Chapitre 13
Réveillé par un bruit bizarre, j'émergeais de mon sommeil. Dans un grognement d'ours, je clignais plusieurs fois mes yeux. Mais étrangement, je sentais quelque chose me coller. Oula. C'est quoi encore ce vieux truc... Je sentais aussi un courant d'air chaud taper dans mon cou, mes muscles se crispant en même temps que je comprenais ce qu'il se passait. Ce truc agglutiné contre mon torse, c'était... elle.
Qu'est-ce qu'elle fout là bon sang !
— Mais tu fais quoi, oh ! m'exclamai-je, en bondissant déjà hors du lit.
Une fois sur mes pieds, je regardais la fleuriste s'étaler sur le lit, visiblement très bien installée ici. Elle s'étirait un court instant, en remontant également ma couette jusqu'à son cou.
— Je rêve. Ouais je rêve.
Bien entendu la demoiselle faisait la sourde. Elle prit simplement mon oreiller pour se le placer sur son visage et échapper un long soupir.
— Mmm... Encore deux heures, s'il te plaît... J'appellerai ensuite mon serrurier, grommela-t-elle.
— Lève tes fesses et vite ! continuai-je, avant de revenir vers mon lit.
Je venais lui retirer ma couette sans aucune gêne. Je commençais après à sauter sur le matelas, pour la faire bouger dans tous les sens et espérer la faire se lever.
— Debout sale idiote ! Tu as assez profité, donc bouge d'ici, repris-je dans un grognement, en la voyant rouvrir ses yeux bleus.
— Tu m'as préparé le petit déj au moins ? me demanda-t-elle d'une voix encore endormie, avec un sourire niais aux lèvres.
Immédiatement j'attrapais mon coussin pour lui balancer en pleine figure. Violette râlait aussitôt, tandis que je partais dans ma cuisine.
— Habille toi et pars ; tu n'habites pas ici je te signale, lanças-je une dernière fois, avant de partir me préparer mon café.
Ouais. J'aurai vraiment dû la laisser dans le hall, toute seule.
— Tu m'as acheté un pain aux raisins ou pas ? me questionna une voix sortie de nulle part.
— Euh ? Tu sais qui est le patr...
Ma phrase se coupa en même temps que mes yeux croisaient sa tenue. Oh putain. Et quelle tenue, je vous en prie.
— Pourquoi tu portes mon... t-shirt, mon... short et même mes... chaussettes ? demandai-je dans une voix basse, totalement consterné par ce que je voyais devant moi.
Non mais quel caractère de merde cette fleuriste, je vous jure. Je sais qu'elle fait tout ça pour me faire payer le coup du braquage d'hier, c'est clair.
— Quoi ? Il fallait bien que je me change ; je n'allais pas rester en pyjama. Puis je n'avais pas envie de remettre mes habits d'hier ; ils sont tachés.
— Euh, attends la naine. Je réitère ma question d'hier soir. Tu te crois chez ta mère ou pas ?
Je regardais Violette droit dans les yeux, les sourcils froncés. Bien entendu la chieuse faisait de même, mais en haussant en plus ses épaules d'un air nonchalant.
— Merci de m'héberger ; c'est trop mignon en tout cas. Tu remontes vraiment dans mon estime, déclara-t-elle, en me volant mon croissant qui était posé sur la table.
Elle croqua sans tarder dedans, en m'adressant en même temps un clin d'œil.
— J'ai mis du poison dedans, renchéris-je, alors qu'elle continuait de me fixer.
— Pas grave, je survivrai. En revanche, merci de rester à mon chevet à l'hôpital. J'aurai besoin d'un serviteur qui m'aidera dans les tâches, s'ensuit-elle, en continuant de manger mon croissant.
— Tu voudras que je t'aide à te doucher, c'est ça ? complétai-je, pendant qu'elle s'essuyait la bouche.
— Non ça va aller ; ça je demanderai de l'aide à un infirmier sexy. Tu iras plutôt me chercher mes repas et boissons.
— Madame est encore fatiguée, ou bien je rêve ? dis-je face à son étirement.
— Ton lit est très confortable et tu es un bon coussin dans l'ensemble. Il faut juste revoir le réveil du matin et ça devrait être mieux.
— Tu t'es collé à moi toute la nuit ? demandai-je immédiatement.
Violette éclata soudainement de rire, en m'offrant un nouveau sourire.
— Non mais sérieux ? Tu t'es collé à moi toute la nuit en mode on est un couple ?
Violette hocha sa tête de haut en bas, toujours avec ce sourire malicieux accroché aux lèvres.
— Oui, je te l'ai déjà dit. Tu étais d'ailleurs très confortable. Plus que ton canapé en tout cas.
Pourquoi je n'ai pas fermé ma porte à clef. Pourquoi...
Là ma réputation en prend un coup. Si mes potes sachent que j'ai dormi avec une femme sans rien faire, il se ficheraient de moi. Il faut que je garde ce secret.
— Mais pourquoi tu es venu me rejoindre et tu t'es collé à moi en plus ? Tu avais un super bon canapé ! Tu es déjà amoureuse de moi ou quoi ? Il ne faut pas ; c'est impossible, je te préviens direct !
— Tu es gêné là, où je rêve ?
— Quoi ! Pas du tout ! Mais alors pas du tout !
— Mooh le petit Cielou choubidou est gêné ! Trop mignon !
— Je ne dors jamais avec une femme, merde ! On partage certes, le lit pour quelques heures, mais pour d'autres raisons ! Donc tu gardes ce secret pour toi et tu ne dis à personne que t'as pioncé avec moi ! Ma réputation risquerait d'en prendre un coup !
— Pas de soucis. C'est toujours bien gardé avec moi, dit-elle en se levant. Au moins ça sera un remerciement pour m'avoir hébergé cette nuit.
J'observais Violette de haut en bas, laissant échapper un soupir quand je regardais mes pauvres vêtements. Bon sang. Depuis quand une gamine me retourne autant la tête.
— Ouais. Tu es super pénible comme nana.
— Toi aussi tu es chiant. Puis tu es un sale voleur de peluches en plus de cela, compléta-t-elle.
— Tu étais ma complice je te signale, l'informai-je de suite.
— Ah oui... La fameuse complice qui a malheureusement été enfermée dans une chambre, pour ensuite être balancée dans le couloir comme un sac poubelle, c'est vrai.
— Oui, tu sais celle qui a quand même bénéficié d'un canapé, d'une douche, de vêtements et ensuite d'un bon matelas. Visiblement elle a aussi kiffé de dormir coller serrer contre son partenaire sexy.
— Mon oreiller était par terre et j'avais la flemme de le ramasser. Toi tu étais confortable et tu sentais bon, m'expliqua-t-elle, me faisant étonnamment sourire.
— Tu m'as sérieusement senti ? Tu es un chien ou quoi ?
— Dans mon ancienne vie, oui.
— Ouais. Tu es assez perchée comme fille... murmurai-je dans mon coin.
Plus tard je décidais de me préparer et d'enfin virer l'autre squatteuse, mais j'entendis soudainement une sonnerie retentir. Dans un soupir, je me dépêchais d'aller voir vers ma porte pour regarder à travers.
Oula. Nancy.
— Ciel, je peux entrer maintenant ? me demanda-t-elle, alors que je voyais Violette revenir dans la pièce d'un air tout joyeux.
— C'est qu...
Elle n'eut le temps de finir sa phrase que déjà, je plaçais ma main sur sa bouche et l'emmenais ailleurs. Je la lâchais dans ma chambre, la signalant bien du regard qu'elle devait se taire.
— Oh. C'est ta petite amie ? me demanda-t-elle aussitôt.
— Toi tu restes là et tu ne fais plus rien ; plus de bruits ! Je reviens dans deux minutes !
Je me dépêchais d'aller ouvrir ma porte d'entrée, tombant déjà sur mon ancienne collègue de travail. Toujours aussi bien maquillée, habillée, pomponnée.
— Nancy... Ça fait un moment dis-moi, m'exclamai-je avec une fausse joie, tandis qu'elle laissait échapper un rire.
— Oui, un peu. J'ai d'ailleurs cru que tu ne m'inviterais plus jamais chez toi. Tu as une petite amie ou quoi ? me demanda-t-elle, en s'invitant tout naturellement dans mon appartement.
Je fermais la porte, puis me retournais pour lui adresser un léger sourire.
— Moi ? Non impossible, tu me connais bien. C'est juste que je préférais être seul ces derniers jours, répondis-je, avant de sentir ses lèvres s'écraser sur les miennes.
Oh. Le show a donc commencé. Nancy commençait à passer ses mains sous mon t-shirt, me tirant ensuite jusqu'à sa pièce favorite. Merde. Ma chambre. Toujours collée à moi comme une sangsue, elle ne me laissait aucun répit, alors que je cherchais du regard la gamine. Les sourcils froncés, je remarquais qu'elle n'était pas ici, se cachant sûrement quelque part. Nancy me poussa soudainement sur mon lit, en montant sur moi. Elle commençait même à retirer son t-shirt, le balançant ainsi de l'autre côté de la pièce.
— Nancy attend... dis-je, pendant qu'elle me caressait le torse.
Elle est super impatiente, j'avais presque oublié ce détail. Pourtant cela n'allait pas être possible aujourd'hui. Malheureusement j'ai un chaton sauvage que je dois relâcher dans la rue. Ce petit être s'est un peu trop cru chez lui et maintenant il est temps qu'il rejoigne sa vie d'avant. Je ne suis pas sa mère, après tout. Alors du balai le minou.
— Quoi ? Tu vas encore me laisser ? pesta Nancy. Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus je te signale ! Tu es le meilleur au lit !
Je comptais répliquer quelque chose mais un bruit de craquement me fit perdre mes mots.
Elle n'a pas fait ça...
— Ciel, regarde-moi ! On a tellement partagé ensemble, toi et moi, même dans des endroits super insolites ! On peut quand même continuer un peu, tu ne crois pas ? Ça fait si longtemps ! continua Nancy, un nouveau bruit se faisant entendre.
Un rire. C'était un rire. Nancy s'arrêta finalement de parler sur notre pseudo relation.
— C'était quoi ce bruit ? me questionna-t-elle sans tarder.
— Rien, juste le parquet qui craque, répondis-je rapidement.
— Le parquet ? Tu te fiches de moi ? Il n'y a que du carrelage dans ta chambre ! répliqua-t-elle, avant qu'un nouveau rire plus fort ne se fasse entendre.
Pourquoi je ne l'ai pas laissé dans le hall hier soir, pourquoi... Je suis vraiment trop con parfois.
— Ne me dis pas qu'il y a encore une de tes amantes cachées sous le lit, Ciel !
Elle ? Violette ? Une amante ? Surtout pas. Ce n'est pas avec elle que je vais m'éclater au lit, ça c'est clair.
— Non, non. Ça doit être le voisin du dessous, je ne sais pas. Ne te tracasse pas pour ça, soufflai-je, avant de la revoir monter sur mes cuisses.
Avec son sourire séducteur et ses yeux brillants, c'était sûr qu'elle était prête à faire abstraction de ce bruit et de recommencer son affaire. Hélas pour elle, je n'étais pas d'humeur et j'avais surtout un autre truc à m'occuper. Je dois virer la fleuriste, mon ex-acolyte de vol de peluches. Finalement je poussais Nancy, me levant ensuite pour me positionner près du lit. Je replaçais mon t-shirt, avant de sentir une main glacée m'entourer la cheville. Je faisais un léger sursaut, surpris, tandis que Nancy me fixait.
— Que se passe-t-il ? Pourquoi tu as sursauté ? me demanda-t-elle, alors que je sentais ses ongles s'enfoncer dans ma peau.
J'avais raison ! Elle est sous le lit cette satané idiote !
— Rien. J'ai juste cogné mon pied contre ce maudit lit... Il faut que je m'en débarrasse d'ailleurs ; il va finir à la déchèterie... grognai-je, en sentant toujours ses doigts glisser contre ma cheville.
— Pourquoi ? Il est pourtant super ce lit.
— Ouais, ouais. Bon il faut que je parte travailler là. Il faut donc que tu t'en ailles, répliquai-je plus sérieusement, avant de la voir se lever à son tour.
À peine Nancy posa un pied par terre que déjà, je vis une nouvelle main attraper sa cheville. Bien sûr, Nancy lâcha aussitôt un cri strident en me sautant dessus comme une malade. Et la cerise sur le gâteau, on l'attendait évidemment. Violette sortait de sa cachette, en rampant, et en affichant un grand sourire.
— Surprise ! Je suis sa maîtresse numéro soixante-six ! Bienvenue à toi dans son grand harem, chère Nancy ! s'exclama-t-elle avec engouement, fière de sa surprise.
Pourquoi je l'ai laissé dormir ici, pourquoi...
**
(Un gros chapitre pour me rattraper de l'absence ! Oui Ciel et Violette sont toujours bien vivants et s'aiment encore comme au premier jour ! 🤗 Encore un gros merci pour tout !) ♥️
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro