Chapitre 17
— On fait une pause de dix minutes et on reprend ! s'écria Max, en m'envoyant en même temps un autre clin d'œil complice.
Je secouais la tête de droite à gauche et me rendais ensuite dans la loge pour éviter de me faire harceler de questions. Au passage, j'évitais les regards malveillants de plusieurs femmes, n'ayant toujours pas digéré le fait que leur roi ait pu poser avec moi. Quelques secondes plus tard, je fermais la porte, poussant un long soupir quand je pris place sur la banquette. Je m'allongeais dessus, puis fermais les yeux pour me remémorer les faits. Il faut que j'apprenne à calmer mon cœur. Il commence un peu trop à s'emballer quand Ciel se trouve près de moi. Bon. C'est peut-être un peu normal aussi ; ça fait un moment que je n'ai pas été très proche d'un homme.
Enfin, surtout pour le fait de se retrouver allongée sous lui alors qu'il se trouve à moitié à poil au-dessus. Tu m'étonnes que mon cœur n'apprécie pas cela. Je pense aussi qu'il y avait un mélange de stress ; ça fait bien trop longtemps que je n'avais pas posé devant un appareil. Je lâchais un second soupir, avant d'entendre la porte claquer. Directement j'ouvris les yeux pour apercevoir une silhouette se jeter sur moi. Une couverture me tomba sur tout le corps et la tête, tandis qu'un truc chaud se collait contre moi.
— OK Kelly. On a dix minutes pour espérer me détendre un peu ; je suis trop sur les nerfs. Tu peux commencer, vas-y, chuchota cette voix qui m'était désormais familière.
Euh. Il se fout de moi, non ?
— Et la claque que je te prépare, elle va te détendre aussi ? lui demandai-je d'une voix menaçante, avant qu'il ne retire la couverture de nos têtes.
Les cheveux ébouriffés, Ciel fronçait à son tour les sourcils, avant d'ouvrir la bouche :
— Merde. Mais pourquoi tu es ici toi ??
— Peut-être car je me repose pendant la pause. C'est plutôt à moi de te poser la question ; tu fais quoi ici et c'était quoi ce truc avec ta Kelly ?
— Putain mais c'est Max ! Il m'a dit que Kelly se trouvait dans cette loge et je l'ai cru, merde ! grommela-t-il, en se surélevant un peu à l'aide de son bras droit.
— Non je ne suis pas ta Kelly ou je ne sais quoi. Et puis c'est quoi ce truc de te détendre ? J'espère me tromper sur la signification, repris-je aussitôt, alors qu'il étirait ses lèvres.
— Bah... c'était juste pour... pour discuter un peu en attendant que le shooting reprenne, rien de plus, répondît-il avec un faux sérieux, tandis que je lui donnais une claque contre sa tête.
— Non mais tu n'es pas sérieux, j'espère ? Tu comptais faire des choses avec une fille et ensuite revenir comme une fleur poser près de moi ? Mais c'est déguelasse ! m'exclamai-je de suite, avant d'essayer de me lever.
Hélas, Ciel me retint par le bras pour ensuite m'octroyer un câlin. Il se dépêchait de me serrer pour m'empêcher de m'échapper.
— Tu es jalouse ? me questionna-t-il.
— Mais pas du tout ! m'emportai-je, en essayant de me décaler de son étreinte.
— Tu ne comprends pas que tu comptais t'envoyer en l'air avec une nana, puis revenir vers moi pour continuer le shooting comme si de rien n'était ? Mais c'est horrible ! repris-je d'une voix horrifiée. Tu te serais collé à moi et... Mon Dieu !
Ciel éclatait soudainement de rire, alors que je continuais de le regarder avec sérieux. Non mais ce gars est barge ma parole. Il comptait sérieusement s'envoyer en l'air avec une fille et ensuite revenir se coller à moi pour les photos ? Mais jalouse de rien du tout, oui ! C'est juste que ce n'est pas du tout hygiénique !
— Non mais calme toi Violette. Nous n'aurions rien fait de très excitant. Déjà car je ne dois pas abîmer les vêtements et mon maquillage, et en plus mon temps de pause est compté, m'expliqua-t-il d'une voix calme, en passant une main derrière sa tête.
— Et vous auriez fait quoi alors ? Je suis super curieuse là.
— Juste des câlins et des petits bisous ?
— OK. Je change immédiatement de partenaire. Tu n'es pas net, je le savais d'avance, répliquai-je avant qu'il n'entoure mes jambes des siennes.
Bloquée contre lui, je commençais à pousser des jurons, tandis que monsieur m'offrit une multitude de sourires. Haha. Comme si la situation prêtait à rire.
— Lâche-moi. Je suis énervée.
Je ne suis même pas énervée pour le fait qu'il soit avec une autre femme. Ça, je m'en fiche et grand bien lui fasse d'agrandir son stupide harem. Cependant, qu'il fasse des trucs pas nets et qu'il revient ensuite poser, se coller tout contre moi, alors que... Brrr. Il m'aurait contaminer de trucs bizarres, c'est sûr.
— C'était une blague Violette. Tu me connais maintenant ; je ne l'aurai jamais fait pendant une pause shooting. Ces choses arrivent à la fin pour me relaxer et pas avant, m'expliqua-t-il, en posant ses mains contre mes joues.
Ciel continuait de me fixer, abordant encore et toujours son rictus au coin des lèvres. Il glissait ses pouces contre ma peau et je ne sais pourquoi, je m'attendais à ce que sa prochaine parole soit une nouvelle connerie. Et bingo, je l'avais bien cerné.
— Mais vu que la petite Kelly n'est pas ici et que je me trouve en compagnie d'une autre charmante demoiselle, peut-être qu'on...
— Oula tu rêves mon pauvre. Occupe-toi déjà de tes soixante femmes et après on essayera de se caler un rendez-vous pour peut-être espérer boire un verre ensemble.
— Cha veut dire coucher chensemble ? essaya-t-il de dire, alors que ma main bloquait ses lèvres.
— Mais il te manque des neurones ma parole ! Ce n'est pas possible ! m'exclamai-je, avant de me lever.
Je remettais mes cheveux en place, ainsi que ma robe, pendant que Ciel me rejoignit. Il fit un pas jusqu'à moi et son grand sourire de séducteur ne me donnait qu'une seule envie : le lui faire manger.
— Je te rappelle qu'on a dormi ensemble. Ça reste quand même un grand privilège.
— Dormir ensemble et coucher avec quelqu'un n'a rien à voir. Revois ton dictionnaire, soupirai-je, en regardant l'heure.
— Bon est-ce que tu peux partir de la loge ? Je voudrais bien me reposer sur les cinq pauvres dernières minutes qui me restent, continuai-je, avant de m'asseoir sur l'autre canapé.
Ciel m'observa faire et malheureusement pour moi, il venait s'asseoir à mes côtés. Je lui lançais déjà un mauvais regard, tandis qu'il passait un bras derrière mes épaules, en appuyant sur ma tête pour qu'elle se pose contre lui.
— Allez je me pardonne pour le dérangement. Je te prête même mon épaule pour faire une petite sieste ; c'est pour te montrer ma gentillesse, me souffla-t-il, en commençant un massage dans mes cheveux.
— Oh. Tu ne vas donc pas voir ta petite Kelly ?
— Non car elle n'existe pas. Tout ça c'était une blague, la naine. Je savais que tu étais ici et je voulais juste t'embêter un petit peu.
— Comment puis-je te croire ? Toi le roi du mystère et des mensonges ?
— J'avoue, je mens. Pourtant je te promets qu'on n'aurait rien fait de bien excitant. Tu n'avais rien à craindre, tu as ma parole.
— J'ai hâte de rencontrer ta future femme et de lui raconter toute l'histoire de ton harem. J'espère qu'elle ne fuira pas avec ça, maugréai-je, en l'entendant de rire.
— Pas de soucis, elle sera prête. Je t'inviterai même à notre mariage si on se parle encore d'ici là. Au moins j'essayerai de te présenter à deux ou trois de mes potes, histoire de te caser après tes trente années de célibat.
— Ah car tu crois que tu seras marié avant moi ? La blague.
— Ouais, aucun doute là-dessus. Toi tu vas mettre environ trente ans à trouver ton Coquelicot chéri. Moi j'aurai de l'avance car je ne suis pas difficile, compléta-t-il.
— Oui mais moi ce sera un amour sincère.
— Moi aussi, ne t'en fait pas. Ce sera le grand amour, conclut-il, avant que je ne tende ma main vers la sienne.
— Ok, bonne chance. Le premier invité au mariage de l'autre lui devra cent euros et une bouteille de champagne. Si on se parle toujours, bien entendu.
Ciel parût amusé de ma proposition et ne tarda pas à me serrer la main avec entrain.
— Pas de problèmes, mais je préfère que tu m'offres une voiture et mon futur voyage de noces. C'est beaucoup plus intéressant, reprit-t-il, alors que je levais les yeux.
— Nous ne sommes pas tous riches comme toi, crétin.
Ciel haussa les épaules, en gardant toutefois son rythme de caresses contre mes cheveux. Je me laissais un peu aller contre lui, profitant quand même de son don ma foi, intéressant. Pourtant ce court moment fut interrompue lorsque Max ouvrit la porte d'un geste brusque.
— Vous saviez que nous étions en pause ? Le shooting ne continue pas et donc, vous n'étiez pas obligés de rester si proches et collés l'un contre l'autre... déclara-t-il dans un rire étouffé, avant que Ciel et moi ne nous levions d'un coup.
Nous partions de chaque côté pour ainsi se retrouver chacun à une extrémité de la pièce.
— Non mais c'est... disions-nous en même temps, en entendant Max rire.
— J'ai compris ne vous en faites pas. La prochaine fois on louera une loge juste pour vous deux. Au moins vous serez sûrs d'être toujours ensemble et surtout, au calme.
— On s'entraînait pour les prochaines photos, c'est tout. J'enseignais à Violette quelques techniques pour avoir un coté plus séducteur, intervint Ciel.
— Alors on va tester ça tout de suite ! Allez on y va les amoureux ! s'exclama-t-il en quittant la loge.
Ciel et moi le suivions donc, mais avant d'arriver sur le devant de la scène, Max me donnait soudainement une tape sur les fesses.
— Tu te fiches de moi, là ? répliquai-je en même temps que mon acolyte, les yeux ronds.
Max abordait encore ce sourire identique à son frère. Il sortit un carnet, puis notait quelque chose comme une parfaite secrétaire. Ciel restait quant à lui à mes côtés, le regard braqué sur son frangin.
— Pas la peine de le regarder avec ce regard ; tu as déjà fait la même chose. Vous êtes vraiment de gros idiots, vous les frangins, râlai-je, avant de les laisser à leur stupide jeu.
Si même Max se met à ce jeu d'idiot, c'est qu'on est plus que fichu à ce rythme. Ces deux frères sont vraiment bêtes et je commence à revoir mon jugement sur le brun. Je demanderai une augmentation sur ce shooting. Ils me le vaudront bien ces deux énergumènes. Pendant que Ciel restait avec son frère, je partis m'installer sur ce grand lit. Mes charmantes maquilleuses et coiffeuses me refaisaient une beauté et enfin, quelques minutes plus tard, nous reprenions le shooting. L'ange aux yeux bleus venait ainsi se poser sur le lit, puis nous nous allongions ensuite côte à côte. Max nous disait comment nous placer, et c'était donc comme ça que je me retrouvais la tête contre son torse et lui sa main contre ma cuisse.
— Ok ne bougez plus ! intervint le grand photographe, alors que je sentais sa main glisser un peu plus haut sur ma peau.
— T'en veux une ? murmurai-je à son égard, avec sérieux.
— Je remonte un peu la robe pour que ça fasse plus sexy, rien de plus. On ne verra rien, chuchota-t-il, en se stoppant finalement.
— Mais si tu veux, tu peux faire pareil avec mon pantalon. Ça me gênerait pas du tout. Ou même le caleçon... continua-t-il avec amusement.
— Tais-toi et continue le shooting. J'ai faim et j'ai envie de manger.
— Ouais. Moi aussi j'ai la dalle...
Les minutes passèrent finalement et après plusieurs poses et avoir donné quelques claques discrètes à Ciel pour qu'il daigne à se calmer, le shooting était enfin terminé. Tout le monde s'applaudissait et je partais remercier tout le personnel. Je me changeais ensuite, prête à partir manger quelque chose dans mon appartement. Mais juste avant, Ciel se dirigeait vers moi, ce qui me fit me retourner de l'autre côté. Je me dépêchais de trottiner jusqu'à la sortie, mais hélas pour moi, il me rattrapa.
— Attends ! Max nous invite au bar pour fêter ce shooting. Toute l'équipe se ramène, m'informa-t-il, en se plaçant devant moi.
— Ah c'est gentil mais je préfère rentrer chez moi. Merci quand même de la proposition et...
— Ok les gars ! Elle est d'accord ! On peut y aller ! cria subitement Ciel, un brouhaha se faisant déjà entendre au loin.
Tout le monde levait sa main en l'air, visiblement très heureux de cette fin de shooting plutôt joviale.
— C'est moi qui monte à l'arrière et je réserve le siège pour ma superbe coéquipière ! s'exclama de nouveau Ciel, alors que quelques éclats de rires se faisaient entendre.
Max et Liberty me faisaient tous les deux un signe de la main, et je n'eus le temps de dire quoique ce soit de plus que déjà, mon super acolyte m'embarquait dehors.
Non mais je vais encore devoir me le coltiner, je rêve...
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