Minuit était passé, il faisait nuit noire. Monsdadt était une ville silencieuse, la nuit. Les seuls bruits étaient ceux des animaux nocturnes traînant autour du bâtiment dans lequel cet homme nettoyait les dernières tâches faites par les clients.
Il retourna ensuite à l'arrière de son bar, se servant un verre de thé glacé. Il était barman, et pourtant, il ne buvait pas une seule goutte d'alcool. Il n'aimait pas ça. Il ne comprenait pas pourquoi tant de monde aimait ça.

« Kaeya..., fut le seul mot qui sortit »

Il laissa tomber sa boisson, et laissa sa main droite descendre le long de son corps, arrivant en haut de sa cuisse. Ses doigts semblaient avoir leur propre volonté, déboutonnant le seul bouton du pantalon, puis ouvrèrent la braguette. Ils passèrent le dernier obstacle, et entourèrent la chose qu'ils venaient de libérer.
Diluc s'en voulait. Il était là, seul dans son bar, à se toucher en pensant à un homme qu'il avait rejeté il y a déjà plusieurs années. Et il était bien trop têtu pour ne serait-ce que tenter de renouer les liens.

« Mh... »

Il se permettait cet acte la nuit seulement, quand il pouvait penser à cet homme dont il était fou amoureux tranquillement. Cet homme qui avait rempli ses journées de bonheur, même s'il ne l'avait jamais montré. Cet homme que son père avait adopté il y a un moment, et qui avait été son frère pendant une grande partie de sa vie. Diluc Ragnvidir était ce genre de personne. Il ressentait beaucoup de choses, mais il n'en montrait rien.

« Kaeya... »

Il jeta un rapide regard autour de lui, dans l'espoir de voir le paquet de mouchoirs. Il le remarqua sur une des tables au loin, et se maudit. Les mouvements de sa main devinrent plus rapides, ses dents se plantèrent dans sa langue inférieure. De simples gémissements arrivaient à sortir. Son liquide blanc finit par sortir, giclant un peu plus loin que le bar devant lui.
Une bonne dizaine de minutes passa, il n'avait pas bougé d'un poil. Il avait le regard planté sur ce liquide visqueux sur son sol, comme à chaque fois qu'il se touchait.

« Hé ! Diluc ! »

Il releva le regard vers la porte, et soupira en reconnaissant la voix du petit barde. Il se rhabilla, et alla essuyer cette chose qui faisait tâche sur son sol toujours si propre. Il reprit son visage blasé, ennuyé de tout, et ouvrit la porte.

« C'est fermé.

- Je sais, c'est pour ça que je suis là ! Boire un verre quand il y a personne !

- Quand je dis que c'est fermé, c'est que c'est fermé. Pour les autres comme pour toi.

- Fais pas ton cochon ! »

Venti entra dans la taverne sans se soucier des horaires de fermeture, et alla s'asseoir devant le bar, attendant sa boisson.

「ƚɾαɳʂιƚισɳ」

« Un autre !, hurla le barde en levant son verre en l'air »

Tandis que le barman lui versait un nouveau verre, Venti posa son coude sur la table, et sa tête contre la paume de sa main. Son regard était centré sur le liquide qui tombait droit dans le récipient. Un petit sourire étira ses lèvres.

« T'es intelligent, Diluc. Depuis le début, tu sais que je suis l'Archon Anémo, et tu n'as jamais rien dit à ce sujet »

Son regard passa de son verre désormais plein à la tenue sombre du rouquin.

« Qu'est-ce que tu veux que je dise ? Tu veux que je prie Barbatos, peut-être ?

- Ah non, jamais, tu serais ridicule »

Un sentiment étrange prit le barman. Il regardait l'alcoolique, avec la gorge nouée. Il n'arrivait plus à voir le barde souriant tout le temps. Désormais, devant lui, c'était une autre personne qui se trouvait.

« Diluc, murmura Barbatos en faisant tournoyer son verre rempli de sa main gauche. Mon cher Diluc »

Les pupilles vertes semblèrent briller plus fortement, malgré la lumière ambiante de la pièce.

« Penser ça de ton petit frère, Diluc, tu n'as pas honte ?

- C'est pas mon frère.

- T'as raison, c'est ton amoureux »

Le rouquin croisa les bras contre son torse, et planta son regard dans celui de son interlocuteur. Il détestait ce sourire qu'il voyait. Bien qu'il détestait le barde alcoolique, il détestait encore plus le vrai Barbatos.

« À quoi tu joues, exactement ? Tu vas me faire marcher ? Tu veux avoir tous tes verres gratuits en échange de ton silence.

- J'adorerai !

- Non.

- Pff... Moi qui voulais juste te donner un conseil.

- Un conseil foireux ? Non merci.

- Hé mais- ! »

Il préférait largement le Venti enfant jamais sérieux. Il le regarda boire son verre d'une traite, se lever, et aller vers la porte.

« Tu devrais pas hésiter pour Kaeya, ça pourrait te surprendre »

Il le regarda quitter sa taverne, et, trop perdu dans ses pensées, il oublia de le rappeler pour payer la trentaine de verres bus.

「ƚɾαɳʂιƚισɳ」

Diluc se sentait bête. Même après avoir dit que les conseils du barde étaient foireux, il était quand même allé voir Kaeya dans le but de lui faire part de ses sentiments amoureux qu'il haïssait plus que tout. Il devait s'avouer que le vrai Barbatos était, certes, plus effrayant et plus angoissant, mais il semblait aussi plus de confiance.

« Kaeya !

- Diluc ?, lâcha le bleuté en se frottant les yeux, fatigué. Il est 2h passé... Qu'est-ce que tu fous là... ? »

Diluc se sentait vraiment bête. Maintenant qu'il était face à l'homme qu'il aimait, il se demandait ce qu'il était censé faire. Il se maudissait d'avoir écouté l'Archon.
Il traversa l'espace entre le corps de son frère adoptif et le côté de la porte, se retrouvant donc près du lit.

« T'es assez réveillé pour m'écouter et me comprendre, au moins ? Je me répéterai pas.

- Pas vraiment... Mais je dois dire que... Kaeya bailla... je m'attend à rien d'important... »

Il resta un long moment silencieux, durant lequel le capitaine semblait s'endormir sur place.

« Kaeya !

- Ah oui, sursauta le plus jeune, je suis réveillé ! Je t'écoute !

- Tant mieux »

Il avait deux solutions. Lui préciser une nouvelle qu'il ne lui pardonnerait jamais, ou lui dire la vérité.

« Aller, accouche, j'suis fatigué, moi... »

Il avança d'un pas assuré, et donna une gifle au bleuté. Il n'avait vraiment aucune intention de répéter, et tant qu'à se faire rejeter, autant que ce ne soit pas pour un malentendu.

« Aie, mais t'es malade ! Si c'était pour me frapper, t'aurais pu attendre demain ! »

Il attrapa le col de son cadet, et lui captura ses lèvres. Il profita de cette sensation plutôt courte à son goût.

« Maintenant... Oublie »

Il se sentait bête. Tellement bête. Il s'en voulait. Beaucoup trop. Il voulait s'enfuir, partir loin, éviter toute honte.

« Bordel..., laissa sortir Kaeya en déposant sa tête sur l'épaule du rouquin. Je peux même pas te dire depuis quand j'attends ça... »

Son coeur rata un battement. C'était ça, la surprise dont parlait l'Archon.

« Chaque fois que je voulais te le dire, tu me rejetais. Je sais que tu m'en veux pour tout ce que j'ai fait. Si j'avais pas été là, pa- ton père serait pas mort.

- Kaeya, je dois comprendre par là que tu m'aimes aussi ?

- T'es vraiment con quand tu t'y mets »

Pour simple réponse, les deux hommes s'embrassèrent une nouvelle fois, la lueur de la lune traversant la fenêtre étant leur seule lumière.

Premièrement, oui, je sais que le père de Diluc a adopté Kaeya.
Deuxièmement, oui, je sais aussi que Diluc hait Kaeya pour tous les trucs de Kaenri'ah.
Troisièmement, oui, je ship quand même KaeLuc.
Venez pas me faire chier avec vos « Mais c'est de l'inceste » ou « T'es degueu ».
Quatrièmement, vous crachez sur le KaeLuc mais pas sur Citrus, ni sur Vampire Knight, alors que c'est pire. Diluc ne considère même plus Kaeya comme son frère, alors vous ne pouvez pas considérer ça comme de l'inceste.
Pour finir, que je ship ou pas ne changera absolument rien à vos vies aussi insignifiantes que la mienne.

Cordialement, Bakagore.

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