... longue histoire avec Liam Pucey, si tu veux tout savoir.

-Ah oui ? s'étonna Lucy, oubliant momentanément qu'elle était furieuse.

Adam haussa les épaules. Lucy ignorait cette histoire, mais à bien des égards, ses rapports avec Adam n'avaient été que scolaires. Elle ignorait ce qu'il advenait de lui lorsqu'il quittait la salle de classe.

-Ça n'a pas duré longtemps, ne t'en fais pas. Lorsqu'on traine avec Roxanne Weasley et que par suite les Mousquetaires deviennent presque des gardes du corps, on te laisse relativement la paix.

-Ça je te crois sur parole, admit Lucy en laissant échapper un sourire.

Elle avait elle-même vécu cette situation, mais elle ignorait que James, Louis et Scorpius avaient aussi fait bénéficié Adam de leur protection.

-Et puis, je suppose que tu n'en as plus besoin, maintenant, se moqua-t-elle, décidant de passer outre son amertume pour sa remarque envers sa Maison. Maintenant que tu es le deuxième meilleur élève de notre année.

-Je suppose que la première, c'est toi ?

-Tu penses à quelqu'un d'autre ?

-Je te bats dans la plupart des matières, Lucy. Et je te suis indispensable pour l'Arithmancie.

-C'est faux, tu ...

-Scaaaaampy !

Roxanne traversa la Grande Salle à grand pas pour se poster à coté de son ami, un sourire éclatant aux lèvres. Son regard pétilla quand il passa d'Adam à Lucy.

-Vous vous êtes réconciliés ?

Adam et Lucy s'évaluèrent un instant du regard, puis un demi-sourire prudent releva les lèvres de la jeune fille.

-On va dire qu'on a un marché ...

-Oh, Lulu, ce que tu peux être pragmatique ...

-Et toi, futile. Mais je t'aime quand même, ajouta-t-elle précipitamment en remarquant la mine vexée de Roxanne.

-C'est ça, ouais ! railla la Gryffondor avec un sourire moqueur. Allez Lu, va retrouver ton Sang-Pur, moi j'ai besoin de Scampy pour de l'aide en Sortilège, puisque Monsieur a décidé d'être le meilleur.

Sur ce, elle prit Adam par le col pour le mener vers la table des Gryffondors. Adam ne parut pas s'offusquer outre mesure, et eut même le temps de se tourner vers Lucy pour la gratifier d'un regard entendu qui disait clairement : « tu vois, je t'avais dis que j'étais meilleur que toi ! ». Lucy secoua la tête pour lui montrer son désaccord, et retrouve Luke à la table des Serpentard.

-Et ta sœur ? demanda-t-elle en remarquant qu'il mangeant en tête à tête avec Montague.

-Loupe le repas pour finir un devoir de Potion, répondit celui-ci sans lever les yeux.

-Quelle idée, ricana Luke. Et toi ? Tu ne nous as pas fait trop perdre de point en Arithmancie ?

-Oh, non, Crivey était de bonne humeur, aujourd'hui ...

Luke haussa un sourcil, l'air dubitatif, et se leva d'un air décidé en fauchant le coude de Lucy au passage.

-Et bien on va aller vérifier ça !

-Hey ! protesta Lucy alors que son ami l'emmener vers l'extérieur. Luke, je n'ai pas mangé !

-Ça, il fallait y penser avant de trainarder avec Scampers, lui souffla-t-il avec un sourire narquois.

Il la mena de force dans le Hall désert, et ce ne fut qu'une fois devant les quatre grands sabliers qu'il se décida à la lâcher. Lucy leva les yeux sur eux, usée. Serdaigle était devant, talonné par les Gryffondor, que suivait ensuite Poufsouffle. Serpentard était dernier. Elle soupira profondément en se tournant vers Luke.

-Et alors ? Ce n'est pas ma faute !

-Je sais, si je te parlais des points, c'est uniquement parce que je voulais t'amener loin des oreilles indiscrètes.

Le visage de Luke avait repris une mine sérieuse et Lucy sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine.

-Tu as du nouveau ?

Luke avait passé sa semaine à interroger les troisièmes années Serpentards sur Alexandre Wallace, mais aucun d'entre eux n'avaient vu Alexandre partir, ni ne savait pourquoi il l'avait fait. D'après lui, Wallace n'était même pas monté ce soir là.

-Non, avoua Luke. Mais j'ai pensé à un truc. Un truc stupide, mais ça peut nous aider.

-Si ça peut nous aider, alors on peut passer outre la stupidité. Je t'écoute.

Un petit sourire retroussa les lèvres de Luke.

-Tu te souviens, la seule et unique fois où je suis venu chez toi ...

Lucy se renfrogna. En troisième année, elle avait invité Luke à venir passer une semaine chez elle, à Londres. Invitation dont elle aurait dû se passer : Molly n'avait cessé de regarder Luke de travers, et son père l'avait englouti sous une tonne de discourt et d'anecdote, sur Poudlard, le Ministère, etc ... Elle hocha la tête pour lui signifiait qu'évidemment, elle s'en souvenait, et le sourire de Luke s'élargit.

-Je me souviens d'une histoire qu'il m'avait raconté. Je ne sais pas si tu vois ... Quand il a trouvé ton oncle Ron dans les toilettes des filles, tu te souviens ?

-Oh, oui, on y a le droit a chaque noël, celle-là. Et alors ? Ron n'était pas en tord, c'était les toilettes du deuxième étage, ceux de ...

Les yeux de Lucy s'écarquillèrent soudain, alors qu'elle comprenait où Luke voulait en venir. Il hocha la tête, satisfait que son amie ait aussi bien suivie sa ligne de pensée.

-Mimi Geignarde, firent-t-ils en cœur.

-Elle est sans doute l'unique personne – enfin, personne dans le sens le plus large du terme – a avoir pu voir quelque chose quand Wallace a été agressé.

-Tu penses vraiment qu'elle sait quelque chose ? douta Lucy avec une moue. Luke, on parle de Mimi Geignarde. Tout ce qu'elle fait, c'est s'enfermer dans les toilettes, les inonder, casser les oreilles de toutes les filles de l'école et ... Et bien, gémir.

-Sans doute, admit le préfet. Mais en attendant, elle est peut-être notre seul témoin...

-Ça prouve notre pauvreté en l'affaire.

-... Et le message a été tracé à deux pas de ses toilettes. Coïncidence ?

Lucy garda le silence pendant quelque seconde, soupesant ses options. Elle tenta de se visualisé l'endroit où se trouvait les toilettes du deuxième étage ... et ne put réprimer un cri de surprise quand un souvenir lui remonta à l'esprit. Elle avait déjà vu ses mots, dans ce couloir. Mais sur du papier glacé. Sans un mot, Lucy fourra son sac dans les bras de Luke et se mit à fouiller frénétiquement dedans avant de retrouver la photo que Gethin avait retrouvée. « La chambre des Secrets a été ouverte. Ennemi de l'héritier prenez gardes ». Elle la fourra dans les mains de Luke, qui tenta tant bien que mal de tenir, déséquilibré par le sac de Lucy. Ses yeux sombres s'écarquillèrent.

-C'est ...

-Oui, le coupa la jeune fille, le souffle court. Quelqu'un l'a trouvé sur une porte, au deuxième étage, dans le même couloir où j'ai retrouvé Wallace.

-La porte des toilettes.

Lucy opina du chef, troublée.

-Finalement, tu as peut-être raison, Luke. Il faut qu'on aille voir Mimi. 

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