Chapitre 29
Ciel
Violette se retenait de m'en mettre une. Ah ouais, c'était sûr.
Les sourcils froncés, les yeux braqués sur moi, elle laissait échapper un long soupir, essayant sûrement de s'apaiser. Elle resserrait contre elle la boule de poile et finissait donc de se calmer.
— Désolé. J'ai été trop loin. Je rigolais.
— Waouh, tu t'excuses. C'est incroyable, soupira-t-elle, tandis que la petite bête miaulait.
— Ouais j'y arrive parfois. Bon, tu vas m'aider pour le chaton ou pas ? Je n'ai jamais eu d'animaux de ma vie et je ne sais pas quoi faire.
Bon j'avoue. C'est aussi une très bonne excuse pour qu'elle traîne un peu avec moi. J'en avais marre de toujours la voir coller aux basques de l'autre débile.
— Désolée mais je suis occupée ce soir. Tu peux essayer de demander aux vendeuses là-bas. Je suis certaine qu'elles seront ravies de t'aider, répondît Violette, avant de me redonner dans les bras ma petite chatte.
— Tu es sérieuse ? Tu me laisses seul dans cette galère ?
— Non. Les jolies blondes t'attendent là-bas. Allez, bonne soirée à toi et à ta nouvelle petite amie toute poilue.
Si elle croyait qu'elle allait pouvoir m'échapper pour qu'on se capte par hasard dans deux semaines, et bien elle se trompait bien !
— Bon... Je vais peut-être la remettre dans la rue alors... Elle avait plus ses habitudes là-bas qu'avec moi... Après tout je...
— Tu vas faire quoi ?! me coupa subitement Violette, en se retournant.
Ouaip. Ça fonctionne.
— Je ne sais pas m'en occuper. Je ne sais pas ce que ça mange, boit, ce qu'il faut en fourniture, etc... Dans la ruelle elle avait son petit carton, son petit nid quoi.
Violette restait la bouche ouverte, ne tardant pas plus pour revenir près de moi. Elle me reprenait ma petite chatte des bras, la serrant tout contre elle avec un regard choqué.
— On la garde. Hors de question qu'elle reparte dehors, gronda-t-elle sèchement, un énorme sourire se plaquant déjà contre mes lèvres.
— On ? répétais-je, amusé.
Violette leva les yeux, chuchotant de simples paroles à la boule de poile mi grise mi blanche.
— Allez prend un cadi, on va acheter ce dont elle a besoin.
— Bien chef ! m'esclaffais-je, ravi de la tournure de cette soirée.
Ah. Je ne regrette vraiment pas d'avoir croisé ce chaton dans la rue.
Les mains pleines de sacs, remplies d'un tas de truc pour la petite boule, nous nous dirigions vers ma voiture. Je ne savais pas qu'un entretien d'un chaton coûtait autant.
Heureusement que je n'ai pas payé la petite, quand même. Ça valait grave le coup de la choper entre deux poubelles et de la cacher sous mon écharpe.
— Tu viens chez moi du coup ? demandais-je, en jetant un coup d'œil à ma fleuriste préférée.
— Ah bon ? Parce que je dois aussi te suivre jusqu'à là-bas ?
— Je te rappelle que tu es aussi la mère de cette petite fille. Elle a besoin de toi. Puis je ne sais pas comment je dois m'en occuper une fois arrivé chez moi.
— Tu es chiant, grommela-t-elle, avant que nous nous installions sur nos sièges.
— Sache que je fais tout cela pour elle et rien que pour elle. Ne va pas t'imaginer des choses, reprit Violette.
— Moui... murmurais-je, en cachant mon sourire.
Putain, je suis trop heureux. Ça fait je ne sais combien de jours qu'on ne s'était pas retrouvés comme ça et ouais, c'est qu'au fond ça m'avait bien manqué. C'est vraiment la seule fille avec qui je m'entends aussi bien, sans passer par la case de coucher ensemble. Son petit caractère m'avait plus manqué que je ne l'aurai cru. Et waouh ! Qu'est-ce qu'on se sent mieux sans l'autre con de brun à nos côtés. Violette est enfin à moi.
— Efface moi ce sourire pervers. Je n'ai pas envie de connaître tes pensées, souffla cette voix à mes côtés, tandis que j'haussais les épaules.
— Tant que tu n'arrives pas à les lire, je peux continuer de penser librement, dis-je, avant de démarrer.
— Ouais mais j'ai quand même peur.
Ça va, relax. Ce n'est pas comme si je pensais à elle toute nue, dans mon lit, ou bien en train de m'attendre dans ma douche, ses longs cheveux violets glissants contre ses côtes, enivrés de mon shampoing préféré et de...
Oh... ouais.
— Eh ! Arrête avec ton sourire, crétin ! Tu baves ! me cassa de nouveau cette voix, ma cuisse droite me brûlant un petit peu.
Je secouais la tête, néanmoins toujours avec ce petit sourire en coin.
**
— Ça va ? C'est bien installé ? demandais-je, avant de m'écrouler sur mon canapé.
— Nickel. Cette petite princesse sera très heureuse ici., compléta Violette, en s'asseyant sur le tapis pour câliner la boule de poile.
— Tu m'étonnes. Arbre à chat, panier, coussin, jouets par centaine et j'en passe...
Avec plus de deux cents balles dépensées à l'animalerie, c'était obligé qu'elle se plaise avec tous ces nouveaux joujoux. En plus de la visite expresse chez le véto qui avait fini d'exploser la carte bancaire.
— C'est quand même incroyable ; elle est vraiment toute blanche, s'extasia Violette. C'est fou comment la saleté l'avait rendue, hein mon pauvre bébé ?
C'est vrai qu'après un mini lavage, la boule de poile grise s'était finalement révélée être toute blanche. Aussi blanche que la neige, ce qui tranchait bien avec ses yeux bleus. Il n'en fallait plus pour que Violette retombe sous son charme. Le pouvoir d'un chaton sur une femme restait incroyable. Si j'avais su, j'en aurais déjà adopté dix chez moi.
— Il faut lui trouver un nom. C'est ton chaton après tout. Tu vas l'appeler comment ?
— Bah la petite chatte. C'est son prénom, répondais-je d'un air nonchalant.
Violette s'étouffa aussitôt, provoquant un énième miaulement du chaton. Quoi ? C'est son prénom. C'est mignon, simple, et on ne peut pas l'oublier.
— Ce prénom a une arrière-pensée qui me déplaît beaucoup. Et je crois qu'elle n'aimera pas elle aussi, répliqua Violette, en attrapant la principale concernée.
Je décidais de me relever pour me mettre en position assise sur mon canapé. Je tendais les mains devants, fixant donc le fameux chaton.
— Petite chatte, minou minou ! Viens voir papa ! commençais-je à m'exclamer, avant de la voir tourner la tête vers moi.
— Oui c'est ça ! Viens me voir !
La petite chatte venait se frotter contre mes jambes, provoquant un grand sourire incontrôlé sur mes lèvres. Je lançais cette fois-ci un regard à Violette, en même temps qu'un clin d'œil qui voulait tout dire.
— Elle kiffe.
— Non. On change, pesta-t-elle en se relevant.
Violette s'avançait jusqu'à nous, puis tendait les bras pour essayer de récupérer la boule de poile. Malheureusement pour elle, je posais une main contre son poignet, la tirant donc vers moi.
— Dégage, grommela mon petit bouledogue, ne changeant en rien mon humeur.
— On peut s'expliquer quant à mes propos ou pas ? Ça fait quand même deux semaines passées. Ça devient long.
— Je n'ai pas envie, dit-elle avec franchise, les yeux braqués sur moi.
— Ouais mais moi j'en ai envie, répliquais-je, avant de sentir des griffes se planter contre ma cuisse.
Je jurais, puis tournais la tête vers la droite pour voir la boule blanche me grimper dessus. Sans aucune once de gentillesse quant à mon jean de plus de cinquante balles, elle continuait de monter, pour se poser contre Violette. La machine à ronron s'enclenchait, déboîtant presque cent décibel par seconde.
— C'est bien petit chat ; viens défendre maman de ce prince arrogant qui est entouré de ses milles et une princesses, reprit Violette.
— On choisit son prénom et après on discute. Ça te va ? soufflais-je, toujours aussi proche d'elle.
— On verra. Tu votes pour quoi, alors ? répondît Violette, en essayant de se reculer.
Néanmoins, je laissais toujours mes bras poser près d'elle, sachant que cela ne durerait pas longtemps. Violette est encore énervée de mes paroles et c'est clair que notre relation ne redeviendra pas comme avant. Liberty m'avait briefé sur elle et m'avait bien certifié sur le fait que Violette était très rancunière.
Je l'ai blessée ; j'en paye les conséquences.
— Alors ? On choisit quel prénom pour la minette ? reprit -je, pendant qu'elle la prenait contre ses bras.
— Je ne sais pas. Quelque chose de simple et mignon.
— Snow ? Blanche ? Ça va avec son pelage et c'est simple.
— Non c'est nul, enchaîna-t-elle, ce qui me faisait soupirer.
— Bon tu veux quoi ? Sinon on reste sur la première option, complétais-je, ne voulant pas y passer trop de temps.
Je préférais qu'on ait notre discussion maintenant que ne l'on débatte sur un prénom de chat.
— J'aime bien Milky ou sinon Icy. Simple mais efficace, me proposa-t-elle finalement.
— Ok on prend Icy. Et si j'oublie, je l'appellerai Milky. Au pire ce sera un prénom composé, répondais-je, en tendant ma main devant elle.
Violette la regarda un long moment, mais après quelques secondes, elle lâcha enfin le pelage du chat pour me la serrer. Sa main se glissait contre ma peau, cette sensation étrange revenant finalement.
Même si je serrais chaque jour la main de nouvelles femmes, celle-ci restait bien ma préférée. Son contact me faisait sourire. Elle est trop mignonne.
— D'accord. C'est ton chat après tout, abdiqua-t-elle, en se dégageant de moi.
Je grommelais dans mon coin, pendant qu'elle me poussait pour se lever. Violette déposait avec délicatesse Icy Milky contre mes cuisses, m'adressant ainsi un petit regard.
— Je vais y aller maintenant. J'ai quelque chose à faire.
— C'est avec Evan ? Encore ? Et notre discussion ?
— Peut-être, peut-être pas. On l'aura plus tard si tu veux bien. Je suis attendue, répondît-elle vaguement, avant d'enfiler son manteau et son écharpe.
— Je n'aime pas ce mec, chuchotais-je, en caressant ma nouvelle compagne.
— C'est bien. Je m'en fiche, répliqua Violette, m'ayant visiblement entendu.
— Non mais tu sors vraiment avec lui ? râlais-je, pendant qu'elle enfilait désormais ses chaussures.
— Bah non. Je n'ai jamais dit que je sortais avec, répliqua-t-elle, sa réponse créant aussitôt un autre sourire plus grand sur mon visage.
Ah voilà ! Au moins ça c'est clair !
Comme si elle avait entendu ma pensée, Icy relevait sa petite tête vers moi, m'offrant ainsi un petit miaulement et une fanfare de ronronnements.
— Ouais... Tu es bien la seule à me comprendre ici, brave petite.
— J'espère que tout va bien aller pour Icy. N'oublie pas de la nourrir et de t'en occuper. Ce n'est pas un objet, reprit Violette, avant d'attraper le fameux sac de croquettes.
— Tu trompes Icy avec un autre animal. Bien. Nous retenons...
— C'est un chien pour être plus précis, compléta Violette avec un petit clin d'œil.
— Encore mieux, maugréais-je, n'appréciant guère pas cette trahison.
Je faisais semblant de ne rien connaître, mais je savais bien que l'autre débile avait essayé de la charmer avec son chien. Il est très malin, oh oui. Mais moi aussi je suis très malin. Violette ayant bien craqué pour ce chaton, mon plan s'était donc très bien déroulé. Après avoir cherché pendant une bonne heure un chat dans la rue, j'étais enfin tombée sur Icy Milky. Seule et sans mère, j'avais bien observé la situation pour ensuite me décider de la prendre.
Et hop, une adoption de faite qui semblait avoir l'effet escompté sur Violette. Même si je ramais depuis pas mal de jours, je pense que j'allais bientôt refaire surface.
— Si j'ai un problème avec la petite, je peux t'appeler ? demandais-je.
— Si c'est urgent et très important, alors oui, répondît-elle vers la porte.
Elle partait déjà, c'est nul.
— Allez, j'y vais. Occupe-toi bien d'Icy, dit-elle avant de s'en aller de mon appartement.
Fais chier. Je me sentais grave seul maintenant. Et j'avais la flemme d'appeler d'autres nanas ; on ne s'amusait pas autant qu'avec Violette. Ce n'était pas le même délire et le même humour.
— Voilà, dis-je à l'intention du chaton. Ta maman s'est déjà barrée. Tu vois, elle doit sûrement préparer les papiers du divorce. Mais vu comment ton papa est intelligent et très gentil, on va essayer de la faire revenir, ok ?
Icy Milky m'offrait un nouveau miaulement, puis frottait tendrement sa tête contre mon ventre. Mon sourire s'agrandissait et je la prenant ensuite dans mes bras pour la couvrir de bisous.
Ça y est. Je deviens gaga d'un chaton.
— Tu devrais être une humaine, lui murmurais-je ; Tu serais grave mignonne. Bon peut-être pas tant que la fleuriste, mais ça ne serait pas loin.
Je prodiguais des caresses à ma nouvelle amie, en même temps que je fermais les yeux. Je me laissais bercer par le ronronnement qui était ma foi, plutôt agréable. C'est sympa d'avoir une compagne comme ça, mais une autre du genre humain aux cheveux violets, me plairait tout autant...
Bordel, je vais encore en chier pour la récupérer ou pas ?
**
— Ici ! s'exclama au loin Liberty, toute souriante.
Je lui faisais à mon tour un signe, puis la rejoignais donc autour d'une table. Je commandais au passage un thé, et évidemment, les hostilités ne tardèrent pas à débuter. En même temps avec elle, c'était sûr que j'y passerai.
— Alors mademoiselle ? Comment se passe la relation avec Ciel ? me demanda-t-elle aussitôt, battant ses longs cils noirs pour renforcer son regard moqueur.
— Rien. On ne se parle pas, répondais-je vaguement, en commençant à m'amuser avec les plis de la serviette.
— Ça fait limite un mois que vous ne traînez plus ensemble, c'est fou ça. Il ne s'est toujours pas excusé cet idiot ? continua-t-elle, l'air lassé.
— Non. Ciel est comme ça. Il a d'autres priorités, je crois.
— Ah mais tu m'étonnes ! Cet idiot a adopté un chaton maintenant !
— Oui, elle s'appelle Icy. Elle est adorable.
— Tu m'étonnes, c'est un attrape femme ça, ricana-t-elle. Il ne t'harcèle pas de photos de ce petit minou ? En mode il t'appâte pour que tu viennes chez lui la voir ?
— Mon Dieu, si. Il m'a envoyée trois tonnes de photos et il m'a appelée vingt-six fois pour me demander des conseils.
Même si nous restions en froid, je lui avais pourtant dit de m'appeler s'il y avait une quelconque urgence avec Icy. Et le mot « urgence » avait dû lui poser un sérieux problème ou bien il n'en connaissait pas la définition.
Car pour m'appeler tard le soir et m'apprendre qu'Icy avait fait son premier besoin dans sa litière, je m'en serai bien passée. Me dire aussi qu'elle mangeait très bien et adorait jouer, n'était pas trop une urgence pour m'appeler à deux heures du mat. Ou encore pour me dire qu'elle avait dormi à ses côtés, joignant également une photo de lui à moitié à poil avec, ça allait deux minutes merci. Il m'avait bombardé de photos en tous genres, n'hésitant pas du tout à se mettre en valeur dessus.
Et le pire, était que j'avais répondu aux premiers coups de fils, croyant toujours qu'il était arrivé quelque chose au chaton. J'étais trop naïve. Mais bon, après le onzième appel et les autres qui avaient suivis, j'avais enfin compris.
— Ce mec est fou ! rigola Liberty après que je lui ai conté mon récit. Je le détestais pour t'avoir blessé, mais finalement il me fait trop rire pour le haïr ! Avoue que toi aussi petite coquine ; ta colère a diminué de dix pour-cent, non ?
Je levais les yeux, mais néanmoins avec un léger sourire en coin qui approuvait la moitié de ses propos. C'est vrai qu'il me faisait rire, mais le problème était que j'attendais encore ses excuses. Des vraies. Sincères. Et qu'il avoue enfin les choses : qu'il était jaloux.
— Et en plus des excuses, il devra aussi t'offrir un énorme bouquet de roses, un chaton, une peluche, un massage, un dîner, une journée de shopping, et un voyage aux Bahamas ? Ça sera bon après ? rigola Liberty, amusée.
— La peluche est ok ; le chaton on y est presque. Le reste serait génial mais hélas, tu as faux pour le bouquet de roses. Ciel qui en offrirait ? C'est impossible. Ce mec est trop dragueur et se fiche bien de ce genre de choses. C'est d'ailleurs pour ça qu'il reste avec son harem ; il ne doit rien à ces filles.
— Quoi ? Ne fais pas la choquée, repris-je face à son visage surpris. C'est vrai ce que je dis.
— Violette, dit-elle d'une voix étrangement sérieuse. Regarde par la fenêtre. Immédiatement.
Je tournais la tête et aussitôt un facteur s'approchait de nous. Il tenait dans ses mains un énorme bouquet de roses rouges, presque aussi gros que l'ours bleu. Je fronçais les sourcils, avant qu'il ne s'arrête à notre portée.
— Violette Hagard. C'est bien vous ? me demanda-t-il d'une voix lassée, me laissant toujours stoïque.
— Oh oui évidemment que c'est elle ! s'exclama subitement Liberty, avant d'attraper le papier et de le signer en moins de deux.
Le facteur la remerciait d'un ton mou, puis repartait ensuite comme si de rien n'était. Moi je restais fixée sur cet énorme bouquet, ne comprenant strictement rien.
— Il y a un mot dessus, attrape-le Violette, reprit ma meilleure amie, alors que j'exécutais sa demande.
Je dépliais le papier, sentant malgré moi mon cœur s'emballer. Je commençais à lire ces phrases, un sourire totalement idiot venant étirer mes lèvres.
« Tu as intérêt de bien l'arroser et aussi de revenir chez moi. Icy Milky a besoin de sa mère et moi aussi. J'ai supprimé les numéros de mon harem et je m'ennuie donc. Je t'attends, sache-le.
Ciel, ton homme que tu kiffes, mais qui s'ennuie sans toi. »
— Tu es contente. Ça se voit, reprit Liberty, tandis que j'arrêtais de sourire.
Je rangeais le bout de papier dans ma poche, haussant simplement les épaules pour essayer de me montrer indifférente.
**
( Adopter un chaton peut peut-être changer une vie, 😏 ; Merci encore de vos commentaires et de prendre surtout le temps de les écrire !) ♥️
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