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CHAPITRE 5

MONROE

Le soleil décline alors que je roule en direction de chez moi. Plein gaz, je traverse Campton comme une balle. Depuis quelques mois, je vis au-dessus d'un garage, ici même, sur Campton. Ce n'est pas le luxe, mais l'appart est plutôt sympa et la proprio également. Je dirais même qu'on est devenu de très bons potes. En arrivant dans ma rue, j'aperçois l'enseigne orange du garage qui est bouffée par la rouille. Je coupe le moteur, ôte mon casque et salue Gigi.

- Mal ! s'exclame-t-elle en me voyant descendre de ma bécane. Comment va ta moto ?
- Nickel, et c'est grâce à toi.

Gigi me sourit et les mains pleines de graisse, elle les essuie sur sa salopette rouge, déjà bien tachée. Petite de taille. Brune, les cheveux longs tressés de petites nattes qu'elle attache toujours en une espèce de chignon pour les maintenir en place. La peau mate dû à ses origines latinos, de grands yeux noir perçants et un sourire chaleureux. Gigi est une chouette meuf. Avec elle, je peux passer des heures à parler mécanique. C'est un peu ma bouffée d'air frais. Loin du cercle et de tous ces trafics.

Fille unique, âgée d'une vingtaine d'années, elle a arrêté la fac après la mort de son père pour pouvoir bosser ici à temps complet. Gigi ne voulait pas perdre le garage auquel son père tenait tant. Et il serait vraiment fier de sa fille. Parce que Gigi est une super mécano, la meilleure à vrai dire et ses doigts de fée ont bricolé mon bébé plus d'une fois. Honnêtement ? Je lui fais confiance les yeux fermés.

- Quand est-ce que tu me la laisses pour que je la bichonne un peu ? demande-t-elle en fouinant dans une caisse à outils.
- Bientôt, promis. En plus elle a besoin d'une petite révision, je réponds tout en poussant ma moto dans sa direction pour entrer dans le garage.
- Quand tu veux ! Elle me balance un clin d'œil et je lui souris tout en faisant rouler ma Honda jusqu'au monte-charge.

Une fois dedans, j'abaisse la grille et appuie sur le bouton pour le mettre en marche. Quelques secondes plus tard, je sors au deuxième. Sur ce niveau, il n'y a que mon appartement, le seul du bâtiment puisque le garage occupe le rez-de-chaussée ainsi que le premier étage. Je fais coulisser la grosse porte métallique que je verrouille à l'aide d'un tourne-vis et pousse ma bécane à l'intérieur de l'appartement. C'est super relou, mais depuis la fois où le garage s'est fait braquer par des mecs d'un quartier voisin, je n'y laisse plus ma Honda.

Ma moto garée dans un coin du salon près des grandes baies vitrées qui donne sur l'avant du garage, je pose mon casque sur le guidon et enlève ma veste en jeans, que je balance sur mon canapé avant de rejoindre la cuisine. Mon appart n'est pas très grand, mais comme il est dans un esprit loft, il est assez spacieux et pour moi, c'est bien suffisant. J'ai une pièce principale qui fait office de salon et donne sur une cuisine américaine. Une chambre avec une salle de bain minuscule. Et quand je dis minuscule, c'est loin d'être un euphémisme. La douche est tellement petite qu'on n'y tient même pas à deux

Question déco, j'ai fait dans la simplicité. J'ai laissé l'appartement dans son état d'origine. C'est à dire brut et industriel. Béton ciré, briques apparentes et poutres métalliques. Je n'ai aucun objet perso. Pas une seule photo. Les seules choses que je possède vraiment ici sont : ma Honda, cadeau de ma mère pour mes seize ans et un bouquin que j'ai pris soin d'emmener avec moi en quittant la Caroline. Un livre de poésie qui lui appartenait. Un ouvrage d'un écrivain français, mais j'ai beau avoir essayé plusieurs fois d'en lire quelques passages, je ne connais pas suffisamment la langue pour ça.

Ma mère est tombée malade peu de temps après avoir commencé à m'enseigner le français, une langue qui la fascinait. Et comme son état ne lui permettait pas de continuer, je n'ai malheureusement appris que très peu de choses que j'ai oublié avec le temps. Alors je garde le livre fermé, posé sur le rebord de ma fenêtre de chambre, juste à côté de mon lit en guise de souvenir.

Le nez dans mon frigo, je choppe une bouteille d'eau et la vide d'une traite. Je m'essuie la bouche avec la manche de mon sweat, mais l'odeur de mes fringues me dégoûte aussitôt. L'odeur du crack a imprégné mes vêtements. Putain.

Dégoûté d'avoir cette sale odeur sur moi, je jette ma bouteille vide et fonce jusqu'à la salle de bain. Je me débarrasse de mes fringues et entre dans la douche. L'eau brûlante s'abat sur moi et je sens mes muscles se détendre. Putain de journée de merde.

***

Une bière bien fraîche dans les mains, je la décapsule à l'aide du rebord de mon plan de travail. J'en bois une longue gorgée et traverse le salon pour atteindre mon canapé. Je me laisse tomber lourdement dessus quand la porte de mon appart coulisse dans un bruit métallique infernal. Je hausse un sourcil, surpris de voir Gigi entrer dans l'appartement en tenant un sac en plastique frappé du logo de notre resto mexicain favoris.

- Burritos ? demande-t-elle en avançant dans ma direction.
- Qu'est-ce que tu fous là ? T'avais pas un rencard ce soir ?
- Si, mais tu n'avais pas l'air en super forme tout à l'heure... alors je me suis dit que je pouvais venir te remonter le moral. Et quoi de mieux que de la bonne bouffe mexicaine pour ça ? dit-elle en levant le sac.
- T'es la meilleure ! J'ai une dalle de dingue !

Gigi me sourit et s'installe sur le canapé avec moi. Elle déballe notre repas et me tend mon burrito en me précisant qu'elle a bien demandé le supplément fromage avant que je ne lui fasse la remarque.

- C'est pour ça que je te garde sous le coude, je lance tout en mordant dans mon sandwich. T'es la meilleure pour tout !

Elle m'offre un sourire plus que forcé avant de prendre son air sérieux.

- Alors ? Raconte, pourquoi tu avais l'air blasé tout à l'heure ?
- Ça se voyait tant que ça ?
- Si on te connait bien, oui.

Je hoche la tête d'un air entendu.

- Pour faire court, mes gars ont fait une putain de boulette et je dois réparer ça avant que mon boss ne l'apprenne.

- Qu'elle genre de boulette ?
- Disons que je dois trouver un moyen de me faire
quinze mille dollars rapidement où je suis mort.

Gigi secoue la tête, dépitée.

- Tu sais, si tu avais un vrai job, tu ne serais pas dans ce genre de situation.
- C'est un vrai job, je réplique pour me défendre. - Tu fais partie d'un gang, Mal. Tu deals de la drogue et je ne sais quoi d'autre. Ce n'est pas un vrai boulot. Pourquoi tu continues à bosser pour ce mec ?

Je hausse les épaules et mords à nouveau dans mon sandwich.

- Tu es un mec bien. Tu n'as rien à faire dans un gang. Alors pourquoi tu restes ?
- Je n'ai pas vraiment le choix et puis, il y a cette meuf qui...
- Ah ! s'exclame-t-elle. Voilà la vraie raison !

J'esquisse un sourire et secoue la tête.

- Ce n'est pas ce que tu crois.
- C'est ça...
- Non, vraiment. C'est la meuf de mon boss.
- Je vois... alors en quoi cette fille t'empêche de partir du cercle ?

Je soupire de frustration.

- Ça n'a rien à voir avec elle. Je ne peux pas lâcher les Kings comme ça. C'est compliqué et puis Clochette, c'est...
- Clochette ? Tu lui as donné un petit surnom, c'est trop mignon, lâche Gigi tout en exagérant sur le « mignon » pour se foutre de ma gueule.

Je lève mon majeur et elle rit comme une dinde. Elle rit tellement qu'elle s'étouffe à moitié avec son burrito. Bien fait pour sa gueule.

- Plus sérieusement, reprend-elle. T'u es en train de me dire que tu kiffes la meuf de ton boss ?
- Quoi ?! Non ! T'es dingue !
- Alors c'est quoi le problème avec elle ? Sérieux cette discussion ne mène nulle part.

Je soupire. Elle me fatigue.

- Mon boss cogne sa meuf. Et pas qu'un peu. Ça fait pratiquement trois ans que je bosse pour lui et c'est la première fois que je remarque que sa meuf a des bleus. Faut dire que ça fait quoi... ? Huit mois que j'ai le droit de foutre les pieds à la villa. Et en huit mois, on ne peut pas dire que je l'ai souvent croisée. À croire qu'elle se planquait.
- Tu en es sûr qu'il la frappe ? Parce que si c'est vrai, ça craint.
- Elle a dit qu'elle était tombée quand je le lui ai demandé.
- Tu lui as parlé ?
- Ouais, mais c'était la deuxième fois. En trois piges, je ne lui ai parlé que deux fois et tu sais quoi ? Elle flippait carrément de moi. Comme si j'étais capable de lui faire du mal.
- Si son mec la frappe, tu m'étonnes qu'elle se méfie de tout le monde. Et puis... tu es un membre des Kings, elle doit penser que tu es comme son mec.
- Je ne suis pas un sale type, je grogne. Et même si je bosse pour lui, ça ne veut pas dire que je cautionne tout ce qu'il fait.

Gigi soupire longuement et vient poser sa main sur mon genou.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Rien. Je vais garder un œil sur elle. En plus, Andrea veut que je lui colle au cul pendant qu'elle sera à la fac alors ça tombe bien.
- C'est marrant, depuis que je te connais, c'est bien la première fois que tu t'intéresses à une fille au point de vouloir la protéger.
- Je te protègerais aussi si quelqu'un tentait de te faire du mal.

Un petit sourire vient étirer ses lèvres.

- Je n'en doute pas une seconde, mais cette fille tu la connais à peine. Tu serais vraiment prêt à risquer ta vie pour elle ?

Dans ma tête ça tourne à plein régime. Est-ce que je serais capable de défier Andrea si June était vraiment en danger ? Gigi a raison, je la connais à peine, pourtant quelque chose chez elle m'attire. Ce n'est pas juste sa beauté, c'est ce qu'elle dégage. Cette fragilité, son regard dépourvu d'émotions comme si elle se laissait mourir à petit feu.

- Mal ?

Je soupire longuement.

- Je n'en sais rien, peut-être.

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