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18. Chienne enragée

« Il y a de certains gens qui veulent si ardemment et si déterminément une certaine chose que de peur de la manquer, ils n'oublient rien de ce qu'il faut faire pour la manquer. »

- Jean de La Bruyère


Bureaux de la Police d'État de Tacoma,
Comté de Pierce, Washington
17h38.

      L'enquêtrice Bettie Bae posa une main protectrice sur son arme sécurisée à sa taille tout en claquant violemment la portière de sa voiture. Son coéquipier, Orlando Vargas, le soi-disant "meilleur partenaire de tous les temps" lui décrocha un sourire intime. Ils étaient les Mike Lowrey et Marcus Burnett (les deux acteurs de la série de films Bad Boys) du poste de police de la petite municipalité de Tacoma.

— Le Commissariat de police de Forks vient de nous transférer un dossier, dit Orlando dès l'instant où ils franchirent les portes du bâtiment de police en lançant un bref signe de tête envers leurs collègues.

— Il s'agit de quoi cette fois-ci ? demanda la jeune trentenaire lorsqu'ils traversèrent la machine à café du mini hall de l'étage où se trouvaient leurs bureaux.

       Forks étant une petite ville d'un peu moins de quatre mille habitants, il arrivait souvent que leurs commissariats transfèrent des affaires de grande envergure à d'autres de la région.

— Une jeune fille morte dans les bois.

La policière fit volte-face pour dévisager son partenaire.

— Tu veux dire, "le corps d'une jeune fille a été retrouvé dans les bois" ? rectifia-t-elle en lui réprimandant pour la milliardième fois, un sourcil levé et le regard insistant.

Orlando caressa sa barbe d'une semaine, pensant d'ailleurs qu'il était temps de se raser. Après avoir roulé des yeux, il serra fortement les épaules de Bettie et la fit pivoter droit devant lui en rouspétant :

— Tu ne me feras jamais utiliser le mot "corps" pour parler d'une personne qu'il y a peu de ça, respirait encore comme toi et moi, Bett. Eh puis, je ne vois pas une grande différence entre ma phrase et la tienne.

— Y en a une, crois-moi. Quoi qu'il en soit, les morts te respecteront, ça c'est sûr ! le railla Bettie.

       De retour à leurs postes, l'homme lui tendit un dossier léger sans prendre la peine de se détourner des photographies de la scène de crime. Bettie Bae se laissa aller dans le canapé du bureau, soupira longuement de fatigue avant de retenir ses cheveux couleur miel en une queue de cheval.

— Pour tout te dire, il ne s'agit pas de respect..., avoua le mexicain en tournant sur sa chaise pour regarder sa collègue. C'est juste pour faire preuve d'humanisme ?

      Une goutte de sueur glissa de sa tempe jusqu'à son menton. Elle l'évinça d'un coup de pouce, se remit sur ses deux pieds et s'en alla saisir la bouteille d'eau posée sur le bureau d'Orlando en détaillant curieusement ce dernier. Selon Bettie, son partenaire était parfois "étrange" à ses yeux, trop irrationnel. L'enquêtrice, elle, ne cherchait pas d'autres sens là où il y en avait déjà. Une "personne morte" était radicalement "un corps". Rien de plus, rien de moins.

       Elle en but une quantité conséquente sous le regard dubitatif de son partenaire et de quelques-uns de leurs collègues. Bettie Bae crevait de chaud dans son uniforme même par ce temps glacial à cause de la neige qui depuis hier soir, continuait de s'abattre sur Washington.

« J'arrive toujours pas à comprendre... », dit Orlando en croisant ses bras sur ses pectoraux, ce qui étira par la même occasion, son tatouage du symbole pharmaceutique représentant un serpent qui s'enroule, se redresse et renverse sa tête vers le bord d'une coupe.

— Comment fais-tu pour avoir plus chaud en hiver qu'en été ? murmura-t-il. T'es un spécimen rare, Bett ! jura le mexicain avec conviction tout en jaugeant sa petite bouteille d'eau à présent vide.

— C'est simple. En hiver, mon corps ne supporte pas le surplus de vêtements.

— T'es sûre que t'es pas nudiste ? rit Orlando, suivi par le reste du bataillon qui avaient entendu sa blague.

Bettie Bae roula les yeux, tandis que ses lèvres s'étirèrent en un magnifique sourire.

— Je vous inviterai chez moi un de ces quatre ! s'exclama Bett en rentrant dans le jeu de son coéquipier. Attention, code vestimentaire : pas de vêtements mais, votre enveloppe corporelle. Vous êtes partants ?

      Le silence se fit soudainement. Puis, un à un, les agents retournèrent à leurs tâches et Orlando haussa des épaules quand Bettie afficha un visage d'incompréhension dans sa direction. Que pouvait-il dire une fois de plus, après deux années passées aux côtés de Bett ? Tout ce qu'il fallait savoir était que l'humour de Bettie Bae était toujours dans l'extrême et instaurait un malaise considérable dans l'atmosphère.



Lycée de Forks, 7h30.

Bettie Bae claqua de la langue lorsque Orlando se gara enfin devant l'établissement de la victime après trois heures et demie de route. Après s'être concertés avec leur chef de police, Orlando et Bettie étaient rentrés faire leurs valises et éventuellement informer leur entourage de leur affectation provisoire à Forks. Et le rapport rédigé par leurs collègues de Forks était assez complet pour que les deux agents n'aient pas à s'arrêter au commissariat de la ville, qui d'ailleurs sera à compter d'aujourd'hui, leur nouveau lieu de travail le temps de résoudre cette affaire.

— J'ai bien cru que j'allais mourir, liquidée par tes goûts musicaux, grogna la coréano-américaine en effectuant de petits étirements.

— Un peu de respect pour le Rock 'n' Roll du vingtième siècle, veux-tu ? minauda le policier en ajustant le col de son gros manteau arborant gracieusement l'insigne de la police de Washington.

       La trentenaire, elle, s'était juste contentée de passer un trench-coat beige par-dessus le fin pull blanc au col roulé et le pantalon palazzo en maille de la même couleur du manteau qu'elle portait. Ses couleurs s'accordaient parfaitement avec la neige qui par chance, avait cessée de tomber à l'aube. Les routes avaient donc été rapidement déblayées pour éviter tout incident. Les épais talons de ses cuissardes s'enfoncèrent soudainement dans la neige, devançant ainsi son partenaire, pour aller serrer la main du principal, M. Greenwich, qui se dirigeait tout droit vers eux.

— Enquêtrice Bettie Bae, enchantée, dit-elle instantanément. Je vous présente mon collègue, Orlando Vargas.

La mexicain empoigna à son tour la main de M. Greenwich. Ce dernier les invita à aller discuter au chaud dans son bureau, et les deux agents ne se firent pas priés davantage quand ils virent que plusieurs paires d'yeux curieux étaient déjà braquées sur eux. Bettie esquissa un sourire en se rappelant ses années lycée durant lesquelles elle prenait soin de ne jamais arriver en avance en cours. À quoi cela rimait, sans blague ? Ces élèves étaient si pressés d'infliger une douleur à leur postérieur en passant des heures assis dans un espace clos ?

M. Greenwich brisa le silence en premier alors qu'ils arpentaient déjà les petits escaliers extérieurs menant vers le bâtiment en vieux briques.

— C'est malheureux, ce qui est arrivé à Willey Graham. Vous pensez qu'elle ait pris de la marijuana ? Transiter cette drogue du Canada vers Washington ne doit pas être bien difficile, vu notre proximité avec le Grand nord blanc.

Bettie acquiesça lentement, ne sachant quoi répondre en réalité. Elle n'avait jamais su utiliser les bons mots pour exprimer ses sentiments, alors elle le faisait en silence et à travers ses actions. Orlando, lui, répliqua de sitôt :

— Rien ne nous le confirme pour le moment.

— Vous savez..., entama M. Greenwich en fixant l'enquêteur droit dans les yeux. J'ai vu le corps de Willey Graham, et les yeux d'une droguée ne mentent pas.

Bett lança un regard curieux vers Orlando et celui-ci vint instantanément l'éclairer en murmurant au creux de son oreille que c'était ce Oscar Greenwich qui avait découvert Willey Graham dans les bois.

— Nom de Dieu, t'as lu le rapport, Bett ? chuchota-t-il.

— Bien sûr. Je n'ai juste pas tilté quand nous nous sommes présentés tout à l'heure, se défendit-elle.

— Je peux savoir où se cache la Chienne enragée de Washington, mademoiselle Bettie Bae ? plaisanta le mexicain en sachant pertinemment que mentionner ce surnom agacerait sa partenaire.

      Le surnom de Chienne enragée était né après que Bettie Bae, encore agent de police locale à Seattle, s'est entêtée à suivre des pistes jugées anodines par ses coéquipiers du système policier. Ce mode activé, ses sens s'éveillaient pour agrandir les trous microscopiques d'un de ces toits en tôle laissant passer de fins rayons de lumière dans l'obscurité. En effet, quand les enquêtes se noyaient dans ces ténèbres, Bettie Bae n'hésitait pas une seule seconde à donner des coups de talons dans les plus petits ouvertures pour accéder aux plus grands mystères dissimulés derrière la toiture. Ainsi, depuis sa promotion il y a deux ans, les crocs de la Chienne enragée s'implantaient avec rage dans la chair de ses suspects — tel un berger allemand — jusqu'à ce que l'affaire soit close.

Si la Chienne enragée s'intéresse un peu trop à vous, un conseil : coopérez sur le champs. Car, soyez en sûr, l'enquêtrice Bettie Bae était prête à enfoncer son talon dans les plus profonds et répugnants secrets de cette jeunesse insouciante de Forks.

M. Greenwich poussa les lourds battants de la porte d'entrée qui grincèrent au passage, attirant ainsi vers eux tous les regards des lycéens qui jusque-là vaquaient à leurs occupations devant leurs casiers. Et parmi eux, il y avait le visage d'un jeune homme qu'elle n'oublierait pour rien au monde malgré les quelques années qui s'étaient écoulées : Kris Doyle.

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