chap 52 - i won't lose you again.
~~ Mike ~~
La sonnerie résonne enfin dans les salles, déclarant enfin la fin de cette journée. Nous rangeons tous nos affaires malgré les paroles du professeur qui nous demande de noter nos devoirs pour demain, ce que seulement quelques élèves font, le reste se contente de l'ignorer ou de les noter sur leurs mains.
Quant à moi, je fais partit de la catégorie qui demande à ceux qui les ont noté de me les envoyé par message. Betty hoche donc la tête en me promettant de le faire en rentrant et je la remercie d'un sourire.
Nous sortons donc tous de la classe en soupirant de soulagement, n'en pouvant plus d'entendre parler de philosophie pendant plus de deux heures sans aucune pause.
-Des nouvelles de Crys ? me demande Lucas en marchant à côté de moi.
-Non, à l'heure qu'il est, elle doit être dans son lit en train de dessiner, je suis sûr qu'elle va mieux. dis-je en souriant.
C'est vrai, ce matin en partant, elle n'avait pas l'air plus malade que ça, au contraire, elle voulait même aller en cours. Une bonne journée de repos et elle doit aller beaucoup mieux à présent.
-Dis-lui que j'aurais beaucoup aimé lui donner ses devoirs en personne et la voir mais il faut que je rentre tôt, mes parents ont invité des amis à manger et je dois aider ma mère.
-Pas de soucis, je suis sûr qu'elle va s'en remettre.
Lucas lève les yeux au ciel tout en riant. Je souris, ça fait du bien de voir mon meilleur ami vraiment heureux, je ne l'avais jamais vu comme ça avant de rencontrer ma soeur. Je suis donc comblé qu'ils soient bien ensemble.
Nous quittons le lycée et je remarque directement la voiture de mon père au loin, m'attendant comme d'habitude à la même heure et à la même place. Je dis donc au revoir à mes amis et me dirige vers le véhicule.
-Salut fiston, alors cette journée ?
-Oh et bien, les cours quoi.
C'est étrange de me retrouver seul avec mon père, avec personne autour de nous pour animer la conversation. Même lorsque Crystal était là, papa lui parlait le plus souvent mais le voir directement s'adresser à moi en me disant des banalités, c'est étrange et en même temps triste.
Mon père hoche donc la tête avant de se retourner vers le volant, il démarre finalement et nous roulons en silence, échangeant quelques mots sur ce qui se dit à la radio. Nous arrivons enfin à la maison et je remarque que la voiture de maman n'est pas garée dans l'allée.
-Elle est pas rentrée maman ?
-Non, elle est partie acheté le cadeau d'anniversaire de Crys.
Je l'avais complètement oublié, enfin c'est plutôt normal étant donné que je ne connais même pas sa date de naissance. C'est ma soeur et je ne le sais même pas. Je soupire et sort de la voiture pour me diriger vers la porte d'entrée. En attendant que mon père ouvre cette dernière, j'aperçois une voiture que je n'avais vu, garée près du trottoir.
Nous rentrons finalement dans la maison et la première chose que je remarque est une odeur particulière qui émane de la cuisine. Je fronce les sourcils et regarde mon père qui semble aussi sentir la même chose. Sans retirer nos chaussures, nous avançons donc vers l'odeur et je me stoppe lorsque je remarque une bouteille de vodka vide sur la table en plein milieu de la pièce.
-Merde, Crystal ! hurle mon père.
Des pas se font entendre dans les escaliers alors que je prend la bouteille dans mes mais, l'odeur vient de là, il s'agit bien de l'alcool. Je me tourne vers les bruit de pas mais fronce les sourcils en ne voyant pas ma soeur mais un homme, quelque peu plus âgé que moi, se tenant près des marches.
-Qui êtes vous ? demande mon père.
-Bonjour monsieur, je m'appelle Jonathan, je suis un ami de Crystal.
-Où est ma fille ?
-A l'étage, elle dort. Si vous permettez, j'aimerais vous expliquez.
Il nous fait signe de nous asseoir, comme si il était le maître des lieux et étonnamment, nous obéissons, voulant savoir ce qu'il s'est passé. Nous nous asseyons autour de la table alors que je repose la bouteille.
-On s'est rencontré lors d'une réunion des alcooliques anonymes. La première chose qu'elle m'a demandé est depuis combien de temps est ce que j'étais sobre parce que lors de la réunion, j'étais en plein sevrage de drogue. On a continué à parler et on est devenu amis. Elle m'a appelé aujourd'hui alors que j'étais au boulot, elle pleurait à moitié au téléphone alors j'ai prit ma journée et je suis venu ici.
Je baisse la tête, me sentant nul de ne pas l'avoir remarqué plus tôt.
-Je l'ai trouvé assise sur le sol, une bouteille de vodka à ses côtés alors qu'elle n'arrêtait pas de s'excuser d'avoir replonger.
-Elle a replongé ? demande mon père comme ne voulant pas y croire.
-Et ce n'est pas la première fois, ça fait quelques jours qu'elle reprend. Elle m'a même expliqué qu'elle s'est mise à boire du désinfectant pour les blessures tellement son sevrage était difficile.
Mon père frappe la table tout en jurant alors que je sursaute contrairement à Jonathan qui se contente de ne rien dire et de fermer les yeux. Je ne vois pas comment il peut être aussi calme. Je bouillonne à l'intérieur de moi, m'en voulant de tout mon être de ne pas avoir vu sa tristesse plus tôt.
-Ecoutez, je sais que c'est pas simple. Je suis passé par là, mon père était alcoolique et je le suis aussi à présent. Je connais les deux côtés. La personne qui a vu son père mourir de l'alcool pense que vous devriez placer Crystal dans un centre spécialisé. Mais l'alcoolique que je suis, vous dit juste que vous devriez la laisser ici et faire attention à elle.
-Alors qu'est qu'on est supposé faire ? demandais-je pour la première fois.
Il se tourne vers moi et me sourit doucement.
-Ce qui vous semble le plus juste pour elle, pas pour vous. Il ne s'agit pas de volonté dans son cas, elle n'en a plus depuis longtemps. Ce n'est pas de ta faute ou de la votre.
Il se met à souffler.
-La plupart des gens pensent qu'être alcoolique c'est quelque chose qu'on contrôle, parce qu'on a envie de boire pour oublier, c'est ce qu'ils disent mais la vérité c'est que toute notre vie est rythmée par l'alcool. C'est quelque chose qui nous suit tout le temps, quand il se passe quelque chose de heureux ou de triste, on a envie de boire pour partager ce moment avec un bon verre, comme si c'était un ami. Et quand on arrête, on se sent seul car on perd cet ami, on s'éloigne de ses proches car lorsqu'ils posent les yeux sur nous, ils ne voient que l'alcoolique misérable que nous sommes. Dans le cas de Crystal, lorsque sa meilleure amie est partit, elle pensait n'avoir plus personne et cela lui semblait insurmontable mais quand on est bourrée, tout parait possible.
Je n'avais jamais vu les choses comme ça, en effet, je ne pensais pas qu'on pouvait considérer l'alcool comme un ami.
-Même si vous pensez lui apporter tout le soutient nécessaire, à ce moment là de sa vie, vous ne pouvez rien pour elle, je sais que c'est dur de l'accepter mais c'est la vérité.
-Je peux pas faire ça à ma fille.
-Mais tu le dois. intervient soudainement une voix.
Nous nous tournons vers les escaliers où Crystal se tient debout, nous observant alors qu'elle semble sur le point de s'écrouler de fatigue.
-Jonathan a raison, j'ai besoin de personnes qualifiées pour m'aider.
Je me lève et m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras, n'imaginant pas de la perdre encore une fois.
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