Café liégeois (partie 4)
Ils finirent par rentrer au chalet, qui s'avérait être la demeure de l'oncle de Naïl. Le manteau d'Esteban était détrempé et son T-shirt en dessous avait pris l'eau aussi.
- Laisse-moi te prêter de quoi te changer.
Le serveur voulut refuser, mais le jeune homme insista en répétant que c'était de sa faute s'il était dans cet état et qu'il allait attraper froid. Il revint vite, un sweat-shirt à la main. Après un nouveau débat muet, Esteban céda et l'enfila.
Naïl partit préparer du chocolat chaud et revint avec deux tasses fumantes.
- Ça sera probablement moins bon que le café que tu m'as fait ce matin, mais au moins ça nous réchauffera.
Il l'accepta, avec un sourire caché. Son hôte s'installa au piano qui trônait dans le salon. Il laissa ses doigts faire des envolées lyriques sur les touches. La mélodie s'envola entre ses mains et Esteban se laissa bercer par la musique.
Lorsque le silence retomba, ils se regardèrent un instant. C'était bizarre et nouveau, mais agréable.
- C'était très beau.
Naïl, qui n'était pas habitué à l'entendre parler, rougit et manqua de renverser sa tasse par la même occasion.
- Tu as une belle voix.
Ce fut tout ce qu'il trouva à dire. Esteban baissa les yeux et se concentra sur son chocolat. Il n'était pas habitué aux compliments, encore moins venant d'un inconnu.
- Désolé, je voulais pas te mettre mal à l'aise. C'est juste que...
Il ne finit pas sa phrase, mais Esteban la devina. Il avait appris à observer les interactions entre les gens, et le regard et la spontanéité de Naïl, il les avait vus bien souvent.
Cela ne l'empêcha pas d'être mal à l'aise. Alors il se leva et remercia le jeune homme pour son hospitalité.
Alors qu'il se dirigeait vers la porte, il fut retenu par la manche.
- Je t'ai mis dans l'embarras. Excuse-moi, on pourrait croire que je suis à l'aise avec les relations humaines, mais parfois je suis maladroit.
- Ce n'est pas toi. C'est moi.
Il referma la porte derrière lui, et retourna au café. Il voulait se changer les idées, et le travail était la seule solution qui se présentait à lui.
Son tablier autour de la taille, il retrouva les senteurs habituelles qui l'apaisaient.
Mme Meldie avait disparu, de même que la jeune fille à l'écharpe. Elle avait été remplacée par une autre qui vint accompagnée du musicien en herbe.
Il lava des gobelets, nettoya des tables et organisa la déco pour le soir. Le café s'était vidé et les rues assombries. Les guirlandes illuminaient les lieux de leur lueur rouge et blanche.
Un tintement lui signala qu'un client venait d'arriver. Il reposa le chiffon qui lui servait à essuyer la vaisselle et se retrouva.
Les cheveux cachés par un bonnet et le nez dans une écharpe, Naïl se faisait tout petit.
Esteban passa de l'autre côté du comptoir et se plaça face à lui.
- Je suis désolé.
Naïl releva les yeux, surpris par cette prise de parole.
- Je n'aurais pas dû partir comme ça.
- Et moi, je...
Esteban l'empêcha de continuer de parler en posant un doigt sur ses lèvres.
Oui je finis comme ça.
Oui je suis une auteure sadique
Oui vous devez faire avec
Joyeux 18 décembre quand même.
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