(Chapitre14 - Petite pièce)

Adam est aux anges. Il se lève et me demande où se trouve la douche. Sans en perdre une miette, je mange des yeux son corps dénudé en lui indiquant la salle de bain. Je n'en reviens pas... Je viens vraiment de me taper ce mec ?

Il a un petit tatouage sous l'un de ses pectoraux, mais je n'ai pas eu le temps de lire la phrase tatouée. Alors je me rabats sur ses cuisses, quand il commence à entrer dans la douche.
Mon appartement n'est pas très grand. De mon lit, s'il laisse la porte ouverte, je peux le voir se laver. Et puisque c'est le cas, j'avoue en profiter encore un peu. Malgré tout, son corps aussi sublime sec que mouillé, ne m'empêche pas de rester nostalgique.
Il a été doux et attentionné, il m'a donné un orgasme merveilleux, et c'est un homme adorable. Alors pourquoi est-ce que je reste sur la réserve ? Pourquoi je ne ressens pas ces fameuses ailes de papillons qui s'affolent dans mon ventre ? Je n'ai pas envie de traiter Adam comme un coup d'un soir, ni comme un sexfriend, mais c'est plus fort que moi...

Lorsqu'il sort de la douche, que l'eau perle sur son corps, il attache une serviette autour de sa taille et fait son tendre sourire en coin. Oui, il me fait craquer, c'est vrai. J'ai tout de même envie de lui laisser une chance...
Il m'embrasse après s'être habillé.

— Tu pars tout de suite ?

— Oui, je dois accompagner ma mère à un rendez-vous médical demain matin. Tu ne m'en veux pas ?

— Non ne t'en fais pas.

Avec un rapide geste dans ses cheveux, Adam me dit :

— N'oublie pas de venir travailler demain soir.

— Oh, si j'oublie, je pourrais toujours compter sur toi pour venir me chercher. Tu sais où j'habite maintenant.

— Je ne sais pas trop... L'aller-retour risque de me prendre pas mal de temps, ironise-t-il.

Lorsqu'Adam quitte mon appartement, je fonce à toute allure sur mon téléphone. Par habitude, je voulais appeler Alessia, mais en fait, il est tard... Alors j'attends le lendemain matin.

Là non plus, elle ne répond pas. Je ne sais pas pourquoi ma meilleure amie est si distante en ce moment... Je tapote sur le clavier pour lui raconter ma nuit par message. Elle va être fière que j'aie osé franchir le cap....
Quelques secondes après, mon téléphone vibre. Elle m'appelle.

— Lara ? Tu vas bien ?

— Oui et toi ?

— Super ! Alors comme ça, tu as couché avec ton barman ?

— Il faut croire que oui.

— Je savais que vous iriez bien ensemble ! C'est un bon coup ?

— Euh oui, il est doué.

— Hum, intéressant ! Même si tu n'as pas l'air très convaincue...

Sans trop lui en dire, je souhaite me confier un peu. Juste histoire d'avoir son avis. De toute manière, elle a déjà percé à jour mon faible enthousiasme...

— Je pense toujours à un mec que j'ai rencontré à ma formation... On devait se revoir alors, j'ai encore un peu la tête à Lausanne...

— Ah Lara, tu ne changeras jamais ! Je suis sûre qu'il n'est pas aussi bien que ton Adam.

— Possible...

— Tu m'as dit par message qu'il t'avait embauchée ? Tu vas le revoir tous les jours alors !

— Pratiquement, oui. Passe nous voir un de ces jours si ça te dit. Surtout qu'on ne se voit pas trop ces derniers temps, tu me manques !

— Promis. Laisse-moi réfléchir... Tu veux venir ce week-end ? On organise un repas chez mes parents avec Sam, tu as qu'à venir avec Adam si vous êtes toujours aussi proche.

Un repas avec Sam et Adam à mes côtés ? Est-ce que je suis sur le point d'accepter cette folle situation ?

— D'accord, j'y réfléchirai.

— Tu as intérêt de venir, et de venir accompagnée bien sûr... Allez Lara Croft, je te laisse, bisous !

Je raccroche aussi mollement qu'une tortue.

Est-il normal d'avoir terriblement envie de revoir Sam ? J'ai envie de me retrouver en face de lui, de le revoir me sourire... Je sais, qu'il sera au bras d'Alessia... mais je ne peux pas me contrôler... Je dois le revoir.

*

Pour ma seconde soirée de travail, je suis en plein rush ! J'ai l'air surmené, comme si j'avais en face de moi une crèche entière de bébés en pleins caprices. Les clients sont parfois très exigeants, ils ne veulent qu'un glaçon dans leur verre, ou bien ne souhaitent pas avoir plus de 10cl de rhum, ou encore, seul un certain type de verre leur conviennent... Sans oublier que ce soir, le club est particulièrement bondé. Adam lui, habitué, garde le visage fermé, ou plutôt concentré.

Lorsqu'il me voit exténuée, il me prend par les hanches et m'emmène dans la salle de pause.

— Tout va bien ma Lara ?

— Oui, je vais prendre le rythme ne t'inquiète pas.

— Je n'en doute pas une seconde. Le dimanche soir, c'est souvent comme ça. Ce sera plus calme cette semaine.

— Tant mieux, je réponds reconnaissante.

Est-ce qu'il va parler de notre nuit ensemble ? Pour, par exemple, me questionner sur notre relation ? À savoir si on est en couple, ou si c'était juste le coup d'un soir ?
Non, à la place, il se dirige droit sur moi, et m'embrasse sauvagement. Brusque et tendre à la fois, il me fait un french kiss passionné.

— Arrête, et si quelqu'un entre ?! Je lui clame après avoir profité de ce baiser.

Sans dire un mot, il ouvre une porte qui donne sur une petite salle d'eau et attend mon avis.

— Ce n'est pas mieux, non ! Si quelqu'un nous voit, il comprendra vite que...

Soudain, il me demande :

— Tu tiens à ta robe ?

Je plisse les yeux, et me demande où il veut en venir.

— Je ne sais pas... Non pas vraiment, pourquoi ?

Je porte une robe rouge un peu trop grande. Elle me plaît, mais je n'y suis pas particulièrement attachée. Alors, Adam prend une bouteille de vin, et en verse dans un verre. Lentement, il fait couler le liquide dans le contenant, en tenant le pied entre ses doigts. Avec un maniement de pro, il reprend ce verre correctement en main, et commence à en verser sur ma robe.
Il le fait couler sans me lâcher des yeux. Délicatement, cruellement, le tissu au niveau de mes hanches et de mes fesses, s'imbibe du liquide odorant.
À cause de lui, je sens le raisin.

— Comme ça, si quelqu'un entre, nous prétexterons un nettoyage express de ta robe.

Sans me laisser répondre, il me pousse dans cette minuscule pièce et reprend son baiser. Une main se glisse sous ma robe, et plus elle se rapproche de ma culotte, plus sa bouche descend dans mon cou. J'ai chaud, des bouffées de chaleur prennent possession de mon corps.

J'essaye de ne pas me coller contre le mur blanc, sinon je le tâcherai de vin. Mais cela ne gêne pas Adam, qui me caresse lentement l'entrejambe jusqu'à mon antre de plaisir. Il décide clairement où il veut m'emmener, et encore sous la surprise, je reste encore un peu crispé. Jusqu'à ce qu'il passe sous ma culotte. Finalement, je me laisse aller...

Je soulève son t-shirt pour caresser sa peau, tout en ayant peur que l'on nous surprenne. Il porte encore l'odeur de mon gel douche à la fraise. Ce parfum fait écho au plaisir qu'il m'a donné un peu plus tôt. Sensible à ce souvenir, je n'ai pas envie que ça s'arrête. Il n'est pas Sam, mais ce que je ressens, là tout de suite, me suffit. Avec lui, je ne regrette rien, même si cela reste au stade sexuel.

J'essaye de ne pas gémir quand il joue avec mon clitoris. Sauf que, quand il s'enfonce en moi, je ne peux pas m'en empêcher. C'est le plus silencieusement possible qu'un orgasme me parcoure l'échine.

Adam me souffle un doux 'chut', puis satisfait de m'avoir donné ce qu'il souhaitait depuis le début, il abaisse son pantalon, et me fait une invitation directe. Ses joues sont rougies par l'envie, et la honte de ce qu'il ose me demander. Tellement sexy... que cela me pousse à lui faire plaisir en retour.

Il pose sa main sur ma nuque pour me pousser vers le bas de son corps. Sauf qu'au même moment, nous entendons la porte de la salle s'ouvrir. Piégés dans cette petite pièce juste à côté, nos respirations se coupent. L'excitation laisse place à l'appréhension. J'aime ce moment défendu, mais ce travail est important pour Adam, du coup le stress revient vite au galop.

C'est le patron qui entre dans la salle juste à côté. Avant de repartir, il s'écrit :

— Putain mais il est où ce gosse encore ?