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07. Le plan Graham


"Donc tu es un dur à cuire
Je l'aime vraiment rude
Je ne peux pas en avoir assez"

- Bad guy, Billie Eilish


Forks. 19h50.
Pacific Pizza, 870 S Forks Ave.

Abram Calton énuméra une dernière commande de pizza à l'intention de son père, occupé aux fourneaux. Il essuya ensuite ses mains sur son tablier blanc à rayures aux couleurs de la pizzéria avant de l'ôter à la hâte et de se saisir de ses clefs derrière le comptoir. Installé dans sa voiture, il rédigea un texto à Hermès pour lui prévenir de sa venue puis enclencha le moteur.

Il faisait un temps gris sur la grande avenue 101 mais visiblement pas assez puisque le nouveau tube entraînant du groupe de pop rock préféré de Calton, Maroon 5, enflammait son trajet avant de s'éteindre et de laisser place à de la pop "merdique". Abram Calton bougonna suite à cette diffusion impromptue de la radio tandis qu'il virait sur la droite pour s'arpenter sur la Shuwah Road.

Sa bagnole à la carrosserie très voyante arrêta sa course à côté d'un gazon fraîchement taillé, celui d'Hermès. Une fillette qui promenait son caniche par-là ralentit le pas et détailla curieusement sa toute récente acquisition pendant que ce dernier s'extrayait de la voiture.

« C'est ce que j'appelle originalité ! », cria-t-il en direction de la fillette de l'autre côté de la rue.

Originalité embrassait, en effet, la voiture de Calton : une Toyota Auris verte pimpante d'occasion bonne à être retapée chez Pimp My Ride.

— Viens pas chambouler mon voisinage, Calton, s'éleva soudainement une voix rauque.

C'était le Messager, les mains enfoncées dans les poches avant de son jean délavé, la capuche de son éternel pull noir cachant partiellement sa chevelure foncée. Abram Calton roula des yeux puis fit face au brun en abordant un sourire hypocrite dans le but de narguer l'adolescent irritant.

Hermès ne pipa mot et alla plutôt s'installer sur le siège passager, les mains légèrement tremblantes malgré lui.

Il se rendait à une fête.

Après plus de deux ans et demi à tenter de s'éloigner de ce monde d'insouciance, de ces lieux faussement insignifiants mais tant décisifs pour la vie de l'Homme, le revoilà au point de basculement de son adolescence...

Une simple fête de jeunes insouciants.

Sans doute avait-on la fâcheuse manie de croire qu'une fête de lycéens n'était que débauche et jouissance. Mais, ces fêtes voyaient naître toutes sortes d'émotions et de sentiments, positifs comme négatifs. Toutes sortes.



Forks. 20h13.
À 15min en voiture du lycée.


Je souris malicieusement et ne pus retenir mes lèvres d'émettre un sifflement venimeux pour faire savoir aux garçons que j'avais une bonne main de cartes. Ils se fixèrent longuement entre eux, puis leurs cartes et ce, à plusieurs reprises. Après quoi ils jetèrent leurs armes au milieu de la table de jeu sur laquelle étaient déjà entassées de nombreuses cartes de Uno.

Je laissai tomber théâtralement mes trois dernières cartes sans valeur et lâchai ingénieusement tout en me levant de table qu'il fallait à tout prix commencer à prendre la route. Zay claqua sa langue et s'écroula au sol en gueulant que pour une fois, il avait pioché de bonnes cartes. Josh, quant à lui, roula des yeux et se mit sans tarder à réunir toutes les cartes au centre dans le but de les ranger dans leur paquet. Au même moment, Jimmy fit irruption dans la cuisine, un carton de pizza de chez Pacific Pizza en main. Son uniforme de policier bleu marine se distinguait parmi le reste des couleurs de la maison, à savoir âcres.

— Je me suis dit que vous auriez faim, dit-il en tendant le carton de pizza vers nous.

Josh Lammington ressemblait trait pour trait à son père. Sa chevelure brune presque décolorée par l'âge était sagement retenue en arrière, ses yeux reflétaient la vie et les plis aux commissures de ses lèvres rehaussaient la bonté dont il faisait preuve. C'était un chouette bonhomme. Je remarquai pour la milliardième fois cet ange quadragénaire et, comme toutes les autres fois où j'avais rendu visite au brun angéliquement machiavélique, j'en vins à me demander qui avait bien pu salir la pureté de Josh Lammington. Quoique, le soudain départ de sa mère, le jour de ses onze ans, avait sans doute joué un rôle dans la conception de l'actuelle personne de Josh. Qué triste. Je saisis le carton de mes deux mains, étant la plus proche de Jimmy, tout en le remerciant au passage.Josh prévint son père de la soirée de ce soir et l'expression de déception entremêlée à la surprise de ce dernier n'empêchèrent pas l'adolescent à s'engouffrer dans le 4x4 noir, livrant ainsi son paternel à une lutte contre le silence bruyant de divorcé.


Forks. 20h40.
Près de chez Willey Graham.

« Hermès viendra coûte que coûte », affirmai-je brusquement en passant ma tête vers l'avant de la voiture, les bras accoudés sur les deux sièges occupés par Josh et Zay.

Josh pianotait sur son téléphone, la langue pendue et le sourire malicieux. Aikaïla Starwiaski. Zay, lui, n'arrêtait pas de lancer des coups d'œil vers le sien, détournant par moment son attention de la route. Je soupirai d'agacement car le silence qui pesait dans le minuscule habitacle depuis cinq bonnes minutes ne faisait qu'augmenter mon stresse. Et l'agitation de mes pieds ne faisait que confirmer cela. Textos par-ci, textos par-là, les deux mecs semblaient largement plus intéressés par leur correspondants que par moi, leur acolyte.

« À mon tour de trouver un petit jouet », marmonnai-je, furieuse, tout en me ré adossant sur mon siège.

Le 4x4 se gara quelques minutes plus tard, nous sortant tous de nos occupations ou inoccupation, en ce qui me concernait. On claqua nos portières et nous aventurâmes sur le petit chemin de gravier qui traversait le jardin de Willey Graham. Je sentais en moi l'immense excitation qui grimpait en flèche et j'aurais mis ma main à couper que les deux hommes à mes côtés ressentaient la même chose. Ce soir, j'allais épier tout le monde, à la recherche de l'Ange vengeur. Et ces deux beaux mecs allaient certainement flirter voire bécoter mes chères concitoyens de chromosomes XX. Bien que l'extérieur était encore vide de toute trace de festivités, on pouvait cependant déjà entendre des voix et des rires ainsi qu'une douce mélodie provenant de l'intérieur de la maison de l'américano-thaïlandaise.

Zay s'arrêta soudainement pour vérifier l'heure avant de me jeter un regard sombre, auquel j'haussai nonchalamment les épaules.

— On aurait pu arriver une heure plus tard, bouda le mat.

—  C'est vrai que le niveau d'ambiance semble bien bas à cette heure, rajouta Josh en pressant malgré tout la sonnette.

Willey Graham vint instantanément nous ouvrir, un sourire rouge vif crispé et le visage épuisé. Ses cheveux étaient attachés en queue de cheval, son regard envoûtant était sublimement souligné par un eye-liner noir. Josh lui présenta le carton de pizza mais cette dernière l'ignora royalement et m'empoigna plutôt le bras. Willey me traîna directement vers la cuisine, non pas sans oublier de sourire faussement aux quelques curieux qui nous regardaient sur notre passage. Arrivée dans la pièce moderne encore propre et grouillant toujours de bouteilles d'alcool pleines, elle relâcha son emprise, ferma la porte et fit les cents pas autour du plan de travail. Elle plongea soudainement son regard dans le mien tandis que mon esprit requerrait des réponses.

Hermès n'a pas répondu à mon mail...!, chuchota-t-elle tout soudain après avoir torturé ses ongles qui ne cessaient pas de se tamponner à ses dents.

Agaçante.

— Du calme, Willey. S'il ne l'a pas fait, cela signifie qu'il ne compte pas débarquer à ta fête. Y a pas de quoi paniquer.

Willey rapprocha son visage du mien et chuchota une seconde fois, presque au bord de la panique.

— Non mais tu piges pas, Dormine, il peut à présent s'en prendre à moi. Je te rappelle que je l'ai provoqué...!"

Je la rassurai en exerçant de petites caresses sur ses bras dénudés mais intérieurement, je me demandais si j'avais eu raison de me servir de Willey Graham pour attirer le Messager. Car, croyez-le ou non, il s'est avéré que Francesca Molleton, en bonne Freshman qu'elle était, avait stupidement voulu attirer l'attention sur elle en racontant qu'elle avait aperçu Hermès. J'avais perdu dix précieuses minutes de mon temps de déjeuner à interroger une gamine, débarquant fraîchement dans l'univers des lycéens.

Mais tout compte fait, le plan Graham, comparé à l'interview de Molleton, ne semblait pas si productif comme je me l'avais imaginé. L'américano-thaïlandaise était sur le point de rajouter une autre sottise mais le bruit déclenché par l'actionnement de la poignet de la porte la coupa dans son action. La porte beige s'ouvra doucement derrière une personne à l'air quelque peu perdu. Nous ne regardâmes nerveusement tous les trois pendant une fraction de seconde puis le garçon se dirigea machinalement vers l'un des seaux de glaces. Après quoi, il s'empara de deux bouteilles de bière avant de ressortir sans nous lancer un regard de plus. Le claquement de la porte permit à Willey Graham d'exprimer à nouveau ses inquiétudes, à ma plus grande exaspération. Quant à moi, je ne pouvais détacher mes yeux de la porte que venait d'emprunter celui qui nous avait interrompu.

Je n'arrivais pas à croire qu'il était bel et bien un élève du lycée.

La silhouette mystérieuse.

Le brun au regard vide de toute adrénaline.

Mes lèvres s'étirèrent malgré moi tandis que Willey me détaillait à présent, se demandant sûrement ce qui pouvait bien se tramer dans ma cervelle. Il ne m'aurait donc pas fallu une éternité pour trouver le jouet parfait ! Lammington et Kalloway ne perdaient rien pour attendre.

Une mission de grande envergure ne rime-t-elle pas avec des moments de plaisir ?

« À la James Bond... », pensai-je inconsciemment tout haut, un sourire espiègle prenant vie sur mon visage.

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