chap 42 - a coffee to forget.
~~ Crystal ~~
-Tu es sûr que ça va aller ?
Je relève les yeux dans le miroir pour observer Alicia se tenant derrière moi, les bras croisés contre son pyjama avec des motifs de lapin. J'hoche la tête tout en appliquant de la glace sur mon visage, au niveau de ma bouche.
-C'est juste une éraflure, ça va aller.
Elle soupire et s'adosse contre l'encadrement de la porte. Je l'ignore, ne voulant pas parler et me concentre pour essayer de ne pas enlever les fils dans ma lèvre, qui me font souffrir.
-Si Mike n'avait pas été là, ça se serait très mal terminé. me dit-elle.
-Où est ce que tu veux en venir Alicia ? demandais-je en me retournant vers elle. Je suis pas d'humeur à tourner autour du pot alors si tu veux me dire quelque chose, fais-le.
Elle me regarde sans rien laisser paraître jusqu'à laisser tomber ses bras le long de son corps.
-Qu'est ce que tu vas faire quand je serais plus en ville ? Tu vas continuer à ignorer les gens qui t'aiment ?
-Tu parles de Mike et Lucas ?
Elle baisse soudainement les yeux et je fronce les sourcils.
-Seulement de Mike. m'informe-t-elle. C'est ton frère après tout.
Je plisse les yeux comme pour essayer de discerner ce qu'elle me cache mais rien. Alors je dépose ma glace sur le lavabo de la salle de bain et m'approche de ma meilleure amie.
-Depuis que tu es là, tu arrêtes pas de me parler de Lucas. Comme quoi c'est le garçon parfait et que après Evan, il pourrait complètement me faire oublier ce que j'ai vécu. Je suis même sûr que tu nous vois déjà au mariage, avec des enfants et un labrador. Alors pourquoi est ce que tu semble l'avoir soudainement rayé de ma vie ?
Elle se retourne et quitte la salle de bain pour revenir dans la partie de notre chambre d'hôtel où est installé l'unique lit. C'est ici que je squatte avec Alicia depuis qu'elle est ici. J'ai décidé de profiter de chaque instant avec elle, et cela va jusqu'à partager un lit une place.
Elle s'assoit sur le lit alors que je reste debout devant elle, espérant qu'elle me donne des réponses.
-Dis-moi.
Elle relève les yeux vers moi avant de tapoter la place à ses côtés. J'obéit et m'assoies à mon tour.
-Avant qu'on parte de l'hôpital, je suis passé au toilette et quand je suis sortit, j'ai vu...
-Vu quoi ?
Alicia pince ses lèvres comme si elle hésitait à me révéler ce à quoi elle avait assisté.
-Lucas et Louise en train de s'embrasser.
Un hoquet de surprise sort en premier de ma bouche alors que cette dernière s'entrouvre sans en laissant un mot. Qu'est ce que je pourrais dire ? Je ne sais même pas quoi en penser pour être franche.
J'ai mal, c'est sûr et certain. Ça me blesse mais je n'arrive pas à faire comme tout le monde, au lieu de me dire que c'est de leur faute et de leur en vouloir, j'ai l'impression que c'est ma faute et c'est le cas. C'est moi qui ai laissé partir Lucas parce que je n'ai pas répondu à sa question. Il a sûrement prit ça pour une réponse négative et n'a pas résisté à quelqu'un d'autre.
-Hey...
Alicia frotte mon dos avec sa main pour me procurer un peu de chaleur mais j'ai l'impression de déjà crever de froid.
-Crys ?
Je me relève brutalement et passe nerveusement une main dans mes cheveux. Ma gorge se met soudainement à se serrer alors que je sens mes yeux piquer, m'obligeant à les fermer. Les larmes coulent d'elle même alors que je déglutis difficilement, ne supportant pas la douleur de mes sanglots dans ma gorge.
-Crys, tu dois me parler.
Elle se relève aussi mais je recule, je ne veux pas être touché ou même réconforté. C'est ma faute, je dois m'en occuper seule. J'attrape la première veste que je trouve et quitte la chambre en courant, espérant ne pas me faire rattraper par Alicia mais je sais que ce n'est pas avec sa paire de chausson qu'elle pourra me mettre la main dessus.
C'est enfin après avoir passer l'entrée de l'hôtel que je me rend compte qu'il pleut des cordes. J'ai a peine le temps de mettre ma veste sur ma tête pour me couvrir que mes cheveux se mettent déjà à gonfler suite à l'humidité.
Après plusieurs minutes de course, je tombe sur un fast-food ouverte 24h/24h et rentre à l'intérieur. Je m'avance vers le comptoir, pas dans l'intention de manger mais seulement de commander quelque chose à boire qui pourra me donner une excuse pour rester au chaud.
-3 dollars, s'il vous plait.
Mais lorsque je passe mes mains dans mes poches, je me rend compte que la veste que j'ai prit à la va vite est celle de Alicia est que donc, il n'y a pas d'argent à l'intérieur. Je relève la tête, affreusement gênée par la situation alors que la vendeuse me regard en fronçant les sourcils.
-Euh, je suis désolé j-
-Je vais payer à sa place.
Je me retourne vers la voix et découvre avec énormément de surprise Jonathan, du club des alcooliques anonymes.
-Tant que quelqu'un paye, ça m'importe peu.
Il prend donc un café tout comme moi et paye nos deux boissons. La vendeuse nous tend un plateau et nous nous dirigeons vers une table.
-Je ne pensais pas tomber sur toi. me dit-il.
J'hoche la tête et prend ma boisson avant de m'enfoncer dans mon siège.
-Qu'est ce qui est arrivé à ton visage ?
Naturellement, je pose ma main sur ma blessure et grimace légèrement tout en pinçant les lèvres.
-Tu as pas envie de parler, hein ?
-Bonne réponse.
Je le vois sourire.
-Je comprend, tout le monde dit que c'est mieux de se confier pour se libérer mais c'est dur de se mettre à nu devant quelqu'un.
Mais je ne résiste pas.
-Mon ex a embrassé une amie à moi.
-Aie, ça faisait combien de temps que vous êtes séparés ?
Je cherche une pendule des yeux, affichant 4 heures du matin.
-Deux heures.
-Désolé.
Je le vois baisser les yeux avant de verser sa dosette de sucre dans son café. Il remue le tout avec une cuillère et je soupire.
-Mon copain croit que je suis chez une amie mais c'est juste que j'étouffes avec lui depuis quelques temps. déclare-t-il.
-Tu l'aimes ?
Il hausse les épaules.
-Je l'ai aimé mais maintenant, je sais pas. On passe plus de temps à s'engueuler qu'à être serin comme avant. Il est d'une jalousie maladive et rien que le fait de lui dire que je partais chez une amie, ça le mettait dans un état pas possible.
-Pourquoi est ce que tu ne lui dis pas la vérité ?
Je me surprend moi même à relancer la conversation mais je suis contente de parler des problèmes de quelqu'un d'autre et pas que des miens. Ça me rassure dans le fait de me dire qu'il n'y a pas que ma vie qui est un parfait merdier.
-Il ne sait pas que je suis alcoolique. Quand on s'est rencontré, il trouvait ça bizarre que je boive pas mais je lui ai menti en disant que j'aimais simplement pas ça. Si je lui dit la vérité en lui disant que je ne fait que sortir pour me balader, j'ai peur qu'il croit que je mente et que je sors pour aller picoler en cachette.
Je souris tristement.
-Je ressens la même chose avec mon père. Ça m'arrive de disparaître quelques temps de chez moi parce que je me sens pas bien et quand je suis arrivé en ville il y a quelques temps, mon père veillait trop sur moi, il était toujours en train de me faire la morale.
-Tes amis savent pour l'alcool ?
-Seulement ma famille et mon ancien petit ami. Les autres n'ont pas besoin d'être au courant.
Il hoche la tête tout en prenant une grande gorgée de sa boisson. Je laisse mes mains sur ma tasse pour me réchauffer le bout des doigts.
-Tu sais, je viens souvent ici parce qu'ils ne ferment jamais et c'est la première fois que je te vois.
-Comme je te l'ai dit, j'ai tendance à disparaître quand tout devient compliqué, je ne fais que fuir et ce soir, j'ai recommencé.
-A cause de ton ancien copain ?
-Oui et non. murmurais-je. Ma meilleure amie veut que je lui parle de ce que je ressens mais j'ai l'impression que si je m'ouvre, ma car-
-Ta carapace va se briser. compléta Jonathan. Je connais moi aussi.
Je souris, ça fait du bien de parler avec quelqu'un qui connait les mêmes sentiments que moi. Il sait ce que je ressens et ça fait un bien fou.
-Elle s'est brisée il y a un moment. me dit-il. Quand j'ai rencontré mon copain de maintenant, Alexandre. Il a su me donner tout l'amour dont j'avais besoin et il m'a redonné confiance en moi. Ça fait presque 1 an qu'on est ensemble maintenant.
Je m'avance dans mon siège pour poser mes bras sur la table.
-Comment t'as fait pour le laisser rentrer dans ta vie et briser cette carapace ?
Il se met à rire légèrement avant de se placer dans la même position que moi.
-J'ai réalisé que je pourrais pas continuer comme ça pendant encore longtemps. J'aimais ma solitude, c'était un fait mais je me voyais pas mourir seul alors j'ai décidé de m'entourer de gens. J'ai commencé à sortir, à me refaire des amis et à rencontrer des garçons.
-Alors tu penses que c'est une bonne idée d'entraîner les autres dans notre chute ?
-Oui. Tu tomberas forcément, c'est sûr. Mais tu peux atténuer la chute.
-Mais je veux pas leur faire vivre ce que je vis.
-Ce sera encore pire pour eux si tu ne leur dit rien. Il vaut mieux qu'ils avancent avec toi que de les laisser de côté.
Je ne dis rien, me contentant de penser à ce que me dit Jonathan. Si il a pu le faire alors je devrais pouvoir faire de même, non ?
-De toute façon, c'est trop tard pour moi. déclarais-je. J'ai déjà tout gâché, j'ai repoussé toutes les personnes qui semblaient m'appréciaient un minimum. Alors maintenant, je me retrouve toute seule et je crois que c'est pour le mieux.
-Hey, non.
Jonathan glisse sa main dans la mienne et je relève mes yeux humides vers lui.
-Il est jamais trop tard pour ça.
-Pour moi, je crois que si. Il y a plus d'espoir pour quelque chose d'aussi brisé que ma personne.
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Vous avez aimé ?
Alicia qui avoue avoir vu Lucas et Lou ?
La réaction de Crys ?
Jonathan ?
Crys et Jonathan ?
Pensez-vous qu'il est vraiment trop tard pour Crys ?
Comment imaginez-vous la fin de cette histoire ? Bien ou mal ?
Des théories pour la suite ?
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