chap 11 - the crazy one.
~~ Crystal ~~
Allongée sur mon lit, les doigts pieds à l'air, en train de dessiner sur mon bloc, je me met à souffler ne pouvant me concentrer. Mon frère et ses amis sont dans la pièce d'à coté en train de jouer à des jeux vidéos débiles tout en hurlant.
J'augmente le volume dans mes écouteurs et remet mon crayon dans mes mains, je dessine les contours d'un visage qui me trotte dans la tête depuis quelques jours en appuyant sur ses traits et je réalise qu'il s'agit de Evan. Soudain un cri résonne de la chambre d'à coté et la mine de mon crayon se brise. Je prends une grande inspiration avant de me lever de mon lit. Je retire rageusement mes écouteurs et dépose mes affaires de dessin avant de sortir de ma chambre. Je traverse le couloir et ouvre brusquement la porte de mon chère frère.
-C'est pas bientôt fini ce bordel ?! J'aimerais passer mon vendredi soir en paix ! m'exclamais-je en entrant dans la pièce.
L'odeur de transpiration et de chips au fromage me vient aux narines et je grimace. Les garçons se retournent vers moi en sursautant alors que l'un d'eux lâche sa manette sur le parquet provoquant un grand bruit.
-Qu'est ce qui se passe ? me demande Mike.
-Qu'est ce qui se passe ? répétais-je tout en riant nerveusement.
Je m'introduis dans la chambre et avance jusqu'à la fênetre que j'ouvre à fond. Je laisse rentrer l'air à l'intérieur et me retourne vers les garçons qui ne me lâchent pas du regard.
-Est ce que c'est possible que vous fermiez vos gueules ou que vous baissiez le niveau sonore ?
-Désolé on pensait pas faire autant de bruit que ça.
-Et bien vous avez tord. J'aimerais pouvoir être dans ma chambre tranquille et me reposer mais j'ai l'impression d'avoir un marteau piqueur qui résonne dans ma tête quand je vous entend. Alors sois vous décidez que faire moins de bruit et je vous en serrais éternellement reconnaissante, soit je vous jure que la prochaine fois que je reviens, je balance votre console par la fenêtre.
Je me met ensuite à sourire tout en retournant vers la porte.
-Sur ce, passez une bonne soirée.
Je ferme brutalement la porte et respire bruyamment. Je passe par ma chambre et attrape un gilet tout en enfilant mes chaussures. J'ai juste le temps de voir mon frère ouvrir la porte alors que ses amis sont derrière lui.
-Crys, tu vas où ? me demande Mike.
-Je me tire, je sais pas où je vais mais très loin d'ici.
-Tu peux pas partir, les parents ont dit que tu devais nous surveiller.
-Les seuls ennuis que vous pouvez vous attirer sont des plaintes pour tapages nocturnes mais ce sera sans moi. Et puis vous êtes assez grand pour vous garder tout seul.
Je le bouscule et descend les escaliers. Arrivée à la moitié des marches, mon frère m'interpelle, je me stoppe et me retourne vers lui.
-Tu reviens quand ?
-Ça dépend, tes petits copains partent quand ?
Il jette un œil vers ces derniers qui baissent la tête vers le plancher.
-Demain matin.
-Oh super ! Ils restent dormir en plus ! Je serais rentré avant le petit matin mais faites pas de bordel et si les parents rentrent plus tôt, dis leur que je suis crevé et que je me suis endormi direct.
Je disparais de son champ de vison et atterri dans la cuisine. J'attrape mes clés posées dans un petit bol et sort de la maison. Je ferme derrière moi et m'éloigne, je me retourne en arrivant sur le trottoir et aperçois de la fenêtre de la chambre de mon frère, le regard de Lucas qui m'observe m'éloigner. Je l'ignore et sers mon gilet contre mon corps. La fin du mois de septembre touche à sa fin et les températures de l'été aussi. Je me rend compte que je n'ai ni mon téléphone ni mes papiers sur moi. Je souffle mais continue mon chemin, hors de question que je fasse demi-tour.
J'arrive dans un bar, c'est le même que lorsque j'ai séché les cours, mon premier jour d'école. Je me souviens m'être réfugié ici et avoir bu des litres de grenadine. Je fouille mes poches et trouvent quelques malheureux dollars suffisant pour plusieurs boissons. Je rentre donc dans l'établissement et m'approche du bar, nous sommes samedi soir et il y a un match de basket à la télévision accrochée au mur. Je sens que c'était une mauvaise idée de venir ici, si je voulais du calme alors c'est raté. Une serveuse s'approche de moi en souriant.
-Bonjour, qu'est ce que je vous sert ?
-Une grenadine avec des glaçons.
-D'accord, tout de suite.
Je m'apprête à la remercier mais des hurlements se font comprendre à cause d'un panier marqué par un des joueurs du match. Je souffle alors que ma grenadine arrive rapidement.
-Désolé pour tout ce bruit, les soirs de match, nous sommes toujours comme ça.
-Je m'informerais avant de venir, la prochaine fois.
Elle esquisse un sourire et repart prendre une commande. Je pince la paille entre mes lèvres en aspirant lentement le liquide.
-Salut.
Je me tourne et aperçois un garçon légèrement plus vieux que moi. Il me sourit doucement laissant voir ses dents blanches digne d'une pub de dentifrice.
-C'est la première fois que je te vois ici. m'informe-t-il.
-Et ce sera sûrement la dernière fois.
-Pourquoi ? Oh laisses moi deviner, tu es une de ses personnes qui ne veulent pas parler aux autres.
-Tu devrais faire divin, sérieusement, ça t'irai très bien.
-Pourquoi t'es en colère ?
Je lève les yeux au ciel en soufflant.
-Je ne suis pas en colère, je suis comme ça naturellement. Maintenant si tu pouvais partir.
-Tu veux pas me dire ton nom avant ?
-Qu'est ce que tu vas en faire ?
-Bah je pourrais mettre un nom sur ton visage.
Je bois une gorgée de ma boisson en l'ignorant. Pourquoi est ce que je ne peux jamais être en paix ? Je ne demande que ça, seulement d'être seule pendant quelques heures mais personne ne peut réaliser ce souhait.
-Je m'appelle Crys.
-Sympa, j'aime beaucoup les noms féminins-masculins, ça donne vraiment quelque chose en plus.
J'hoche la tête pour simplement le remercier.
-Je m'appelle Sam.
-Pour Samuel ou Samantha ? riais-je doucement.
Il rit à son tour.
-A ton avis, Samantha, ça ne se voit pas ?
-Imbécile. souriais-je.
-Est ce que tu viens de sourire, c'est possible ? Incroyable.
Je me tourne vers lui et lâche ma paille pour entièrement lui faire face. Il me regarde faire alors qu'il lâche son verre de diabolo au citron vu la couleur. Je m'approche un peu plus jusqu'à que nos visages ne soient qu'à moins de trente centimètres l'un de l'autre.
-Maintenant qu'on s'est échangé nos prénoms, tu peux aller voir ailleurs, c'était le deal, non ?
-En effet.
-Alors va-t-en.
Il s'approche un peu, faisant sentir son souffle chaud sur mes lèvres.
-Alors à la prochaine, Crys.
Il s'éloigne ensuite de moi très lentement avant de reprendre sa boisson. Je soupire et me concentre de nouveau sur ma grenadine en ignorant les cris de joie face au nouveau panier marqué.
***
Il n'est pas loin de quatre heure du matin et je me met à bailler, le match est fini depuis longtemps mais il reste encore beaucoup de supporter qui font un débriefing du score des deux équipes en commandant des bières, beaucoup de bières.
Je vois les boissons alcoolisées se faire préparer devant mes yeux à chaque fois et l'envie d'y goûter est insoutenable. Je repense aux paroles de mon père, « nouveau départ, nouvelles règles. » Et dans ces règles, celle de rester sobre est placée dans le top 3. Je fait remuer la paille dans mon verre vide dans tout fixant le peu de liquide que je ne peux pas aspirer.
-Mademoiselle ?
Je relève les yeux et aperçois la serveuse qui ne cesse de me servir depuis que je suis là.
-On va fermer, je suis désolé.
-Oh oui pas de soucis.
Je me lève et sors l'argent nécessaire pour payer mes consommations. Je tends les billets à la serveuse qui me rend la monnaie. Je fais un tour aux toilettes puis quitte l'établissement. Je regarde autour de moi, les rues de Seattle sont tout de même bien éclairées. Mon ancien logement à Detroit était dans l'avenue Chicago. Un des quartiers les plus pauvres de la ville et donc un des plus malfamés. Nous vivions ainsi car notre appartement était un des moins cher de la ville. Mais ces faibles loyers ne permettaient pas d'entretenir les rues. Les lampadaires étaient souvent cassés par des délinquants et quand ce n'était pas le cas, alors la ville refusait de les allumer pour restriction budgétaire. Alors maintenant lorsque je marche en pleine nuit avec de la lumière au dessus de moi, ça me fait encore bizarre.
Je retrouve avec quelques difficultés le chemin de la maison et aperçois que mes parents ne sont pas rentrés de leur repas chez leurs amis. J'entre donc sans passer par la discrétion et allume toutes les lumières possibles. J'entends des pas dans les escaliers et aperçois Mike se diriger vers moi.
-Tu es revenu. constate-t-il en baillant.
-Je t'avais dit que je serais revenu avant le petit matin.
-Il est quand même quatre heure et demi.
-Oui mais je suis là et c'est ce qui compte ? Tes copains sont couchés ?
-Ouais évites de faire du bruit en montant.
-Moi faire du bruit ? Jamais.
J'avance vers les escaliers avec un sourire aux lèvres et grimpe bruyamment les marches en forçant sur mes pas. En plus des escaliers qui grincent, je baille fortement en exagérant.
-Crys, un peu moins de bruit ! chuchote fortement Mike en bas des marches.
Je me tourne vers lui et fais mine d'être désolé.
-Oh pardon ! hurlais-je. Bonne nuit les garçons !
Je me met à rire puis rentre dans ma chambre, je ferme derrière moi et retire mes vêtements avant d'aller me coucher. J'entends du bruit dans la chambre d'à coté et j'imagine que j'ai du réveiller tout le monde.
Quel dommage.
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Vous avez aimé ?
Crys qui quitte la maison ?
Son interdiction de boire ?
Que pensez vous de ce Sam ? Futur copain ou juste pote ?
Le caractère de Crys ? Son comportement ?
Sa relation avec Mike ?
Des théories pour la suite ?
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