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⋆★Chapitre 4- Le courage ⋆✩

⋆★Adam

Une putain de semaine depuis la St Valentin, et on me harcèle encore pour savoir de qui vient la fameuse lettre. J'ai soudainement gagné en popularité ! Youhou! Les gens s'intéressent à moi parce que j'ai eu une putain de carte ! J'aurais préféré qu'ils ne le fassent jamais, si c'est pour supporter la compagnie de ces hypocrites qui ne cherchent qu'un peu de gossip à se mettre sous la dent. Je ne suis pas matière à ragots ! Je sers pas à ça ! La personne qui m'a écrit, c'est privé, et même si je le savais, je ne le dirais pas. A moins qu'il le veuille. J'étais sacrément choqué par le "il". Je n'avais encore jamais reçu de lettres d'amour écrites par un il. C'était perturbant, mais aussi intéressant.

Je ne l'ai pas tout de suite remarqué que c'était un "il". Enfin si, je l'ai remarqué, mais je n'ai pas fait attention. En fait, c'est en rentrant chez moi, quand je l'ai montré à ma mère, qu'elle ma dit "C'est bizarre, car tous les mots sont écrits correctement, et pourtant, les adjectifs sont conjugués au masculin. Je pense que c'est un garçon qui t'a écrit."

Après elle n'a plus rien dit, et elle est retournée à la correction de copies de petits morveux. Ma mère est professeure, vous savez. D'histoire géographie. Au collège. 

C'est tout, ça lui va bien.

Et donc j'ai reçu cette lettre. Depuis, j'y ai beaucoup pensé. Une semaine déjà, et rien. Une semaine!

J'ai pensé que c'était une blague, d'abord, et j'ai fait de mon mieux pour l'oublier.
Pendant deux jours j'ai encore plus baissé la tête parce que j'avais honte d'y avoir cru. Puis je me suis rendu à la raison : les blagues, c'est pour les gens qui ont des amis. Même les blagues méchantes, c'est pour les gens dont on remarque l'existence. Et ce n'est définitivement pas mon cas.
Je suis véritablement inexistant! Je suis fondamentalement invisible, c'est pourquoi l'idée même qu'on m'envoie une lettre est incongrue, car ça suggère un amour qui voit à travers la masse et les yeux des autres. Et c'est un genre d'amour, je me suis rendu compte, que je n'envisage pas pour moi. Que je n'envisageais.
Les deux jours suivants, j'ai donc pensé avec beaucoup d'optimisme que j'étais aimé, et cette pensée enjolivait grandement ma vie. Je suis même arrivé à l'heure une fois, parce que j'avais passé la nuit à être très heureux. Bref du grand n'importe quoi.
Et les deux jours après ces deux jours eux mêmes suivants de deux autres jours, j'ai de nouveau déprimé. Ou plutôt, je suis retourné à un état d'indifférence qui n'envisageait plus l'amour, ni la haine, mais qui était simplement empreint d'une sorte de déception profonde. "Un si grand amour", pensais-je, "qu'il ne peut être avoué ?" Et ça, c'était le moment où je suis passé à ma quatrième phase, qui est aujourd'hui, lundi : j'ai nommé cette phase l'action.

L'amour existe, l'amour n'existe pas, l'amour est trop timide : si l'amour ne vient pas à moi, je viendrais à lui, qu'il existe, ou non. Je trouverais l'auteur de cette lettre, menteur, ou non, et je le forcerai à me révéler tous ses secrets.

...

Oui oui, tous ses secrets.

J'avais pris une décision. La lettre stipulait que l'auteur s'asseyait tous les jours au premier rang. J'allais donc commencer par là.

*

⋆✩Justin

Ça fait une semaine, une semaine que je me sens très, très bête. J'ai envoyé cette lettre, mais maintenant, je ne peux l'assumer, j'ai tellement peur que ça me bouffe les entrailles ça me tue ça me taille le cœur en petits confettis et je souffre et je pleure toutes les nuits...

J'aimerais être quelqu'un d'autre, d'éphémère, pour aller lui parler, y arriver, et puis disparaître et qu'il n'y ait plus aucune conséquence. Je serais un homme invisible et j'aurais le courage de ne pas me soucier de ce que les autres pensent de moi, et plus particulièrement de ce qu'Adam pense de moi. Je ne sais pas quelle a été sa réaction quand il a ouvert la lettre. Je me rappelle précisément du sourire qu'il m'a adressé avant de l'ouvrir. Mais j'ai passé le reste du temps pétrifié par ce sourire, je ne me suis pas retourné et depuis, je l'aperçoit, successivement pensif, vaguement heureux, puis triste encore, et je ne peux que me demander si c'est moi qui ait causé ces disparités d'humeur, si ce n'est pas autre chose, si j'ai joué un rôle dans quelque chose et si je me sens prêt à en jouer encore un autre, en ayant le courage de lui parler.

Mais je n'ai pas ce courage. Je n'avais déjà pas, initialement, le courage de lui envoyer la lettre, et je l'ai fait, et je me force à le croire, sous l'emprise du hasard, pas parce que je le voulais, mais parce que je suis très, comme énoncé au début de cette réflexion, très bête.

Et j'aime toujours autant voir sa silhouette sa détacher et devenir si singulièrement différente et spéciale lorsqu'il arrive en retard.

J'aime voir ses cheveux noirs collés par la pluie quand il y en a, j'aime quand la pluie dégringole son blouson en cuir noir et j'adore la façon dont il passe la main dans ses mèches comme s'il ne se rendait pas compte que c'est beau.

J'aime sa façon de rester silencieux et ses réponses à demi mots, j'aime le fait qu'il n'amène sa trousse que tous les trois de l'an et qu'il ait déjà oublié son sac.

J'aime tout cela, plein de petites choses, jusqu'à la manière fragile dont il mâchonne son stylo, mais ce sont des choses que je n'aurais pas dû écrire et surtout pas à lui, car il est à la fois mon plus grand amour et ma plus grande peur : celle du rejet.

*

Un matin je me rendis en cours avant l'heure avec toujours la peur croissante que quelqu'un me reproche la lettre. Je me stoppais juste avant de pousser la porte de la classe. J'avais entendu du bruit. Je jetais un œil précautionneux à l'intérieur, et... Et je me rendis compte d'une chose fantastique : Adam était en avance. Il inspectait les bureaux en penchant son dos de façon étrangement délicate. Il avait les sourcils froncés et il soupirait en lisant les noms écrits en haut à droite des bureaux (une idée stupide du proviseur).

- Ouais, non, fit-il.

Il passa à un autre bureau, se pencha et ricana fort.

- Sûrement pas.

Il s'avançait de plus en plus vers la porte et je n'osais pas esquisser un geste.

- Mouais, non, c'est une fille, dit-il en délaissant un bureau.

Il en arriva à mon bureau. J'étais curieux, à vrai dire, de ce qu'il pourrait en penser.

- Oh! Justin.

Il parut pensif un instant.

- Impossible, dit-il, les yeux brillants de ce que j'analysais comme une sorte de mélancolie.

Il en arriva au dernier bureau, celui de Suzie, et éclata de rire.

- Ah! Celle là!

Il avait l'air véritablement mort de rire. Pour une si petite chose ? Pour le prénom de Suzie ? Son seul prénom pouvait le faire rire comme ça ?

- Ouais, celle là, fis-je en rentrant dans la classe. Et ?

Pour une raison incompréhensible, j'avais soudain eut une poussée de colère en moi. Et je l'avais tout naturellement reportée sur le seul objet présent ici : lui.

Il se redressa d'un coup, les yeux écarquillés. Ses joues devinrent rouge. Et je réalisais ce que je venais de faire. Oh merde alors.

- Que... commença-t-il.

La cloche sonna. Adam redressa la tête vers le plafond et me regarda de nouveau.

Il articula quelque chose que je ne compris pas.

- Quoi ?

- C'est toi, la lettre ? lança-t-il, ayant retrouvé son air nonchalant.

*

Kikou!!!

2 ans après hahahahahahaahahahahahahha :DD



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