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"You're begging me to go, Then making me stay, Why do you hurt me so bad ?"
Maison des Johnson, 19h35
Je repousse doucement mon assiette et informe mes parents que je vais me coucher. Ça fait quelques jours que Montgomery m'a avoué ses sentiments et je nage dans une bulle de bonheur. J'ai l'impression que chaque sensation est décuplée, que rien ne peut ternir mon humeur, j'arrive même à prendre ce procès avec bonne humeur et à voir le bon côté des choses. Justin va mieux, Clay n'a pas changé et Bryce nous laisse tranquille. Monty est présent pour moi à chaque seconde. Dès que nous avons un instant de libre, nous nous retrouvons derrière les gradins, à nous parler de tout et de rien et à nous embrasser tendrement. Je n'aurais jamais cru que ça marcherait aussi bien entre nous, mais il compte vraiment faire des efforts pour moi. Certes, il ne se départit pas encore de ses accès de violence et il râle dès qu'un garçon m'approche, mais j'essaie de relativiser. Je ne pourrai jamais le changer totalement, pourtant ce n'est pas grave, je l'apprécie comme tel. On a peut-être déjà eu une petite dispute, or ça s'est vite arrangé. A vrai dire, la haine qu'il porte contre Tyler Down le consume et il a failli crier au scandale devant le lycée entier quand j'ai eu le malheur de parler deux minutes au photographe concernant l'album de fin d'année.
Je monte dans ma chambre et me pose devant ma fenêtre. Clay vient de partir en vélo, je ne sais pas trop où il va, ni pourquoi il n'a pas préféré sa nouvelle voiture, toujours est-il qu'il a l'air pressé. Je regarde l'écran de mon téléphone pour la millième fois aujourd'hui. Depuis ce matin, Monty ne répond à aucun de mes messages, ni à aucun de mes appels et ça m'inquiète. Je ne l'ai pas vu en cours, ni à notre rendez-vous hebdomadaire pour remonter sa moyenne. Ce n'est pas son genre de ne pas me donner de nouvelles. Après vingt bonnes minutes à tourner en rond dans ma chambre, j'attrape une veste et descends en toute hâte. J'explique rapidement à mes parents que je dois aller donner des cours à un camarade de classe et ils m'autorisent à prendre leur voiture. Je démarre en trombe et file jusque chez Monty. Le cœur battant, je remonte l'allée et sonne à la porte, priant très fort pour que ce soit lui qui m'ouvre et pas son père. Malheureusement, je tombe sur Monsieur Delacruz. Quand il m'adresse son regard mauvais, je tressaille.
- T'es qui toi ?
Son haleine empeste l'alcool et j'ai les jambes qui commencent à trembler.
- Je... Je cherche Montgomery. Je viens lui apporter des cours.
Je désigne mon sac à main, même si je sais pertinemment qu'il n'y a rien de plus que mes clés et mon téléphone à l'intérieur.
L'homme me dévisage avec un œil pervers et j'hésite à hurler pour alerter mon petit ami.
- Il n'est pas là, lâche-t-il simplement.
Je fronce les sourcils, prête à exploser. Il se fout de ma gueule. Mais avant que j'aie pu répliquer, il me ferme la porte au nez. Je soupire en revenant sur mes pas. Soudain, quelque chose me traverse l'esprit. Je contourne discrètement la maison et arrive juste sous une fenêtre par laquelle filtre de la lumière. Elle est un peu haute, mais je pense que je peux m'en sortir.
J'entends alors mon téléphone vibrer. Je le sors à la hâte et décroche.
- Ouais Justin, c'est pas trop le moment, chuchoté-je dans le combiné.
- Je suis en route pour chez Bryce, s'écrie-t-il. Je crois que Clay va faire une connerie.
- Pardon ?
Mon cœur s'accélère soudainement et je m'éloigne de la maison pour pouvoir parler plus fort et entendre chaque mot du jeune Foley.
- Je m'en charge Abby, je voulais juste te prévenir.
- Non attends, j'arrive.
- Non je t'assure, ça va aller. Je te rappelle après, promis. Fais ce que tu as à faire.
Il raccroche et je reste plantée dans le noir, terrifiée. Je jette un nouveau coup d'œil à la fenêtre puis à ma voiture, me demandant quel est le choix le plus judicieux. Rejoindre mon meilleur ami, sûrement en danger, ou vérifier que mon petit ami va bien ?
- Fais chier, juré-je entre mes dents.
Je balance mon téléphone dans mon sac et trouve appui dans les trous que comporte la façade blanche de la maison Delacruz. Je ne peux pas laisser Monty comme ça, j'ai promis d'être toujours là pour lui et j'ai vraiment peur de son état. J'ai confiance en Justin et en Clay, ils sauront se débrouiller tous seuls et si ce n'est pas le cas, j'aurais tout le temps de culpabiliser après.
Difficilement, j'atteins la fenêtre. Celle-ci est entrouverte et je toque, à bout de souffle. A l'intérieur, une silhouette bouge et se rue sur moi. Montgomery ouvre sa fenêtre en grand et m'attrape sous les aisselles pour me tirer à l'intérieur.
- Mais t'es malade ! T'aurais pu te tuer ! m'engueule-t-il, alors que je reprends mon souffle.
Je me redresse et pousse un petit cri en voyant son visage marqué une nouvelle fois. J'ignore ses paroles et jette mon sac par terre pour aller l'examiner. J'explore délicatement son visage avec mes doigts tandis qu'il soupire.
- Je te parle Abby, qu'est-ce que tu fous ici ?
Je laisse retomber mes bras et m'empourpre.
- T'as répondu à aucun de mes appels et aucun de mes messages, je me suis fait un sang d'encre ! C'est à cause de ça que tu ne t'es pas pointé au bahut ?
Il acquiesce douloureusement et je serre les poings.
- Je vais le tuer, dis-je en me dirigeant d'un pas ferme vers la porte de sa chambre.
Monty est plus rapide que moi. Il me rattrape et me coince entre son corps et la porte.
- Arrête tes conneries !
- Il t'a encore fait du mal, je vais lui montrer ce que ça fait que de se prendre des coups.
J'ai les lèvres qui tremblent tellement je suis remontée. Je ne supporte plus de voir Monty le visage contusionné. Il ne mérite pas de vivre avec un monstre pareil.
Montgomery ne répond pas et se contente de me fixer. Un sourire apparaît alors lentement sur ses lèvres et il s'esclaffe.
- Quoi ? lui demandé-je, toujours en colère.
- T'es sexy quand tu t'énerves.
Je tourne la tête en levant les yeux au ciel. Pourtant, mon cœur ralentit déjà et la colère redescend. Je prends alors conscience de la proximité de son corps et de son visage. Monty dépose un baiser dans mon cou et je grogne.
- Ce que t'es agaçant, dis-je.
- C'est faux, répond-il en cherchant mes lèvres des siennes.
Finalement, je cède et l'embrasse. Il passe ses mains dans mon dos et je m'agrippe à sa nuque. Monty s'éloigne doucement de la porte et nous dirige vers son lit sur lequel il retombe lourdement. Je me retrouve au-dessus de lui, ayant un total accès à son corps. Je laisse mes lèvres glisser sur sa mâchoire puis son cou avant de tirer frénétiquement sur le col de son t-shirt pour descendre plus bas. Monty ricane et se redresse pour retirer son haut. Je profite de l'occasion pour jeter ma veste par terre et retirer mon chemisier également. Monty s'attarde une seconde sur ma poitrine et sur mon ventre. C'est la première fois que je me dévoile à lui. Mais j'ai l'impression que c'est le bon moment. J'ai souvent l'impression que notre vie ensemble ne tient qu'à un fil. Que le procès nous fait perdre du temps, que la fin de l'année est proche et que bientôt, on ne pourra plus se voir. Notre relation a évolué en seulement quelques jours, comme si nous nous tournions autour depuis des mois. Ça a été une véritable coup de foudre.
L'amour est un champ de bataille comme dit la chanson, je compte profiter de chaque minute qui s'offre à moi.
Je m'allonge sur le torse chaud de Montgomery et retrouve sa bouche. C'est puissant la façon dont il me renverse, dont sa langue poursuit la mienne, semble la connaître par cœur et la redécouvrir à chaque baiser en même temps, comme nos sensations se mêlent l'une à l'autre et semblent en cohésion parfaite.
Je ne sais pas combien de temps nous restons à nous embrasser, mais ça me semble être une éternité et en même temps trop rapide. Quand Monty démontre son envie d'aller plus loin et que je lui avoue timidement que je préfère qu'on en reste là pour ce soir, il se contente d'acquiescer en souriant et de continuer de m'embrasser. Pas d'insistance, pas de questions. Juste lui et moi.
Cette attention me touche particulièrement, je me sens privilégiée. Il n'aurait pas accepté si facilement avec d'autres filles.
Après nos baisers langoureux et passionnés, je m'allonge tout contre lui et pose ma joue sur son torse. Il passe un bras dans mon dos et je trace le contour de ses muscles avec mon index. Nos respirations sont toujours erratiques, mais un sourire illumine nos visages.
- Viens vivre avec moi, dis-je soudain.
Je relève le visage sur Montgomery qui me scrute, interrogatif.
- Je suis sûre que mes parents seraient d'accord si je leur explique, continué-je. Tu ne peux plus habiter ici. Quand tu auras quitté ton père, on pourrait appeler les services sociaux ou seulement attendre que tu sois majeur pour partir d'ici.
Monty reste silencieux et le temps d'une seconde je me demande s'il ne va pas se mettre en colère. C'est une idée stupide qui m'a pris d'un seul coup, sans aucune réflexion au préalable. Mais son sourire s'agrandit et il m'offre un baiser.
- Merci mais je ne peux pas partir d'ici. Mon père risque de retourner la situation et avec mon comportement au lycée, j'aurai des ennuis. Je peux encore tenir quelques années, je te le promets. De toute façon, dès la fin du lycée, je mets le plus de distance possible entre lui et moi.
Je pince les lèvres, un peu déçue, mais c'est son choix. Je lui fais confiance et avec un peu de chance, son père arrêtera définitivement de lever la main sur lui. Comme je ne veux pas me disputer, je n'insiste pas et repose ma tête sur son torse. Mais ça me conforte dans l'idée qu'on sera toujours là l'un pour l'autre...
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Oula ! On a eu chaud ! Ils ont failli aller plus loin nos petits coquins haha ! Quel avenir envisagez-vous pour nos deux tourtereaux ? Vos hypothèses dans les commentaires, please ! Avec votre avis sur ce chapitre, évidemment ! Vous vous situez bien dans la saison 2 ? Episode 11 il me semble.
En tout cas, il nous reste deux petits chapitres avant la fin de cette fanfic (mini fanfic je devrais dire mdr) et après je vous posterai deux petits bonus ^^
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