Chapitre 16 : Les bizarreries de l'amour
Bonjour !
Pour ceux qui aiment PJ j'ai posté ma fanfiction "La Cour des Miracles" si ça en intéresse, je vous mets le lien en commentaire ...
J'avais dans l'idée de poster demain mais puisque la Pologne est actuellement éliminée du mondial et que mon coté polonais est très triste je poste pour me rassurer ahah. Ah bah voilà le 2-0 *côté polonais en PLS*
J'ai cru remarqué un manque d'enthousiasme pour le chapitre précédent alors je pose la question : est-ce que c'est le côté couple homosexuel qui vous a gêné ? Ou c'est juste que je me fais des films ? Ou est-ce un autre truc qui vous a dérangé? N'hésitez pas à le dire, j'accepte les critiques !
Bon concernant ce chapitre là, je m'en suis rendue compte en relisant, il est si long que j'ai failli le scinder en deux chapitres. Mais ça aurait fait trop bizarre, je l'ai pensé en un tenant, alors ... Vous y retrouverez pas mal les Mousquetaires et je me suis inspirée assez librement d'un célèbre passage des HP !
POUR LE CHAPITRE SUIVANT bien peu de propositions pour le pdv ahah. En tout cas ce chapitre qui était normalement d'un seul tenant, cette fois je me scinderais en deux sinon ce sera vraiment trop long ahah.
BONNE LECTURE
Chapitre 16 : Les bizarreries de l'amour.
-Un Effort Exceptionnel en Potion. Toi, répétait Eléonore avec fierté.
-Oui, on sait, il a un excellent professeur, railla Luke pour la énième fois. Et on sait comment il facture les séances ...
Lucy donna une tape sèche sur la cuisse de Luke pour le faire taire. Montague leva les yeux au ciel avec amusement. Eléonore regardait toujours son devoir avec incrédulité. Les Potions étaient le cauchemar de Montague autant qu'elles étaient presque l'unique passion d'Eléonore, et cette bonne note de son petit-ami enchantait la Poursuiveuse. En voyant leurs deux mines satisfaites et l'air détendu et soulagé de Montague, la jeune fille se félicita de lui avoir laisser le droit de se passer de l'entrainement de jeudi pour qu'il puisse réviser cet examen.
-Mes félicitations, se moqua Lucy en pointant sa cuillère sur Montague. Maintenant plus d'excuses pour ne pas venir aux entrainements, OK ? Samedi, c'est Serdaigle-Gryffondor...
-J'ai hâte de voir Jina bouffer Potter tout cru, commenta méchamment Eléonore, autant par loyauté envers sa meilleure amie que par détestation de James.
-... Et la semaine prochaine, c'est notre tour, et je refuse qu'on perde ce match. Le dernier contre Gryffondor sera sans doute le plus difficile, autant prendre un max de point avant ...
-T'inquiète, Cap'tain, intervint Will McColley, qui écoutait la conversation d'un oreille distraite, à moitié endormi sur son petit-déjeuner. Les Serpents mangent les Blaireaux. Et je te jure d'attraper le Vif d'Or, cette fois.
-Tu as intérêt, sinon je te livre en pâture à ta sœur.
-Pas besoin, fit Will en étouffant un bâillement. Elle le verra en direct. Elle va venir voir le match.
-Daphnéa vient au match ?!
Les voix incrédules et presque hystériques de Lucy et Montague s'entremêlèrent dans un cri de panique. Will hocha sombrement la tête en touillant ses céréales dans son bol, alors que le reste de la table les dévisager avec perplexité. Lucy vrilla un regard déterminé sur son partenaire.
-On a intérêt à rendre une copie exemplaire. Sinon ...
-Elle va nous écorcher vifs.
-Et moi le premier si j'attrape pas le Vif d'Or, grommela Will en repoussant son bol. Ma sœur est un sale tyran despotique. Je vous laisse les enfants. J'ai Potion, et j'ai pas envie que Campbell me transforme en têtard. A demain pour l'entrainement.
Eléonore regarda Will partir en trainant les pieds, et se retourna vers les autres, le front plissé par l'inquiétude.
-Il ne va pas se mettre la pression parce que Daphnéa vient ?
-Ça se voit que tu n'as jamais été l'une de ses joueuses, marmonna Montague, dont la bonhomie était passée. La délicatesse, c'est autant son fort que la cuisine est le tien.
-La ferme, crétin, et passe-moi la marmelade.
-Ça se met sur du pain, lui rappela Luke avec un demi-sourire. Et on la trempe dans du lait pour ...
-Lucy, fais taire mon imbécile de frère avant que je ne le fasse.
Luke leva les yeux au ciel, et mit silencieusement Lucy au défi de le faire taire. La jeune fille eut un sourire désabusé en prenant son sac sur ses genoux pour fouiller ses affaires.
-Tyran despotique, souffla Luke à l'intention de sa sœur.
La riposte d'Eléonore ne se fit pas attendre, car elle utilisa la cuillère conséquente de marmelade qu'elle venait de prendre pour la projeter sur le visage de son frère. Devant la mine dégoutée, et pleine d'une couche orangeâtes gélatineuse, Lucy éclata d'un rire peu charitable, suivie des gloussement de Dorothy et Alexandra plus loin. Le visage d'Eléonore se fendit d'un sourire satisfait avant qu'elle ne retourne à son petit-déjeuner, et l'incident avait même arraché un ricanement à Montague.
-C'est ça, grommela Luke en essuyant rageusement la marmelade sur son visage. Marrez-vous.
-Tu en a un peu sur la cravate, trésor, rit Henry, qui venait de s'installer à coté de Dorothy.
-Et sur la chemise, enchérit Alexandra avec plus de sobriété. Attend, Recurvite !
Toutes les traces de marmelades disparurent des vêtements et de la peau de Luke, qui poussa un soupir de soulagement.
-Enfin quelqu'un qui semble avoir du cœur. Merci, Alex. Toi (il donna un coup de pied à Lucy, qui pouffait toujours dans son sac). Je te retiens.
-Oh, arrête, tu aurais fait la même chose. T'es le pire meilleur ami de la terre.
-Je te retourne le compliment.
Lucy laissa échapper un ultime éclat de rire qui lui valut le coup de coude rageur de son ami, et gratifia celui-ci d'un sourire éclatant. Eléonore et Montague partirent en cours, et Luke tenta d'oublier l'humiliation de sa sœur en discutant Quidditch avec Henry. Elle laissa vagabonder son regard sur la Grande Salle, un sourire persistant sur ses lèvres. Lundi, La Gazette avait officiellement proclamé les résultats des votes concernant le Ministre de la Magie. Avec soixante-deux pourcents des voix, Percy Weasley avait été élu, sans réelle surprise. C'était pourquoi l'information était passée relativement inaperçue, après le tonitruant article d'André Andros (informé, comme le lui avait appris Molly dans une de ses lettres, par Erik Kane, désormais son ex-futur-beau-frère), et malgré quelques petites piques qui persistaient, l'indifférence qu'elle s'était forcée d'adopter, le soutien sans faille de ses cousins, et l'aide psychologique apportée par Luke, Shannon Finnigan ou Adam Scampers avaient contribué à faire disparaître cette affaire, pour le plus grand soulagement de Lucy. Son regard vagabonda jusque la table des Gryffondors, où elle reconnut un visage familier, prenant son déjeuner avec insouciance. Un sourire cynique retroussa les lèvres de la jeune fille, et elle salua ses camarades pour se précipiter vers sa victime. Laquelle se levait précisément au moment où Lucy arrivait devant lui. Elle fit mine de partir, mais la préfète lui agrippa fermement la cravate pour couper court à sa fuite.
-Où est-ce que tu penses aller comme ça, Scampers ?
Adam cligna des yeux, et échangea un regard avec Daniel Chambers, qui s'était levé avec lui.
-Euh. J'ai Botanique, tout de suite.
-Londubat est encore à la table des professeurs, tu as donc tout le temps du monde pour me fournir ces précieux exercices d'Arithmancie que tu me promets depuis une semaine.
-Ça ne peut pas attendre ?
-On a Arithmancie dans trois heures, donc non.
Adam soupira profondément, et céda à Lucy. Il demanda à Daniel de partir sans l'attendre, et déposa son sac sur la table pour sortir ses parchemins. Il lança un bref coup d'œil à la main qui tenait toujours sa cravate rouge et or, et Lucy la lâcha immédiatement pour passer une main dans ses cheveux. Depuis leur réconciliation, leurs rapports s'étaient beaucoup améliorés, si bien qu'elle se permettait ce genre d'intrusion. Son regard tomba sur Louis et Roxanne, qui déjeunaient juste à coté et n'avaient pas perdu la moindre miette de la conversation.
-En définitive, Fred avait raison, ma Lulu, tu es tyrannique, commenta Roxanne avec un sourire éclatant. Bonjour, sinon.
-Oh, Salut.
-Est-ce que Zabini va se prendre une cuillère de marmelade tous les matins ? Ce serait drôle ! Je veux bien me sacrifier pour le faire à la place de sa sœur !
-Roxy-chérie, on avait dit « plus d'attaque de Serpentard », gronda Louis en pointant une fourchette pleine de bacon menaçant sur sa cousine. Serpentard contient aussi Zabini.
-Oh, mais c'est pas drôle !
Roxanne eut une moue boudeuse, mais résignée, avant de faire un petit sourire d'excuse à Lucy. Elle était tellement plongée dans les combines de ses cousins que beaucoup la considéraient comme le quatrième membre officieux des Mousquetaires. Elle était leur D'Artagnan, et c'était comme ça que Louis s'était mise à la surnommer, pendant les vacances d'hiver. Ils s'étaient amusés à se donner les rôles des Mousquetaires. James avait hérité de Porthos, Louis d'Aramis et Scorpius d'Athos. La seule personne la plus proche d'un D'Artagnan était pour eux cette chère Roxanne, celle qui les fournissait depuis toujours en Farce et Attrape et qui était désormais dans la moitié de leur combine.
Mais la moitié seulement.
-De toute façon, intervint Adam, releva furtivement les yeux de son sac, en trainant avec Lucy, je pense que Zabini est assez servi.
-Je te remercie, Scampers.
-Pouce pour Adam, approuva Roxanne avec un sourire, avant de se tourner vers Louis. Donc, tu me la files, oui ou non ?
Louis lança un regard d'avertissement à sa cousine, qui ne manqua pas d'alerter Adam et Lucy. Le Poursuiveur interrompit ses recherches pour échanger un regard à la fois perplexe et méfiant avec Lucy.
-Filer quoi ?
-Un héritage familial, éluda Louis sans quitter Roxanne des yeux, visiblement mécontent de devoir avoir cette conversation devant témoins. Et la réponse est non, Rox.
-Je pensais qu'elle était à tout le monde !
-Elle est à James, et James choisit s'il la prête ou non. Et ce sera non.
-Parce que c'est toi qui l'as.
-Oui, parce que j'en ai besoin.
-Une nuit, Loulou, s'il te plait ...
-C'est non, et ne m'appelle pas Loulou.
Roxanne gratifia Louis un regard plus profondément ennuyé que courroucé, une moue boudeuses aux lèvres. Elle se leva, salua vaguement sa cousine, et partit l'air blasé. Adam capta le regard de Lucy, lui demandant silencieusement de quoi il en retournait. Bien que connaissant la réponse, Lucy haussa les épaules. Louis avait raison, c'était des affaires de famille. Adam n'insista pas, et replongea dans son sac tandis que Lucy prenait la place vide en face de Louis.
-James et Scorpius ne sont pas descendus ?
-Non. Scorpy était fatigué de sa ronde d'hier, et James ... est James.
-Merci pour le « pas touche aux Serpentards ». Précisément le répit dont j'avais besoin.
Louis eut un sourire tranquille. Il s'en était particulièrement voulu après l'épisode des lutins de feu, notamment après avoir appris la possibilité que les explosions aient pu provoquer la brisure des fenêtres, et avait fait des efforts colossaux pour protéger Lucy des répercutions de l'article d'André Andros. Deux filles passèrent derrière le Mousquetaire, et le gratifièrent d'un sourire ravissant.
-Bonjour Louis !
Louis leur servit un petit sourire gentillet, mais sobre, et les deux filles partirent en gloussant. Lucy leur lança un regard incrédule, imité par Adam, et les deux cinquième année fixèrent ensuite leur ainé. Louis leur renvoya un regard chargé de lassitude.
-Pas de commentaire. Ce n'est pas facile, la vie d'un Mousquetaire. Cette fille, Emma Robins (il désigna une camarade de dortoir de Roxanne qui venait de se lever) a envoyé une beuglante à Catherine en début d'année parce qu'on sortait ensemble. Ce gosse, Zephan (un montra d'un coup de menton un garçon de quatrième année aux cheveux roux-blond et au sourire espiègle) n'arrêtait pas de trainer dans nos pattes l'an dernier parce qu'on était ses héros. Cette année, il a changé de méthode en voulant nous surpasser, et s'est retrouvé deux fois dans le bureau de Londubat.
-Dur, commenta Lucy. Mais on ne devient pas Mousquetaire comme ça.
-Je l'ai déjà vu, ce gosse, grimaça Adam en fronçant les sourcils. Gethin m'a raconté qu'il avait piégé leur dortoir avec des bombes à eaux.
-Amateur. Les paillettes et le rose, c'est mieux.
-Mais leur meilleur spécimen c'est sans doute elle, continua Louis avec mauvaise humeur en désignant discrètement une jeune blonde derrière eux, sans doute dans leur classe. Du moins me concernant. Teresa Parker. Elle me suit comme mon ombre depuis la première année, à des moments elle apparaît devant moi sans que je ne sache comment elle est arrivée là. En deuxième année, elle a fait subir un interrogatoire poussé à Dom pour savoir quels étaient mes goûts. Hier soir, elle m'a donné des Chaudrons au chocolat au cœur au Whisky Pur Feu pour me remercier de lui avoir tenu la porte en Métamorphose ... Elle me donnait ses devoirs pour que je triche sur elle – et ça va sans doute vous surprendre, mais je déteste faire ça ...
Lucy sourit doucement. Ça ne la surprenait pas. Louis était quelqu'un de droit qui avait horreur de l'injustice. La triche, c'était une forme d'injustice, même si ça lui profitait.
-Ton aura de beau gosse au sang de Vélane ponctué d'une pointe de charme français, tout ça, se moqua-t-elle doucement.
Louis grimaça.
-Arrête, je la soupçonne même de vouloir me faire un filtre d'amour. Une source sûre – familiale – m'a assuré que c'était le cas. Depuis, je n'accepte pas le moindre chips d'elle. Elle a failli réussir, l'an dernier, quand je suis revenu épuisé d'une colle avec Hukles. Rox m'a sauvé la mise en me prenant le verre d'eau qu'elle m'avait donné pour me le lancer à la figure.
-Il doit y en avoir dans les Chaudrons, fit remarqué Adam avec un sourire amusé.
-Bien pour ça que je n'y touche pas, Scampers.
Louis avait toujours aux lèvres ce petit sourire espiègle et sexy qui faisait craquer les filles. Pourtant, des accents de tristesses semblaient vaguement avoir percés la voix sa voix, mais Lucy n'était pas sûre qu'Adam les aient perçu. Elle tenta d'accrocher le regard de son cousin, mais il demeurait fixé sur la nuque de Teresa Parker.
-En même temps, tous les membres de votre famille sont sujets à conversation, observa Adam avec un sourire. Soit parce que vous avez un père célèbre, soit vous êtes agréables à regarder, soit vous êtes des véritables pestes. (Il asséna un coup de parchemin sur la tête de Lucy). Toi, tu as la chance d'entrer dans les trois catégories.
-Va te faire voir, Scampers.
Adam leva les yeux au ciel avec un sourire désabusé, et tendit à Lucy le parchemin avec lequel il l'avait frappé.
-Ton Arithmancie. Dépêche-toi de recopier ça, je n'ai pas envie que tu mettes Crivey de mauvaise humeur.
-Compte sur moi, fit Lucy avec un sourire sarcastique. La peste sera sage.
Adam secoua la tête d'un air dépité, et mit son sac sur son épaule pour aller vers les portes de la Grande Salle. Lucy déplia les parchemins et lisait les calculs quand elle sentit le regard insistant de Louis sur elle. Elle leva timidement les yeux sur son cousin, et remarquant qu'il se contentait de la dévisager stoïquement, sans un mot, elle lâcha :
-Quoi ?
-Une fille normale aurait relevé le fait qu'il venait de te dire que tu étais « agréable à regarder », donc très jolie. Mais non, toi, tout ce que tu retiens, c'est qu'il t'a rappelé que ton père était célèbre et que tu étais une incorrigible peste.
Lucy piqua un fard, et replongea le nez dans les calculs d'Adam. Louis lui arracha le parchemin des mains.
-Hey ! protesta la Serpentard en tentant de le reprendre.
Mais Louis le maintenait hors de sa portée, et daigna même y jeter un coup d'œil intrigué. Son visage s'était détendu maintenant qu'on ne parlait plus de lui et avait repris sa nonchalance habituelle.
-J'hésite entre t'admirer, ou te renier pour avoir le courage ou la folie de suivre ce genre de cours. Bref. (Il roula le parchemin pour pointer Lucy avec). Est-ce que tu as au moins un minimum conscience que tu lui plais, à ce garçon ?
Lucy écarquilla les yeux, et sentit ses joues s'enflammer de plus belle, prise de court par l'attaque incongrue de Louis.
-Euh ...
-Et, chose plus intéressante encore, qu'il te plait à toi ? continua Louis, toujours avec le flegme et cette feinte indifférence qui le caractérisait.
La pique eut pour mérite s'éclaircir les idées de Lucy et de lui délier la langue. Son sang ne fit qu'un tour avant qu'elle ne réplique :
-Et toi, tu as conscience que ce que tu dis est tout à fait ridicule ?
-Dit-elle, les joues rougissantes ...
-Parce que tu m'embarrasses !
-Pourquoi tu es embarrassée ? Parce que je dis une vérité que tu ne veux pas entendre ?
-Une vérité que ... Mais n'importe quoi, toi.
Elle secoua la tête d'un air dépité, et frotta discrètement ses joues pour faire disparaître la rougeur. Pourquoi fallait-elle qu'elle rougisse ? Il n'y avait pas de quoi... Les spéculations de Louis n'étaient que des spéculations, infondées et fausses. Mais elle ne devait pas être crédible pour deux noises car Louis eut un petit sourire entendu, plus doux, moins moqueur.
-Arrête Lucy. Je sens ce genre de choses.
-Ah oui ? douta la jeune fille en dressant un sourcil sceptique.
-Et ouais. Je suis un spécialiste de l'amour.
La préfète passa outre sa gêne pour éclater de rire, tant l'affirmation lui semblait absurde. Pourtant, le sourire de Louis s'agrandit. Il ne paraissait nullement offensé par l'hilarité de sa cousine.
-Je te jure. Je le sens comme je sais depuis la première année que James et Jina vont finir ensemble – ça ne va pas tarder, si tu veux mon avis – comme j'ai vu dès leurs premières disputes pour le poste de commentateur que Dom et Lorcan sortiraient ensemble, comme je suis à peu près persuadé que Luke Zabini est gay.
Le rire de Lucy redoubla, et elle dut mettre ses mains sur sa bouche pour le réprimer.
-Par Merlin ce qu'il ne faut pas entendre ! Luke gay ? Louis, enfin ...
-Bon, peut-être que je m'avance un peu, admit le Gryffondor en haussant les épaules, l'air ravi d'avoir fait rire sa cousine. Mais pour le reste, je te jure que c'est vrai. Même Adam et toi.
-N'importe quoi, rit Lucy, un petit sourire aux lèvres. Alors si tu es un « spécialiste de l'amour », comment se fait-t-il que tu sois avec quelqu'un d'aussi ennuyeuse que Catherine ?
Lucy eut l'impression de toucher la corde sensible, parce qu'à défaut de s'effacer complétement, le sourire de Louis s'estompa quelque peu. Il eut l'air de réfléchir à la question, le regard plongé dans le vide, et finit par lâcher lentement :
-Catherine et moi, je sais pertinemment que ce n'est pas pour la vie, ni même pour des années. Je ne nous vois pas rester un an ensemble, à vrai dire. Mais elle était très gentille. Affectueuse. Drôle et intelligente, aussi. Elle n'est pas si ennuyeuse que tu le dis, c'est parce que tu ne la connais pas ... Je l'adore, vraiment. Quand j'ai vu que j'avais une possibilité avec elle, je me suis engouffré dans la brèche. Autant essayer. Et puis, au moins avec ça, je ne suis plus célibataire, ce qui signifie moitié moins de filles qui tournent autour de moi.
-Donc tu sors avec Catherine juste pour avoir la paix ?
-Et tu crois qu'elle sort avec moi juste parce qu'elle aime ma beauté intérieure ? ricana presque amèrement Louis. Une partie de ce qu'elle aime en moi, c'est le beau gosse Mousquetaire au sang de Vélane et à la classe française. Peut-être inconsciemment, mais c'est une vérité.
Vue comme la, la situation de Louis semblait triste à Lucy. Il n'y avait pas d'autre mot. C'était triste. Le Gryffondor parut percevoir la pitié que sa cousine commençait à ressentir pour lui, car il la gratifia d'un clin d'œil au dessus d'un sourire rassurant.
-Mais ne t'en fais pas, Lu. Ça me va tout à fait. Et j'adore Catherine, vraiment, c'est une fille adorable. Mais tu comprends que ça ne durera pas.
La bouche de Lucy se tordit avec incertitude, mais elle consentit à hocher doucement la tête. Même si ça lui fendait le cœur, c'était sa vie. Il la menait comme il le souhaitait. Alors ses lèvres se retroussèrent en un sourire timide et espiègle à la fois.
-Alors si ce n'est pas Catherine ... Où est-ce que tu vas trouver le grand amour ?
-Tu crois vraiment que je crois à ça ? rit Louis, l'air sincèrement amusé. Oh, Lucy, le « grand amour », les coups de foudre et les princes charmants ... Tout ça c'est pour les enfants.
-Je sais. Je n'y crois pas non plus. Mais la fille idéale, tu crois que tu vas la trouver où ?
Louis garda le silence un instant, toujours ce petit sourire craquant à fossettes aux lèvres. A quelques minutes de la sonnerie, la Grande Salle était à présent déserte, si l'on exceptait les quelques retardataires.
-Je vais te faire une confidence, Lu, annonça alors Louis de façon énigmatique. Quelque chose que seul Scorpius sait.
-Pas James ?
-Non (Louis haussa les épaules avec indifférence). Je n'ai pas eu le courage de lui dire en première année, et je n'ai pas pensé à le faire les suivantes. Scorp', je savais qu'il ne me jugerait pas.
-Te juger de quoi ?
-D'être un chapeauflou*.
Lucy dressa un sourcil, nullement impressionné par l'aveu de son cousin. Elle connaissait le terme, désignant un individu qui correspondait à plusieurs Maison et que le Choixpeau avait eu du mal à Répartir. De ce qu'elle savait, dans la bande de cousin, le seul Chapeauflou notoire était Albus. Elle se souvenait de l'attente interminable avant que le « Gryffondor » ne retentisse dans la Grande Salle. Il avait refusé de dire quelle était l'autre Maison dans laquelle il aurait pu être Réparti. Et c'était bien pour cela qu'elle soupçonnait que ce soit Serpentard. Peut-être était-ce la même chose pour Louis, et ce fut pour cela qu'elle eut un sourire ironique.
-Quoi, tu aurais dû être avec moi ?
-Tu es loin du compte, Lu. J'aurais dû être à Poufsouffle.
Lucy haussa les sourcils, surprise sans réellement l'être. Elle l'était, parce qu'au premier abord, un Mousquetaire amateur de désordre et d'aventure aurait détonné dans une Maison aussi tranquille que Poufsouffle. Elle ne l'était pas, parce qu'elle savait que le Mousquetaire n'était qu'une facette de Louis. C'était quelqu'un de droit, d'intègre, qui mettait le principe de justice au dessus de tout et d'une loyauté à tout épreuve. Et force était d'admettre que c'était bien les fondements principaux des Poufsouffles. Elle réfléchit encore une minute, avant de lâcher :
-Ça ne me surprend pas tant que ça.
Louis sourit doucement, comme s'il s'était attendu à cette réaction là. Cependant, Lucy fronça les sourcils.
-Mais pourquoi tu crois que James t'aurait jugé ?
-Tu connais la maturité de James, surtout en première année. Tu verrais ce qu'il disait sur eux ... Des couards. Des mous. La Maison qui ne sert à rien et dans laquelle on envoie ceux qui n'entrent pas dans les autres. La Maison sans gloire. Il se serait allègrement foutu de moi. J'ai voulu avoir la paix, alors je n'ai rien dit.
Lucy hocha la tête, comprenant tout à fait ce qui avait pu se passer dans la tête de petit-Louis quand il était venu s'asseoir à cette table après un débat houleux avec le Choixpeau et le regard moqueur de James Potter sur lui.
-Pourquoi tu me dis ça ? Ça veut dire que tu penses que ta moitié sera à Poufsouffle ?
-Ça veut dire que j'ai mes amis pour exprimer mon coté aventureux et enclin à faire les pires conneries du monde. Chose qui fait sans nul doute parti de moi. Je ne fais pas semblant d'être un Mousquetaire. Mais un Mousquetaire a ses valeurs, et c'est pourquoi je t'ai aidé à venger le gosse qui se faisait agresser en début d'année.
Lucy hocha la tête avec approbation. La cloche sonna à ce moment là, et Louis leva la tête, l'air surpris. La préfète sauta sur ses pieds et arracha les parchemins des mains de son cousin pour le fourrer dans son sac.
-Par Merlin, j'ai Métamorphose, Greengrass va me tuer !
-Et moi j'ai Montrose. Tranquille, je l'achèterais avec des sablés.
Les cousins échangèrent un regard complice, et quittèrent la Grande Salle ensemble. Le sourire de Louis était toujours présent sur ses lèvres, mais il semblait être moins un sourire de façade que l'expression de ce qu'il ressentait intérieurement. Ils se quittèrent à l'intersection d'un couloir, et Lucy se permit d'embrasser son cousin sur sa joue. Louis lui ébouriffa les cheveux, et partit en sifflotant gaiement. Lucy était à la fois surprise et ravie des confidences de son cousin. Elle avait toujours considéré que Roxanne était sa cousine préférée parce qu'elle était leur « D'Artagnan ». Mais c'était à elle qu'il s'était ouvert. Et cette marque de confiance la remplissait de joie.
***
La journée se passa lentement. Greengrass l'incendia du regard quand elle arriva (une nouvelle fois) en retard en Métamorphose, et malgré des calculs parfaitement recopiés sur Scampers, Crivey trouva le moyen de retirer des points à Lucy. Elle arriva le soir à la Tour d'Astronomie de très mauvaise humeur. Ils auraient dû y avoir un cours nocturne, mais Montrose les avait prévenus que la vieille Sinistra avait attrapé la grippe dans la semaine et ne pourrait pas assurer son cours. Lucy, qui avait laissé ses affaires en haut après un rapide passage à midi, avait grogné, et abandonné Luke pour remonter les marches. Quand elle arriva haletante en haut de la Tour d'Astronomie, elle s'adossa au mur pour souffler.
-Génial, grommela-t-elle en passant une main dans ses cheveux. La prochaine fois, je laisserais mes affaires dans mon sac.
Elle cessa de geindre et avança de la cage d'escalier pour chercher son télescope et ses parchemins. A cette heure-ci, proche du dîner, la Tour d'Astronomie était déserte. Mais Lucy fut surprise de découvrir quelqu'un, allongé de tout son long sur la pierre froide, crayon de bois virevoltant avec légèreté sur les pages blanches d'un carnet. Et l'étonnement se transforma en stupeur quand elle vit qu'il s'agissait du petit Gethin Scampers, l'air immensément plongé dans son travail, si bien qu'il n'entendit pas Lucy s'approcher prudemment de lui. La jeune fille s'accroupit avec l'intention de lui mettre la main sur l'épaule, mais ce qu'elle vit sur le cahier suspendu son geste. Un dragon esquissé au crayon de bois, d'un réalisme prenant, ses immenses ailes déployées de part et d'autre de son corps dépassant sur la double page.
Gethin dessinait.
Et ce sacrément bien.
-C'est magnifique, souffla-t-elle.
Gethin, qui était en train d'esquisser deux silhouettes de dos devant le dragon, sursauta violemment, laissant tomber son crayon qui alla rouler un peu plus loin. Ses yeux hagards lui indiquaient qu'il s'était entièrement concentré sur sa tâche, oubliant le monde extérieur, et qu'il n'avait le moins du monde entendu Lucy. La jeune fille eut un sourire gentil.
-Tu dessines vraiment bien, Gethin.
-Pour l'amour du ciel, Lucy, tu m'as fichu la frousse !
-Je suis vraiment désolée, s'excusa la jeune fille avec sincérité, soucieuse de ne pas effrayer le gamin.
-Pourquoi tu es ici ?
Gethin s'était instinctivement replié sur lui-même, sur la défensive, craintif et méfiant. La jeune fille eut un autre sourire destiné à le rassurer.
-Je voulais simplement récupérer des affaires.
Elle se leva, et ramassa le télescope et les parchemins qu'elle avait mis de coté le midi. Gethin avait quand à lui récupérer son crayon, et jetait à Lucy des regards furtifs qui lui arrachèrent un petit rire.
-Ne t'en fais pas, Gethin, je ne vais pas te sauter à la gorge. Je suis vraiment venue chercher ça. Détend-toi.
Le petit Gryffondor la dévisagea de ses yeux gris. Il dut juger Lucy sincère, parce que ses épaules s'affaissèrent de soulagement, et il coinça négligemment son crayon derrière son oreille avec un soupir. La jeune fille s'autorisa alors à faire quelque pas en sa direction, et contempla un moment le dragon que Gethin avait dessiné.
-On dirait un Noir des Hébrides.
-Hein ? réagit Gethin en levant des yeux ronds sur Lucy.
-Le dragon. Ça ressemble à un Noir des Hébrides.
Gethin regarda alors le dessin d'un air étrange, le scrutant dans les moindres détails, comme s'il le découvrait. Puis, il leva des yeux dubitatif et encore empreints de méfiance sur Lucy.
-Parce qu'il y a plusieurs sortes de dragons ?
-Douze. Et là (elle désigna le dessin). On dirait un Noir des Hébrides. C'est un dragon d'Ecosse. Une raison à ce choix ?
-Bien, euh... J'ai dû le voir dans un livre, bredouilla Gethin en haussant ses maigres épaules. Tu t'y connais beaucoup, en dragon ?
-Mon parrain les étudie en Roumanie. Ça m'a toujours fascinée.
Le petit hocha doucement la tête et récupéra son crayon pour noter le nom du dragon en haut de sa page à dessin. Puis il ferma sèchement son carnet, et Lucy reconnu avec stupeur le carnet qu'il avait à la main le jour où Laureen Bones et Liam Pucey l'avaient poursuivi dans les couloirs. Un simple carnet à dessin ? Elle ravala le commentaire qui lui venait spontanément aux lèvres. Elle avait promis à Adam de laisser son petit frère en paix.
-Je crois qu'un jour j'ai vu un dragon, révéla alors timidement Gethin en rangeant le carnet. Chez moi. Long, tout vert. Il volait près de l'océan. C'était beau.
-Il y a une réserve de Dragon au Pays de Galles, lui expliqua Lucy avec un sourire. Ça devait être un Vert Gallois. Mon parrain m'y a emmené quand j'étais plus jeune. Un des plus beau dragon. Splendide.
-Tu vas faire comme ton parrain ? Quand tu seras plus grande ?
La question prit Lucy au dépourvu. Elle contempla un moment le chétif Gethin Scampers, ses grands yeux qui perdaient petit à petit leur méfiance, révélant l'enfant qu'il était encore. En début d'année, elle aurait répondu sans hésiter que non, elle irait au Ministère. Maintenant, elle n'était plus sûre de rien.
-Il faut encore que j'y réfléchisse, éluda-t-elle alors de façon prudente. Je ne sais pas encore.
-Je trouverais ça cool, commenta innocemment Gethin. Travailler avec des dragons.
-Il n'y a pas que les dragons, dans la nature, tu sais.
-Quoi d'autre ? Licorne ? Farfadet ? Zephan Finnigan affirme qu'il en voit toujours chez lui, en Irlande.
Lucy eut un petit rire, et lui recommanda de lire Les Animaux Fantastiques, de Newt Scamander, si le sujet l'intéressait. Elle se leva alors avec l'intention de laisser Gethin dessiner tranquillement, fière d'avoir passé cinq minutes avec lui sans sortir de ses gongs. Mais elle avait justement peur de ne pouvoir faire plus, alors autant éviter de tenter le diable. Elle fit un signe de main au gamin, et partit, télescope sous le bras. Elle arrivait à peine à l'escalier que la voix fluette de Gethin ne retentisse.
-Je suis désolé, pour les photos !
Lucy se figea net, une main sur la rambarde de l'escalier, l'autre crispée sur le télescope. Lentement, elle fit volte face. Gethin s'était levé, et se mordait la lèvre inférieure l'air indécis, conscient d'avoir ravivé un sujet houleux. Pourtant, il eut le courage de continuer.
-Je pensais vraiment pas que c'était important. Enfin ... Je les ai juste ... trouvées. Mais je te jure que j'ai rien à voir avec ce qu'il s'est passé avec ton petit-ami, je te jure Lucy, j'ai rien à voir avec ça ... Je n'ai rien fait ...
Et à la plus grande horreur de Lucy, des larmes se mirent à monter aux yeux de Gethin. Le cœur de la jeune fille fondit définitivement, et elle retourna vers le gamin à grand pas pour lui mettre une main rassurante sur l'épaule.
-Je n'ai jamais pensé que tu étais responsable de tout ça, Gethin, lui assura-t-elle d'une voix douce.
Gethin leva sur elle des yeux humides et incertains.
-C'est vrai ?
-Evidemment. Comment une crevette comme toi aurait pu agresser Wallace ? tenta-t-elle de plaisanter.
Un semblant de sourire s'étira sur les lèvres de Gethin et elle lui ébouriffa affectueusement les cheveux pour le rassurer définitivement. Pourtant, le petit semblait encore trembler. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine, comme s'il voulait inconsciemment se protéger. Une habitude sans doute héritée de son enfance. Ce rappel glaça la jeune fille, et elle s'accroupit devant Gethin pour prendre doucement une de ses mains dans les siennes.
-Il y a quelque chose qui ne va pas ? Tu ne te refais pas agresser, j'espère ?
-Quoi ? Non, ça, ça va mieux, mais ... Non, c'est pas ça ...
-Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
La lèvre inférieure de Gethin trembla et il y planta ses dents pour faire cesser cela. Il se frotta nerveusement la nuque.
-Je fais juste que les trouver, répéta-t-il, presque pour se convaincre lui-même. Je fais rien de mal ...
-Je n'ai jamais dit le contraire, Gethin.
Mais tu me caches des choses, se dit-t-elle sans pour autant le dire. Tu ne me dis pas pourquoi tu t'es fait agressé par Laureen Bones.
Gethin dut penser la même chose qu'elle, car son regard se riva sur ses pieds.
-Et pour la dernière fois dans les couloirs avec Adam ... Je savais même pas ce qu'ils me voulaient.
-Tu mens très mal, Gethin.
Un sourire désolé retroussa ses lèvres, et il se frotta une nouvelle fois la nuque.
-Bon, d'accord. Peut-être que j'ai une petite idée ... Mais ça me regarde. Je te jure que ça ne regarde que moi. Et un petit peu Adam. Mais s'il te plaie, crois-moi quand je te dis que ça n'a rien à voir avec celui qui a agressé Lionel. Promis.
Les yeux morts et vides de son ancien petit-ami virent un instant hanter l'esprit de Lucy quand Gethin prononça son nom, et elle détourna le regard, troublée. Les cauchemars venaient régulièrement, et cette image était sans cesse dans un coin de son esprit, cherchant la moindre occasion de remonter à la surface.
-J'avais trouvé d'autres photos, poursuivit Gethin, sans doute dans l'espoir d'arracher la confiance de Lucy. Je te les donnerais, si tu veux.
-Il y en a d'autres ?!
Lucy vrilla un regard intense sur Gethin. Puis elle se souvint de ce que Mimi Geignarde avait dit quand elle avait été la voir avec Luke. Elle avait vu certaines photos de la vie de Harry qui trainaient dans le château. Puis quelqu'un les avait retirées.
Gethin.
Il hocha doucement la tête l'air coupable.
-Je voulais t'en parler, après l'agression de Lionel Boot ... Mais j'ai pas eu le courage, tu avais l'air secouée ... Et après il y a eu les vacances ... Et tu t'es disputée avec Adam ... Je te jure que je voulais t'expliquer, Lucy. Je n'ai fait que les trouver, rien d'autre.
La jeune fille tenta d'ignorer les yeux morts de Lionel et d'Alexandre qui la hantaient, et le spectre du Sérum de Basilius qui flottait dans son esprit, ravivant malaise et colère. Ce n'était pas la faute de Gethin. Il essayait enfin de l'aider. Il ne fallait surtout pas qu'elle gâche cela en s'énervant. Alors elle rejeta sa tête en arrière, inspira, expira, comme lui avait appris Charlie quand elle était plus jeune.
-Bien, fit-elle une fois qu'elle fut relativement apaisée. Je suppose que je ne dois pas te demander comment tu les as trouvé ?
-Non, admit Gethin d'une petite voix craintive, avant d'ajouter précipitamment : mais ça n'a rien à voir avec les agressions, je te jure Lucy ...
-C'est bon, Gethin, je te crois, le rassura-t-elle une nouvelle fois. Je te crois.
Les épaules du première années d'affaissèrent de soulagement. Elle lui laissa le temps, mais les larmes finir par refouler de ses yeux et sa respiration se fit plus régulière. Il était trop jeune pour feindre de telles émotions. Gethin était réellement horrifié et terrifié par la situation. Mais Lucy n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Et ça ne la regardait pas. A regret, elle rongea son frein quant à sa curiosité, et serra les doigts de Gethin dans les siens.
-Bien. Parle-moi de ces photos.
-Je les ai trouvées, répéta Gethin avec plus d'aplomb. Un peu partout dans le château. En début d'année. Je ne savais pas ce qu'elles faisaient là, alors je les ai prises ... C'est qu'après l'agression de Lionel que j'ai compris le lien entre les photos et les agressions. C'est là que j'ai voulu t'en parlé, mais ... Je n'ai pas pu.
-D'accord, lâcha posément Lucy sans quitter le garçon du regard. Combien tu en as trouvé ?
-Avec celle du début d'année et celle du portrait ? Six photos.
Six. C'était peu. Elle avait espéré plus.
Mais il lui fallait ces photos. Leur nombre n'était peut-être pas anodin. Et les scènes qu'elles représentaient encore moins.
-Gethin, je pourrais voir ces photos ?
Le garçon hocha la tête avec vigueur. Elle le remercia avec un petit sourire, malgré la rancœur et l'inquiétude qui lui rongeait les entrailles. Gethin sourit en retour, et se détacha de Lucy pour aller chercher ses affaires.
-Tu vas arrêter de te disputer avec Adam, maintenant que je t'ai tout dit ?
-Tu ne m'as pas tout dis, lui rappela moqueusement la jeune fille. Un jour, j'aimerais bien savoir ce que Laureen te voulait ...
-Ça ne t'intéresserait pas, affirma Gethin avec plus de fermeté. Ce qui t'intéresse, c'est savoir comme Lionel a été agressé, et ça passe par les photos.
Lucy dressa un sourcil, surprise par l'assurance que laissait entrevoir le ton de Gethin. Cette conversation devait vraiment l'avoir soulagé et renforcé pour qu'il mette sa timidité au placard.
-Très bien, céda-t-elle à contrecœur, lorgnant le visage décidé de Gethin. Mais entre contrepartie, je veux que tu me préviennes dans la seconde si tu « trouves » d'autres photos. Et si quelqu'un t'embêtes.
-Hey ! Pour ça je peux me débrouiller tout seul ! Bon, peut-être pas, avoua-t-il alors que Lucy le contemplait, l'air dubitatif. Mais j'apprends. Doucement. Mais en même temps je comprends rien à certaines matières ! Les métamorphoses, par exemple, je trouve ça obscure ! J'ai un devoir à faire pour demain, et je ne l'ai toujours pas commencé parce que je sais pas comment m'y prendre avec cette matière ...
Lucy esquissa un sourire attendri. Elle avait tendance à oublier que Gethin venait d'être propulsé dans ce monde de sorcier, et qu'il en était encore à la phase d'immersion et de découverte de ce monde. Alors s'en défendre, il n'était pas encore prêt.
-Tu veux que je t'aide, pour les métamorphoses ? Il paraît que je ne suis pas mauvaise.
Gethin parut surpris par la proposition, mais finit par accepter, et ils s'assirent à même le sol. Lucy tenta d'aiguillonner le garçon, mais il lui semblait évident que les Métamorphoses ne seraient jamais sa tasse de thé. Alors qu'il grattait sur son parchemin, elle l'observait à la dérobée, tenant de voir les reste de l'enfance qu'Adam lui avait décrite dans la salle d'Arithmancie. Le corps mince. Le teint d'une pâleur maladive. Les yeux méfiants, scrutant régulièrement les alentours. Une attitude sur la réserve. Mais le tout teinté d'une naïveté qui montrait que le gros du choc lui avait été évité. Gethin était resté un enfant malgré tout. Alors que son frère avait dû grandir plus vite pour le protéger. Ils restèrent un long moment sur ce devoir (Gethin était un élève souvent distrait, et très peu coopératif), si bien qu'ils durent le finir à la lueur de leurs baguettes car la nuit commençait à tomber sur la tour d'astronomie. Quand Gethin y mit le point final, il se laissa aller contre le sol, épuisé.
-Je n'ai jamais mis autant de temps à finir un devoir.
-Petite nature, se moqua Lucy en ébouriffant ses cheveux soyeux. Allez le gnome, je te ramène à ton dortoir, le couvre-feu est presque dépassé.
Le petit accepta d'un hochement de tête et rangea ses affaires, y compris son carnet à dessin. Lucy y jeta un autre coup d'œil.
-Tu as d'autres dessins dedans ?
Gethin d'apprêtait à remettre le cahier dans son sac, et suspendit son geste. Il eut un regard incertain à l'égard de la préfète, un regard qu'elle commençait à trop bien connaître.
-Euh ... Oui, certains ... Mais ... (il enfonça le carnet dans son sac et boucla celui-ci). Je n'aime pas trop les montrer. Je veux dire, c'est juste des gribouillages ...
-De jolis gribouillages.
Gethin eut un sourire timide en mettant son sac sur son épaule. Lucy était réellement admirative. Elle-même pouvait se vanter d'avoir un bon coup de crayon, et c'était pour cela qu'elle avait la charge de faire tout les croquis en Soins aux Créatures Magiques. Mais ce que faisait Gethin, c'était un cran au dessus. Elle ramassa ses propres affaires, et ils retournèrent tous deux à la Tour de Gryffondor. Quand ils arrivèrent dans le couloir, Gethin s'immobilisa et servit un sourire penaud à Lucy.
-Tu ferais mieux de me laisser ici, c'est le Chevalier du Catogan qui protège l'entrée, maintenant, et s'il voit une fille qui n'est pas de Gryffondor...
Lucy grimaça. Elle n'avait rencontré qu'une fois le Chevalier du Catogan et c'était une fois de trop.
-Je comprends. Alors ... Bonne nuit, petit gnome.
-Bonne nuit, Lucy. Et merci.
La jeune fille eut un petit sourire entendu, comprenant dans ses yeux timides qu'il la remerciait moins pour le devoir de Métamorphose que pour lui faire confiance, ne serait-ce qu'un minimum. Elle ébouriffa une nouvelle fois ses cheveux soyeux en lui recommandant de faire attention à lui, et fit volte face pour retourner à sa Salle Commune. Elle croisa les bras sur sa poitrine en frissonnant. La discussion avec Gethin avait ravivé les mauvais souvenirs, faisant revenir à la surface les yeux morts et froids de Lionel et d'Alexandre, et les interrogation quant à au Sérum de Basilius. Greengrass les avait exhorté à ne plus enquêter, à laisser faire les professeurs pour éviter la psychose à l'école, mais la culpabilité ne cessait de lui ronger les entrailles. Un jour ou l'autre, il faudrait qu'ils trouvent une solution. Sinon elle ne reverrait jamais Lionel.
***
Quelqu'un la secouait par l'épaule. Sa tête tomba durement sur le matelas. Elle fut prise de frissons. Puis quelqu'un tenta de mettre la main sur son ventre, et elle réagit enfin en frappant à l'aveuglette, l'esprit embrumé par le sommeil. Elle heurta quelque chose de froid, et dur.
-Aïe ! Bon sang, Lu, mon nez !
-Jim ?
Lucy se redressa brusquement, désorientée, et se faisant, heurta quelque chose qui la projeta de nouveau contre son lit.
-Aïe ! Non, arrête, ne bouge plus, je suis sous la Cape !
-La ... Oh ... Mais ... (Elle se redressa brusquement sur un coude et attrapa sa baguette magique sur sa table de nuit). Lumos !
L'extrémité de sa baguette s'alluma alors, et elle plissa douloureusement les yeux, momentanément aveuglée. Ses draps lui avaient été arrachés, ce qui expliquait qu'elle avait froid, et son oreiller avait été jeté à bas du lit. Un de ses rideaux était partiellement tiré. Et malgré tout, pas de trace de James. Lucy se redressa doucement, avec prudence.
-Jim ? souffla-t-elle, égarée. Où est-ce que tu es ?
La tête du Gryffondor apparut alors sur le bord du lit où il semblait être assis, les cheveux noirs ébouriffés, une main couvrant son nez, et ses yeux bruns lançant des éclairs.
-Tu m'as fait mal !
-Et toi, tu m'as fait peur ! Par Merlin, Jim, qu'est ce que tu fiches ici ?!
-Zabini était de garde, j'ai attendu qu'il rentre dans la Salle Commune pour entrer dans ton sillage et venir te voir ...
-Venir me ... (elle consulta sa montre qu'elle avait aussi laissée sur la table de nuit). Par le caleçon de Merlin Jim il est trois heures du matin ! Qu'est ce que tu fous dans le dortoir des filles de Serpentard à trois heures du matin ?!
James haussa les épaules et la Cape d'Invisibilité glissa, le revalant complétement, en pantalon de pyjama et pull Weasley écarlate, qui, si Lucy en croyait le « L » doré inscrit sur la poitrine, appartenait à Louis. Il tenait toujours son nez.
-Ze viens de chercher, répondit-t-il alors d'une voix nasillarde. Ai besoin de toi.
-Besoin de moi pour quoi ?
-Ze dirais zi tu répares mon nez.
Lucy soupira profondément, et força son cousin à écarter les mains pour lui laisser accès à son visage. Son nez saignait, et la jeune fille arrangea ça d'un sort. James poussa un soupir de soulagement.
-Parfait. Merci, préfète-parfaite.
-De rien. Maintenant, tu me dis pourquoi tu as besoin de moi ?
-J'ai besoin de la meilleure en Potion du Clan Weasley. Et il se trouve que c'est toi. Dom est une catastrophe, et Louis et moi, on a jamais écouté en classe. Alors la meilleure et plus expérimentée, c'est toi, Lulu.
-Et pourquoi tu as besoin de moi ? insista Lucy en un murmure pressant, espérant que ses amies ne se réveilleraient pas.
-Pour ça, il faut que tu viennes avec moi. (Un sourire espiègle retroussa ses lèvres maculées de sang, et il leva un pan de sa Cape, héritée de son père). On met les voiles ?
Lucy hésita, contempla la Cape, et l'air à la fois pressé et amusé de son cousin, avant de passer la tête par l'ouverture de son lit pour vérifier que ses camarades dormaient toujours.
-Lucy, je ne viendrais pas risquer de te réveiller à trois heures du matin si ce n'était pas urgent, assura James, l'air plus sérieux. Et j'ai lancé un sortilège d'Assurdiato à tes copines. Alors viens. S'il te plait.
L'air presque suppliant de James finit par faire craquer Lucy, qui enfila un pull bleu à la Weasley avant de se rapprocher de son cousin pour qu'il déploie la Cape sur eux. Ils sortirent discrètement de la Salle Commune, et James confia la Carte du Maraudeur, qu'il avait emmené, à Lucy pendant qu'il les éclairait de sa baguette et maintenait la Cape sur eux.
-Bon, reprit la préfète en notant que Huckles se trouvait au premier étage. Tu vas me dire ce qui se passe ? C'est grave ?
-Grave, ce n'est pas ce que je dirais. En fait, c'est drôle, mais Scorpius a décidé que c'était urgent et qu'il fallait te réveiller.
-Et lui, il est mauvais aussi en Potion ?
-C'est sa bête noire. Bon partout ailleurs, et mauvais dans le seul domaine qui nous intéresse maintenant. Vive les Mousquetaires. Bon sang, pourquoi j'ai jamais écouté en classe ?
Lucy lui lança un regard équivoque. Comprenant que James ne lui dirait rien, ils remontèrent en silence les étages, passant par des passages secrets, évitant Peeves qui dévissait un lustre près de la Salle de Défense contre les Forces du Mal, et le Baron Sanglant qui arpentait le couloir de Métamorphose. Finalement, ils arrivèrent devant le Chevaliers du Catogan, qui les assomma d'injure, manquant de réveiller le château, et força Lucy à lancer un « silencio » bienvenu. James souffla le mot de passe et Lucy lui rendit la voix quand son portrait pivota. James ôta alors la Cape de lui pour la laisser sur Lucy et s'engouffra dans le trou du portrait. Deux garçons en pyjama étaient avachis sur des canapés, l'un endormi, l'autre l'air de s'ennuyer à mourir. Il interpella James, ouvrant un œil.
-Alors Potter, c'est bientôt fini cette histoire ? Je tiens pas à passer la nuit ici ...
-Bientôt, Wayne, promit James en poussa discrètement sa cousine invisible vers l'escalier qui menait aux dortoirs des garçons. Merci de votre discrétion, les gars. Je vous revaudrais ça.
Le garçon, que Lucy avait reconnu comme étant un des camarades de dortoir des Mousquetaires, grogna sourdement, et s'allongea avec l'intention claire de s'endormir. James poussa alors Lucy, et fit monter sa cousine jusqu'à la chambre des sixièmes années.
-Pas trop tôt, commenta Louis, appuyé avec nonchalance sur un lit à baldaquin, les bras croisés sur son torse nu. Oula. Elle t'a frappé quand tu l'as réveillée?
Scorpius, qui avait l'air de trier des fioles, assis en tailleur sur son lit, se tourna vers le nouveau venu, perplexe. Lucy se souvenu alors qu'elle était invisible, et James leur servit un sourire enjôleur, essuyant passivement le sang qui maculait toujours ses lèvres.
-On a croisé Peeves et le Baron Sanglant. Et bien vu, elle m'a pété le nez !
-Tu m'avais foutu la frousse, rétorqua Lucy en enlevant la Cape d'Invisibilité pour la jeter sur un lit. C'est quoi, le problème ? Pourquoi les Mousquetaires ont besoin de moi ?
-A cause de la chose qui trainasse depuis trois heures au pied de mon lit, répliqua Scorpius en désignant brièvement le pied de lit du menton.
Lucy se pencha pour apercevoir ce qui gisait sur le plancher, entre la valise grande ouverte de Scorpius et sa table de nuit. Appuyée contre le matelas, recroquevillée, le front contre les genoux était prostrée ce qui semblait être une fille aux longs cheveux bruns tressés.
-Rox ? s'étonna Lucy en s'approchant de sa cousine. Qu'est ce que tu fais ici ?
Un long gémissement s'éleva depuis la silhouette repliée de Roxanne, et Lucy jeta un regard incrédule à sa cousine, avant de reporter son attention sur les Mousquetaires. Si James se retenait visiblement d'éclater de rire, Louis leva les yeux au ciel, l'air mi-agacé, mi-amusé, et Scorpius grogna de mécontentement en fouillant dans un sac.
-Vous pensez qu'on va avoir besoin d'ellébore ? grommela-t-il en examinant une fiole.
-Qu'est ce qu'elle a ? s'enquit Lucy, les sourcils si froncés qu'ils se rejoignaient sans doute au dessus de son nez.
-Demande-lui, ricana James en s'asseyant en tailleur au milieu de la chambre. Ça peut être drôle.
Lucy les contempla tout les trois l'air perplexe, avant de se tourner vers sa cousine, toujours recroquevillée contre le lit de Scorpius. Son comportement commençait légèrement à l'inquiéter, aussi d'accroupit-t-elle devant elle et mit-elle sa main sur son épaule.
-Hey, Roxy-chérie, ça va ?
-Non, gémit Roxanne en resserrant sa prise autour de ses jambes. Non, ça ne va pas.
-Mais ... (Elle coula un regard prudent en direction de James, qui examinait la scène, un sourire extatique aux lèvres). Pourquoi ?
Roxanne releva enfin la tête de quelque centimètre, le nez appuyé contre ses bras, ses yeux bruns luisants dans la semi-obscurité. Ses traits se crispèrent.
-J'ai essayé de leur expliquer, balbutia-t-elle avec un regard peu amène pour les Mousquetaires. Mais ils n'ont rien voulu comprendre.
-Au contraire, on a parfaitement compris, railla Scorpius à voix basse.
Lucy lorgna son ami, et il se tut, retournant à ses fioles. Elle savait que malgré le statut de « D'Artagnan » de Roxanne, elle et Scorpius ne s'étaient jamais entendu. Elle n'avait jamais effacé sa méfiance pour les Malefoy, et lui n'avait pas réussi à passer outre son coté « gamine immature ». La jeune fille retourna son attention sur sa cousine, et attendit qu'elle se livre. Ce qu'elle ne tarda pas à faire. Elle fixa Lucy d'un air presque craintif qui ne lui ressemblait absolument pas.
-Elle ne me regarde pas, souffla alors la Gryffondor, comme pour elle-même. Jamais. Comme si elle ne me voyait pas.
-Qui ça ? s'enquit Lucy, désorientée.
Roxanne se redressa encore pour dévisager sa cousine, et finit par sourire d'un air béat qui n'était décidemment pas elle.
-Teresa Parker, bien sûr.
Lucy écarquilla les yeux, certaine d'avoir mal entendue. Roxanne soupira longuement, et se laissa aller sur le dos, les bras en croix, le regard rêveur rivé sur le plafond.
-Tu penses qu'elle sait que j'existe ?
-Pardon ?
-Teresa. Je ne sais pas, on est dans la même Maison, mais ... C'est possible qu'elle ne m'ait jamais remarqué, pas vrai ?
Il y avait un tel déchirement dans la voix de Roxanne que Lucy ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur. Cependant, sa raison continuait de fonctionner parfaitement. Et elle lui hurlait que cette fille qui souriait d'un air idiot devant elle n'était pas sa cousine. Alors elle sauta sur ses pieds, et désigna Roxanne du doigt avec un regard furieux sur James.
-Qu'est ce que vous lui avez fait ?!
James réprimait sans doute à grand-peine son rire, et Scorpius finit par lui jeter un coussin pour qu'il puisse éclater dedans le plus silencieusement que possible.
-Par Merlin, moi rien, tu te trompes de cible, Lulu, haleta-t-il en essuyant ses larmes de rire.
-Tu te fous de moi ? Elle n'est pas dans son état normal !
-Mais il a raison, Lu, intervint Louis d'une voix las. Ce n'est pas de sa faute, cette fois. D'aucun d'entre nous.
-Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Roxanne soupirant après Teresa Parker ? C'est une plaisanterie ! Hey !
Elle venait de recevoir un coussin en pleine figure, et vacilla sous le choc. Quand elle reprit l'équilibre, elle vit le regard furieux de Roxanne devant elle, ses longues mèches tressées s'agitant tels des serpents autour de son visage.
-Tu vois, toi aussi tu ne comprends pas ! C'est parce que c'est une fille ? Mais je n'y peux rien, Lulu ! Je crois ... Je crois que je suis amoureuse d'elle !
Lucy dévisagea sa cousine, frappée de stupeur, ne sachant pas quoi dire. James s'était replongé dans son coussin pour masquer son hilarité, et Louis était retourné vers son lit pour prendre quelque chose, tandis que Scorpius baissait sur Roxanne un regard méprisant.
-Tiens, fit Louis en tendant quelque chose à Lucy.
La jeune fille le prit machinalement, le regard abasourdi toujours rivé sur Roxanne. Elle finit par baisser les yeux sur ce que lui avait donné Louis, et elle lui lança un regard dubitatif.
-Des chaudrons au Whisky Pur Feu ? Quoi, tu veux que je me saoule pour oublier ?
-Non. Je veux que tu te souviennes de notre discussion ce matin, avec Scampers.
-Euh. Sur les difficultés de la vie d'un Mousquetaire ? Les filles qui te tournaient autour et Teresa Parker qui essayait de te ... (La vérité la frappa alors, et elle jeta un regard horrifié aux Chaudrons) Par les chaussettes de Merlin, il y avait vraiment un filtre d'amour dedans ?!
La mine affligée de Louis donna sa réponse à Lucy. Le visage de la préfète se peignit d'un air interdit, avant de reporter son attention sur Roxanne.
-Et comment ça se fait qu'elle en ait mangé ? s'exclama-t-elle en désignant sa cousine.
-Bonne question, grommela Scorpius.
-En fait, la réponse est simple, le coupa Louis en reprenant sa position initiale contre son lit. Tu te souviens qu'on se disputait ce matin ? Roxanne voulait la Carte – pourquoi, bonne question – et je n'ai pas voulu la lui donné. Mais comme elle entre dans la catégorie « petite peste » du Clan Weasley, D'Artagnan a essayé de se servir pendant qu'on était de sortie dans le parc. Quand nous sommes rentrés, Wayne est venu nous dire que notre cousine squattait notre chambre et se comportait d'un air étrange car en plus de vouloir piquer la Carte, Rox est tombée sur les Chaudron et a voulu aussi me les piquer.
-Au début c'était drôle, poursuivit James avec un sourire espiègle. On la faisait parler, et elle sortait de ces trucs ...
-Hilarant, oui, grogna Scorpius. Mais pour la dignité de tous, j'ai fait sortir Wayne et Anthony, pendant que James et Louis s'amusaient un peu ...
-Pour deux heures, ça va, ça fait des années qu'elle nous casse les pieds ! Maintenant, on essaie de la faire redevenir aussi casse-pied qu'elle ne l'était avant.
-Parce que là, sa love-story devient vraiment pénible, termina Scorpius. J'ai l'impression d'avoir Mimi Geignarde au pied de mon lit !
-Et c'est là que tu interviens, Lucy-jolie, acheva enfin Louis avec un petit sourire. Tu vas nous concocter cet antidote.
Lucy tiqua, les gratifiant tout les trois d'un regard incrédule. Scorpius la fixait d'un air grave, fouillant toujours passivement dans ses fioles, et Louis partit jeter les Chaudrons.
-Vous plaisantez, j'espère ?
-Absolument pas, répondit Louis en revenant vers elle. On est tous nuls en Potion – enfin, personnellement, c'est juste parce que je n'ai jamais rien écouté en classe, peut-être que j'ai un génie qui sommeille en moi sans que j'en aie conscience. Mais on ne peut pas laisser Roxy dans cet état là, c'est une question de dignité. Je ne laisserais pas ma cousine aller en cours en réclamant après cette harpie de Teresa Parker.
-Et genre, vous ne pouvez pas aller voir un professeur ?
-Excellente idée, Lucy, railla durement James avec un ricanement méprisant. Allons voir Campbell, la prof avec laquelle on s'est amusé à saboter chacune de ses Potion depuis la première année. Et sur laquelle on a lâché un lutin de feu pas plus tard que la semaine dernière. Tu veux vraiment qu'on aille la voir pour rectifier un truc dont elle dira évidemment que c'est de notre faute ?
-Et puis encore une fois, question de dignité, répéta Louis. Tu penses vraiment qu'on va mener Roxy à un professeur ? S'il te plait, demain elle sera morte de honte, et ira se cacher dans les toilettes de Mimi Geignarde jusqu'à qu'elle la foute dehors parce que ses gémissements seront devenus pire que les siens.
Lucy observa une nouvelle fois silencieusement ses cousins, et Scorpius, qui avait enfin vidé son satané sac. Puis son regard retomba sur Roxanne, allongée, les bras en croix, un sourire idiot aux lèvres. Elle faisait vraiment pitié. Et il était hors de question qu'elle l'amène dans un tel état à un professeur. La fierté de sa cousine en prendrait un coup tel qu'elle ne s'en remettrait pas. Louis dut voir l'acceptation dans les yeux de sa cousine, et sourit d'un air soulagé avant de montrer tout ce que Scorpius avait sorti de son sac.
-On a sorti tout les ingrédients qu'on avait, au cas où tu en aurais besoin.
-Et notre manuel de Potion, enchérit Scorpius en feuilletant un livre. Enfin, celui de Wayne parce que Louis est le seul qui a osé continuer, et son livre est dans un état déplorable.
-Parce que James s'en est servi comme d'un cognard pour voir s'il avait des qualités de batteur.
-Je ne sais pas pourquoi j'ai voulu le prouver, c'était d'une telle évidence !
-Bref, les coupa Scorpius en ouvrant le livre à l'index. Apparemment, le filtre d'amour et son antidote sont dans ce livre, donc à la page ... Voilà (il ouvrit le manuel et le tendit à Lucy). Bonne chance.
Lucy agrippa le livre tendu, et lut les instructions avec attention. La potion était à sa portée, et était relativement courte à exécuter. Avec un peu de chance, dans deux heures, elle serait de retour dans son lit. Puis elle parcourut rapidement ce que Scorpius avait sur son lit, avant de relire la liste des ingrédients. Son cœur se serra dans sa poitrine, et elle se mordilla la lèvre.
-Je ne vais pas pouvoir vous aider.
-Quoi ? se récria James en se redressant.
-Il vous manque des choses. Et je suis à peu près sûr que personne ne les utilise parce qu'ils sont difficiles à conserver, et de ce que je sais, on en trouve que dans l'armoire personnelle de Campbell ... Alors je ne pourrais pas la faire.
-Quoi ? s'écria James avec stupeur. Tu refuses d'aider ta cousine parce que tu as la trouille de t'introduire dans la réserve de Campbell ?
Lucy lui jeta un regard interdit.
-Quoi, tu veux vraiment que je le fasse ? Il est hors de question que je vole un professeur ! James, je suis préfète !
-Rox, intervint Louis sans quitter Lucy des yeux. Tu peux me décrire Teresa ? Je veux dire ... Comment tu la trouves ?
Roxanne se redressa alors, si brusquement que sa cousine sursauta en baissant le regard sur elle. Un sourire extatique fendit alors son visage, et ses yeux se mirent à étinceler. Lucy la contempla avec inquiétude. Elle commençait vraiment à lui faire peur.
-Teresa ... Par Merlin, comme ça se fait que tu ne le saches pas ? Elle est magnifique ! Je veux dire, tu as déjà vu ses yeux ? On dirait deux saphirs, sublime, profonds, envoutants ... Et ses cheveux ... J'ai l'impression que c'est du miel ruisselant sur de l'ambre un beau jour d'été ... Du miel qui aurait capturé et cristallisé chaque rayon du soleil qui l'aurait caressé. J'ai tellement envie de les toucher ... (elle avança une main rêveuse, comme si Teresa se tenait devant elle). Elle est si lumineuse ...
Louis jeta un regard entendu à Lucy. La jeune fille resta un instant figée, dévisageant sa cousine bouche bée. Puis elle se tourna résolument vers James, et soupira d'un air défaitiste.
-D'accord, j'y vais. Je ne peux pas la laisser comme ça. Mais à deux conditions.
-Nous t'écoutons.
-Premièrement, quelqu'un m'accompagne. Il est hors de question de je me promène dans les couloirs à trois heures du matin seule, sans carte ni Cape.
-Je viens, annonça Louis en hochant la tête. Jim, rend-moi mon pull, s'il te plait, et file-moi les affaires.
-Oui, mon louveteau en sucre, avec plaisir. (James se débattit avec son pull pour le donner à Louis, avant de se tourner vers Lucy avec un sourire). Et la seconde ?
Lucy désigna Roxanne, qui regardait à travers la fenêtre l'air à la fois nostalgique et extatique.
-Tu la fais parler, ordonna-t-elle à James. Et tu me notes tout ce qu'elle dira : je veux me souvenir de ce moment. Et je veux qu'elle s'en souvienne aussi. Quelqu'un peut aller chercher Lily pour qu'elle prenne une photo, s'il vous plait ?
-T'es bien ma cousine, s'esclaffa James en prenant un parchemin et une plume. Vendu comme ça. Par contre, j'aimerais éviter de réveiller ma petite sœur.
Ils échangèrent un sourire complice. Louis mit le pull que James lui avait piqué, ramassa la Carte du Maraudeur et déploya la Cape sur Lucy et lui. Ils descendirent dans la Salle Commune, où leurs deux camarades s'étaient profondément endormis dans les canapés, et filèrent dans les couloirs.
-Merci de prendre autant de risque, souffla doucement Louis en éclairant la Carte de sa baguette.
-Tu crois vraiment je vais laisser ma cousine s'extasier sur les cheveux de miel d'une gourde ?
Louis pouffa doucement.
-Et encore, elle a fait pire ces dernières heures. Elle a réussi à dire que ses oreilles étaient si belles et délicates qu'elles avaient dû être finement ciselées par les meilleurs orfèvres gobelin ...
-Oh par les chaussettes de Merlin, faites que James note tout cela ! Je compte bien faire un livre et lui donner tout cela pour Noël.
-Sadique. Bon, qu'est ce qu'il te manque ?
-De l'extrait de Ravegourde. Et de l'écorce de Wiggentree. Le reste, je l'ai. C'est dur à conserver, alors ... Mais comment on va réussir à entrer dans la Réserve de Campbell ?
-Mousquetaire, Lu, ça te dit quelque chose ?
Lucy sourit doucement. La Carte indiquait que Campbell était dans sa chambre, une pièce reculée proche de son bureau et non-loin de la Réserve. Comme son étiquette était fixe, elle devait dormir. Hukles parcourait le sixième étage, donc aucune inquiétude de ce coté là. Ce qui rendait Lucy soucieuse, c'était la manière d'entrer dans la Réserve. Mais Louis semblait avoir réponse à tout, car une fois arrivés devant la porte dérobée de la pièce, il confia sa baguette et la Carte à Lucy. Il enfonça sa main dans sa poche et en extrait un couteau. Lucy écarquilla les yeux.
-Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ?
-Cette porte (il tapota dessus avec la pointe du couteau) est sans doute protégée par des sortilèges, Collaporta, ce genre de choses. Alors ... Quand tu es un peu douée en sortilège, tu ensorcèles un couteau pour qu'il puisse déverrouiller toute porte, même celles sellées par des sorts. Et ...
Il introduisit la lame dans la fente de la porte et la fit glisser le long de l'embrassure. Il poussa ensuite le battant, qui s'ouvrit sans le moindre problème. Lucy eut un grand sourire pour son cousin.
-Vous êtes des génies !
-C'est James qui nous a donné l'idée. Il paraît que son père avait un couteau comme ça, on a juste essayé de le reproduire. Avec succès. Bon, on y va ?
Ils entrèrent dans une pièce dont les quatre murs étaient tapissés d'étagères croulant sous le poids des fioles, bocaux d'œil de crapauds, et des herbes séchées pendaient au plafond. Lucy chercha des yeux une échelle qui montait jusqu'à la dernière étagère. Etant donné la modeste taille de la Maitresse de Potion, cette présence semblait indispensable, et Lucy s'extrait de la Cape pour monter dessus.
-Par les chaussettes de Merlin, c'est le bazar le plus complet, ici, maugréa la jeune fille en farfouillant dans les herbes séchées. Ah de l'écorce de Wiggentree, parfait ...
Elle jeta l'ingrédient à Louis, qui l'attrapa d'une main sûre, avant de se remettre à fouiller les étagères. Son cousin détailla la pièce avec intérêt.
-Peut-être que j'aurais dû plus écouter en Potion. J'ai toujours trouvé ça fascinant. C'est pour ça que j'ai continué après les BUSE.
-Hum ... (Lucy rangea des fioles qu'elle avait examiné sans trouver ce dont elle avait besoin). J'espère que je vais réussir à le faire, je veux dire ... Ce n'est pas difficile, mais je suis pas la meilleure en Potion, dans notre année, c'est Shannon Finnigan. Si j'avais le temps, je la réveillerais ...
-Mouais. Je préfère que cela reste dans le Clan. Tu trouves ton extrait de machin-chose ?
-Non ... Cette Réserve, je te jure, Louis, c'est pire que votre chambre !
Louis pouffa dans son coin, et continua d'examiner la pièce avec curiosité, sa baguette dans une main, la Carte du Maraudeur dans l'autre, et la Cape négligemment passée sur une épaule. Lucy fouilla la pièce, avec l'énergie du désespoir, car elle n'arrivait pas à mettre la main sur cet extrait. Elle finit par descendre de l'échelle et se mit à fouiller les étagères inférieures avec un agacement non dissimulé. Derrière, le son caractéristique du parchemin froissé lui indiquait que Louis consultait la carte.
-Lucy ...
-Mais comment elle se retrouve dans cette Réserve, Campbell ?
-Aucune idée. Tu lui demanderas quand elle se pointera ici, dans approximativement ... Deux minutes.
Lucy se redressa, les yeux exorbités fixés avec incrédulité sur Louis.
-Deux minutes ?! répéta-t-elle dans un murmure pressé. Comment ça ?
-Ça veut dire que cette bonne femme est noctambule, et qu'elle a décidé de s'aventurer par ici, répliqua son cousin en remettant la Cape sur ses épaules. On met les voiles, Lulu !
-Mais je n'ai toujours pas trouvé l'extrait de ...
-On a plus le temps !
Il tira le bras de Lucy, mais la jeune fille se déroba pour continuer ses recherches. Il n'était pas question qu'elle ait pris tout ses risques pour rien.
-Lucy ... (Louis secoua la tête, dépité). Je rêve, tu es une sorcière, oui ou non ?!
Il la força à se relever, la couvrit de la cape et lui confia la Carte avant de sortir sa baguette et de la pointer précipitamment sur les étagères.
-Accio ... Accio je ne sais pas, moi, la Potion que Lucy cherche !
Une petite fiole vola jusque la main de Louis, et il agita triomphalement, faisant claqué le liquide d'une couleur pourpre sombre qu'il y avait à l'intérieur. Lucy écarquilla les yeux.
-Mais l'essence de Ravegourde, ce n'est pas de cette couleur là ! C'est censé être brun !
-Tu es sérieuse ? Roh, tiens moi ça ! (Il lui lança la fiole, et Lucy la rattrapa maladroitement, déjà encombrée avec le reste). Accio essence de Ravegourde !
Une nouvelle fiole traversa la pièce depuis une étagère que Lucy n'avait pas eu le temps de fouiller, et Louis la saisit, et se précipita vers sa cousine, qui l'enveloppa tant bien que mal dans la Cape au moment où la Porte de la Réserve s'ouvrait à la volée. Lucy retient son souffle, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Campbell entra alors dans la petite pièce, sa frêle silhouette emmitouflée dans une robe de chambre blanche à poids rouge, et ses cheveux bouclés complétement emmêlés. Lucy demeura collée contre le torse de Louis, la Potion pourpre, l'écorce, sa baguette et la Carte du Maraudeur serrée contre sa poitrine. Son cousin tenait la Cape maintenue sur eux d'une main, et serrait la jeune fille contre lui de l'autre, comme pour la rassurer. Campbell resta un instant immobile au milieu de la petite pièce, avant de monter à l'échelle pour prendre quelques plantes séchées et une fiole sur une étagère, et ce sans hésiter, à la plus grande surprise de Lucy. La jeune fille reconnut là les ingrédients de base d'un somnifère. Louis passa son bras sur la taille de sa cousine, et lentement, les força à se glisser vers la porte encore ouverte. Ils l'atteignirent difficilement et une fois la porte franchie, ils accélérèrent le pas pour s'éloigner le plus rapidement que possible de la Reserve.
-C'était moins une, souffla Louis alors qu'il atteignait l'escaliers. Par le caleçon de Merlin, si elle nous avait capté, on serait devenu des têtards sur l'heure.
-Oui. Je te jure, ce que je ne ferais pas pour la dignité de Roxanne ... Elle a intérêt à avoir déblatérer des choses bien juteuses sur Teresa Parker pendant qu'on était pas là ! Et si Jim ne les ai pas noté, je le jette dans le Lac Noir sans aucune forme de procès !
Louis s'esclaffa et ils remontèrent rapidement les étages jusqu'au Chevaliers du Catogan. Cette fois, Lucy ne perdit pas de temps en lançant un « silencio » rapidement, et Louis dit le mot de passe. Le portrait pivota, ils passèrent donc devant les deux Gryffondors endormis et remontèrent dans la chambre où ils découvrirent Scorpius qui tentait d'empêcher Roxanne, assise à califourchon sur son cousin, d'étrangler James.
-Levicorpus ! cria Louis d'un ton rageur, et Roxanne se retrouva suspendue par la cheville au dessus du lit de James, éructant nombre de jurons. Lucy, met-toi au travail, ça a assez duré.
-Qu'est ce que tu as fait pour mériter ça ? demanda distraitement Lucy en prenant le chaudron que Scorpius avait préparé pour elle.
-Me suis moquée de Teresa. Aurais pas dû.
Lucy ricana, décidée à graver ce moment dans sa mémoire. Elle alluma un feu magique à même le sol, et entama la préparation de la Potion, mettant de coté celle que Louis avait prise par erreur. Une heure plus tard, elle versait un contenu rose pâle dans un verre que James lui avait tendu. Il présenta la Potion à Roxanne comme étant une tonic pour les nerfs, et la jeune fille l'avala d'une traite. Trois minutes plus tard, elle était cachée sous les draps de Louis, gémissant comme Mimi Geignarde n'avait jamais gémi. Lucy la bordait, un grand sourire aux lèvres, se retenant de rire.
-C'est une catastrophe, grogna Roxanne sous la couverture.
-Ça aurait été une catastrophe si on t'avait laissée aller en cours dans cet état, ricana Louis, à nouveau adossé contre un pilier du lit.
-Vous avez vraiment envisagé de le faire ?!
Louis, James et Lucy éclatèrent de rire. Scorpius était parti se coucher après l'incident, fatigué, sans demander son reste.
-Louis ? fusa timidement la voix de Roxanne. Je peux dormir dans ton lit ? Genre, jusque je meurs sous le trop-plein de honte ?
-Rôh, tais-toi, d'Artagnan, râla James en arrachant brusquement ses draps à Roxanne, qui le fusilla du regard. Tu es une Mousquetaire, oui ou non ? Un peu de fierté, que diable !
-Je crois que sa fierté vient d'en prendre un coup, commenta Lucy. « Ses cheveux sont comme du miel ruisselant sur de l'ambre un beau jour d'été »...
-Tais-toi ! s'exclama Roxanne en assénant un coup de coussin sur la tête de sa cousine.
Les joues naturellement colorées de la jeune fille s'empourprèrent, et elle finit par reprendre le coussin pour plonger son visage dedans. Lucy eut un sourire attendri et embrassa sa cousine sur le sommet du crâne.
-Allez, remet-toi bien, moi, je vais dormir pour les quelques heures qu'il me reste.
-Je te raccompagne, intervint Louis avant de chatouiller gentiment de Roxanne. Et toi, retourne dans ton lit, hors de question que tu restes ici, Wayne et Anthony se sont déjà endormi en bas à cause de toi.
-Huuuuuuum ...
Elle ramassa les couvertures et s'enfouit dedans, l'oreiller entre ses bras. Lucy et Louis se levèrent et elle salua les Mousquetaires d'un signe de main, avant de descendre sous la Cape avec Louis.
-Merci Lu, dit-il une fois dans les couloirs. Tiens (il lui tendit un morceau de parchemin froissé). J'ai trouvé ça sur mon lit. Les citations de Roxanne.
-Parfait, s'extasia Lucy en empochant le parchemin. Si c'est pour avoir du dossier sur Roxanne, ce fut un véritable plaisir, Lou. Au fait, depuis quand James t'appelle « mon louveteau en sucre » ?
Louis eut un sourire énigmatique, creusant deux adorables fossettes sur ses joues. Il passa une main dans ses cheveux blonds.
-Secrets de Mousquetaire, Lucy-jolie, déclama-t-il avec un coup d'œil. Au fait, tu as repensé à ce que je t'ai dit ? Sur Scampers ?
-Oh par Merlin, Louis, tu ne vas pas remettre ça ...
-Non, en fait je comptais laisser l'information s'éprendre de toi jusqu'à qu'elle devienne une vérité absolue, mais tu es un peu un dure à cuire. Alors s'il te plait, ne m'oblige pas à faire je ne sais quoi pour que tu te rendes compte que tu en pinces pour ce gars.
-Sinon quoi, tu vas m'envoyer des Chaudrons parfumés au filtre d'amour ? plaisanta Lucy en s'immobilisant car ils étaient arrivés devant la Salle Commune de Serpentard.
-Je ne ferais rien d'aussi mesquin. En revanche, utiliser mon charme de Vélane pour que la vérité s'impose à toi, c'est une possibilité.
-Tu détestes tes pouvoirs.
Louis haussa ses épaules avec flegme. Il finit par sourire et ébouriffa les cheveux de Lucy.
-Va dormir. A demain, Lu.
-En fait, à tout à l'heure. A plus, Lou.
Louis la découvrit de la Cape, et elle s'engouffra dans sa Salle Commune avec un signe de main pour son cousin. Elle descendit jusque sa chambre, et se jeta avec bonheur dans son lit, mains dans les poches de son pull. Ses doigts heurtèrent la texture froide et dure du cristal, et elle sortit la fiole à la Potion pourpre que Louis avait pris par erreur. Ne sachant quoi en faire, elle la fourra dans sa table de nuit, et s'emmitoufla dans ses couvertures avec la ferme intention de se rendormir. Ce qu'elle ne ferait pas pour ses cousins ...
*Chapeauflou : ce n'est pas un terme de mon invention mais un truc que j'ai vraiment lu sur Pottermore.
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