Chapitre 33
Ciel
Quel doux et charmant réveil...
Doucement, ce truc chaud et très agréable continuait de se glisser sous mon t-shirt. C'était bon, trop dément même. Un sourire béat venait couvrir mes lèvres, même si j'avais toujours les yeux clos.
— Continue chouchou, j'adore... murmurais-je d'une voix encore endormie, toujours ravi de ce début de réveil.
— Euh ouais... Tu es vraiment bizarre comme mec... chuchota-t-elle d'une voix étrange, ce qui me faisait ouvrir les yeux.
Je les clignais, apercevant donc Violette qui se trouvait debout, près du lit, un sourcil levé et les bras croisés. Et au vu de son regard, elle me jugeait. Elle me jugeait grave, même. Je comprenais d'ailleurs pourquoi, quand je me surélevais légèrement. Je croyais que c'était sa main qui était venue se frotter sans aucune gêne contre mon torse, mais en fait non. Violette n'avait pas encore osé franchir ce pas, alors que j'aurai pourtant adoré.
Ce truc chaud qui était tout collé contre mon torse et qui vibrait, était Icy Milky, alias la petite chatte.
Elle s'était foutue en boule et n'arrêtait plus de ronronner en boucle, l'air ravi. Ah. Moi qui m'attendais à un superbe réveil, j'avais visiblement tout loupé. Ce n'était pas une charmante main baladeuse qui m'avait réveillée, mais bien un chaton. Fais chier, ça a tout cassé là.
—Tu es proche d'elle, c'est tellement adorable, s'extasia Violette d'une voix mielleuse. On va bientôt en adopter un deuxième. Ça lui fera de la compagnie à toi et aussi à elle.
— Je croyais que c'était toi qui me caressais... marmonnais-je, pendant qu'elle s'asseyait sur le lit.
— Euh non. Je n'ai pas autant de poil sur ma main.
— Ouais c'est vrai, dis-je. Je n'ai pas encore l'habitude de ces réveils. Elle me colle toujours aux basques que je fini parfois par l'oublier. Pire qu'une femme ça.
— Tu as l'habitude d'autres réveils ; c'est vrai que ça doit te troubler d'en avoir un aussi calme et avec différentes caresses, compléta Violette, alors que je tirais sur son bras.
Je la fis tomber à mes côtés, frottant ainsi sa longue tignasse violette.
— Bon en vrai, il est où mon cadeau d'anniversaire ? Les bisous c'est chou et roudoudou, mais les cadeaux c'est aussi bien.
— Ah parce que monsieur n'est toujours pas content ? demanda-t-elle en surélevant sa tête. Je te signale qu'hier tu as gagné un voyage, une montre, de l'argent, du parfum, et encore d'autres choses toutes aussi bien les unes que les autres.
— Nanana et nanana, répliquais-je en posant mes mains contre ses joues. Oh, je te signale que tout le monde adore les cadeaux et moi d'autant plus. Tu dois sûrement en avoir un autre pour moi, non ? Genre un petit coffret Dior ou je ne sais quoi.
Violette claqua ma main, se redressant ensuite pour me pincer à son tour mes joues.
— Nanana et nanana. Oh tu vas te calmer ? Je me demande encore comment tu es arrivé à draguer toutes ces femmes avec ce caractère !
— Mon charme et mon physique. C'est tout.
Violette me lançait un coussin en plein visage, puis se relevait. Elle me prenait avec délicatesse Icy, qui s'était réveillée entre-temps, et reprenait la parole :
— Bon. Ton cadeau t'attend dans le salon. Va-y.
Oh putain, je le savais ! C'était obligé ! Même si j'ai kiffé ses baisers, je ne peux clairement pas me passer de cadeaux ! C'était sûr qu'elle m'en offrirait !
Tout content et excité comme un gosse, je me levais directement, poussant même au passage Violette.
— Oh ! Tu es sérieux là ! s'exclama-t-elle, alors que je me retournais en un rien de temps.
Je venais vite fait lui déposer un baiser sur le front, plus une caresse pour le chaton, avant de repartir aussi vite que possible dans le salon. Directement mes yeux se posaient sur un emballage au loin, de taille assez conséquente. Génial ! C'est comme les seins d'une femme ; plus c'est gros, mieux c'est ! Ravi, je commençais à déballer mon cadeau, voyant en même temps Violette s'installer près de moi. Cela ne m'arrêtait pas dans ma course et enfin, dix secondes plus tard, j'arrachais le tout.
Mais... comment dire... Je ne m'attendais pas du tout à cela. Ouais. Pas du tout, non.
— Surprise ! Waouh, c'est que ça rend super bien dis donc ! Lexia et Max avaient raison ! Ça va bien aller dans ton salon ! s'exclama tout de suite Violette, en venant poser une main sur mon cadeau.
Enfin... plutôt sur cet immense cadre. Cadre qui contenait d'ailleurs une photo. Mais pas n'importe laquelle, non. C'était Violette et moi, enlacés, sourires aux lèvres. Elle était allongée sur un canapé, et moi au-dessus d'elle. Je me rappelais très bien ce shooting puisque c'était l'un des rares où je m'étais aussi éclaté. Et finalement, le rendu était de qualité. On était beaux. Ça me faisait presque bizarre de voir cela. Je ne savais pas que je pouvais avoir un visage aussi joyeux rien qu'en sa compagnie.
Putain. Je suis encore plus beau comme ça.
— Alors ? Content ? me demanda Violette, en croisant ses mains autour de mon cou.
Appuyée contre mon dos, j'arrivais néanmoins à percevoir son sourire à travers ses paroles. Elle était fière de son coup et de ce cadeau. C'était certain et surtout, dans un but bien précis.
Elle marquait son territoire.
— Je suis canon, répliquais-je finalement, alors qu'elle me tirait la joue.
— Mais quel ego, mon Dieu. Dis-moi plutôt merci, idiot, ronchonna-t-elle, avant que je ne me retourne.
Je la regardais enfin dans les yeux, remarquant déjà son petit sourire au coin des lèvres. Moi aussi je souriais, lui donnant ainsi une petite tape sur l'épaule.
— Je ne regrette vraiment pas mon choix ; tu as le don d'être toujours dans l'originalité et ça me plaît, avouais-je. Un bon caractère de merde, mais qui s'accorde pourtant avec le mien.
— Quels remerciements... marmonna-t-elle, en commençant à se retourner.
Bien entendu je l'attrapais pour déposer un rapide baiser contre sa joue. Je me redressais ensuite, la gratifiant d'un autre de mes sourires.
— Merci beaucoup, chouchou. Je trouve ça cool et très original. C'est sûr que je vais aller l'accrocher dans les toilet...
Directement Violette m'assenait un petit coup de poing dans le ventre, en même temps qu'elle jurait. Elle reprenait Icy dans ses bras et s'en allait donc bouder dans ma chambre. Alala les femmes. C'est tellement dur à comprendre. Ça boude pour un rien !
Bon eh bien voilà. Après une bonne douche et un bon déjeuner en solitaire, je venais d'accrocher cet immense cadre au beau milieu de mon salon. Et d'ailleurs, c'est que ça rendait super bien. Il y'en a une qui n'allait pas être déçue du résultat. Et elle arrêtera enfin de me faire la gueule, c'est sûr.
— Oh Violette ! Viens voir ! m'exclamais-je, le silence étant toujours présent même après mon appel.
— Allez viens ! Tu seras heureuse de ce que j'ai fait !
Mais toujours rien. Silence complet. Putain, j'ai vraiment choisi la meilleure nana au niveau du caractère. Aussi pourri que le mien, ou peut-être pire... Résigné, je me dirigeais donc vers ma chambre, limite dans la soumission. Aucun doute là-dessus ; elle était bien la première à opérer autant de changement sur moi. Elle allait finir par faire la loi dans cet appartement, si ce n'est déjà fait... Arrivé dans ma chambre, je regardais donc Violette qui était couchée sur mon lit, encore grognonne. Mais ne perdant pas de temps, je m'approchais d'elle, l'attrapant donc pour la caler sur mon épaule.
La tête à l'envers, elle recommençait de crier, n'aimant visiblement pas mon tour de manège.
— Lâche-moi ! Je déteste avoir la tête à l'en..
Alléluia. Violette s'arrêta enfin de gueuler quand je me tournais vers la gauche. Même si elle avait la tête à l'envers, elle ne pouvait pas louper son cadeau d'anniversaire fièrement accroché dans mon salon. C'était presque une œuvre d'art ce truc.
— Que c'est beau, dis donc, commenta-t-elle après un court silence. Je suis ravie.
— C'est bon ? Heureuse ? Tu arrêtes enfin de bouder, enchaînais-je, avant de la remettre sur pieds.
Droit devant moi, Violette m'offrait un grand sourire, ravie d'avoir eu ce qu'elle voulait. Et pour cause, elle m'avait bien eu.
— La prochaine fois je ne serai pas aussi clément. Je ne vais pas dire oui à tout ; flemme de devenir un canard, déclarais-je avec sérieux, alors qu'elle émettait déjà un petit rire.
— Ne rigole pas.
— Je sais, je sais. Merci pour ce très grand privilège que tu m'offres. Mais si un jour l'envie te prend d'inviter d'autres nanas ici, n'oublie pas que je serai toujours présente pour te surveiller. J'ai mis une caméra dans le tableau.
—Arrête de mentir idiote, soupirais-je, en lui offrant une petite pichenette sur le front.
— À ta place, je me méfierai... reprit-elle sur un ton bien trop mystérieux.
Elle partait ensuite dans un fou rire, puis s'asseyait donc sur le canapé. Elle me lançait des clins d'œil très suspicieux, ce qui commençait à me faire douter. Non mais elle blague. C'est sûr. Directement je tournais ma tête vers le fameux tableau, l'observant encore pendant cinq bonnes minutes. Je fronçais les sourcils, détaillant bien chaque détail. Je restais même appuyé sur la fausse Violette, observant au cas où s'il n'y avait pas des caméras cachées derrière ses yeux bleus.
— Alors ? As-tu trouvé chéri ? me demanda une voix derrière moi, teintée de moquerie.
— Tu mens, c'est certain, abdiquais-je, avant de la rejoindre sur le canapé.
Violette me fixait, amusée de me faire tourner en bourrique. Bordel, c'est que sortir avec elle risque de me réserver d'autres surprises. Elle a l'air beaucoup plus taquine et joueuse qu'avant.
— Dis-moi la vérité sinon tu ne viens pas avec moi, repris-je, de nouveau sérieux.
— Euh... Venir où ? me demanda-t-elle, perdue.
— Aux chiottes. Tu sais, ce super endroit que tout le monde kiffe ? répondais-je, pendant qu'elle levait les yeux.
— Allez dis.
— Bah au Mexique, idiote. Tu crois que les deux billets sont pour qui ? Mes fesses et moi ?
— Non ! Sérieux ! Je viens avec toi au Mexique ?! s'exclama-t-elle, en se redressant subitement sur ses genoux.
— Si tu me dis la vérité, alors peut-être que... marmonnais-je, avant qu'elle ne me saute dans les bras.
— C'était une blague ! Allez, emmène-moi s'il te plaît ! Je te promets d'être sage comme une image et de ne pas te faire chier !
— Hum... J'hésite encore avec Samantha, une ancienne collègue plutôt sympathique et surtout beaucoup plus calme...
— Tu es sérieux là ! s'enflamma directement Violette, les sourcils froncés.
— Tu changes d'humeur en un rien de temps. C'est amusant, répliquais-je dans un sourire, tandis qu'elle poussait un râle.
— Je serai aussi petite qu'une souris et jamais je ne t'embêterai, promis ! continua-t-elle de m'amadouer. S'il te plaît, j'ai trop envie d'y aller !
— Qui gardera la petite chatte, alors ? Si tu viens avec moi, ça risque...
— Je demanderai à ma voisine ! Ou bien à Liberty ! Je trouverai quelqu'un, ne t'en fait pas
— Tu es prête à tout, dis-moi. Pourquoi veux-tu tant y aller ? Un amant secret se cacherait-il là-bas ?
Violette hochait négativement la tête, signe qu'elle ne me faisait pas d'infidélité. Cependant elle ne tarda pas à m'expliquer son engouement, sa tonalité de voix changeant désormais :
— Non. C'est juste que ma grand-mère se trouve là-bas et que ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu...
— Sérieux ? C'est vrai ? répliquais-je comme un crétin.
Violette hochait de nouveau sa tête, l'air sincère, et je comprenais donc son envie de m'accompagner. Moi qui croyais qu'elle voulait qu'on se retrouve seul, en mode voyage de noces pour faire nos affaires, ce n'était donc pas cela. Elle avait une grand-mère qui se trouvait là-bas.
— Elle s'appelle comment ? questionnais-je, désormais curieux.
— Fleur, répondît-elle ce qui me déclenchait un rire incontrôlé.
— Sérieux ? Dis donc... J'ai hâte de rencontrer le reste de ta famille. Tiges, Bouton d'or, Margueri...
— Tais-toi imbécile, grogna-t-elle, en plaquant une main sur ma bouche.
— Bon ch'ai d'accord. Je ch't'emmène, dis-je finalement contre sa peau.
— Oh merci Ciel ! s'exclama-t-elle déjà et avec bonheur, en écrasant ensuite ses lèvres contre les miennes.
Étonné par ce baiser fougueux, mais pas moins réticent, je me jouais moi aussi à ce jeu. Je continuais de l'embrasser pendant quelques secondes encore, finalement content de cette fin de journée. Une photo de shooting qui a terminé dans un grand cadre, dans mon salon. Nous qui dormons ensemble, avec notre enfant Icy, bien collée entre nous deux. Et dire que désormais nous allions aussi aller voir sa grand-mère.
Dans deux mois on est marié, c'est bon !
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