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CHAPITRE 1

MONROE

Quand j'étais gosse, j'avais cette drôle d'impression. Celle de ne pas faire partie de leur monde. Pourtant ma mère me répétait sans cesse que j'avais ma place. Que je faisais partie de la famille, que j'étais leur fils. Mais je n'y arrivais pas. C'était plus fort que moi. Quoique je fasse, je ne me sentais pas à ma place. Rien ne me liait à eux. Pas même la couleur de mes cheveux ou bien celle de mes yeux. Rien ne collait. J'étais différent. Quoiqu'elle me dise.

Et puis ma mère est morte, la maladie me l'a enlevée. Emportant la seule personne à laquelle je tenais vraiment. Et avec elle, un lourd secret. Secret révélé quelque temps plus tard dans une lettre qui m'était adressée. Ce bout de papier noircit de son écriture fine et soignée me disait enfin la vérité. Ma mère n'était pas ma mère et mon père... lui non plus ne l'était pas vraiment. Aucun lien de sang. Avec aucun d'entre eux. Je n'avais plus d'identité, je n'avais plus aucun repère. Je n'étais plus que moi. Un mec paumé, perdu et salement en colère. Avec dans mes veines une rage puissante et dévastatrice. Elle me grignotait à petit feu, elle me rendait malheureux.

On m'avait menti toute ma vie. Je n'étais qu'une pièce rapportée. Une sorte d'objet trouvé. Un enfant abandonné, pas vraiment digne d'être aimé qu'on avait pourtant choisi de récupérer. Au fond de moi je le savais. Je l'ai toujours su. Ma relation avec mon père s'est dégradée au fil des années, jusqu'à devenir chaotique. Je n'ai jamais été vraiment proche de lui, mais la mort de ma mère a agrandi ce fossé entre nous pour en faire un vide.

Alors j'ai plié bagage. Et j'ai enfourché ma moto. Laissant sur mon sillage cette vie qui ne me convenait plus trop. Et j'ai roulé. Droit devant en direction de nulle part. Avec en tête une poignée de souvenirs. Mais je n'aurais jamais cru me perdre autant. Pendant aussi longtemps. J'ai quitté la Caroline du Nord en pensant que peut-être, c'était la bonne décision. Seulement parfois, une bonne décision prise pour de mauvaises raisons devient une mauvaise décision.

Et moi, j'étais bien trop mal pour réellement mesurer l'importance de celle que j'ai prise ce jour-là. Je n'ai pas réfléchi et je suis parti. J'avais besoin de temps. Besoin de m'éloigner de cette vie qui n'était plus la mienne. Cette vie qui m'étouffait de part cette vérité enfin révélée.

Alors que je traversais le pays, j'ai fait pas mal de recherches concernant mes origines. J'ai essayé de trouver d'où je venais. Qui j'étais. Mais rien. Les personnes qui m'ont abandonné à ma naissance ne voulaient pas que je puisse les retrouver. Même l'argent et le nom de mon père ne m'a pas aidé. Comment avaler le fait que mes parents biologiques ne m'aimaient pas suffisamment pour me garder ? Sinon, pourquoi m'auraient-ils abandonné ? Enfant mal aimé, suffisamment détesté pour être rejeté.

N'ayant aucune info sur mes véritables racines, j'ai erré un peu plus. Comme une âme en peine j'ai sillonné les routes en espérant trouver un endroit où je me sente chez moi. Et mon errance m'a directement conduit à Los Angeles. J'y ai fait pas mal de rencontres, beaucoup de mauvaises ce qui m'a amené à bosser pour les Kings. Un gang réputé de la cité des Anges. Et comme n'importe quel gosse paumé de dix-neuf ans en quête d'une nouvelle famille, je suis resté.

Appuyé contre le mur de la villa, je tire une dernière taffe sur ma clope, la dégage d'une pichenette et recrache la fumée avant d'entrer dans la maison. Ce soir, la villa semble bien silencieuse, à croire que je suis le seul membre des Kings présent. Ce qui est assez étonnant quand on sait que cet endroit est plus squatté qu'un bordel. Mon enveloppe pleine de billets en main, je traverse l'entrée et débouche directement sur l'immense salon. Mes Dr.Martens martèlent le sol en marbre blanc tandis que je me rapproche de mon boss. Affalé dans son canapé en cuir marron hors de prix, Andrea se prépare quelques lignes de coke qu'il trace grossièrement sur sa table basse en verre. Il en snife deux, se frotte le nez et s'affale un peu plus dans le canapé. Ma casquette à l'envers sur la tête, je la réajuste tout en me positionnant devant lui.

- Salut !
- Mal ? Qu'est-ce que tu fous là, mec ? s'étonne mon boss tout en reniflant grossièrement
- Je suis venu t'apporter ton fric.

Il hausse un sourcil et se frotte le nez.

- C'est la recette de ces trois derniers jours, j'ajoute en lui tendant l'enveloppe. Mes gars ont bien bossé.
- Parfait, il y a combien ?
- Je crois qu'il y a quinze mille.
- Tu crois ou t'en es sûr ? demande sèchement Andrea.
- Y'a quinze mille. Sûr.

Mon boss se redresse tout en se frottant le visage, puis il m'arrache l'enveloppe des mains pour y jeter un rapide coup d'œil.

- Et le reste il est où ? demande-t-il sans même me jeter un regard.
- Ouais... mes gars sont dessus. Tu auras la suite du fric à la fin de la semaine.
- OK. Attends-moi là. Je vais aller te chercher du stock.

Je hoche la tête et Andrea se lève, prenant bien soin d'embarquer l'argent avec lui, puis il disparaît du salon. Seul au milieu de cette immense pièce, je la balaie machinalement des yeux. Ici, tout pue le fric à plein nez. Andrea Alvarez aime étaler son argent, mais surtout sa réussite et cette villa en est la preuve. Cette baraque, c'est un petit bijou architectural d'un blanc immaculé sur deux étages avec une vue incroyable sur l'océan.

Pour faire simple et rapide, à trente-deux ans ce mec est le chef du plus gros gang de Campton. Drogues, armes, tout passe par nous et du haut de mes vingt-deux ans, je suis le plus jeune membre du cercle. Et faut croire qu'il m'a à la bonne parce qu'il m'a mis à la tête d'une petite équipe de deux mecs et ça, quelques semaines après mon arrivée. En tant que membre des Kings, notre job est simple : on écoule sa came, on lui rapporte un max, il nous file un peu de cash et tout le monde y trouve son compte.

Mais bosser pour Andrea, c'est prendre le risque de ne pas pouvoir sortir du cercle. Du moins si, mais difficilement. Les seuls mecs que j'ai vu quitter le gang étaient raides mort. Andrea Alvarez ne blague pas avec le business.

À ce qu'on raconte, il aurait déjà buté un mec de sang-froid juste parce que le type refusait de goûter la came devant lui. Ce mec est un taré et toute la poudre qu'il se fout dans le nez n'arrange en rien. Ce qui me ramène à sa « reine » comme il l'appelle. Cette jolie blonde qui a mon humble avis n'a rien à foutre ici. Je l'ai observé à plusieurs reprises et elle donne l'impression d'être prisonnière de cet endroit.

Et en parlant du loup...

La meuf de mon boss vient de débarquer dans le salon. Son regard accroche le mien et elle se fige. Ses yeux sont magnifiques. Une parfaite combinaison de bleu et de vert.

Apparemment surprise de me trouver là, elle se pince la lèvre tout en pressant un bouquin contre sa poitrine. Mon regard glisse sur elle comme sur une toile. Des cheveux blonds dorés, des yeux à tomber par terre, un corps mince et musclé naturellement, le teint halé. Elle ressemble à une petite fée. Comme celle du dessin animé pour gosses. La petite casse pied qui fronce toujours le nez.

D'ailleurs, quand je la regarde, je ne comprends toujours pas ce qu'une meuf comme elle fout ici. Elle et Andrea c'est clairement le jour et la nuit. Et puis, je me suis renseigné un peu sur elle, malgré la règle du cercle. Du peu que je sais, son nez ne traîne pas dans les affaires d'Andrea. Elle se tient éloignée du cercle et de tout ce qu'on trafique. Elle est clean. Alors pourquoi elle squatte un endroit comme celui-ci ? Ou plutôt pourquoi elle sort avec un mec comme lui ?

- Là voilà, enfin !

La voix de mon boss nous fait sursauter tous les deux. Clochette recule de quelques pas pour s'éloigner de moi et je tourne la tête pour croiser le regard sombre d'Andrea. Il me colle deux paquets blancs entourés d'un scotch noir sur le torse et fonce sur sa meuf. En le voyant avancer droit sur elle, elle se crispe.

- Ma reine. Mon ange. T'étais passée où ? lui demande mon boss tout en attrapant une mèche de ses longs cheveux blonds.
- Dans le jardin. Sous le cerisier, répond la fée d'une voix quasi inaudible.

Il hoche la tête et attrape son visage brutalement pour écraser sa bouche sur la sienne. Étrangement, elle ne répond pas à son baiser, elle se contente de garder les lèvres bien serrées. Je détourne les yeux et les pose sur son épaule dénudée. Son t-shirt vert menthe au col large et bien trop grand pour elle, lui découvre une épaule et je peux voir des taches violette presque marron colorer sa peau.

Je fronce les sourcils et Andrea finit par lâcher sa meuf. Elle s'essuie discrètement la bouche et en voyant que je fixe son épaule, elle balaye ses cheveux par-dessus pour la cacher.

- Arrête de mater ma reine !

Je secoue la tête.

- C'est son bouquin que je mate.

- Parce que tu lis, toi ? réplique-t-il en riant.
- Ouais, ça m'arrive, ouais. Bon... je vais y aller. Faut que je passe voir mes gars pour leur filer la dope.

Andrea acquiesce et je tourne les talons. Je traverse le salon et une fois dehors, je fonce vers ma moto. Je fourre ma casquette et la came dans mon sac à dos, enfile mon casque et enfourche ma bécane. Moteur en marche, je quitte la villa et mets les gaz sur Campton.

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