Chapitre 34
— Tu es prêt pour demain ? lui demandais-je, encore toute souriante.
— Évidemment. Je ne vais pas partir qu'avec un caleçon et une bouteille d'eau. Je me suis préparé pour notre fameux voyage, répondit-il, avant de s'écraser à mes côtés.
— Oula. Je crains de savoir ce que tu as mis dans ta valise... murmurais-je, tandis qu'il étalait ses jambes sur la table basse.
— Des menottes, des cookies, trois boîtes de préser...
— Ok c'est bon, ça ne m'intéresse pas, le coupais-je déjà, ayant bien entendu deviné ses autres pensées.
Enfin quoique. Il comptait faire quoi avec des menottes et des cookies ? Mmm, je ne préférais même pas demander.
— Et toi chouchou ? relança-t-il d'une voix teintée de moquerie. J'espère que tu as mis des petits ensembles bien sexy. Il faut mettre le paquet au niveau de la lingerie.
— Tu m'étonnes. Avec toutes les nanas que tu as fréquentées, tu dois connaître chaque pièce des marques de lingerie. Tu préfères laquelle, d'ailleurs ?
— Je ne sais pas, dit-il après un moment de réflexion. J'aime bien Victoria machin. Je peux checker ta valise, afin de voir ce qu'il y a de sexy là-dedans ?
— Non, je n'ai pas envie de la défaire. Puis tu verras une fois que nous serons arrivés là-bas.
— Je te promets que si tu as des pyjamas de grands-mères, je jetterai tout et tu dormiras à poil.
— Je prendrai le lit et tu iras dormir sur le canapé, répliquais-je. Ça te fera passer le temps de jeter mes affaires, crois-moi.
Je laissais tomber ma tête contre la sienne et il reprenait la parole, de nouveau prête à déblatérer ses conneries :
— De toute façon il va faire chaud là-bas, j'ai vu la météo. Donc on pourra dormir tout nu, tranquille. Il n'y aura que moi qui pourrais te voir alors ne t'inquiète pas.
— Tu es bête, soupirais-je, avant d'étaler mes jambes sur les siennes.
Ciel m'offrit un sourire, puis attrapait ma main pour la caresser. Je me laissais aller, heureuse qu'il soit aussi entreprenant.
— Sinon, elle est comment ta grand-mère ? Plutôt style mamie gâteau ou mamie bonbon ? »me demanda Ciel quelques minutes plus tard, ce qui me faisait aussitôt sourire.
Plutôt mamie tueuse de petits amis, je crois.
Mais je pensais lui omettre cela. Ciel adorait les surprises et je pense qu'il ne serait pas déçu une fois qu'il la rencontrerait.
— Oh eh bien... C'est une mamie très gentille, répondis-je. A l'écoute des autres, chaleureuse...
— Ah ouais ? Cool alors, dit-il avec entrain. J'espère qu'elle nous fera de bons petits gâteaux. J'ai hâte de voir si elle te ressemble ou pas.
— Oh oui. Elle est aussi mignonne et sympathique que moi, aucune inquiétude sur cela.
— Ça promet donc... murmura-t-il, pendant que je lui pinçais sa cuisse.
— On va bien s'amuser, tu verras, finissais-je, déjà tout excitée pour demain.
— Évidemment puisque le voyage est gratuit pour la demoiselle. Autant en profiter, étant donné qu'il y a aussi un très beau mec compris dans le lot.
— Ne fais pas genre. Toi aussi tu es heureux que je t'accompagne.
Ciel souriait, puis appuyait sa main contre mes cheveux, rapprochant ainsi mes lèvres des siennes. Il m'embrassait avec délicatesse et cela suffisait déjà à accélérer les battements de mon cœur.
— J'ai hâte d'être à demain. J'ai aussi hâte de tester le lit là-bas... me susurra-t-il avec séduction, avant de se redresser.
Ciel tapait ses mains contre ses cuisses, avec un entrain qui ne me présageait rien de bon.
— Bon ! Je vais checker ta valise et après dodo pour tout le monde ! On se doit d'être en forme pour demain, et surtout pour les nuits !
Sur ces paroles, il s'en allait en direction de la chambre. Je levais les yeux au ciel, mais néanmoins amusée pour une chose. Oui le voyage serait mouvementé et il faudrait être en forme. Pourtant, ce n'était pas pour les raisons qu'il croyait...
**
— Pour le premier jour on visite ; glaces, coquillages et crustacés... bref. Et après on reste dans notre chambre. Le lit a l'air d'être dément, dit-il, en remettant ses lunettes de soleil sur son nez.
Je levais les yeux, admirant au loin la plage qui me donnait très envie. J'attrapais donc la main de Ciel, le tirant ensuite vers le sable brûlant.
— Tu fais quoi ? Pourquoi on va là-bas ? me demanda-t-il l'air perdu, alors que je soufflais.
— On va faire trempette, idiot. Tu crois qu'on est venu ici pour quoi ? Pour compter les crabes ?
— Putain ça brûle ce sable de merde ! se plaignait déjà la star de cinéma. Vas-y on part d'ici, je n'aime pas !
— Euh on est un peu venu ici pour ça, je te signale. On ne va pas aller s'enfermer dans la chambre, alors que nous sommes en voyage. Tu es bizarre, toi, renchéris-je, avant de retirer mes chaussures.
Je commençais à m'avancer jusqu'à l'eau, entendant bien entendu Ciel grommeler. M'enfin... Quand un cri et des pleurs d'enfant se faisaient entendre, je me doutais bien qu'il venait de faire une connerie. Ainsi je me retournais pour remarquer deux choses. L'enfant qui pleurait, avec à ses côtés, un château de sable totalement détruit.
— Pourquoi il chiale ? me questionna-t-il tout bêtement, tandis que je revenais vers lui.
— Tu as fait quoi ! Pourquoi pleure-t-il ! demandais-je déjà, perdue.
— Qu'est-ce que j'en sais moi ? Il a pointé du doigt ce château de sable et s'est soudainement mis à crier et à pleurer.
— Attends... C'est toi qui l'as détruit ? demandais-je aussitôt, avec de gros yeux.
— Bah ouais pourquoi ? C'est trop satisfaisant de faire ça. J'en ai d'ailleurs écrasé deux autres là-bas, regarde, répondît-il tout naturellement, alors que je restais la bouche ouverte.
— Mais tu es vraiment bête ! Reconstruis-le et dépêche-toi ! Ses parents vont débarquer après !
— Quoi ? Quels parents ? Ils ne sont pas...
La phrase de Ciel se coupa en même temps qu'un homme criait derrière nous. Dans une langue inconnue, il nous pointait du doigt le château de sable détruit, étant prêt à en coller une à Ciel.
— Je ne comprends pas sa langue, mais je crois qu'il veut que tu refasses le château, dis-je au briseur de rêve d'enfant. Et vite. Très vite.
— Sérieux ? Je vais devoir me mettre dans le sable mouillé, c'est mort !
Hélas pour lui, Ciel ne tarda pas à se jeter dans le sable lorsque le père s'avança vers lui avec le poing levé. C'était clair et précis. S'il ne voulait pas être frappé, il valait mieux se mettre à la construction du château. À peine arrivés, et nous nous retrouvions déjà dans les ennuis. Il fallait s'en douter avec lui. Mais ayant un peu de pitié, je venais donc m'accroupir pour l'aider, commençant ainsi à jouer avec le sable.
— Ton côté viril s'est un peu envolé, là. Si un jour un mec me menace, j'espère que tu te la joueras plus dur à cuir, lui chuchotais-je, pendant qu'il enfonçait la pelle devant moi.
— Ouais t'inquiète. Je vais déjà défoncer Evan et après tu pourras m'appeler viril-man. Là c'est juste une exception ; ce père fait six fois mon poids. Il me saute dessus, je crève.
Ciel jurait quand son premier château s'écroulait. Il regardait ses mains pleines de sables qui visiblement, le dégoûtaient un peu trop.
— Eh le petit prince, arrête avec tes manières. Le père nous regarde super mal, repris-je.
— Je te signale que je n'ai pas que ça à faire que de construire des châteaux. Ça me dégoûte d'avoir du sable sur moi, c'est chiant.
— Rah... Je m'en suis mis dans les cheveux, fais chier... grommela-t-il, l'air toujours aussi ravi.
— Oh tais-toi un peu et continue de faire le château. Tu n'avais qu'à pas le détruire, râlais-je quand je voyais le château s'effondrer à nouveau.
— Si tu ne m'avais pas emmené sur la plage aussi, on en ne serait pas là, renchérît monsieur parfait, ne se remettant jamais en question.
— Ah parce que c'est ma faute si tu as eu l'envie débile de démolir ce château ? Excuse-moi aussi de vouloir découvrir les environs et de ne pas te surveiller.
— On aurait dû rester dans la chambre et un point c'est tout. On se retrouve toujours dans la merde, comme pour le braquage de peluches, enchaîna-t-il, en commençant à me balancer du sable sur moi.
— Non mais tu rigoles ! m'emportais-je en lui jetant aussi du sable. C'est toi qui as fracassé cette vitre pour te venger de ma peluche que tu voulais reprendre à cause de ton égo ! Et bon sang ! Arrête avec ce lit ! On ne va pas coucher ensemble alors qu'on ne sort ensemble que depuis quelques jours !
Bien entendu Ciel avait voulu répliquer, mais disons qu'avoir du sable dans la bouche ne pouvait pas l'aider. Et c'était donc sans tarder que le prince aux cheveux bleus se révoltait. Ciel se relevait soudainement, crachant donc sans aucune gêne devant lui. Il se secouait dans tous les sens en même temps de taper des pieds. Évidemment Ciel jetait du sable sur tout le monde, le père et l'enfant étant les premiers à s'en recevoir en pleine face.
Merde. Ce n'étaient définitivement pas les bonnes personnes à chercher. Surtout le père.
— Putain Violette, lève-toi ! s'exclama soudainement Ciel, tandis que l'homme robuste jetait ses lunettes au sol, rouge de colère.
Ciel me leva subitement, pour me placer sur son épaule. Désormais il se mettait à tracer droit devant lui, alors que je m'accrochais avec difficulté à son short. La tête à l'envers, j'étais à la limite de gerber tellement il bougeait dans tous les sens.
Quel début de voyage épique, dis donc. On n'est pas près de s'ennuyer avec lui.
—Je suis en nage, bordel ! De l'eau ! s'essouffla Ciel, en se laissant tomber contre le lit.
Même s'il disait être fatigué, il avait néanmoins la force de retirer son t-shirt et son short, en commençant même à retirer son ca...
— Non mais oh ! Calme-toi, l'en empêchais-je déjà, mais mes paroles ne suffisaient pas à l'arrêter.
Ciel retirait son caleçon sans aucune gêne, me donnant ainsi une vue parfaite sur sa paire de fesses. Heureusement pour moi qu'il était allongé sur le ventre, ne venant donc pas me rendre aveugle. Même si malheureusement, j'avais déjà tout vu.
— Tu peux me mettre un gant froid sur mes fesses, chouchou ? Ça fera baisser ma température parce que waouh, j'ai trop chaud là.
La tête écrasée sur son coussin, il laissait échapper un long soupir, toujours nu comme un vers. Il ne daignait donc pas à se rhabiller. Même Tarzan était plus vêtu que lui, sans rigoler.
— Tu m'étonnes que tu aies chaud. Après avoir couru comme un malade, avec moi en plus sur ton épaule, tu dois être mort, soupirais-je, avant de m'asseoir sur le rebord du lit.
Je voyais Ciel tourner la tête vers moi, un petit rictus le prenant au coin des lèvres. Il m'offrait même un clin d'œil, ses yeux étant remplis de malice.
— Joli cul. Tu peux le dire, lâcha-t-il, alors que je levais les yeux.
— C'est ça, ouais. Un joli cul qui a failli se faire claquer par hulk. Tu as eu chaud, idiot.
— Dis merci à mon cul. Je t'ai aussi sauvé, gentlemen comme je suis.
— Tout ça c'était ta faute, crétin. La prochaine fois réfléchis avant de faire quelque chose. On a failli passer à deux doigts de l'hôpital ; ne détruis plus jamais de châteaux de sable.
— M'en fiche. Je fais ce que je veux, marmonna-t-il.
— Sale gosse... murmurais-je entre mes dents, avant de m'allonger à ses côtés.
Sur le dos, je jetais un regard en biais à Ciel, qui était toujours habité par ce sourire de pervers. Tu m'étonnes, lui qui voulait se retrouver h24 dans cette chambre, il était servi.
— N'y pense même pas. Ce soir, on sort, annonçais-je.
— Pourquoi ? On est bien ici. Ce lit est super confortable, moelleux... Fil faudrait peut-être penser à le tester.
— Rêve. Ce soir je vais me balader avec ou sans toi, renchéris-je en me levant. Je trouverai bien un petit restaurant sympa.
— Je vais me doucher, à toute.
— Non un bain, c'est mieux. J'arrive, répliqua-t-il sans tarder, alors que je venais lui claquer ses fesses.
— Pas bouger, m'exclamais-je, en me dirigeant ensuite vers la salle de bain d'un pas pressé.
Je fermais la porte à clef, sachant très bien que Ciel s'était levé entre-temps. Encore tout nu, bien entendu. Et je n'avais pas tort, lorsque je l'entendais déjà taper contre la porte.
— Tu m'as frappé super fort ! J'ai les fesses toutes rouges ! »
— Pauvre chou... soupirais-je, le sourire aux lèvres.
Je me déshabillais quelques minutes plus tard, enclenchais l'eau pour le bain, ravie de profiter de cette suite assez luxueuse. Tout était démesuré et je n'avais vraiment pas l'habitude de cela. Contente, je me glissais dans cette immense baignoire, jouant quelques secondes avec la mousse. J'enclenchais ensuite la musique à distance, profitant de cette technologie bien sympathique. Je lâchais enfin un soupir d'aise, en entendant cependant un bruit étrange de l'autre côté. Je tournais la tête vers ma gauche, commençant donc à percevoir la poignée bouger. Les yeux écarquillés, je m'enfonçais rapidement dans l'eau, avant de voir Ciel débarquer.
Toujours nu comme un vers. Exactement comme moi, à vrai dire.
— Génial ! Tu as préparé le bain ! s'exclama ce grand malade, alors que je restais toujours la bouche ouverte.
Sans me laisser le temps de faire quoique ce soit, Ciel entrait sans aucune gêne dans le bain, faisant presque disparaître toute la mousse.
— Ah, non, non, non ! m'écriais-je en panique, avant de me couvrir les seins avec les mains.
— Température nickel. J'ai pourtant une question ; pourquoi tu as mis de la mousse ? Tu es une gamine de six ans ou quoi ? me demanda-t-il sans tarder, tandis que je me retenais d'exploser.
Je vais l'étrangler. Et puis dommage si je passe dans les journaux pour meurtre. Il l'aura bien cherché ce connard.
— Dégage d'ici ! grognais-je avec colère, cela le faisant plus rire qu'autre chose.
Ciel haussait un sourcil, continuant encore de me provoquer. Il commençait même à se redresser, mon cœur s'accélérant aussitôt. Il se rapprochait toujours plus de moi, sourire pervers aux lèvres.
Ah non mais il rêve !
Prise de panique, j'attrapais le premier truc qui me venait en main, lui lançant déjà en pleine figure. Waouh, c'est que c'est super efficace un savon de Marseille, dis donc. Ciel s'évanouissait soudainement contre le rebord de la baignoire, le nez désormais en sang.
Mmm... peut-être que je vais finalement passer dans les journaux, en fait.
**
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