Chapitre 31
Je continuais de flâner de vitrines en vitrines, cherchant encore ce qu'il pourrait lui faire plaisir. Je soufflais une énième fois, à court d'idées pour son cadeau.
Qu'est-ce que je pourrai lui offrir, sérieusement ? C'est dur de trouver.
Ciel est un homme difficile et je ne crois pas qu'une simple peluche lui ferait plaisir. La robe de princesse et le diadème on laisse aussi tomber ; il jetterait tout à la poubelle. Et je n'ai pas envie de lui acheter des bijoux ou bien des vêtements. Je sais d'avance que rien ne lui conviendrait, car il préférait faire ses propres choix quant à cela. Il a donc déjà tout. Je souriais en pensant au fait que je ne lui avais toujours pas encore dit si je venais ou pas. Bien entendu que j'allais le rejoindre ; je ne voulais pas louper ça.
Ciel qui fête ses vingt-huit ans, ça doit promettre. Même si j'avais averti Evan quant à mon refus de ce dimanche, je n'avais toujours pas prévenu la tignasse bleue. Ça sera sa surprise, même s'il avait tenté de m'harceler de messages les deux derniers jours. C'était pour l'embêter un peu ; c'était encore une petite vengeance de ma part, oups.
— Je lui ai acheté un coffret de parfum et Max un jeu vidéo, des habits, un voyage au Mexique, et d'autres trucs dont je ne me rappelle plus, me décrivait-elle, alors que je la fixais avec de gros yeux.
— Hein. C'est une blague, j'espère ? demandais-je, en la regardant toujours avec un air choqué.
— Non, non. À ce qu'il parait c'est presque toujours comme ça. Tu m'étonnes qu'il fasse son anniversaire à l'hôtel Richard. C'est un lieu réputé.
— Euh mais ce n'est pas un prince qui fête son couronnement quand même ? Si ? Moi je comptais juste lui offrir une boîte de chocolats et que grand bien lui fasse avec ça.
— Oh oui, c'est vrai qu'il adore le chocolat. Non mais garde ton cadeau, il sera ravi tu sais. Même si je pense que son meilleur cadeau restera bel et bien ta venue...
— C'est ça... Je vais devoir revoir mon cadeau, grommelais-je, en me rappelant que son anniversaire arrivait dans deux jours.
Bon sang, c'est chiant. Je ne suis jamais douée pour les cadeaux, en particulier ceux des hommes. C'est trop compliqué.
— Ou sinon offre lui un deuxième chaton. Je crois qu'il s'est pris d'affection pour ces petites bêtes, s'amusa Liberty, tandis que je soupirais.
— Il y aura des ex de son harem ou pas ? Car si nous sommes aussi nombreux, je me demande bien qui seront les autres personnes présentes, demandais-je, interloquée.
— Oh non, ne t'en fait pas. Max m'a dit qu'il y avait un peu de leur famille, leurs amis au commun, et surtout des personnes qui ont travaillé avec lui lors des shootings. Tu n'as rien à craindre, personne ne va te voler ton petit prince aux cheveux bleus.
— N'importe quoi.
— Les mêmes grommellements que ton compagnon. Ce n'est pas bon signe ça. Cela veut dire que vous êtes tellement proches que vous prenez les mimiques de l'un et de l'autre. C'est mignon ça.
— C'est lui qui grogne toujours comme un chien. J'espère qu'il va désormais prendre exemple sur Icy. Elle est beaucoup plus adorable.
— Vous êtes choux ensemble. J'ai hâte de voir votre réconciliation. Ça va être super romantique...
Je ne répliquais rien quant à ses paroles, préférant juste rester les yeux fermés et encore réfléchir à ce fichu cadeau. Pourtant Liberty n'était pas près de me laisser, comme à son habitude.
— Et sinon, tu t'habilles comment là-bas ? Max m'a dit de m'habiller chiquement car c'est un hôtel assez réputé.
— Je ne sais pas encore... Un haut simple, un slim, des escarpins noirs et...
— Non Violette. Ça ne va pas du tout là. Tu as intérêt de me sortir la robe du siècle et tout ça qu'il va avec.
— D'accord... On va vraiment fêter le couronnement du Prince Ciel, en fait... me murmurais-je à moi-même, avant qu'elle ne me tape la cuisse.
— Oui et bien sois heureuse d'être invitée et d'être la princesse de la soirée. D'ailleurs, ça te dit qu'on aille acheter ta robe aujourd'hui ? Et on verra si on trouve un cadeau pour le prochain Roi.
J'acceptais, sachant que cela me changerait un peu les idées et que peut-être, je trouverai enfin le cadeau du prince.
— Ok on valide ! C'est ultra canon ! s'exclama-t-elle à mon plus grand plaisir, avant que je ne referme le rideau.
Alléluia ! Après trois magasins et je ne sais combien d'essayages, nous y arrivions enfin. Heureuse de pouvoir terminer cela, je remballais tout, me dépêchant presque en courant d'aller payer. Une fois tout fait, Liberty et moi sortions de la boutique, ravies d'avoir enfin trouvé la perle rare. Nous nous apprêtions même à prendre un truc à manger, mais soudainement mes yeux furent attirés par quelque chose.
Deux silhouettes au loin. Et j'étais directement attirée par quelque chose de très précis, qu'on ne retrouvait pas chez tout le monde : des cheveux colorés. Je plissais légèrement les yeux, observant donc ces personnes arriver en notre direction.
— Oh tiens... De jolis garçons arrivent en notre direction. Celui de gauche me tape bien dans l'œil, d'ailleurs, me chuchota mon amie. Je te laisse donc le second ; il a l'air un peu plus bizarre avec ses cheveux.
Tu m'étonnes. Ce commercial n'était pas assez grand pour qu'on rencontre comme par hasard, un vendredi après-midi, les deux frères.
Max commençait à nous saluer au loin et je pouvais déjà remarquer le visage ronchon de Ciel. Les mains fourrées dans les poches, la tête baissée et les sourcils froncés, il avait l'air de passer sa meilleure journée. Liberty venait donc sauter dans les bras de son futur conjoint, alors que moi je restais là, à fixer son frère.
— Tu es malade ? osais-je lui demander, une fois à mon niveau.
Étonnamment Ciel ne me répondait pas, ne prenant même pas la peine de me regarder dans les yeux. Il se contentait de fixer derrière moi, n'étant pas prêt à dire quoique ce soit aujourd'hui.
— Il a perdu la parole ton frangin, ou bien il a la flemme de dire un bonjour ? intervenait subitement Liberty, toujours aussi franche.
— Oh laisse-le. Il a mal dormi et son chaton a vomi sur son lit. Il est un peu sur les nerfs en ce moment, expliqua Max, en donnant un petit coup d'épaule à son frangin qui grognait.
— Ah dis donc. C'est qu'elle t'aime beaucoup cette petite minette, se moqua Liberty, ce qui énervait davantage Ciel.
— Bon et sinon, vous faisiez quoi toutes les deux ? détourna Max, en jetant un coup d'œil à nos sacs bien garnis.
— Oh rien de spécial, juste du shopping... répondît vaguement sa petite amie, en lui faisant un signe avec ses mains.
Max semblait finalement comprendre, et heureusement pour nous, Ciel ne se rendait compte de rien puisqu'il restait encore la tête baissée. Boudeur et grognon, nous le laissions donc dans son moment.
— Vous voulez qu'on aille boire un coup ensemble ou pas ? nous demanda Max, ce qui semblait déplaire à son frère étant donné qu'il relevait enfin son minois.
— On a d'autres trucs à faire, je te signale, rouspéta-t-il. Il faut encore aller chercher des trucs pour mon anniversaire. Tu sais, ce jour giga important que personne ne veut louper.
Oh, la tignasse bleue se réveille.
— Cet anniversaire m'a l'air d'être quelque chose de grandiose, dis donc, intervenait Liberty.
— Tu as cru que c'était l'anniversaire de ta petite cousine ? répliqua Ciel. Bien sûr que ça va être grandiose, puisque je suis le mec de la soirée. Ce n'est pas une soirée à deux balles. D'ailleurs j'ai déjà rayé de ma liste d'amis ce qui ne venaient plus.
— Toi je t'ai rayé, dit-il en me montrant du doigt. J'ai même déchiré le papier.
J'avoue qu'une envie irrésistible me prenait de rire, mais hélas je devais me retenir. Je devais garder ma venue comme surprise et encore jouer le jeu, même si cela l'énervait plus que tout.
Désolée Cielou Choubidou. Tu devras rester avec ton sale caractère jusqu'à dimanche.
— Ce n'est pas grave ; j'ai déjà prévu une autre soirée ce dimanche, osais-je lui répondre, une nouvelle flamme venant déjà courir ses yeux.
— M'en fiche. J'ai invité d'autres nanas, enchaîna-t-il, Max et Liberty regardant avec amusement notre échange.
— Ah oui ? Tu as donc remis les trois cents numéros de tes princesses ? Dis donc, c'est qu'il y'en aura du monde.
— Au moins j'aurai plus de cadeaux.
— J'espère que tes cadeaux te plairont, dis-je dans un sourire.
— Ouais ne t'en fait pas. C'est une nuit offerte par chacune d'entre elles. Je ne vais pas me lasser de ça, c'est clair, finissait-il avec son air hautain.
Même si je sentais ma gorge se bloquer d'une colère, je ne laissais rien paraître. Je plaquais un faux sourire sur mon visage, lui offrant juste une tape amicale sur l'épaule.
— Amuse-toi bien, alors. Et fais surtout la réserve dans ta table de nuit ; c'est quand même long trois cents nuits, concluais-je, avant d'attraper Liberty par la main.
— Mais... Bon et bien au revoir les gars ! On se retrouve bientôt ! s'exclama-t-elle, en passant ensuite ses bras autour de mes épaules.
— Tu pues la jalousie Violette, s'esclaffa-t-elle.
— Je pense utiliser la robe pour une autre soirée. Visiblement il n'a pas besoin de moi pour dimanche ; monsieur est très bien entouré, répliquais-je amèrement, ce qui redoublait son rire.
Liberty venait me tirer la joue, comme une enfant, en continuant toutefois de marcher.
— Mais quel couple de gamins vous faites ! Arrêtez de vous chercher, bon sang ! Ciel te veut à son anniversaire et tu veux y aller toi aussi. Donc tout le monde met sa rancœur de côté et on se retrouve tous dimanche, ok ?
— Mmm...
— Tu es pire que moi avec Max. Tu sais que la jalousie peu vite être un vilain défaut.
— J'avais oublié que Max avait lui aussi un harem, excuse-moi. Tu m'étonnes, c'est normal d'être si jalouse alors
— Bon j'avoue, tu peux être jalouse, admit-elle. Si Max avait autant de nanas, de numéros, oui je pèterais un câble. Mais je pense que je serai moins soft que toi.
— Mais bon... reprit-elle. Tu peux aussi avouer le fait que tu es amour...
—On va manger un beignet, viens, la coupais-je.
— Beignet au chocolat. Tu payes, ne tardait-elle pas à répliquer, parfaitement tombée dans mon piège.
Les dernières ondulations faites, je jetais un coup d'œil dans mon miroir. Je décidais de m'appliquer un rouge à lèvre léger, étant prête quelques minutes plus tard.
C'était bien l'une des rares fois où je m'étais autant de temps pour me préparer. Maquillage, cheveux... j'avais bien pris mon temps pour ce soir. J'avoue que je voulais mettre un peu le paquet pour voir la réaction de Ciel. Je tournais une nouvelle fois devant le miroir, admirant la robe que Liberty m'avait choisie. Noire, un peu plus moulante qu'à mon habitude, elle faisait cependant son charme. Ravie de ma métamorphose, je regardais l'heure, me rendant compte que je ne devais plus tarder si je voulais être là dès le début.
Je partis donc chercher ma veste et mon sac, entendant soudainement ma sonnette résonner. Interloquée, je fronçais les sourcils, n'attendant personne à cette heure. Et cela ne devait sûrement pas être Ciel, étant donné qu'il devait être à sa superbe soirée. Je me dirigeais vers la porte, puis l'ouvrais, en tombant donc sur...
Evan ?
**
Ciel
— Joyeux anniversaire mec ! Vingt-huit piges ça se fête ! D'ailleurs, super l'endroit ! L'alcool est délicieux ! s'exclama Yohan près de moi, déjà bien éméché.
Il posait une main sur mon épaule, que je retirais directement dans un grognement. Je me retournais, énervé et d'autant plus ronchon qu'il y a deux heures. J'allais me caler contre un mur, verre de champagne dans la main, pour identifier avec lassitude toutes les personnes présentes. La moitié de mes potes étaient déjà en train de draguer des mannequins avec qui j'avais posées, ou les directrices de certaines compagnies. D'autres dansaient au milieu de la piste, d'autres profitant allègrement du grand buffet. Tu m'étonnes, tout avait été fait à la perfection pour ce jour.
Ouais. Une superbe soirée pour un super mec.
Une superbe soirée, où il manquait hélas, une personne. Bien précise.
Je soupirais dans mon coin, offrant à certaines personnes de faux sourires. Je continuais de boire mon verre de champagne, apercevant plus tard ma mère se ramener vers moi.
— Alors mon chéri ? Ton anniversaire te plaît ? Dire que mon grand bébé fête déjà ses vingt-huit ans... dit-t-elle avec son tendre sourire, en posant une main sur ma joue.
— Maman... soupirais-je, non habitué à ses gestes mielleux.
— Quoi ? Tu n'aimes pas ta soirée ?
— Évidemment que je l'aime... Tu as...
— Mes fesses oui ! intervenait soudainement ma débile de sœur. Il est surtout dégoûté que sa chérie ne soit pas là ! Regarde-le, il n'arrête pas de râler dans son coin depuis tout à l'heure !
— Je n'ai pas de chérie. Tais-toi.
— Menteur. On a bien vu ton petit jeu l'autre fois et on se rappelle tous de la charmante Violette qui étrangement, s'est retrouvée à dormir tout contre toi dans ton appart. Avoue-le, sale gosse !
— Non. Je m'en fiche d'elle.
Ma mère et celle qui me servait de sœur, reproduisaient exactement le même geste : un petit sourire vicieux au coin des lèvres, suivi d'un haussement de sourcil qui voulait dire tant de choses.
— Arrêtez. J'ai dit que je m'en contrefichais d'elle. La preuve, elle n'est même pas ici, râlais-je, en posant mon verre sur la table d'à côté.
— Oh mon chéri, il y a encore du temps. Elle va peut-être bientôt arriver, tu sais, renchérissait ma mère pendant qu'un rire amer m'échappait.
— La soirée a commencé depuis plus de trois heures. C'est bon, j'en ai marre d'attendre, finissais-je durement, en les laissant.
Je ne me retournais pas quand elles m'appelaient, préférant aller m'isoler dehors. D'un signe de tête, le vigile me laissait sortir, puis j'allumais une cigarette tout en me posant contre les escaliers. Je laissais mon regard divaguer sur la nuit étoilée, fixant à quelques reprises des chats errants au loin. Au pire je vais abandonner les femmes et désormais rester seul avec des chats. Il y en a pleins qui errent et je suis désormais habitué avec la petite chatte.
Ouais non je divague trop. J'aime trop les femmes pour tirer un trait dessus. Rien ne vaut une bonne partie de jambes en l'air pour oublier tous les tracas. Et quel tracas... Cette tignasse violette n'est même pas venue à mon anniversaire. Elle a osé se défiler de cette soirée si importante pour moi. Je l'ai attendu une heure et demie près de l'entrée, avant de me décider d'arrêter. J'avais rejoint mes amis, jetant néanmoins toujours un coup d'œil à mon portable.
Mais rien. Nada.
Les heures étaient passées et j'avais donc compris qu'elle ne viendrait pas. Ouais, je l'avoue ; ça m'avait fichu un coup au moral. Je lui avais pourtant dit que je souhaitais sa présence. Elle était même mon invitée d'honneur. Je m'étais fait avoir comme un idiot ; je m'étais fait de faux espoirs bien pourris.
— Tu fais quoi mec ? Pourquoi tu es tout seul dehors alors que c'est ton anniversaire ? intervenait une nouvelle voix plus grave, ce qui me coupait de mes pensées.
Je ne lui jetais pas un coup d'œil, lui adressant un simple signe de la main. J'écrasais ensuite ma cigarette, un soupir glacé s'évadant d'entre mes lèvres. Max venait se placer devant moi, le regard fixé sur mon visage.
— On a essayé de l'appeler mais elle ne répond à personne. Tu ne trouves pas ça étrange de sa part ? reprit-il.
— Je vous l'ai déjà dit ; je m'en fiche d'elle. C'est bon, j'ai pigé ; c'est fini entre nous deux. Plus rien ne redeviendra comme avant et c'est comme ça. Je vais passer à autre chose et retrouver mes anciennes habitudes.
— Ciel... essaye de te calmer s'il te plaît. Je suis sûr qu'elle a une très bonne explication à cela. Et puis je te l'ai déjà dit, ta soirée n'est pas terminée. Retourne à l'intérieur, tout le monde veut te voir. C'est quand même l'anniversaire du grand prince aux cheveux bleus.
Je ne répliquais rien quant à ses paroles, préférant juste me lever. Ouais. Je vais aller profiter de mon anniversaire et donc abandonner Violette. Je vais aller me choper deux trois gonzesses et ce sera le mieux pour tout le monde. Je commençais à me diriger vers l'entrée de l'hôtel, mais subitement Max m'interpellait par l'épaule, ce qui me faisait jurer. Je me retournais, constatant déjà qu'il pointait du doigt quelque chose à droite.
— Quoi ? râlais-je.
— Ta femme est enfin arrivée, dit-il, alors que je me retournais presque trop vite.
Dans une rue derrière, une nouvelle silhouette se distinguait grâce aux quelques lumières que reflétaient les lampadaires. Je restais sans bouger, regardant juste cette personne se rapprocher de nous. Mais dès que je voyais ses cheveux colorés, il n'y avait plus aucun doute.
C'était elle.
— Je vous laisse. Vous avez sûrement un tas de choses à vous dire, me chuchota Max, avant de s'en aller telle une souris.
Je lui fis un signe de tête, mes yeux se déportant de nouveau vers elle. Elle, cette femme qui m'avait lâchement abandonnée pour ce jour si unique. Pourtant, elle avait tout de même décidé se montrer à la toute dernière minute.
— Ah enfin ! Personne ne répondait à son portable, c'est fou ça ! s'exclama-t-elle une fois devant moi, essoufflée.
Je me laissais le temps de l'observer quelques bonnes secondes, détaillant ainsi son corps qui ressortait très bien dans cette nouvelle robe noire que je ne lui connaissais pas. Violette avait même sorti les talons, le maquillage de diva et arrangé ses cheveux violets. J'aurai pu dire qu'elle était plus que magnifique, mais mes mots restaient coincés. J'étais encore trop énervé et déçu.
— Tu t'es faite belle pour qui ? Pour Evan ? ne pus-je m'empêcher de pester, la colère étant toujours présente au fond de ma gorge.
— Oh non... Et ça commence... soupira-t-elle, en remontant son léger gilet sur son épaule gauche.
— Tu n'es plus invité à mon anniversaire. Tu peux partir d'ici. Nous n'avons plus rien à nous dire, repris-je, avant de me retourner.
Bien sûr Violette ne me laissait pas faire, puisque sa main venait attraper mon poignet. Néanmoins je la retirais, alors qu'elle venait se placer devant moi. Elle me fixait ensuite, avant de tout déballer :
— Toi tu ne vas pas commencer, hein ! J'ai déjà passé un début de soirée de merde, donc tu ne vas pas t'amuser à l'empirer ! J'en ai assez moi aussi !
— Mademoiselle arrive avec plus de trois heures de retard et elle se permet en plus de me faire la morale ! Je rêve !
— Tu crois que j'ai fait exprès ! me rabroua-t-elle. J'étais coincée avec Evan qui me faisait sa demande en mariage ! Tu crois que c'est si simple de partir comme ça quand un mec t'en empêche !
— Ouais bah tu n'avais qu'à...
Mais attendez. J'ai bien entendu ce que je venais d'entendre ?
— Il t'a fait quoi ? gueulais-je subitement, en ayant compris le sens de ses paroles.
Violette passait une main dans ses cheveux colorés, inspirant une nouvelle fois l'air froid pour espérer se détendre.
— Il m'a demandé en mariage. Il voulait aussi qu'on déménage ensemble et qu'on aille s'installer au Mexique et...
— Mais ce mec est un grand malade ! D'où il organise ça ! Tu n'es même pas amoureuse de lui en plus ! m'enflammais-je de nouveau.
— Il est niais, mou, débile, et ne comprend même pas les gens ! Tu lui as dit non, j'espère ! Car sinon je vais vite le voir et...
— Oui, je l'ai gentiment repoussé et expliqué les choses, me coupa-t-elle. Mais... mais il n'a pas eu l'air d'avoir bien compris.
— Il t'a fait quoi ce connard ?! m'exclamais-je en posant mes mains sur ses épaules.
Violette fuyait désormais mon regard, cela ne me présageant rien de bon quant à cela.
— Il m'a embrassée, souffla-t-elle après de longues secondes, ce qui redoublait ma colère de dix.
— Il t'a embrassée de force ? répétais-je avec force, son petit hochement de tête me signifiant bien une réponse que j'avais pourtant espéré négative.
— Il a tenté aussi d'autres choses ou pas ? repris-je, les doigts crispés contre elle.
— Il a tenté d'autres choses mais je l'ai empêché de continuer, m'avoua Violette, pendant que je la plaquais contre mon torse.
Je refermais mes bras contre son dos, puis posais ma tête contre la sienne. J'essayais de calmer ma colère qui augmentait chaque seconde, en préférant respirer son odeur contre ses cheveux.
Je vais le défoncer. Après ma soirée bien sûr, mais je vais quand même le défoncer. J'inspirais de grandes bouffées d'air contre elle, en essayant de calmer mon cœur de toute cette colère.
— Tu voulais donc bien venir à mon anniversaire ? demandais-je après un silence.
— Tu crois que je me suis habillée comme ça pour qui ? Pour ton chat ? répondît-elle, un léger sourire venant enfin étirer mes lèvres.
— Je t'ai attendu, avouais-je, avant de la voir relever sa tête.
Violette me fixait, puis levait sa main pour la poser contre ma joue. Cette chaleur que j'avais tant cherchée, venait enfin combler le vide que j'avais ressenti pendant trois heures. Violette m'offrait finalement ce sourire que j'avais lui aussi, tant attendu.
— Joyeux anniversaire, le vieux. Du bonheur et que de bonnes choses t'arrivent dans ta vie de fou, me souffla-t-elle, tandis que je rapprochais mon visage du sien.
— Je veux mon cadeau, dis-je, alors que ses mains joignaient ma nuque pour faire redoubler cette agréable chaleur.
— Tu es un grand garçon maintenant. Les cadeaux c'est terminé, dit-elle près de moi, pendant que je rapprochais davantage ma bouche de la sienne.
— Je m'excuse. J'étais jaloux. Terriblement jaloux.
Violette m'offrait un magnifique sourire, signe qu'elle était contente de mes révélations.
—Je peux avoir mon cadeau maintenant ? repris-je, observant avec intérêt ses lèvres roses s'étirer en un plus grand sourire.
— Évidemment... me chuchota Violette, avant de s'appuyer sur la pointe de ses pieds.
Voilà. Mon plus beau cadeau que j'avais le plus attendu venait enfin de m'être donné.
Ses lèvres s'écrasèrent sur lesmiennes.
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