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Chapitre 4 : Réunions


Bonjour ! Voici le chapitre 4 de Lucy Weasley ! J'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :) 

Bonne soirée ! 


Chapitre 4 : Réunions.

Le sourire de Lucy ne quittait pas ses lèvres. Ça faisait deux semaines que Montague avait reprit l'entrainement, et les trois séances avaient été presque parfaites. Ils avaient fait la première avec les batteurs sur le banc, afin de ne pas angoisser Montague pour son retour. Lucy avait faillit pleurer de joie quand il lui avait fait une première passe. Certes, il avait fallu mettre la mécanique en route, et trouvé de nouvelles combinaison avec Eléonore, mais tout cela c'était mis en place naturellement, et Lucy avait rapidement retrouvé ses reflexes naturels. Encore un peu d'entrainement, et peut-être qu'elle ne regretterait plus amèrement le départ de Daphnéa. Quand Lucy avait réintroduit les cognards, Montague avait voulu faire la séance sur le banc (histoire de voir comment se débrouillaient les deux batteurs, disait-il). Mais au bout de dix minutes, les filles allèrent à sa rencontre, arguant que de toute manière, il ne pourrait pas empêcher lors d'un match les batteurs adverses de lui envoyer des cognards, qu'il fallait qu'il s'habitue à leur présence au plus vite. Cette séance fut laborieuse, mais à la fin, Montague arrivait à se concentrer sur le jeu sans faire attention aux balles folles et noires que semblaient maitriser les batteurs. Lucy était confiante : il serait prêt pour le premier match, Serpentard-Serdaigle (Gryffondor et Poufsouffle ouvraient le bal).

Ce problème étant réglé, l'énigme de l'inondation des dortoirs de Serpentard battait son plein. Les Mousquetaires avaient été officiellement mis hors de cause par Greengrass (au grand damne de Pucey et de Wallace), mais aucune piste ne les avait remplacés. Rien, absolument rien, ne pouvait expliquer comment les fenêtres des premières années avaient ainsi céder sous la pression du Lac Noir.

-Une dispute de première année, peut-être qu'un sort aura ricoché, proposa Rose alors qu'ils travaillaient, Scorpius, Lucy et elle, à la bibliothèque. Ça aurait pu biser une fenêtre.

Ils avaient pris soin se mettre loin des yeux de Mrs Pince. Elle en voulait toujours de manière maladive à Lucy pour la séquence dernière. La jeune fille lança un regard dubitatif à sa cousine. Rose était la bonne élève par excellence, et venait souvent travailler avec eux puisque qu'avec Albus, elle prétendait ne pas avancer.

-On les a interrogé plusieurs fois, avec Luke. Et crois-moi, quand Luke mène un interrogatoire, tu préfères t'enfuir en courant. Rien à faire. Ils jouaient à la bataille explosive quand les fissures sont apparues.

-Comme ça, comme par magie ? s'étonna Rose.

-C'est vraiment impensable que ce soit simplement dû à la pression du Lac ? enchérit pour la dixième fois Scorpius.

-Les fenêtres sont faites pour tenir cette pression, et un sortilège est régulièrement réitéré. Les fenêtres ne sont pas en cause.

-Mais alors quoi ? s'agaça le préfet en levant les yeux au ciel. Le calamar Géant ?

-Ce n'est pas idiot, ça.

-Je plaisante, Rosie.

Rose leva les yeux au ciel, et replongea le nez dans le devoir d'Arithmancie qu'elle était en train de terminer. Scorpius en profita pour se pencher vers Lucy, un éclair d'inquiétude traversant ses yeux gris.

-Il n'y ... a aucun risque que le même incident arrive dans les chambres des filles ?

Lucy eut un vague sourire attendri en comprenant qu'il craignait qu'il lui arrive quelque chose. Il s'était toujours comporté comme le grand frère qu'elle n'avait jamais eu, et même si elle ne lui avouerait jamais, elle trouvait ça extrêmement agréable.

-Tous les sortilèges ont été refaits, même dans nos chambres. Il faudrait un miracle pour que nos fenêtres cèdent.

Scorpius eut une petite moue et Lucy essuya un petit rire en lui répétant de ne pas s'inquiéter. Rose leur lança un regard étrange par dessus son livre de numérologie, mais avant qu'elle ne pu faire le moindre commentaire, une pile de livre s'abattit devant elle, faisant sursauter toute la table. Lucy leva les yeux sur Jina, qui les fixait tout trois avec hauteur, ses magnifiques cheveux noirs ramener en une épaisse tresse sur son épaule.

-Comment ça on fait une réunion du C.A. sans moi ?

-Tu étais en cours, rétorqua Scorpius avec un soupir. Et tu seras gentille de retirer tes livres de mon devoir, merci.

Mais Jina posa sa main sur sa pile de bouquin, empêchant le préfet de les déplacer.

-Vous avez vraiment cru que vous pouviez me faire des cachotteries ? Pourquoi ça se réunit sans moi ?

-Il n'y a aucune cachotterie, Jina, assura Rose avec un gracieux sourire. On parlait juste de l'inondation des dortoirs à Serpentard...

Le regard de Jina caressa le visage de porcelaine de Rose et s'adoucit immédiatement. La Gryffondor et son minois d'ange roux et adorable étaient bien plus craquante que pouvait être le numéro des « yeux implorant » que servait parfois Lucy. Mais Rose était comme ça : elle était tellement mignonne et gracile que personne ne pouvait rien lui refuser (son père moins que personne, du reste). Jina retira donc ses livres pour laisser Scorpius extraire son devoir, et s'assit à coté de Lucy en maugréant :

-Il n'empêche que vous vous réunissez sans moi ...

-Et toi tu nous trompes avec James, répliqua Lucy avec un sourire narquois. Alors arrête de râler.

Les yeux noirs de la Serdaigle lancèrent des éclairs, d'autant plus que Rose et Scorpius s'esclaffèrent dans la seconde.

-Un jour, on va vraiment finir par vous marier, pouffa le préfet, les yeux étincelant. Je ne sais déjà pas comment vous avez fait pour tenir tout de temps ...

-La ferme, Malefoy ! ragea Jina en l'affublant d'un coup de livre sur la tête. Trouve-toi une copine au lieu de vivre des histoires d'amour par procuration ! Je sais que je suis irrésistible, mais si tu veux sortir avec moi, demande-le moi directement au lieu de pousser vers ce crétin de Potter !

Les joues pâles de Scorpius rosirent, et ce fut au tour de Lucy de pouffer derrière son propre livre de numérologie. Le préfet lui donna une tape sèche sur la cuisse.

-La ferme, Mini-Weasley ! Tu veux que Pince t'entende ?

Lucy réprima son éclat de rire de son mieux. Si Pince l'entendait, elle se ferait évidemment virer en bonne et due forme – ou pendre par les chevilles dans le plus sombre cachot de Poudlard, c'était selon. Néanmoins, elle frappa son poing contre celui de Jina, et Scorpius les dévisagea d'un air désespéré.

-Rosie, annonça-t-il solennellement. Tu es l'unique fille sensée et digne d'intérêt du C.A. Sache-le et sois en fière.

Les joues de la pauvre Rose devinrent aussi rouges que ses cheveux, et un sourire gêné s'étala sur ses lèvres.

-Trop d'honneur, Monsieur le préfet.

-Trop de cérémonie, aussi bougonna Jina à l'oreille de Lucy. Pire que ton père, celui-ci.

La Serpentard lui donna un coup de coude pour la faire taire, car Mrs Pince venait de passer dans l'allée centrale, et gratifia leur table d'un regard mauvais. Les quatre élèves baissèrent le nez dans leur parchemin pour échapper à ses yeux inquisiteurs.

-Par le caleçon de Merlin, grommela Jina sans lever la tête. Et elle, c'est quand qu'elle passa la baguette à gauche, vieille harpie toute fripée qu'elle est ?

Les trois autres réprimèrent leur rire. Lucy regarda ses amis avec un sourire. Ils formaient un drôle de quatuor – deux Gryffondor, une Serpentard, une Serdaigle, un garçon, trois fille, deux sixième années, une cinquième une quatrième ... La seule chose qui les avait rapproché avait été l'Arithmancie : dès sa troisième année, Lucy s'était précipité sur ses ainés pour avoir de l'aide pour l'exigeante discipline qu'elle avait regretté d'avoir pris dés les premières semaines. A trois, ils avaient formé le « C.A. », le Club d'Arithmancie, Club très fermé et hautement élitiste dont les réunions était éprouvante car elles consistaient à faire des calculs compliqué, se tortillaient les méninges ... pour finir en séance de commérage et bavardage (on ne l'aurait pas dit, comme ça. Mais Scorpius Malefoy était la pire des commères). Rose avait gagné ses galons l'an dernier en prenant elle aussi la plus contraignante des options, sauf que contrairement à Lucy, elle y avait une grande facilité.

-Ragot du jour ? demanda Jina en mordant le bout de sa plume. S'il vous plait, je suis en manque, là !

-Pourtant je t'ai dit hier que j'ai vu Mary Arlett embrasser Stephen MacGreggor, commenta Rose avec un demi-sourire.

-Justement, c'était hier, et c'était pas assez croustillant. La satisfaction a très vite été rassasiée. Z'avez des choses ... je ne sais pas, moi ... Tiens, Scorpy ! (Le préfet lui lança un regard agacé). Quoi de beau du coté Mousquetaire ?

Scorpius jaugea un instant la capitaine de Serdaigle du regard et soupira en constatant qu'il ne pourrait pas se soustraire à son examen.

-Pas grand-chose. Louis file le parfait amour avec Catherine – tu la verrais avec lui ... elle a une prise de strangulot – et Jim et moi on est toujours les deux vieux célibataires.

-Officiellement, glissa Rose en levant les yeux au ciel. Vu le nombre de fille qui vous tourne autour ... Catherine a reçu une beuglante dans sa chambre en début d'année parce qu'elle sortait avec Louis.

-Mouais, pas étonnant que Weasley soit le plus convoité de tous, soupira Jina avec théâtralité. Ah le charme des Vélanes ... Lorcan y a succombé de suite. Teddy aussi.

-Quoi ? s'étrangla Rose. Lorcan a des vues sur Lou ...

-Mais non, idiote ! rigola Scorpius en ébouriffant affectueusement les cheveux de la cadette. Elle parle de Dominique et Victoire. Bon assez parler de nous. Alors Kane, si tu ne veux pas de Jim, des vues sur quelqu'un ?

Jina poussa un soupir à fendre l'âme, le menton appuyé sur sa main.

-MacGreggor est carrément sexy.

-Mais il est avec Mary Arlett, répéta Rose en écarquillant les yeux.

-De toute façon, ne rêve pas, intervint tranquillement Lucy. Tu finiras avec James, foi de Weasley.

Un petit silence s'abattit sur la table, et Lucy releva prudemment les yeux du parchemin sur lequel elle était penchée, et sut en remarquant les trois paires d'yeux braqués sur elle qu'elle aurait dû restée penchée sur ce stupide parchemin. Un sourire narquois s'étira sur les lèvres de Jina. Sa vengeance promettait d'être terrible ... Ses yeux étincelaient.

-Et toi, petite pucette ? susurra-t-elle. Coté cœur, il n'y a pas eu grand chose depuis Lionel Boot l'année dernière ...

-Pourquoi vous vous êtes quittés, déjà ? renchérit Scorpius avec un sourire amusé. Vous êtes resté un bout de temps ensemble ...

-Six mois, maugréa Lucy en les fusillant du regard. Et on s'est quitté comme ça, la lasstitude. Trop longtemps qu'on était ensemble, je suppose.

-Et maintenant ?

Jina et Scorpius étaient tout deux penchés vers elle, un identique air de curiosité sur le visage. Si la question n'avait pas été si gênante, Lucy se serait moqué de leurs airs de commères finies. Rose lui lança un regard compatissant, discrètement cachée derrière son livre de numérologie pour échapper à un interrogatoire.

-Rien du tout, répliqua fermement la Serpentard. Vive le célibat.

-Aucune fille digne de ce nom ne dirait ça, chantonna Scorpius avec un sourire espiègle.

-Qu'est ce que t'en sais ? Tu es une fille ?

-Ah ah ! s'esclaffa Jina. Je le savais !

Scorpius rougit une nouvelle fois furieusement, et les trois filles éclatèrent de rire sans vergogne.

-Rôh, taisez vous ! Vous êtes plus imbuvables que Lysander Scamander quand il parle de joncheruines ! Bon Lucy, alors ? Qui ?

-Luke ? proposa Rose avec un petit sourire. Vous êtes toujours ensemble depuis la première année ...

-Ah non ! protesta vivement Jina. Je mets mon véto !

-Tu as raison, et puis, avec ça, Papy Weasley ferait une crise cardiaque. Mais je ne vois pas qui d'autre ...

-Moi non plus ... A un moment, j'aurais dit Lysander, c'est vrai que vous aviez passé pas mal de temps ensemble ...

-Beurk ! Scorpy, je t'en pris, grimaça Jina avec une moue. En plus, ils ne sont pas cousins ?

-Eloignés, marmonna Lucy sans lever la tête de son parchemin.

-Et pourquoi pas Adam ? Ça commence toujours avec une dispute, tu le sais bien !

-Alors pourquoi tu n'es pas encore avec Jim ?

Jina rougit et donna un coup de livre sur la tête d'un Scorpius Malefoy hilare. Lucy les regarda débattre un moment, plus amusée qu'agacée.

-Sinon, je peux dire mon avis ?

-Non ! répliquèrent-ils tout trois.

La jeune fille eut un sourire désabusé, alors que leurs débats repartaient encore et toujours sur le couple James-Jina. Louis et Scorpius tentaient depuis des années de les mettre ensembles, mais les deux y avaient toujours été fermement opposé. Lucy devait avouer être du coté du préfet, dans ces moments là. James et Jina, c'était une évidence depuis qu'elle était entrée en première année. Puis les regards se tournèrent lentement vers Rose, qui jusque là, avait été la seule épargnée, et à peine Jina eut-elle préparée son sourire sadique que la cloche annonça la fin de la pause. Rose et Lucy bondirent sur leurs pieds pour échapper aux regards insistants de leurs ainés, et quittèrent la bibliothèque sous le regard haineux de Mrs Pince.

-Un jour, ils auront ma peau, gémit Rose. Déjà que la dernière fois Jina a presque réussi à me faire avouer que je n'avais jamais embrassé personne ...

-Ne t'en fait pas, Rosie, je te protégerais, plaisanta sa cousine en lui prenant le bras.

La Gryffondor eut un sourire de reconnaissance. Rose n'avait jamais été sa cousine la plus proche – ça avait toujours été Roxanne, pour Lucy, et Albus pour Rose. Mais depuis que Scorpius l'avait intégré au C.A., les deux filles s'étaient rapprochées, et Lucy avait pu voir sous l'air réservé et la timidité apparente de sa cousine. Rose était intelligente, brillante, même, et avait toujours cette lueur d'espièglerie qui était caractéristique des Weasley. Et elle avait un cœur en or. Les deux cousines se quittèrent dans le Hall, Rose montant pour aller en Sortilège et Lucy sortant pour aller en Soin aux Créatures Magiques. Ses parents et sa sœur avaient tous milité pour qu'elle ne prenne pas cette option en troisième année, mais Lucy avait tenu bon, y trouvant même un certain plaisir à les contrarier (un peu comme Scorpius avec l'Etude des Moldus, elle supposait). Le pire dans tout ça, c'était que cette matière était devenue son bol d'air. Ce qui avait d'abord été une provocation c'était révélé être salvateur pour elle : elle avait fini par apprécier cette matière et celui qui la dispensait, à savoir, le garde-chasse, Hagrid. Lucy courut dans le parc, et descendit rapidement jusqu'à la hutte du demi-géant où étaient amassés les Serpentards et les Gryffondors qui assistaient au cours. Hagrid lui fit un grand sourire en la voyant arrivée, à bout de souffle.

-Pas trop tôt, Lucy ! Je suppose que l'exception sera quand tu arriveras à l'heure !

-Désolée, s'excusa la jeune fille avec un sourire sincère.

Elle se glissa à coté de Luke, qui lui lança un regard de biais, un sourire amusé aux lèvres. Hagrid rassembla les élèves, et les mena vers la bordure de la forêt interdite.

-Alors, tu étais passée où ? s'enquit Luke alors qu'ils se mettaient en marche.

-Bibliothèque. Interrogatoire forcé de Jina. Et toi, tu ne t'es pas trop ennuyé, sans moi ?

-Oh si, tellement que j'ai profité de cette heure sans toi pour te concocté un filtre d'amour pour que tu me quittes plus, plaisanta joyeusement le préfet avec un sourire cynique.

Lucy savait qu'il se moquait d'elle, pourtant, après la conversation qu'elle venait d'avoir avec le C.A., elle ne put s'empêcher de rougir. Luke le remarqua, et éclata de rire.

-Ne te bile pas, Weasley !

-Aucun risque, grommela la jeune fille. Hey !

Quelqu'un la tira vivement par le bras, la faisant brusquement basculer.

-Je te l'emprunte ! cria Roxanne à Luke en entrainant Lucy de force.

-Roxy !

-C'est pour ton bien, ma Lulu. Je t'ai toujours dis que trop de temps passé à coté de Zabini te ramollissait le cerveau. Il est plus nocif pour toi qu'un Pitiponk.

La préfète tenta de lancer un regard aigu à sa cousine, sans y parvenir. Elle n'avait jamais réussie une seule fois à se mettre en colère contre Roxanne. La jeune fille se pavanait fièrement, tout sourire, ses multitudes de petite tresse brunes nouées négligemment sur sa nuque.

-Vous avez trouvé le responsable des inondations ? s'enquit-t-elle à voix plus basse.

Son ton était détaché, mais ses yeux ne trompaient pas Lucy : ils étincelaient d'inquiétude. La jeune fille soupira profondément, et passa son bras sous celui de sa cousine.

-Non, pas encore. Mais ne t'en fais pas, ça se reproduira plus.

-Qu'est ce que tu en sais ? Ça aurait pu être vraiment dangereux, quand même ! Si les fenêtres avaient cédé pour de vrai ... Quelqu'un aurait pu se noyer ! Si ça avait été Zabini, ça ne m'aurais pas déranger plus que ça, mais ...

-Roxanne Nymphadora Weasley !

Roxanne grimaça. Elle détestait qu'on l'appelle par son nom entier, et c'est pourquoi c'était l'une des rares techniques que Lucy avait trouvées en quinze ans de vie commune pour la faire taire.

-Je m'inquiète pour toi, ma petite Lulu.

-Et bien il n'y pas de quoi, soupira Lucy. Inquiète toi plutôt pour tes chaussures, tu marches directement dans une marre de boue.

Roxanne baissa les yeux, et se détacha de sa cousine pour faire un bond sur le coté. Lucy éclata de rire. Malgré les années de Quidditch sous la pluie et le vent à revenir des entrainement dans un était lamentable, Roxanne avait toujours horreur de la saleté.

-Roxanne ! Lucy ! beugla Hagrid. Dépêchez-vous, la classe vous attend !

Les cousines pouffèrent discrètement et se précipitèrent vers le groupe d'élève qui les attendait à la lisière. D'immenses branches d'arbre jonchaient le sol derrière le garde-chasse. Les yeux noirs et chaleureux d'Hagrid pétillèrent derrière ses mèches hirsutes parcourues de veines blanches.

-Bien, bonjour à tous. Aujourd'hui, nous allons observer des petits animaux d'un ennuie monstre, mais dont vous aurez sans doute besoin pour les BUSE ...

-S'il me sort les Véracrasses, je te jure que je file à la Weasley, souffla Roxanne à l'oreille de Lucy.

-Des animaux qui se trouvent ... sur cette branche.

La branche en question était une immense branche d'arbre encore parcourue de ramures aux feuilles fanées par l'automne. Les élèves échangèrent des regards perplexes, mais Lucy eut un sourire entendu.

-Des Botrucs.

-Exact Lucy ! exulta Hagrid avec fierté. Dix points pour Serpentard. Comme je vous le disais, les Botrucs ne sont pas les créatures les plus fascinantes à étudier – si vous aviez vu mes Scrouts ! Ça, c'était des créatures ...

La classe échangea un regard alarmé. Les septièmes années leur avaient parlé des Scrout à Pétard – qui avait causé assez de dégât pour que McGonagall interdise à Hagrid d'en reproduire – et en aucun cas ils accepteraient d'être mis devant eux. Hagrid leur parla des Botrucs encore quelque minutes avant de leur ordonner de se mettre en binôme pour faire un croquis des petite créatures. Roxanne prit immédiatement la main de sa cousine pour la mener vers les branchages immenses qui jonchaient le sol.

-Weasley ! gronda Luke depuis le bord de la forêt. Tu crois que tu peux m'enlever ma partenaire comme ça ?

-Oui ! rétorqua Roxanne en refermant sa prise sur Lucy. J'ai besoin d'elle et ...

-Sinon, je peux dire mon avis ? s'agaça la jeune fille en se dégageant de la prise de sa cousine.

Roxanne lui lança un regard surpris, et Luke eut un sourire narquois. Lucy fulminait. Ça faisait deux fois en moins de dix minutes qu'on tentait de faire sa vie à sa place, et c'était quelque chose qu'elle supportait de moins en moins. Elle avait longtemps était la petite fille silencieuse et réservée, mais c'était quelque chose qui était moins valable maintenant. Elle finit par soupirer en remarquant le regard presque blessé de Roxanne et adressa un sourire d'excuse à Luke. Celui-ci haussa les épaules et se tourna vers Henry, le gardien de Serpentard. S'il avait râlé, c'était plus pour embêter Roxanne que par amour pour Lucy.

-Allez, il te donne ce que tu veux. On y va ? fit la jeune fille en tirant l'autre.

-Je peux donner mon avis ? plaisanta Roxanne.

-Non, tu me suis.

-Abus de pouvoir, préfète parfaite ! C'est bien parce que tu insistes, et pour la peine, je te laisse faire les croquis. C'est toi qui dessines le mieux, de toute façon.

Les yeux de Lucy roulèrent dans leurs orbites, mais un léger sourire effleura ses lèvres. Les deux cousines d'agenouillèrent devant les branchages et tentèrent de trouver les Botrucs qui y étaient dissimulés.

-Au fait, ma volonté de passer du temps avec toi n'est pas tout à fait innocente ..., avoua Roxanne avec un sourire espiègle.

-Ah oui ? Me voilà déçue, moi qui croyait que tu voulais passer tu temps avec ta cousine préférée ...

-Tu as raison, quel dommage que Rose soit en Sortilège ...

Lucy cligna des yeux, mettant quelque seconde à comprendre, et asséna un coup de parchemin sur la tête de sa cousine hilare.

-Rose a Al, et quoi qu'il arrive, Roxanne Weasley, je suis ta cousine préférée. Nous sommes entravée l'une à l'autre par un lien invisible depuis la naissance. Et ce n'est pas Rose qui t'a couverte l'an dernier quand tu as fait une escapade nocturne aux cuisines ...

-Un stupide pari avec Louis, ça, grommela-t-elle en arrachant passivement une feuille morte à l'arbre. D'ailleurs, qu'est ce que tu faisais dans les couloirs à cette heure ? Tu ne m'as jamais raconté !

Lucy baissa le nez sur les branches pour ne pas rougir. En réalité, ce soir là, elle avait eu rendez-vous avec son petit ami de l'époque, Lionel Boot, mais elle avait préféré passer cela sous silence pour éviter les moqueries de sa cousine. Un sourire passa sur ses lèvres, et elle donna une tape sur la main de Roxanne.

-Arrête d'abîmer cet arbre, les Botrucs deviennent méchants quand on s'attaque à leur habitat naturel.

-Changement habile de sujet, cingla-t-elle en levant ses beaux yeux bruns au ciel. Sinon, comme je le disais, j'ai quelque chose d'important à dire. Tu sais, les séances traditionnelles Weasley qu'on faisait à la rentrée ?

-Les bilans de rentrée ? On en a plus fait depuis le départ de Fred ...

Un sentiment de nostalgie pinça le cœur de la jeune fille. Victoire et Fred partis coup sur coup, ça avait été une partie de l'âme des Weasley qui s'étaient envolé de Poudlard, et Dominique, la nouvelle doyenne, n'avait pas réellement pris le relaie. Si bien que cela faisait deux ans qu'il n'y avait pas eu de traditionnelle réunion post-rentrée pour le Clan Weasley.

-Exact. Mais finalement, Dom a décidé de reprendre son rôle de Doyenne, alors ... Débriefe post-rentrée ce soir !

-Ce soir, répéta Lucy en écarquillant les yeux. Une réunion post-rentrée en octobre ? Dom est sérieuse ?

-Oh, Lulu, ne soit pas si dubitative ! soupira Roxanne en arrachant machinalement une autre feuille.

-L'arbre, Rox.

-Ça fait deux ans qu'on râle parce Dom ne prend pas son rôle au sérieux. Maintenant qu'elle le prend, on ne va pas se plaindre, non ? Je veux dire, il s'est passé plein de truc depuis la rentrée – toi qui deviens Capitaine, Louis qui sort avec Catherine ... On a de quoi faire un sacrée débriefe !

-Rox ... Quand tu dis ce soir, c'est après le couvre-feu ?

L'air délicieusement coupable de Roxanne donnait sa réponse à Lucy. Et le sourire sadique que ses lèvres esquissaient n'était pas de meilleurs augures.

-En réalité ... Si. Et on va avoir besoin de toi, et de son insigne de préfète-parfaite.

Lucy soupira profondément en rejetant sa tête en arrière avec lassitude. Les sous-entendus étaient plus qu'explicites.

-Je savais que ça allait finir comme ça ...

-Allez, Lulu, dit oui ! Tu sais que si on a dû arrêter, c'est parce la dernière fois qu'on a fait une réunions Weasley, on s'est fait chopé par Hikles ...

-Ça, c'était parce que James et Louis avaient trouvés très drôle de lui donner une fausse baguette magique ...

-Un détail, éluda Roxanne en haussant les épaules. Bref, du coup on a préféré éviter, mais ça fait trop longtemps, s'il te plait, Lulu, dis oui ! On a besoin d'une garantie, d'une couverture ... Je t'en pris ?

Lucy contempla un petit moment sa cousine, qui avait joins ses mains au niveau de son cœur en une prière, les yeux presque larmoyants. Sa bouche se tordit. Elle mentirait en disant que les petites réunions Weasley ne lui avaient pas manqué. Pour autant, maintenant qu'elle avait l'insigne de préfète sur la poitrine et que tout Serpentard avait les yeux rivés sur ces moindres faits et gestes, elle se répugnait à enfreindre le règlement. Ses natures de fille Weasley et de préfète de Serpentard s'affrontèrent un instant, et finalement, la famille prit le dessus sur la Maison, et elle céda.

-D'accord. Je m'arrangerais pour les rondes avec Lysander. Je ferais en sorte d'être de garde ce soir.

-Lulu, je t'aime ! jubila Roxanne en sautant au cou de sa cousine pour plaquer un baiser sur sa joue. Tu es la meilleure ! Ma cousine préférée !

Dans son élan, elle donna un grand coup aux branchages, et Lucy lui attrapa nerveusement le bras.

-Tu vas finir avec un Botruc qui te suce le sang ! la prévint-t-elle, un sourire lui échappant.

-Ces trucs minuscules ? Ça suce le sang ?

-Non, mais ça peut-être sacrément hargneux. Pire que des lutins de Cornouailles.

Elles échangèrent un sourire complice. Elle ne comptait plus le nombre de fois où Oncle Ron leur avait raconté l'épisode calamiteux des lutins de Cornouailles lors de sa deuxième année d'étude. Les yeux de Roxanne brillèrent, et elle frappa joyeusement des mains.

-Bien, la question étant réglée, je t'autorise à retourner à ton croquis de Botruc !

-M'autorise, ricana Lucy en déplia son parchemin. Redonne un coup pour que j'en repère un ... Non, ne le fais pas, je plaisantais ! ajouta-t-elle précipitamment en voyant Roxanne lever une main pour le faire. Tu veux vraiment te vider de ton sang ?

-Ce ne sont pas des vampires non plus, Lulu, rit Roxanne en froissant une feuille morte.

Sa cousine soupira et repéra une petite créature timide sous une branche. Un sourire attendri effleura ses lèvres, et elle s'allongea sur l'herbe afin d'observer la petite chose timide qui recula sous sa branche pour se dissimuler.

-Coucou petit truc. Tu ne veux pas me faire un sourire pendant que je te dessine ?

Le Botruc ne voulait visiblement pas, parce qu'il s'esquivait encore au regard de Lucy. Fort heureusement, celle-ci avait la main rapide et avant déjà réussi à esquisser quelque traits sur son parchemin.

-Tu dessines vraiment trop bien, soupira Roxanne en observant l'esquisse de sa cousine. C'est vraiment trop dommage qu'on ne soit pas en Astrologie ensemble, tu aurais fait ma carte du ciel ...

-Je suis nulle en Astrologie. Y'a qu'en métamorphose que je sois vraiment bonne. Je me demande qui fait sa ronde se soir ...

-Scorpius, déjà. Tu crois qu'on a choisi ce soir par hasard ?

-Tout s'explique.

Avec un Mousquetaire dans les couloirs, sûrs qu'ils avaient déjà une garantie. Restait à savoir quel était l'autre préfet qui patrouillait ...

-J'espère que c'est Lysander, grommela Lucy en repérant un nouveau Botruc.

-Rah, Lucy, arrête de stresser ! s'agaça Roxanne en se redressant d'un bond, donnant au passage un coup dans la branche d'arbre. De toute façon, qui que ce soit, tu prendras sa place, alors on ... aaaaaaaarght !

Avec un couinement suraigu, une petite créature venait de sauter sur la main de la jeune fille et la mordait à présent allégrement. Roxanne poussa un nouveau cri en bondissant sur ses pieds, secouant sa main dans tout les sens. Lucy tenta de se contenir, mais ce fut plus fort qu'elle : elle roula sur le dos, et éclata de rire.

-Arrête de rire, Lulu, aide moi ! paniqua Roxanne en secouant sa main.

Mais l'hilarité incontrôlable de la jeune fille l'empêchait même de se redresser, et elle plaqua une main sur sa bouche pour se contenir. La créature se mit alors à labourer la main de Roxanne de ses griffes aiguisées, arrachant un hoquet à la Gryffondor.

-Hagrid !

Le garde chasse lança un regard affolé à Roxanne, et l'aida à se débarrasser du Botruc qui tentait à présent de grimper sur son bras pour faire plus de dégâts. Lucy réussit à se calmer et les rejoignit en trottinant. La petite créature avait laissée une marque sanguinolente sur la paume de Roxanne, et une multitude de tries écarlate sur le dos de sa main, qui semblait avoir doublé de volume. Celle-ci coula un regard de coin à sa cousine, une moue amère aux lèvres.

-Merci de ton aide, Lulu.

-Je t'avais dit de ne pas faire de mal à leur habitat, gloussa sa cousine, pas charitable pour deux noises.

-Ce n'est pas trop grave, annonça Hagrid en tapotant le dos de la main de Roxanne, lui arrachant une grimace de douleur. Mais tu ferais mieux d'aller voir Hannah à l'infirmerie pour être sûre que ça ne s'infecte pas. Lucy, tu l'accompagnes ?

-Vous voulez rire ? s'insurgea Roxanne en plissant des yeux. Elle serait capable de me laisser mourir, voire même de m'assassiner avant même que j'arrive à l'infirmerie !

-Ce ne serait pas une mauvaise idée ! avança Luke en se glissant derrière elle.

-On t'a sonné, Zabini ?

-Tu préférais que ce soit lui qui t'accompagne ? minauda innocemment Lucy. Je suis prête à lui laisser ma place, j'ai un croquis à finir ...

Le regard féroce que lui adressa Roxanne était sans équivoque, et Luke lui donna un discret coup de pied à l'arrière du tibia. Lucy pouffa sous cape, mais ne put s'empêcher d'être intérieurement dépitée. Ces deux-là étaient irréconciliables, pour son plus grand damne. Les deux cousines finirent par quitter prématurément le cours pour se diriger vers l'infirmerie. Lucy pouffait toujours quand Hannah Abott Londubat leur ouvrit la porte, ses tresses blondes encadrant son visage accueillant.

-Ah les deux jumelles ! Qu'est ce que je peux faire pour vous ?

Roxanne grommela quelque chose d'incompréhensible, et montra sa main meurtrie et ensanglantée. Mrs Londubat eut un sourire maternel et se glissa dans sa réserve pour chercher de quoi la pansé. Lucy sourit doucement. Les Weasley connaissaient Hannah depuis des années, et il n'était pas rare que celle-ci les invite au Chaudron Baveur, le pub qu'elle tenait à Londres. Mais il y a trois ans, pour une raison inconnue, Hannah avait décidé de changer d'air et de passer ces diplômes d'infirmière pour remplacer Madame Pomfresh. En réalité, pensait Lucy, la raison était très simple : cette année là, Alice, sa fille unique, était entrée à Poudlard. Elle comprenait tout à fait que, son mari et sa fille étant tout deux à l'école, Hannah ait préféré les rejoindre plutôt que de rester seule à Londres. Roxanne grimaça en fixant sa plaie, puis lança un regard complice à Lucy.

-Alors ? Comment tu comptes faire craquer Lysander ?

Lucy eut un sourire espiègle, façon Weasley. En réalité, elle commençait à avoir sa petite idée ...

***

-Lys, s'il te plait !

Lysander Scamander leva les yeux au ciel. C'était le soir même, dans le Hall. Lucy avait réussi à coincer le préfet-en-chef qui allait manger avec Dominique et Lorcan, son jumeau. Sa cousine lui avait facilité la tâche en tirant Lorcan, son petit-ami, de force dans la Grande Salle. Lysander lui lança un regard suspicieux.

-Pourquoi tu veux avoir ta ronde ce soir ?

Les yeux d'un bleu indéfinissable de Lysander la scrutait, sans artifice ni a priori. C'était l'une des qualités qu'elle appréciait le plus chez le préfet-en-chef. Son authenticité, sa franchise. Il n'y avait pas plus intègre que Lysander Scamander, et c'était bien pour ça qu'elle se répugnait tant à lui mentir. Avec sa longue silhouette élancée et sa tignasse de cheveux blonds qui lui arrivait presque aux épaules et dans laquelle il avait négligemment glissé ses lunettes de vue, il ressemblait parfois trop à un hibou ahuri.

-J'ai séance de Quidditch demain (chose vraie : elle avait échangée sa séance avec James justement pour avoir une excuse valable). Je veux prendre tout mon temps pour l'entrainement, et si je suis bloquée par la ronde que je dois faire ...

-Lucy, le premier match c'est Serdaigle-Serpentard. Tu crois vraiment que je vais te faciliter la tâche en te donnant les rondes qui t'arrangent ?

-Mais Lys, tu t'en fiches du Quidditch d'habitude ! s'écria Lucy, incrédule.

-Pas Lorcan.

Lucy grimaça. Lorcan était le commentateur (très impartiale bien sûr. Hum Hum.) des matchs de Quidditch, et si Lysander était relativement indifférent au sport, Lorcan compensait largement pour la paire. Et Lucy pouvait faire tout les efforts qu'elle voulait, elle n'aurait jamais plus d'influence sur Lysander que Lorcan. Elle prépara alors ses grands yeux, mais le préfet de Serdaigle éclata de rire.

-Lucy, je te connais depuis que tu es gamine, tu es ma petite-cousine, je connais toutes tes combines, ça ne marche plus !

-Cousine éloignés, protesta Lucy en croisant les bras sur sa poitrine.

Lysander la gratifia d'un sourire complice. Ils descendaient tout deux du célèbre Newt Scamander, l'auteur de Les Animaux Fantastiques, les jumeaux par leur père, et Lucy par sa mère, Audrey. Et malgré le fait que leur parenté remontait à un sacré bout dans l'arbre généalogique, leurs parents respectifs s'étaient évertué à garder intacte les liens familiaux. Ça n'avait pas été facile. Percy Weasley se répugnait grandement à se trouver encore dans la même pièce que la mère des jumeaux, Luna Lovegood Scamander, et Molly et Lorcan avaient passé leur temps à se disputer pour des raisons futiles. Mais ça n'avait pas empêché Lucy de passer d'excellent été avec ses cousins lointains – même si elle devait avouer que si elle entendait encore une fois parler de Ronflaks Cornus, elle cassait sa baguette et allait vivre avec les moldus. Mais au final, elle avait presque passé plus de temps avec Lysander étant petite qu'avec certains de ses cousins Weasley.

-Cousine quand même, Lucette, répliqua Lysander en utilisant leur surnom d'enfant. Et à ce titre, je te connais très bien. Et tu fais ton tic des mauvais coups ...

-Quel tic ? s'étonna Lucy. Je n'ai aucun tic !

-Si si. Quand tu mens, tu croises toujours machinalement les doigts.

Lucy écarquilla les yeux, et son regard tomba sur ses mains. Elle avait croisé les bras sur sa poitrine, et effectivement, ses doigts étaient croisés. Elle desserra les bras, et lissa l'ourlet de sa jupe, les joues rougissante.

-Et c'est que maintenant que tu me le dis ? ragea-t-elle. Depuis quand tu as remarqué ça, Lysou ?

-Depuis que tu as neuf ans. Au début je pensais que tu faisais ça à cause des Joncheruines, mais ...

-Lys.

Lysander eut un sourire penaud, et enfonça ses mains dans ses poches de pantalon. Lucy secoua la tête, désespérée. Les Scamander étaient incorrigibles.

-Ne me jette pas dans le Lac Noir, plaisanta-t-il à pince-sans-rire. N'empêche qu'un jour, je prouverais leur existence. Je te le promets, Lucette.

-Moui. Bien ne compte pas sur moi pour t'aider.

Lucy savait que l'ambition de Lysander était de prendre la suite de ses parents, et même les surpasser en trouvant les preuves irréfutables que son grand-père Lovegood avait toujours eut raison sur les Joncheruines et les Ronflaks Cornus. Elle entendait ce discourt depuis l'enfance, et Lysander ne cessait de la supplier de l'aider, car selon lui elle avait l'esprit bien plus Scamander que Weasley. Elle n'était pas certaine de comprendre pourquoi, mais toujours était-il que son esprit très terre-à-terre (merci papa) l'empêchait de l'aider dans son entreprise.

-Sinon, Lys ... Tu me l'échanges, ma ronde ?

-D'accord, céda le préfet de Serdaigle après un temps de réflexion.

-Super ! Lys, je t'ado...

-Mais j'ai deux conditions.

Lucy se stoppa dans son élan. Elle s'apprêtait à sauter au cou de son cousin éloigné, mais sa dernière phrase l'avait figée en plein geste.

-Je t'adore moins, alors. Je t'écoute ?

-Tout d'abord, si Charlie vient pendant les vacances de noël, je veux vous passiez à la maison.

Oncle Charlie était un des (nombreux) frères du père de Lucy, et également le parrain de la jeune fille. Lucy l'avait toujours adoré, et avait passé son enfance à l'écouter raconter des histoires de dragons quand il revenait de Roumanie (où son père avait toujours refusé de l'emmener), et elle savait qu'il s'entendait bien avec le père des jumeaux (l'intérêt pour les créatures magiques les avait rapproché, sans doute).

-Ça peut être possible, mais je ne suis pas sûre qu'il revienne pour ces vacances. Je te tiendrais au courant. La deuxième ?

-La vérité, exigea Lysander avec un sourire. Pourquoi tu veux ta garde ce soir ? Qu'est ce que tu mijotes ?

Lucy soupira profondément. Si il y avait une personne sur terre à laquelle elle détestait mentir, c'était bien Lysander, et pour cause. Il finissait toujours par la fixer avec ce regard sincère et sans artifice, et la faisait littéralement fondre.

-Tiens ta langue, monsieur le préfet-en-chef, mais les Weasley se réunissent. Ne t'inquiète pas, on ne fera pas de bruit, et on sera sage. Je te donne ma parole.

Un sourire entendu s'étira sur les lèvres de Lysander. Il passa une main dans sa tignasse pour dégager ses yeux.

-Oui, je me doutais que c'était quelque chose du genre. Tu as de la chance que ce soit moi le préfet-en-chef, Lucette, je suis pas très protocolaire. Par contre, je déteste mentir, alors ...

-Ne t'inquiètes pas, tout se passera bien, je te le promet.

Lucy comprenait aisément ce que son cousin éloigné voulait dire. S'il se passait quoi que ce soit, et que McGonagall demandait des compte à Lysander, il n'arriverait pas à faire autre chose que les dénoncer. Mais c'était tout ce que la jeune fille pouvait espérer obtenir de lui, et elle pensait pouvoir réussir à contenir ses autres cousins. Elle sourit de toutes ses dents, et s'autorisa cette fois à sauter au cou du préfet de Serdaigle.

-Tu es le meilleur cousin du monde, Lys !

-Moui, c'est d'ailleurs pour ça que tu ne fais que des soirées avec les Weasley ...

Quelqu'un de non-averti aurait pu croire que Lysander plaisantait. Mais non seulement Lucy commençait à le connaître par cœur, mais en plus, comme elle l'avait dit, Lysander ne savait se dissimuler : sa déception se sentait, et elle serra le cœur de la jeune fille. Elle s'écarta de lui, une moue triste aux lèvres.

-Molly vient à la prochaine sortie de Pré-au-Lard ... On pourrait peut-être se retrouver là-bas, non ? Une bierraubeurre aux Trois Balais entre descendants de Newt Scamander ...

-Molly et Lorcan vont encore s'arracher les cheveux, ricana-t-il avec un petit sourire. Mais oui, ce n'est pas une mauvaise idée. Alors à plus tard, Lucette.

-A plus, Lysou.

Elle se mit sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue – Lysander était sacrément grand !

-Et soyez sage. Je suis préfet-en-chef, s'il se passe quelque chose, je prendrais tout ...

-Non, refusa Lucy avec sérieux. S'il se passe quelque chose, j'assumerais tout. C'est moi qui suis censée être de garde.

Lysander lui servit un sourire presque attendri. Ils s'avancèrent vers la Grande Salle ensemble.

-Avec autant de droiture, comment est-ce que tu t'es retrouvée à Serpentard ?

Lucy haussa les épaules, ignorant le coup de poing invisible qui venait de lui heurter l'estomac. Lysander avait cette capacité à poser les questions gênantes et dérangeantes, poussé par sa franchise innocente et sans artifice.

-Je suis vicieuse et ambitieuse, je suppose que ça doit suffire au Choixpeau. Et toi, qu'est ce que tu fous à Serdaigle alors que tu n'es pas capable d'avoir le moindre comportement rationnel ?

-Touché ! admit Lysander avec un sourire. Bonne ... ronde, petite cousine.

-Bon appétit, petit cousin.

Lysander lui fit un clin d'œil avant de retourner à la table des Serdaigle. Lucy le regarda s'éloigner, et croisa le regard de sa cousine Dominique, assise avec Lorcan que son frère venait de rejoindre. Des trois enfants de Bill et Fleur, Lucy avait toujours trouvé que Dominique était la plus intimidante. Elle était tellement parfaite que rien que le fait de se trouver à coté d'elle était embarrassant : on se trouvait balourde, lourdaude, et d'un manque criant de grâce et d'élégance aux coté de la magnifique fille de Fleur Delacour. Elle était grande, fine, un teint de porcelaine et ses cheveux roux qu'elle avait coupé relativement court étaient suavement ébouriffés pour lui donner un air mystérieux et sauvage. Les yeux bleus de sa cousine lui dardèrent sur elle en une question silencieuse, et Lucy lui servit un sourire complice. Sa cousine se détendit, et lui rendit son sourire avant de retourner à sa conversation avec Lorcan. Lucy alla prévenir ses cousins à la table de Gryffondor de sa réussite, et passa chuchoter la même chose à Hugo à la table des Serdaigles avant d'aller manger comme à son habitude avec Luke, Eléonore, et Montague. Le couple étant plongé dans une grande conversation, seul Luke remarqua son retard. Son regard sombre s'attarda sur elle, méfiant.

-Ta cousine s'est remise de ses blessures ? plaisanta-t-il à pince-sans-rire.

-Oui, très bien, c'est gentil de t'inquiéter, rétorqua ironiquement Lucy. Au fait, je suis de ronde, ce soir. Tu devrais faire le devoir de métamorphose sans moi.

-Tu déconnes ? J'avais besoin de toi, Weasley ! Ta ronde devait être demain !

-Entrainement, demain, répliqua Montague à la place de Lucy. Elle n'a pas le temps pour les rondes.

Lucy lança un regard reconnaissant à son poursuiveur, que celui-ci ignora volontiers. Mais pas volontairement. Le regard de Montague se voila momentanément, et ses yeux fixèrent le vide pendant quelque instant. Puis, sa tête parut plonger dans son assiette, et Eléonore le rattrapa à temps, paniquée.

-Marcus !

Luke et Lucy se levèrent d'un bon pour venir en aide à la septième année, mais Montague se redressa dans la seconde qui suivit, paillonnant des yeux, l'air étourdi. Il leva le regard sur sa petite amie, qui s'était levée pour le maintenir par les épaules. Il secoua la tête pour s'ébrouer et tapota la main d'Eléonore.

-Je vais bien, ne t'en fais pas.

-Marcus ...

-Tu ferais mieux d'aller à l'infirmerie, argua Luke, inquiet.

-Mais non, s'agaça Montague en se redressa parfaitement. Je vais bien, ça va passer. Ça passe toujours.

Il caressa encore la main de sa petite amie en lui jetant un regard rassurant, mais Eléonore pinça des lèvres, suspicieuse.

-Je préférerais quand même qu'on aille à l'infirmerie ...

-Et moi aussi, intervint Lucy en pointant sur lui une fourchette menaçante. Et ce pour des raisons purement égoïstes.

-Lucy, siffla Eléonore sur le ton de l'avertissement.

Les yeux de Montague se posèrent sur son capitaine, et celle-ci s'attendait à ce qu'il proteste, assurant qu'il allait bien, et qu'il serait capable de jouer le match qui se profilait. Mais une lueur de doute assombrissait le regard habituellement clair du poursuiveur, et Lucy comprit qu'il était le premier à s'inquiéter sur la question.

-Je vais peut-être faire un passage préventif, céda-t-il finalement, très dignement.

Le soulagement explosa dans les yeux d'Eléonore, mais aussi dans ceux de Lucy, qui ne put retenir un petit soupir de contentement. C'était la première fois qu'elle assistait à un vertige de Montague, ces dernières séquelles de la blessure de la saison passée, mais elle préférait être prudente. Ils décidèrent tout trois de l'accompagner au cas où il rechuterait en route, et ce malgré les protestations de Montague. Sauf qu'au moment de sortir de la Grande Salle, Lucy aperçut au loin son groupe de cousin qui complotait dans un coin du Hall. Tous lui lancèrent un regard entendu, et elle réprima le soupir qui lui montait de la poitrine. La réunion post-rentrée commençait déjà. Elle leur fit rapidement signe de partir sans elle, mais James s'élança à sa rencontre. Elle entendit le grondement sourd qui montait dans la gorge d'Eléonore, comme un chat courroucé, et vit rapidement le regard noir de Montague se poser sur le capitaine de Gryffondor. Aussi Lucy décida-t-elle de faire quelque pas vers son cousin pour éviter une confrontation directe.

-Pas la peine de me surveiller, j'arrive, grommela-t-elle une fois arrivée à sa hauteur.

-On ne comptait pas t'attendre, de toute façon. Toi, et ton retard légendaire, on est au parfum.

Lucy le fusilla du regard, et il la gratifia d'un sourire goguenard. Puis il regarda à droite gauche de façon furtive, et sortit quelque chose de sa poche pour le fourrer dans celle de sa cousine.

-Tiens, pour nous trouver. Tu sais comment t'en servir.

Lucy baissa les yeux sur ce que James venait de lui donner, et un sourire espiègle s'étira sur ses lèvres. Elle se hâta de le cacher dans son sac.

-Entendu. J'arrive tout de suite.

James lui fit un sourire complice, lui ébouriffa affectueusement les cheveux, et s'en fut retrouver les autres. Lucy se tordit les lèvres pour effacer son sourire de son visage, et retourna vers les Serpentards pour mener Montague à l'infirmerie. Hannah évalua d'un coup d'œil le problème dés qu'ils passèrent la porte de la pièce, et les autorisa à rester. D'après elle, ce ne serait pas long. Lucy fixa l'horloge de l'infirmerie avec angoisse. Une demi-heure d'attente pour qu'Hannah concocte la potion expresse pour dissiper les vertiges de Montague, et encore un quart d'heure pour qu'elle l'examine. Quand ils sortirent de l'infirmerie, ça faisait vingt minutes que le couvre-feu était passé.

-Allez, les abandonna Lucy alors qu'ils s'apprêtaient à descendre pour rejoindre la Salle Commune. Moi je file à ma ronde.

-Bonne chance Lucy, chantonna tranquillement Eléonore en embarquant Montague par la main.

Luke resta un instant devant les escaliers, fixant Lucy d'un air entendu. Celle-ci rongea son frein en regardant le couple disparaître, et finit par lâcher :

-Quoi ?

-Tu te souviens de la conversation dans la bibliothèque, Weasley ? Laisser des passe-droits à tes cousins, tu risques de t'attirer de graves ennuis.

-Je ne ...

-Oh, à d'autre ! ricana Luke en levant les yeux au ciel.

Les mains enfoncées dans les poches, les cheveux blonds suavement coiffés pour dégager son visage, et un petit sourire aux lèvres, il était l'incarnation de l'assurance.

-Je sais très bien que toi et tes cousins comptaient dépasser le couvre feu. Je ne suis pas aveugle, je suis Serpentard et préfet, comme toi, je te rappelle. Oh, je t'en fais pas, je ne dirais rien, ajouta-t-il avec un autre sourire en avisant le regard d'avertissement de son amie. Mais j'espère simplement que tu sais ce que tu fais. Couvrir des cousins ...

-Je ne couvre rien du tout. Au contraire, je participe, et ...

-Dans ton cas, c'est du pareil au même. Si encore tu étais préfète de Gryffondor, je ne dis pas ... Mais tu es à Serpentard, Weasley. N'oublis jamais ça.

-Ça ne risque pas, assura Lucy avec un sourire froid. Ne t'en fais pas, s'il y a une chose que je ne suis pas prête d'oublier, c'est celle-là. Je suis une Serpentard, mais je suis aussi une Weasley. Je ne peux pas renier ma nature.

-Je te l'accorde. Mais contrôle-la. Avec cet insigne sur la poitrine, ce n'est pas comme si tu étais n'importe qui. Alors fais attention à toi, Weasley.

Lucy scruta le visage de son amie, essaya d'y discerner de la réprobation, de la déception ou encore de la menace. Mais le visage de Luke, quoique résigné et fatigué, était fendu d'un sourire sincère. C'était des conseils gratuits, une inquiétude pour la réputation d'une amie. Lucy sentit une bouffée d'affection poussée pour son compagnon des premiers jours, et elle se mordilla la lèvre avant de se jeter dans ses bras. Luke ne réagit pas, sans doute prit de court. Lucy savait qu'il n'était pas très tactile – sa famille l'avait élevée de façon froide et austère, et elle savait qu'il n'avait jamais su comment réagir à ses élans d'affection. Pourtant, il daigna lui tapoter gentiment la tête avant de la repousser gentiment.

-Je t'ai déjà dit que tu étais le meilleur ami que je puisse avoir ? souffla Lucy avec un sourire mutin.

-Jamais, tu es trop fière pour dire ce genre de chose, rit Luke une fois remis de sa surprise. Mais merci, tu flattes mon égo.

-Zut alors.

Pourtant, la jeune fille sourit, embrassa son ami sur la joue, et partit rejoindre ses cousins. Elle jeta un regard derrière son épaule pour faire un signe de main à Luke, mais il était déjà redescendu dans la Salle Commune. Assurée d'être seule, elle sortit de sa poche ce que James lui avait donné dans le Hall. Un vieux morceau de parchemin vieillis et corné, mais qui était bien plus précieux que ne le pouvait le suggérer sa misérable apparence. Lucy le déplia tout en marchant, puis posa sa baguette en son centre.

-Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Aussitôt, des lignes se dessinèrent d'elle-même, et l'encre magique noircie le parchemin, révélant une carte fabriquée il y a des dizaine d'années. La Carte du Maraudeur. Lucy sourit dans le noir. Si James était d'une farouche possessivité en ce qui s'agissait des héritages familiaux, il avait appris au fil des années à faire confiance, et mettait parfois les objets Potter à disposition de ses cousins et de Scorpius uniquement. Lucy ne lui avait jamais réclamé la carte, mais elle connaissait son existence et savait comme faire. C'était sa première utilisation, et un frisson d'excitation la parcourue.

-Alors ..., murmura-t-elle à la carte. Dis-moi où se cachent mes cousins ...

Après avoir examiner la carte sous toutes ses coutures, elle les trouva finalement dans une salle du deuxième étage, et se dépêcha de s'y rendre, prenant soin de ranger précieusement la carte après avoir dit « méfait accompli ». Elle identifia la Salle, mais aussi les éclats de rire des Weasley à l'intérieur. Avec un sourire espiègle, elle ouvrit la porte ... et se prit un jais d'eau en pleine figure.

-Hey ! protesta-t-elle en sortant sa baguette d'un geste vif.

Elle cria un « protego ! », et le jais cessa, mais le mal était fait : elle était trempée. Puis un déclic se dit entendre, et son sang ne fit qu'un tour.

-Lily Luna Potter !

-Désolée, pouffa la benjamine, pas l'air désolée pour autant.

Son éternel appareil photo entre les mains, elle se tenait droit devant Lucy, un sourire éclatant aux lèvres. Celle-ci jeta un regard noir à l'ensemble de la pièce, qui s'était mise à pouffer de rire.

-Vous accueillez bien mal celle qui se sacrifiera pour sauver vos fesses, persiffla-t-elle en repoussant une mèche de cheveux roux trempée qui lui tombait dans les yeux.

-Pour te punir d'être en retard, chantonna Louis avec flegme.

-De la faute de Montague. Je devais l'emmener à l'infirmerie.

-Ça veut dire qu'il est incertain pour le prochain match ? se réjouit Roxanne en se redressant du bureau sur lequel elle était allongée.

-Non !

Roxanne eut une moue déçue. La nouvelle du retour de Montague ne l'avait pas réjouie outre mesure, car elle avait peur de se revivre un match comme en troisième année, où l'attaque de Serpentard n'avait fait qu'une bouchée d'elle. Lucy embrassa la pièce du regard. Roxanne était assise du le bureau, ses cheveux tressés tombant négligemment dans son dos. Albus et Rose étaient prostrée en tailleur sur la même table, un sourire désolé aux lèvres, et Hugo à leur pied, l'air d'attendre patiemment. James et Louis, qui semblaient être les deux qui l'avaient arrosé (fort étonnant ...), étaient écroulés l'un sur l'autre, pliés en deux par l'hilarité, et Lily se tenait toujours triomphalement devant elle. De l'autre coté de la pièce, Dominique attendait dignement, les jambes élégamment croisées, un sourire amusé sur ses lèvres parfaite (c'était injuste d'être aussi parfaite).

-On est désolés, Lucy, s'excusa la Doyenne au nom du groupe.

-Désolés de mes bottes !

-Surveille ton langage, jeune fille, ou sinon je te noie ! menaça Louis en pointant sa baguette sur elle.

Lucy fixa son cousin, et éclata d'un rire peu charitable en sortant sa propre baguette d'Orme.

-Tu veux jouer à ça, cher cousin ? Me sous-estimerais-tu ?

-Loin de moi cette idée, sourit Louis sans la quitter des yeux. S'il y a bien une chose que j'ai apprise, c'est à ne pas sous-estimer une Weasley.

-Surtout quand elle est à Serpentard, enchérit James en se postant aux près de son cousin, la baguette à la main. Et s'il doit y avoir bataille, sache que nous étions deux mousquetaires dans cette farce, et nous affronterons les dangers ensembles.

-Très chevaleresque de ta part, railla Lucy. Mais en même temps, c'était le comportement attendu d'un mousquetaire digne de ce nom ...

Aussi vive qu'un Vivet Doré, elle fit un geste rapide de la baguette en direction du capitaine de Gryffondor, sans articuler un mot. En revanche, James poussa un véritable rugissement de surprise quand il se retrouva la tête en bas, pendu en l'air par la cheville. Sa chemise mal rentrée commença à glisser, révélant ses abdos sur lesquels beaucoup de filles devaient baver.

-Lucy Eugénia Weasley ! éructa James en tentant de maintenir sa chemise pour garder un peu de dignité.

-Mais je crois que je représente un danger trop grand pour de simples soldats, plaisanta Lucy avec un sourire moqueur. Oh, protego !

Elle venait de voir le mouvement subtile de baguette de Louis, mais avait vraisemblablement réussi à parer le sort, à la plus grande frustration de ses cousins.

-Tu veux vraiment jouer à ça, Lulu ? gronda Louis avec un sourire presque sadique.

-Stupide Weasley, relâche moi tout de suite ! exigea James en se débattant vainement dans l'air.

Lucy pinça des lèvres pour ne pas rire, mais vit qu'Albus ne s'en privait pas le moins du monde, et riait à gorge déployé. De même, Lily pouffa doucement, et arma son appareil pour immortaliser ce moment.

-On va la solidarité fraternelle des Potter, commenta Roxanne avec amusement, s'étant rallongée sur le ventre sur le bureau.

-Lilyyyyyyy ! Aide moi, mes espoirs reposent entièrement sur toi !

-Et qu'est ce que j'y gagne ? opposa pragmatiquement la benjamine en appuyant sur le bouton.

Le « clic » familier retentit alors, et James lança un regard noir à sa petite sœur. La pauvre fillette risquait de passer un sale quart d'heure quand on frère serait libre. Mais pas autant que Lucy. Celle-ci se dépêcha se rapprocher de celui qui sera son meilleur soutiens en cas d'attaque : Albus Potter. Celui-ci vrilla son incroyable regard émeraude sur lui. Il avait négligemment glissé ses lunettes dans cheveux d'aile de corbeau, et un sourire passa sur ses lèvres.

-Bien joué la cousine, la félicita-t-il en lui présentant sa main.

-Al, espèce de traitre ! s'écria James alors que les cousins checkaient.

-Bon, ça suffit, exigea Dominique en se levant alors de la table. On est ici pour faire un débriefe des premières semaines ici, pas pour se battre. Alors Louis, tu me ranges cette baguette tout de suite, Lily, tu éteins cet appareil, Roxanne, tu te redresses, s'il te plait, jeune fille, et Lucy tu libères James, et James, aucunes représailles. Me suis-je bien fait comprendre ?

Les cheveux de Dominique avait un éclat de feu absolument hypnotique, et ses cheveux bleus brillaient de façon magnétique, de sorte à ce qu'il était impossible de détacher son regard d'elle. Elle semblait flamboyer. Sans le vouloir, Lucy la dévisagea, et machinalement, sans l'avoir décider, elle pointa sa baguette sur James et songea dans sa tête « liberacorpus ». Son cousin s'écrasa sur le sol, mais ne tenta ni de se venger, ni même de se redresser. Roxanne se redressa subitement, et Lily retira son appareil de son cou et le posa sur une table. Tous les regards s'étaient tournés vers l'ainée. Seul Louis était resté stoïque, les bras croisés sur son torse avec flegme.

-Sache que je t'obéis uniquement parce que tu es ma grande sœur, et que donc je te dois le respect, annonça-t-il tranquillement. Et si je ne fais pas comme toi, c'est parce que je crois que leur cœur lâcherait pour de bon, et qu'on serait obligée de les emmener à Saint-Mangouste.

-Hein ? gémit très intelligemment James, toujours à terre, la bouche ouverte.

L'intervention de Louis eut pour mérite de réveiller Lucy de la torpeur dans laquelle elle était plongée, et elle secoua la tête en se prenant le visage entre les mains. Pour le coup, elle aurait aimé qu'on lui envoie un jais d'eau. Elle jeta un regard noir à Dominique à travers ses doigts écartés.

-Stupide Vélane ! gronda-t-elle entre ses dents.

-Vé ... Oh ! (Roxanne se leva d'un bond, et pointa un index accusateur sur l'aînée des Weasley). Dom ! C'est tout sauf loyal, ce que tu fais là ! Tu avais promis que tu n'utiliserais plus ...

-Je n'ai signé nulle part pour être loyale, je suis une Serdaigle, je me contente d'être intelligente, et efficace, contra Dominique avec un charmant sourire. Alors, on la commence, cette réunion ?

Tout le monde s'entreregarda, relativement contrarié, mais obéirent bon gré mal gré en prenant tous place. Lucy continua de fusiller sa cousine du regard. Elle avait toujours détesté quand les enfants de Bill et Fleur utilisaient leurs dons hypnotiques de Vélane. Pas que ça arrivait souvent, ils avaient tout de même une certaine droiture. Etrangement, celui qui se répugnait le plus à les utiliser était celui qui aurait pu le mieux en tirer parti, à savoir Louis. Victoire et Dominique les utilisaient de temps à autre, quand elle le jugeait nécessaire, et toujours avec parcimonie. Mais Lucy avait toujours eu horreur de ça, comme si on réduisait sa volonté à néant. Ils s'installèrent ensemble à même le sol, et Lucy se glissa entre Albus et Roxanne. Dominique s'installa sur une chaise et croisa ses longues jambes.

-Alors les enfants, Gazette des enfants Weasley, dixième édition, annonça-t-elle gaiement.

-Et Potter, rectifia Lily en reprenant farouchement l'appareil photo qu'elle avait laissé.

-Et Potter, soupira Dominique en lançant un regard noir à l'appareil. Bon alors, en première page de la Gazette nous avons ... le premier match de Quidditch de la saison ! Jim, tu le sens comment ?

James fixait toujours hostilement successivement Lucy et Dominique, reporta entièrement son attention sur cette dernière, et grogna quelque chose d'incompréhensible, la joue écrasée contre son poing.

-J'ignorais que tu parlais le Troll, tacla joyeusement Roxanne. Un talent de plus, James Potter ! Sinon, oui Dominique, ne t'inquiète pas, on écrasera Poufsouffle !

-Tu commentes toujours le match avec Lorcan ? s'enquit Rosie.

Dominique eut un sourire éclatant. Depuis trois ans qu'elle sortait avec Lorcan Scamander, ils avaient pris l'habitude de commenter ensemble les matchs de Quidditch, ce qui donnait parfois un résultat ... surprenant.

-Et à Serpentard ? fit Albus en donna un coup de coude à sa cousine. Prêt pour affronter Jina ?

-Jina c'est le problème de Will, rétorqua Lucy en haussant les épaules. C'est lui l'attrapeur. Non, moi mon problème, si j'en entend les rumeurs, c'est ... (elle chercha théâtralement les deux, puis son regard tomba sur le petit aux boucles rousses et aux dents un brin trop grande pour être normales) Hugo.

Hugo la fixa de ses grands yeux bruns. L'un des postes que Jina avait du mal à trouver un remplaçant avait été celui de gardien, et Hugo avait été relativement convaincant à son poste. Son problème était qu'il semblait avoir un tract monstre que le paralysait. Le digne fils d'oncle Ron. Tout le monde semblait alors se rendre compte du malaise du benjamin, et passèrent outre leurs mauvaises humeurs respectives pour le rassurer. Même Lucy, qui ne comptait pas ménager ses coup le jour-J, s'efforça de le préparer de son mieux. Finalement, après cela, la soirée ne se passa pas trop mal. James retrouva sa bonhomie habituelle, et passa sa soirée à faire des blagues pour détendre l'atmosphère avec Louis, Roxanne ponctua les discutions de petite piques judicieuses et juteuses, Rose et Albus en allèrent de leur calme et de leur sérénité, Lily tenta de prendre des photos en douce, et Hugo arriva à se détendre. Alors qu'il faisait sa ronde, Scorpius trouva le temps de passer vers vingt-deux heures pour jeter un sortilège de Chauve-Furie à Louis, qui tenta de le poursuivre à travers les couloirs, mais il fut rattrapé par un James hilare. Les trois Mousquetaires s'étaient écrasés sur le sol, tous trois pliés en deux, pêle-mêle sur le sol de pierre. Dominique et Lucy avaient toute deux user de leur autorité pour ramener les cousins dans la salle alors que Scorpius terminait sa ronde. Le sourire de Lucy ne quitta pas ses lèvres durant la séance, et elle oublia presque qu'elle était censée être de garde, et faire ses rondes. Pour peu, elle oublierait la promesse faite à Lysander et Luke ne de ne pas oublier son rôle de préfète. Mais bien sûr, c'était quelque chose pour elle d'inenvisageable, et quand la grande aiguille des heures d'approcha de la verticale, se confondant avec celle des minutes, elle se leva, rompue de fatigue et se fit violence pour frapper énergiquement dans ses mains.

-Allez les gosses, ce n'est pas comme si j'avais un épuisant entrainement à mener demain, mais ... un peu quand même. Alors ouste !

-Louis et moi on comptait aller faire un tour dans le parc...

-Pas question ! refusa Lucy en dardant un regard d'avertissement vers James. Je prends déjà des risques pour cette réunion, hors de question que je vous laisse trainer plus que nécessaire dans les couloirs ! Sinon ...

-Tu nous jettes dans le Lac Noir ? se moqua Louis en reprenant son expression préférée.

-Non, mais une colle suffira. « je ne dois pas mettre ma cousine chérie en danger, cette grande sorcière et meilleure poursuiveuse ... »

-Et la plus modeste, ajouta narquoisement Roxanne.

-Et la plus jolie, enchérit loyalement Rose avec un sourire.

-Bref, on a compris, grommela Louis en lorgnant Lucy. Et suppose que si j'utilise mes pouvoirs ...

-Alors si tu fais ça, je te jure que ma vengeance sera terrible, sourit doucement la jeune fille. Pire qu'un simple « levicorpus » ou des caleçons roses ...

-J'ai toujours pas réussi à ravoir la couleur, d'ailleurs, grommela le Gryffondor.

-Et on trouve encore des paillettes dans des coins, confirma sombrement James en s'étirant. Al, ne détourne pas les yeux, je sais que c'est toi. Oncle George m'a dit qu'il t'en avait donné avant de partir...

-Traitre, pesta Albus en levant craintivement les yeux vers James.

Celui-ci le regardait comme une acromentule qui venait de découvrir une proie prise dans sa toile. Lucy se mit à craindre pour son pauvre petit cousin et à regretter de l'avoir entrainer dans sa vengeance. Elle se promit que si James touchait à un cheveu d'Albus, elle s'engageait personnellement à le lui faire payer. Parfois, elle considérait le cadet Potter comme son petit frère. Finalement, elle croisa le regard de la benjamine. Lily lui lança un sourire entendu. De manière générale, elle défendait Albus contre James, alors Lucy lui faisait confiance pour minimiser les représailles de l'aîné. Finalement, le groupe se mit en mouvement, et Lucy sortit la carte de Maraudeur pour vérifier que la voie était libre. Elle repéra fugitivement Scorpius au quatrième étage, mais avant qu'elle n'ait pu voir plus, la carte lui fut arrachée des mains.

-Mon bien, Lulu ! fit tranquillement James en sortant sa baguette. Méfait accompli. Bien.

Il rangea la carte dans sa poche, et sourit narquoisement à Lucy. Celle-ci lui rendit son sourire, ouvrit la porte de la salle, et lui céda le passage avec une politesse feinte. Avec le même air, James fit une révérence moqueuse pour la remercier et passa tranquillement la porte, triomphant.

-Crétin, grommela Lucy en sortant sa baguette.

-Tss !

Une main s'abattit sur son poignet et elle reconnut le regard vert et les cheveux ébouriffés d'Albus. Il haussa un sourcil.

-Tu es préfète, lui rappela-t-il avec un sourire. Tu es au dessus de ça.

-Et sois plus maligne que lui, ajouta Rose en s'engageant dans le couloir.

Lucy gratifia ses cousins d'un sourire reconnaissant, leva sa baguette dans le bouloir sombre.

-Lumos.

Le bout de sa baguette s'éclaira vivement, et Rose, Dominique et Louis l'imitèrent. Ils avancèrent ensemble dans le couloir du deuxième étage, sauf les Serdaigles qui prirent un autre chemin jusque leur tour. Lucy décida d'accompagner les Gryffondors, histoire d'être sûre qu'aucun ne s'échapperaient en route et qu'ils arriveraient à bon port. C'était aussi pour elle une manière de faire une première – et dernière – ronde pour entériner le mensonge qu'elle avait servi à Lysander. Roxanne, Louis et James vagabondaient en tête, plaisantant discrètement, Lily et Rose sur leurs talons. Albus et Lucy fermaient la marche. Le Gryffondor étouffa un bâillement, et s'étira.

-J'ai appris que James avait fait de toi mon nouvel adversaire, plaisanta Lucy.

-Oh ... Oui. Mais je te promet de ne pas te faire tomber de ton balai, lui assura Albus, une leur espiègle dans ses yeux verts.

-Ça se passe bien, l'entente avec les autres ?

-C'est ... moins pire que ce à quoi je m'attendais. Adam est vraiment un très bon poursuiveur, et il est très gentil avec moi. C'est mieux quand on s'entend bien avec son coéquipier. Lizzie, l'autre poursuiveuse, est sympa aussi. Et James me traite comme un joueur comme les autres – donc pas plus mal que d'habitude, alors ... Attend. (Il s'immobilisa en plein milieu du couloir, et jeta un regard à la ronde). Où sont les autres ?

Lucy regarda autour d'elle, et ne vit aucune autre lumière. Elle pesta.

-Ils ont dû passer par un passage secret, proposa-t-elle. Viens, Al, je vais te ramener à la tour ...

Il hocha la tête, et ils se remirent en route, mais Lucy buta sur quelque chose, et trébucha. Elle ne sut se rattraper et s'étala de tout son long. Sa baguette lui échappa, et alla s'écraser un peu plus loin.

-Lucy !

Albus se précipita vers elle, mais trébucha à son tour et tomba sur elle. La jeune fille étouffa un gémissement quand elle sentit le poids de son cousin sur elle.

-Al, tu as pris combien de kilos cet été ? grommela-t-elle en le poussant pour qu'il se redresse.

-Ce n'est pas ma faute ! Si mamy Weasley n'avait pas sans cesse fait ses délicieuses brioche tout l'été ... Lumos.

Le sort d'Albus illumina son visage blafard. Il s'était redressé et éclairait ce qui les avait fait tomber.

-Bien sûr, railla Lucy en le rejoignant. De toute façon, c'est toujours la faute des brioches ... Oh par Merlin !

Son regard venait de croiser celui vitreux d'un garçon aux yeux bleus délavés et aux cheveux blonds décolorés. Ils étaient fixes, vitreux, comme mort. Lucy et Albus restèrent un instant figés comme des statues de sel, le regard rivés sur le garçon étendu devant eux.

-Par Merlin, pesta Albus, les yeux écarquillés.

L'éclat de son cousin réveilla Lucy, qui s'ébroua et se releva pour se précipiter vers le garçon. Sa cravate aux couleurs vertes et argent, et le blason sur sa robe indiquaient qu'il était de sa Maison. Mais ce furent les traces de furoncles sur son visage et son air de pékinois qui lui donnèrent son identité.

-Alexandre Wallace, souffla-t-elle en passant outre son aversion pour le garçon pour le secouer. Alexandre espèce de grand crétin, répond-moi !

Elle le secoua encore, mais le tourmenteur de Gethin Scampers demeura inerte, les yeux rivés sur le vide. L'urgence s'éprit irrationnellement de la préfète. Lucy mit sa main sur la gorge du garçon pour voir s'il était au moins en vie. Son pouls avait l'air de battre contre ses doigts, et Lucy laissa échapper un soupir de soulagement.

-Al, reste avec lui ! ordonna-t-elle en se redressant. Essaie de le réveiller.

Son cousin hocha précipitamment la tête, et alla vers Wallace pour le secouer, le pinçant, l'apostrophant. Lucy courut ramasser sa baguette qu'elle avait laissé tomber, et se figea alors qu'elle se redressait. La lumière que sa baguette projetait autour d'elle éclaira le mur devant elle, de façon violente et soudaine, faisant apparaître le sombre message qu'il véhiculait. Un message qui glaça le sang de la préfète.

-Par Merlin...

-Lucy ! l'appela Albus. Il ne se réveille pas !

La panique perçait la voix de son jeune cousin, et Lucy s'efforça de garder l'esprit clair pour compenser. Après un dernier regard empli d'effroi pour le mur, elle se précipita vers Albus et Wallace. Elle pressa la pointe brillante de sa baguette contre la poitrine du Serpentard.

-Finite incantacem, chuchota-t-elle avec urgence, espérant de tout cœur que ce soit un sortilège.

Mais le sortilège n'eut aucun effet et Wallace demeura inerte. L'angoisse s'éprit de la jeune fille, et lui fit enfoncer un peu plus profondément sa baguette dans le poitrail du garçon.

-Enervatum, continua-t-elle, mais ce n'était pas d'avantage un sortilège de stupéfuixion. Episkey.

Mais rien ne marchait. Lucy se redressa, lâchant défectueusement sa baguette, qui roula un peu plus loin. Elle se prit le visage entre les mains. Elle sentait le regard indécis et paniqué d'Albus sur elle. Il fallait qu'elle garde la tête froide. Alexandre était vivant. Mais rien ne paraissait pouvoir l'animer pour autant. C'était un véritable légume. Sans doute Hannah Londubat serait-elle faire quelque chose ... mais Lucy était impuissante. C'était ça. Il fallait l'emmener à l'infirmerie. Les pensées s'ordonnèrent enfin dans l'esprit de la jeune fille, et quand elle se tourna vers Albus, elle était plus calme, sa respiration plus sereine, son regard déterminé.

-Retourne dans la tour de Gryffondor.

-Quoi ?

-Retourne dans ta Salle Commune ! Si quelqu'un sait que tu étais hors du couloir, alors tu auras de gros ennui. On aura de gros ennuis.

-Mais ... Et Wallace ...

-Je m'en charge ! le coupa sa cousine en lui prenant vivement le bras. Al, retourne dans ta chambre, et ne parle de ça à personne. Tu m'entends ? Personne. Pas Londubat, pas Greengrass, et encore moins McGonagall. Tu n'as rien vu. Tu es rentré après dîner, James, Rose et les autres aussi, vous n'êtes pas sortis. Compris ?

Elle serra fort le bras de cousin, enfonçant ses ongles dans les fibres de son pull. Elle devait commençait à lui faire mal car une grimace déforma les lèvres d'Albus, mais elle n'en avait que faire. Il fallait qu'il comprenne, et si pour cela elle devait entamer sa chaire, alors elle le ferait.

-Albus Severus Potter !

-D'accord, céda-t-il, avant de la dévisager, inquiet. Mais qu'est ce que tu vas faire ?

-L'emmener à l'infirmerie. Hannah saura mieux moi quoi faire pour lui. Maintenant file !

Elle lâcha enfin son bras, et Albus se le massa en se redressant. Sans un mot, mais avec un regard chargé d'angoisse et de culpabilité, il s'éloigna dans le couloir. Avant qu'il ne tourne à l'angle, une idée traversa l'esprit embrumé de Lucy, et elle rappela son cousin. La lumière de sa baguette s'immobilisa au bout du couloir.

-Au quatrième étage, si tu vois Scorpius, dis lui de ramener ses fesses ici. Et qu'il aille chercher Londubat après, d'accord ? Mais c'est seulement si tu le vois, ne fouille pas l'étage, contente toi de retourner à la tour !

-Promis.

Et la lumière disparut dans un angle. Lucy soupira profondément, et passa ses deux mains dans ses cheveux, tentant désespérément de faire en sorte que la raison garde le pas sur la panique. Après quelque seconde de gifle mentale, elle se releva, et agita sa baguette.

-Mobilicorpus.

Le corps flasque d'Alexandre Wallace s'éleva quelque centimètre au dessus du sol, et elle fit un nouveau mouvement de baguette pour le faire avancer. Elle passa devant le mur qu'Albus avait ostensiblement ignoré, pour son plus grand soulagement. Presque sans le vouloir, elle s'arrêta devant, le souffle court, la baguette brillant devant elle. Son cœur se serra si fort qu'elle crut un instant qu'il allait s'arrêter de battre. Devant elle s'étendait un message écrit en lettres capitales, grossières ... et aussi rouges que le sang. Elle le lut plusieurs fois, pour être sûre qu'elle ne rêvait pas. Mais si c'était le cas, ce n'était pas un rêve. C'était un cauchemar. Un cauchemar issu tout droit du passé.

« LES ESPRITS DU PASSÉ N'ONT JAMAIS RIEN OUBLIÉ. LE TEMPS DE LA JUSTICE VIENT DE S'OUVRIR. ENNEMIS DES HERITIERS, PRENEZ-GARDE ». 

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