VII
Après être rentrée chez moi, j'avais eu mon père au téléphone afin de lui expliquer la situation et surtout pour tenter de déculpabiliser.
Mais alors que je m'attendais à ce qu'il soit très gentil et rassurant comme il savait se montrer habituellement, il eut été très froid.
Je m'étais à ce moment là dit qu'il serait préférable de couper court à l'entretien parce que sûrement son travail lui prenait beaucoup de temps comme lorsque j'étais petite.
D'ailleurs j'avais aussi remarqué qu'il n'était pas avec ma petite maman au domicile familial mais qu'il semblait être dans son bureau à l'écoute des bribes de discussions qui s'interposaient derrière son téléphone.
Cela m'étonnait dans un premier temps, il était tout de même passé vingt heure, puis finalement j'ai compris à quel point la vie active pouvait être pleine pour lui, d'autant plus qu'il ne travaillait que pour de gros clients dont l'affaire à défendre restait généralement complexe.
En dépit de mon envie de parler avec le reste de ma famille, j'eus préféré appelé Lisandro par la suite.
Je les appellerais demain, mais prends tout de même quelques secondes pour les prévenir en envoyant un SMS à ma mère dans lequel je lui dis avoir beaucoup de travail et peu de temps.
Un bien grand mensonge, je vous l'accorde.
Nous avons passé de longue minutes au téléphone avec mon ami.
A lui, je me suis confiée sur ce que je venais de vivre dans la journée et lui ai expliqué à quel point je ne ressemblait plus à rien physiquement parlant.
Ce dernier qui aimait me taquiner et me flatter par la même occasion ne se questionna pas très longtemps avant de me dire que je restait la plus jolie à ces yeux.
Cette déclaration, bien que peu discrète eut pour effet de me faire sourire comme une petite enfant.
Ça avait marché, j'étais toute heureuse de plaire à quelqu'un, même si je ne savais
réellement si c'était le cas.
Ma conscience très soucieuse de me rappeler sans cesse que je me voilais la face, ne se gêna pas une fois de plus de me le faire ressentir.
C'était bien la première fois que je commençais à m'attacher autant à un garçon, voir même à quelqu'un en général.
Je ne parlais pas ou peu à mes proches hormis à ma meilleure amie et à ma famille.
Tant cette discussion me faisait de bien et m'apaisait, que j'en oubliais complètement mes obligations morales qui étaient mes devoirs pour le lendemain.
Je ne voyais les minutes passées, et ce fut seulement au bout d'une heure et demi, que je me rendu compte de l'heure tardive qu'il était désormais.
Je raccrochais donc contrainte de me coucher, mais savais qu'une seule hâte dominait mon esprit à cet instant : le retrouver.
Je ne tardais alors plus avant de me glisser doucement dans mon lit très étroit, rappelons-le, et fermais les yeux avec douceur et contentement, le sourire au bord des lèvres.
Ce garçon avec son charme et son soutien, me fit presque oublier la journée catastrophique que je venais de passer.
Je sentais dès à présent qu'il se passait quelque chose entre nous, que je voulais aller plus loin.
Rapidement je tombais dans un sommeil qui me coupât de mes délicates pensées.
Demain sera un autre jour.
Les cours de ce vendredi avaient débuté par les sciences.
C'était à ce moment que je me suis rendue compte que je n'avais pas fait mon travail tant j'avais été occupée la veille.
Et bien évidement, c'était sans compter le seul jour où je me rebellais là dessus, alors que toute la classe se permettait de le faire depuis le début de l'année, que notre très chère professeur de physique décida de ramasser tous nos travaux.
La plupart de la classe étant fidèle à sa ligne de conduite, peu de personne lui rendirent leur travail, c'est donc d'une voix stricte et presque assourdissante tant aigüe était-elle qu'on se fit réprimander :
« - Savez-vous combien je suis payée une misère pour vous faire des cours aussi bons et complets qu'Einstein auraient pu donner? Votre niveau me désespère, je ne peux plus continuer ainsi! Je n'avais pas prévu de vous donner de travail pendant les vacances, mais je me vois ne plus avoir d'autre choix... tant pis pour vous. »
Elle se surestimait toujours alors que ces cours étaient presque incompréhensible.
L'ironie se jouait avec paradoxe dans ses mots, surtout lorsque l'on voyait les brouillons qu'elle nous donnait comme leçon.
Enfin...
Mais elle continua sur sa lancée telle une vipère enragée :
« - Ah oui, et je n'aime pas du tout l'ambiance qui règne dans se groupe, je tacherais de faire très prochainement un plan de classe, d'ailleurs votre travail sera commun, vous serez par quatre. Et je vous préviens, le travail à intérêt d'être fait en temps et en heure, sinon... je vous mettrais la note nulle. »
Je commençais à être très mal à l'aise, me demandant sur qui j'allais encore tomber et espérant ne pas avoir avec moi les pires cancres de la classe.
Après quoi un élève se permit de demander à notre supérieure si nous pouvions savoir avec qui l'on allait travailler et cette dernière entreprit de le faire de suite, de manière totalement aléatoire.
Plus de la moitié de la classe avait déjà trouvé paire à son pieds, quoique certain n'était pas très heureux et scandait pour un changement, ce que la physicienne refusa catégoriquement.
Moi, je n'avais toujours pas été nommée dans un groupe et voyais qu'il restait encore quelques personnes auxquelles je n'avais pas encore parlé.
Des filles très classes pour la plupart et bien différentes de moi, plus femmes, plus populaires sûrement aussi, enfin, sans doute aucun aux antipodes de ma personnalité très réservée.
Quand vint mon tour, je ne réagis pas directement aux noms qui m'étaient associés, du moins pas au sien.
Mais après coup, je me rendis bel et bien compte que j'allais devoir travailler avec Dimitri.
Et ce fut une véritable douche froide que d'apprendre cela.
Je n'avais absolument pas envie de partager cette expérience avec la personne qu'est ce garçon.
De plus, les deux autres filles qui allaient nous accompagner étaient totalement folle de lui et ne juraient que par son sourire... une affaire qui s'annonçait bien plus compliquée qu'elle n'y paraissait.
Les prénommées Sacha et Lolita étaient les deux seules surexcitées par cette contrainte scolaire.
C'était de cette manière que je les voyais au fond de la classe, à ricaner et à s'échanger des sourires plus qu'hypocrites, comme le faisaient toutes les demoiselles quand il s'agissait du plus beau garçon de la classe.
J'étais personnellement sous le choque et ne savait comment réagir.
Seule chose dont j'étais réellement sûre, je ne voulais pas avoir une note en dessous de quinze et j'allais tout faire pour que notre compte rendu s'approche de la perfection.
Dimitri lui semblait en avoir royalement que faire, d'ailleurs il s'était endormi dans ses bras après avoir su la nouvelle.
Au moins j'espérais qu'il allait être compréhensif et que l'on pourrait travailler de manière saine tous ensemble.
L'heure venait de finir peu de temps après que nos destins soient sellés, et à mon habitude, je sortais en dernière de la salle.
Mais au moment où je finissais de ranger mon cahier d'exercice prévu pour cette matière, je surpris Dimitri en conversation avec notre enseignant :
« - Vous n'avez pas compris, je ne peux pas travailler avec elle, ma famille a des antécédents avec la sienne, c'est impossible!
- Vous ferez avec, un peu de bon sens et tout ira bien, il faut devenir un homme cher Dimitri, vous devriez songer à être plus mature tout de même, lui répondit la blonde à lunettes rondes. »
Je n'ai pas écouté la fin de leur conversation et suis directement sortie dans le couloir où à ma surprise, les deux copines attendaient sagement leur apollon.
Sur le moment, je me suis dit qu'avoir une discussion avec eux quatre pour l'organisation du travail ne serait pas de trop, alors j'ai attendu patiemment que ce dernier finisse son aparté avec les deux autres filles avec lesquelles d'ailleurs j'avais déjà commencé les préparatifs :
« - Bon alors nous pourrions nous voir dans un café, je ne vis pas chez moi et je pense que c'est mieux si l'on se voit dans un lieu neutre, commençais-je.
- Je suis d'accord, à moins que Dim se prête à nous inviter dans sa villa aha, continua la prétendue Sacha.
- Je préfère chez lui personnellement, je suis certaine que le confort sera plus optimale! Se réjouit la dernière. »
Mais à peine sortie de la pièce Dimitri mis instinctivement court à leur joie :
« - Il n'y aura rien chez moi, vous allez faire ce travail sans moi. »
Il s'était exprimé d'une manière glaciale sans s'arrêter, et n'était pas resté longtemps, juste assez pour prendre de l'autorité, passant entre ses fans, les poussant même légèrement.
À cet instant je sentais que l'affaire allait être plus compliquée encore qu'elle ne me semblait, mais je relativisais, et me repris de suite, suggérant une nouvelle possibilité :
« - Bon, et bien on va tenter de travailler sans lui alors, on fait comme nous avions prévus au départ? Demandais-je rapidement.
- Oh... je suis désolée, je viens de recevoir un message de mon père, je dois travailler toute les vacances, on ne pourra pas se voir.. mentit l'une en simulant la réception d'un message téléphonique.
- Mouais, je ne suis pas douée en physique moi, fais le toi, tu aura bien plus de chance seule, ajouta l'autre.
- Mais? Déglutis-je.
- Désolée... terminèrent-elle faussement. »
Il me fallait désormais me rendre à l'évidence, je n'avais plus qu'à faire le travail seule, parce que personne d'autre ne le ferait, ou alors je devais convaincre mon ennemi de participer à la tâche, et s'en suivrait l'équipe au complet.
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