Chapitre 28
Chapitre 28.
Revenu à la maison, je me dépêchai de me glisser – fermant la porte à double tour – dans ma chambre pour cacher mon paquet de la boutique Érotika sous mon lit. Un instant plus tard, Elijah frappait pour entrer.
-Quoi? Dis-je.
-Ouvre la porte.
Je m'exécutai un peu sur la défensive et, presque aussitôt, je reçu le costume hors-de-prix acheté plus tôt et que nous étions allé récupéré en chemin à la figure. Je me débattis avec le tissu.
-Ne le froisse surtout pas! S'exclama Elijah avec horreur.
Je réussis finalement à poser correctement le costume sur mon bras sans l'abîmer, ce qui sembla soulager celui qui me l'avait acheté.
-Et maintenant? Demandai-je.
-Eh bien, qu'est-ce que tu attends, enfile-le!
Je me pinçai les lèvres, réalisant qu'il s'attendait à ce que je me déshabille devant lui. Il pouvait toujours rêver! Je refermai ma porte de chambre dans un claquement tout juste devant son visage.
Je ne rouvris que quelques minutes plus tard quand j'eus terminé d'enfiler mon smoking. Quand je rouvris, Elijah était toujours là, comme s'il n'avait pas bougé, à l'exception qu'il avait un truc entre les mains. Il me siffla.
-C'est parfait, déclara-t-il, très... sexy.
Son intonation rauque me fit frissonner.
-Mais...
Il se mordit la lèvre et s'approcha de moi. Il détacha les trois premiers boutons de ma chemise et passa sa main sur ma peau pour dégager le tissu pour laisser voir le collier magnifique qu'il m'avait remis après notre première nuit et que je n'avais jamais enlevé. Immobile, trop fasciné par ses mains adroites et les frissons qui me parcouraient, je le laissai faire, me toucher. Il descendit ses mains de mes épaules jusqu,à mes poignets et retourna mes manches. C'est alors que je vis ce qu'il tenait : la fameuse paire de menotte achetée chez Érotika un peu plus tôt. Avant que je puisse me reculer, il attrapa mon poignet et y accrocha un bracelet de métal, répéta l'interaction avec l'autre. Il sortit ensuite son baume de sa poche et m'en étendit sur les lèvres, les rendant juste un peu plus brillantes et rosées pour un effet des plus sensuel.
-C'est encore mieux comme ça, compléta-t-il en se frottant les mains.
Je tirai sur les menottes.
-Pourquoi ça? Je vais devoir porter ce truc toute la soirée?
Elijah haussa les épaules.
-Ce n'est pas franchement encombrant, tu dois l'admettre. C'est juste pour respecter la thématique du club.
J'arquai un sourcil, perplexe.
-La thématique du club?
-Tu te souviens? La première fois que tu es venu, tu avais un collier avec une laisse. Ce n'est pas à proprement parler un club BDSM, mais c'en est inspiré. C'est juste que les gens là-bas aiment bien les cravates et le cuir. Et je partage le même avis qu'eux quand je te vois avec ces menottes... Si foutrement sexy!
Il passa sensuellement la langue sur ses lèvres et mes joues se colorèrent d'un rouge embarrassé.
-Très bien, finis-je par murmurer, mais dès qu'on revient ici, tu m'enlèves ce truc!
Il acquiesça avec un peu trop d'enthousiasme pour moi, ce qui me rendit méfiant.
***
Nous nous rendîmes au club environ une heure plus tard après avoir enfilé nos costumes pour l'occasion. Elijah était un habitué du club et un membre chouchouté. On le reconnu à l'entrée et l'appela par son nom. Le propriétaire de la place, Sam, vint même nous saluer en personne. J'en conclus que Elijah devait être un généreux donateur lors des levées de fonds et de toutes les activités du club comme la vente aux enchères à laquelle j'avais participé il y a quelques semaine de ça.
On nous prit nos manteaux. Une fois à l'intérieur, instinctivement, je me mis à chercher Rob du regard. Comme s'était lui qui m'avait pratiquement forcé à venir avec Elijah, j'avais hâte de lui mettre le grappin dessus. Malheureusement, je ne réussis pas à le trouver nulle part. Mais pas d'inquiétude, Rob était du genre à toujours arriver en retard.
-Qu'est-ce que tu cherche comme ça? Me glissa Elijah à l'oreille.
-Rob, répondis-je aussitôt.
Au même moment, mon téléphone vibra dans la poche de mon veston. Je le sortis avec l'intention de l'éteindre pour la soirée, quand je vis le numéro de Rob sur l'afficheur.
-Quand on parle du loup..., murmurai-je
Mon meilleur ami m'avait laissé un texto :
Rob: J'espère que tu t'amuses bien? ;) Ne me cherche pas, je ne viendrai pas. Je suis en plein dans ma semaine de garde, Léa est avec moi. Passe une bonne soirée! :D
-Je vais le tuer!
Elijah me regarda, interloqué.
-Quoi?
-C'était un texto de Rob, dis-je tout en maintenant le bouton de mon portable pour l'éteindre, il a sa fille avec lui, alors il ne viendra pas ce soir.
Les semaines de garde partagée établies avec son ex-femme était très clairement définies, Rob devait déjà le savoir depuis des mois qu'il serait absent ce soir et, malgré tout, il m'avait pratiquement tordu le bras pour que j'y assiste, alors qu'il n'était même pas là! J'avais de grandes envies de meurtres à son égard.
-Oh, c'est dommage. Peut-être une prochaine fois, fit Elijah en haussant les épaules.
Si seulement il savait que je n'étais qu'ici qu'à cause de Rob! Je remis mon portable dans ma poche tout en grinçant un peu des dents. Elijah rit doucement et c'est alors qu'un homme s'avança dans notre direction, je le reconnus comme étant Sam, le propriétaire du club.
-Alors, comment trouvez-vous la soirée?
-Ça a l'air bien, dis-je sans vraiment d'enthousiasme.
Sam sembla le remarquer, car il me sourit en désignant le grand buffet au fond de la place.
-Tu devrais aller jeter un coup d'œil à la nourriture, prendre une assiette et une pour Elijah. Si vous n'avez pas souper, vous devez avoir une faim de loup!
Et effectivement, mon ventre grondait pour le prouver. Elijah me lança un regard.
-Vas-y, m'incita-t-il, je dois discuter avec Sam, de toute manière.
Je compris par là que Elijah avait besoin d'aborder des sujets sérieux – probablement financiers – avec Sam et que je n'y comprendrais rien de toute façon, alors autant aller chercher à manger avant de m'ennuyer plus. Au moins, ça me distrairait un moment.
Le buffet était vraiment grand. Il se composait d'au moins cinq longues tables collées les unes à la suite des autres, recouvertes d'une grande nappe rouge vin – aux couleurs du club – et remplies de victuailles à faire gargouiller n'importe quel estomac. Des huîtres, des crevettes, des homards, des sushis – et j'en passais! – étaient sur la table. Entre tous ces mets de fine cuisine, je ne savais plus où donner de la tête ni quoi choisir. Tout avait l'air absolument délicieux!
C'est alors qu'on me tapota l'épaule Je me retournai pour faire face à un bel homme qui devait faire la mi-trentaine.
-Tout à l'air bon, hein?
-Ah, oui, répondis-je, je ne sais même pas quoi choisir!
-Je te conseille les entrées de saumon fumé sur biscuit.
Je repérai lesdits biscuits sur la table et en portai un à mes lèvres. Le mélange de saveur entre le craquelin, le poisson et la menthe fut un véritable festin pour mes papilles.
-Bon Dieu, c'est absolument fantastique! Et la menthe, quelle idée géniale!
-Merci.
Je le regardai en clignant des yeux, sans comprendre.
-Quoi?
Il sourit.
-C'est moi qui ait tout cuisiné, me répondit-il.
-Tu as tout cuisiné? M'étonnai-je.
-Oui, affirma-t-il, j'adore être derrière les fourneaux. Par contre, je dois avouer que pour une pareille réception, je n'aurais pas refusé d'avoir un coup de main, mais je ne peux tout simplement pas faire confiance à mon petit-ami pour m'aider : c'est une vraie quiche en cuisine! Il ferait tout brûler!
Je mêlai mon rire au sien.
-Le mien aussi, enfin, l'homme avec qui je vis, il n'est pas bon non plus. Il y a même un fichu cuisinier qui vient à la maison préparer des plats à tous les soirs! Je n'en comprend absolument pas l'utilité, je pourrais très bien cuisiner à sa place et pour beaucoup moins cher!
-Tu aimes la cuisine?
-Je ne déteste pas ça. Je ne sais pas... je trouve qu'il y a un certain plaisir à voir les autres apprécier ce que l'on prépare.
-Si tu veux, je pourrais te montrer quelques recettes.
-J'aimerais beaucoup.
-C'est sympa de voir un homme s'intéresser à la cuisine parce que, généralement, les gars croient que ce n'est pas viril de cuisiner, que c'est une activité uniquement réservé aux femmes au foyer. C'est ridicule, car les plus grands chefs sont tous des hommes!
J'acquiesçai d'un hochement de tête.
-Viens, rajouta-t-il, tu dois absolument goûter à la salsa que j'ai faite!
Je me laissai entraîner, sa main au creux de mon dos. Nous arrivâmes devant le pot de salsa et sa main commença à graduelle descendre. Je me trémoussai, un peu mal à l'aise, mais je ne dis rien. Cependant, quand sa paume se retrouva sur mes fesses, j'atteignis mes limites! Je lui frappai le bras et me décala aussitôt.
-Bat les pattes!
Il rit.
-Ne t'inquiète pas. J'ai déjà un petit-ami, il est avec le tiens, d'ailleurs, je voulais juste voir la réaction d'Elijah : il ne nous a jamais ramené quelqu'un auparavant.
Je tournai la tête vers Elijah et je pus voir que lui aussi me regardait. Son regard était noir et il semblait plutôt furax d'énervement. Il fusillait le trentenaire du regard. À côté de lui, Sam se bidonnait moqueusement en lui frappant amicalement l'épaule.
-Je crois que je devrais aller le retrouver, dis-je.
Il hocha la tête.
-En passant, je me nomme Simon.
-Enchanté, Simon, je suis Dylan.
Je lui serrai la main et récupérai ensuite des assiettes en carton pour ramener de la nourriture à Elijah. J'allai le rejoindre quelques minutes plus tard avec deux assiettes pleines. Aussitôt, son bras possessif s'enroula autour de mes hanches.
-Ne laisse pas quelqu'un te toucher comme ça.
-Je l'ai frappé, lui fis-je remarquer sans comprendre cet élan de possessivité.
-C'est vrai.
Il me serra plus fort contre lui.
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