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09. Compagnie indésirable

"Tout ce que j'ai fait était de gagner
J'ai commencé par serrer ta main
C'est comme ça que c'est parti
J'avais un sourire sur mon visage et j'étais assise droite
J'ai voulu te connaître"

- Unwanted, Avril Lavigne



Chez Willey Graham. 22h11.

      Je l'avais scrupuleusement étudié de là où j'étais, c'est-à-dire, assise sur le canapé où mon corps était pris en sandwich. Pendant de longues minutes qui m'avaient semblé une éternité, j'avais essayé de cerner cet individu, de comprendre à quelle catégorie de personne il appartenait afin d'adapter ma tactique d'approche. Laissez-moi vous dire que ce fut infructueux. Serait-ce à cause de la masse de gens qui se dandinaient entre lui et moi, m'empêchant ainsi de bien le scanner ?

Je crois pas non.

     Bien que j'avais toujours eu cette capacité à sonder les tréfonds de la gente masculine, lui ne laissait rien paraître. Il était livide mais si obscur. Il semblait être saoul — il l'était — mais si lucide, comme si son esprit et son âme ne pouvaient se libérer de lui, ne serait-ce que le temps d'une cuite. Ses tréfonds étaient si obscurs que je ne sondais non pas, à travers sa lividité et son état d'ivresse, sa personnalité entière, mais au contraire, un néant d'informations. Quelle emmerde, dis donc !

     Mon gobelet de coca en main, j'obligeai à l'aide de mes épaules, le nouveau minus de l'équipe de Baseball — celui qui n'était pas encore capable de rattraper une balle — et une certaine Dina Heiden-truc, tous deux assis de part et d'autre de moi, à me faire plus de place sur le dossier du canapé. Je pestai une millième fois, un coup d'œil vers ma montre puis vers Willey, stationnée au milieu des escaliers et détaillant chaque coin et recoin de ses iris noisettes.

     Il était déjà plus de dix heures mais toujours aucun signe d'Hermès. Il n'y avait ni cris soudains, ni agitation, ni insultes, ni moqueries. Pas de petite scène en vue, orchestrée par l'Ange vengeur, comme on avait si l'habitude d'y assister au lycée. Hermès ne comptait réellement pas redorer l'image de la pauvre Graham. J'avais peut-être eu tort de penser que cette embuscade fonctionnerait...

     Cependant, en prenant le bon côté des choses, l'échec de ce guet-apens révélait tout de même un aspect de plus pouvait être ajouté à la personnalité de cette personne : l'Ange vengeur, non seulement il était ingénieux, de par la diversité dans ses mises en scène; méthodique et attentif car jusqu'à présent, il ne s'est jamais fait prendre; et enfin, futé, car cet abruti n'était pas tombé dans mon piège.

     Tout compte fait, je m'étais faite à l'idée qu'Hermès ait un engin entre les jambes au lieu d'une paire de pamplemousses. Quelle fille serait assez folle pour jouer au bon détective à des heures insoutenables dans une ville grouillant de vampires ? Aucune. Même pas moi, Zara Dormine, qui faisait déjà preuve d'indifférence à l'égard de tout être vivant — vampires y compris — qui n'était pas assez intrigant, captivant ou fascinant.

     Après avoir bu d'une traite ma boisson dont la fraîcheur me brûla la gorge au passage, je me résolus à aborder le brun et ce, tactique préétablie ou pas. Willey et moi en étions maintenant sûres et certaines, Hermès n'allait pas se montrer. C'est pourquoi je manifestais une soudaine envie de m'amuser sérieusement avec la silhouette mystérieuse. Toute cette accumulation de frustration quant à savoir si ce connard allait nous faire une petite visite ou non, mais également à cause de mon incapacité à caser la silhouette mystérieuse.

     À quand remonte la dernière fois que j'ai senti le baiser pressent d'un mec – hormis les dernières innombrables cochonneries de Kalloway ? Pour ainsi dire, à très loin. Et pour être plus précise, si mes souvenirs sont bons, cela remonte aux jours de surf sur la plage du Malibu durant ces vacances d'été. Mais à présent, il ne fait aucun doute que la silhouette mystérieuse comblera mes attentes ! Car, de lui émanait cet espèce d'aura hors du commun qui avait attisé ma curiosité dès l'instant où j'avais été témoin de cette scène envoûtante sous la pluie.

    Je le jaugeai une dernière fois, optimiste, mais toujours rien. Ensuite, je me délivrai de tout l'engouement du salon et avançai d'une démarche assurée vers le coin reculé de la pièce dans lequel gisait le corps inanimé mais tout de même vivant du garçon solitaire.

    J'esquissai un sourire lorsqu'il projeta sur le côté, la dernière bouteille de bière qu'il avait. Mais cela n'empêchait pas ma frustration d'augmenter au fur et à mesure que mes pas se rapprochaient lentement mais sûrement du brun baignant dans sa fausse ivresse. Celui-ci dégagea sa capuche d'un geste rapide avant de relâcher lourdement l'air dans ses poumons et de commencer à s'assoupir.

     De quoi se persuadait-il que l'alcool avait fait disparaître, au juste ? Il était loin d'être ivre. Il se leurrait si splendidement que c'en était presque lamentable. Une personne ivre n'était pas si indéchiffrable, n'est-ce pas ?


Chez Willey Graham. 22h17.

     Mes yeux détaillèrent silencieusement chaque parcelle de son corps une fois près de lui, même si le faible éclairage de cette partie du salon me compliquait un tantinet la tâche. Il n'était clairement pas mon style de mec mais il avait son charme à lui, pour avoir réussi à piquer ma curiosité. Alors oui, on pouvait affirmer que le brun d'environ un mètre quatre-vingt-cinq – ou dix ? – dont les mèches avant mi longues plaquaient à cet instant sa peau moite luisante, et dont les cils s'allongeaient divinement jusque ses paupières inférieures, n'était pas des plus laids de l'État de Washington. Loin de là. Il sourit tout à coup, la tête reposant sur le mur.

Ce sourire enfantin, ces lèvres scintillantes rosies par la chaleur du liquide alcoolisé en lui... Je devais bien l'avouer, il était angéliquement attirant dans cet état !

— Quelle plaie... Je t'ai dit de te barrer.

Mais qu'il était de mauvais poil, monsieur je-fume-sous-la-pluie !

    J'aurais facilement pu retenir mon envie de m'esclaffer devant un inconnu mais mon atout de séduction du domaine de l'élégance était mon rire. Une résonance divine constituée de l'élégance d'Élisabeth II, du mépris d'une de ces pétasses célèbres du cinéma américain, et pour couronner le tout, une note de la folie du Joker. Le rire de Zara Dormine grisonnait dans n'importe quelles oreilles à moins d'une centaine de mètres ! Pas de tactique d'approche préétablie, eh bien allons y au naturel !

     Les iris marrons foncés du garçon me foudroient ouvertement pendant une fraction de seconde avant de replonger dans le néant. Je me raclai la gorge, gracieusement, puis tendis ma main droite vers lui, un large sourire sur les lèvres : Zara Dormine, t'as sûrement dû entendre parlé de moi.

Le brun referma lourdement ses paupières tout en passant nerveusement une main dans sa crinière, déblayant les mèches qui lui collait au front.

— Non. Ce nom ne me dit rien, répliqua-t-il sans me contempler.

     Mon égo en prit un coup mais j'étais loin de me démoraliser. Il était peut-être nouveau dans le coin ? Sans lui demander la permission, j'allai m'adosser au mur puis m'abaissai à sa hauteur et les pans de ma robe bleue évasée se murent dans ma descente jusqu'à ce que mon fessier touche complètement le parquet ciré.

     Je remarquai du coin de l'œil, sa mâchoire se crisper et ses paupières se rouvrir instantanément. Sans m'en rendre compte, je souris, victorieuse. Et pour la troisième fois de la soirée, son regard se planta dans le mien sauf que pour cette fois, il avait clairement l'air de me convier à foutre le camp de son coin de tranquillité, aussi bien en termes de sonorités que de présences humaines.

— Eh pas d'affolement, j'ai pas l'intention de flirter, blaguai-je, mais il ne pipa mot et détourna plutôt son visage du mien. Je veux juste te tenir compagnie en attendant ton pote. T'en as pas besoin, si ?

Un ange passa.

— T'es pas très bavard, dis-je à la limite de la déception.

— Tiens, la voilà, ma compagnie ! s'exclama-t-il joyeusement au même moment que le type que j'avais vu lui parler se débattait à marcher avec une tasse de café pleine à ras bord.

Comme sauvé par le gong, l'inconnu se redressa inopinément sur ses jambes, évitant de trébucher sous l'effet de violents vertiges.

— T'en as mis du temps, Calton !

      Il ouvra largement les bras, intimant le dénommé Calton à venir le câliner. J'arquai un sourcil, jugeant tour à tour les deux garçons debouts devant moi, révélant par la même occasion la taille de ma proie environnant le mètre quatre-vingt-dix. Son jean délavé le seyait à merveille, engendrant une illusion optique qui de-là où j'étais, me donnait l'impression de voir un géant. J'étais presque — vraiment — minuscule à côté de lui.

      Le Calton, assez mignon d'ailleurs, balada également son regard sur le brun puis vers moi à trois reprises. Ensuite, il fit un clin d'œil complice à l'humain qui m'intéressait avant de contourner ce dernier pour se diriger vers la table boisée en évitant trois quatre personnes sur sa route. Sur ledit table, trônaient des cartons de pizza vides et des gobelets par-ci et par-là — non pas sans oublier deux ou trois sachets d'herbes. Même dans ce trou paumé des US, ces merdes ne manquaient pas... Ce après quoi, le blond y déposa doucement la tasse, et lâcha un soupir de soulagement.

Se tournant à présent vers le garçon qui le fixait, interdit, il haussa les épaules et se précipita à grandes enjambées vers l'autre bout de la pièce.

— Alors, toujours partant pour faire connaissance ? m'exclamai-je en me redressant à mon tour.

     J'époussetai mécaniquement ma robe, ce qui était plutôt absurde puisque le parquet était impeccable. Le brun regarda dans ma direction et marmonna à voix basse des mots que je ne pouvais pas entendre mais que j'avais parfaitement déchiffré. Fais chier.

      Pour la millième fois de la soirée, j'esquissai un sourire car finalement, je me rendais compte que son antipathie ne venait pas du fait qu'il était peu causeur. Mais bel et bien de ma personne. Encore fallait-il savoir sur quel point de ma personne.

     J'allais le rejoindre mais celui-ci me devança dans mon élan. Son expression faciale changea du tout au tout tandis qu'il réduisait rapidement les milles centimètres entre lui et moi. Sa démarche nonchalante quoique audacieuse, et en l'occurrence extrêmement sexy, m'arracha un écarquillement d'yeux. Il continua de s'avancer dangereusement vers moi, m'acculant vers le mur beige sur lequel nos dos étaient appuyés il y a moins de cinq minutes de cela.

      Lorsque mes épaules rencontrèrent violemment la paroi, et que son corps me surplombait de son avant-bras aplati sur cette dernière, j'entrouvris mes lèvres désireuses et l'éplucha ouvertement tandis qu'il esquissa un sourire malfaisant.

    Je vous l'avais dit : cette silhouette intriguante, captivante et fascinante comblera sans tarder l'ennuie qui m'assaillait dernièrement en présence de mes deux amis ! J'étais prête à passer un peu de temps avec lui... Sans Kalloway, ni Lammington. Mais sans compter sur Hermès qui accaparera toujours une grande partie de mes réflexions.

Il ne perdait rien pour attendre, celui-ci.

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