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Chapitre 32 : Se jeter à l'eau


Bonjour à tous !

Avant toute choses : pour ceux qui le réclamaient, une liste des personnages est maintenant disponible au début de la fanfiction ! Si elle n'est pas claire, n'hésitez pas à me le dire.

Voilà le chapitre 32 de Lucy ! Encore une fois j'ai hésité à le couper en deux, mais ... Je ne sais pas, je pense que la seconde partie aurait fait un peu courte, bien qu'elle soit rebondissante !

La genèse de ce chapitre : la dernière partie n'était pas prévue au script, mais je ne sais pas l'idée m'est venue et le chapitre a été bouclé en une nuit ahah.

Bonne lecture !


Chapitre 32 : Se jeter à l'eau.

-C'est pas vrai.

Lucy observa les visages devant elle, les dents plantées dans sa lèvre inférieure avec appréhension. Malheureusement, rien n'était plus vrai et c'était cette constatation qui faisait écarquiller les yeux de Luke, Lysander et Shannon. Adam était adossé à une étagère derrière eux, les bras croisés sur sa poitrine. Il n'avait pas prononcé un mot, laissant à Lucy la tâche de faire état des particularités de Gethin Scampers. Il avait refusé de venir l'expliquer par lui-même, par crainte ou timidité, Lucy n'aurait su le dire, et Adam en devenait presque malade de devoir lui-même dévoiler les secrets de son frère qu'il s'était échinait à protéger. Que Lucy raconte tout soulageait tout le monde - sauf peut-être Luke, dont le seul regard était blessé à défaut d'être surpris.

-Alors c'était ça le secret du gnome ? s'enquit justement celui-ci avec une pointe d'acidité. C'est pour ça qu'il avait l'air bizarre ? Grâce à ça qu'il a pu prévenir Molly de l'agression de Maeve et pu récupérer toutes les photos ?

-Oui, admit Lucy avec une pointe de réserve. Oui c'est ça.

Shannon passa une main sur son visage, visiblement dépassée, alors que Lysander scrutait sa cousine avec les yeux plissés.

-Un Voyant, fit-t-il en hochant la tête. Le petit frère d'Adam est un Voyant. Et un né-moldu. (Il se tourna vers le Gryffondor, qui fixait toujours obstinément la fenêtre). Ça s'est toujours vu ou tu l'as su quand tu es entré à Poudlard ?

-Ça s'est toujours vu que Gethin était ... différent, finit par répondre Adam du bout des lèvres. Mais j'ai compris qu'il l'était vraiment une fois à Poudlard, oui.

-Ça n'a pas dû être simple pour ta famille, commenta Shannon d'une petite voix. Déjà accepter d'avoir un enfant sorcier c'est un coup dur, mais alors quand même au sein des sorciers on est particulier ...

Adam se renfrogna et enfonça ses mains dans ses poches. Luke cessa d'assassiner Lucy du regard pour lever les yeux vers Adam. Une lueur d'appréhension venait d'éclairer son regard.

-Quelqu'un n'aimait pas ça, hein ? Genre pas du tout ?

-Qui ? s'enquit Lysander sans aucune gêne.

-Lys ! siffla durement Lucy en lui donnant un coup dans l'épaule.

Mais Shannon paraissait elle aussi vouloir entendre la réponse, tout comme Luke. Tous les regards étaient fixés sur Adam, qui finit par céder en soupirant :

-Mon père. Gethin lui faisait peur. Mais il n'est plus là, maintenant, ma mère l'a mis dehors il y quelques années.

-Les paternels, tous des enfoirés, commenta Luke d'un air docte, bien qu'un rictus vint déformer ses lèvres. Et je suppose qu'en tant que grand frère tu protégeais le petit ?

-Oh Adam, souffla Shannon, visiblement émue par ce que sous-entendait Luke. Je suis désolée ...

-Ça va, élagua rapidement le Gryffondor en se frottant la nuque, l'air de vouloir abréger la conversation. Moi ça allait, on avait encore un autre grand frère qui voulait tous nous protéger.

Un silence s'abattit sur la petite assemblée, le temps qu'ils digèrent les révélations faites sur Gethin et l'enfance chaotique d'Adam.

-Bien, reprit Lysander avec une douceur peu coutumière. Ils l'expliquaient comment tes parents ? Je veux dire ... les espèces de visions de ton frère et tout ?

-Pour mon père, c'était le diable. Pour ma mère, mon frère et ma sœur, ils pensaient que Gethin avait des problèmes de l'ordre de l'autisme, expliqua Adam, provoquant le désarroi de tout le monde, y compris Lucy. Quoi, vous n'avez pas d'autistes dans le monde des sorciers ?

-Explique nous ce qu'est un autiste et on te le dira, proposa Shannon, visiblement intriguée.

Adam tenta d'expliquer avec des mots succincts qu'un autiste était généralement un enfant parfois très intelligent, mais qui était complétement replié sur lui-même et qui ne comprenait pas les interactions humaines. Luke dressa un sourcil.

-Et bien je ne sais pas pour ton frère, mais je pense que Lysander ferait bien de consulter les médicomages moldus.

-C'est pas drôle, Zabini, c'est sérieux l'autisme, répliqua vertement Adam. Et non Lysander ne l'est pas.

-Je suis ravi de le savoir, commenta le principal intéressé sans être troublé. Bien, on a du coup un enfant magique à deux cent pour cent, dont le père avait peur de ses dons et l'autre partie de sa famille tentait de les rationaliser en les assimilant à une maladie mentale moldue. J'ai bien résumé ?

-L'autisme, je ne sais pas si c'est une maladie, c'est plus un état. Et je ne sais pas si c'est spécifiquement moldu. Mais oui, c'est ça.

Lysander se tut un instant, l'air de prendre mentalement des notes. Lucy dévisagea son cousin, qu'elle adorait, mais qui ressemblait tant à la description qu'Adam avait faite d'un enfant autiste. Cette constatation l'inquiétait, mais après tout, elle n'y connaissait rien. Elle n'avait pas à faire de diagnostic.

-Est-ce que je pourrais parler à Gethin ? s'enquit alors Lysander.

-Non, répondirent Adam et Lucy en même temps.

-Sérieusement, laissez Gethin tranquille, plaida Lucy. C'était la seule chose que Gethin a exigé, que vous ne vous comportiez pas différemment. Tu ne l'avais pas remarqué jusque là ? Et bien continue.

-Mais Lucette, c'est pour la science !

-La science ? répéta Adam d'un air scandalisé.

Lysander le dévisagea avec ses grands yeux bleus impassibles, sans gêne ni contrition. Même Luke et Shannon lui avaient adressé un regard choqué.

-A vrai dire, je me demande comment un enfant auquel on a réprimé la magie, si bien mentalement que physiquement, n'a pas développé d'Obscurus.

Lucy, qui s'attendait à quelque chose comme ça, se prit la tête entre les mains avec désespoir alors que les autres échangeaient des regards perplexes.

-Un quoi ? se troubla Shannon.

-Un Obscurus, Shannon. C'est rassurant de constater que tu ne sais pas tout.

-Par le caleçon de Merlin, Lys, gronda doucement Lucy en se redressant. On n'est plus au Moyen-Âge !

Lysander leva les yeux au ciel et croisa les bras sur sa poitrine d'un air buté.

-Il n'y en a moins qu'avant, d'accord, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y en a plus du tout Lucy, tu aurais dû lire les recherches que Newt a faites sur ça ...

-Je ne peux pas lire ses recherches parce que c'est ta famille qui garde toutes ses affaires !

-Stooooooop ! cria Luke avec toute son autorité de Préfet pour faire taire les deux cousins. Weasley : qu'est ce que c'est qu'un Obscur machin-chose ?

Lucy jeta un regard noir à Lysander, qui se contenta d'ouvrir Le Chicaneur et de s'y plonger, laissant l'intégralité des explications à sa cousine.

-Je ne serais pas trop comment expliquer ça, entonna-t-elle d'un ton énervé. C'est ... Une forme magique parasite, qui se forme au sein d'un enfant qui a refoulé complétement sa magie. Mais ça date du temps où les sorciers étaient persécutés et que la magie nous mettait en danger ...

-Parce que tu ne crois pas qu'avec un père violent et une famille qui n'y croyait pas Gethin n'aurait pas été tenté de refouler lui aussi sa magie ? répliqua Lysander.

-Mais la question ne se pose pas, enfin Lys ! Ça se verrait si Gethin était un Obscurial !

-Ça se verrait comment ? s'enquit Adam d'un air désorienté.

Lysander hésita et Lucy continua de le fusiller du regard. Gethin n'avait pas assez de problème comme ça pour qu'on ajoute le spectre d'un Obscrurus qui n'existait pas ?

-Des explosions de magie brusques et destructrices, des espèces de crises. En dehors de ça, ce sont des enfants normaux, quoiqu'un peu repliés sur eux-mêmes, craintifs. Comme ton frère.

-Gethin n'a jamais eu de crises, répondit alors Adam avec soulagement. Il a toujours été calme et sa magie ne se manifestait que par des visions.

-Donc pas d'Obscurus ! asséna Lucy en frappant Lysander à l'arrière de la tête. Arrête d'affoler tout le monde pour rien.

-Dommage. Faut vraiment que j'arrive à en voir un dans ma vie.

Lucy fut momentanément tentée de gifler son cousin à toute volée. Un Obscurial était l'une des créatures les plus tragiques et abominable que la magie était capable de produire car il s'agissait d'une forme parasite qui aspirait la vie d'un enfant. Lucy ne trouvait rien de fascinant là dedans. Lysander dut lire la colère et l'indignation dans les yeux de sa cousine car il sourit doucement.

-Pour les guérir, Lucette. Parce qu'il n'y qu'en les étudiant qu'on pourra trouver la solution. Contrairement à ce que tu penses, ça arrive encore. En fait, en réfléchissant, Gethin aurait parfaitement pu devenir un Obscurial. S'il n'avait pas eu un grand frère sorcier qui a permis à sa famille de comprendre que la magie n'était pas à refouler. Mais imagine qu'Adam n'ait pas été là et que sa vie continue comme elle l'était, qu'il continuait à être mis à l'écart à cause de sa magie, que crois-tu qu'il serait arrivé ?

-On ne le saura jamais, rétorqua fermement Lucy pour mettre fin à cette conversation morbide. On arrête le débat, merci Lys.

Lysander leva les yeux au ciel, mais de poursuivit pas son exposé sur les Obscuriaux, au grand soulagement de sa cousine. Adam jeta un regard méfiant au Préfet-en-Chef.

-Bien, entonna Luke après quelques secondes de silence. Scampers, au vue de la situation difficile, dans mon immense générosité, je te pardonne de ne pas nous avoir mis au courant de ce léger détail qui change complétement la donne et me fait revoir l'intégralité de mes schémas.

-Me voilà rassurer, railla Adam en secouant la tête.

-En revanche ... (il brandit son index en direction de Lucy, qui rentra la tête dans ses épaules). Toi, Stupide Weasley, on va devoir parler. Et je ne te pardonne pas.

Lucy accusa le coup, ne sachant déterminer si son ami plaisantait ou non. Elle savait que Luke allait être vexé qu'elle lui ait caché une information si importante, mais il était hors de question qu'elle trahisse Gethin.

-Ça va, Zabini, ne dramatise pas non plus, intervint Adam en levant les yeux au ciel. Je lui ai demandé de rien dire pour protéger Gethin. Tu peux comprendre ça non ?

-Elle avait un devoir d'information envers moi !

-Et un devoir de réserve vis-à-vis de Gethin, trancha Shannon en levant les yeux au ciel. Arrête de faire l'enfant, Luke et retourne à tes cours.

Luke dévisagea la jeune fille comme si c'était la première fois qu'elle se trouvait devant lui, alors que Lucy et Adam riait sous cape, ravis par la pique de la Poufsouffle. Malgré son état avancé de fatigue et son stresse grandissant, Shannon semblait s'affirmer de plus en plus et ce n'était pas pour déplaire à Lucy.

-Tu deviens violente, Finnigan, fit remarquer Luke avant de se fendre d'un sourire carnassier. Mais j'aime ça. Mais avant de retourner aux cours, j'aimerais qu'on éclaircissent quelques choses.

Sur ces paroles, il extirpa son fameux cahier d'enquête de son sac, et l'ouvrit à une page vierge en s'armant de sa plume.

-Gethin Scampers, inscrivit-t-il sur le papier. Un facteur que je n'avais pas venu venir, je vous avoue ... Par Merlin. Un Voyant, il faut vraiment que je m'en remette.

-En quoi ça change affreusement la donne ? s'enquit Shannon.

-Parce que ta psychopathe de cousine s'y intéresse ! Et que le gnome a dit ... comment vous l'avez formulé déjà ? Que ce qui arrivait ne lui déplaisait pas, et vu son profil, on peut même penser qu'elle a un lien avec ses attaques. Peut-être que Campbell se sert d'elle, ce ne serait pas idiot, elle est préfète de Serdaigle - comme Campbell - elle a souffert de la guerre - comme Campbell ... Donc ... (il nota le nom de Laureen Bones non loin de celui de Gethin). Le fait qu'une personne suspecte le harcèle est assez révélateur. Campbell sait sans doute que Gethin est Voyant - par les chaussettes de Merlin, un Voyant ... c'est franchement absurde, les gars. Mais alors Campbell, comment a-t-elle su pour Gethin, et pourquoi veut-elle se procurer son carnet ? Quel rapport avec les agressions ?

-Peut-être qu'elle ne veut pas que Gethin la démasque, proposa Lucy en haussant les épaules. Elle pense peut-être que c'est dans ses cordes.

Luke contempla son amie les yeux plissés par la suspicion avant d'inscrire la proposition sur le carnet, visiblement de mauvaise grâce.

-Ça l'est ? demanda timidement Shannon à Adam. Dans ses cordes ?

-J'en sais rien, admit Adam avec réserve. La plupart du temps, il ne comprends pas ce qu'il voit, c'est aussi obscure pour lui que pour nous alors ...

-Qui est venu t'annoncer que tu étais un sorcier ? intervint alors Lysander en sortant du Chicaneur.

Adam parut prit au dépourvu par la question et prit une seconde pour réfléchir. Il finit par lâcher d'un air incertain :

-Je crois me souvenir que c'était Crivey.

-La blague, bougonna Lucy par ressentiment envers son odieux professeur d'Arithmancie.

-Dommage, marmonna à son tour Lysander. Ils envoient souvent des profs né-moldus, j'avais pensé que ça pouvait être Campbell ... Tu ne te souviens pas si Gethin a eu un comportement étrange qui aurait pu suggérer qu'il était Voyant ce jour là ?

Adam parut momentanément déboussolé et se mit à frotter frénétiquement sa nuque.

-Aucune idée, avoua-t-il finalement au bout de quelques secondes. J'ai peu de souvenir de ce jour là, c'est comme dans un brouillard. La seule chose dont je me rappelle vraiment c'est que j'étais seul avec Gethin et Alan quand c'est arrivé.

-Alan c'est ton grand frère ? s'assura Luke. Et lui il se souvient pas ?

-Aucune idée. Pas vu depuis plus de quatre ans.

-Oh, souffla Shannon d'un air compatissant.

Personne n'eut le cœur à enchérir, tant le visage d'Adam était fermé et la conversation délicate. Les deux filles échangèrent un regard et Lucy lut dans les yeux de son amie toutes les questions qu'elle n'osait pas poser.

-Bref, reprit soudainement Luke pour briser le silence gênant. Toujours est-il que Gethin amène de la difficulté à l'enquête. Mais c'est pas idiot ce que Lysander a dit, peut-être que Crivey a vu quelque chose ce jour là : Gethin faire un dessin, ou dire quelque chose d'ambiguë. Il en a peut-être parlé à quelqu'un - Campbell. Si ça se trouve, tous les professeurs sont au courant.

-Ils en auraient parlé à Adam, protesta Lucy, sceptique. Ou convoquer Gethin dans les premiers jours.

-Pas faux. Alors on va garder que Campbell. On a peut-être le comment et le pourquoi proposer par Weasley est pas stupide - une première pour toi ! Elle a peut-être peur que Gethin la démasque, alors elle veut voler son carnet pour savoir où il en est et l'effrayer pour le dissuader de parler. Pour ça, elle embauche Laureen, qui elle embauche des crapules du genre de Pucey et Wallace.

-Ça se tient, admit prudemment Shannon. Mais je ne préfère pas m'avancer sur ce terrain là.

-Et bien avance-toi sur des terrains que tu connais, rétorqua Luke avec un sourire narquois. Que donnent les antidotes ?

Shannon se mordit les lèvres et se mit à tripoter nerveusement son pendentif. Son regard se porta sur les préparations qui mijotaient au fond de la salle et Lucy remarqua alors qu'il n'y avait plus deux, mais un seul chaudron. Son cœur se serra.

-L'essaie numéro cinq n'a rien donné ? devina-t-elle avec défaitisme.

-Le six en réalité, confirma tristement Shannon. Le cinq est plus long à exécuter, je n'aurais les résultats que demain ou après-demain.

-Mais tu avais bon espoir sur le cinq, non ? se rappela Adam.

Shannon hocha mollement la tête et passa une main sur son visage aux traits toujours plus tirés. Elle s'arma de son propre parchemin noircis de termes et formule que même Lucy peinait à comprendre.

-Oui, il n'est pas trop mal et ça se passe bien pour l'instant. Mais j'ai peur qu'on n'ait pas réussi à bien neutraliser le venin d'Acromentule ...

-Je travaille sur une autre idée, intervint alors Lysander d'une voix rassurante. D'arrache pied et tout les jours. On va y arriver Shannon.

La jeune fille eut un sourire à la fois reconnaissant et dubitatif, avant de se lever pour superviser son précieux antidote. Dès lors, tout le monde se dispersa : Adam et Luke se plongèrent dans leurs révisions de BUSEs et Lucy se rapprocha discrètement de Lysander.

-Des Obscuriaux, lâcha-t-elle avec un soupir. Tu n'as rien trouvé de mieux pour leur foutre la frousse, Lys ?

-J'aurais pu parler des Détraqueurs et des héliopathes, si tu m'en avais laissé le temps.

-C'est de l'humour, ça, Lys ?

-Je ne suis pas si froid, Lucette.

Les épaules de Lucy s'affaissèrent. Elle savait très bien que son lointain cousin n'était pas toujours ce qu'il semblait être, ce garçon impassible, détaché et loufoque. Mais elle voulait bien avouer que sa fascination pour les créatures les plus dangereuses et malsaine la dépassait. Des dragons, oui. Des Obscuriaux ...

-Je sais, soupira-t-elle. Et je sais qu'il faut les étudier pour pouvoir les annihiler, mais l'intérêt, cette ... avidité... avec lesquels tu parles de tout ça ... C'est presque indécent, Lys.

-Indécent, répéta lentement Lysander en fronçant les sourcils. Est-ce que ça veut dire que ça dérange les gens ?

-Ça ne fait pas que les déranger, ça les choque. Et pas « les gens ». Moi aussi Lys.

Le Serdaigle resta silencieux un long moment, le regard fixé sur la serre qu'il entretenait depuis qu'ils s'étaient retranchés dans cette pièce. Il repoussa ses lunettes sur sa tête.

-Bien. Alors j'essaierais de faire attention. Pour ne plus te choquer. Mais je te promets que l'intérêt que j'ai pour les Obscuriaux ... C'est juste scientifique. Et humain aussi. J'ai bien conscience que c'est une puissance parasite qui agit comme un vampire et aspire la vie d'un enfant et qu'il n'y a rien de plus monstrueux ... Mais ce n'est pas parce que c'est monstrueux qu'il faut en faire un tabou, se dire que c'est du passé et ne pas s'en occuper. Aujourd'hui encore, il y a des Obscurus. Pas trop en Angleterre, ni dans en Europe, du reste. Mais imagine dans les pays encore très religieux ou très superstitieux ? Dans les déserts africains ou les montagnes himalayennes, dans les dictatures du Moyen-Orient où la religion est loi et que la magie est synonyme de diablerie ... Tu imagines tous ses enfants né-moldu encore susceptibles de réprimer leur magie et de développer un Obscurus ? J'ai fait des recherches pendant les vacances, il paraît qu'il y a encore eut un attentat au Pakistan - le monde moldu devient complétement fou, Lucette, je t'avoue que j'y comprends rien, mais si j'ai bien compris, il y a plein d'attaque partout qu'ils appellent « attentat ». Sauf que mon père s'y est intéressé et j'ai vu les photos des cadavres. Ces griffures ... ce n'était pas des bombes moldues, Lucette. Je te l'assure. Alors ne me dit pas que les Obscuriaux sont restés au Moyen-Âge, les moldus font presque tous les mois l'expérience que c'est faux. Simplement, c'est monstrueux alors on n'en parle pas.

Lysander d'interrompit, une lueur dur et déterminée peu coutumière dans son regard. Lucy n'avait jamais envisagé les choses sous cet angle et observait son cousin d'un œil neuf.

-Combien d'enfant et de moldus innocent mourront parce qu'on aura refusé de se pencher sur la question à cause d'une soi-disant éthique ? acheva alors Lysander, achevant de mettre Lucy mal à l'aise.

-Je ne dis pas qu'on ne doit pas trouver de solution, se défendit-t-elle timidement. Mais ... il y a une façon de le dire, Lysander.

-Je me doute, je ferais attention. Mais je continuerais d'étudier. Newt a laissé plein de recherche dont a hérité mon père, j'avais prévu de m'y pencher cet été.

-Tu as beaucoup de choses de prévu cet été, plaisanta Lucy pour détendre l'atmosphère.

Lysander eut un petit sourire et remit ses lunettes sur son nez. Aujourd'hui il avait presque l'air normal, sans radis sur l'oreille, ni ses affreuses lunettes qui lui permettraient de voir les Joncheruines.

-Ouaip. Et l'une d'elle est de te convaincre de te joindre à mes recherches.

-Désolée, je suis déjà prise en Roumanie. Au fait, c'est quoi ta fameuses idée, pour le venin d'Acromentule ? Ça fait plusieurs fois que je t'entends en parler, mais tu n'as jamais dis ce que c'était.

Son cousin eut l'air soudainement gêné et se dandina à coté de sa cousine comme un enfant prit en faute.

-Hum. Ne le prend pas mal, Lucette, je t'adore et je rêve de pouvoir un jour travailler dans un laboratoire avec toi. Mais ce coup là, je préfère le jouer seul. Des fois que ... ça ne fonctionnerait pas, tu comprends ?

A dire vrai, Lucy ne comprenait pas vraiment, mais l'indécision de son cousin réveilla sa suspicion et elle dévisagea Lysander d'un air dubitatif.

-Lys. A quel point c'est hors des règlements, ton idée ?

-Quoi ? Non, je te jure ça l'est pas !

-Illégal, alors ?

-Non ! Oh, Lucette ... C'est juste ... délicat, d'accord ? Je dois le faire seul, fais-moi confiance là-dessus.

Malgré sa gêne, la sérénité dans les yeux de Lysander attestait de sa foi en son idée et Lucy ne sut si elle devait s'en réjouir ou être effrayée. Son cousin était lui aussi une pièce : elle ignorait en le lançant s'il allait tomber sur la folie ou le génie. Elle soupira profondément et lorgna Shannon, ses cheveux attachés en un chignon lâche, ses traits tirés et ses yeux fatigués fixés sur la Potion.

-Quel que soit ta brillante idée, dépêche-toi. Shannon est au bord de la rupture. On l'est tous. En réalité, je pense que c'est tout Poudlard qui l'est.

-Je ne peux pas t'assurer que ça ira vite, mais je vais faire de mon mieux, promis. Je vais m'en occuper tout de suite.

Il se releva alors, ébouriffa les cheveux de sa cousine et sortit de la pièce en sifflotant un air qui n'existait probablement que dans sa tête. Adam et Luke s'exerçaient aux Sortilèges d'Allégresse dans un coin de la pièce et le pauvre Mushu leur servait encore de cobaye. Lucy se rapprocha de Shannon avec un sourire.

-Ton pauvre chat, commenta-t-elle en le remarquant qu'il crachait à la figure de Luke après un sort raté de celui-ci. Il en aura vécu en peu de jour ...

-Oh, ne t'en fais pas, la rassura-t-elle. Il a vécu pire avec Zeph, crois-moi. D'ailleurs, j'ai appris que c'était grâce à lui qu'on avait eu nos ingrédients ? La diversion, c'était lui ?

-Une idée de Louis. Mettre Zephan et Roxy en compétition.

Shannon eut une moue de réprobation qui fit sourire Lucy quand celle-ci évoqua Louis. Son cousin avait gardé fièrement ses oreilles d'éléphant dont la Poufsouffle l'avait affublé pendant une semaine, prétextant qu'un guerrier gardait abordait ses cicatrices avec orgueil, d'autant plus lorsqu'elles venaient d'une talentueuse ennemie. Au grand soulagement de Lucy, il avait tu le nom de l'ennemi en question.

-Pas une de ses meilleures, bougonna justement la jeune fille. Il ne manquerait plus que mes parents aient deux enfants renvoyés pour le prix d'un ...

-On ne se fera pas renvoyé, Shannon.

-On verra bien.

Elle augmenta le feu magique à l'aide de sa baguette et ajouta de la poudre de pierre de Bézoard avant de recouvrir le chaudron. Son regard se porta sur les garçons qui s'exerçaient et ses sourcils se froncèrent.

-Si tu ne veux pas qu'ils s'exercent sur ton chat, tu n'as qu'à leur dire, proposa Lucy.

-Quoi ? Oh non, je te dis, il a vécu pire avec Zephan ... Non, je pensais à Adam, sur ce que vous nous avez dit. Je me doutais que son frère devait avoir quelque chose de particulier, pour que Laureen s'y intéresse ...

Lucy hocha la tête avec compréhension. Des trois, Shannon avait été la moins choquée par la révélation. Sans doute avait-elle compris plus de chose qu'Adam ne l'aurait cru.

-C'est étrange de se dire qu'on côtoie un bout de mythe, renchérit Lucy.

-Oui ... Je n'ai pas pris Divination, je pensais vraiment que c'était ... je ne sais pas, n'importe quoi. Des croyances, des superstitions. Constater que c'est vrai ... Je ne sais pas. Je me dis que peut-être, si les Voyants sont réels, alors les Ronflaks Cornus le sont sans doute aussi.

-Oh par Merlin ! s'esclaffa Lucy. Ne dis surtout pas ça à Lysander !

Shannon eut un menu sourire.

-Puis il y a tout ce qu'il y a autour, des trucs que j'avais deviné ... (elle marqua un temps de pause, indécise). Tout ce qu'Adam a sous-entendu, sur les violences de son père et tout ... Et ça fait vraiment quatre ans qu'il n'a pas vu son frère ?

-Il est parti juste avant qu'Adam n'entre à Poudlard, se souvint Lucy en hochant la tête. Alan pensait visiblement que Gethin était autiste et son père superstitieux et cinglé ... Peut-être que c'était dur d'admettre qu'il avait raison et que Gethin était vraiment différent.

-Et il n'a jamais tenté de reprendre contact ?

Lucy secoua la tête et expliqua que l'ainé des garçons Scampers s'était réfugié à Londres pour ses études, sans plus donner de nouvelle. Adam avait bien avoué qu'il avait été tenté un jour de le retrouver, mais semblait plus détaché à l'idée, à présent. Lucy percevait cette petite rancœur qui pointant, en plus de la tristesse, quand il prononçait le nom d'Alan. Il en voulait à son frère de les avoir abandonner.

-Londres c'est grand, admit Shannon. Mais pas quand on connaît la magie. Ma mère aime bien faire dans le social, c'est une véritable fouineuse. Je suis sûre que si je lui demandais de retrouver Alan Scampers elle le ferait.

-Elle n'a pas trop de travail au Ministère, avec la loi d'Amnistie, ma mère tyrannique, tout ça ? se moqua Lucy, néanmoins prise de court par la proposition.

Shannon haussa les épaules avec flegme.

-Elle prendra toujours le temps pour se genre de choses. C'est une curieuse finie qui adore les histoires qui se finissent bien.

-On a un point en commun, remarqua Lucy avec un sourire. Adam dit que je suis une incroyable mêle-tout.

-Je ne veux pas le contredire là-dessus, dit Shannon avec un regard peu amène. Je t'en veux encore d'avoir dit à ton cousin que je jouais aux échecs. Tu sais qu'il vient presque tous les jours me demander de faire une partie avec lui, maintenant ? Je suis obligée de me cacher !

Lucy s'efforça de ne pas laisser paraître son amusement. Louis Weasley qui courrait après Shannon Finnigan avait quelque chose d'incongru.

-Je suis désolée. Mais maintenant que tu le dis, je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas demandé avant à ma sœur de chercher Alan. Elle s'est prise de passion pour les moldus, depuis quelques temps. Les gènes grand-paternels refont surface. Remarque, Louis en a hérité aussi, maintenant que j'y pense. Oh par Merlin, je ne pensais pas que Molly et Louis pouvaient avoir quelque chose en commun.

-Je peux toujours envoyé une lettre à ma mère, en lui disant de contacter ta sœur, hasarda Shannon, songeuse. Ça n'engage à rien, on leur demande juste de trouver ... Alan, c'est ça ? Et une fois que ce sera fait, on lui donne l'information. Il en fera ce qu'il voudra.

Lucy réfléchit une seconde à la proposition. Son regard se porta vers son petit-ami, qui souriait d'un air désabusé après une énième erreur de Luke. C'était se voiler la face que de penser que le cas d'Alan ne lui pensait pas et elle était persuadée qu'il refuserait leur plan si elles lui demandaient son avis. Adam avait un coté indépendantiste typiquement Gryffondorien qui le poussait à gérer ses problèmes seuls, surtout quand ils concernaient sa famille. Avec un sourire incertain, elle se tourna vers Shannon.

-Ça marche.

***

Lucy ne sut ce qui la réveilla en premier : le son assourdissant de l'explosion, les cris stridents de ses camarades, ou l'eau qui fusa sur elle. Elle se redressa, parfaitement éveillée, mais l'esprit dans le brouillard. Elle avait eu du mal à s'endormir, et ne comprenait ni pourquoi ses amies criaient, ni pourquoi elle était trempée. Elle s'extirpa tant bien que mal de ses draps et balança ses jambes dans le vide.

-Par Merlin ! jura-t-elle en se levant. Qu'est ce qui se passe ... ?

Elle étouffa un cri quand ses pieds ne rencontrèrent pas la moquette soyeuse de leur chambre, mais de l'eau gelée qui lui arrivait déjà au dessus des chevilles.

-Les fenêtres, Lucy ! cria Alexandra, debout sur son lit. Regarde-les !

Elle ne voyait que ça, à vrai dire. Des immenses fissures les parcouraient et l'eau s'échappait doucement du lac pour se répandre dans leur chambre. Et pire que tout, dans leur fenêtre la plus basse, un trou béant dans lequel s'écoulait les flots à gros bouillon. Le sang de Lucy ne fit qu'un tour.

-Repars-ça, préfète ! exigea Athénaïs depuis sa table de nuit où elle était retranchée.

-Je pense que c'est trop tard, répliqua Dorothy, qui était comme Lucy dans l'eau. Ça monte trop vite ...

-Ecoutez ! les interrompit durement Lucy.

Les filles se turent et la préfète put alors les entendre distinctement : les cris d'angoisses des gamines de l'autre coté du mur, le murmure de l'eau qui s'engouffre et qui s'écoule, le parfum de l'anxiété. Son sang se figea dans ses veines alors qu'elle comprenait ce qui était en train de se passer. Elle jeta un regard horrifié à ses jambes. L'eau lui arrivait déjà presque au genoux. Dorothy avait raison. Ça montait.

Beaucoup trop vite.

-Evacuez le dortoir ! hurla-t-elle à plein poumon en agrippant sa baguette.

Ses camarades ne le lui firent pas répéter deux fois et s'élancèrent vers la sorties de leur chambre. Leurs meubles et affaires commençaient déjà à flotter et elles durent s'y mettre à trois pour ouvrir leur porte contre le courant de l'eau, qui poussait pour la maintenir fermer. Comme le redoutait Lucy, le niveau était presque égal de l'autre coté et continuait de grimper.

-Toutes les filles ! s'égosilla Lucy avec l'énergie du désespoir. Montez toutes ! Allez, montez-toutes, dans la Salle Commune !

Elle se dirigea vers la porte la plus proche d'elle, celle des sixièmes années. Elle était entrouverte, mais visiblement, les filles peinaient à ouvrir. A travers l'entrebâillement, Lucy reconnut Eléonore, ses cheveux blonds trempés, le visage crispé par l'effort. La préfète et Alexandra s'y mirent à deux pour pousser la porte et ensemble, elles arrivèrent à créer une ouverture dans laquelle leurs aînées pouvaient s'engouffraient. Lucy eut juste le temps d'apercevoir les fenêtre craquelées avant de la porte de se referme sur la chambre.

C'était bien ce qu'elle redoutait.

Toutes les fenêtres. Toutes les fenêtres du dortoir avaient cédées.

-Merci, haleta Eléonore, à bout de souffle. Un meuble bloquait la porte, on a pas réussi à le bouger ...

-Les petites sont encore bloquées, fit remarquer Gloria Stones, une septième année qui avaient réussi à s'extirper.

-On s'en occupe, vous, montez dans la Salle Commune ! exigea Lucy, affolée par le niveau de l'eau qui montait de plus en plus vite. Et que quelqu'un court chercher Greengrass !

Bientôt, il ne serait plus possible d'emprunter les escaliers, si le niveau s'élevait encore ... la l'immense majorité des filles s'élancèrent vers la Salle Commune et ne resta avec Lucy qu'Eléonore, Alexandra, Dorothy, Gloria et une fille de sixième année, Sarah. L'angoisse pressa le cœur de la jeune fille mais elle s'efforça de garder la tête froide alors qu'elle poussait la porte des troisièmes années à l'aide d'Eléonore et Alexandra. Gloria avait proposé d'utiliser la magie mais Lucy avait refusé : si elle faisait sauter la porte, non seulement elles risquaient d'aggraver l'inondation, mais en plus elles pouvaient blesser les élèves derrière. Les cris derrières les portes se faisaient plus strident et paniqués à mesure que l'eau montait et Lucy crut que son cœur allait s'arrêter de battre. Les flots leur arrivaient maintenant à la taille et elles peinèrent à maintenir l'ouverture suffisante pour que les adolescentes se faufilent, tremblantes et sanglotantes.

-Alexandra, fais les-remonter ! ordonna Lucy après avoir constater avec soulagement que le compte était bon. Et Gloria remonte avec les deuxièmes année ! ajouta-t-elle en voyant toutes les fillettes en robes de chambre que les Serpentards venaient de délivrer. Dorothy aussi !

-Une, deux, trois, ... et quatre, compta Elénonore avec soulagement. Ils ne sont que quatre dans cette année, c'est bon.

-Il reste les premières, rappela Alexandra.

Son visage était devenu livide dans la pénombre et la pointe allumée de sa baguette éclairait son regard terrifié. Ses doigts faisaient trembloter la lumière tant ils tremblaient. L'eau leur arrivait à présent à la taille et continuait de prendre toujours plus de terrain, inéluctablement, de façon destructrice.

-Remonte aussi, Alex, s'écria Lucy pour couvrir le son de l'eau. Va voir se qui se passe chez les garçons et fais remonter tout le monde dans le Hall !

Alexandra hésita mais finit par hocher la tête et se dirigea fastidieusement vers les escaliers. L'eau ne facilitait pas leurs mouvements, sa température glaciale les paralysait et leurs vêtements trempés commençaient à peser lourd sur leurs épaules. Lucy, Sarah et Eléonore poussèrent la porte des premières années de toutes leurs forces en incitant leurs cadettes à tirer de leurs cotés. Leurs hurlements effrayés furent comme un poignard glacé dans les entrailles de Lucy et elle crut durant un horrible instant qu'elle serait incapable de les sauver de la noyade. L'eau lui arrivait à la poitrine quand elles arrivèrent à faire passer les premières fillettes, que Sarah emmena immédiatement à l'étage, en portant une trop petite sur son dos.

-Combien elles sont ? s'enquit Lucy à Eléonore alors qu'une autre nageait difficilement vers la sortie.

-Cinq, répondit-t-elle. Et voilà la quatrième ...

La première année, que Lucy devinait blonde, ne devait plus avoir pied depuis longtemps et elle s'agrippa à Eléonore dès qu'elle put.

-Théa, grelotta la petite alors que Lucy tentait de maintenir la porte ouverte. Je ne sais pas où est Théa ... Elle ...

Les larmes se mêlaient à l'eau du Lac sur les joues de la petite et Lucy sentit son cœur faire une chute vertigineuse dans sa poitrine en songeant à ce que cela voulait dire. L'eau lui arrivait aux épaules, maintenant, et elle était assez grande, alors qu'est ce c'était pour une fillette qui faisait deux têtes de moins qu'elle ? Les yeux d'Eléonore s'agrandirent d'horreur et les deux jeunes filles se contemplèrent, paniquées.

-Oh par Merlin ...

-Remonte-la, décida Lucy d'une voix plus ferme qu'elle ne l'aurait cru. Je vais voir pour Théa.

-Mais Lucy ...

-Remonte-la !

Lucy attrapa une valise qui s'était mise à flotter et s'engouffra dans la chambre des premières années en coinçant le bagage dans la porte pour maintenir une ouverture. Elle jeta un sortilège de Glu Perpétuelle entre l'encadrement de la porte et la valise pour que le courant ne l'emporte pas. Elle entendit vaguement Eléonore hurler son nom de l'autre coté de la paroi, mais elle couvrit ses cris par les siens en s'égosillant :

-Théa ! Théa !

Mais elle n'entendait rien d'autre que le grondement impitoyable de l'eau. Elle resta un instant accrochée à la porte, plaquée contre elle par le courant, scrutant avec angoisse la chambre inondée. Elle était à présent immergée si profondément qu'elle nagea jusque l'accroche la plus proche, un lit qui tenait bon malgré les épreuves, sa baguette allumée entre les dents. Le courant en contre-sens était si fort qu'elle se brula les muscles dans l'effort et arriva épuisée au baldaquin. Elle reprit sa baguette en main et observa la chambre sinistrée.

-Lucy, se souffla-t-elle à elle-même, tu es décidemment une stupide Weasley. (Elle rejeta sa tête en arrière et hurla à plein poumon : ) Théa !

Alors elle l'entendit, derrière le son des trombes d'eau qui se déversaient toujours et allaient s'échouer contre les murs. Cette petite voix, tenue.

-Lumos, murmura Lucy, désespérée d'avoir si peu de lumière. Lumos maxima !

Elle dut s'y rendre à deux fois, mais un éclair plus vif finit par éclairer la pièce. Elle la vie alors, échouée sur un lit à baldaquin plus éloignée, s'agrippant désespérément à lui. Une petite filles aux petites nattes brunes visiblement terrifiée par l'eau qui continuer de grimper. Le soulagement qui submergea Lucy n'eut d'égale que l'angoisse qu'elle avait de constater qu'elle n'avait décidemment plus pieds et que bientôt, l'intégralité de la porte se retrouverait sous les eaux. Par Merlin ...

-Tu sais nager ? cria Lucy à la fillette. Très bien, continua-t-elle quand elle répondit par la positive. Bien, par étape ...

Lucy balaya la pièce du regard et remarqua une autre valise qui flottait non loin de Théa. Elle ordonna à la jeune fille de s'immerger dans l'eau et de s'accrocher à se bagage. L'enfant, réticente, se mit à sangloter.

-Théa ! s'écria-t-elle. Théa calme-toi, fais-moi confiance, je vais nous sortir de là ! Prend cette valise et laisse-toi porter !

A force de cajolerie et affolée par la porte qui disparaissait chaque seconde un peu plus, Théa agrippa enfin le bagage et se jeta à l'eau.

-Accio valise ! hurla immédiatement Lucy en mettant toute la force qu'elle pouvait dans son sortilège.

Le soulagement l'assaillit de nouveau quand elle constater que la valise s'écourait vers elle, entrainant la petite Théa dans son sillage, et elle crut défaillir de bonheur quand elle attrapa la main froide et tremblante de la première année. La petite terrifiée se blottit contre elle et continua de sangloter éperdument.

-Chut, tenta de la calmer Lucy en réprimant les trémolos dans sa voix. Chut, calme-toi, je vais nous sortir de là ...

Mais plus le temps avançait, moins elle voyait comment. La porte avait été complétement recouverte le temps qu'elle convainque Théa de venir à elle, et il ne faudra pas longtemps avant que la chambre soit complétement immergée. Que faire ? Tenter de forcer la porte malgré le courant ? Ou alors passer par les fenêtres et par le Lac ? Lucy refoula immédiatement cette idée. Le Lac était un endroit dangereux, pleines de créatures qu'elle ne sentait pas capable d'affronter - Sirènes, Stragulots, Calamar Géant ... Sans compter son impressionnante profondeur. Elles seraient mortes avant d'atteindre la surface. Une peur irrationnelle et absolue s'empara d'elle.

-Oh par Merlin... Par Merlin ...

Plein de pensée différentes se bousculaient en elle : les gémissements de Théa, le visage d'Adam, l'eau qui s'écrasait contre le mur, le sourire sarcastique de Luke, son cœur qui battait à la chamade, le rire de Roxanne, la moue réprobatrice de Molly, et une pensée, une pensée qui faisait circuler son sang, battre son cœur et qui maintenant ce qui restait de sa lucidité.

Je ne veux pas mourir.

Par Merlin non, je ne veux pas mourir.

Pas ici.

-Théa, dit-t-elle alors d'un ton résolu, bien plus assuré qu'elle n'était elle-même. Tu vas devoir retenir ta respiration, d'accord ? Pas tout de suite, là, on va laisser le courant nous porter jusque la porte. Prépare-toi juste.

-Mais il n'y a plus de porte, sanglota la fillette.

-On va la trouver. Maintenant ... accroche-toi d'accord ? Tu es prête ? C'est parti !

Lucy lâcha sa prise sur le lit à baldaquin et se laissa porter par les flots jusqu'au mur. Le plafond se rapprochait dangereusement et elle eut du mal à se défaire de Théa pour pouvoir plonger sous les flots, éclairée de sa baguette. Elle dut mobiliser toute sa volonté pour ouvrir ses yeux et l'eau les lui brulait, douloureusement. Elle repéra la porte, mais ses poumons et ses yeux criaient déjà grâce et elle remonta à la surface.

-Tu l'as ?

-Presque, la rassura Lucy en lui prenant la main pour ne pas la perdre. Dès que je te tire, prend ta respiration et suis-moi, d'accord ?

Alors que Théa acquiesçait faiblement, Lucy reprit sa respiration et plongea à nouveau. Elle brandit sa baguette, s'efforça de garder les yeux ouverts et tenta quelques sorts qui n'eurent aucun effet, tant elle manquait d'air, de concentration et de conviction. Elle retourna à la surface une micro seconde avant de s'immerger à nouveau. Cette fois, ce ne fut pas l'eau qui lui heurta les yeux, mais l'éclaire bref d'une baguette de l'autre coté de l'entrebâillement.

Un éclair qui éclairait le visage embullé de Marcus Montague.

Il lui fit sèchement signe de remonter et de s'éloigner et la jeune fille s'exécuta. Lucy fut tellement saisie par le soulagement que, lorsqu'elle remonta à la surface, elle éclata de rire de façon incontrôlée. Une seconde plus tard, un éclair rouge traversait la pièce et un tremblement indiqua que la porte était sortie de ses gongs. La tête de Montague creva la surface un instant plus tard.

-Weasley, haleta-t-il en les rejoignant.

-Sortilège de Têtenbulle, Montague ? Tu t'améliores !

-Je t'en pris, tais-toi, je n'ai qu'une envie, et c'est de t'étriper !

Mais Lucy le voyait, cette immense joie qui faisait pétiller les yeux pâles de son Poursuiveur. Il les agrippa, elle et Théa et leur mit quelque chose dans les mains.

-Cette corde, expliqua-t-il rapidement, car leurs têtes étaient à présent à un cheveu du plafond. Luke, Norie et tout les autres tiennent l'autre bout, ça va nous aider à remonter. Surtout ne lâchez pas, d'accord ?

-Prend Théa avec toi, suggéra-t-elle en faisant passer la petite devant elle.

La première année s'ancra solidement au dos de Montague et Lucy prit fermement la corde entre ses doigts, bien décidée à ne pas lâcher.

-Le sortilège ... Je ne pense pas être capable de le jeter une seconde fois alors prenez bien cotre respiration, d'accord ? Je vous préviens, ça risque de secouer, il y a plein de débris et on risque de se cogner partout. Vous êtes prêtes ?

Théa ne l'était visiblement pas mais Lucy et Montague ne lui laissèrent pas le choix. S'ils ne voulaient pas se noyer dans cette chambre, il fallait tester. Alors le septième année compta jusque trois, tira fort sur la corde (sans doute pour prévenir ceux qui se trouvaient à l'autre bout) et ils s'immergèrent. Lucy ne prit pas le temps d'ouvrir les yeux, prise par l'adrénaline et la soif de survie. Montague avait vu juste : elle se cogna le genou contre ce qu'elle devinait être l'encadrement de la porte, sentit différente formes dures et non identifiées la heurter de toutes parts, et le pire fut quand elle sentit sa baguette lui glisser entre les doigts quand elle se cogna la tête contre ce qui semblait être un mur. L'eau glaciale la tétaniser et ses poumons commençaient à bruler si fort qu'elle craignait de ne pas tenir assez longtemps pour voir sa Salle Commune. Au moment où elle allait craquer, laissez l'eau envahir sa trachée et ses alvéoles, la consumer toute entière, elle sentit un changement d'atmosphère et ses poumons se remplirent à nouveau de vie. Elle se sentit projeter contre un sol qui n'était vraisemblablement pas de l'eau et se mit à tousser frénétiquement.

-Oh par Merlin !

-Capitaine !

-Elle saigne !

-Remonte-les, vite !

Elle sentit qu'on les trainer sur des marches et dès qu'on la lâcha, elle se prostra sur le sol, à bout de force, cherchant désespérément son souffle. Avant qu'elle ne puisse s'en remettre, quelqu'un l'agrippa fermement et prit son visage en coupe sans ménagement.

-Luke, croassa-t-elle en avisant ses prunelles sombres.

-Par le caleçon, par les chaussettes, par les vêtements les moins avouables de Merlin, bordel, tu es vraiment une stupide, mais alors très stupide Weasley ! La plus stupide de tous !

Lucy ne comprit pas vraiment ce qui se passa par la suite : Luke embrassa bruyamment son front, ses joues, avant de la serrer si fort qu'elle crut qu'il ne la lâcherait jamais. Pour l'heure, elle ne réfléchit pas et lui rendit son étreinte, s'attachant à lui comme un chaton à sa mère. Une seule pensée emplissait son esprit alors que l'air emplissait délicieusement ses poumons.

Vivante. Je suis vivante.

Elle ne comprit qu'elle pleurait et tremblait que quand elle sentit les doigts de Luke caresser ses cheveux avec douceur.

-Calme-toi, Lucy, murmura-t-il à son oreille alors qu'elle se recroquevillait encore plus. C'est tout, c'est fini, tout le monde est sauvé ...

-On ne sera pas sauvé longtemps si on reste ici encore, fit alors remarquer Montagne, qui ne semblait pas avoir subit de traumatisme majeur dans la traversée. Allez Capitaine, du nerf, il faut sortir d'ici avec que l'eau n'inonde la Salle Commune ...

Lucy dévisagea son Poursuiveur sans comprendre et prit alors le temps de contempler la Salle. Les fenêtres étaient intactes et la pièce était presque déserte. Will McColley était sur un canapé et s'occupait de la petite Théa avec Leroy Oxlade alors que Sarah et Eléonore se tenait toutes deux derrière Montague, l'air soucieuses. Une longue corde était restée inerte sur le sol après leur ascension. Son regard se posa alors sur la cage d'escaliers qui était censée descendre jusque leurs dortoirs et elle eut honte quand son esprit paniqua lorsqu'il constata que l'eau la remplissait presque entièrement et qu'elle menaçait de se déversait dans la pièce.

-Non, gémit-t-elle en reculant.

-Effectivement, il faut qu'on monte, décréta Will en prenait derechef la petite Théa dans ses bras. Athénaïs Stones est partie chercher Greengrass et Gloria a emmené tout le monde dans le Hall.

-Allez les rejoindre tout de suite, leur lança Luke en se levant, et Will et Oxlade sortirent avec Théa. Allez Lucy, il faut y aller.

Il lui tendit la main et elle la prit, mais quand elle tenta de se mettre sur pied, toutes ses forces l'abandonnèrent et elle s'écroula piteusement dans les bras de Luke.

-Lucy !

-Ça va, bredouilla-t-il, le rouge aux joues, en tentant de se redressa le plus dignement que possible.

-Non, ça ne va pas, asséna Montague en s'approchant. Maintenant, ne proteste pas et met ta fierté au placard.

Sans lui demander son avis, ni prendre en compte ses protestations, Montagne la hissa dans ses bras à la manière d'un bébé. Epuisée physiquement et mentalement, Lucy n'eut pas la force de se débattre une fois stabilisée et ils quittèrent tous la Salle Commune au moment où l'eau débordait de la cage d'escalier. Tout son corps la faisait souffrir, son genoux et sa tête particulièrement, et elle se sentait toute courbaturer, et gelée jusqu'aux os. Lucy se laissa aller contre le torse de Marcus, en proie à divers sentiments contradictoires qui tourbillonnaient à présent en elle.

-Par Merlin ... Qu'est ce qui s'est passé ?

-Ça va, Weasley, tout va bien ...

-Qu'est ce qui s'est passé Marcus ?

Lucy ne sut dire si c'était le fait de l'avoir appelé par son prénom, ou le ton ferme et péremptoire qu'elle avait soudainement trouvé, mais le Serpentard se trouva soudainement contrit et entreprit d'expliquer :

-Toutes les fenêtres des dortoirs ont explosé. Toutes, celles des filles et des garçons, des sept années, en même temps. Luke était encore réveillé et a tout de suite donné l'alerte dès qu'il a vu les premières fissures et on a pu sortit assez vite ... Quand Eléonore est remontée et qu'elle a dit que tu étais restée pour Théa ... Qu'on a vu à quel point l'eau était montée ... Weasley, je me suis promis que j'allais t'étrangler. Par Merlin, qu'est ce qui t'a pris ?!

-Et toi, qu'est ce qui t'a pris de venir me chercher ? répliqua faiblement Lucy avec le fantôme d'un sourire.

Elle fut rassurer de voir un sourire passer sur les lèvres de Marcus.

-Il faut croire qu'on est tout les deux stupides.

-Stupide Montague.

-Stupide Weasley.

Le rire de Lucy s'étrangla vite dans sa poitrine et elle fut prise d'une quinte de toux et força Marcus à s'arrêter à quelques mètres des escaliers, stoppant ainsi tout le groupe. Avant qu'ils ne puissent se remettre en marche, des pas vifs se firent entendre et Daphné Greengrass émergea de la cage d'escalier, en robe de chambre émeraude, les cheveux en bataille.

-Oh par Merlin ! souffla-t-elle en apercevant la troupe. Oh Miss Weasley ... Montez-la, Monsieur Montague, la directrice a ouvert la Grande Salle pour vous et Mrs. Londubat s'occupe déjà de vos camarades.

-Nous étions les derniers dans la Salle, inutile d'y aller, lui apprit Eléonore d'une voix tremblante. De toute manière tout est inondé ...

-Il n'y a plus personne ? insista Greengrass en les scrutant. Vous êtes sûre ?

-On les a tous compté, affirma Luke. Il ne manquait que Théa et Lucy.

Le soulagement que laissa échapper Greengrass était beau à voir, mais elle se reprit rapidement pour les accompagner jusqu'au Hall. Lequel fourmillait d'Auror, dont certains s'engouffrèrent dans les escaliers une fois que la Directrice de Serpentard leur assura qu'ils étaient les derniers. Ils entrèrent dans une Grande Salle aménagée en camp : les quatre tables avaient été repoussées et une multitude de petits feu jalonnait la pierre, autour desquels s'étaient regroupés les élèves frigorifiés. Des couvertures avaient été mises à disposition, et des sacs de couchages étaient prêts à l'emploi. Lucy repéra Théa aux cotés de Will et de Hannah Londubat, et ce fut vers eux que bifurqua Marcus.

-Lucy ! s'écria l'infirmière, estomaquée.

-Par Merlin ! s'exclama Will en les voyant arriver. Capitaine, ne me dit pas que tu vas nous faire le coup de la blessure à deux semaines du match ?

-La ferme, McColley, gronda Marcus en déposant doucement Lucy.

La jeune fille se rendit compte que tout le monde la dévisageait, et elle ne comprit pourquoi que quand elle sentit un liquide chaud et âpre coulait au coin de ses lèvres. Elle tâta son visage et découvrit une plaie à l'arcade sourcilière.

-Ah, laissa-t-elle faiblement échapper. C'est si moche que ça ?

-Hideux, confirma Will avec une grimace.

-Je vais arranger ça, assura Hannah avec inquiétude. Théa ma puce, tu peux retourner avec tes amies, si tu veux.

La fillette aux nattes trempées se leva timidement et se tourna vers Lucy. A présent, en pleine lumière, elle la voyait distinctement, ses tâches de rousseurs, son nez retroussé. Elle se précipita vers Lucy, l'embrassa sur la joue, fit de même pour Marcus et s'en fut retourner avec ses amies qui l'accueillirent à grand cris.

-Bah alors, commenta Will alors que Hannah levait sa baguette pour soigner Lucy. Norie a du souci à se faire, Montague ?

-Par le caleçon de Merlin, McColley, tu ne peux pas être sérieux trente secondes ?

Lucy eut un petit sourire. Elle n'avait pas le moindre envie que Will soit sérieux. Bien au contraire, elle avait envie qu'il plaisante, qu'il la face rire jusqu'à qu'elle en oublie cette affreuse sensation de brulure qu'elle portait toujours dans les poumons. Elle leva discrètement le pouce en direction de son Attrapeur, dont le visage se fendit d'un sourire.

-Désolé Montague, le Capitaine m'a donné un ordre contraire.

Marcus soupira et jeta un regard pénétrant à Lucy. Hannah acheta de fermer chacune de ses plaies, et de soulager son genou endoloris. Quand elle en eut fini, la jeune fille était toujours courbaturée mais constata avec soulagement qu'elle s'était assez reprise pour marcher seule. Hannah lui donna une Potion de force pour récupérer et Marcus et Will l'aidèrent à se relever pour se diriger vers Eléonore, Luke, Oxlade, Henry, Alexandra et Dorothy, qui s'étaient approprié un feu dans un coin de la Grande Salle. Lucy se laissa tomber à coté de son meilleur ami et dégusta la chaleur avec bonheur.

-Tiens. (Luke lui mit une épaisse couverture sur les épaules). McGonagall a dit qu'elle allait mettre un espèce de paravent pour qu'on puisse se changer et se mettre au sec.

-Excellente idée, soupira Will. Navrée pour toutes les filles qui rêvaient de voir mon torse de héros.

-Ton torse de crevette, oui, le tacla Dorothy avec un demi-sourire.

Personne n'eut vraiment le cœur à répondre et tous se perdirent dans la contemplation des flammes. Ils faisaient peine à voir, tous trempés, tous éreintés. L'agitation commença doucement à se calmer et Lucy aperçut une silhouette à la chevelure blonde se précipiter vers elle.

-Victoire !

-Lucy !

Sa cousine l'étreignit brièvement avant de la prendre à bout de bras. Ses yeux bleus si limpides la transpercèrent.

-Bon sang, quand Harry m'a dit que les élèves lui avait rapporté que tu étais la dernière dans les dortoirs ... Pour l'amour de Merlin Lucy, qu'est ce qui t'a prit ?

-Arrêtez de lui poser cette question, se hérissa Will. Moi j'ai trouvé la Capitaine très courageuse. Pour la majorité d'entre nous, ici, on aurait fait pareil.

-Je suis d'accord, approuva Henry.

-Le problème avec le courage, c'est qu'il tient de la stupidité, marmonna Luke entre ses dents.

Malgré le pique, Luke se rapprocha de Lucy, comme si ça lui permettait de veiller sur lui. Lucy lui sourit, passant outre son ton blasé. Il avait beau être sceptique, elle n'oublierait jamais comment il l'avait arraché à l'eau et avec quelle force il l'avait enlacé en constatant qu'elle était saine et sauve. Elle avait sentit dans cette étreinte à quel point son ami avait eu peur, et à quel point il tenait à elle. A quel point il l'aimait, à sa manière.

-Mais ce n'était pas à toi de faire ça, insista Victoire.

-A qui ? répliqua Lucy, un peu agacée. Vous seriez arrivé trop tard !

-Tu aurais pu mourir ! Et vous ! (Elle darda un regard flamboyant sur Marcus et Eléonore). Pourquoi vous n'êtes pas venus nous chercher ?

-On avait envoyé plein de gens, mais l'eau montait, se défendit Eléonore. Tous les septièmes années étaient partis dans le Hall alors Marcus a testé le Sortilège de Têtenbulle et a réussi. Il est parti chercher Lucy et l'a remonté, on avait tout bien préparé pour ne pas se louper. Tout le monde est vivant et va bien, ça se finit bien, ne paniquez pas.

-Je ne sais pas si on peut dire que tout se finit bien, évalua Luke d'un ton cynique. Compte tenu du fait qu'on vient tous de frôler la mort.

Ses paroles jetèrent un froid sur l'assemblée et eurent pour mérite de rabattre le caquet de Victoire. Lucy se tourna vers son ami et elle vit dans ses yeux qu'ils en étaient arrivés aux mêmes conclusions. Campbell, ou peu importait qui c'était, avait décidé d'annihiler complètement la Maison de Serpentard, et se servait de leur Salle Commune contre eux. Ils étaient une sorte de huitième victime à part entière.

-Au lieu de nous engueuler, intervint froidement Marcus. Vous ne pouvez pas aller voir ce qui fragilise à ce point nos fenêtres ?

-Vous les avez entendu ? enchérit timidement Henry, le nez dans sa couverture. Les explosions, juste avant. C'est ça qui m'a réveillé.

-J'en reviens à ma théorie de début d'année, poursuivit Luke avec un soupir. Première fois que les fenêtres ont craquées, les enfants faisaient une Bataille Explosive. La seconde fois, c'était les Lutins de Feu. Et là encore une explosion. Quelqu'un a saboté nos fenêtres pour les rendre sensibles aux vibrations.

-On travaille sur cette théorie, admit Victoire, songeuse. Et je vous avoue que les Aurors ne sont pas content qu'un tel incident ce soit passé sous leur nez : s'il y avait eu des morts ... (Victoire secoua la tête). Il y a peu de chance que vous réintégriez votre Salle Commune avant un moment, je suis désolée. En attendant, je suis de poste ce soir avec un collègue pour veiller sur vous, et votre Directrice de Maison restera là également. Essayez de vous détendre et de dormir un peu, c'est tout ce que je peux vous conseiller.

Ils hochèrent tous mollement la tête. Victoire gratifia Lucy d'un baiser sur la joue avant de lui donner une tape sèche derrière la tête.

-Arrête de jouer aux héroïnes, ou je fais un rapport à ton père !

Lucy sourit et sa cousine s'éloigna. Minerva McGonagall s'engouffra alors dans la Grande Salle et mit à disposition des paravents, des vêtements secs et des boissons chaudes. Tout le monde se restaura, et se changea, si bien qu'une heure plus tard, ils se retrouvèrent tous dans leurs sacs de couchage, allongés autour de leurs feux magiques, avec l'impression que ce qui s'était passé n'était qu'un affreux cauchemar.

-Mais ils vont finir par l'attraper, hein ? s'enquit Erwan Nott, assis avec ses amis première années plus loin.

-On sait pas, Erwan, répondit Jimmy Ulbrich, l'éphémère Batteur de l'Equipe de Serpentard.

-Très rassurant, commenta Gloria.

-De toute façon on sait que quoiqu'il arrive, Weasley viendra nous sauver, railla Oxlade.

Etant juste derrière lui, Lucy put parfaitement prendre son cousin et lui assénait de toutes ses forces sur son visage.

-Hey ! Pour une fois que j'étais gentil ! Tu veux vraiment blesser ton Batteur à quelques jours du match ?

-Je prendrais Ulbrich, au pire.

-Non ! protestèrent Will, Marcus, Henry et Eléonore.

-Plus sérieusement, Oxlade a raison, intervint Gloria un peu plus loin. Tu as été une cheffe, Weasley. C'était courageux d'aller chercher la petite Théa. Merci.

Lucy rougit de gêne et de plaisir et inclina la tête avec modestie. Gloria Stones, tout comme sa sœur Athénaïs, n'était pas connue pour être parmi les grandes fans de Lucy et pourtant elle était la première à la remercier de son geste. Des « Merci Weasley », « bien joué Capitaine », et « préfète-parfaite » se succédèrent quelques secondes et Lucy sentit son cœur se remplir d'une joie et d'une fierté immense.

-Ne prend pas la grosse tête, lui chuchota alors Luke, à coté d'elle. Tu es d'abord et avant tout stupide, d'accord ?

-Je commence à y être habituée.

Elle entendit Luke ricaner dans l'ombre et son bras bouger avant que ses doigts ne se referment sur sa main, avec une pression qui lui fit presque mal.

-Ne refais jamais ça. Je ne plaisante pas, Weasley. Quand Scampers saura ça, il va s'évanouir.

-C'est trop mignon que tu penses à Adam, Luke, se moqua-t-elle.

-Weasley. Je ne rigole pas. C'est la dernière fois que je te vois jouer les héroïnes, d'accord ?

Lucy tourna le visage vers son meilleur ami et vit toute la conviction et la dureté dans ses prunelles. La jeune fille déglutit et serra sa main pour le rassurer.

-Je vais essayer. Promis.

Luke parut se contenter de ça, car il se détendit un peu et ses doigts serrèrent un peu moins fort ceux de Lucy. Un silence commença à s'installer, chargé de sommeil et de lassitude et la préfète envisageait sérieusement de dormir quand un son se fit entendre, près d'elle. Elle mit du temps à comprendre que cet étrange bruit était un rire. Et encore plus de temps à comprendre qu'il émanait de Marcus Montague.

-Oh par Merlin, tout s'effondre ! gémit Will. Aujourd'hui j'apprends que Weasley a des couilles, que Luke a un cœur et maintenant que Montague sait rire ! Henry, tu ne vas pas m'annoncer que tout compte fait, tu es hétéro ?

-Bordel, ferme-la McColley ! réagit Henry en lui assénant un coup de coussin.

Mais Marcus s'esclaffait toujours autant, de manière inexplicable. Tout le monde s'était redressé pour contempler le grand et impassible Poursuiveur de Serpentard pouffait comme jamais. Lucy se demandait même si ce n'était pas la première fois qu'elle l'entendait rire de la sorte.

-Bon je craque, admit Eléonore. Qu'est ce qu'il y a de si drôle ?

Ils durent attendre que Marcus se calme et reprennent désespérément son souffle, les larmes de rire aux coins des yeux. Lucy ne l'avait jamais vu dans un tel état mais ça la faisait sourire jusqu'aux oreilles.

-C'est juste ... c'est rien mais ...

Ils attendirent tous patiemment alors qu'un autre éclat reprenait Marcus, suspendus à ses lèvres. Un grand sourire fendit son visage.

-Depuis le temps qu'elle nous le promettait, elle a bien réussi à nous y jeter, dans le Lac Noir.

Et son fou rire reprit de plus belle.

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