25.
-Il faut que tu le quittes.
Sayo est nue. Assise sur le fauteuil de son salon. Elle ne me regarde pas. Elle est en colère parce que j'ai ouvert les yeux.
Et moi j'ai envie de tout casser autour de moi.
Elle n'a pas ouvert la bouche depuis cinq minutes. Sa poitrine se soulève encore trop rapidement, je ne sais pas si c'est parce qu'elle est énervée ou si c'est parce qu'elle redescend encore de son orgasme.
Je ne peux pas m'empêcher d'observer sa peau, même si je vois bien à son visage crispé qu'elle déteste ça.
Il y en a partout. Des bleus, des hématomes, des coupures, des marques de poings et de mains. Ce ne sont pas les miennes mais des mains d'homme, puissantes et détestables.
-Comment... Comment est-ce qu'il peut...
Et moi, pourquoi n'ais-je rien vu la nuit dernière ? Comment ais-je pu être aveugle à ce point, ne pas comprendre que c'était pour ça qu'elle ne sortait pas ?
Je me lève, je m'approche d'elle et me laisse tomber près du fauteuil. Elle se mord la lèvre, fort. Je vois bien qu'elle s'empêche de pleurer, ça me fait trop mal au cœur. Mais j'avance quand même ma main pour caresser sa cuisse. Sur le côté, une grande marque qui disparaît à peine.
La voix rauque, elle murmure :
-Il y a deux mois, contre le meuble de la télévision.
-Pourquoi ?
Ses mots me brûlent la gorge.
-Parce que j'ai rayé sa voiture en me garant. Depuis j'ai plus le droit de la prendre.
Elle sourit derrière les larmes qui soulignent ses yeux. Je respire lentement, mes doigts tremblent, je touche le bleu qui entoure son nombril.
-On s'est battu dans la salle, je me suis pris le côté du lavabo. Je ne sais plus pourquoi.
Je me redresse un peu, me glisse entre ses jambes pour embrasser son ventre. Ca l'a fait sourire un peu, mais ses larmes redoublent. Elle me montre ses bras.
-Des griffures. La il m'a frappé l'épaule parce que j'ai dit que j'étais fatigué et que je ne voulais pas faire l'amour. Et c'est aussi pour ça que j'ai eu un coquart pendant un moment, mais je suis resté chez moi alors je pense que tu n'a pas remarqué.
Je secoue lentement la tête. Non. Rien. Je n'ai jamais rien remarqué.
Et je me hais.
Putain.
Elle se lève et on fait le tour de son corps comme ça, pas à pas. J'embrasse les bleus, toutes les blessures et les déchirures. Je pleure dans ses bras et je la serre fort jusqu'à lui faire mal et alors je passe cinq minutes à m'excuser et à pleurer encore.
Ensuite on va dans sa salle de bain et on prend une douche toutes les deux. Elle me lave les cheveux avec son shampoing et elle me dit que je suis la meilleure chose qui lui soit arrivée jusqu'à maintenant dans la vie. Elle embrasse le bout de mes seins et je lui dit que j'ai envie d'elle, que son corps me plaît terriblement, malgré tout ce qu'il a vécu. Elle éclate en sanglots.
On sort de la douche enroulée dans la même serviette et je lui passe de la pommade sur le corps.
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