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Deux filles dans le vent : Ève

Ève marchait sous la neige. Elle n'allait nulle part. Elle avançait dans le jour et s'éloignait de ses doutes.

Voilà que Noëlle aussi lui tournait le dos. Pourtant elle avait tout fait pour que tout allât bien. Pourquoi finissait-elle par tout gâcher ?

Est-ce que ses doutes continueraient de détruire son existence et l'empêcher d'avancer, de comprendre ce qu'est aimer ?

A chaque pas, le poids de sa culpabilité s'alourdissait et pesait sur sa poitrine. Chaque histoire était la même. Chaque attache se séparait.

Inutile et futile espoir qu'elle continuait de nourrir, pensant qu'un jour, tout pourrait s'arranger et s'améliorer.

Même si elle parlait, est-ce que cela changerait ? Noëlle pourrait-elle comprendre les doutes qui l'assaillaient ?

Elle n'avait pas de réponses. Elle continuait de déambuler sans but ni fin, comme si l'horizon détenait la solution.

Noëlle avait bousculé son univers. Son sourire franc, bien que caché l'avait tout de suite marquée. Ève s'en souvenait encore parfaitement.

Oreilles cachées derrière ses longues mèches, aujourd'hui découvertes. Iris bleutés perdus sous ses verres.

Elle n'avait pas tant changé sur certains points. Ève la voyait encore telle qu'elle était au début. Avant que quelque chose ne changeât.

Le problème était qu'elle ne savait pas quoi. Cela avait été brutal et soudain. Sans prévenir, ses pensées avaient dévié.

Le cap avait changé. Le nord devenu sud, l'est transformé en ouest. Sa boussole s'était déréglée, mais elle ne comprenait pas comment.

Elle avait juste constaté les dégâts après coup. Les pensées confuses et les doutes permanents sur des gestes habituels.

Ce regard signifiait-il plus qu'usuellement ? Pourquoi avait-elle l'impression que l'avis de Noëlle valait plus qu'avant ?

Et puis, ces détails qu'elle avait longtemps ignoré ou jamais remarqué, pourquoi lui sautaient-ils au visage ?

Pourquoi se répétait éternellement dans son esprit confus et perdu. Sans réponse certaine pour autant. Les questions restaient en suspens.

Elle avait émis une hypothèse. Une théorie incertaine et encore moins vérifiée.

Noëlle lui plaisait. Du moins, ce qu'elle imaginait. À vrai dire, elle ne savait point où elle en était.

Depuis l'enfance, on lui avait fait croire que l'amour était une chose innée et facile à gérer. La vérité en était bien loin.

Autant l'amitié, cela allait. Elle avait connu de nombreuses personnes avec lesquelles elle avait sympathisé.

Nulle n'avait fini par lui faire cet effet. Elle devait apprendre à gérer quelque chose à laquelle elle n'avait pas été préparée.

Tout allait bien entre Noëlle et elle. Ève refusait catégoriquement de tout gâcher pour une pensée détraquée et abîmée.

Elle appréciait Noëlle. En tant que meilleure amie. Elle ne pouvait pas se permettre de continuer à imaginer qu'il y avait autre chose.

La perte que cela causerait la détruirait. Elle aimait trop sa meilleure amie pour lui infliger cela. C'était injuste, mais c'était son rôle de garder.

Le secret resterait en elle. Le silence serait d'or et de sel. Aussi précieux qu'un trésor éternel.

Elle ne dirait rien, et tout irait bien. Voilà la solution au problème. Pas des plus agréables, mais plus saine pour Noëlle.

De toute façon, les lubies finissaient par passer. A moins que cela ne fut autre chose. Un sentiment trop complexe pour être éclipsé.

Or, elle ne pouvait avec certitude affirmer, que ses pensées étaient vraies. Elle se perdait et en boucle tournait.

Une seconde de répis s'offrit à elle lorsqu'elle fut obligée de se concentrer pour traverser sans finir écrasée.

Toute la matinée, elle avait espéré qu'elle trouverait le courage de mettre sa peur de côté. Mais elle devait se rendre à l'évidence.

Elle ne pourrait jamais oublier cette lubie, mais elle ne pourrait pas plus expliquer ses sentiments à Noëlle.

Des malaises allaient naître de son côté. Chaque geste serait calculé pour éviter le moindre accro.

Elle allait apprendre à anticiper, à penser. Trop peut-être. Mais Noëlle ne devrait jamais savoir. Elle ne méritait pas de vivre avec ce poids.

Les rues défilèrent autour d'elle. Les vitrines de Noël attiraient les regards, mais pas le sien.

Ailleurs. Elle aurait voulu pouvoir s'envoler pour fuir cette obsession naissante et grandissante.

Nul ne pouvait le faire pour autant. Les sentiments étaient difficiles à cerner et à maîtriser.

A force de patience et de temps, on arrivait à les calmer. En attendant, Ève se débattait avec les siens.

Toujours en train de flâner dans les rues enneigées, elle ne remarqua pas le monde autour d'elle.

Une silhouette pourtant familière se dessinait derrière elle. Une main sur son bras la força à se retourner.

Rien qu'un regard suffit à ébranler ses convictions. Elle imagina Noëlle, mais ce n'était pas elle.

Elle trouva un de ses meilleurs amis à la place. Un avec lequel il n'y avait jamais eu aucune ambiguïté.

Elle poussa un soupir de soulagement. Une part d'elle avait espéré qu'elle verrait Noëlle, tandis qu'une autre préférait cette solution.

Toujours accompagné de sa harpe, Orphée lui sourit. Il était content de la voir. Il lui proposa d'aller boire quelque chose de chaud et de parler.

D'abord hésitante, elle finit par accepter en espérant que cela lui changerait les idées.

Esteban, arborait l'étiquette épinglée au tablier du serveur. Elle ne l'avait jamais croisé, pourtant la ville n'était pas très grande.

Les jeunes avaient tendance à tous se connaître dans le coin. Orphée commanda deux cafés liégeois et refusa qu'Ève payât le sien.

Accompagnée par son gobelet, elle admirait la buée s'échappant entre ses mains. Ses pensées s'éloignèrent avec la chaleur.

Vers perdus et notes envolées, Orphée avait sorti sa harpe et commencé à caresser les cordes.

En silence, Ève écouta. Un instant elle ferma les yeux pour apprécier le calme qu'il dégageait.

Réchauffée et apaisée, elle souffla sur sa boisson tout en évacuant ses pensées contradictoires et perdues.

Avec un sourire, il lui demanda si elle allait mieux. Ève acquiesça et sourit à son tour.

Continuant de siroter sa boisson, Orphée lui conta sa dernière aventure en compagnie d'une inconnue.

Il l'avait rencontrée par hasard devant ce même café, sur une plaque de verglas elle avait glissé.

Toute sa bonté l'avait aidée à se relever, mais en partant, son écharpe était restée accrochée.

Ecoutant ce récit, elle pensa à la douceur des mots qu'il employait toujours. Une poésie flottait continuellement dans sa voix.

Dès qu'il eut fini, il lui demanda son avis sur la question. Ève ne sut pas quoi répondre. C'était bien trop complexe.

Elle-même ne savait pas gérer ses affaires de cœur, alors celles de son meilleur ami...

Conseils elle lui donna pourtant. Réfléchissant à ce qu'elle-même aurait voulu entendre.

Elle s'écouta parler, en appliquant ses mots à sa réalité, bien que destinés à Orphée.

Quelques minutes suffirent à la convaincre. Quelques mots de plus aidèrent son ami à comprendre.

Un instant, il la dévisagea comme si elle était un mystère à percer puis à élucider.

Elle ne comprit pas sur le coup ce qu'il cherchait à faire. En retour, elle lui rendit son regard.

Les cordes de sa harpe vibrèrent tandis qu'il lui demandait ce qu'elle avait en tête.

La réponse ne vint pas. Trop complexe. Trop confuse. Trop difficile à admettre.

Elle se contenta de le remercier pour le café et pour la mélodie qu'il venait de jouer.

Retournant sur ses pas, la neige les effaça dans son sillage. Les flocons se posèrent sur ses cheveux, mais elle ne les admira pas.

Elle ne voulait pas perdre de temps. Elle ne voulait plus perdre de temps. Là résidait la nuance.

Ses pas se firent plus pressants. Son souffle plus cassant. Son sourire d'autant plus grand.

Ses conseils l'avaient aidée. Elle qui les donnait se devait de les appliquer.

Elle lui avait bien dit qu'il n'avait rien à perdre s'il essayait, mais tout s'il s'en empêchait. Les regrets, voilà ce qui pourrait le frustrer.

Noëlle lui plaisait. Du moins, c'était ce qu'elle comprenait. L'amour était un sentiment nouveau et inconnu que peu de son âge avait vraiment connu.

Trois coups sur la porte et elle prit son courage à deux mains. Une minute et elle rencontra le futur qu'elle n'avait fait que craindre et fuir.

Un texte que j'apprécie particulièrement.
Au programme, double lecture et croisements.

J'espère que vous l'avez apprécié.

Joyeux 12 décembre

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