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17. L'Horrible en le Sublime


"Si je ne reviens pas cette fois demain
Poursuivez, poursuivez
Comme si rien n'avait vraiment d'importance
Trop tard, mon heure est venue"

- Queen, Bohemian rhapsodie

Forks. 00:00.
À 20min en vélo du lycée.

Vous avez rejoint le groupe créé par 360-XXX-XXXX.

Kris Doyle l'avait fait. Il venait d'accepter de rejoindre le groupe créé par Dormine, non pas parce que son charme avait lancé son venin en lui mais uniquement pour valider sa théorie sur le dysfonctionnement de son cœur. Doyle avait pleinement conscience du danger dans lequel il ne faisait que s'enfoncer davantage en côtoyant Zara et ses potes. La photographe n'était rien pour lui, et ne le sera jamais.

      Parce que oui, ressentir une quelconque affection envers Dormine était faire preuve de démence puisque L'amour, ça craint — comme sa vie minable. C'est un sentiment horrible voire désastreux à en berner plus d'un ! Hermès, lui, préférait enchaîner les coups d'un soir — et parfois, d'une semaine grand max quand l'alchimie était au rendez-vous. Les mains de Kris s'accrochaient par-ci et par-là, effleurant les épaules dénudées des jeunes filles de Seattle, glissaient rigoureusement dans leur chevelure dorée, orange flamboyante, tressée. Elles crêpaient des chignons, dégrafaient des soutiens-gorge et abaissaient, centimètre par centimètre, des culottes, strings ou boxers. Et ses doigts caressaient des lèvres pulpeuses, fines, certaines parsemées de rouge à lèvres et d'autres, non, jusqu'à s'aventurer dans les lieux les plus secrets de l'origine du monde.

Vous êtes certainement tentés, à cet instant, d'apposer une étiquette sur le Kris Doyle de Seattle mais même lui n'avait jamais su comprendre l'origine de tout ce vagabondage sexuel. Quoique, habiter avec son père avait sûrement déteint sur sa conception de l'amour. L'amour ? C'est du sexe. Point final. De loin qu'il se souvienne, le sentiment qui l'habitait — et qui sans doute sommeille encore au fond de lui — n'était qu'une froideur totale à l'égard de l'origine du monde, le vagin d'Ève.

       Il n'était pas un "bad boy" mais un épicurien né. Enchaîner les conquêtes comme bon lui semblait était sa façon à lui de profiter de la vie, de son adolescence, de son insouciance. Car, tout comme le Messager s'en était aperçu il y a quelques mois, aujourd'hui, il donnerait cher pour échanger cette vie passée avec celle d'un je-ne-sais-quel autre adolescent enfermé dans une cage invisible pour voyager dans le temps et empêcher la tragédie qui eut lieu dans son précédent lycée de se produire. Si seulement il n'avait pas déplacé son Roi hâtivement, l'échiquier serait encore intacte aujourd'hui, rumina-t-il comme possédé par ses démons du passé.

L'oxygène se fit de plus en plus rare dans ses poumons, il constata que son pouls devenait dramatiquement anormal. Il entendit d'abord son os frontale se briser. Puis, de ses pores s'échappa un liquide rougeâtre millilitre après millilitre et à une vitesse affolante, peignant ainsi le carnage d'il y a un peu plus de deux ans. Doyle enfonça subitement ses ongles dans le drap blanc devenu rouge de son lit, l'odeur métallique du liquide chatouilla très vite ses narines puis l'arrière de sa tête entama doucement sa descente dans les Enfers, suivie du reste de son corps. Son lit se transformait en un cercueil sur le point d'être englouti par les réclamations des âmes tourmentées de son lycée de Seattle. Les lumières tamisées qui projetait une atmosphère douce et paradisiaque dans sa chambre virèrent soudainement au rouge diabolique. Et comme tous les autres fois où il se trouvait dans une état second entre la mort et la vie, le fantôme de Joanna Allison traversa le plafond et descendait férocement vers lui. La robe verte fleurie qu'elle portait ce jour-là était toujours décorée de cette immense tâche de sang au niveau de l'abdomen de la défunte, pile à l'endroit où une dizaine de balles froides avaient trouvé un nid douillet.

   Il dévisagea le fantôme aux yeux clos, ne pouvant rien faire d'autre parce que tous ses membres étaient paralysés. Ce n'était pas la peur qui les paralysait mais le ressentiment du spectre. Kris essaya malgré tout d'humidifier sa langue afin de prendre la parole mais une goutte de sang atterrit nette au milieu de son front, et commença à s'y engouffrer en laissant un trou de la dimension d'une balle.

— T'es... morte maintenant, Joanna, articula-t-il avec difficulté tandis que le fantôme de la jeune fille poursuivait lentement sa descente vers son corps presque nu.

Elle tendit ses bras vers lui, à quelques centimètres de son cou, prête à l'envoyer tout droit dans le Tartare pour qu'il y expie ses crimes. Sa chevelure dorée virevoltait au-dessus d'elle et sa longue robe flottait dans le vide, frôlant par moment les jambes du Messager.

— T'es plus de ce monde, c'est compris ? J'ai adressé des prières pour toi, et déposé des fleurs sur ta tombe, personne ne te l'a dit là-bas ?

Le spectre plaqua lentement ses mains sur la poitrine dénudée de Kris, et celui-ci regretta amèrement de ne porter que son short gris usé lui servant de pyjama. Deux billes vertes apparurent — Joanna ouvrait toujours les yeux lorsqu'elle atteignait enfin Kris Doyle. C'était pour le punir, et ça, il ne l'ignorait pas.

Et comme à chaque fois que Joanna Allison s'apprêtait à le pousser dans les ténèbres, Kris Doyle murmura :

— Tes yeux sont tou- toujours autant magnifiques, dit-il non sans peine, étant presque asphyxié par une force surnaturelle.

Une larme perla sur le côté de sa joue jusqu'à se nicher dans ses oreilles.

« Ils sont... d'un vert nature », susurra-t-il.

Tout à coup, une alerte notification fit sonner son téléphone et à l'instar d'une personne pressant sur le bouton "retour en arrière", les aiguilles de son cerveau reculèrent. Et les scènes défilèrent à une vitesse à lui dégrader la rétine : Joanna Allison disparut dans le plafond, les lumières de sa chambre reprirent une teinte orangée et la grande flaque de sang qui s'était répandue sur son lit s'évapora sous son dos.

        Kris Doyle laissa échapper un profond soupir puis se recroquevilla sur lui-même. Ses lèvres bougeaient dans le vide, ses poils s'hérissèrent sous le coup d'une pensée qui venait tout juste de traverser l'esprit d'Hermès : un nouveau Roi.




Forks. 01h12.

Les premières chutes de neige blanchissaient enfin la ville, flocons sur flocons, en ce mois de fin novembre après une avoir bataillé avec la pluie pendant une certaine durée. Les pétales purs du ciel se déversaient dorénavant sur la ville prêts à tout pour dissimuler le corps inerte de la personne sommeillant au milieu des arbres telle La Belle au bois dormant.

       Un pétale blanc atterrit sur sa rétine sèche, faisant presque ciller l'œil sans vie. Les rayons lunaires qui se tuaient à éclairer la dépouille étaient bloqués par la haute végétation du lieu et l'emplacement du cadavre n'y aidait pas. En effet, celui-ci se perdait petit à petit dans une mousse de neige entre deux sapins.

       À près de quatre centaines de mètres de l'emballage corporel de l'adolescente, deux jeunes hommes finissaient leur combat enragé au milieu de la poussière, de vieux bidules et d'araignées. Zayron Kalloway se laissa tomber sur le lit improvisé d'il y a déjà presque quatre mois : une tente achetée dans un de ces magasins de secours.

Aucun des deux garçons ne voulaient briser le silence qui s'était imposé. Ils ne savaient pas comment ils avaient encore finis par s'envoyer en l'air dans cette cabane abandonnée de la forêt après avoir été en froid durant toute la semaine.

— Cette fois-ci, on y met fin, Zayron. On commence déjà à se les geler dans cette cabane...

Suite à ses mots, Isaac McFray passa un bras par-dessus son coéquipier pour saisir ses vêtements et son sac de couchage.

— Je t'ai déjà dit que t'étais une enflure d'égoïste ?

— Mouais. Et ça me gêne pas, répliqua Isaac sur le point d'enfiler son pantalon sous le regard venimeux de Zayron. À vrai dire, t'as plus à y gagner que moi si on met fin à notre relation.

Zayron, toujours étalé à moitié nu sur le sol de la tente, plissa les sourcils.

— De quoi tu parles ?

— Tu m'as dit que t'allais à l'église tous les dimanches avec ta famille, vieux, alors j'ai cru que... fin, tu vois. En plus, ton père a l'air de foutre sacrément les jetons !

L'afro-américain passa une main fébrile sur son visage, et un rire qui semblait être le fruit d'un sentiment de nervosité et de rigolade s'échappa de ses lèvres. Ce détail important lui avait complètement filer entre les doigts. Isaac le notifia du coin de l'œil en même temps qu'il enfilait ses chaussettes, assis au bord du matelas.

— T'es donc okay pour revenir à une relation "sainte-saine"...?

Zayron pouffa.

— Plus de cabane ? dit-il en mettant son sweat-shirt, pris d'un soudain coup de froid.

— Plus de cabane.

— Amis-amis ? ajouta-t-il alors qu'il serrait la ceinture de son jean.

— Amis-amis, répéta Isaac en accentuant ses mots.

Kalloway le fixa, lui sourit puis se chaussa en vitesse pendant que son ami passait un bras dans la manche de son manteau. Ayant terminé de mettre ses Dr. Martens, il attrapa sa veste en cuir d'un coup sec et s'élança à l'extérieur de la tente en criant derrière lui :

— Laisse rien traîner là-dedans, McFray !

Lorsqu'il se frotta à la fraîcheur glaciale de la forêt sur laquelle le néant régnait, Zayron Kalloway essaya de se réchauffer à l'aide de ses mains. Ses pieds s'enfonçaient dans le sol blanc, laissant des empreintes aux alentours des cinq centimètres. Un battement d'ailes se fit entendre au-dessus de sa tête, intimant l'adolescent à lever rapidement le regard vers le ciel étoilé.

Et pendant qu'il se rapprochait ainsi de sa voiture, souhaitant plus que tout être sous une couette douillette — à vrai dire, celle de Zara Dormine, le sang à présent coagulé du cadavre scotchait les flocons de neige.

Un dernier pétale glacé vint s'échouer sur la dépouille, pile poil sur le seul œil jusque-là visible à travers la petite couche de neige qui la recouvrait. Puis, un autre flocon, encore et encore jusqu'à ce que le visage de Willey Graham disparaisse entièrement sous le lit de neige.

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