19.
- Je crois que je vais vous laisser. J'ai entendu Brian crier mon nom.
John se dépêche de quitter l'appartement. Je me retrouve seule avec Roger en plein milieu de mon salon. Pourquoi est-il venu ici ? M'a-t-il vu avec Mathew ? Et même si c'était ça, qu'est-ce que ça peut lui faire ?
- C'était le mec du bar ?
- De quoi parles-tu, Roger ?
- Tu étais au restaurant ce soir. Je le sais car j'y étais aussi.
Il m'a vu.
- Oui, c'était lui. Tu es venu jusqu'ici pour ça ?
Il secoue sa tête et regarde le sol un peu avant de relever ses yeux vers moi. Je ne saurais décrypter ce que son regard exprime. Je ne pense pas que lui-même sache ce qu'il ressent en ce moment.
- En fait, je... Je voulais savoir si tu étais OK. Je veux dire... Il y a tellement de fou par ici. On ne sait jamais.
- Eh bien. C'est gentil de t'être inquiété, mais Mathew n'a rien d'un fou. Donc si tu voulais bien me faire le plaisir de quitter mon appartement, s'il te plaît.
- Tu n'es pas obligée d'être aussi froide.
- Avec ce qui s'est passé la dernière fois que je ne l'ai pas été, je crois bien que si. Maintenant au revoir, Roger. Cette visite était inutile.
Il part en me murmurant un simple 'à la prochaine'. À quoi joue-t-il encore ? Je préfère ne même pas y réfléchir. Je vais dans ma chambre, ferme la porte à clé et me mets en pyjama. Je suis arrivé chez moi vers 22 heure ce qu'il veut dire qu'il doit être environ 22h30. Je suis épuisée et je travaille demain. Je ferais mieux de me coucher. Je vais dans mon lit, m'installe confortablement et ferme les yeux. J'aimerais bien que Mathew et moi ça donne quelque chose. J'ai déjà hâte à notre prochaine sortie. Nous ne nous sommes peut-être pas rencontrés de la meilleure des façons, mais cette soirée avec lui a été merveilleuse. J'espère qu'il a autant envie que moi de ressortir.
Ce matin, mes yeux s'ouvrent à cause du bruit strident qui provient de mon réveille. Je commence par aller prendre une douche pour ensuite aller manger. J'enfile mes vêtements de travail et 30 minutes plus tard je pars en bus. J'arrive au magasin juste à temps. Deux minutes de plus et j'étais en retard. Mon patron me salue et je m'installe à l'arrière de la caisse. Il est 9 heure et je termine à 15 heure. Il est vendredi et la boutique est presque déserte. Je fais tout de même quelques ventes avant de partir chez moi 6 heures plus tard. Je sors de mon lieu de travail et la personne qui m'attend devant la porte porte des lunettes soleils et à ses cheveux blonds qui ne tiennent pas en place à cause du vent froid. Dites-moi que c'est une blague.
- Salut.
Je l'ignore et marche vers l'arrêt de bus non loin d'ici. Je l'entends me suivre et dire mon nom. Il ne devrait pas être avec Elisabeth en ce moment ?
- Sally. Attends un peu s'il te plaît.
Il ne lâchera jamais l'affaire. Je m'arrête et Roger se place devant moi. Je le regarde un sourcil levé attendant qu'il me dise ce qu'il a à me dire. Il reprend son souffle pendant un instant.
- Je me demandais si tu voulais qu'on passe l'après-midi ensemble ? J'aimerais bien que l'on soit amis.
- Ça t'auras donc pris 8 mois pour t'en rendre compte. Bravo.
- Je suis désolé. J'avais l'impression que tu n'avais pas vraiment envie que l'on se reparle.
- Et qu'est-ce qui te fais croire que je le suis maintenant ?
Il est un peu surpris de ma question et prend un moment pour réfléchir à sa réponse. Je croise mes bras et commence à m'impatienter. Si ça continue il va me faire manquer mon bus.
- Je me suis dis que maintenant que tu as quelqu'un... Tu es peut-être prête à être amie avec moi.
Il est sérieux ? Il est ridicule. Je ne sais même pas quoi lui répondre. Est-ce que j'ai envie que nous démarrions une relation amicale tous les deux ? Peut-être que si je pars sans rien dire, il va me laisser le temps réfléchir et nous pourrons en parler une autre fois ? Je vais faire ça. Je le contourne et reprend mon trajet.
- Si c'est le bus que tu veux prendre, je suis désolé de t'apprendre que tu l'as manqué.
Je m'arrête et me tourne pour lui faire face. Nous sommes à bonne distance l'un de l'autre, mais nous pouvons tout de même nous entendre parler. J'ai l'impression que l'histoire se répète tout à coup.
- Tu ne vas pas me faire ce coup là encore une fois, Roger ?
- Je suis sérieux, Sally. Il y a à peine 30 secondes il y avait cinq ou six personnes et maintenant plus rien.
Je regarde dans la direction qu'il me pointe et remarque qu'il a raison. Fais chier. Il fait froid, j'habite à au moins 45 minutes de marche d'ici et je n'ai pas les vêtements appropriés pour faire une ballade sous la neige. Ma seule option, car partir avec Rog n'est pas envisageable, est d'attendre le prochain bus qui passe dans environ une demi-heure. Je resserre mon manteau autour de ma taille et part attendre sous l'abri en disant au revoir au blond.
- Sally, attends ! Je te raccompagne d'accord ? Je crois que John me tuerais si je ne le faisais pas alors qu'il fait si froid.
Je crois surtout que John te tuerais s'il savait que tu étais venu jusqu'ici pour me voir. Je n'ai pas envie d'accepter sa proposition. Cependant, 30 minutes c'est long et il me fait ses yeux piteux. C'est de la manipulation affective ça. Personne, même pas moi qui devrais, ne peut résister à ce regard. Je lâche une injure et vais dans la voiture de Roger. Il me suit et embarque du côté conducteur après avoir levé son poing en l'air. L'histoire se répète et je dois avouer que cela m'inquiète légèrement. Il démarre la voiture et nous partons en direction de chez moi.
- Je suis désolé pour hier. Je n'avais pas à venir chez toi comme ça.
- Ça va. C'est oublié. Mais, s'il te plait, ne recommence pas. C'était totalement inutile. Si je peux me permettre, pourquoi as-tu insisté pour que je vienne avec toi ?
- Je ne sais pas. J'ai envie qu'on soit ami.
J'acquiesce en silence. La tension présente dans l'auto diminue et la conversation avec Roger se fait de plus en plus facile. Nous parlons de tout et de rien comme si nous n'avions toujours été que de bons amis. Pendant ce court trajet, j'oublie ma haine envers Rog et la tristesse qu'il me faisait autrefois ressentir. Notre discussion est légère et je n'ai pas de difficulté à éviter les sujets sensible. Tel qu'Elisabeth, le passé ou même Mathew. Nous arrivons rapidement à mon appartement et Roger vient avec moi jusqu'à ma porte d'entré. Je le remercie pour m'avoir emmené chez moi et avant de partir il dépose un petit baiser sur ma joue. Je rougis face à la sensation de ses lèvres chaudes sur ma joue. Je souris et vais me coucher.
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