24.
Roger me contourne et je suis presque fouettée par ses cheveux châtains. Je le vois se diriger vers la cuisine rapidement et je ne sais comment réagir. Je le suis et l'observe curieusement se prendre un verre d'eau. Je regarde ses lèvres toucher la paroi du verre. Leur sensation me manque étrangement. Leur douceur, leur goût, leurs mouvements. Une affreuse envie de l'embrasser prend place en moi. Mes yeux sont redirigés vers sa mâchoire rapidement. Oh merde... J'avais oublié le fait qu'elle a une forme parfaite. Oh ! Elle est magnifique. J'ai besoin d'air. Qui a décidé que j'allais avoir un faible pour les mâchoires ? C'est idiot. Sally, reprends-toi. Tu es avec Mathew. Roger ne représente rien de plus qu'un ami. Trouve quelque chose à dire. N'importe quoi qui te changeras les idées.
- Tu ne devais pas aller parler à Elisabeth ?
Question de merde. Tu es une merde, Sally. Roger avale sa gorgée et me répond presque tout de suite :
- Oui. Mais je ne sais pas quoi lui dire. Je suis en colère, mais je ne veux pas la perdre et je l'aime.
Ces mots me font un petit pincement au cœur, mais j'oublie vite. Pourquoi est-ce que ce matin il me fait cet effet alors qu'hier je ne ressentais rien ? Je ne comprend plus rien et cela commence à m'énerver. J'aime Mathew de tout mon être. Nous partageons quelque chose que je n'ai avec personne d'autre. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais ma relation avec Mat est différente de celle que j'avais avec Roger. C'est plus mature. Avec mon copain actuel, j'ai l'impression de vivre une histoire calme. Calme, mais tellement belle. Nous passons nos soirée collés l'un à l'autre à regarder la télévision ou à lire. Parfois il m'écoute chanter et jouer du piano. Et sexuellement parlant, Mathew est attentionné, doux et patient. Dans le sens où nous n'avons pas à nous voir chaque jours de la semaine pour passer à l'acte. Sa jalousie m'importe peu la plupart du temps car elle est comme un nuage. Elle part vite pour laisser place aux rayons de soleil que sont ses qualités. D'accord, c'était une image de merde. Je me déteste ce matin. Une soirée avec Roger et je suis dans le doute. Je ne devrais pas, mais je me questionne présentement. Notre histoire date d'il y a plus de 2 ans et je l'ai oublié. Alors, pourquoi me fait-il me remettre en question maintenant ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce qu'il a fait ?
- Tu veux qu'on sorte aujourd'hui ? Elisabeth ne rentre pas avant 20 heure alors... J'ai toute la journée devant moi !
Il a posé son verre dans le lavabo en disant ça. Et là il passe sa main dans ses cheveux ! Arrête ça, Rog ! Tu vas me faire mourir. Je dois lui répondre normalement.
- Tu proposes quoi ?
Je dois stopper cela de suite. Avoir cette soudaine attirance envers Roger, c'est malsain. Et pourquoi après si longtemps ? Je ne comprend plus rien, je suis perdue. Mathew. Tu es avec Mathew.
- Je ne sais pas. On pourrait commencer par aller marcher, puis on arrêterais manger. Ensuite, nous pourrions aller voir les garçons ou bien se promener encore. J'ai grandement besoin de prendre l'air. De réfléchir.
- Tu ne préfères pas être seul pour ça ?
- Non. Et puis, tu as toujours été de très bon conseil.
Hier soir, il hésitait à me parler de ses problèmes avec Elisabeth pour ne pas me blesser et maintenant il veut que je passe la journée avec lui pour le conseiller. Je ne suis pas la seule à être perdue on dirait bien. Je ne sais pas du tout si ce plan est une bonne idée. Mathew pourrait m'en vouloir. Bien qu'il n'est pas particulièrement jaloux de Roger, il y a une limite à ne pas dépasser et l'incident de ce matin ne risque pas d'aider.
- Tu te demandes ce que Mathew va penser si tu acceptes, non ?
Je hais le fait qu'il peut encore lire en moi malgré le temps que nous avons passé sans se parler. Bien sur que je m'inquiète à propos de ça ! Mais il y a aussi un autre facteur : Roger est mon ex et il devient de plus en plus sexy avec les années. Je ne pense pas douter pas de mes sentiments, seulement le blond dégage un magnétisme évident.
- Écoute, tu n'es pas obliger si tu ne veux pas.
Il a dit ça en baissant la tête, un air triste au visage. Il essaie de me manipuler ? C'est de la triche et il le sait. Je lève les bras en l'air en signe de capitulation et il me sourit gentiment. Dans quoi est-ce que je me suis encore embarquée ?
- Tu m'excuse un instant ? Je vais me changer et ensuite nous pourrons partir.
Je vais dans ma chambre, ferme la porte à clé et me déshabille. Je choisis d'enfiler un pantalon en cuir et une blouse rouge avant de sortir retrouver Roger. Il me détaille de la tête aux pieds en levant son sourcil droit.
- Quoi ?
- Rien. Tu ne risques pas d'avoir froid ?
- Il n'a pas l'air de faire si froid que ça. Et puis mes pantalons sont assez chaud. J'aurai une veste en plus. Pas la peine de t'inquiéter.
Il ne dit rien et après s'être habillés pour sortir, nous commençons à marcher dans les rues de Londres. Pour l'instant, le silence règne entre nous deux et ce n'est pas plus mal. Il neige un peu et comme je le pensais, la température est agréable. Roger ne porte qu'une légère veste de jeans ce qui fait me demander comment lui peut-il ne pas gelé. Ses cheveux sont parsemés de flocons qui fondent doucement à cause du soleil et ses mains sont enfoncées dans ses poches, comme les miennes. Le voir ainsi me rappellent certaines soirées que nous passions sur un banc à regarder le temps passé main dans la main. Ta gueule, Sally.
- Tu penses que je devrais lui pardonner ?
En parlant, il a baissé la tête pour plonger ses yeux dans les miens. La lumière du jour s'y reflète et c'est magnifique. Personnellement, je ne retournerais pas voir Elisabeth après ce qu'elle a fait, mais mon opinion ne compte pas. Cela dépend de ce qui lui veut faire.
- Tu as envie de le faire ?
- Je ne sais pas. Je l'aime, mais imagine qu'elle continue à le voir...
Que tu restes avec elle ou non, elle continuera sûrement à coucher avec son patron. Je garde cependant ce dernier commentaire pour moi, ne voulant pas offenser Roger.
- Alors oblige-la à ne plus le revoir. À changer d'emploi s'il le faut. Et si elle n'accepte pas les conditions que tu auras imposé, alors tu sauras que ce n'était pas la bonne.
- Tu ne penses pas que je vais avoir l'air du copain contrôlant avec ça ?
- Ça dépend jusqu'où tu te rends. Toi aussi tu vas avoir des limites à ne pas dépasser dans cette histoire.
Roger y réfléchis un instant puis semble se concentrer sur ses pieds tandis que nous entrons dans un parc. J'ai toujours adoré venir me promener ici. L'atmosphère est paisible et je m'y sens bien. Le blond me devance un peu et sans le faire exprès, je marche sur sa chaussure. Il s'arrête net et se tourne vers moi sérieusement.
- Qu'est-ce que tu viens de faire ?
Oh merde. Je me recule tranquillement tandis qu'il se dépêche de s'accroupir. Il essaie de former une boule de neige, mais il y en a tellement peu qu'il n'y arrive pas. Je commence à rire pendant qu'il se relève déçu.
- Tu te moques de moi ?
Sa bouche prend la forme d'un sourire malicieux tandis qu'il court vers moi. Avant d'avoir eu le temps de réagir, je me retrouve plaquée sur le sol. Je n'ai pas mal, mais cela fait tout de même un choc d'être si vite couchée sur la fine couche de neige. Roger doit mourir pour ses crimes. Lui qui était jusqu'à présent sur moi, est désormais sous mon corps. Je prends le plus de flocons que je peux et les laisse tomber sur son visage. Oups ? Je ne peux m'arrêter de rire et je vois que lui aussi bien qu'il essaie de paraître fâché. Roger réussi à se relever tout en me prenant dans ses bras. Je me suis maintenant sur son épaule tandis qu'il me transporte tel un sac de patate. Je frappe son dos de mes poings en lui hurlant de me laisser, toujours en rigolant. Ses bras me retiennent en me serrant juste en dessous des fesses, mais j'ai l'impression que je peux tomber à tout moment.
- Pourquoi est-ce que je ferais ça, dis-moi ?
- Car tu me fais mal !
En réalité, je ne souffre pas du tout. Je veux juste qu'il me lâche pour que l'on puisse continuer notre journée dans le calme. Bien que je doute que cela soit possible avec Roger à mes cotés. Il retire son emprise et je me trouve assise sur le sol froid. Ouch.
- Fais chier ! Je suis désolé, Sally. Ça va ?
Il s'accroupi devant moi et passe sa main sur mon visage, une expression de stresse sur la figure. Sa main est glacée, mais je peux sentir sa douceur. Mon souffle se coupe un instant pendant qu'il me détaille, voulant probablement savoir si je suis blessée. Après sa petite inspection, son regard se plante dans le mien. Je sais qu'il sent lui aussi ce qui est sur le point d'arriver, mais, comme moi, je sais qu'il n'a pas la force de reculer. Nos têtes se rapprochent de plus en plus et nos respiration se mêlent. J'ai tout à coup très chaud. Mathew. Je dois penser à Mathew. Je m'éloigne un peu en toussotant.
- Je commence à avoir faim pas toi ?
Roger est surpris pendant une seconde, mais se reprend vite en me souriant. D'accord... On a évité l'impardonnable.
- Je suis toujours partant pour de la bouffe.
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