Marion
Les annonces pour les départs imminents et les arrivées retardées se succèdent. J'en ai presque mal au crâne. La voix résonne dans la gare et en même temps, des listes de numéros, d'horaires et de destinations apparaissent et disparaissent sur les écrans.
Les gens se bousculent et parlent. Le bourdonnement ambiant est assourdissant.
Lorsque je m'installe enfin dans le train, je laisse s'échapper un soupir de soulagement. Les sons se sont taris et le calme règne sur le wagon. Je ferme les yeux une poignée de secondes pour en profiter et quand je les rouvre, le paysage commence à défiler derrière les vitres.
Je sors mon téléphone et j'envoie un message à Sébastien pour lui dire que je suis sur le chemin du retour. Je branche mes écouteurs pour me laisser emporter par les mélodies de ma playlist consacrée au piano. Les morceaux s'envolent dans leurs notes comme le décor enneigé apparaît peu à peu lorsque les rivages de la ville s'effacent.
Je rentre enfin à la maison. J'ai passé les quatre derniers mois sur la capitale pour un stage sans pouvoir voir ni ma famille, ni mon copain. Ils me manquent tous terriblement : que ce soient les histoires de maladresse de Manon ou les aventures palpitantes de Maman avec les bouts de chou de maternelle. Et puis, Sébastien. Son sourire radieux quand j'ouvre les yeux au matin. Ses mains qui viennent entourer mes hanches pour ensuite me serrer contre lui. Les appels vidéos sont agréables car je peux le voir, mais rien ne vaudra jamais le contact de ses doigts entre les miens.
D'un bref ok, je comprends qu'il est occupé par les préparatifs de la fête et n'a pas le temps pour s'étaler en longueur. J'espère seulement qu'il n'y aura pas trop d'embouteillages pour accéder à la gare.
Le wagon est complet. Les visages se détendent, d'autres se crispent. Beaucoup sont accompagnés de sacs débordant d'emballages colorés et festifs. Je pense aux miens, biens au chaud dans ma valise entre deux pulls et trois paires de chaussettes.
La plupart de mes compagnons de voyage sont sur leur trente-et-un : smoking, robe-collants, cheveux peignés et yeux poudrés. Chaque détail est minutieux et lumineux. Je passe les mains sur ma jupe bordeaux pour la lisser. J'ai tellement hâte de revoir tout le monde que j'en ai les mains moites.
La neige devient plus présente, mais la nuit la cache derrière son voile. Je suis presque certaine que les étoiles illuminent le soir. Je repense aux soirées complètes que nous avons passées avec Sébastien à admirer les constellations cet été. À la façon qu'il a de me faire rêver quand il invente des histoires à partir de rien. Sa voix me manque. Et puis, quand il joue du piano... mon cœur lui appartient.
Le train arrive en gare. Les gens se précipitent vers la sortie alors j'en profite pour prévenir Sébastien. Je ne reçois aucune réponse, j'en déduis facilement qu'il doit être en train de se stationner. La file se réduit alors je range mon casque et mon portable dans mon sac. J'enfile mon manteau et mon écharpe, puis remonte mes guêtres et replace mon bonnet sur mes boucles rousses. Je récupère ma valise et sors enfin du train. Je suis assaillie par le froid du quai qui colore mes joues de rouge instantanément. Les couloirs de la gare sont plus calmes que ceux de la capitale : moins de monde, moins de bruit. J'avance tranquillement, comme si le temps était suspendu entre le bruit de mes talons sur les carreaux et le sommet des escaliers. Une mélodie résonne au fur et à mesure que je m'approche du hall principal. J'adore l'idée que des musiciens en herbe puissent partager leur passion au milieu d'inconnus. La musique est universelle et rapproche les gens plus qu'ils ne veulent bien le croire. Plus j'avance, plus les notes me sont familières. Je finis par reconnaître le morceau lorsque j'arrive dans le hall. Il y a du monde et je tente d'apercevoir Sébastien au milieu de cette foule. Nulle part. Je commence à m'inquiéter.
Manon me tombe dessus et me fait le plus long câlin de retrouvailles que je n'ai jamais connu. Un large sourire illumine son visage et j'imagine que c'est mon cas aussi. Je lui demande si elle a vu Sébastien, mais elle ne me répond pas. Du regard, elle me désigne un point en retrait dans le hall. Je tente d'apercevoir ce qu'elle veut me montrer, mais ne voit rien d'autres qu'un mur entouré de fauteuils. Plus je m'approche, plus je vois se dessiner la silhouette d'un piano, et avec lui, le musicien qui l'accompagne. La musique s'arrête brusquement pour reprendre avec une mélodie que je ne connais que trop bien. Notre chanson.
Sébastien se tient derrière le clavier, ses doigts flottant sur les touches bicolores, le regard concentré. Il ne finit pas et se lève. Ses yeux rencontrent les miens, et je réalise à quel point leur contemplation me bouleverse. Je verse une larme de joie.
Je m'attends à ce qu'il me serre dans ses bras et m'enlace en me disant des mots doux, mais il s'arrête à quelques pas de moi. Lorsqu'il s'agenouille, je comprends et je porte mes mains à ma bouche pour contenir ma surprise. J'entends les mots qu'il me destine, mais j'ai du mal à les intégrer réellement. Mon cœur palpite dans ma poitrine et des larmes de joie s'écoulent le long de mes joues.
Il me tend un écrin dans lequel repose une bague finement ciselée. Son regard me transperce et je souris. Je suis tellement heureuse à cet instant précis que je n'ai pas d'autres mots que oui à prononcer.
Sans transition, je me retrouve dans ses bras et je l'embrasse. Je ris, je souris et je pleure en même temps. Du bout des doigts, il retire les gouttes qui continuent de perler aux coins de mes paupières en se moquant de moi. Je lui murmure que je l'aime et il me répond que lui aussi. Je prends son visage entre ses mains et plonge mes yeux dans les siens avant de l'embrasser de nouveau.
Il me prend la main et m'entraîne à l'extérieur. Il neige. Des flocons viennent se glisser dans ses mèches brunes. Il me fait tournoyer dans le vent et dans le froid. Je suis la personne la plus heureuse à cet instant précis. Cette fin d'année est magnifique et je viens de recevoir le plus beau cadeau de Noël qu'il puisse être.
Nous y voilà, le dernier texte de ce calendrier de l'avent.
Joyeux 24 décembre chers lecteurs !
Puisse la magie des fêtes vous combler.
Laissez-moi vous poser quelques petites questions et ensuite nous inverserons.
- Quel est votre texte favori ?
- Quelle histoire vous a le plus touché ?
- Un personnage favori ?
- Un moment favori ?
- Un petit mot ?
Maintenant à votre tour.
Posez moi vos questions sur Lovely Snow ou autres et j'y répondrai dans la semaine !
Je vous embrasse
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