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Chapitre 6 : Souvenirs

Les cours finis, je me cheminai seule sur le chemin menant à la maison de Paula lorsque qu'une main m'attrapa le poignet.

- La Place de la Fontaine n'est pas par là, m'informa Ash. 

- Ça tombe bien, je ne m'y rends pas, rétorquai-je en essayant de me dégager de sa poigne. 

Sans un mot, il fit demi-tour, mon poignet toujours dans sa main, m'obligeant à le suivre. Je plantai mes talons dans le sol. Il soupira, se tourna vers moi, s'approcha et passa son bras sous mes genoux.

- Qu'est-ce que... hoquetai-je avant de me retrouver pendue sur son épaule comme un vulgaire sac à patates.

Il se mit à marcher rapidement. Je le ruai de coups de pieds et poings pour qu'il me lâche. 

- Lâche-moi ou tu vas le regretter, le prévins-je.

Il ne répondit pas continuant sa marche. Moi, je continuai mes coups.

- Arrête, finit-il par dire. 

- Alors lâche-moi, grondai-je. 

- Tu sais, j'ai une technique très efficace pour te faire arrêter. Seulement, je ne voudrais pas que tu aies la voix cassée avant même que nous ayons parlé. 

Je rougis violemment quand je compris ce qu'il voulait dire. 

- Tu bluffes, rétorquai-je. 

Et je continuai mes coups. Une main se posa sur ma cuisse. Et commença à remonter. Lentement. Très lentement. Je me figeai. 

- Arrête, soufflai-je.

- Beaucoup de fille rêveraient d'être à ta place, rigola-t-il.

- Enlève cette main, tu bastardo !

Il enleva sa main, encore une fois très lentement. 

- Pervertido, marmonnai-je. 

- Je ne parle pas espagnol, me rappela-t-il. 

- Et tu crois que j'en ai quelque chose à faire ? cinglai-je. Je m'en contre-fiche que tu ne comprennes pas ce que je dis, estúpido. 

Il soupira mais ne répliqua pas. Au bout de quelques minutes, je m'aperçus que nous n'avions croisé personne. 

- Pourquoi n'y a-t-il personne ? demandai-je, intriguée. 

- Aucune idée, répondit-il nonchalamment. Mais ça m'arrange. Que diraient les gens en me voyant porter une jeune fille de cette manière ? 

Je grognai. 

- Nous sommes déjà à la forêt, nous n'allons pas tarder à arriver. 

Je me crispai. Une forêt sombre... Le jour qui tombe... 

N'aie pas peur, mon amour...

- La Place de la Fontaine est derrière la forêt ? me forçai-je à demander, afin de me distraire. 

- Pas du tout. En réalité ce n'était qu'un endroit de rendez-vous pour ensuite t'emmener dans un endroit plus tranquille pour discuter. 

- Je vois... Dis, tu ne pourrais pas me lâcher, maintenant que tu es sûr que je ne vais pas m'enfuir ?

- Et qui me le dit ? rétorqua-t-il.

- Eh bien, moi. Je ne sais pas où nous sommes, et je serais incapable de retourner chez ma tante toute seule. Et puis je te signalerai quand même que ce n'est pas une position très confortable. 

- Ah bon, je croyais que tout le monde aimait se faire porter comme un sac à patates, ironisa-t-il.

- Et donc ? 

- Non. Désolé, mais tu attendras qu'on soit arrivés. 

Je soupirai. Nous continuâmes à nous enfoncer dans la forêt. Au bout d'un moment, alors que je pensais que nous n'allions jamais nous en sortir, nous arrivâmes dans une petite clairière, au centre de laquelle se trouvait une jolie maisonnette en pierre. Un vieil homme était entrain d'arroser des fleurs. 

- Bonsoir, Monsieur Itaichi ! le salua mon très bavard compagnon, qui n'avait pas décroché un mot après avoir refusé de me lâcher.

- Mon petit Ash ! s'exclama le vieillard. Cela fait bien longtemps que tu n'es plus venu me voir ! 

- Désolé, je n'ai pas eu une minute à moi, s'excusa Ash. 

- Et qui est ta jeune amie ? le questionna son interlocuteur. 

Il me lâcha enfin, de la même façon qu'il m'avait portée, c'est-à-dire comme un sac à patates. Je me relevai rapidement et tendis la main.

- Enchantée, je m'appelle Luna Aguilera.

- Mais oui ! La petite Espagnole curieuse ! 

Je le scrutai. Ah ! Le vieil homme qui n'avait pas voulu me dire son nom. 

- Elle est mon duo de cette année, et il faut que nous fassions connaissance, expliqua Ash. J'ai pensé que nous pourrions venir chez vous. 

- Mais bien sûr ! Par contre vous m'excuserez, mais il faut que je retourne à mon jardin. 

Et il partit. L'autre me conduisit vers un petit banc en bois. Je savais d'avance la question qu'il allait me poser.

- Bon... Cette crise ce matin... À quoi est-elle liée ? 

Gagné. 

- Un traumatisme qui date d'il y a plusieurs années.

- Tu... Tu peux m'en parler ? hésita-t-il. 

- C'est une longue histoire, le prévins-je.

- Aucune importance. 

- Bien, soupirai-je. Il faut remonter à l'été de mes treize ans. Tout allait très bien. J'avais deux meilleures amies qui étaient comme des sœurs de cœur pour moi, Juana et Lucia, un petit ami adorable, Rafael, et  des parents aimants, Pablo et Sofia. Cet été-là, une fête foraine avait ouvert. Avec mes amies, Juana et Lucia, nous y étions allées en fin d'après-midi. Juana était tombée dans les escaliers quelques jours avant, et elle était en béquilles. Mais cela ne nous empêchait pas de profiter de la fête. Puis, alors que nous déambulions dans les allées, nous avons entendu une clameur. Un groupe de jeunes, tous habillés de noir et les visages masqués, venait d'entamer une altercation avec le monsieur de l'accueil. Le chef du groupe s'est énervé, a saisi la torche d'un jongleur, et l'a balancée sur la cabane. 

Il écarquilla les yeux. 

- Exactement au même moment, continuai-je, Juana a buté sur un caillou et est tombée. Le foule se sauvait, nous n'arrivions pas à la relever. Puis, quand nous avons enfin réussi, nous nous sommes sauvées de l'autre côté, car il y avait une autre issue. Le feu s'était propagé, l'entièreté de la fête était en train de brûler. Alors que nous étions presque sorties, un homme s'est dressé devant nous. "On essaye de s'échapper, mes jolies ?" a-t-il susurré. Le chef de la bande est arrivé par derrière.  Je me suis mise derrière Juana, en face du chef, prête à attaquer. Lucia s'est placée devant. Quand j'y repense, je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas le reconnaître. Il s'est approché. Lentement, très lentement. Il a pris mon menton entre ses doigts, puis l'a relâché, très rapidement, comme s'il s'était brûlé. On n'avait pas le temps de se battre, le feu approchait. "Laissez-nous passer !" ai-je lancé. Ils ont fait non de la tête. Le chef s'est encore approché de moi, mais très vite cette fois. Trop vite. Je ne l'ai pas vu venir. Il m'a lancée sur son épaule, exactement comme toi tout à l'heure, et a couru vers la forêt. Tandis qu'il s'éloignait, j'ai vu l'autre homme lancer Lucia hors de la fête, puis tourner les talons, abandonnant Juana sur place. J'ai hurlé son nom, encore et encore. 

Je sentais les larmes monter. 

- Je... J'ai vu le feu... Attraper sa jambe... Je l'ai entendue hurler... Puis celui qui me portait a tourné, et je ne la voyais plus. Mais j'ai continué de m'égosiller. Nous sommes arrivés dans une clairière, et il m'a lâché. Il a enlevé son masque. C'était Rafael.

- Ton petit ami, c'est ça ? clarifia Ash. 

- Oui. Il s'est agenouillé devant moi, l'air inquiet. "Tu n'as rien ?" m'a dit-il demandé. "Tu as tué Juana !" ai-je hurlé. Je l'ai traité de tous les noms possibles, avant de me mettre à pleurer. Il m'a prise dans ses bras, comme pour me réconforter. C'est là que ça a dégénéré. Il... m'a étendue par terre... et a commencé à m'embrasser. Je... J'arrivais pas à bouger... Je répétais juste "Non, non." en boucle. Puis il... m'a déshabillée... 

Rien qu'en prononçant ces mots, j'avais envie de vomir. Tous les détails de cette nuit infernale me revenaient tellement nettement que j'avais l'impression que ça ne datait que de la nuit dernière. Mais je ne m'attardai pas dessus. Je voulais en finir au plus vite. 

- Il me souriait. "N'aie pas peur, mon amour..." a-t-il murmuré. Avant de.. De commencer on va dire, il a demandé mon approbation. "Je t'ai dit NON !" lui ai-je craché. "Lâche-moi !". Je n'arrivai toujours pas à bouger, terrifiée. Il a caressé ma joue, et sa main est descendue. Là j'ai retrouvé mes esprits. J'ai balancé mon genou et je me suis extirpée de son étreinte. J'ai marché sur un bout de bois, que j'ai ramassé et abattu sur sa tête de toutes mes forces. Il s'est évanoui. Je lui ai fouillé les poches, et ai trouvé de la corde. Je l'ai ligoté. Je suis retournée à la fête, à l'endroit où j'avais laissé Juana. Lucia était là, agenouillée. Je suis allée à côté d'elle. Je me demandais quel était l'objet carbonisé sur lequel elle pleurait. Puis j'ai compris. Un squelette. Et à côté, une paire de béquilles brûlées. À côté de la tête, une broche représentant un phœnix, l'emblème de la famille Alfaro Caballero. Juana Alfaro Caballero était morte. Tuée par un garçon que j'avais aimé de tout mon cœur. Je ne suis pas restée aux côtés de Lucia. J'ai couru dans la ville. En direction du poste de police. Et j'ai tout raconté. Dix minutes plus tard, on arrêtait Rafael Garcia Martinez pour le mettre en garde à vue. Quelques jours plus tard, il était jugé et condamné à la peine maximale pour les mineurs. Il a été décidé que, au vu de la gravité de ses actes, son jugement aurait lieu une deuxième fois à ses dix-huit ans. Je n'ai jamais su la raison officielle. Officieusement en tout cas, c'était pour le condamner à la perpétuité une fois qu'il serait majeur.

- C'est pas illégal, ça ? 

- Bien sûr que si. Seulement... Quand il est sorti du tribunal, il hurlait "Je te retrouverai, Luna ! Je te retrouverai, dussé-je te traquer pendant des années ! Je te retrouverai !". 

- Mais il est en prison, objecta Ash. Il ne peut pas te retrouver. 

- Tu ne le connais pas. Il en est capable. Quand il se fixe un objectif, il y arrive, peu importent les conséquences. 

- Mais il se fera bien arrêter quelque part, si c'est un dangereux criminel, non ?

- Personne ne peut l'arrêter... soufflai-je. Il est invincible. Et déterminé. Il ne me lâchera pas tant qu'il n'aura pas mis la main sur moi.

- Alors je te protégerai, répondit-il.

- Alors il te tuera.

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